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Full text of "Histoire genealogique de la maison d'Auvergne : justifiée par chartres, titres, histoires anciennes, & autres preuves authentiques"

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HISTOIRE 

GENE  ALOGiaUE 

DE  LA  MAISON 

D'AUVERGNE 

Jaftifiée  par  Chartes,  Ticres,  Hiftoires  anciennes^ 
&:aatxes  preuves  authentiques. 

P^r  Mumfitm  BALVZE, 
TOME  PREMIER. 


A  PARIS 
Chez  ANTOINE  Dezallier,  roë  S.  Jacques,  àlaCouoimed'or. 

MDCCVIII. 
94VEC  PRIVILEGE  DV  ROT. 


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4   .        ^        m.  I  « 


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PREFACE. 

E  n'cftpas  une  vainc  curiofitcnyuhe  noifc- 
vcllc  invention  que  de  rechercher  l'ancien- 
neté &  la  noblefle  des  maifons  illuftrcs. 
Un  fçavant  homme  qui  vivoir  fous  le  règne 
des  derniers  Roys  de  la  race  des  Valois  a 
laiffé  par  cïcrit  qu'il  eftoic  difficile  de  ma- 
nier &  traidhrr  les  affaires  publiques  d'un 
Eftat  avec  dignité'  ,  fi  l'on  n'avoit  pas  ac- 
quis la  connoiflance  des  généalogies  des 
grandes  &  illuftres  maisons  ,  &  que  les 
anciens  Romains  faifoient  un  fi  grand  ca$ 
^c  cette  tfonrtoiflàhcc  qu'ils  la  mettoient  au  nombre  des  fciences  libé- 
rales ,  c'cft  a  dire  des  (ciences  aufquclles  les  elprits  bienfaits  (è  dévoient 
appliquer.  M.  Loifel  dans  le  dialogue  qu'il  a  compofë  des  Advocats  du 
Parlement  de  Paris  requiert  parmy  les  bonnes  qualitcz  d'un  Advocat 
qu'outre  les  autres  connoiflances  qu'il  doit  avoir  ,  il  Içache  encore  les 
généalogies  &  alliances  de  nos  Roys  &  des  principales  maifbns  de  France. 
Salufte  nous  apprend  que  le  Didateur       Fabius  Maximus  &  Scipiort 
avoient  accouftumé  de  dire  que  lors  qu'ils  voyoient  les  portraidts  de  leurs 
anceftres  ,  ils  fe  {èntoicni  excitez  à  faire  de  grandes  atlions ,  non  pas 
neantmoins  tant  par  la  veuc  de  ces  images  que  par  le  fouvcnir  qui 
renouvelloit  en  eux  de  la  vertu  &  de  la  valeur  de  leurs  anceftres.  On 
failoit  tirer  en  cire  leurs  portrai<Sts  ,  lefquels  on  gardoit  foigneuicmcnt 
dans  des  armoires.  On  les  portoit  aux  funérailles  de  leurs  dclcendans,  & 
par  ce  moyen  on  voyoit  toute  la  famille  du  défunt  a  fes  obfêques.  Ce 
qui  eft  une  preuve  très  certaine  que  la  généalogie  des  mailons  illuftres 
cftoit  regardée  parmy  les  Romains  comme  quelque  choie  de  grand  & 
de  très  utile  au  public.  Junic  focui:  de  Brucus  fîls  adoptif  de  Jules  Cxiâr 
Tomt  /.  à  ij 


in  titr»  tlt  in* 


J40. 


S»lmft.  iafiti 
iuttk». 


TU:  lit.  jfi 

e.  X. 

H»r»t.  Ifti.  %, 


( 


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PREFACE. 


J"l'',Il^r  '&  ^^^P^  morte  du  temps  de  Tibcrc  ,  Tacite  remarque  qu  on  porta  à  fcs 
ÛT^."».'    oWcques  les  tableaux  de  vingt  familles  lUulires  deRomcqui  luyelloient 
alliées.  Il  die  un  j^euplus  bas  que  les  funérailles  de  Drulùs  fils  de  Tibère  fù- 
j  rent  fort  magnihques ,  que  Ton  y  voyoic  les  portraiâs  d'yEnc'c ,  des  Roys 

d'Albcjdc  Romulus,&  enfin  toute  la  fimille  Claudienc.  Cette  cérémonie 
Icrvoit  à  deux  fins,  l'une  pour  donner  aux  furvivans  de  grandes  inftrucVions 
pour  leur  conduite,  &  l'autre  afin  que  ceux  qui  degcneroient  delà  vertu 
de  leurs  ayculx  viflcnt  leur  propre  honte  ;  la  gloire  des  anccftrcs,  comme 
'  dit  encore  Salufte,  clbnt  une  lumière  qui  elclaire  leur  pofterite  &  met 
fès  défauts  en  un  grand  jour  ;  le  plus  grand  &  le  plus  riche  héritage  que 
.5*'""''*        P^''^^  puificnt  laifTcr  à  leurs  enfans  eftant  au  Icntiment  de  Ciceronla  . 

gloire  qu'ils  le  (ont  acquifc  en  failant  de  belles  actions  ;  à  laquelle  il  fauc^ 
que  leurs  defccndans  correfpondent ,  s'ils  veulent  ne  pas  encourir  le  blall 
me  &:  le  reproche  qu'on  leur  pourroit  faire  d'cftre  indignes  de  porter  le 
nom  de  leurs  anceftres. 

La  {ciencc  des  généalogies  a  efté  toujours  fort  cHimce.  Tous  les  ficelés, 
tous  les  elcrivainsen  font  fby,me(mc  les  livres  (ùcrcz  ,  &:  les  Pères  de 
l'Eglifc.  En  ces  derniers  temps ,  depuis  la  renaifl^incc  des  Ictres,  beaucoup 
de  gens  de  mérite  de  toutes  les  nations  de  l'Lurope  s'y  (ont  adonnez  avec 
une  grande  application.  Les  François  (ont  ceux  qui  vont  le  mieux  reuflî, 
&  qui  ont  appris  aux  autres  nations  la  mamcrc  de  bien  traiclcr  .  cette 
'  icicncc. 

.r  '  Les  occupations  de  ma  vie  ont  paru  dans  le  public  avoir  eu  peu  de  liai- 
Con  avec  cette  iorce  d'eftude,  m  eitant  adonné  principalement  à  l^ftude 
des  Conciles  &  de  l'hiftoire  ecclefialHque.  Je  fuis  neantmoins  oblige  de 
déclarer  icy  que  der  le  commencement  de  mes  eftudes,  comme  l'ou- 
vrage que  M.  Juftel  a  compofé  de  la  généalogie  des  Vicomtes  de  Turcnnc 
eftoit  nouvellement  imprimé ,  je  pris  plaifir  à  le  lire ,  y  eftant  porté  par 
l'amour  &  par  l'inclination  qu'on  a  naturelement  pour  Ca.  patrie  ,  le  cna- 
fteau  de  Turenne  n'eftant  efloigné  de  la  ville  de  Tulle ,  d'où  je  fuis  natif; 
que  de  quatre  ou  cinq  lieiies.  Il  eft  arrivé  dans  la  fuite  que  voyant  la  mai- 
lon  des  Vicomtes  de  Turenne  fonduif  en  celle  de  la  Tour  d'Auvergne ,  ma 
curiofité  m'a  poufle  plus  loin ,  &  je  me  fuis  enfin  trouvé  engagé  bien  avant 
dans  la  connoifiànce  de  la  généalogie  de  cette  grande  &  illuftrc  maiion. 

Mes  premières  penfées  n'avoient  efté  que  de  rechercher  Ion  origine  & 
de  la  conduire  julques  à  noftre  temps.  Mais  il  m'cft  arrivé  ce  qui  eftoit 
arrivé  avant  moy  à  M.  Juftel.  Car  en  travaillant  à  cette  recherche  ,  à 
mefiire  que  j'ay  avancé  mon  travail,  j'y  ay  defcouvert  tant  de  luftrc  Sç, 
de  grandeur  &  une  fi  grande  liaifon  avec  l'hiftoire  des  Comtes  ôc  des 
Dauphins  d'Auvergne  que  cela  m'a  donné  envie  de  pénétrer  plus  avant 
&  d'aller  jufques  à  la  (ource  de  l'ancienneté  &  de  la  noblcflè  de  toute  la 
maifcn  d'Auvergne.  Je  me  Cuis  donc  refolu  de  travailler  aulfi  à  l'hiftoire 
des  Comtes  &:  des  Dauphins. 

Je  fçay  que  mon  entreprifè  eft  grande  ,  difficile ,  &  perilleufê  ,  eftanç 
quafi  impoffible  d'elcrirc  fur  cette  lorte  de  lu jeéls  fans  s'expoferà  lamau^  , 
vaifc  humeur  des  mekhants  critiques , 


PRE  FACE, 

cféident  eflex  er  leur  nom 
BÎaJmant  les  hommes  de  ïenot» , 
comme  difijk  Kfaroc  etcrivantonure  Sagon  ,  lefquels  ne  y^«ciSwtf ,  pour 
mefèrvir  du  rationnement  &  des  paroles  de  fieltefiweft,  fur  quny  difiou-  ^f^HJ^f^ 
rir  ny  en  qtioy  emplnyer  le  temps  ^  le  papier ,         Autre  tjîudc  que  de  de-  "4i». 
migrer  la.  reputAtion  des  grandes      genereujes  matjùns  es  r.''7-nq;(rr  en  doute 
Inaramicnne  mblejfe.  Ce  qiù  ne  m'efloone  pouruiu  pas  ,  6c  ne  m  a  pas 
cmpefirké  d'y  travailler  avec  beaucoup  de  toin.  Sfi  emm  mbi  pf»  fidt 
fttis  animi  ,  comme  dk  Hine  le  jeune.  Ayant  toute  ma  vie  faic  profeT.       ^-  f« 
iîon  de  n'efcrire  rich  que  de  vray,  tout  autant  que  j'ay  (ceu  le  connoi- 
flre ,  je  me  luis  ienci  auèz  de  cœur  pour  entreprendre  un  ouvrage  fi  grand 
&  (i  périlleux.  Ma  conscience  &  ma  réputation  me  mettent  à  couvert  des 
infultcs  de  ceux  qui  croyem  (ê  pouvoir  faire  tu»  nom  dans  la  Republique 
des  lucres  en  réfutant  les  ouvrages  d'autruy  ,  &  principalement  les  ou- 
vrages de  ceux  quifc  lont  attirez  l'eftimc  &  rapproDation  du  public.  Saint 
Hicromc  s'en  cli  plaint  avant  raoy  dans  les  commentaires  lurlc  Prophète 
Ilâîe,  dilânt  qu'après  avoir  achevé  le  huiciefme  livre  de  ces  commentais 
res,  à  va  travailler  au  neufviefme  ,  nun  dbfque  mofjk  &  ahnSatûmUnU 
iniidrmtm^qni  ignorantes  quid  aud:.int ,  qr'^i  loquantur ,  de  co  nudcntju- 
diCitre  quod  nefaunt  f&  amè  defpiciunt  quam  prohent .  emdn'ilqu?  fe  ffl;- 
mmt  ti  difirtos  fi  de  cunSis  fcriptortbus  detrahMt.  Il  icniblc  i|uc  ec  paiia- 
ge  ait  efté  fiut  exprès  pour  moy&pour  l'ouvrage  que  j'ay  entrepris.  La 
inal^niiié  de  ces  efcrivainsne  mempetchera  pourtant  pas  de  mettre  moA 
ouvrage  au  jour.  Mea,  mihi  coa/cientU  ,  comme  dit  Ciceron  ^fhrit  e0 
quitm  bominttm  Jèrmo* 

J'encreprens  donc  d'cicrire  rblfiotre  généalogique  de  la  maifôn  d'Au» 
vergne  ifluë  des  anciens  Ducs  d'Aquitaine  &  Comtes  d'Auvergne ,  divifife 
autresfoisen  divcrles  branches  de  uirnoms  ditfercns  qui  ont  fuDflftc'  long- 
temps, &  à  prclcnc  réduire  !î  celle  dn  ftirnorudc  la  Tour, la  leule  aujour- 
d'huy  qui  nous  paroiflc  relier  de  ce  grand  corps,  il  a  fallu  beaucoup  de 
peine  &  de  £xn  pour  la  £ûre  exactement ,  les  titres  dont  elle  cft  compofëc 
neflant  pas  ramaffez  tous  en  un  endroit,  mais  eftant  au  contraire  dilper- 
fez  en  divers  endroits  bien  efloigncz  les  uns  des  autres.  Car  outre  ce  qui 
a  elk'tirc  de  1  Auvergne  &  de  Turenne&dc  plusieurs  autres  endroits  du 
royaume  ,  la  plus  grande  partye  des  preuves  a  cfté  prifc  du  Trefbr  des 
cbartes  de  Ivance  &  des  anciens  rcgiftres  du  Fïarlenient  de  Paris.  Ce 
font  les  principaux  endroits  qui  m'ont  fijumi  les  matériaux  de  cet ouvra^ 
ge ,  comme  on  le  verra  bien  udlement  en  parcourant  lestitres  imprimes 
d^  le  &cond  tome. 

Il  Â'eft  pas  necef&ire  de  s'eftendre  îcy  lùr  la  grandcnr  de  ta  matfôn 
d'Auveigne.  Le  titre  (cul  en  dit  aflcz ,  &  la  matière  que  je  traiclc  cft  fi 
connue  qu'elle  n'a  pas  bcfoin  de  plus  longs  difèours  pour  eftre  illullrc'e. 
Jediray  ieulement  icy,  pour  faire  voir  rexcellcncc  de  cette  mriilon  ,  ce 
queMeflicurs  de  Sainte-Marthe  ont  dit  de  celle  de  Lorraine  ,  auciic  fè  ,*''-^'""*t. 
wmtfe  mvMUgee  d  une  très  Moemu  oi^me,&  4  aweiyes  Mires  marques  »■  >  m£  m*' 
dheneur  ,tf  de  gnndenr  toeite  ftrtkiSiere*  Car  la  naifin  d'Auvergne»  a^j^" 

â  iij 


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I 


PREPJCË. 

t)utre  fcs  alliances  avec  les  prindpales  mai  Ions  du  royaume  &  avec  plu- 
(leurs  i,iiaiions  iouveraincs  de  l'Europe  ,  a  encore  cet  avantage  au/&  bica 
que  la  nui&n  de  iLorraine  de  s*ffirt  mlUée  quin^^  fois  voec  la 
rcyâU  de  Fnme  ,  à.1ai:|Uelle  on  peut  dire  iq|u'eUe'a  mefine  domé  daui 
Rejoues  ,  piiifqu  outre  Jeanne  Comte  fie  d'Auvergne  &  de  Boulogne  femme 
du  Roy  Jean  ,  l'on  fçaic  affez  que  Catherine  de  Mcdicis  cdoïc  du  {ang 
d' Auvcfgnc  par  Magdelene  de  la  Tour  ix  inere  j  de  lat][ucllc  maiibn  elle 
fâi£»t  une  d'cftime  qu'elle  cin  porta  loujoitfs  les  armes  e&arr^éûs  avec 
celles  de  Medicîs.  Ceftaiufî  qUe  l'a  [vatique  depuis  elle  Marie  de  Mc- 
dicis, r[iM  efc  irreloic  toujoun;  avec  les  armoiries  de  (on  pere  celles  dè  & 
merc  Jeanne  d  Auftriche  fille  de  l'Empereur  Ferdinand  \.  de  ce  nom. 

La  maifbn  d'Auvergne  aauilî  bien  que  celle  de  Lorraine  produit  plu- 
fieun grands  renoouncz  Chefs  de  guerre, bon  nombre  deCardinaux, 
&  d'autres  grands  Prélats.  Et  enfin  lorlque  les  trois  branches  à  prefènt 
efteintes  de  la  nuilon  d'Auvergne  ortc  fini  ,  elles  font  tombc^cs  dans  \\ 
famille  royalle  ,nos  Roys  eitant  devenus  Comtes  d'Auvergne  &  Seigneurs 
de  k  Tour  -ait  moyen  du  mariage  de  Cathetifte  de  Medicis  Comteflè 
d'Auvergne  A:  Dame  de  la  Tour  avec  Henry  Duè  d'Orléans ,  qui  fût 
c^cpiis  Roy,&:  le  Dr.'pivné  d'Auvergne  cftant  tombe  en  la  mailon  de 
Bourbon  par  le  mariage  d'Anne  Dau  p  lime  fille  de  Beraud  II.  dirleGrand 
Dauphm  d'Auvergne  avec  Louis  i  I.  Duc  de  Bourbon ,  &  enfin  en  celle  ' 
de'^GaftDn  fils  de  France  Duc  d'Orieatts  par  fi>n  mariage  avec  Marie  de 
Bourbon  Duchcffe  de  Moncpencier  ,  dont  l'heriticre  feuë  Mademoifèlle 
Anne  Marie  Louilè  d'Orléans  mourant  lâns  en£ms  inlHtua  par  fort  tefta- 
ment  Philippe  fils  de  France  Duc  d'Orléans  ion  héritier  univerlel  :  iàns 
laquelle  dilpofition  Meflleurs  de  Bouillon  ,  qui  avoicnt  l'honcur  d'ellrc 
les  plus  proches  parents  de  cette  Princellè  ducoflé  deMontpencier,fir-' 
roienc  rentrez  naiurdemeni:  par  le  droit  de  (ucceffion  dans  le  Dauphîtié 
d'Auvergne, 

La  branche  des  Dauphins  d'Auvergne  a  elle  d'une  très  grande  repu> 
Titeiiffi».  tatkmt  te  il  luy  efl:  arrivé  ce  que  Tite  Livea  remarqué  i!  va  loni^tcmps 
wnu  »n„pu-  au  fuject  des  villes  dont  les  commencemens  ne  lont  pas  connus  ,qu  on  y 
'j^'hZSJi'"'  a-  mcHe  des  fables  pour  la  rendre  plus  âugufte  &  plus  refpetilablc ,  ayant 
rr*I«îi''T«^!.'        'i^  'ii^ce  dans  un  arreil  de  l'an  m  c  c  c  c  l  i.  qui  fera  rapporte  parmy 
les  preuves  que  Domus  Dulfinorum  Al'vemidi  miUtum  nobilis  ac  per  antè 
âdwMUim  Confit  tf  de  temfon  J»iu  Cégfim  irât.  Mais  Comme  je  n  ay 
rapporté  ce  pâi&ee  que  pour  marquer  k  grande  feputarion  &  la  grande 
noblefTe  de  ccrtc  branche ,  je  itepretens  pas  m'y  arrefter  ny  foufienir 
cette  ancienneté'  véritable. 

La  branche  mefine  cadete  des  Dauphins ,  quoy  qu'elle  n'ait  duré 
qu'environ  quatre  vingt  ans ,  a  efté  neantmoins  beaucoup  illuftrce  pout 
le  peu  de  temps  qu'elle  a  dure,  ayant  efte  féconde  en  evenemens  fingu-» 
liers&:cn  grands  perlbnnagcs  ,  lefqucis  (c  lont  rendus  rccommandables 
par  leurs  grandes  allions  &  par  les  lerviccs  qu'ils  ont  rendus  à  nos  Roys 
&  à  cet  Eflat  dans  des  temps  extrêmement  difficiles  ,  &  nommcmenc 
Guichatd  Dauphin  L  du  nom  Grand  Kfaifire  des  ArbalefttiersdeFrancCy 


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PREFACE. 

<  charge  à  laquelle  a  fùcccde  celle  de  Grand  MaiilreifclîArtillerie  )  &  Gui- 
chird  1 1.  Ion  fils  Grand  Maiftre  Àc  France  &  Gouverneur  du  Dauphinc^ 
Cecce  branche  .cftanc  dleince,  aulfi  biea  que  toutes  les  autres ,  fans 
ptcotflè  qa*â  én  teflie  lien  ,u  nous  fiiic  piefêmemenc  prier  de  celle 
u  îfiinfMn  de  la  Tour  iiltM  comme  les  autres  des  andens  Duci  d'Aquî. 
taine  Comtes  d'Auvergne.  Je  fuis  très  informé  que  ce  que  j^ayancé  icy 
leraexpofe  aux  trai(ib  de  l'envie  &de  la  malignité.  J'en  ay  trop  de  preu- 
ves pour  qu'il  me  foie  permis  d'en  douter.  Mais  comme  en  tout  cet  aom 
vrage  je  me  (ùis  principalement  propofë-k  miaxiine  enseignée  par  Tacite, 

3ui  dit  que  comme  il  n'cf^  pas  de  u  gravité  d'un  hiftorien  deconrrouvcr 
es  fables  &  d'amufcr  les  lecteurs  par  des  fictions  ,il  ne  doic  pas  aulTl  re- 
jetter  ce  qu'il  trouve  eilabli,  Vt  conquirere  fa.bulofa  ,èxt-\\  ,&  fiff:^  oble-  T«ii.W-»» 
Bare  Ugemium  anjmos  prociU  gravitAte  cœptt  operis  credidmm  ,  ita.  <vuiga.- 
fkltmdm/^.dmei^JSdtmjmi  Mtfim  ,  je  tieiidfajr  la  meiàie  conduhe 
que  j'ay  tenue  jufques  à  prefènt.  Je  fçay  que  le  public  donne  aflêz  voloii. 
tiers  dans  la  fable  ,  &  qu'il  iHjoufte  facilement  Foy  aux  origines  fabuleu- 
ks  des  grandes  mailons  ;  ielquelles  peuvent  bien  contnbuer  à  faire  voir 
leur  ancienneté ,  mais  ne  prouvent  pas  que  ces  origines  {(Ment  véritables. 
U  n'ea  «ft  pas  deinclme  de  l'ouvrage  que  j'ay  entrepris.  Je  n'avance  rie» 
ians  preuve  ,  non  pas  mefme  les  conjectures.  Je  n'en  6is  aucune  qui  ne 
(oit  bien  fondée.  Si  je  voulois  faire  comme  bien  d'autres  ont  fût  ,  pren- 
dre iàns  dilccrnement  tout  ce  qui  Ce  prcfcntc  d'avantageux  &  d'illuftre 
foac  une  Emilie ,  je  pourraii  dbrequèlàmaifiaides  ieigoéursdelaTdor, 
qui  delcend  aulfi  bien  qiie  celle  des  DaupbÎDS  des  Comtes  d'Auvergne , 
cft  fi  anciemie  qu'elle  remonte  jufques  au  temps  de  Jules  Çxfar.  Je  le 
pourrois  dire  d'autant  plus  hardiment  que  je  trouve  dans  une  ancienne 
chronique  MS.  des  Comtes  d'Auvergne  que  Celtille  pcre  du  &meux 
.Vercingentorix  Kcff  des  Auvergnats ,  qui  fît  tant  de  peine  à  Caefàr ,  eftoic 
Comte  d'Auvergne,&  que  Vercingcntorix  le  fût  aulTi après  luy.Mais  Tacite 
m'a  dcja  appris  qu'il  n'eflpas  de  la  gravité  d'un  hiftorien  d'amufer  ainfi 
les  leâeurs.  Je  ne  Ëûs  donc  point  defcendre  les  icigneurs  de  la  Tour  de 
Bituit  Roy  des  Auveraucsi»  de  yercingeiie»rix,&:  otcore  moiifs  de»  Roya 
dé  l'antiquité  £d>deale.  Te  les  fiûs  delceiidre  d'où  les  anciennes  chroDi> 
ques  &  les  anciens  titres  nous  apprennent  qu'ils  (ont  ifîu^  Ceux  qui  font 
leurs  délices  des  vieux  contes  Je  ma  racrc  î'ove  ne  trouveront  pas  icy  ce 
qu'ils  cherchent.  Sunt  apmx  trué^qae  ^  Ji  quid'viliMs  iflis. 

C'cfi:  par'kmefine  raifim  que  je  ne  les  nis  (tas  non  plusde&etidre  de 
h.  maifimroyale  dé  Ivancc ,  la  première  du  monde  en  toute  forcé  dcgran- 
deurs  ,quoY  qucplufîeurs  aucleurs  eftrangers  &  François  l'ayenc  avancé. 
Pétrarque  parlant  du  Cardinal  de  Boulongne  ilfu  par  mafles  des  Comtes 
d'Auvergne ,  dont  il  portoit  les  armes  pleines  fans  y  méfier  celles  de  Bou- 
logne ,  dit  qu'il  e(h»t  rtgu  fiirpe  progemtMS.  Unautreelcrivain  très  connu  mmmtÊ^ 
te  dBmé  des  gens  de  lettres ,  Hidromc  Suxita  ,  a  efcrit  il  y  a  plus  de  fix 
vingt  ans  que  ce  Cardinal  eftoit  regio  génère  ortus.  Les  Chanoines  del'E-  gmiuuki> 
glilc  cathearale  d'Alby  efcrivant  aux  Pères  du  Concile  dcBallc  en  faveur^***'"** 
de  Robert  Dauphin  efleu  Evefque. d'Alby  ilCa  d'une  braiichc  delà  mai. 


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PREFACE. 

(on  d'Auvergne  né  fisat  pas  4c  difficolté.ile  leur  dire  qu'il  eftoic  de  tégh 

^zlgir*  tt.  t.  Fnncormm  génère  oriundus.  Enfin  François  Zatlêra ,  qui  a  efcric  les  genea* 
logics  des  ramilles  illuftrcs  d'Italie,dic  que  Magdclcnc  de  la  Tour  Bou- 
logne mere  de  ia  Reyne  Catherine  de  Medids  eftoic  du  iang  roj^al ,  di 
fulftngiu.  Et  c^éftbnsdeuoe  &r  quelqne«hio|c  de  fèniblabb  <|ttedaiu 
les  McnMues  delà  Ligue  l'anÛeur  des  Briefi^  fimples  diicours comme 
les  François  n'ont  lamais  peu  fôufTrir  rftrant^cr  régner  (ùr  eux  mec  la 
maifon  de  la  Tour  ,  cjui  cfî  un?  hranclic  tic  celle  fl'AL'vcr'^ne  ,  parmy 
mZm'itU  ^^^^  4*^  trance.  une  autre  canjuiemuon y  a  y  dit-il , 

x^i^.  «M  tâaJâi.qi'û  s  m  mmtértkmi*  U  imùfin  de  Bwuéim ,  leTOrleMsts ,  d$ 
U  Tour  ,  ipiifi^  dùfia^  éi  tTÊMce ,  //  efi  im^Jpble  tpt  efhtâagmr  foit  recen 
à  ef^'amber  en  ce  royaume ,  Jtaon  que  Dieu  par  fm  jufle  jugement  le  Uijpit 
idleroùUrage  le  précipite.  Je  nem'arrelk  pas  à  tout  ce  que  ces  au(t>eurs 
ont  avancé  fans  en  apponer  les  preuves  ,  &  je  f^ay  le  cas  que  j'en  dois 
fidre. 

Je  fais  dcmc  defcendre  la  maifijn  delà  Tour  de  celle  des  anciens  Ducs 
d' Aquitaine  Comtes  d'Auvergne.  La  preuve  qu  elle  en  dcfcend  eft  divi- 
sée en  deux  parties ,  dont  l'une  eft  générale ,  l'autre  rc^e  des  titres 
qui  prouvent  la^Mcente  des-fegneon  de  la  Tour  d'un  Comte  d'Auverg- 
ne rrerc  de  deux  Ducs  d'Aquitaine  Comtes  d'Auvergne  &:  neveax  de 
Guillaume  le  Pieux  fondateur  de  la  célèbre  abbaye  de  Clugny,  La  preuve 
générale  c{\  dan-,  le^letres  du  Rov  ïamr  Loiiis  qui  confirment  l'elefî-ion  de 
Guillaume  de  la  Tour  1  icvoli  de  iiigliie  de  Bnoude^dans  Iclquclles  ii 
çfk  diten  termes  fermels  que  ce  Brevoftde(ôendottdes  anciens  Ducs d'A- 
miitaine  Comtes  d'Auveigne.  Cerce  preuve  lênie  met  l'aflEure  hors  de 
aiHùculce^  parce  qu'eftant  certain  &:  inconteftable  que  les  fcigncurs  de  la 
Tout  d'Auvergne  d'aujourd'huy  dcicendent  en  droicie  ligne  d'un  (eig- 
neur  de  la  Tour  neveu  de  ce  Prevçft ,  il  eft  aulfi  iàns  difficulté  qu'ils  fbr- 
lent  dé  U-Utefine  tige  de  laqiiHie  d  eftdc  iiCi. 

U  y  en  a  encore  une  preuve  générale  dans  une  bulle  du  Pape  Iimocent 
VIII.  donnée  en  ïàveur  d'Antoine  de  la  Tour  dit  le  jeune  ,  lequel  le 
Pape  dit  elh'e  ilTu  de  nohilt  Comttum  génère  «x  utroque  parente  ^ce&Zfhte 
des  anciens  Comtes  d'Auvergne  du  cofté  pacema  ,  6c  èà  Comtes  de 
„.''/.jw Beaufiwt  de  par  iâ  mere  ,  comme  M.  Juftel  Ta  tics  bien  expliqué.  Car 
W'  on  ne  peut  pas  dire  que  par  k  s  Comtes  du  cofté  paternel  il  faut  enten- 
dre les  leigneurs  de  la  Tour  qui  eftcncnt  alors  Comtes  d'Auvergne  ,  at- 
tendu qu  encore  qu'il  ioic  vray  que  les  ièigneurs  d'Oiiergucs  ,  deiquels 
Antoine  dclcendois,  eftoient  émanez  de  lal>ranclic  dés  fegneurs  de  la 
Tour  <)ui  eftoient  alors  Comtes  d'Auvergne  ,  ils  ne  deicendoient  pas 
ncanrmoins  des  fcigneurs  de  la  T  t  ;r  Comtes  d'Auvergne,mais  de  ceux  qui 
eftoienc  kigneurs  de  la  Tour  longtemps  auparavant  qucla  Comté  d'Au- 
vergne tombât  en  la  mailon  de  la  Tour. 

L'autre  ftteuveque  les  (èigneurs  de  la  Tour  descendent  des  anciens  Ducs 
d'Aquitaine  Comtes  d'Auvergne  refiilce  des  anciens  tirres  qui  juflifienc 
que  Gcraud  (iimommé  de  la  Tour  eftoit  petit  fils  du  Comte  Acfred  & 
Beveu  de  Guillaume  IL  £c  d' Acfred  IL  Ducs  d'Aquitaine  Comtes  d'Au- 
vergne, 


M. 


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P  R  EF  jiC  E. 

vcrgnc.  Car  on  Dcpeuc  pas  nier  que  le  titre  de  la  fondation  du  monalbrè . 

de  Saucillangcs  en  Auvergne  ,  qui  a  cfté  donné  au  public  il  \  i  lonp;- 

temps  ,  &  dont  l  original  ou  au  moms  une  copie  aufli  ancienne  que  1  o- 

riginal  le  trouve  encore  bien  (aine  A  bien  entière  dans  le  Trcfor  de  l  ab- 

bayc  de  Clugny,  on  ne  peut  pas,  dis-|e,nier  que  ce  titre  nousapprend  qu  Ac-  rnmof»^ 

hed  Duc  d'Aquitaine  fils  du  Comte  Acfred  &  d'AdcIinde  usur  de  GuiU 

laume  le  Pieux  Duc  d'Aquitaine  6c  Conirc  d'Auvergne  àvoit  deux  frères 

appeliez  Bernard  Se  Guillaume  ,  lefquels  roncaui&  nommez  dans  lemef^ 

me  ordre  dans  un  ricre  de  l'EgUiè  deBrioude.  On  ne  peut  pas  non  plus 

nier  que  Giiilkume&  Acfred  Ducs  d'Aquitaine  ôc  Comtes  d'Auvergne 

n'aycnr  efte'  neveux  de  Guillaume  le  Pieux ,  elVant  ainfi  appeliez  dans  un 

titre  de  Brioudc  qu!  contient  !a  fondation  de  î'Eglife  de  Chanreuc;e  en  ftg» 

Auvergne ,  ^  enpiuiicurs  autrci  titrci  de  cc  temps  la,  Ec  par  coukqucnt  **' 

il  .Êuic  demeurer,  d'accord  que  Bernard  frère  d'Acfired  1 L  eflok  aulfi 

neveu  de  Guilkunie  le  Pieux  ,  comme  il  efl:  marqué  dans  ocs  titres. 

De  très  anciens  fragments  d'un  Cartulairc  de  Brioude  trouvez  dans  le 
cabmei  de  feu  M.  Du  Boucher  après  ia  mort  nous  apprennent  que  ce 
Bernard  e(l  auâeur  de  la  branche  de  laToor  d'Auvergne.  Mais  dautant 
que  le  Coin  que  quelques  inconnus ,  qui  (c  cachent ,  pour  me  firvir  de  la  ser^Mattoc 
pcnféc de (àint  Faufte  Evefque  de  Riez,  &  fùyent  la  lumière  comme  les  ««ko&lô»- 
Icrpens  ,ont  pris  de  defcricr  les  titres  qui  (ont  contenus  dans  ces  frag-"™*"4f^ 
ments  a  pcutclhe  fait  quelque  impreflion  lur  i  elpnt  de  ceux  qui  ne  les  s'^^^A^ 
ont  pas  veus      qui  ne  &  mettent  guère  en  peine  d'encrer  bien  avant  ■■«««f.'ih 
dans  l'examen  de  ces  matières ,  la  mcfflifemce  &  l'envie  ayant  cet  avaiw 
tagc  par  dcfTus  la  verirc'  qu'elles  font  toujours  receuçs  fivorablcment  du 
public  imvant  la  remarque  de  Tacite ,  OhtreBaeio  ^  Li'vor  fronts  aurihur 
Mciptuatttr ,  il  faut  faire  voir  qu'encore  bien  qu'on  n'eut  pas  ces  ucres, 
on  a  dequoy  prouver  d'ailleurs  que  les  fcigncurs  de  la  Tour  d'Auver^e, 
c'eft  à  dire  Meifieurs  de  Bouillon, defcendent  des  anciens  Ducs  d' A qut> 
taine  Comtes  d'Auvergne,  y  ayant  des  preuves  équivalentes  qui  lesdei: 
dommageroicni  de  ces  titres ,  s  ils  ne  les  avoicnc  pas. 

M.  Qioriff  Advocac  au  Pariemenc  dn  Dauphiné,  ^ui  fît  imprimerez 
l'année  m  DCx.  x  x  i  v.  l'hidoire  du  Dauphine  abrégée ,  allègue  un  titre 
de  I'Eglife  cathédrale  de  Vienne  qu'il  dit  cftrc  infiillible  pour  prouver, 
que  les  (eigncurs  de  la  Tour  d'Auvcre;nc  drrci.nL^.cnt  âc%  premiers  Com- 
tes d'Auvergne  Ducs  d'Aquitaine.  Ce  titre,  qui  icra  imprimé  parmyles 
preuves  Gxt  une  cojne  qii* <m  en  a  eferôe  de  la  main  de  M.  Chorier ,  fût 
trouvée' par  luy  dans  les  archives  d'une  ville  célèbre.  C'eft  tout  ce  qu'on 
a  peu  tirer  de  luy  lorfqu'apres  l'imprefTîon  de  fon  hiftoire  abrcrt'c  du 
Dauphiné  on  luv  demanda,  où  il  avoit  trouvé  ce  titre.  11  n'en  voulut  pas 
dire  davantage ,  v  oulant  avoir  l'honeur  de  le  donner  le  premier  au  public^ 
comme  il  eft  allez  ordinaire  aux  gens  de  letres  -,  &  exigea.mcime  pour 
-  cette  railbn , lorlqu'il  donna  cette  copie,  qu'elle  ne  icroic  communiquée 
àpcrfonne.  Or  ce  titre  porte  que  Berilon  ieigneurde  !a  Tour  du  Pin  en- 
Dauphmé  donna  en  preiènce  de  Burchard  Archevefque  de  Vieiuie  Se 
l'an  dixiefine  du  règne  de  Rodolphe  Roy  Je  Boulogne  (  qui  oommcn$a 


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♦7«. 


P  KE  F  A  C  E. 

de  rfCTïer  en  l'an  dccccxciv.  )  à  l'Eglifc  de  Vienne  pour  (à  con- 
ftruâiou  mille  iols  &  un  mas  auprez  de  l'Eglile  laint  Jcân ,  que  (on  pere 
le  Vicomte  Geraud  avok  acquis  de  Seriloa  &  d'Âve  «  &  ce  pour  la  re- 
danpâoa  de  fen  ame  &  de  celles  deGeraud  (on pere , de Beniardde  la 
Tour  (bn  ayeul ,  des  Gjmtcs  Guillaume  &  Egfred ,  &  de  tous  (es  parents. 
_  Voila  qui  eft  bien  circonftancic&  de  la  mefme  manière  que  dans  les  titres 

«f.^  de  Brioudc  ,  où  Geraud  de  la  Tour  filant  une  donation  à  l'Eglilè  de 
Brioltde  dtcqui!  la  6k  pour  luy  ^pour  &  femme  ,  pour  ion  pere  Bernard, 
pour Bcmarofixt  ayeul ,  pour  Guilkume&  Acfred  Ducs  d'Aquitaine, (Se 
pour  tous  fês  autres  p^ircnr";  &  amis  tant  vivants  que  défunts.  Il  y  a  encore 
une  charte  de  Ion  pere  Bernard  ,  par  laquelle  il  donne  quelques  biens  à  la 
meime  Eglile  de  Bnoude  pour  U  rédemption  de  fon  ame  ôc  de  celles  du: 
Comte  Bernard  fim  pere  ,  de  Ton  ayed  Acfred  &  Addjnde£iftmme,paur 
Tes  oncles  GuiUaiuae  Ac  Acfred  Oucs  d*Aqiiicaioe,&  pour  tous  parenci 
&  amis  tant  vivants  que  défîmes. 

Tout  cela  eft  bien  conforme  au  ticre  de  l'Eglifède  Vienne.  £t  cepen- 
dant l'ouvrage  dans  lequel  M.  Chorier  a  employé  ce  titre  a  efté  imprimé 
loi^emps  auparavant  qu'on  eut  aucune  connoUEuice  de  ces  titres  de 
Brioude  ,  lefquels  n'ont  paru  dans  le  public  que  bien  du  temps  aptes* 
l'impreflion  de  cet  ouvrage  &  après  la  mort  de  M.  Chorier.  Et  par  con- 
iequenc  on  ne  peut  pas  alléguer  1  objection  de  faux  ,  comme  il  ce  uire 
«voit  eflé  fabriqué  pour  auâoiifèr  les  chartes  de  BrioDde,à  moins  qu on* 
veiiîlle  dire  qu'il  elt  i^ux  parcequ'il  eft  favorable  à  Meneurs  de  Bouillon; 
qiri  eft  î'argumcnt  dont  ces  inconnus  fc  fervent  contre  tous  les  titres  qui 
prouvent  que  ces  Meilleurs  fontilTus  des  anciens  Ducs  d'Aquitaine  Com- 
tes d'Auvergne ,  en  quelque  endroit  du  monde  que  ces  licrcs  le  trouvent. 
.  d  ya  dans  Ammian  Marodilin  iinebdle.inftiaâionà  ceux  qui  fime  fi 
prompts  &  n  faciles  à  accuièr.  Un  nu^lfitat  de  province  ayant  ellé  ac^ 
cufc  de  concuflîon  auprer  de  l'Empereur  Julien  ,  &  l'affaire  ayant  t^é 
agitée  devant  luy  ,  l'accufé  ayant  nié  les  £ucs  qu'on  luy  imputoit ,  i  Ad- 
vocat  des  acculàceurs  adrcâant  la  parole  à  rEmjpereur  hiy  du  :  Quieftce 
qui  fè  crouvera  coupable ,  s'il  fuffit  aux  accufee  de  nier  ce  donc  ils IcMitâc. 
cufez?  Requis  ,florenti(fime  C^far  ,  nocens  efe  poterit  ufquam  ,  fi  negare 
fùffecerit  ?  A  quoy  l'Empereur  relpondit  avec  beaucoup  de  prudence , 
comme  le  remarque  cet  efcrivain  :  Et  qui  cil  ce  qui  fera  innocent  ,  s'il 
(ùffic  d'accufèr  î  ^iupûs  hmowu  ep  poterit ,  fi  accufiife  fujficin  f  " 

Auparavant  de  quitter  l'hiildre  du  Dauphiné  de  M.  Chorier ,  il  faut 
encore  faire  oblervcr  aux  Icdcurs  curieux  de  la  vérité  que  les  titres  du 
Cartuiairc  de  Hnoudc  dont  je  vien<;  de  parler  n'ayant  pas  encore  paru 
lorfquc  l'ouvrage  de  M.  Chorier  tut  imprimé  ny  de  longtemps  après, ainii 
que  je  l'ay  deja  dit, quoy  qu'on  fçeut  que  k  pere  de  Geraud  de  la  Tour 
s'appelloit  Bernard ,  on  n'avoir  pas  neantmoins  la  preuve  certaine  que  * 
(on  pere  fut  de  la  race  des  Acfreds.  C'eftle  titre  de  M.  Chorier  qui  nous  - 
l'a  fournie. 

Cela  eftant  ainfi ,  pifque  Beribn  de  la  Tour  Sk  de  Geraud  compte 
pannî  fis  poienis  énillanine  àt  Acfired  Ducs  4*Aqincaine  de  la  inelme  - 


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P  R  E  F  JCE. 

ihankré  <(ac  Geraud  fim  pere  les  compte  dam  k  dotiaiîaiiûicéiirEglifè 
de  Brioude  ,  &  qu'auparavant  de  nommer  Guillaume  &  Acâmi,  quine 

luy  eftoicnt  pas  n  proches  que  fort  aycul ,  il  nomme  Bernard  (onaycul, 
il  ne  peut  plus  y  avou*  de  difficulté  que  ce  Bernard  ne  fut  de  hi  face  de 
CCS  Ducs ,  c'eA  à  dire  leur  neveu  y  comme  il  eù  marque  dans  les  titres 
de  Brioude.  Et  par  con(èqueiic  vdla  la  preuve  de  ce  qui  efl:  MCefié  par 
ùàm  Louis ,  que  les  (èigneurs  de  la  Tour  d'Auvergne  dc(ceiidçiiE  des  aiU 
cicns  Ducs  d'Aquitaine  Comtes  d'Auvergne. 

A  cela  on  peut  adjoufter  qu'il  y  aà  Clugnyun  titre  diiitienne  Evef- 
que  d'Auvergne  pcdc  fils  de  Bernard  L  Comte  d'Auver^eai^teurdek 
lùanche  dé  la  Tour ,  dans  lequel  filant  quelques  donations  au  monaftere 
de  Saucillangcs  ,  il  y  fair  mention  de  fès  parenrs  à  peu  prez  delamefme 
manière  cjuc  ion  coufsn  Cer^uti  furnommé  de  la  Tour  les  nomme  dans 
un  turc  de  Bnoudc  ,  en  dilanc  qu  il  tau  ces  dùUcitiuns  pour  le  iàlut  de 
Tamedu  Comte  Adrcd  fondateur  deSaucillangcs,  pour  celle  deGuillaa* 
me  I.  furnommé  le  Pieux ,  lequel  il  appelle  Grand  Duc  ,  pour  celle  de 
Guillaume  II.  dit  le  jeune,  &  pour  le  repos  de  tous  (es  parents  Se  fidèles 
trcl^aflcz.  Cç  qui  peut  encore  Icrvir  pour  juftifier  que  Geraud  de  la  Tour 
•^!ttm  iflù  des  anciens  Ducs  d'Aquitaine  Comtes  d'Auvergne  ,  puiiqu'il 
de&endoit  delà  mefinerige  de  laquelle  cet  Evelque  eftokiflû,  enanttous 
deux  petits  fils  de  Bernard  I.  Comte  d'Auvergne.  Cette  preuve  j^cur  eflrc 
fortifire  par  une  charte  de  ce  mefme  Eveique  dans  laquelle  il  tait  men- 
tion d  un  autre  £iticnne  ion  coudn ,  c'eiladirc  d'£llicnne  appelle  frère  fnM»^»i< 
de  Geraud  dans  une  charte  de  Brioude.  Leur  parenté  eft  aiièmenc  prou. 
vée  par  la  table  généalogique  qui  fuit  ,  laquelle  a  eftédreffêe  très  e»u 
âement  lur  des  titres  de  Brioude  &  deSaucillani^es  qui  n'ont  pas  encore 
eu  le  malheur  d'eilreaccufcz  de  faux  par  ceux  donc  la  ccmcricé  juge  de  la 
validité  ou  invalidtré des  anciens  titres  (èlon  leur  caprice  ou  leur  malignité. 

BERNARD  COMTE  D  AUVERGNE. 

Bcmaid  1 1.  Kultorgc  •»-A<end>ft«. 

,  >     —  ^  '     ■   ■'  '  'v 

Gciaad  I.  rucwMDini    BltiiUM.    Zoftocge-  iiUrfioj.  Gitj.    GailUame.    Kohcic  1.  Vieoauc. 

t  I  >         t<KcMieS«t(i)ned*Aa«cTene.  Edltacgc.  HobeictLVfaHmd; 

BerTiarH  1 1 1.  Icigncui  de  U  Tour.  ^  ■       -         1 .         ■  1  1      -A  ^ 

■  ■   ^  V    GoilUomelV.  Gujr  1.  Com-  BeriiaDd  Vi-  Robert 

GcMud  U  fcîgaciM   BccBMi.  tumà.  SftieaaG.   Camli  d'Ail-  te  d'AuTcnoe  «ootM.  Vicopait. 
dckTcu.  «cigpe  a^cei  iDonlji»  l%» 

Gaj.  dH 

Il  cil  fî  aifé  de  perfùadcr  à  ceux  qui  iê  rendent  à  la  vérité  que  Mellieurs 
de  BotuUon  ddccndenc  des  anciem  Ducs  d'Aquitaine  Comtes  d* Auveigne 
'  que  dans  tes  commencemens  du  règne  de  Henry  le  Grand  deux  grands 
pcrfônnagcs  de  ce  temps  \\ ,  M.  le  Procureur  gênera!  de  la  Gucile  ,  qui 
pouvoit  bien  en  Içavoir  la  venté,  fès  ayeulx  ayant  cftc  gardes  du  Trelor 
des  chartes  delà  maifbn  d'Auvergne  eftant  au  chafleaude  Mercurol ,  & 
M.  le  PreCdcnt  Fauchée  n'ont  pas  fait  difficulté  de  le  dire  pubtiquemenc 
ie  de  Tefctire  Icmgtemps  auparavant  que  MefCeurs  de  Bouillon  rencon. 
traflèni  des  contradicteurs  aufli  violents  que  ceux  qui  le  font  déclarez  de 
nos  jours  contre  leur  généalogie.  Ces  deux  grands  perfonnages  dilenc 
Tome  /.  -  é  ij 


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PKEPACE, 
.neccemeAC  qu'Henry  de  la  Tour  premier  Duc  de  Bouillon  eftok  illudes 
Comtes  d'Auvergne  branche  de  l'ancien  arbre  de  Guyenne ,  auquel  de- 
puis s'eii  encé  ccluy  de  Boulogne.  Ce  qui  elloit  encore  fl  biencreucer- 
T^tx.im  tàsktsk  Vinutâ;  m  d ^  z  x  i  v.  que  l'auAcar  du  neavicfine tome  du  Mer. 

ilfij^«!(ir.  Fn^içois  imprimé  cette  année  là  dit  polîtivement  que  la  maifbn  de  U 
Tour, de  laquelle  cftoic  ilTu  le  Marcfchal  de  Bouillon  ,  eftoic  dclccnduS 
de  celle  des  Comtes  de  Boulogne,  c'cJl  ^.  dire  He  !î  mailon d'Auvergne , 
^  ^*  ^^^o"^"^  généalogie  de  la  nioiion  de  Combaud  imprimée 

en  l'aimée  mdcx  x  v  i  i  i.  die  que  riUiiftre  maifen  de  k  Tour  eft  dite 
Tulgairemcnt  d'Auvergne.  Et  certes  il  jr  aiiroic  dcquoy  s'eftonnûrfi  cetce 
tradition  efliant  reccuc  fans  difficulté  ,  comme  il  paroit  clairement  par 
■  ce  qui  vient  d'elbe  dit  ,  ces  Meilleurs  (è  fuHènt  efcartez  de  l'opinion 
commune  ibuflenuë  d'ailleurs  par  l'erreur  de  quelques  eicrivaiiis  de  te- 
jNitackm  »  ai&votr  de  M.  le  PreHdent  Savaron  ^  de  Me(&eurs  Chenu , 
Robert  premier  audeur  de  la  Gaule  Chrefticnne,  &  Scvert  Théologal  de 
Lyon ,  lefquels  ont  {ùr  ce  fondement  donné  le  fùmom  de  la  Tour  à  quel- 
ques Comtes  d'Auvergne  &  à  quelques  £ve(ques  de  Clairmont  qui  n'e. 
ifoientpas  de  labiâncne  de  la  'Tour  ,  parcequ  ils  eflioienc  perfindex  qne 
la  maibn  des  Omîtes  d'Auvergne  &  celle  de  la  Tour  neftoieiic  qu'une 

Siyliiimit.  tnefine  chofè.  Error  conmunis  facit  jus. 

Auf^i  lem.Hlc  i!  qu'après  que  la  branche  des  Comtes  fût  finie  par  la 
mort  lans  cnlans  de  Jeanne  lècondc  du  nom  Comccflc  d'Auvergne  Du- 
chdSk  de  Berry  ,  &  que  la  Comté  d'Auvergne  tomba  dans  ceUe  de  la 
Tour  par  le  mariage  de  Marie  d'Auvergne  dite  de  Boulogne  ù.  tante  à 
la  mode  de  Bretagne  avec  Bertrand  feigneur  de  la  Tour  V.  du  nom ,  on 
xic  regarda  pas  en  ce  temps  là  cette  aifaire  comme  un  iimplc  droidt  de 
/ùc^flum  collatérale  ,  quoy  qa  elle  le  fiit  en  ^Sedc ,  mais  comme  un  re^ 
cour  de  cette  digf»ité  à  ion  origine  ,  la  Comté  d'Auvergne  n  ayant  fàk 
que  rentrer  dans  la  mailon  d'où  clic  cfloit  fortie  par  les  mariages  de  la 
Princelfe  Jeanne.  Ce  qui  fut  aflez  ingcnieulement  exprimé  pourlors  par 
la  reunion  des  efcuilbns  des  armes  delà  Tour  &  du  gon^on  d  Auver- 
gne comme  venants  d'une  me(me  tige  nouvdlement  reunie  par  le  ma* 
ri^^  de  Marie  &  de  Bertrand ,  celuy  qui  ™agiiMi  cette  manière  de  re- 
preîènrer  la  reunion  de  ces  deux  brmches  ayant  fait  (ortir  ces  efcufîôns 
d'un  anneau  envoyé  du  Ciel  pour  (ignifier  que  le  Ciel  les  avoit  reunies, 
ainfi  qu'ils  fe  voyent  encore  aujourd'huy  en  pierre  lûr  le  portail  du  cha- 
Aeanoe  Montgatbon,  (èigneuric  qui  eftoitaucmfiMs  le  titre  des  aifnezde 
la  maifbn  d'Auvergne,  6t  fiit  donnée  en  partage  à  Godefroy  d'Auvergne 
dit  de  Boulogne  fils  de  Robert  V 1 1  Comte  d'Auvergne  &  de  Boulogne 
lorfque  ces  deux  grandes  terres  vinrent  par  (îicceilion  de  lâng  à  Jean  pre-> 
mier  de  ce  ik»i  après  la  OKWt  de  Jeanne  Comceflè  d'Auvergne  Se  de  Boa« 
lognc  Reyne  de  France  là  niepcc  &  de  Philippe  Duc  de  Bourgogne  fils 
de  cette  Rcyne.  Apres  la  mort  de  Godefroy  cette  leigneurie  «Se  les  autres 
biens  de  la  mnilon  d'Auvergne  tomberenr  d;in^  la  maiion  <^e  1:î  Tour  au 
moyen  du  mariage  de  iâ fille  Marie  avec  Bertrand  fèigneur  de  la  Tour  V. 
du  nom.  Et  ce  fiitpour.locs  que  furent  gravez  les  deux  eicuflons  d'Auver> 
gneAcdelaTour. 


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P  KE  F  A  CE. 


Mmi  yi'-iir.i  'jji.'-jrr 


Ce  qui  fût  fuivy  mcfme  par  la  branche  des  feigncurs  d'Oliermies  Vi- 
comtes de  Turenne,  y  ayant  auTreibt  des  chartes  de  Turenne  des  letrcs 
de  François  dekTour  II.  du  nom  Vkomfe  de  IWniie  données  à  Ma, 


^  —  *  "«""•6»**-i»>'»"  «*ut  ucicjucucs  II  y  a  un  eicuiion 

detesarmei  en  miniature  iny-party  d'Auvergne  &  de  U  tour  porte  par 
on  ange  en  la  manieiequ'oii  le  voùlqr.  ^ 


Ce  neft  doncpa«!  MefTîcursde  Bouillon  iTanjourdhuy  qui  ont  les  pie: 
jmcrs  prétendu  qu'ils  cltoicnt  ifEis  dcsandeos  Ducs  d'Aquitaine  Comtet 

é  iij 


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T  K  E  F  AC  E, 

,  cojnmc  on  le  voudroic  peiiùader  au  public ,  pui(qu'oitcre  les 

preuves  qu'on  en  a  nrées  de  l'antiquité,  Meflîeurs  delà  Guefle  &  Fauchée 
rendent  celmoignage  que  c'eftoit  une  opinion  commune  rcceiie  de  leur 
temps  que  les  ieigonir^^de  la  Tour  cfloicnt  puiinez  de  la  maiion  des  an- 
càens  Omîtes d'Auvergtfé  branche  de  lancicn  aibwde  Guyenne. 

Mais  dauiant  qu'ils  n''ont  ^as  donné  les  preuves  de  cette  origine,  on  a 
CItu  dans  la  iùite  qu'il  eltoir  a  propos  d'en  informer  le  public.  M.  Juftel, 
pcrfonnage  d'un  grand  fçavoir  &  d  un  rare  mérite ,  ie  chargea  de  ce  foin  il 
y  a  plus  de  (bixame  ans ,  &  y  travailla  très  utilement  &  avec  tout  le  luc- 
'  ces  qu'cm  en  pouvoit  elperer.  Il  aiiroit  encore  mieux  reuiG ,  sll  avdt  eu 
connoiffance  dès  anciens  dcreî  qui  ont  cRé  delcouvem  depuis  l'impreC 
fion  de  Ion  ouvrage.  Il  faut  neantmoins  avouer  qu'encore  qu'il  ait  man- 

3ué  de  mcmoures  af&z  inftrudtifs ,  cette  opinion  de  l'origine  des  icigncurs 
e  la  Tour  aefié  fkvord>Ieniencieceuedes  periônnes  fçavantes ,  &  nom. 
mémenc  de  Meffieun  de  Saînte^Muthe  dans  leur  hiAoire  généalogique 
de  la  mailbn  de  France ,  où  ils  ont  mis  que  les  feigneuis  de  la  Tour  du 
Pin  edoient  ifTus  de  l'illudrc  maifon  de  ia  Tour ,  qui  prenouong^  de 
celle  des  anciens  Comtes  d'Auvergne, 
fi^iib*^  M.  Durand ,  oui  a  Eut  reimorimer  il  y  a  environ  cinquante  ans  les  ori' 
gines  de  la  ville  ae  Clairmont  de  M.  le  Pte^Mlcnc  Savaionavec  des  remar- 
ques, dit  qu'il  ne  faut  dire  autre  chofe  pour  prouver  que  la  maifôn  de  la 
Tour  eft  des  plus  illuHres  de  la  Chrelhenté  finon  qu'elle  cil  entrée  plu- 
ilcurs  fois  dans  l'alliance  de  France ,  &  que  Catherine  de  Medicis  fille 
de  Magdelenede  laTour  f31ede  Jean  de  u  Tour  &dè  Jeanne  de  Bour- 
bon nous  a  donné  trois  Roys  qui  ont  confecutivement  régné, Se  que  cette 
branclie  des  ailhez  de  la  "Tour  eftant  efteinte  par  le  decez  fans  enfans  de 
la  Keyne  Marguerite,  qui  avoit  fùrvelcu  &  fuccedé  à  tous  lès  frères  ,les 
biens  de  cette Ivancbe  ont  eAé  tran^iortez  dans  la  maifim  royale  par  la 
oonation  entte-vifi  que  fit  cette  Reyne  an  Roy  Louis  X 1 1  L  lois 
Dauphin. 

Le  nom  de  la  Tour  cftoit  anciennement  fi  grand  &  fi  haut  que  lors 
mefîne  que  les  Seigneurs  de  cette  mai(on  eftoicnt  Comtes  d'Auvere;ne 
ic  de  Boulogne ,  on  les  appelloît  neantmoins  quelquefois  fimplemcnt  icig- 
neurs  de  la  Tour ,  comme  fi  le  nom  de  lèigncur  de  la  Tour  efloit  d'ime 
auili  grande  diftin(5tion  que  celuy  de  Comte  d'Auvergne  &  de  Boulogne. 
La  preuve  de  ce  faidt  eft  ayfée  à  £ure.  Berry  premier  Heraud  ou  Roy 
b^yi'i?é»'  d'armes  de  France  a  kifle  par  efcrit  que  lorlque  le  Roy  Charles  VIL 
^^f^  afliœealaviUedePoncoiièenl'année  MCCCCXLi.  il  avoiten  fi>nquar. 
der'fes  Comtes  d'Eu,  de  la  Marche, &de  Tancarville  ,  le  Marefchal  de 
Culant ,  le  Sire  de  Moiiy ,  l'im  des  enfans  d'Albret,  &  [aifiié  fils  du  Jèig- 
neur  de  U  Tour  d Aufvergne.  Dans  le  tournoy  qui  fut  fait  à  Nancy  en 
Tannée  m  C  ce  ex  l  pour  le  mariage  delà  Princeife  Marguerite  fille 
du  Roy  de  Sicile  avec  Henry  V  I.  Roy  d'Angleterre  Monfeignemr  de  U 
T(Wr,c'eft  à  dire  Bcrtraml  de  la  Tour  VI.  du  nom  Comte  d'Auvergne  & 
de  Bouloî^nc ,  vint  fur  les  rangs ,  &  y  rompit  fîx  lances.  Ec  il  ne  ferviroit 
de  nen  de  dire  icy  qu'il  faut  entendre  cela  de  Bertrand  VII.  ion  fils^ 


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P  K  E  F  J  C  E. 

aui^uel  il  Hc  de  ion  vivant  donation  de  la  feigneurie  de  k  Tour.  Car  ou^ 
crexnie  ceoedoiuidoii  ne  fin  fidce  que  l'aimeed  après  le  coumoy»  Beiv 
mna  VIL  ne  portoit  en  ce  temps  la  que  le  nom  de  fèigneur  de  Moni> 
gafcon ,  comme  les  hiftoires  &  les  titres  le  juftifient  amplement.  lîya 
dans  le  regilbrc  ce  xjc  i  v.  de  la  Chancellerie  des  lecres  de  Icgitiinacioa 
aceordijes  par  le  Roy  Cliades  VIL  àjeanle  BoutctUer  domiKS  aucha- 
ileau  de  Montbafon  prez  Tours  au  mois  de  May  >ccccczLvzii.dans 
lefquelles  Charles  d'Anjou  Comte  de  C\a.\Tn\ont  ,Dominuî  Bertrandus de 
Tune  y  ôc  autres  lonc  nommez  prefènrs.  On  a  des  Iccrcs  du  mefine  Roy 
datées  de  Lezignen  le  quatriemie  Jum  mccccll  en  faveur  du  Grand 
Klaiftre  deChabanes ,  expédiées  enpreiênce  de  MleCoatcedtt  MainCy 
de  rEvefque de  Maguclonne  ,  du  fei^tur  de  UTcmr^à/t  TAdinifal ,  A: 
autres.  Dans  un  arreft  du  Parlement  donne  le  x  x  v  i.  Juillet  mccccli. 
au  iu)cd:de  la  fucceffion  des  biens  des  Dauphins  d'Auvergne  Bertrand  de 
la  Tour  VI.  du  nom  Comte  d  Auvcr^xic  oc  de  Boulogne,  qui  y  eltoit  in- 
terelfê, A;  incervint  au  procez comme  parde  iiecef&ire, eft  appelle'  fim- 
ptemenc  Bemamdms  damimu  de  Tmw.  Aq  \i£t  de  jullice  tenu  a  Vendof  ji»iMi»r.ttt< 
me  en  l'année  mCCCCLviii.  pour  juger  Jean  1 1.  Duc  d'Alcnçon 
accutë  de  crime  de  le^e  majcHé ,  U  JUgneur  de  U  Tour  iAmvergne , 
c'eft  à  dire  le  mefine  Bertrand  VL  Comte  d'Auvergne  &  de  Boulogne, 
y  fiit  appelle ,  &  y  dm  un  rang  con(îderable.  En  l'ann^  MCCCCLxviir. 
le  Koj  Louis  XI.  voulant  cînftier  Philippe  de  Savoye  Comte  de  Brcflè> 
lequel  allant  contre  ion  Icrm^nt  &:  contre  ia  parole  s'clloir  Hpjc  avec  ffs 
ennemys  &  luy  fâiloit  la  guerre  ,  li  envoya  en  BreÛe  deux  nui  iiouunes 
cofànuukiez  par  U  Tmt  £Âmm^  ,  c'eft  à  dire  par  Bertrand  de  la  a^.if9tM9t 
Tour  VII.  du  nom  Comte  d'Auvergne  &  de  Boulogne.  Tay  trouvé  mltfiltiiS^ 
c^nns  un  rcgiftre  du  Conicil  du  Roy  Charles  VIII.  que  le  x  v  i  i.  /m- 
Juillet  MCcccLXXXiv.  il  fuc  ordonné  une  provilion  ponr  Mons'^ 
de  U  To»r  pour  le  faire  joiiir  de  la  Comté  du  Lancaguez,  qui  luy  avoic 
cfté  fNBllée  par  le  fisu  %sff  LoUîs  X  L  en  ieoompef&  de  la  Comté  de 
Boulogne. 

La  grandeur  de  cette  maiibn  cftoic  fî  bien  reconnue  en  ce  temps  là 
qu'après  qu'Alexandre  Scuaic  Duc  d'Albanie  frère  du  Roy  d'Eicofle  fut 
venu  en  Rancepourimplorerla  pcoteâioii  do  Roy  Loiiis  XL  contre  fea 
fieK  ,  qu  il  prmodoit  avoir  ufiirpé  le  royaume  d'Efcoflê  lùr  luy  ,  le  Roy 

ne  jugea  pas  à  propos  de  la  luy  a.ccnrdrr  à  ciii{è  des  anciennes  alliances  ' 
que  les  Roys  de  France  avoienc  avec  ceux  d  F.tcofrc;     ncnnrmoins  pour 
le  coniolcr  par  quelque  choie  de  grand  ,  il  luy  ht  clpouicr  Anne  de  la 
Tour  fille  du  Comceif  Auvergne  êcde  Boulogne ,  de  frêiivm  ^ 

d'HeâorBoethitts  Çr^rf^. 

hiilorien  d'EicolTc. 

La  Rey  ne  Catherine  de  Medicis ,  toute  Reyne  &  toute  puiilàntc  qu'elle 
edoit ,  vouloit  bien  qu'on  fçeut  qu'elle  iê  &uoic  honcur  d'eilre  de{cen> 
duë  de  la  maiibn  de  la  Tour,  ayant  un  jour  dit  à-Henry  de  la  Tour  Vi-  /^^^'-"^^ 
ct^ede  Turenne ,  pour  l'attirer  à  ion  party ,  qu'il  eftoit  obligé  d'à  (Te-  i^MOi^f. 
âiomier  oequi  Ufc^doic ,       ut  hmumr  d^tfin  d*fimi»d»  Um^Jon 


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T.REF  ACE. 

ii  Boulogne  £Aamtifmf  comm  r/fr.  Ce  qu'elle  reconnoiflbic  fi  publi- 
quement que  Gilles  de  la  Toor  feignesir  de  LimeUil  fâiiânc  iati  tefia^ 

ment  en  l'annc'c  mdl  xvi.  il  luy  recommanda  (es  enfans ,  comme  ayant 
l'honeur  de  liiv  appartenir  Nous  en  a\'ons  encore  une  preuve  dans  les 
KiptMMarxM^  Mcmoïros  de  ia  Keyne  Margueruciahile  ,iac^uelie  parlant  de  k  pitoya^ 
moredeU  Damoiiêlle  de  Toimioa  fille  de  Ctaudede  la  Tour  Dame 
de  Toomoa  ,  die  qoe  lès  fimeraïUes  fivenc  comnumiUs  les  plus  AmMw- 
bles  quil/è  pouvait  faire  pmttfirede  gmndû  mai/on  comme  elle  cfloit ,  mef- 
me  appartenant  i  la  Koine  ma  mère.  Je  n'aurois  pas  raelme  de  peine  à 
croire  qu'en  l'endroic  où  elle  parle  d'un  de  (es  coufîns ,  dont  on  a  ioiiie 
le  noni  en  blanc  y  elle  a  entendu  parier  d'Henry  de  la  Tour  Vicomte  de 
Turennc  ■  lecjuel  eftoit  fi  "bien  auprczdu  Roy  de  Navarre /on  maiy  qu'il 
luy  ettoit  ayié  de  luy  faire  les  bons  offices  de  parenr  rju'elle  reconnoic 
iuy  avoir  eAé  rendus  par  ion  coufin.  Ëc  pour  cette  mciiue  raifbn  le  Roy 
'Henry  IL  mary  de  Catherine  de  Medids  donnant  \  François  delà  Tour 
iiL  au  nmn  Vicomte  de  Turenne  la  charge  de  Capitaine  de  cinquante 
hommes  d'irmc; ,  il  dic  qu'il  la  luy  donne  en confidcration  de  Ion  mérite 
&  de  les  c;r  l'idcs  qualitcz  ,  &  encore  en  confidcration  de  la  gra.nde  pro- 
Trmwf,ts7-  j^iffij^^  ^  Ugnaige  dont  il  luy  actouchok.  Et  le  Roy  François  1 1.  Jon  fils 
.dans  des  lecKs  données  à  Reims  le  a:xii.Sqiitenibre  mdlxx.  en&veur 
de  Beatrix  de  la  Chambre  Ptinceflè  de  Sdaifaniè  &  de  la  Gruthufc  dit 

3u'elle  luy  atteint  de  proximité  de  lignage ,  parcequ'cUe  eftoit  fille  d'Anne 
e  la  Tour  fœur  de  Magdelene  Ducheflè  d'Urbin  merc  de  la  Reyne  Ca- 
therine de  Medids.  Et  par  con&quenc  ces  Roys  eftoientbicn  perfiudez 
que  Meffienrs  de  la  Tour  fèigneurs  d'Oliergaesdelcendoknc  des  aiidons 
Comtes  d'Auvergne  ,  puifqu'iîs  les  comptoicnt  parmy  les  proches  pareAs 
de  Catherine  de  Medicis  iïïîic  des  anciens  Comtes  d'Auvergne.  D'où  il 
s'enfuit  encore  que  ce  n'eii  pas  feulement  de  nos  jours  ,  comme  .on  a, 
voulu  le  periîiader  an  public  ,  que  ces  Mdfieurs  ont  prétendu  eftne  ifitts 
des  anciens  Comtes  d'Aavergne,  poifqu'on  le  croyoit  deja  comme  une 
chofc  confiante  dez  le  temps  du  Roy  François  I.  &  v\q  fcs  enfant. 

Tour  ccqtie  iev!ens  de  dîre  de  grand  &  d'illullire  de  U  maiion  de  la 
Tour  d  Auvergne ,  qmdoit  plaire  àc  plaira  aux  honeftes  gens  amateurs  de 
k  vérité,  rencontrera  neammoins  des  conttadîâeurs  ;  &le  nombre  decens 
cy  fera  bien  plus  grand  que  des  autres ,  parce  que  le  vulgure ,  lequel  lèlon 
Tatit.  ift.i.  la  remarque  de  Tacite  eft  naturclcment  avide  de  fiélions  &  enclin  à 
croire  le  pis,  eft  dcja  prévenu  de  l'opinion  qu'on  a  pris  foin  de  luy  inC 
r»iim  '.i  .i*.  pirer  que  les  titres  anciens  qui  prouvent  l'origine  &  ranaquité  d«  cette 
dl^'J^'^'  ni>id£m  font  fuppolèz,  8e  il  te  met  peu  en  peine  d'examiner  û  les  bruits 
qu'on  a  relpandu  contre  ces  titres  font  faux  ou  véritables.  La  malignité 
a  des  charmes  qui  luy  donne  des  partifans ,  parccque  malignitati  falfa 
fpecies  libeHatU  is^,  comme  dic  Tacite.  Mais  il  ne  s'enfuie  pas  de  là  que 
le  party  dà  oontradiâeurs  &des  inalveuillans  iôit  le  mdllcur  parcequ'tl 
eft  le  plus  grand  &  le  plus  nombreux.  Seneque  nous  apprend  au  con« 
traire  que  le  mauvais  ulàgc  qui  s'eft  introduit  dans  le  monde  efl  que  ce 
m  fontpa&lesbonnes  choies  quiplaiTenc  le  plus,  ôc  que  .la preuve  qu'une 

chofè 


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PREFACE. 

choie  eft  maiivaôfe  cH  quand  elle  plaift  à  la  mulcinide.  Non  ita  bene  cum 
nbms  humaatis  ^itMT,  die  il ,  ut  meharx  fbtr^us  fLunut.  •é/punntmm 

fimi  tmha.  eft.  On  recherche  dans  les  ouvrages  qu'on  met  au  jour  1  ap- 
probation du  public, c'eft  à  dire  du  public  Içavant ,  &  non  pos  imperiu 
muituitdmts  ,  pour  me  ièrvir  de  la  manière  de  parier  de  Hce  Live.  La 
wricéneantmoùis  à  traTtrs  tout  cek  a  cet  avantageûr  latnalknicé  qu***  ^^ 
près  queFenvie ,  qui  ne  peut  pas  toujours  durer ,  eft  eftdiice,k  vodedit 
menfongc  cftantlcvc,  la  polleriré  rend  juftice  1  î.i  bonne  cauff.  -Ifc^rr  cttm 
extinxem  taviduM^  die  Qceron  ,  m  geft*  Jèmpunrmi  nomtms  gloru  m- 

Ce  n  eft  pas  de  noftre  wmps  feuleinenc  que  l'envie  s'eft  eflev^  con- 
tre les  grandes  maifôns.  On  en  trouveroit  quantité  d'exemples  dansl'aiv 
dquité.  Mais  (ans  aller  fî  loin  ,  ne  fçait  on  pas  les  calomnies  qui  onteflé 
puoliées  dans  le  dernier  (lecie  contre  quelques  nuilons  des  plus  illu- 
ftres  de  ce  royaume.  Les  eferics  qui  ont  eAe  publiez  contre  ces  gran- 
des maifbns  ne  paroîffent  plus ,  dies  fiibfiftene  dans  leur  Iplendenr  en 
delpit  de  leurs  envieux  &  de  leurs  ennemys.  On  fe  peut  donc  tenir  pour 
afTuré  que  ceux  qu'on  a  fait  ou  qu'on  pourra  faire  contre  la  maifon 
de  Boiiillon  auront  le  mdme  ^ort ,  &  que  l'elclac  &  les  bruits  qu  ont 
«xdcé  contre  elle  dans  ces  derniets  temps  la  jaloufie  AclameClifioce  ne 
ftnircntaptes  nous  qu'à  manifefter  &  eftablir  de  plus  en  plus  la  vérité  &: 
la  grandeur  de  noDlcflè  &  de  fon  origine.  Tvjlirorum  ,  dit  Ciceron  , 
tm  fJtriHS  /mdictmt  ohtreSiatiotie  maU^UntiA  Itherattm.  Le  public 
qui  viendra  après  nous  ne  prendra  d'autre  party  que  celuy  de  la  vérité, 
contre  laquelle  le  menfônge  ne  peut  jamais  preurite  &k»  la  manme 
enlcignéepar  le  Cardinal  Baronius  :  *4dversàs.  wrhttm  mtmUcûm  nm^ 
prejcribit. 

Apres  avoir  demonûré  la  grandeur  &  la  nt^leûè  de  la  maifon  d'Au- 
vergne ,  il  &ue  parier  d«  tnnciicies  que  les  branches  de  cette  tûnà&ia^ 
aflàvoir  les  Comtes  &  les  Dauphins  d'Auvergne ,  les  Vicomtesde  Tbiem» 
&  les  (èigneurs  de  la  Tour,  ont  portées.  L'opinion  la  plus  commune  ,  & 
qui  eft  quafî  univerfclement  receiie  ,  eft  que  î'îifac^c  des  armoiries  n'a 
commencé  qu'avec  la  première  guerre  iainte,  c  eil  adureaiahn  de  l'on- 
nefineiîecle  &  aaconuneflcementdo  dousdenne.  Mais  feiM»  .de  Ca(è> 
neuve ,  pcrlbnnage  d'une  très  giande  érudition  &  parfidtement  verfé  al 
l'hiftoirc  du  temps  moyen ,  eft  dun  autre  avis  dans  fcs  Origines  de  la  langue 
Françoifè,  &  tient  que  les  armoiries  fixes  &  héréditaires  commencèrent  en 
France  en  mefme  temps  que  la  propriété  des  fiefs  devînt  héréditaire,  fc- 
que  ce  fut  au  commencement  de  la  trdfîefine  race  de  nos  Roys ,  le  Roy 
Hugues  Capet  ayant  efte  obligé  par  raifbn  d'Eftatde  relafcher  à  la  noblefle 
la  propriété  des  fiefs  pour  affermir  la  Couronne  fur  ià  tefte  &  fur  celle  de 
lèsfùcce0èurs&  contenter  un  grand  nombre  de  Seigneurs  qui  menaçoienc 
deiê  deftacher  de  (bnobeïf&nce.Il  (èrdt  àibiiliatterque ce  Içavant  homme 
eut  cnle  loifir  dedonner  un  traité  particulier  qu'il  avoir  projetté  de  &ite 
de  l'origine  des  armoiries ,  dans  lequel  ilauroit  uns  dourc  donné  de  bonnes 
preuves  de  ce  qu'il  a  avancé  (ùr  ce  fujcâ.  Qjioy  qu'il  en  bic«  il  eft  confiant 
Tome  /.      :  î 


PREFACE. 

que  les  Comtes  d'Auvergne  prirent  le  gonfanon  pour  leurs  armoiries.  le 
voudrois  bien  en  pouvoir  dire  icy  quelque  choie  de  particulier ,  mcCme- 
ment  à  caule  qu'il  y  a  grande  apparence  qu'il  leur  a  cllé  donné  ou  qu'ils 
l'ont  pris  pour  quelque  grande  acftion  faite  en  guerre ,  e liant  dit  dans  un 
Faclum  prelènté  à  la  Cour  de  Parlement  de  Paris  en  l'année  mcccclxxx  iv. 
par  Anne  de  Beaufdrt  Candlac  veuve  de  Godefroy  de  la  Tour  leigneur 
de  Montgafcon  que  les  Cumtes  d  ^wvergae  ont  cjic  moult  njailUnts  f>t^ 
hauts  en  grAuâ  Imieu)- ,  0-  encores  eu  fatit  les  enfeignes  à  leurs  armes ,  de- 
quoy  ils  portent  le  fanon ,  qui  eftoit  anciennement  ^  eft  figne  de  excellente 
l  ertu     honeur.  Mais  on  n'en  fçait  pas  l'origine.  Le  Feron  la  rapporte  à 
un  Aubrv  Comte  de  Dammartin  fils  de  Renaud  Comte  de  Dammartin 
&  de  Boulogne  Marelchal  de  France ,  auquel  il  dit  que  le  gonfanon  de 
l'Eglilè  militante  fut  donné  par  le  Pape  comme  à  celuy  qui  clloit  vray 
defcnicur  de  l'Eglilc  de  Rome.  D'autres  difent  que  le  Pape  Fclix  qui  feoic 
à  Rome  Tan  ccccLxXxvi.  le  donna  à  Léger  fils  du  Comte  d'Auvergne, 
&.  qu'il  le  fit  Gonfalonnicr  de  l'Eglife.  Et  d'autres  enfin  cftimcnt  que  les 
Comtes  d'Auvcrj;ne  prirent  ces  armoiries  pour  avoir  elle  Gonlalonniers 
de  l'Eglilè  aux  guerres  de  la  terre  lainte.  S'il  m'eft  permis  de  dire  mon 
Sentiment  en  une  matière  fi  oblcurc  &  fi  embrouillée  &  de  tirer  Quelque 
cJiofc  de  vraylemblable  de  ces  divcrfes  opinions  ,  je  fuivrois  volontiers 
celle  qui  dit  que  les  Comtes  d'Auvergne  prirent  ces  armoiries  à  l'occafion 
des  guerres  de  la  terre  fainte.  Ce  qui  doiineroit  ouverture  à  penler  que 
Guillaume  V I.  Comte  d'Auvergne  a  efté  le  premier  quia  pris  le  gonfanon 
pour  les  armoiries ,  attendu  qu'il  fiit  à  la  première  guerre  fainte ,  &  par 
conftquent  le  premier  Comte  d'Auvergne  qui  a  elle  en  la  terre  làinte  pour 
la  defenfe  de  l'Eglile  contre  les  infidèles.  Et  c'eft  fans  doute  lur  ce  fonde- 
ment que  Philippes  Moreau  a  mis  par  efcrit  dans  le  Tableau  des  armoi- 
ries de  France  page  340.  que  les  leigneurs  de  la  Tour  Vicomtes  de  Tu- 
renne  ont  blafonné  leurs  armes  d'un  gonfanon  de  gucniles  pour  avoir  efté 
d'autresfois  Gonfalonnicrs  de  l'Eglife. 

A  ccrtc  occafion  j'adjoufteray  icy  un  lèau  de  Jean  I.  du  nom  Comte 
d'Auvergne  6c  de  Boulogne  qui  m  a  ellé  envoyé  de  l'abbaye  du  Boufchcç 
en  Auvergne  après  que  le  volume  des  preuves ,  où  il  auroit  peu  eftre  cm-» 
ployé  ,  a  efté  imprimé.  Il  eft  fingulier  à  caufc  des  tours  qui  accompagnent 
le  gonfanon.  Pour  la  mefme  raiibn  je  mettray  de  fuite  un  reliquaire  qui 
eft  confcrvé  dans  l'Egliiè  parroilîlale  de  Vicie  Comte,  oùfe  voyent  les 
melincs  ornemens  d'architcaurc ,  c'eft  i  dire  des  tours ,  fur  lefqucUes  font 
arborez  les  gonfanons.  Je  n'ay  pas  peu  trouver  le  nom  du  Comte  d'Au- 
vergne qui  a  fait  ce  prefeni  à  cette  Eglilè.  Et  c'eft  pour  cela  que  je  n'en  ay 
pas  parle  dans  l'hiftoirc.  Mais  ces  ornemens  pourroient  bien  donner  lieu 
de  conjeûurçr  que  ce  fut  ce  Comte  Jean  qui  le  donna. 


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Mrf  il  Sm'mlt 
Niriht  !>■  t. 

^«»i<f  l«47. 


Hi^thtdi  S. 


U.f^filtH- 
M7«  - 


PREFACE. 

Les  armoiries  des  Dauphins  d'Auvergne  auroient  dcu  cftrc  le  gonfànon , 
attendu  qu'ils  delcendoicnt  d'un  aifiié  des  Comtes  d'Auvergne.  Mais  ils  le 
quittèrent,  &  prirent  un  Dauphin  à  l'exemple  des  Comtes  d'Albon  &  de 
Vienne ,  qui  ont  cfté  depuis  appeliez  Dauphins  de  Viennois. 

La  branche  des  Vicomtes  de  Thiern ,  qui  font  en  fuite  devenus  Comtes 
•de  Chalon  ,  portoit  d'or  au  lyon  de  gueules. 

Celles  des  (eigneurs  de  la  Tour  eltoicnt  une  tour ,  comme  on  le  voie  en 
un  fcau  de  Bernard  V.  fcigneur  de  la  Tour. 

La  branche  des  leigneurs  de  la  Tour  du  Pin ,  devenus  en  fuite  Dauphins 
de  Viennois ,  portoit  une  tour  avec  un  avantmur  pour  brifure. 

Celle  de  la  Tour  qui  fut  fouveraine  del'Eflat  de  Milan  portoit  une  tour 
Se  pourbrifùre  deux  fceptres  en  fâutoir  {ùrmontez  d'une  fleur  de  lys. 

Il  faut  revenir  maintenant  aux  armoiries  de  la  Tour  d'Auvergne ,  donc 
je  n'ay  dit  qu'un  mot  en  pafïànt.  Les  anciennes  armoiries  de  cette  mai- 
fon  efloicnt  une  tour,  à  laquelle  on  ajoufla  les  fleurs  de  lys  qui  l'accompag- 
nent aujourdhuy  fous  le  règne  du  Roy  Phihppe  Augufle,  &  non  pas  fous 
le  règne  de  Philippe  de  Valois ,  comme  l'a  efcrit  le  R.  P.  Marc  Gilbert  de 
Varennes  dans  l'ouvrage  qu'il  a  intitule'  Le  Roy  d  armes.  Ce  queMcflleurs 
de  Sainte  -  Marthe  attribuent  à  une  conccfEon  du  Roy.  Sur  quoy  M. 
du  Cangc  fait  une  reflexion ,  que  le  privilège  de  porter  les  arraci  ou  une 
partie  des  armes  du  Prince  a  elle  de  tout  temps  cfhmé  très  particuher, 
n'ayant  efle'  conféré  qu'à  ceux  qui  avoient  beaucoup  mérité  del  Efht,  & 
qui  luy  avoient  rendu  de  fignalés  fervices.  En  fuite  dequoy  il  rapporte  le 
tefmoignage  qu'a  rendu  M.  Juftel  qu'avant  que  le  chafteau  de  la  "Tour  fut 
ruiné  on  y  voyoit  deux  efcufibns  des  armes  de  la  mailon  de  la  Tour  {gra- 
vez fur  une  cheminée  baflie  en  l'année  mccxv  m.  l'un  avec  la  tour  fîmple, 
qui  font  les  anciennes  armoiries  de  la  mailon ,  &  l'autre  avec  la  tour  àc  les 
fleurs  de  lys ,  comme  ils  font  rcprclèntcz  icy.  / 


*  ? 

11  efl  très  important  de  remarquer  en  cet  ehdroit  que  l'ancien  blafon  des 
armoiries  de  la  Tour  cfloit  bien  différent  de  celuy  d'aujourdhuy.  Car  au 
lieu  qu 'aujourdhuy  la  tour  efl  d'argent  en  champ  d'azur ,  elle  eftoit  autres- 
fois  de  gueules  en  champ  d'argent ,  &  non  pas  de  gueules  à  la  tour  d'ar- 
genr ,  comme  M.  Juflel  l'a  mis  au  commencement  du  cinquiefme  livre ,  & 
comme  il  a  efté  aufli  imprimé  en  cet  ouvrage  page  147.  par  inadvertance. 
C'eft  ce  que  nous  apprenons  de  l'hiflorien  du  petit  Jean  de  Saintré ,  qui 
dit  que  le  Seigneur  de  la  Tour  d'Auvergne  portoit  de  France  à  la  tour  de 
gueules,  &  de  Sanfovin  &  autres  hifloriens  d'Italie,  qui  attcftent  que  les 


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P  REFJCB. 

^gneun  Ac  la  Tour  {ouvcrains  cic  l'Eftat  de  Milan  portoienc  d  argent  ^ 
la  tour  de  l;ucii1c!>.  Me  illeurs  de  Sainte  Mai  rhc  dans  la  première  édition 
de  Thiftoire  généalogique  de  la  mailon  de  France  imprimée  en  l'annce 
MDCxix.  ccuUiencau  ih  ont  vcuunancienKcucild'armoiries  dans  lequel 
it  eftdt  marqué  queumatfon  de  la  Tour  eu  Dauphiné  portok  d'argent 
à  la  cour  de  gueules.  Ce  qui  a  fàtc ,  ajouftent-ilt ,  qu'aucuns  dootâicqtt  ili 
(ùilènt  ifTus  des  Barons  de  la  Tour  en  Auvergne ,  lefqucls  portent  autres 
armoiries ,  içavoir  d'azur  iemé  de  fleurs  de  lys  d'or  à  la  tour  d'argent.  On 
voit  en  i'dbtMyedu  Bodêhcc  &  en  pldînin  ancres  endroits  d'Auvergne 
les  armoiries  de  la  maifondekToiir  oÂla  tnureftdegnoiles.  lln'cftpaf 
difficile  de  tirer  de  là  une  preuve,  principalement  quand  on  en  a  d'autres, 
que  les  Seigneurs  de  la  Tour  du  Pin  fc  rcflôuvenoient  fi  bien  en  tous  temps 
qu'Us  clèoicnc  lilus  de  la  mailôn  de  la  Tour  d'Auvergne  que  lorfque  les 
«nnoiiks  ont  commencé  d'elire  ufiiées ,  qitoy  qu'en  ce  temps  là  niflênt 
éuu  un  aHèz  grand  efloigneraent  de  lenr  origine ,  ils  y  refletchirelit  neanc- 
moins ,  &  prirent  la  tour  à  trois  créneaux  ,  deux  toueftres  &  une  porte 
comme  ceux  d'Auvergne ,  ainfi  que  nous  l'avons  marqué  au  comme  nce- 
ment du  quatricfine  livre  en  parlant  de  Geraud  I.  lumommé  de  la  Tour, 
flc  ont  en  uiite  pris  loin  d'en  changer  le  U^mà  mefiire  qu^  a  chabgé  dans 
la  maUôn  de  laquelle  ils  eftoient  idùs ,  ayant  dans  les  anciens  temps  bla> 
(onné  la  tour  de  gueules  comme  eux  ,  &  puis  d'argent  lorfque  ceux  d'Au- 
vergne ont  changé  les  gueules  en  argent.  On  pourroit  conjeé^urer  que  le 
champ eftanrd'argcnc,c*eftidiieblanc,onmettoicles gueules,  qui  mar^. 
quent  la  couleur  rouge  ,  pour  adcMtir  les  armoiries  conformément  aux 
habits  ;  Tulage  cftant  anciennement,  comme  M.  de  Cafcneuve l'a  obfervé 
en  expliquant  le  mot  de  gueules ,  de  faire  accompagner  de  peaux  de  gueu- 
les les  haoics  d'ermines  dont  ilshabilloient  les  grands  Seigneurs  &  les  Da- 
mes auif  mariages  &  antres  (blemnites. 

On  en  peut  dire  autant  des  Seigneurs  de  laTooir  (icKfilaiiqUefenvienâ 
de  dire  des  Seigneurs  de  la  Tour  du  Pin ,  eftant  très  certain  qiie  ceux  dû 
Milan  ponoient  anciennement  en  leurs  armoines  une  tour  a  trois  cie* 
neaux ,  deux  lèneflres ,  &  une  porte ,  Se  qu'ils  les  blafbnuoieilt  (elon  l'an* 
ciënIsljifiMkifes  Seigneurs  de  la  Tour  d'Auvergne ,  c'cft  à  dire  d'arginic  à 
la  tour  de  gueules^  à  quoy  ils  ajouftorent  deux  (ceptres  en  (àucoir,  ati 
bout  de(quels  il  y  a  une  fleur  de  lys ,  comme  fi  par  cette  brifùre  ils  IVOfenC 
voulu  laiÎTcr  à  la  poilcritc  une  marque  eternelc  de  leur  origine. 


Auparavant  de  quitter  la  matière  des  irmoines  il  cft  à  propos  de  faire 
remarquer  aux  lecteurs  que  les  Seigneurs  de  la  Tour  mettoienc  alica  fixl» 

fiij 


PREFACE. 

vent  la  rour  en  abyfinc  fur  une  fleur  de  lys  du  milieu  de  l'elcu.  "On  en  voie 
une  grande  quantité  de  cette  façon  en  Auvergne  &  ailleurs.  On  en  trou- 
vera mcfmc  plufîeurs  preuves  <lans  cet  ouvrage ,  comme  dans  les  cliaiu^ 
bles-que  Bmcand  de  la  Tour  V I.  nom  donna  à  k  fidnce  chapelle  de 
VicleCoBite  ,  /îir  un  reliquaire  qu'il  donna  à  l'Eglifê  parroilliale  de  la 
Tê.tj^f^  mcfrne  ville ,  fur  le  tombeau  de  Bertrand  VII.  &  de  Louife  de  la  Trimoiiille 
M»'  >4».  f femme  ,  iùr  imc  moimoye  ârappée  au  coing  de  Jeanne  de  fioiu:bon  Com» 

Duc  d'Albanie     d'Anne  de  la  Tour  (à  femme  qui  cft  Inr  la  ponede  k 

iacriflie  de  la  &nce  chapelle  de  Vie  le  Comte. 

Les  anciennes  armoiries  des  Seigneurs  de  la  Tour  font  ^  comme  je  l'ay 
deja  dit,  une  tour,  armoiries  parlantes,  l'uiage  ancien  cilant,  comme  M> 
^    ^   le  Prefideofe  Fauchée  -èc  Eftiome  Pafiiuier  Tonc  remarque' ,  de  porter  les 
i.  '"d'.i    armes  conformes  au  nom  de  la fâmille,  s'il  n'y  avoir  de  bonnes  raifimc 
f^/îï'i>."o.  pour  en  ufcr  autrement.  Ainfî  nous  voyons  que  les  armoiries  de  plufîairs 
titihftciH.i,  grandes  maiions  &  de  pluficurs  Seigneurs  de  grande  confîderation  clfoienc 
X.  ,'h»t"iî!'  parlantes,  comme  eAoienc  en  France  celles,  des  Ducs  de  Bretagne,  des 
Dauphins  de  Vieuiois  &  d'Auvergne ,  des  Seigneurs  de  k  Tour,  &  an- 
chtm  n.    cres ,  dont  M.  le  Prcfident  Fauchée  en  a  rapporte  plufieurs  dans  le  livre  que 
^«mmp  étt  K  ^^cns  de  citer ,  &  en  "ESfXgpc  celles  des  Roys  de  CaftiUe^  de  Leon^  de 


Gahce  &  de  Grenade; 
^  t—m  ÏjetÊiffotaèesmiwaks^  les  timbres ,  qui  ièmbktic  £ure  anjonnUil^ 
imepaidefiiieceflâireauxaimoiriesipÊmefme  ceux  qui  p^^ 
ne  pourroient  pas  à  la  rigueiu"  mettre  descafques  (ur  leurs  efcuflbns  y  met- 
tent preicntement  de  beaux  &  elclatans  timbres  &  fupports ,  ne  paroiflôient 
pas  eûre  aucresfbis  Ci  necçdàires ,  puiique  l'ulàge  n'en  a  cftc  introduit  que 
«en  caïd.  Encore  fimc  il  demeorer  d.accord  qu'après  que  ces  omemcss 
forent  inventez,  ils  ne  furent  pas  communs,  &:  que  les  grands  Sel^neitiSy 
qui  eftoicnt  les  feuls  qui  les  employoîcnt,  ne  les  employoient  guercs.  Et 
çoinine  ce  n'çik>it  pas  une  choie  eitimée  pourlors  importante  pour  mar- 
4jiier  k  iptandepr  dep  jna^Mis  ,  ces  marques  extérieures  de  noblcâc 
tt'efioiient'paa  en  çes^lianips  là  fixes  ny  afTeâre'es  aux  familles. 

Le  premier  que  je  cirouve  s'en  eftre  fcrvi  dans  la  branche  ai/ne'e  de  cette 
mailon ,  quicft  celle  des  Comtes  ,  efl:  Jean  premier  du  nom ,  quiavoic 
deux  lyons  p<;iui;  fùppon  &  un  cygne  à  ailles  delployécs  pour  umbre. 


JDansfcmcfme  temps  Godcfiroy  fei^neurde  Montgafcon  fon  frère  avoit 
deux  âavages  pour  iupport  &  pour  dmbce  k  eefte  d'un  jeune  homme 


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0lânc  jufqucs  à  i'eflomac ,  comme  il  eft  gnv^panny  les  preuves  page  tti. 

A  l'elgard  des  Seigneurs  de  la  Tour,  je  ne  trouve  pas  que  pas  un  d'eux 
s'en  (oie  iervi  avant  ficirrand  IV.  du  nom,  lequel  a  deux  lauvages  pour 
iîipporc  6c  une  tour  panachée  pour  timbre  en  un  (eau  de  l'anMCCCLXvi. 
imprime  panny  les  preuves  page  591. 

Apres  luy  Jean  de  la  Tour  icigneur  de  Mon^afcon  prie  pour  iùpport 
deux  licornes  &  pour  timbre  un  cygne  à  aifles  delployées.  Mais  Bertrand 
VI.  &  Bertrand  VIL  Comtes  d'Auvergne  &  de  Boulogne  &  Godefroy 
lie  k  Tour  (eigneurdeMontgafcoa  fiece  deBcfcnuul  VIL  poitoieittiilie 
tour  panachée  au  dmbre ,  comme  on  le  voit  dans  un  titre  ac  l'abbaye  da 
Boufchet  de  l'an  mccccxxxix.  &  dans  un  ancien  armoriai  des  provin- 
ces dAuvergne  ,  Bourbonnois  ,  Forez  ,  &  Beaujolois  fait  environ  l'an 
MC  c  c  C L.  par  Auvergne  Herauld,  amil  qu il  nous  l'apprend  au  com- 
uienccnient  de  (bu  ouvrage  adreifê  au  Roy  Charles  V I  L.ihii  cfl  conlenr^ 
ehôriginaldàMit  rare  1^  oirieutc^nnetdeftï/deGaigfterk^  ils  A>Aa^ 

T^'^T>  ^  de  v^ftft  Mttjfjîf  nyak  AuvËkCKE  HeR.AOL£>  Afâkpa'r 
rttrtûttm  uh  fwnt  dhn^  tCnrmts  des  Duchés  pays  dkAufvergne  ^  de 
Bourifomois ,  Comté  de  Vounft ,  ^  jfeigiutmt  de  Èeaa/e»  y  tmihint  i  moà 

mffiur  itanmes ,  auquel  fuis  efiablipAr  très  nohU  excellent  Prime  Mon- 
fiigtteur  ChxrUs  Duc  de  Bourbonnois  ft)  d\A»ajerq^ne ,  k  U  mémoire  duquel 
ay  fait  ce  frefent  abrégé  i armes  Afattenans  k  Jès  Jujeâs  k  caufe  dejdits 
pAjs  &c.  J'ay  creu  que  jedevois  idêrer  ior  les  armoiries  de  ce  mandent 
&  le  (eau  de  l'abbaye  du  Bouichet  pour  achever  la  preuve  de  ce  que  j'ay 
avancé  touchant  les  (upports  &  les  timbres  en  gênerai  &  en  panicidicr 
des  Comtes  d'Auvergne  &  des  Seigneurs  de  la  'Tour.  Aind  je  les  ay  £uc 
grayci;  comme  ils  iô{it  icy  repreièçiez. 


VriMHMr 


«7«. 


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PRMFJICS 


Marie  de  Boulogne  Dame  de  la  Tour ,  qui  fut  du  depuis  Comteflc  d'Au- 
vergne &  de  Bouloaie  ,  mettok  pour  fupport  deux  cygnes  &  pour  dm- 
heimIyonpaflawdaiisimibnderanMCCCO»«i.yi>AoribBé 
iàli      «M»  da  ffonra*  td  r-"*   


Pour  donner  encore  une  preuve  que  les  {ùpports  &les  dmbres  n  eftcnenc 
pas  aucresfois  fixes  j'ajoulleray  icy  deux  (eaux  de  Pierre  de  Beau^rc  Vi- 
comcc  de  Turenne ,  dam  Tun  de/quels  il  y  a  deux  iâuvages  pour  iiipporc  , 
&<bdisim«iiiedeaxlyons,  &poui:diimiiiicidkdwoiiie«iacliée 
ayan  à  iÔD  col  unlambd  cle  oois  piecn. 


Aux  rupporcs  &  aux  timbres  on  a  ajouflé  les  cris  de  guerre  ou  d'armes. 
Ce  qui  n'eu  mmecholè  qu'âne  cbmeiifconcaië  en  «kuzoa  tcobjparales 
'  lancominqiceinciitonaafacbcoinbatagdchBicfléepar 

un 


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P  KEP  AC  E. 

Un  Chef  ou  par  tôUs  les  (oidars  eb^ble  luivftticlttteticoncres  &  les  occâ->  ^*^^g*ca<»' 
fions.  Comme  le  bruit  &  le  tintamarre  que  le  tonnerre  fait  dans  les  nuës  s.  ttnu  ^ 
en  mcfme  temps  que  le  carreau  de  la  roudrc  vient  le  lancer  lur  k  terre  **** 
adjoufte  beaucoup  à  i'eflonnement  que  ce  météore  a  accouûumé  de  fbr« 
mer  dans  les  efprîts ,  U  en  eft  de  mcfme  des  cris  des  iôldats  qui  vont  à  la 
charge.  Car  ces  voix  confulcs  pouffées  avec  alegrefTè  augmentent  TefFroy 
&  l'efpouvantc  des  cnnemys ,  qui  les  prennent  pour  des  preuves  indubi- 
tables de  courage,  comme  Ca^ar  l'a  remarqué  il  y  a  longtemps  dans  le 
lèpdefine livfe  <us  commentaires  qu'il  a  compolèz  de lagacne des  Gaules, 
ou  il  dit  ;  Multùm  ad  terrendos  ho^s  nofiros  <vdb»  cUmarqmi /»ft  tergut» 
prf^n.iTîribus  extitit ,  quod Juum peticulum  tn  nlien-i  zidânt  t'irtute  confîfiere^ 
£t  ailleurs  il  nnas  apprend  qu'il  a  efté  fagemcnt  miliruc  de  faire  ces  cla- 
meurs dans  le  temps  du  combat.  hle^t*e  fm/éra,^dit  il,  Annqmttu infiiti*^  ^'hûntnl 
tmmefi  »t  figna.  undique  conçût fmt  y  eUmormq$te  mpvttfitoÙerent ,  qmb»x 
r^u  ^  hofies  timri  &  fim  mcitâri  exifl'mwvermt.  Froif&rt  remarque 
^ue  Loiiis  de  Sancerre ,  qui  fût  depuis  Conneftable  de  France ,  ayant  en  ^ 
1  anne'e  mccclxxxii.  conduit  un  corps  d'armée  vers  Comines  con-  » ''J^^u*. 
trc  les  Flamans  beaucoup  inférieur  en  nombre  à  leurs  troupes  ,  qui 
efloient  «bailleurs  noftées  avantageufcmenc ,  les  vaîllans  hommes  qui 
eftoient  avec  luy  furent  d'avis  de  ne  les  pas  attaquer  &  d'attendre  qu'il 
fîit  jour.  Car  i-ohcment  t'icndro»:  ils  fur  «o«j ,  difoient  ils ,  Çjf  quand  ils 
tviendroHt y  nous  encrons  nos  cns  tous  dune  -voix ,  cha/cun  fin  cry  ou  lecty 
de  fin  fii^ettrk  qui  il  tfi  j'afiit  qt$ttoms  les  fiigneurs  ne  fiientpAs  icjf.  Par 
cette  'vuix  ^  cris  nous  les  efiabirons  ,  fj^  puis  fraperons  e»  iux  ds  frâadt 
n/olonté.  AulTi  firent  ils.  Car  le  mcfine  au<3:eur  adjouflc  que  cet  avis  ayant 
cftc  fùivy ,  il  fut  refolu  que  quand  les  Flamans  viendroient ,  cba.fiun  efirie 
l'enfiigne  de  fin  Jèiffunr  d«jfim  <pà  ileft  jjafiit^iu  ce  feigneur  ne  fait  put 
Uofy  ^  tma  firom  fg)  U  voix  ^  mms  tmreux  ej^aninm  Ut 
i^gkiu  tellement  fit*ils  s'en  devront  defionfre.  Ce  qui  reui&  merveilleu- 
(èment  bien.  Ces  gens  là  (çavoient  leur  mefticr.  Car  Vegece  nous  apprend  ^t^;^  »' 
qu'il  ne  faut  ^e  cette  clameur  qu'après  que  les  deux  armées  font  jointes ^ 
ks  ennemjn  eftant  phis  effitiyez  lorlque  les  coups  marchent  avec  la  da* 
meur.  AuÔî  eftoit  ce  l'ufage  des  anciens  Gaulois  de  chamer  &  de  faire  un 
grand  bruit  d'alcgrefTe  loriqu'iîs  alloient  au  combat,  de  frapper  leurs  ef^us 
les  uns  contre  les  autres,  le  tout  à  deflèin  de  jetterla  terreur  parmyleurl 
enncmys.  il  y  avoïc  anciennement  diverfès  fortes  de  cris  d'armes  &  de 
euerre.  Mais  le  plus  iôuvent ,  comme  M.  de  Boilfieu  Ac  M.  Du  Gange 
l'ont  remarqué,  le  cry  d'armes  eftoit  le  nom  de  la  maifôn  ou  de  la  prin»  ^ 
cipale  terre.  Nous  voyons  dans  l'hiftoirc  du  petit  lean  de  Saintré  ,  en  l'en- 
droit où  il  delcrit  le  voyage  dePrufle,  que/r  Setgneurde  U  Tour d  Au- 
vergne y  fut ,  qui  portait  ae  Fume  k  urne  pmrde  pêtmUs ,     crioit  la 
T ooft.  AufE  ay  je  nouv^  dainranden axmorialque je  viensdecuerquc 
Bertrand  feigneur  de  la  Tour  VIL  du  nom  Comte  d'Auvergne  tt  de 
Boulogne  &  Godefroy  de  la  Tour  feigneur  de  Montgafcon  (on  frère  crioienc  " 
LA  Tour,  comme  on  le  voit  dans  la  planche  cy  defTus  imprimée, 
l'aurds  peu  adjoufiçr  icy  Tobiervacion  que  )'ay  faite  à  la  page  517.  tou« 
Tom  /.  ô 


P  K  E  F  J  C  E, 

chant  lorigine  de  la  cordelière  que  les  femmes  veuves  mettent  à  l'entour- 
de  leurs  armoiries.  Mais  comme  j'en  ay  parlé  amplement  en  l'endroircjuc 
je  viens  de  citer ,  il  ieroïc  inutile  de  repeter  ce  que  j'en  ay  dit.  Je  me  con- 
tenceiay  donc  de  dire  icy  ce  que  j'ay  appris  après  que  l'impreiGon  du 

f>remier  tome  de  cet  ouvrage  a  cfté  achevée  y  qu'on  voit  (ùr  la  porte  du 
ogis  abbatial  de  l'abbaye  de  Bonport  en  Normandie  l'cfcuflbn  des  armoi- 
ries de  la  Rcyne  Catherine  de  Medicis  en  lofanec  ,  où  la  cordclicrc  cft 
marquée  en  la  manière  qu'elle  iê  voit  icy.  Où  il  faut  obferver  que  1  on 
n*a  mis  danscecdcoilbnqttela  armoiries,  comme  fî  elle  avok  efte  encore 
fille,  (ans  y  joindre  Vf  mefler  celles  du  Roy  {on  mary ,  quoyqu'on  7  ait. 
mis  la  couronne  qui  a  accouifaimé  d'cftre  miic  au  deflùs  dés  armoiries 
des  Kçyncs  de  France. 


OftmlMMNWtal*!* —     <t-<.  ,,i>i;ilUi<llltlIAIt9tUUVliVni1 


MrfiiU 

SMi»tt-U*rllH 


l'ay  mis  au  commencement  de  chafque  livre  la  table  généalogique  des 
Seigneurs  dont  il  y  eft  traidc.  En  quoy  j'ay  (ùivy  l'exeniple  de  M.  Du 
Cheine  &  des  autres  Genealoeil^es  &  le  fencimencde  Meilleurs  de  Saince- 
SM.i,t^u»r,Ù  »  4^  difcnt  que  les  tables  généalogiques  qu'on  met  à  la  telle  des 

^T^.  y4.  livres  (ont  infiniment  neceilàires  pour  l'intellic^ence  de  l'hiftoirc  &  pour 
i^wt***  *  comprendre  les  dcgrez  de  génération.  M.  Juftel  en  a  ufë  de  mclmc  dans 
l'hifloire  généalogique  de  la  mailbn  d'Auvergne  &  dans  celle  des  Vi- 
comtes dé  Turenne.  Mais  il  ii*a  mis  prec^^nent  \  chaiqne  livre  que  la 
taUe  des  Seigneurs  qui  le  compo&nt.  Et  moy ,  j'ay  jugé  à  propos  d'eften- 
dre un  peu  plus  ces  tables  &  de  mettre  à  la  telle  dcchalquc  livre  l'origine 
&  la  fuite  des  Seigneurs  de  chafque  branche,  ahn  que  le  letbcurpuifTe  voir 
d'un  coup  d'ceil  que  toutes  les  branches  de  la  maiion  d'Auvergne  delcen- 
dent  en  ligne  dittâe  fie  malculinc  du  Comte  Acfi«d  {wemier  daiiom.  Ceux 


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PREFACE. 

qui  en  voudront  fçavoirdaviintgen'aiiroMquà  prendre  U  peine  «le  lire 

le  corps  de  l'hiftoirc. 

J'ay  misdanslefccond  tome, qui eftceluy  des  preuves,  beaucoup  d'an- 
ciens titres  qui  av<nent  efté  deja  imprimez ,  parce  qu'ils  dbiettt  necelEiirei 
à  mon  (ùjeâ.  Jè  me  (ùisneaiitmoinsabflenu  d'en  imprimer  quekpiesiins 
de  ceux  qui  (ont  dans  l'ouvrage  de  M.  Juftel ,  non  que  je  ne  les  trouvé 
très  bons,  mais parceque  ne  pouvant  pas  imprimer  tout ,  j'ay  eftc  obligé 
de  ne  prendre  que  ceux  qui  elloient  les  plus  importans.  Ceux  qui  vou- 
«Iront  vckt  les  autres  les  trouveront  dans  l'ouvrage  de  M.  Juflel.  '  Par  Ja 
mcrme  raifon  je  me  fuis  abflenu  d'impiimer  quantité'  d'anciens  titres  & 
arrelb  du  Parlement  que  j'ay  citez  dans  le  corps  de  l'hiftoire.  J'en  dis  de 
meimc  de  quelques  ntres  imprimez  parmy  les  preuves  dont  je  n'ay  pas 
fait  memioii  dans  le  corps  de  l'hiftoire  ,  parceque  je  ne  les  avois  pas 
lor^n'elle  a  eflié  imprimée.  La  raifbn  qui  m'a  obligé  à  ne  pas  imprimer, 
pluueurs  titres  8c arrefts  que  je  circ;iin^  l'hiftoirc  elî  que  j'aurois  mit  un 
trop  gros  volume  fi  j'avois  voulu  mipnmcrtoutce  que  je  cite.  Comme  je 
mets  exaâement  les  dates  de  ces  turcs  âc  de  ces  arrefts, les  curieux  pourront 
âdlement  les  voir  aa  long  aax  lieux  que  je  cote  en  les  citant. 

J'aurois  bien  voulu  pouvoir  mettre  dan^  ccc  ouvrage  la  généalogie  des- 
Seigncurs  de  la  Tour  du  Pin  ,d'où  fontiflus  les  derniers  Dauphins  de  Vien- 
nois ,  &  celle  des  Seigneurs  de  la  Tour  fouverams  de  l'Eftat  de  Milan. 
Mais  n'en  ayant  jufques  à  preicnt  peu  recouvrer  d'autres  mémoires  que 
ce  qui  s'en  trouve  dans  l'ouvragé  oe  M.  luftel  &  dans  les  hiftoriem  d'Ita^  ~ 
lie,  je  n'ay  peu  remplir  entièrement  mon  projet.  Si  Hrîns  li  luitc  je  me 
trouve  en  eftat  d'y  travailler ,  &  que  Dieu  me  donne  allez  de  vie  &c  de  fanté 
pour  cela ,  je  fàiray  imprimer  un  troifiefmc  volume,  ou  je  metiray  1  luftoirc 
«le  ces  Seigneurs.  J'y  joindray  aufti  pour  l'amour  de  mon  pays  l'hiftoire  des 
Vicomtes  de  Turenne ,  donc  j'ay  beaucoup  de  titres  que  M.  Juftel  navdc 

rs  veus.  J'en  attends  encore  d'autres.  Erpourlorsje  rendray,  s'ilplaift 
Dieu  ,  complote  l'hiftoire  de  la  mailôn  d  Auvergne. 
Et  daocam  que  dansie  premier  tome,  qui  eftcduy  de  l'hiftoire,  je  n'ay 
as  réfuté  certaines  propofitions  avancéespar'ceox  qui  ont  refpandu  leur 
ile  (îir  les  titres  de  la  mailôn  de  la  Tour  nouvellement  dcfcouvcrts ,  je 
^ùis  oblige'  d'avcrnr  le  lecleur que  je  n'ay  pas  voulu  me  donner  !i  peine 
de  les  y  rester,  1  ayant dcja  tait  très  pertinemment  dans  k  ieuc  que  ;e 
fis  imprimer  il  y  a  dix  ans  Itir  ce  fujeâ:. 

On  trouvera  peut  eftre  à  redirequc  je  ne  difètiendeM.  le  Ouidi&al  de 
Bouillon  ny  des  autres  Seigneurs  de  cette  maifon  qui  (ont  encore  vivants. 
Mais  outre  que  ceux  quiy  ont  ou  quiy  prennent  intereil  monc  tait  con- 
nolfite  par  ie  bonnes  taihms  qu'il  ne  niloit  pas  parler  des  vivants ,  j'eftois 
aflÊz  de  cet  avis  par  moy  mefine ,  fçachant  la  maxime  de  Tacite ,  qui  nous 
apprend  en  plus  d'un  endroit  qu'il  n'eftpasde  la  prudence  d'un  hiflorien 
d'clcnrc  la  vie  des  Princes  vivants.  Ceux  qui  viendront  aprrs  moy  Içau- 
ront  bien  relever  les  grandes  adhons  de  ceux  dont  jc  ne  parle  pouit.  lît 
peutefire  en  laiftèray  je  quelque  choie  après  moy. 
Auparavant  que  de  finir  cette  preâce  je  fiiis  bien  vSt  de  fidre  remar.^ 


V  KEF  ACE. 

^Uer  au  îeileur  qii*on  a  mis  au  commencement  une  vigncre  qui  mirquc 
toutes  les  branches  de  la  nioilon  d'Auvergne  iHues  du  Comte  Acfrcd  &: 
de'â.  femme  Addinde  faiir  de  GmUaiiine  le  Pieux  Duc  d'Aquitaine  & 
Comte  d'Auvergne.  La  vignete  du  piwntîei'  fivre  coudent  la  vciic  de  la 
célèbre  abbaye  de  Clugny  fonde'c  par  ce  devoc  Prince.  Celle  du  (ècond 
livre  fait  voiria  cérémonie  du  mariage  de  Loiiis  Comte  de  Monrpencicr 
avec  Anne  Gomteflc  de  Clairmont  &  de  Forez  ,  Dauphmc  d'Auvcrg* 
se  ,  laquelle  a  porté  le  Dainliiné  dans  k  maifim  royale  de  Bour- 
bon. Celle  du  croificH-ne  reprelente  îa  defitftrcuiè  bataUle  d'Azincourt, 
en  laquelle  Guichard  Dauphin  Grand  Maiftrc  de  France  &:Beraud  Dau- 
phin premier  du  rrom  icigneur  de  iàint  Ilpifè  &  de  Combrondc  &  les 
deux  enfans  furent  tuez.  Dans  la  quatriefrae  on  voit  le  mariage  d'Henry 
Duc  d'Orléans ,  qui  fiit  du  depuis  Roy  ,  avec  Catherine  de  Medicis.  £c 
enfin  dans  celle  du  cinquiefmc  comme  fc  paflà  l'audience  dans  laquelle  le 
Pape  Urbain  VIII.  donna  le  oommandcmcDC  des  croupes  de r£gliiê  à 
fèu  M.  le  Duc  de  Bouillon. 

de  feo  M.  de  Ttiretme-eft  en  ime  fî  grande  veneratton 
parmy  toutes  le$  nations  de  l'Europe  que  je  luis  aflcure'  que  perlonncne 

•  trouvera  mauvais  que  je  conRrve  en  faveur  du  public  &  de  la  famille  le 
bel  eloî^e  qne  feu  M.  le  Premier  Prcfidcnt  de  Lamoignon,  perfonnage 

'  très  djllingué  par  fbn  rang,  par  (on  grand  fçavoir,paria  probité  par 
fil  pkté ,  ft  de  iuy  1  l'ouverture  du  Patlement  en  f  année  m  o  c  l  z  x  v. 
après  fbn  deccz.  Et  pour  ia  mefrae  rai(bn  \t  joindray  icy  l'clogc  que  M. 
de  Saint  Evrcmont  a  fait  de  ce  Prince  &  un  fragment  d'un  aurrc  difcours 
où  U  deltaille  une  aâionde  M.  de  Turcnne  qu'il  n  avoit ,  pour  ainfi  dire, 
qu'elbnicliée  dans  Teloge.  Ces|Meces  méritent  bkn  d'efbe  jointes  à  ce 
volume; 

Apres  avoir  rendu  un  compte  -cxatft  de  mon  ouvrage,  dans  lequel  j'ay 
pris  grand  loin  de  ne  mettre  rien  que  de  vraySc  dont  je  n'cufTe  les  preu- 
ves, il  me  iemble  que  la  mauvaifc  humeur  des  merchants  critiques  qui  iè 
pourroient  déclarer  contre  ce  que  j  ay  elcrkne  don  pas  ih'eflonnfcr.  Caifien, 
ce  célèbre  (ôlitaire  ,  tout  Scythe  qu'il  edoit  ,  m'a  appris  une  bsnne  ma- 
xime dont  je  crois  devoir  profiter  en  cette  occafîon.  Il  dit  donc  que  n'ayant 
rimercritdcla  ccile,maislèulemcnt  fait  une  (împlc  narration  de  ce  qu'il 
rapporte  ,  comme  il  -ne  pretendinc  tiicnancune  gloire  de  Tapprobation 

3u'on  pourroit  luy  donner ,  auffi  n'efloit  ilposd'avis  delë  faite  de  la  peine. 
C  l'envie  de  ceux  qui  le  bla/Incroicnt-  E^o  aifteyn  .  nuinonmcamfuper  hue 
%t.t(f.  10.    f!f  Jcntcntum  promp/i  yjedret  ge/i«  bijiurmm  Jimplici  narrarwae  complexta 
Jim ,  £quHm  efi  ut  fcutmihi  de  eorum  qui  hoc  JkSum  probant  Uude  niîàlvm» 


HISTOIRE 


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H I  SX O I R E 

GENEÂLOGIQ.UE 

DE  LA  MAISON 

D  AUVERGNE. 


L  I  V  KE    P  R  E  M  I  E  R 

Contenant  les  Comtes  ^Auver^e,  dont  aucuns  ont  eflé  Primts  & 
Ducs  £  Aquitaine ,  depuis  l'an  DCCCLXXXVI. 
jûflues  ea  i année ,  M  C  C  C  C  X  v  I. 


Les  tfoioixies  de  la  Maifon  d'Auvergne  (ont  «for  an 
de  gucuies  fixage  de  iinople.  \, 


TABLE  GENEALOGIQUE 

DES  COMTES  D'AUVERGNE 

Bernard  Comte  d'A 

1   "                   ■  ■ 
,  I  _____ __-irv,  — ^  -  -      ,  -    .  ^ 

■    Rawlptic      Guciin  Comte    GBilt»ui*;I.    Arc  AbbtUc.  WdcBiKJe. — AcW^U  Coiite  '\ 

j^-^J  i  ri 

G-Jilliun.c  II.  Comte    Acfrcd  II.  Comted  Au-    Bcrnatdl.'  Blnfia^ 

77    1   T  '  j<l*Au»et^c  1 

'■^^  'scTnaid  II.  fonchc  dn  Scigt^c  i.-s    !.  u'tur/c  Vicomi^  Afendiim 

PI  LA  To_«E  p'Abvi«omi    ij'Auvcr^pe.  ^  „ 

I  vctr^ne.  m  THimn. 

,  ^     '  ,1 

lagclbctg^ — Rcbcrt  11.  VictiitiiL     A  i  c    lae.     Ll  ieu  c  brdqiieij  Auvenniei 


a     _  '         IP"  GuiI.iumclY.Cnfc.    Rubcii  WI.  Vicomte    &<\  Vicomic i  pTu  u 

Mumbergï — ic  d'Aunci^nc  apte»   d  Aunij/ijc  n*oit       Comic  d'Auteitoe  Vicoan. 
^   JGtf  fanfare.  fMi%lt«     _  •  ^ 

Pliilifjoc  de— ^iuilljun  c  V.  Couue     r-::iic.iî!.ir.lc miticciEll" 

GivaucUo.       I  d'Auvttctic.  de*  1  I.'  i<  ,T,cr  .1.- BJpil.    ■  ■    ,  ,  •% 

V   ,  .11..  V..;\\.\,;\v,iJ» 

JailMde-:-Re(iCfC  II.  Comte    Poocc    Begoo.    Ettisn-ie.    G^iUiiuou;.  .  l'4.Uii>BieOiij«. 
Mfigiieil      d  AaTagnc.  •  Vw.  ,  <  ""'^etowùi  —  ^ 

Jonuc— GuiUaiunc  y  I.  Comie  J-AuTec|.ne.     Vidhh  aceorf'éè  au  Comte  Je  cÀ|-py.  '  '-  '  l  ' 


r    ^, 

Robcit  III.  Comte  N  im  -  ,1:  (,  ,.IL.ii:,c     G  i  1  .  .rrc  VIII  — Anne  Je 

*^**^g'i<^-  Cou  1,  i:  ,         i'Auïcipne,  1  Nevei». 

fanQUlUMC 


riIîfj!f^^*h.*^*^.*!!*"'**P"  Ç"iii»"mc  Picvod    Judith  Dam.  At;      (:o„u..lc     !i,  t...t  I V .  Comte— M.ih4.:'i  <ltf 

'    

euaimmeIX.  Coiincd'Au-  RebercAtiKevca  Matk  Dame  de  U  Guy  II.  Comte— Periielle  du 
veig  ie  mon  faiu  lignée.        t)ue  de  Lyon.  Tour  du  P,n.  d'AoTCrgne.  1^^*^^ 


HÎlL'lf.Tj-'*'''''''"'''-^"'"''  "  "ï  "-  Guy.  Helii  Vicomtcfie  KsceotdteiGnr  IV.  Maigiictite  Digl' 
Bc»tw.t.|  dAuver^^ne.  deXarcnt^e.  OmilM  de  Ikxe*.  de|lbKUB,7^ 

]aeoMi--ftgbutV.Çraitc  d'Ail.    Gay  Aickcver^bc    t  .  ;u  .7~7^^hîl    Hcdtt.    Ma.  .  Li..m^ 

d«Big«.  WlgncfcdeBoilllIgBC.      d«  VilMt:  duc.e  de  Liegc.  d.  MJ  .  i.ri. 

Bej-.:.x  <!.— -Robert  V I.  Conite  d'A*.      Gailiaomc  X^J^'todt&ov.     G»y  E^fauede     Mlî^.tUi«,e  m.,,>"* 
A   Cmbiay.  Jean.  guuU. 


Jtolldiede— Robeii  vil  I      i.u  A.?-- — M«.t  de  FlaiJrej   Ê.'le  de'  ritnijiVl  .'.i.Cj'j  ZalilO""  'il;  CJ-l 

ClHBOnc      tetgoe  &  lie  ijouJofcix.      I  GuiJ.luitie  de  l-jai:dte»  Icicntut    -  i  t 

F*»*"?              I                         I  de  l>oq<«»ondefKcedeRo.  ?.:»lXIOinî  J'» 
*S.Iauit.           I                       Ibete  furnonuné  de  Bcihuiie 
I                       I  ComtedeNncMtcdcFluidKi;, 

„  rv.X^   

»fatgBeiitc~c.u,l  a.,„,r  xil   M.1--     Mihiuli  Om-  R,.l.ctt   C  .v  Arche-  Godefioy  Jeui  I.  Cowie  d'An— leanoede  Clèt- 

■          iV'-      '.'■'If 'I- Grncvc,  iiioit      vcl.jue  de  Scigntut  TeiawacdcBoaloûie.  I  Boatpftiii  iU> 

Heij.    nccc  da  Pape    jeune,    tyon  «c  de  Moiit-  I  de  {.loahi 

^■■fe  GllBntVII'                Cardinal.  galcon.  | 


C.  .— :  ^ — ^   .   ..A^ 


7""^  ^  foamt  de  B»«t»ahd  V.  Eleo  Jean  II,        Malic  \ci^r2 

I.  comtcm  Siiowiei,  oi  ia   Tok»,  oocdc    Coœccd'Ao-  Vieom.  Diu. 

TanoR  d'An» 
as. 

5!&SSJ!LÎt'221'  j«»eII.Comce.redAr. 
Jtgpi  «  |U  W  am  ■MUffe  de  flwiy. 


•  An»e»Bne  &  d«  deteoBÏ  ComieOii  d'ABVBBK  *  da  Oeoi. 

£<»Iogae,ReyMdi  Bodogne  apie*  k  iHR  GmoAm  ■ôm»- 

.ïx«»«.    j  d»J«aâi«I3£di«*  de  1.117  fc— 


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HISTOIRE 

GENEALOGIQUE 

DE  LA  MAISON 

D  AUVERGNE. 

LIVRE  PREMIER. 
BtmsrâOmtiJmurgu,  Jt  Méfem»  &  de  Ckidon, 
CHAPITRE  PREMIER. 

A  Comté  d'Auvergne  ,  qui  fait  le  fujet  de 
cet  ouvrage ,  n'efioit  pas  ancienne  ment  bor- 
née par  1^  bmites  de  rahcien  diocefe  dé 
dairmont,  elle  s'eflendoiejiifi]ues  dans  les 
diocefèsde  Lyon,  d'Autun  ,  &  de  Nevers.  ***• 
Quoy  qu'il  nous  reftc  peu  de  preuves  de  ù. 
vafte  eilcnduë ,  nous  en  avons  ncantmoins 
\ai&z  pour  jaftifierqa'cDe 
partie  des  dioce(ès  que  je  viens  de  nonuiier. 

  Car  outre  les  preuves  que  nous  en  trouvons 

dans  les  anciens  aâes  qui  feront  imprimez 
tt  }âBtaâK,M*  Guy  Coquille  homme  fort  verfé  ayf.Amm-» 

lis  Bfluc  en  fiwMIt»  un 


Mini  ks  Pteom  de  cette        _  _  -  ^  

dans  l'hiftoire  du  Nimaci»  nom  en  feninif  «ny  aiirrp  Pn  «mw  amw^naiir  ' 

A  ij 


Tme  1, 


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4        HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

tjuc  Moulins  eftoic  il  n'y  a  pas  encore  deux  cens  ans  compris  dans  l'Au- 
vergne, c'eftà  dire  ,  dans  la  Comté  d'Auvergne.  Car  à  l'clgard  du  dioccfè, 
•  on  ne  peuc  pas  dire  uuc  Moulins  fuc  de  celuy  de  Clairmont ,  ellant  certain 
■que  le  pays  oà  Moiiliiis  cft  Cttxté  a  tousjours  cRé  du  diocdè  d'Autan.  Mais 
«eœ  Comté  a  fiiuf!^  dans  la  fùice  des  temps  de  grands  defmembremens , 
foie  par  la  fmte  ou  parlan^ligencedesConues,  ibicacadcderinfiabilicé 
des  choies  humaines. 

Mon  deflèin  n  eftanc  pas  de  rapporter  icy  cous  les  Comces  d'Auvergne 
qu'on  cnnivedans  lapremiete  &  dans  la  féconde  race  de  nos  Roys,  mais 
feulement  ceux  qui  font  efté  par  le  fang,  je  commenceray  cette  hilloirc 
par  le  Conire  Bcrn:',rd  perc  d'Adelinde,  de  laquelle  lont  iflùs  de  mafle  en 
malle  &  ians  mccrruption  toutes  les  diifcrcntcs  branches  de  la  Maiibn 
d'Auvergne ,  c'eft  à  £re,  les  Comtes  &  les  Dauphins  d'Auvergne  8c  les 
Seigneurs  de  la  Tour  ,  defquels  (ont  iflùs  les  Seigneurs  de  l'Eftat  de 
Milan  du  (ùmom  de  la  Tour  &c  les  Seigneurs  de  la  Tour  du  Pin  tige  des 
derniers  Dauphins  de  Viennois.  Car  encore  qu'il  y  ait  eu  dans  le  dixiclme 
ûeclc  quelque  mcerrupcion  dans  la  iuiie  des  Comtes ,  il  n'y  en  a  pas  eu 
dans  le  fang ,  8c  enfin  la  Cotntë  d'Auvergne  eft  fenôée  dans  la  Maifim 
d'Auvergne  environ  quarante  ans  après  qu'elle  en  eftoit  (ortie. 

Je  mets  donc  ce  Comte  Bernard  pere  d'Adelinde  à  la  tefte  de  cet  ouvrage, 
parce  que  c'eil  de  luy  q^e  deicendenc  £uis  diiScuité  les  anciens  Comtes 
d'Auverene  âoat  j'entreprens  d'elciire  rhiftoire.  H  eftoic  fils  de  Bernard 
Comte  de  Poitiers  &  fcctc  de  Ranulphe  I.  du  nom  auifi  Comte  de  Poiôtiers 
&  Duc  d'Aquitaine.  C'eftoit  un  Seigneur  de  marque  &  de  grande  confi- 
deration  ious  le  rcenc  de  Charles  le  Chauve  que  ce  Bernard  Comte  d'Au- 
vergne dont  nous  u  jacons  icy ,  communément  appelle  Bernard  Plantepeluir. 
n  avdt  beaucoup  de  part  dans  le  mametnenc  des  affidres  publiques ,  cûant^ . 
AnmMh,  j»  commc  dit  Paradin,  un /k^e  &  expérimenté ChevaUer.  CeqginiEcaulèque 
gUSSÊ^n*.  le  Roy  Loiiis  le  Bègue  fils  de  i'Empcrieur  Charles  le  Chauve  luy  confia 
en  mourant  la  tutelc  &  le  gouvernement  de  Loiiis  I il.  ion  fils ,  &  que 
le  Roy  Carloman ,  qui  fticceda  à  Louis  £m  frère ,  luy  donna  en  l'année 
Annïfcj  Btrii-  DcccLxxxiv.  l'inveftiturc  de  la  Comté  de  Mafcon  pour  recompenfe 
*"  O)î!tinu»for  de  (es  grands  &  fîgnalez  (èrvices.  Il  défendit  vaillamcnt  le  royaume  contra  ' 
Aymotuiib.;.  j^^  entreprifcs  du  rvran  Bofôn,  ainfî  appelle  dans  les  annales  de  Fulde, 
lequel  s'dloic  quelque  temps  auparavant  i^ait  couronner  Roy  de  Bour- 
gogne ,  de  pcnfoic  a  envadhir  le  refle  du  royaume  8c  en  priver  la  en£uia 
dq  Roy  Loiiis  le  Bègue.  Ce  fut  par  la  bonne  conduite  fie  par  la  valeur 
de  noflre  Comte  Bernard  qu'il  fut  chafTe'  du  Duché  de  Bourgogne  ,  pour 
me  Ici  vir  Liicorc-  dci  termes  de  Paradin.  Mais  il  perdit  la  vie  en  cetteguerrc 
en  i  année  dccclxxxvi.  le  ponant  très  vaiUament  contre  Bofbn, 
comme  l'anefle  l'Empereur  Charles  le  Om  dans  une  charte  de  l'EgUfe 
cathedtaledeNeveK,la4{neUe  fitain^imiée  parmi  les  preuves  de  cette 
hiAoire. 

Ce  Comte  Bernard  fiit  marie  deux  fois.  Sa  première  femme  s'appcUoit 
Liendgarde  ,  delaqudkilneparoiftpas  ^'ilakaidescnfims,  à  moins 
fliaUt.    que  Raculphc  Comte  de  IbiJcoa  jcfbc ,  penfiSe  i]ai  peut  cftre  innifiée  ^ 


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1 


D'  A  U  V  E  R  G  N  E.   L  I  V.  I.  / 

par  une  letre  efcrice  au  Pape  Urbain  II.  par  les  religieufes  de  Blefle  en  TaiM.|.iaHit 
Auvergne,  dans  laquelle  elles  difcnc  que  leur  abbaye  a  efté  fondée  par  ^^y/*^ 
la  Coraccfie  Ermcngarde  femme  du  Comte  Bernard  pour  les  ames  de 
Guerm  de  de  Guillaume  (es  enfans ,  fims  Edre  aucune  mendon  de  Ra- 
culpfae,  duqiiel  il  n'efl  non  pdtis  fàic  aucune  mention  dans  les  diverfès 
chartes  que  nous  avons  des  t-nfans     defccndam  df  Bernard  &  d'Ermcn* 
garde ,  dans  IcfqucUes  ncantmouw  ils  foncun  g{'in4  dcltail  de  leurs  pro-  ; 
ches.  Ce  qui  peùe  nbus  akiâ»ri&r  pour  tttàtt  t]uc  Raeolj^  etknc  61s  . 
de  Licudgarde. 

La  féconde  femme  du  Comte  Bernard  fut  Ermcngarde  fille  de  Gucrin 
Comte  d'Auvergne ,  de  laquelle  il  eut  des  enfahs.  La  preuve  de  ce  hit 
reiulte  d'un  uue  de  i-rotaire  Arcbevelque  de  Bourges  &  Âbbé  de  ït^liis 
de  Bfioude  en  Auvergne,  ctmtenanc  une  dbnadàa  fiûie  pour  le  repos  de  «"«m*^!^!»  . 
l'aune  de  ce  Comte  efu/que  conjngis  Irmngardis  i^radn  Dei  &imtifiÊ 
fmmifne  prolu ,  &  encore  d'un  autre  titre  de  Guillaume  leur  filç  Comte  MabiUoùJikiii" 
d'Auvergne  &  Duc  d  Aquitaine,  ou  il  le  dit  fils  de  Bernard  &  d'Ermengaxdéj  It^  ****  • 
de  laquelle  iâint  Odon  Abbé  de  Clugnv  fait  auilî  mention  dans  la  vie 
de  £dm Geraud  d'Aurillac.  Mefine  il  fanblé  qu'il  nous  ien&i^Due «u  mefine  vitts-ocaiii' 
endroit  que  k  focur  de  Guillaume  le  Pieux ,  laquelle  ce  Prince  àveiÉ-èaj"^***^'** 
dcflèin  de  marier  à  Ikint  Geraud,  cftoit  auffi  fille  d'Errocngardc.  .    ,  = 

Ermengarde  Ê^nda  l'abbaye  de  Blcile  en  Auvergne.  C'eil  ce  que  nous 
apprenons  deU letre  des  relis^uièsde  cette  abbtyê  citée  cjr-idefitta,  daiM  ï 
laquelle  elles  allèguent  qu'elles  ont  efté  fondées  par  U  GMiitedè  Ermau 
garde  femme  .  U;  Comte  Bernard  |>our  le  Qlut  de  Ion  nmc  &  de  celle  de  foa 
mary  ^  pm  dnimabiujilu>rum/uùnm  defunSiurum ,  V-x  armi  jalktt  ft)  VvtL  Annife»»* 
hlmi\  où  le  mot  dtfùaSonm  cft  de  trop. Ceux  qui  ont  diilé  cette  letre  au  nom  **** 
de  CCS  bonnes  rdigicu&s  ayant  veu  dans  les  dtres  âneicns  d'cw  ils  ont  oré 
leur  reUikm  que  cette  PrincefTe  avoir  £m  oene  ^diuion     sKimalms filio^ 
rum/itorumom  eftimé  qu'ils  eftoient  dejamorts  au  trmps  qu'elle  la  fit.  S'ils 
avoieni  iceu,  ce  que  le  R.  P.  Mabillon  a  demonlbé  bien  claircmenc,  a  ai  s  s.  ot^ 

2ue  quand  on  voit  dans  les  andens  ticres  quelque  fimdation  ^M»  «mm ,  ^. 
ne  s'enfiiit  pas  delà  que  ceux  pour  l'ame  de^uels  on  U  faifoit  fiiifenc 
deja  morts,  ils  Ce  fcroient  contentez  d'y  mettre  les  noms  de  Ic^  enfàns, 
ians  y  adjouikr  qu'Us  efloient  défunts.  Ainfi  il  faut  ic  lervir  de  ce  qui  pa< 
roit  le  plus  vray-îcmblable  &  rcjctter  le  refte. 

On  voie  encore  aujouid'huy  en  l'Eglife  de  Btioitde  une'  croix  fiirc  an. 
cienne  de  vermeil  dor^,  garnie  de  mraOs$  perreries,  aux  bns  de  * 
quelle  (ont  cfcrits  ces  mors  en  cnraéleres  de  ce  temps-là.  In  Christi 

NOMINE  ET  IN  HONORE  SANCTI  JuLIANI  MAS.T1RIS 
HAMC  CHUCEM  BeRMARDUS  COMEt  ET  LlUTGARDIS 
COMIOX  tintil  lUSSBRVNT. 


A  Uj 


uiyiiizoa  by  GoOglc 


HISTOIRE   DE  LA  MAISON 
Enfans  de  Bernard  Comte  £Am)erffit  »  de  Mafcon» 


G 


U  E  R I N  Comte  d'Aiiverrjne ,  qui  aura  fon  chapirrc. 
X     G  u  I  T.  t  A  u  M  E  iurnoinme  le  Pieux ,  Comte  d'Auvergne  , 
Diic  d  A(|[ukâm€  ,  <^ui  aurd  auili  fon  chapitre. 
Afta  ss.  ora.    Raculfhs  Ck>intedc  Maicon.  Le  titre  delà  donadonda  lieu  de  Obeny 
ii^^^'  £iite  à  Guillaume  le  Pieux  par  ^  fcrur  Ave  nous  apprend  c)ue  lUcnlpbe» 
(^î  y  eft  nomme,  cftoit  appelle  Vicomte  en  Tannée  DCcrî xxxviii. 
c  eft  à  dure  l'année  que  le  Roy  £udes  fiic  mis  ûu:  le  throne^  anno  j>nmo 
tméOuHns  Aiehtt  Itig^t  dt  regno ,  Odimi  mdeSen    K^nb.  £c  neant< 
ii4^,.T>,  5.  moins  il  y  a  dans  lé  Cartulairede  uônc  Bernon  Abbé  de  Ctugny  une  charte 
JJjJ""*»  *•     du  mcfmc  temps  ,  donncc  au  mois  de  Juillet  Atmo  primo  KatoIo  Kcge 
rtgaante ,  où  Raculphc  cft  appelle  Comte.  Il  ne  laiilâ  après  luy  qu'une 
MnMirit  it  fille ,  dont  le  nom  le  trouve  Dien  diverlemcm  cicrit.  Bugnon  &  Paradm 
K^^finVotit  appellée  C^U^  au  lieu  de  Coitau^  A  je  ne  me  trompe.  Car  elle  (è 
trouve  appellée  Ecolana  &  F/œlé»a  en  quelques  endroits  de  l'ancien  Car- 
MltMiitta    tulairc  de  Clugny ,  &  ToIoJma  en  un  autre.  Il  y  a  dans  l'Eglifè  de  Malcon 
M^^M<>         (^^^^     l'année  dccccxlii.  où  Ton  fils  le  Comte  Leouud  l'appelle 
'-^onm  *•  DttoUMd  en  ces  termes  :  Vt  pitu  Doê$m»  tmmm  mmis  mm  DMUnée  de 
itwMwfv.  7.  pcenis  h^hw  eripere  dignetur.  On  conlèrve  encore  aujourd'huy  dans  les 
archives  de  TEglifc  cathédrale       Przançon  un  titre  original  où  elle  cft 
appellée  AttaUy  comme  le  R.  P.  André  Carme  me  l'a  certifié,  m'afTiiranc 
qu'elle  eft  appellée  ailleurs  AtuUna.  Et  ainfi  il  lembleroit  que  Ion  vra^ 
nom  efioic  Àtma^  JitâUti* ,  corrompu  en  firire  Reconverti  en  Bedâtu  par 
des  gens  qui  ne  Içavoient  pas  bien  defchifïrer  les  originaux  dont  ils  fè 
fnnt  (ervis  en  les  tranfcrivanr.  La  manière  dont  le  nom  tic  cirrc  Dimc 
elt  elcrit  dans  l'original  de  Bezançon  meparoiit  d'autant  meilleure  que 
ce  nom  a  cilé  fort  commun  dans  le  royaume,  &  principalement  dans 
les  grandes  mailôm ,  Att*U  eftanc  la  mefine  choie  qu'ildUk  ou  ii&rw 
Codex  doojt.  Alix  de  Peronnc  fille  d'Herbert  IL  COmte  de  Vermandois  &  femme; 
NUi«i.    (j'^fj^oui  1 1  Comre  de  Flandres  cil  appcUcc  AtbtU  dans  un  titre  de  Ion 
mary  pour  l'Egliié  de  lamt  Donatien  de  Bruges.  Alix  ou  Adèle  femme 
T0.11  speci-  de  BaudoQin  Comte  de  GuUhes  eft  appellée  À^U  dans  le  titre  de  U 
'«m  »*"  fijodatkMi  de  l'abbaye  d'Andres.  Ec  là  fiUe  Adèle  mariée  à  Eudachc  de 
lliii.fig.}«-  Fielncs  fc  trouve  appeUce  Adulais  en  un  endroit  de  la  chronique  d'Andres 
&:  Ath^Iais  en  un  autre.  Alix  fiilc  du  F  ov  Robert  &:  de  la  Reync  Conftance 
swiptoTf.hia.  cil  nommée Athala,  dansic  panégyrique  d  Lmmc  Reyne  d'Angleterre,  ôc 
^jTUV  ti*.  ^^"^  ^  Onferic  Vital  Raymond  Comte  de  Meleueil  fiûfimt 

TciiSpiui.  Çggi  teftament  environ  l'an  mix.  parlant  de  û  Cxax  Alix,  il  la  nomme 
^  une  fois  AtuU ,  &  puis  AdaU.  Mais  pour  revenir  à  Attale  fille  de  Raculphe, 

elle  fut  mariée  à  Alberic  fils  de  Maiol  Vicomte  de  Narbonne.  U  y  a  preuve 
Cartulaire  de  TEglilè  de  Malcon  qu'Albetic  de  Natbonne  elpou£i  U 
ttaifeM^i*-  gUe  de  Raculphe  &  qu'il  fiic  Comte  de  Malcon  après  la  more  de  l'Evelque 
*LZtn*'     ^^^'i^  >  ^  M.  Catd  nous  apprend  que  Maiol  Vicomte  de  Narbonne  avoir 


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■:':.D'ia-u:v;e  R  G  N  E.  l  i  v.  t.    .  7 

m  l'année  dccccxi,  un  fils  appelle  Albcric.  H  fc  fonde  fur  un  ancien  ««ww»  ju 
titre  de  1  Egliïc  de  faim  Paul  de  Narbonnc  dont  j'ay  copie.  Ce  cjui  £uc  ^^j^"'**'** 
voir  clairement  que  M.  Gmçlienon  s  çik  grandement  trompe'  lors  tju  il  a 
ciciic  qu  Alberic  Comre  de  Malcoa  mary  de  Tolo&ne  vivoit  en  l'année  KU!w.siha£ 
DCCCI.X.  &  efiok  fik  de'Mahaffis  Coince  de  Malcon  &  de  fâ  femme 
rrrncnirirde.  Il  fait  encore  une  faute  en  ce  cjuc  (e  fondant  fîir  la  fiuffe 
iiicei^  il  a  dônnéc  à  un  titre  dc  Clugnv,  il  donne  à  Albenc  &  Toloiàne  iwd.pis.ui. 
110  £iJs^aj9pcllë;I:aeonHid  Cbiiaçc  vie  Maicon  en  l'annifc  d  c  c  c  x  ç  i  x.  ce 
riKcedtoK  <le  l'année  domôdSne  du  Roy  RaouI  ,  c>ftà  dire,  de  l'an  de 
Jesu  S-CHR1S.T  Dccccxxxii.  du  temps  de  faintOdon  Abbe  de 
Clugny.  Et  àceax-^  il  donnç  encore  "un  fils  ajppeUé  Albeda  IL  n^taiy 
d'Ecoknc.  .1       •  f| 

. .  No »i «.T  Evcïqdcitt  Ptty«nVcft»7t  Kt.  KobeiT dç  le  R.  PjOdo  de 
faiflcy  ont  cfcrit  qu'il  clk>it  frère  de KaQillaume  Duc.dc  Guyenne  fonda* 
tair  de  l'abbaye  de  Clugny.  Mcfîîcurs  de  Sainte  Marthe ,  qui  luy  ont  ■ 
dornid  le  (urnom  de  Poicfciers,  ont  un  peu  plus  cfclairci  (on  ori(;inc,  Si 
ora  dit  qu'il  eitoit  tiis  de  Bernard  Comte  de  Poi<âau,  de  Bourges,  &C 
^tAuverpiéy  6c  qu'^rmei^rde  efloîc  ÊL-meic:  £n  quoy  ik  iè.&nt  cane  :. 
{bit  peu  trompez ,  edant  certain  que  Bernard  n'apa^  eifê  Comeede'Pbiâo^ 
Norbert  fut  Evcfquc  du  Puy  environ  Tan  dCCCLXXX. 

.  Apsunds  mariée  au  Comte  Acircdl,  du  nom,  «jui  aura  ion  chapitre 
après  GmlIaimQe  le  Heux..  .  ^  * 
,  Ave  AbbciTe ,  auparavant  raariiîe ,  laquelle  donna  le  lieii  de  Clugny  à 
fon  frcre  Guillaume.  Il  y  a  tlesaucicurs  qui  ont  cftime'  que  cette  Darne 
dloitlamelmequ'Alhane  ou  Albc  frmme  de  Guenn  Comte  d'Auvergne. 
Mais  le  R.  P.  Mabillon  aii  bien  toic  voir  qu'elles  iont  diferentcs  que  je  Aâass.md  s. 
ne  crois  pas  qu'on  en  puUIè  defiiaiian' dcMter.  '  '  ïg"*?/"?»^ 

M.  Befly  met  au  nombre  des  ettfiuu  deoeCiMiKe.  Bernard  un  Gerfroy  hi/im,  c^u. 
Comte  de  Nevcrs.  Mais  li  n'en  rapporte  aucune  preuve.  Ce  qui  m'em-  Jifjj^'*'** 
peitlic  de  le  mettre  parmy  les  cnuns  de  ce  Prince.  Il  adjouue  encore 
qu'aucuns,  c'cft  à  dire,  du  Tiliet  &  Chopin,  luy  donnent  un  autre  fils 
appellé  Ebbon  on  EU»  anffi  Conne  de  Neveri,  Sire  de  Ûeols  4c  du  bas 
Eerry.  Mais  M.  Bedy  n'eft  pas  de  cet  avis. 

M.  Chenu  luy  donne  encore  un  autre  fils,  aflàvoir  Geronce  Arche-  Onmhàt- 
veiquc  de  Bourges  ,  qu'il  d^  avoir  eftc  frère  de  Guillaume  Comte  de  S^/i*''*^ 
BouT]^  Eh  quoy  M.  de  kThàumalCere  le  reprend  net  judemenr.  Car  mft.i^ur^^ 
il n en nppone  anauie pceuve.  -  -^.'-'.t  f^«»- 


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I 


t      HISTOIRE  DE   LA  MAISON 

i  ':■  ^  r-!  "  '.A  •'  ■  -.'j  .•    •    .  •.  '' 

Cumn  Comte  d'Awver^e* 
C  H  A  P  I  T  R  E   I  I.  :. 

L  ne  faut  pas  confondre  ce  Comte  Guerin 
avec  celuy  qui  fiit  Comte  d'Auvergne  du 
temps  de  l'Empereur  Louis  le  Débonnaire; 
Us  lônc  bien  différents.  Celuy -cy  cAok 
petit  fils  du  premier ,  &  cftoit  dcja  Comte 
d'Auvergne  en  la  Icconde  &  en  la  troi- 
fïefmfe'  cnn^  idir  règne  de  hoKm  R07  'd*A* 
quitaine  fils  du  Roy  Charleslle  Chauve, 
c'ell  .1  ilirc  tk-  Louis  fîirnommc  le  Bci^e  j 
auquel  le  Roy  ion  pcrc  donna  la  qualirc  de 
Roy  d'Aquitaine  cnvuon  k  my-Carclîne 
!uM^^7.  JÔîtreéLilTfiràpîS^ffiMt  éic  Charles  foa  fiwe,  qui  citoit  Roy  d'A- 
quitaine, comme  M.  Befly  Ta  tres-bien  remarqué. 

Il  le  prefènte  icy  une  difficulté  au  fùjct  de  la  fùcceflîon  en  la  Comté 
d'Auvergne.  Car  il  lèmbleroic  d'abord  que  Guerin  lucceda  à  fon  grand 
perc,  qui  mourut  en  l'année  dcCClvi.  ou  la  fiiivance,  ainfî  que  M. 
Du  Che&e  l'a  marqué.  Il  ne  fitoceda  pourtant  pas  à  ion  grand  pere, 
jnais  à  Eftienne  Comte  d'Auvergne.  Or  cet  EiHeline  ne  iùcceda  pas  par 
droit  de  fang ,  n'ayant  pas  efte'  fils  de  Guerin  L  mais  d'un  Seigneur  ap. 
pelle  Hugues  dans  les  annales  de  làinc  Bercin.  M.  Juftel  a  avancé  que  cec 
Eftiehneeftokcoufln  da  Comte  Bernard.  Mui  il  le  dit  ians  preuve. 

Il  cA  fait  mention  de  noftre  Guerin  en  trois  andens  titres  de  l'Eelifc 
de  Brioude  &:  du  monaftcre  de  Saucillanges  en  Auvcrt^e,  dans  lcf<|uels 
Acfred  II.  Comte  d'Auven^ne  6c  Duc  de  Guyenne  failant  des  fondations 
pour  le  repos  des  amcs  de  les  parents ,  il  nomme  Guerin  &  Guillaume 
ilês oncles,  aflavoir  Gnetin  duquel  nous  traitons  prefentement,  &  Gnil* 
laume  le  Pieux  (ôn  frère. 

Il  fut  Comte  d'Auvergne  jufques  à  la  fin  du  règne  de  Carloman,  (s 
mes  conjedVures  ne  me  trompent  pas,  ou  julques  au  commencement  da 
'MM«f»f-Roy  Eudes,  y  ayant  au  Cartulaire  de  Brioude  &  ailleurs  plufieurs  chartes 
qui  prouvent  que  Guillaume  le  Pieux  Can  fiiere  eftoit  Comte  d'Auvergne 
&  Abbé  de  Brioude  dans  les  commencemens  de  Charles  le  Simple  6c  du 
Roy  Eudes ,  c'efl  à  dire  avant  que  ces  deux  Koys  euilènc  prtagé  les 
provinces  du  royaume.  • 

Il  ne  âut  pas  obmettre  que  Gtaerin  en  oualité  de  Comte  d'Auvei^ne 
ou  de  petit  ms  de  Guerin  I.  efloit  au(fi  Aboé  de  Brioude  lîiivant  la  pra» 
tique  de  ces  tcmps-là.  Car  pourlors  les  grands  Seigneurs  ,  &:  mcfine  les 
femmes  mariées,  jouifibient  des  revenus  des  abbayes  comme  de  leur 

£atrimoine ,  &  n'en  laiflôient  qu'une  modique  portion  à  ceux  qui  y  failbient 
^lèrvice  divin  ^  eflant  vtay ,  raivantroyèrvation  de  M.  Du  Chefiie, 


.M.M4. 


Annal.  Bnnn. 
an.  $4f. 


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D'  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  1  V.  L  9 

îcs  grands  bénéfices  sentretcnoient  ordinairement      Familles  quand  ils 
avoient  efte  concédez  une  fois  à  un  Seigneur  d'icellcs.  Dcquoy  il  y  a  plu-  «<A^ 
ûcurs  exemples  tant  en  l'hifloire  de  ce  iîecle  là  que  dans  les  chartes  &  mi' ^«/^«V 
regtfires  ctes  mooafleres  anciens. 

Il  ne  paroift  pas  que  Guerin  ait  efte'  marié ,  ny  qu'il  ait  eu  des  enfàns.  «•/»• 
On  ne  içait  pas  mclme  le  temps  de  la  mort.  Mais  attendu  que  Ion  frère  Jt^tHr  »•» 
Guillaume  fc  trouve  Comte  d'Auvergne  incontinent  aorcs la  mort  de  leur, 
pere  arrivée  en  raonée  dccclxzxvi.  il  icroic  peuceftre  bien  luetaàt  dé: 
coojeâiirer  <pe  Gnerin  pqrdit  h  vie  dans  k  mdme  bacdlle  Ou  Ibitperë 
fitt  tué. 


CmUéum  l.  furnmmi  U  Pienx  ^  CmteJtÂmjergne»  Marquit 
Jt  Mafion,  DtK^  JtAepâtmnt% 

C  H  A  P  1  T  R  E   I  1  L 

E  nom  de  tt  Prince  ett  devenu  n  cdlcbre 
dans  l'Eglilê  de  Dieu  à  caufe  de  la  fonda-» 
tion  de  l'abbaye  de  Clugny ,  &  il  cft  d'ail- 
leurs fi  loiicpar  les  anciens,  qu'il  mente 
[  bien  que  '  noos  feiBom  'imc  poiciculiere' 
attendon  (ùr  l'hilloire  de  (k  vie.  Car  outre 
la'  grandeur  de  fon  exrradion ,  qui  eftoic 
très  illulbr  &  très  diftmguée,  il  cft  re- 
conunandé  pour  ià  valeur  dans  la  vie  de 
iâint  Odoo  Abbé  de  Qugny ,  où  il  eft  ap» 
pellé  Comtt  nh^ffimitt  ^  &  en  un  autre 
endroit  w'mute  confptcuus  (S^  potens  amis  ^  in  qmo  mihtim  fpleniorft)  fidei 
mra.  fmtlttudinii  arte  conitturant.  £c  iàinc  Odon  luy  mclme  attelle  qu  il 
cAofK  ttàrhoims    fit  wmkû  luuUtMs, 

II  eftoit  fils  de  Bernard  Comte  d'Auvergne  &  de  la  Comtcfïc  Ermen.» 
garde  (a  femme ,  &  (ùcceda  à  Ion  frère  Guerin  lîxr  la  fin  du  rep;ne  de 
Carloman  ,  ou  au  commencement  de  celuy  du  Roy  Eudes ,  comnic  jc 
l'ay  dic  au  chapitre  précèdent.  Mais  ce  qui  décide  que  ce  fut  à  la  Ha  du 
règne  de  Carloman  eft  qu'en  l'année  dccclxxxvi.  il  (c  trouve  appellé 
Comte  de  Clairmont  par  le  Moine  Abbon  dans  le  poemc  qu'il  a  com* 
pôle  du  ficgc  que  les  Normands  mirent  devant  la  ville  de  Paris. 

Il  fut  donc  premièrement  Marquis  de  Nevers  après  la  mort  de  Coù 
pere  arrivée  en  l'année  dccclzxxvi.  comme  il  appert  de  la  charte  dé 
r^lifi:  cadhedrale  de  NeVen  dont  j'ay  fiât  mention  en  pariailt  de  fim 
pere,  &  enmefine  temps  Comte  d'Auvergne.  La  preuve  de  ce  fait  re- 
lùlte ,  comme  je  l'ay  dit ,  du  teCnoignage  du  Moine  Abbon  ;  duquel  on 
apprend  que  le  Comte  Guillaume  ayant  prisparty  contre  le  nouveau  Roy 
Eudes,  lequel  il  re|^Kdait  fins  dooce  comme  un  dbrpatenr,  ce  Prince 
iaf  oAa  iès'  hotmairs;  c'eft  à  dire  &i  charges  9c  bcdocfet^  &:dolinA  k 
~     /.  B 


Bullar.  cl»-» 
niai  -  p<g.  M4. 


lib.  j.  e.  »». 

viuS.CtaiO 
liki.ejs. 


lo      HISTOIRE    DE    LA  MAISON 

Comte  de  Bourges  à  un  Seigneur  appelle  Hutnic;.  Ce  prefent  luy  coufta 
bien  cher,  dit  M-  BcUy.  Car  pour  cccrc  occaiion  Guillaume  &  Hugues 
^**'  «ntreremr  eii  gnem  k  Uvcctck  botailk  cin  Auvci^nc ,  en  laquelle  mou. 
ntrenc  plus  de  douze  cens  hommes  du  ccAâjàa  Comte  d'Auvergne ,  Se 
beaucoup  moins  du  cofté  du  Bcmjyer ,  qui  ncantmoins  y  perdit  la.  vie. 
;  .  Car  ayant eibé  pris  par  les  gens  de  Guillaume  6c  mené  devant  luy,  il  eue 
beau  implorer  là  clémence  en  le  priant  de  luy  donner  la  vie.  Il  n'en  voulue 
nen'  faire  { fie  luy  reprochanc  qn'il  s'en  eftoic  avifë  trop  tard ,  il  le  perça 
d'un  coup  de  lance,  &  le  tua.  AinH  Guillaume  demeura ddbrmaispaifible 
dans  Ces  Eftats ,  horfmis  la  ville  de  Bourges ,  laquelle  revint  neantmoins 
dans  la  maiTon  d'Auvergne  après  la  mort^  commue  nous  le  dirons  en  (on 
Heu. 

Encore  crois-je  qu'on ^roit  bien  fond^  adiré  qu'il  en  demeura poUè^ 
fcur ,  le  tirre  de  la  fondation  de  Clugny  ayant  cft-c'  palTe  à  Bourges,  & 
les  titres  de  la  fondation  des  prierez  de  Saucillangcs  &  de  MaifTac  faifànt 
voir  qu'il  s'ciloic  accommode  avec  le  Roy  Eudes  Ôc  qu'ils  eiloient  bons 
amys ,  puifque  longtemps  après  la  mort  de  ce  Roy  il  fie  des  feadatioos 

H!/},  h  -Birr,  pour  Ic  icpos  de  (on  ame.  MeCine  M.  de  la  Thaumafïîcre  a  avancé  que 
**'  ce  Roy  créa  en  l'année  dcccxcii.  Guillaume  Duc  de  la  première  Aqui- 
taine. Mais  (ans  douce  cette  ville  fut  enlevée  après  (x  mort  a  Guillaume  II. 
feu  héritier  &  iîicceflèw.  Hugues  pleura  ù.  mort,  dit  Abbon ,  &  GuiL. 
kume  la  viâoire ,  doonant  par  là  a  entéodre  que  cette  journée  ne  flic 
guère  moins  cuifance  au'Conue  d'Auvergne  viûorieux  qu'au  Comte  de 
Bourges  vaincu  &  tué. 

L'Aquitaine  ou  Guyenne  dont  Guillaume  eAoic  Duc  n'ciloitpasceque 
nous  avons  appelle  depuis  la  Duch^  de  Guyenne,  donc  la  capitale  eft 
Bourdeaux.  Ceftoà  l'Aquitaine  première,  donc  Bourges  eft  la  capitale , 
Dux  Aatùunomm  primorum  Celtke  prs'vincU ,  comme  dit  i'auâreur  de  la 
vie  de  faine  Odon.  Cet  audeur  fçavoit  làns  doute  que  Bourges  cftoit  au- 

Tii.  liWu.  tresfois  la  capitale  de  la  Gaule  Celtique.  Cehanm  dit  Tire  Live,  quéeptrs 
GêUiéi  mtU  tfi,  pims'Bintngis Jmmé  impmifidt.  li  Rtgm  ^Inm  dJktan» 
■  ■  Car  comme  les  Comtes  de  Poiâou  eftoient  appeliez  Ducs  de  Guyenne, 
de  mefmc  les  Comtes  d'Auvergne  eftoicnc  appeliez  Ducs  d'Aquitaine 
commç  une  annexe  de  leur  Comté.  D'où  vient  que  dans  une  charte  de 
Louis  le  Débonnaire  de  l'an  DCCCxiev.  ilcftÊatfflenâondekDticiid 

Nom  ^  Bi-  d'Auvergnc ,  in  Ducatu  Ahemi* ,  &  qu'Aymar  de  Chabanois  parlant  de 
cioti«.     rriQj-tJe  Guillaume  î  î.  Comte  d'  Auvergne  dit  :  CttUelmus  quoqut  Dux 

v'hfMy'r!i  Arvemis  morttmsefi.  Et  dans  le  panégyrique  de  Pierre  le  Vcncrahîe  AbKé 

ft-  7  de  Clugny  compole  de  ion  temps  par  un  Moine  de  Poictou  appelle  Pierre 
il  eft  dk  qu'il  defcendoit  des  Ducs  d'Auvergne.  Volet  ccHome  il  parle  de 
cetAbb^. 

Cependant  RanuIpKe  II.  Comte  de  Poidicrs  eflantau  li<5t  de  la  mofc 
9t  laiiiànt  ion  fils  £bles  fort  jeune,  il.k  mit  ex  mains  de  £unc  Ger»i4 


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I 


D*  A  U  V  E  R  G  N  E.   L  I  v.  L  ii 

Comte  d'Aurillac,  qui  eftoic  poarictfs  à  la  Cour,  pour  le  mener  ^  fin 
coufin  Guillaume  Comte  d'Auverj^c,  comme  il  cft  marqué  dans  une 
Notice  de  Charroux  imprimée  par  M  Hellv.  Samc  Geraud  l'enleva  {êcre-  «i/i.JnCumu 
tcment,  aclcmauiauConneaAuvei^ae,  qui  prit  foin  de  fôn  éducation,  w'"*"'^ 
!1  y  a  apparence  que  Ranulphe  s'avilà  de  mettre  lôn  fîis  ez  mains  de  (âint  ' 
Geraud ,  parce  qu'il  eftoit  Auvergnat ,  &  qu'ainfi  il  luy  fèroit  aifé  d  em- 
mener cet  enfant  fous  prétexte  de  s'en  retourner  en  Con  pays.  Car  le  Roy. 
hudcs  ayant  entièrement  oublié  l'attachement  que  Ranulphe  avoit  ea 
pour  luy ,  &  ne  &  (ôuvenanc  pbs  des  fèrvices  au'il  luy  avoir  rendus,  doinia 
incontinent  après  (à  mort  U  Comté  de  Poicbd  à  Aymar ,  (ans  sUicuns 
clgards  pour  foa  fîls  Ebles. 

Le  Duc  Guillaume  avoit  dans  le  mcfmc  temps  dans  fx  maifôn  un  autre 
illuib-e  eflevc ,  aflàvoir  laini  Odon  Abbé  de  Clugny.  Car  il  ell  marqué 
dans  ùi  vie  qu'il  flic  nourry  dans  la  maiiôii  de  ce  Prifiee.  Or  comme  il 
eft  confiant  qu'il  nalquit  en  l'année  dccclxxix.  ou  la  iùivante  félon 
la  remarque  de  Dom  Jean  Mabillon ,  &  qu'en  la  dixtcfînc  année  de  Con 
aagc  il  fût  toniùrc  à  iàint  Martin  de  Tours,  il  iemble  qu  on  doit  eltimer 
qu'if  efloic  demeurant  dans  la  mailbn  de  ce  Duc  dans  le  mefine  temps 
qu'Ebles  y  efloÎL  II  avoit  pafle  les  premières  années  de  ià  vie  chez  un 
Preftre  de  la  campagne ,  qui  avoit  pris  foin  de  fon  éducation ,  &:  l'avoit 
faïc  cftudier.  Mais  eftinr  devenu  i^rand  ,  &:  fon  pcrr  voiîbnr  luy  faire 
apprendre  la  vie  du  monde  &  le  mcilier  de  la  guerre,  ù  ic  nut  au  kr- 
vice  du  Comte  Guillaume.  Il  abandonna  pour  lors  l'eflaide;  &  s'occupa  à 
la  diaflê*  Cela  ne  dura  pouttampasbienloi^  temps.  Dieu  l'ayant  deftiatf 
à  d'autres  emplois. 

£n  l'année  d  ce  c  ex.  le  Duc  fit  deux  fondations  con{îderables.  La  rrMWf.it. 
wemiere  fût' celle  du  riche  prioiif  de  Saucilknees  en  Auvergne ,  qu'il 
fonda  en  l'honneur  de  la  très  iGûnte  Trinité  &  de  la  Vierge  Marie  pour 
le  repos  de  1  ame  de  fon  perc  Bernard  &  de  fi  mcrc  Ermengarde ,  de 
fon  Seigneur  Fudes  ^  c'elt  a  dire ,  comme  je  le  crois ,  du  Roy  Eudes ,  avec 
lequel  il  s'eftoïc  accommodé  après  la  mort  du  Comte  Hugues,  pour  le 
repos' des  ames  de  fis  fivres,  de  ià  Iceur  Adelinde ,  8c  &  &$  en£ms, 
c'eft  à  dire  de  Guillaume  H.  &  Acfred  II.  Comtes  d'Auvergne  6c  Ducs  ■ 
d'Aquitaine  après  luy ,  laquelle  fut  enfoite  beaucoup  augmentée  par  ledit 
Acfired ,  comme  nous  le  dirons  en  fon  lieu.  L'autre  fondation  taite  en 
l'année  d  c  c  c  c  x.  fiit  celle  de  l'abbaye  de  Clugny ,  que  ce  Prince  ioufinit       ^  w* 
au  laint  Hegc  apoftolique  par  l'aâc  de  la  fondaàotl. 

Il  Ce  prclcnte  icy  une  difficulté  au  fuje(fb  du  cens  que  le  fondateur  de 
l'abbaye  de  Clugny  ordonne  dhe  payé  à  l'Eglifè  de  Rome  ,  voulant  que 
^  ^tmqutnnium  Rom^t  ad  hmtna  A^fiolomm  ad  laminarta  concirmAndt, 
dum  fiBJos  prétfaù  mmùAi  ftrfblvmt*  Ce  qui  ^  trouve  auâorifê  oar  le 
cefinoign^  des  Papes  Jean  XL  .^apet  IL  &  Pie  IV.  dans  les  bulles 
qui  ont  confirmé  les  privilèges  de  cette  abbaye.  Une  fomblable  rede- 
vance fut  ordonnée  en  melmcs  termes  en  l'année  mlxviii.  par  les 
fondateurs  de  l'abbaye  d'Ager  en  Catalogne  ,  laquelle  fût  £ximiiiê  au  iteci!^^ 
iàint  fiege  à  la  charge  ut  Bmâaâ  BcdeJSitlu^âtiiÊdf  mfim  j^fmqiimmtm^ 
7mm  /.  B  ij 


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n  HISTOIRE  DE  LA  MAISON 
Jccrm  fJiJfi^.  Il  cft  difficile  de  Ce  déterminer  fur  l'intcrprctarion  de  ce 
quinquemium  ^  aflâvoir  fi  ce  cens  devoïc  eitrc  payé  tous  les  ans  pcndmc 
cina  acSj  ou  bien  feulement,  une  fois  en  cinq  ans  ,  attendu  «^u  Ordcric 
or«erie.viiit.  yj|^  femarmie  que  le  Dde  Guillaume  cftanc  alhf  à  Rome  brsdeUiba^ 
dutioii  de  l'anbaye  de  Clugny ,  il  oHrit  au  Pape. douze  deniers  d'or,  & 
orflonna  qu'on  luy  en  dônneroic  autant  tous  les  ans ,  Csf  exinde  totiJem 
Jinguiis  *mus.d*n  decrewt.  Ce  qui  iemble  elbe  auâonle  par  une  quittance 
àt  rEvefque  de  Magueloiiiie  Ti/efbckr  dii  Fapeen  l'année  mçcclxxvi. 
à  l'Abbc  de  Clugny ,  dans  laquelle  il  eft  dâ  que  Akkiu  t/ioÊvegfèu  aw- 
mflerii  ClHni-icenfîs  [în~u!is  innii  in  fejio  beatorum  Apofiohnm  Pétri  (g  Pmli 
ratione  cenjus  unam  unciam  nurt  C^merx  apojioltae  Joltere  teuentar^  que 
l'Abbé  qui  ei^oit  pourlors  k  paya  pour  cinq  années. 

de  s'expliquer  fbrôie  une  autre  difficiiké,  aflâvoir  qa'eft 
ce  qu'il  faut  entendre  par  une  once  d'or  en  laCoorde  Rome,  comme 

Earîe  le  Pape  Grégoire  VII.  dans  le  privilège  qu'il  accorda  à  l'abbaye  de 
^  Line  Benoill  iur  le  Pô ,  uua  Kom^nn  uncU  auri  mpenftonm  redd-ttur.  il  eft 

certain  que  du  temps  des  anciens  Romains  lonCe  êftoit  la  douziefme 
partye  de  Vas^-tc  que  l'once  eftoit  auilî  divifôe  en  douze  partycs.  D*ott 
on  pourroit  conjetflurer  que  les  douze  deniers  qu'Orderic  Viral  dit  que 
le  Duc  Guillaume  ofint  au  Pape  efloient  precilement  ce  qui  eft  appelle 
ailleurs  une  once  d  or,  &:  que  >'il  n  y  avait  que  dix  fois,  amfi  que  i  adc 
de  fondation  le  porte ,  ces  dix  &U  compofbiént  en  ces  temps  là  ronce 
Romaine.  Car  je  ne  penlê  pas  qu'il  faille  réduire  ces  fols  par  rappon  à 
•  la  loy  oncierc  dont  Fcltus  fait  menrion  ,  ainfi  appcllec  à  caufc  que  les 
débiteurs  n'cftoient  tenus  qu  à  la  dixielme  partye  de  i  once  pour  les  io. 
terefts  des  fommes  empruntées.  '  .  • 

^  troi(»fine  fondation  en  Tannée  dccccxii.  aflâvoir  dw 

^»4••*/4.   prioré  de  Maeni^c  en  Auvergne  pour  le  repos  de  fon  ame  &  de  celles 
de  (es  pere  &  mere  ,  de  fon  Seigneur  Eudes ,  de  Louis  l'Aveugle  Empe- 
reur ion  beaufrere,  &  de  là  femme  ingelberge  iceur  de  ce  Prince ,  fon- 
dation qu'il  fit  confirmer  par  le  Pape  Jean  X.  auquel  il  envoya  pour  cet 
cflcd  une  ambaflâde. 
VAA.n  m.       Dom  Jean  Mabillon  nous  a  encore  fourni  la  preuve  d'une  quatricime 
t*fyU- •    fon<J^tjQi^  ^ç.  l'abbaye  de  Bourdieux  en  Berry  ,  au  pour  mieux  dire, 
d'ampliauon  de  fondation.  Car  ce  Prmcc  rcconnoilî:  luy  mciuic  que  l'on 
doit  attnSmer  k  pvemicM  fondation  de  cette  abbaye  à  £bles  de  Dedb. 
WA-f^u.     Enfin  il  mwirut  en  l'aimée  dccccxvii.  iclon  quelques  uns,  ou 
D  C  c  c  c  X I X.  fclon  d'autres ,  Se  fot  enterré  en  l'Eglifo  de  Brioude ,  oùlc 
jour  de  fon  ^ccez  ei^  marqué  au  quatnelme  jour  du  mois  de  Juillet. 
WàMMjfi,    d  eut  pour  fènune  là  firinceflè  Ingelberge  fille  de  Bofim  Roy  (k  Bow^ 
r»  T»'"'"  K°S^  ^  LouJi  l'Aveugle  Empereur;  C'eft  ce  que  le  R.  P.  Dom 

Jean  Mabillon  a  bien  prouve.  Elle  avoit  cfK'  auparavant  accordée  en 
i'anncc  p  c  c  c  L  X  X  v  î  î  î.  avec  Cai'Ioman  tiLs  de  Lcviis  le  Bcguc.  Mais 
cette  alliance  a  eut  pas  d  etiect  a  caule  de  la  révolte  de  Bofon,  qui  fofit 
^ifiut.  couronner  Rxry  dé  Bourgogne  l'annéb  d'après.  Il  y  a  neantmoins  grande 
apparence  qiw  le  mariage  d'Ingëlbezge  avec  k  Duc  Ginllaiime  ne  fat 


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D*  A  U  V  E  R  G  N  E,  L  I  V.  I.  i^, 
-«rrdié  ^'apcei  la  monde  Bofôn  arrivée  en  l'an  z>  c  c  c  c  x  x     i.  n*ellaiic 

pas  à  prcfumer  que  s'il  y  avoic  eu  du  vivant  de  Bofon  une  fi  cHroite  alliance 
entrcux,  IcComte  Bernard  pere  dcGuillaumefe  fucfifort  acharne  contre 
Boiôn  comme  nous  voyons  qu  il  l  a  fait.  Il  y  a  preuve  qu'Ermcngardc 
mourut  en  me(me  temps  que  fcm  mary. 

Ils  n'eurent  d'autres  ênàni  cl^  leur  mariage  <pe  le  petk  Bofi>n,  ainfi 
appelle  du  nom  de  Ton  grand  pere,  lequel  mourut  fort  jeune.  Et  ainfi  ils 
ne  lailIereiK  oas  de  poilcrité.  Le  dcccz  de  cette  Princeffe  cft  marque'  au 
feœnd  jour  de  Novembre  dans  l'ancien  Obituairc  de  i  Eglife  de  Brioudc 

Il  y  a  à  dugDy  une  charte  de  Ferrand  III.  Roy  de  Càffilte  &  de  Toledé 
del'an  MCCxviii  dans  laquelle  il  appelle  Guillaume  le  Pieux  fonda- 
non  de  Clugnyfonpredcceflêur,  monaflmoClunUcenfi,  quodefl  confinObm 
m  fnprio  élodio  ffétdectjforis  nofiti  Afàtamim  Dms  VyilUlmi  Pu, 


fit>.  SS-oii 
i.  ttcaed.  lo. 


jicfred  L  du  nom  Comte  de  Bowffs  &  de  Cdrcsjômu, 
C  H  A  P  I  T  R  E   I  V. 

VA  NT  que  de  paflèr  au  luccefl'eur  de 
Guillaume  L  Duc  d'A(^uitainc ,  il  eft  à 
propos  de  pafkr  d'Adfted  L  «jùe  M  Juflel 

a  qualifié  Duc  d'Aquitaine  &  Comte  d'Au- 
vergne ,  &  dont  les  cnfàns  ont  efté  (ùrc- 
,  ment  Ducs  d'Aquitaine  &  Comtes  d'Ao- 
vergnc. 

Fea  M.  £>u  Che(ne  ,  dont  YvaiStamé 
cft  très  grande  dans  la  Republique  des 
lecres  ,  eft  le  premier  qui  a  efcrit  que 
le  Comte  Actrcd  mary  d'Adclinde  iàeur 
de  Guillaimw  le  Pieux  avok  eflé  Duc  d'Aquitaine  «c  Comte  d'Au- 
vergne. M.  Juflel  s'en  cft  tenu  à  ce  que  M  Du  Chcfne  en  avoit 
elcrit ,  &  je  l'ay  auffi  creu  durant  quelque  temps  avec  eux.  Mais  dautant 
quapres  avoir  bien  exanùné  ce  point  d'hiftoire  j'y  ay  trouve  de  grandes 
diflScultez ,  je  me  (ùis  abftenu  de  luy  donner  ces  qualitez.  Ne  voulant  pas 

BHj 


\ 


Diyilizea  by  CjOOglc 


ON  ne  peut  pas  douter  qu'Ac-  À'i 
frcd  ne  fit  nomme  ik*  ^^rrtnde  < 


14       HISTOIRE  DE  X:A  MAISON 

ncantmoms  rien  préjuger ,  je  irapporteray  en  une  colomnc  le  dilcbors  de 

M.  Juftcl ,  &:  mettray  le  mien  en  parallèle.  Le  Icâreur  fe  reliera ,  s'il  Ii^ 
plaift,  là  dcflus  &  luivra  l'opinion  qu'il  cilimcra  la  plus  vrayiemblablc. 

M.  J  u  s  T  E  L. 

'PRES  h  mort  fins  lignée  de 
Guillaume  de  PoifHtrs  /.  du  nom 
qualité  4  puilqu  il  eipouta  la  hlic  de  Comte  d'Auvergne  Duc  de  Guyenne 
1  un  des  plus  gtanos  Seigneurs  du  €t  Comté  pajfa.  m  «cr  eumt  fimûiU^ 
coyaume.  On  iie'(çaic  pourtant  pas  i  f^oir  aux  defiendans  des  àmàêns 
le  nom  de  Ion  pere  ny  celuy  de  là  Comtes  de  Bourges.  Car  il  fè  voit  par 
mcre.  Il  y  a  neantmoins  grande  ap-  diverfes  chmet  ^«'Acfred  ,  qui 
parence  qu'il  eftoit  fîls  ou  périt  nls  f/poufi  Adalvis  db  Poictiers 
d'Acfred ,  appellé  pr  quelques  uns  /(^r  dudit  Comte  GmWmm  L  C^>0/« 
Egfrid,  Seigneur  d'une  grande  diC-  de  Bernn}d  de  Poicliers  Comte  d'Au- 
tinâ^ion  fom  le  règne  du  Roy  Charles  'vergne ,  poJfedA  ce  Comté  y  non  à  caufè 
le  Chauve  ;  lequel  s  citanc  malheu-  de  Udtte  Aduluis  fi  fimme,  ainfi  que 
leuiènwnt  engage  dans  le  party  de  qtelquis  ms  ont  #>Kmr/,  mâis,  emmo 
£>n  fils  CSharles  Roy  d'Aquitaine  &  efipluj  n;ray  fembUble  ^  par  benefiie 
cftant  tombe  dans  la  di(grace  du   dt  K'y  Cburlcx  te  simple,  fiuj  lequel 

Î>ere ,  qui  le  priva  de  les  biens  &  de      'vitoit  i  lequel  enfi'veur  de  ce 
es  charges  ,  U  y  fiit  neantmoins  f^^g'      doem*  et  Otmé  ^  ton^rmm  - 
reflably  en  l'année  dccclxiv.      A  ^f/3«**  ift  mejmts  bonneurt 
après  luy  avoir  prcfté  le  ferment  de  Comte  Bernard  pere  de  Udtte 

fidélité.  Ce  Prince  joiiifToit  fuivant  Adaluts  &  le  Comte  GuilUume  fin 
la  couftume  de  ces  temps  là  des  ab-  f^f*  avaient  Jo&j  aupara'vaHt.  Et  ce 
bayes  de  ÉûntHilaicciPoiaicrs,  àteitmpltduE^PepmJ.^ueiémiié 
de  Flavigny,  &  de  plufieurs  autres  «^T»'  Comté  mm  Cmtt  HeMor  e» 
grands  ilck  ,  qu'on  appelloic  pour  fi^-f'^r  de  pm  mariage  avec  Eufrafit 
lors  bénéfices,  &  fut  enfin  faïc  Comte  -A^^  de  Kager  Comte  d' Auvergne  yfi 
Amui  Beitia.  dc  Bourgcs  en  lannée  dccclxvii.  V^'i'»^» pfOKp^^i^ttmplnmtat 
^  1^  Gcraud,  auquel  le  fiecU  UepeeinfiUsayemfucctdéhm. 

Royo^cctteComtépourladonner   àitairemtnt  aux gnnJcs  dignite-x^ 
à  Acfred.  M:n^  ce  don  îuv  fut  fatal.       ^  1»^^  enjàit,  tl  eft  certain  que 
Car  ayant  efte  ailicge  l'année  d  aprcs  ^Ç^^^  ^-    donné  origine  aux 

par  les  gens  dc  Gcraud,  &  cftant  Cornes  d:Au^ne  qui  tmtfikff,  & 
tombé  Si  lents  mains,  ils  luy  cou.  de  très  grande  &  tlUfin 

pctentlatcfte,  &  jetterent  fon  corps  '^'^amon  ^  laquelle  h  caufe  du  long 
au  feu.  Lorfquc  je  dis  que  cet  Acfred  ''"'P'  ^H'*^^  t  Vfi*^' 
eftoit  pere  ou  grand  pere  du  raary  ^'«««j?.  ntmehfilasrarmtm^mitqttd 
d*Adeiinde,jcMdonneccttepcnféè  nou.  fira  poffihU  p^ce  q'*^  s  en  peut 
quc'commcuneoonjedhire-.laauelle  ^^"J^^'^rer  fgfUMêtlkrparihtMfde 
me  paroifl:  neantmoins  fi  probable  ^'  temps  la. 

quà  moms  d  avoir  un  titre  au  con-  ^  LmtOeterdeUriedefinuCenulphe 
^aire,  je  ne  crois  pa.  qu  on  U  doive  fi»  mmtem  de  Yil^  m  COMTB 
f^etteiTt  '  ' 


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D*  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  I  V.  I.  1/ 

DCCCXXvm.  &  e/iappel/eVrimit       Elle  a  pru  û  certaine  à  M.  Du 

AcimtAnixComçs,  parce  <jue  Bourgfs  Chcfiie  que  dans  une  pente  table 

ffi  Uville  capitdie  &  metrop»lùaia€  de  généalogique  des  Acfreds  qu'il  a 

Upmuer*  ptenfince  d' Aquitaine  ^  qui  çompofée  ,  laquelle  j'ay  pardcTcrs 

comprenait  lors  hui3dioce/tf^àf^*'voir  moy  efcrite  de  là  main,  il  n*a  pas 

Bourges  ,  Ckrmont ,  Khcde\ ,  Alhi ,  Eiic  difHculté  de  les  faire  defccndre 

Cahors,  Limoges ,  Cevaud4>i,  i^eUj»  de.  Acfred  auquel  le  Roy  Charles 
&  étd^smfit  fpt  il  tfiàt  sffi$dê  Ufân  'li  Chauve  donna  la  Comte  de  Bour- 

fVfaU ,  de  fêgali  profâpia  oriundus ,  ges ,  lequel  il  fait  pered'Acfiedmary 

fin  que  ce  ft^par  la  ligne  des  femmes  d'Adclinde. 

ou  autrement,  &  Ode  fa  Jintme  de        Acftcd   mary  d'Adelinde    fe  ï»-«»w.iff 

dariflùno  génère  Francorum  ,  trouve  qualifie  Comte  en  l'année 

fit Ag AU E  Imr  ^  éVMt  f^^tmfit  DCCCLiçxxiy.  en  une  charte 

Robert  Aîjirt  du  Palais  de  Pépin  du  Roy  Carloman  qui  eft  dam  le 

R'  V  d'Aquitaine  fth  de  Louis  le  De-  livrerougederArchevefchc  deNar- 

bonmirty  que  cet  auteur  appelle  m-  bonne,  où  il  s'agit  dune  terre  que 

%nis  potemœ  Vinim  ,  lequel  fut  le  Roy  Charles  k  Chauve  avoit  don- 

pen  de  Robert  II.  dit  le  Fort  Comte  née  damU  Comté  de  Ras^  au  im 

de  Paris  &  Duc  de  France  {&  cefiuy  çy  Languedoc  à  un  nommé  HUdric 

de  Robert  III.  lequel  après  Eude  Le  R.  p.  Dom  Jean  Mabaion  a  en-. 

foajrerefitt  ouf  Rry  de  Ftmce  )  .^yeul  corc  donné  au  public  une  charte  du 

dm  Kiy  Hn^uet  Capee.  Btce  Rohr*  me&at  pays  en  laquelle  le  Comte 

premier,  ata/l querfagnentks  Ay^nales  AguifKd  eft  nomnié4im9  ///.  impe^  «mf  i4> 

dê  France  tirca  du  m^n  ifiere  defmt  rame  Karolo  împeratorc.  Ce  f^avanç  ' 

Bertia,  efiott  pis  de  Theodedert  homme  s'elt  trouvé  einbaraflé  pour 

Comte  Je  Marne,  {leqiie/Coméefiûit  la  date  de  ce  titre,  d'autant  plus 

fittté  en  Normandie  fur  les  con^  des  qu'U  ne  tfouvoit  pas  Wiflciaii  EvcC 

Comtex  de  Chartres     dE'vreux,  fur  que  de  Careaffimne  parray  ksEveC 

U  riiiere  d'Eure,  donttl  efifatt  men-  ques  de  cette  ville  ,  &r  parce  qu'U 

tiM  h  Cepitedmes  de  CMem^Me  luy  paroUfoit  que  du  temps  de  Char- 

1^  de  Ckéties  le  Chauze  ^  en  dmut  kmagne  il  avoit  ci«  traité  de  la 

chartes  des  nwr^aftctes  de  jutnt  Denis  joxSiat  affiiire  dont  il  s'agit  dans 

de  futnt  Germain  d,s  /      .  ou  d  ^etre  charte.  Mais  le  nom  d'Acfred 

eli  appelle  Pagus  Madreciius ,  Ma-  ^^^^      trouve  prccifcmenr  dans  le 

dricenfis ,  &  Madriacentis  toper  flu-  meii„e  j^mps  dans  ces  deux  chartes 

men  Autur^c.  )  £r  te  TheMert  eftoit  doittcimmer  la  difficulté,  ^  ce  avec 

fils  de  Neselvug  fils  du  Duc  d'autant  plus  de  raifco  qu'oftOTOive 

Childebrand Charles  qu'^n  p^nnJe    dccci  xxxvi. 

Martel,  iffue par dfven  degre^du  Qflcran  Evelque  de  Carcallonnc, 

^Amm 9i di^TtMX>iL fille  qui  eft        iuie  le  meihic  que 

du  Roy  Clotatre premier  EtcetAnfiert  ^iUcan.  aflUH  à  un  Coocile  l^u 

eflo,t  fi.s  de  Vmcolm  Ill  du  nom ,  de  ç^^c  Montpeflicr  &  Nifincs.  Cette  ' 

larace  de  ces  anciens  Prefias  dm  Pre^  charte  efl  de  l'an  dcCClxxxiii.  qui 

tah* des  GmtUs  mtjekhee enlhif  ^ft^^,  ttorixtime  de  i empire 

tpm,  fi  d  IndufirtefilU  duRtff  Chent  de  Clwles  le  Gbm. 
premier.  Daàfe  tmlm^tmmmm  Oftp«imikfelwwderaiiôgrité 


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t6        HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

de  ces  deux  charte;  poar  fortifier  de  L  féconde     troifîejme  race  de  nof 

l'opinion  de  M.  Du  Cliclne  ,  qui  a  Roys,  laquelle  M.  du  Bouchet  ayant 

eiluiiequ'Actred  vivant  lous  Charles  ie  premier  turieufement  recherchée 

fe  ChattVèV  Bc  pei*e  felofi  Xnj  èa  fiât  «^imr  ii*  immr  ^«mtfi  ki 

ftollre ,  a  cfté  ComtC  de  Touloufc.  preuves  tirées  d^Au^urs  ^  titres  4». 

Car  ion  fîh  fc  trouve  avoir  juge  des  thentiques  pour  joindre  ces  deux  bran~ 

a&ires  eo  Languedoc  en  <^uaUcé  de  cbes  ry^les  enfcmble,  ce  qui  a  efiéin- 

Comtft  '-  ''  '  cogneu  fu/ques  à  prefent ^  nous  nous 

Le  Prince  Acfred  I.  que  M.  filon-  cémenterons  de  ta'voir  indiqué  fS  i 

dcl  appelle  Comcc  d'Auvergne,  &  qmle  public  en  a.  t  obligation, 
fti/'^^  Melheurs  Menatîc  &  de  la  Thau-       Anaftafe 'Bibliothécaire  en  U  fie  du 


di  M.  hSntgt 


ff-t7-    ^  marïicrc Comte  de  Bourges ,  efpou  ia.  P'^pe  Sergiue  1 1 .  nomme  aujp  un  Comte 
M!!lfart21,*en riMiéeDcccLXxx.  Addbide  Wifrid,/«* diredi  fulCamé, 
•••  f^Ie  de  Bci-iiard  Comte  d'Auvergne  *atreles  Comtes  qui  aff^m»  mcm~ 
&lœur  de  Guillaume  I.  Comte  d'Au-  ronnement  de  Louis  II.  Empereur  ^ 
t-  M.  vcrgne  &  Duc  d'Aquitaine ,  &  mou-  fi^y  d'Italie  fils  de  l'Empereur  Lut  butre 
rut  en  l'année  d  c  c  c  c  v  i.  au  mois  i'4»l>cccxLlv.  lequel Jèmble efire 
âe Février ,  fi jencmecrompc.  Nous      w'/Sw  Wipmo  I.  Cmti' 

avons  l'obligation  de  cette  delcou-  Bourges  ,  &  le  temps  y  con'vieat. 
verre  au  R.  P.  Dom  Jean  Mahillon ,  Anndes  défunt  Bénin  font  ,m(fi 
oui  a  donné  depuis  peu  au  public  une  mention  <i'AcFRlD  Comte  de  ^Bour^es, 
charte  de  la  Comtdlê  AdeUade  ù  ««^««//'««DCccLxvxi.CMiri^ 
fèmme  datée  de  cette  année,  dans  Chauve  donna  ce  Comté,  métis ^  U 
laquelle  on  voir  qu'elle  Se  les  autres  Comte  Cekx^d  ^  qui  en  efioit  en 
exécuteurs  tclhmcntaircs  de  Ion  poffejfion,  sy  mamtvtt,  fi  li^  fit  U 
mary  donnèrent  à  l'abbaye  de  Mon-  g'**^'  >  laquelle bOmte  Acfrid  fkt 
toliu  un  aleu  qu'il  avoic  dans  la  fis  ^  tué  Tan  dccclxviii.  Qf 
Conitc  de  Razés  avec  cornes  les  ap-  P^'*^  ^'  '"^f'"'  V**  Nitard 

mrrenances  &  dependences ,  mefmc  "'^"^"'^  E  c  F  R  i  D ,  qmfitt  au/fi  Comte 
1  tgUlc  de  ce  lieu.  Je  ne  voudrois  pas  ^'  '^'^^''fi  >  ^  f'^^^  Charles  le  chauve 
aflurer  qu'il  eft  mort  en  ces  quartiers  contre  PepinK^ydA^mtomt  t  Jtefnd 
ïà.Nean«noins voyant queiafenune  ^ ^'P'"^ 'A**'*  *»*  *^f""  ^ .  ^^"'W 
s'y  trouve  peu  aprcsû  moct  &  qu'il  "^'^^  9*  AcfredComte 
la  chargea  &  Tes  exécuteurs  tefta-  ^^'^^^fff  appelle  ^«d  j 
mentaires  de  faire  du  bien  à  cette  '^fi^  *omet§  d»  miss  fi  mteamitm 
abbaye,  je  naurois  pas  beaucoup  fit^fft'^umejmeperfonneéslivm 
"  de  pcme  à  croire  qu'il  nuwnie  vets  ^  ^'^"^^  anciennes,  noms pro- 
CarcafTonnc  &r  qu'il  fut  enterre'  en  près  fe  trouvent  corrompus  pxrU  faute 
l  abbaye  de  MontoUu.  Son  fils  Ac-  ?  ignorance  des  efcr^vains.  Et  fe  peut 
fred  ,  qui  fUc  à  fon  tour  Duc  de  Comte  Acfred  a  efléCmtf 

Guyenne  &  Comte  d'Auvcigne,  fe  ouGouwemeurde  Tolofe^dAwvtt^ 
trouva  l  k  padâtioa  de  cet  aûe  &  *n  mefme  temps  auffi  bien  que  nous 
le  confirma  ^^r*^^ ^    '^^  ^  ^°'*"  "  i^^bonnaire 

U  cit  aylc  de  conclurre  de  toutes  q-^^^^f»  CmtsiAmiergne  qui^ 
ces  chartes  qa  Acfted  mary  d'Adc  ccxiT.  efint  ^tf^ 

iindedbkCoime  dcCaicaiGJiuic,  I>««^  ÏW2/'- 


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I 


ly  A  tr.  V  E  R  G  N  E.  1 1  Y.  h  .17 

^Ito'Jf.  !>■  £SS<5/6ir  HifiarivgrApbt  que  la  Comité  de  Carcaffonne 

dit  Rojf  y  éM  jugement  duquel  on  doit  n'cftoit  pas  borncc  par  les  limites  du 

itduamp  difmr  poux  at  qui  couarne  diocefe.  de  CarcalloAne ,  comme  la 

TjéhffmàttMit^9m*wtiéim  plufnart  des  Comçez  reftoieQC  par 

U  WÊtnt*  ^  U  Jù^mm^fmt  a.Jfe^  les  limices  des  diocefes ,  puifque  le 

€Ognus y  A  ejitmc  qne  ce     ■        :'^rld,  Raze's,  qui  cft  du  diocelc  de  Nar- 

Acfnd^  ou  'Egfrui  cfi  le  mejme  ,  benne,  elloic  dans  !e  diftriâ:  .de  ce 

qu'ilfmCijmtt  de  ûourgts  ^  depuis  de  Comce.  Ce  oiu  iiix.  voir  qu'on 

Tobfitf1>mdÊQtgfmi9^pmdAh  Toic  eiacàftf  la  <]i^&ion  du  R07 

1,  Comtt£Mmrffi9  j  i  f»99 1*  Charles  le  Chauve  »  (]ui  avoic  donn^ 

nt  refm^e  pM  ^  méî  en  ce  C/u  il  faut-  en  l'anne'c  d  c  c  c  i  x  x .  le  Carcaf- 

ilrou  qu  ii  eujt  efié prenummem  Cmte  fonnois  &  le  Razd  a  Bernard  Comce  *'** 

ABuurges  Jour  Louis  ii  Hébuuuin  y  de  Touloufe  pour  augmenter  (a 

qui  ce  Comté  eut  depuis  eflébAtUé  puiflànce. 

a  Gérard^  <gr  qu'au  lieu  d'tceluy  ou  Sur  la  fin  de  ce  mefme  (ïecle  je 

ùry  eut  domé  le  Comté  d^roliftyfi  trouve  un  Acfred,  autrement  appellé  t«.  m, 

qui  dertétfle  Comté  d«  Boums  luy  Hegfrid  ,  Evefque  de  Poi«aiers ,  le- 

tut  «fié  damé  pur  CUrits^elâWDe,  quel  aflîfta  m  faaaée  DCCGLavnu 

les  Comte^ DudieT^  u'eftsut  lorsbi^  au  Concile  que  le  Pape  Jean  V III. 

Ttàitaires ,  ai» s  à  temps  fe  ftime  néants  xxto.  à  Tro ycs  en  Champagne  D  :i  n  s  ]o.mM 

moins  dans  cejie  incertitude  ^«  Ac-  le  mefine  cemos  ce  Pape  elcrivic  une 

7%KX>  CfÊ^dÊSmrges  qui  mourut  letcrc  générale  en  {a  faveur  contre 

rauDCCCLniL^fikJtV'r^d,  lesufurpateursdesbiensdefonEgli- 

lequel ^ivoit  P DCrrxxvin.  fe  &  des  maifons  religieufes  de  Ion 

DCCCXLIV.      que  de  Luy  eji  def  diocefe.  Il  en  cfcrivit  une  ancre  à 

tendu  uoflre  A  c  r  R  2  d  L  CmnteiAn-  plufieurs  Evefqucs ,  &  cnu  autres  à 

chef  de  U  fecoude  fiÊtiik  dis  Acfiid  Evefque  de  Pmdiefs,  pour 

Comtes  héréditaires  lAun^ergney  le-  leur  recommander  Adalard  Arche- 

quel  efpoufi.  A  d  a  t  v  i  s  .^t»  Po/fl'/Vrr,  y^.f^y^      -j-Qurs  &  l'Eglife  de  fliinc 

0  efiçit  aujji  Duc  de  Guyenae y  ceji  À  Maurice.  Jr  ne  puis  pas  allur  cr  que 

Dactm^mwrnuirdt  "^^f*-  cec  Lveique  fuc  de  la  race  de  nos 

murt pmmédAquitMUit^ àw^.  iComtes,  n'en  ayant  pas  de  preuve. 

defégrmdeextremoufe  trouve  qui.  Ncantmoin»  le  nom  &  le  temps  y 

Ufé  du  tim  diLLvsTKMpar  le  conviennent.  Peuteftre  mefme  que 

Cmtt  Gmffgumt  /.  /in  Uunjfrere  en  Comte  Acfred  le  voyant  en  pod 


v.v,v  procurer  itvelcnc  de  cette  viiie 

quelUilefifimplement  nomme Jms  AU.  \  ^^.^  Acfred  ,  lequel  clloic  peut- 

tm  mrt  dt  difrnité  y  (S^  efl  peu^  eftre  Ton  frère ,  ou  ion  fils. 
Umefiu  que'£.x3Vv.îLji  qualifie  Vu     Quoy  qu'ilenfoit,  je  trouveencc 
comte ,       efl  fmfcrit  a  U  charte  de  ^  ^^^^  de 

iafoud^ion  de  Clmsf  de  lam  i^iii.  ç^^^  pi^rcnt  lez  Saumur  ,  lequel  awwm» 

dndtt  Cbufies  qm  rsvtent  à  Fe»  pourroit  bien  élire  le  mefine  que 

Ticccc:^,  qm  paran^anture  efiott  t'Eve&ttCdcPdâiè»;  flcft fiucSo- 


krsfÇtseme  iJ^veria»  dn<fivmdn  jf/ogi^  maaôoa  de  Iny  dans  une 


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i«    H  I  s  T  O  1  H  45  Ô  ï  -X'AVIir  A  I1B  O  N 

aiàrte  de  Chartes  k  Chiure  doon^  t^Oftit  <9amm'MiSf^d'4f 

àxt    jcd  de  Tabbaye  de  iàîht  <5on-  *fimt  nà  m^rium. 

Aon  tn  Betr)  ,  dont  ce  Prince  luv  fit  ■//  gàrtU  fiivmcomft    Ry/  Kâuml 

épti  en  la  x  x\\.  âhheV  de  £>â règne.  uftkpénilHhm^  c  c^^^   v  i.; «fi^ 

1^  «ft  dît  dam  «ect6  «Ktftt  mmf^-^Md  en  fa  oCmmA. 

ITlby^hetfrkiMiléâand*  1è  lieu  dè  ,  «^«  i/  fft  Appelle  frert  du  Comm 

ffirS  <rt5hdort,  ^qtfl  eft  aajourd'huy  CutlUum  J.pAfie  /f»ilu.voit  eipoufe 

vài  prtoré ,  pour  s'y  retirer  aVcc  fe$  AdaifUf/àfimr,)    humpsy  am<vtmt 

ï  ^M£t  U  là  ^feciicioÀ  <ié4'  Ntifi  «îto^^^î  heredffaim  rff  WBWyj , 

rtahds.  Ils  ncH  dertcurcrcnr  p<nir-  /w»  jW.  BeJ^  l'a  nMmlu  rapporter  en 

tàKt'pài  là.  n?  ftircnt  obligez  de  le  f*  t^i*  JWmA^^w  dfs^Comfty  dt 

àfai^her  ett  Auvergne,  oû  il  de-  «lÈ(»*r.  //  ;W»  ^^  tfmpe.éf 

fmmif.^.  meiin  longtemps,  ainfi  cjue  je  lay  C»W  rf'..4«*»j«r  ,  y  ijim  titre  de 

'***         ttodVé  dans  une  auti«  charte  con.  i  *»  v  i.  de  ch.Hes  U  Simple ,  qui  re. 

':  ;    ■  tenant  la  fondation  ou  le  refta-  */"4aDCCCCXxviii,oi 

blifTcmcnt  de  l'abbaye  en  l'année  AcfrEd  H.  >«•  fiU  efi  quAtifié 

DccccLViii.par  leCbmteThi-  Cème  ^  Dtk  ttA^nit^  -    ^  ^ 

baud.  Cequieftbienplus «flûré  que  SàU^ftbe  A  ctfte  ori^im  fgit 

; .  -   Il  itlation  qu'on  fait  de  la  tranfla^  9*^  «"^  ^'^'«^^  A  c  r  R  e  d  1.  ejioit, 

tion  des  reliques  de  ce  ftint  à  Tour-  ^              °         *     f""^  » 

nus ,  &  delà  a  faint  Florent ,  de  k-  *^  *****  ^  *^  ^KirêBnm  ^ 

irtëâcfflBèpâtfoirtticnéaïtf  rhi^  ^fyue  p-^^ifred  O  mte  de  Bomigesfom 

4fcï'aiibaye  de  Tournus  cfcritc  avec  ''''^^  #  ^'W^ 

beaucoup  dv  fï^in  par  le  R.  P.  Chif-  ^  dm  d4  U  M.Mjm  di  CharU^ 

flct  ;  citant  dailleurs  certain  que  fH*gne ,  de U^IU /imd^ndmwo$ 

cette  abbaye  n'eftoit  pas  encore  ton-  R^y^  wwjwwtrfrtf  m^/m*  ugfiéei 

ikfe  danslctcmps  que  les  Moina  dë  f^"        ^  ' 

S.  Fbttfttforenc  obligez  de  rc&girf  des  FrM<^tt  ,  ^  item  apprend  uujj, 

fe  tefiqucs  en  des  lieux  clloigner.  7*'  "      '«^"^  J"^'  ^  frejtnt 

Le  R»y  Eudes  donna  en£itc  à  en  quel  térhpsj^  C9,^  k  Cmti 

Ecfiid  Evefqàë  ae  Fbfâiefs  l'abc  dMvtfgné^  font  de  UM^fon  de 

haVeile  faint Hilaire de  Pôiditrseti  f9^iM^'^^'rp.^^-'"'>r^'i'Guil. 

cortmcndc ,  à  k  charge  de  retourner  ^-         ^            ef  D«c  de 

en  re^lc  npres decez,  lequel  cft  ^'^f^^  ^'^^^^^^V'*'* 

marque  en  1  année  DccCC  dans  k  -T^  '^S*;  '? 

ChfiiqiifcdèTMaateMk-  ^S^f'\^fi^li  i  W  ^^^y^^f  P^'^t 

■sfW"/  *  A€pftA4,  éU  tt^m  lMm0  tmfkméei  en  U  perj(otnte  de  mjtre  Comte 

iè  %mms  fSr     Cnrcaffonne  A^hi  h  Vm  fit/m  4b  ^/m  mritfte 

&  iU fifillÊm  Ai^^i*  ^  '  ^fèc  Addhis  leurfeeur ,  lequel  fis 

'Ùltuiwài-m  Coittle  d'Aû-  *î^^  ^/^•'^       ^  G*tllmwe  IL 

qui  aura  ion  chapirre.         ■  '         "  l^^*'  /ilirtl»  0««f  A 

\cFREO  atomtedAuverç^j  S^l^t^^^^ 

looclM|ikre. 


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D'  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  I  V.  L  19 

wtefcritPtns  preuve  fg  fins  Attthotité^  Bernard  Comte  d'Au- 
les  um  que  le  Comté  d  Auvergne  fut  ver  G  N  E  aucteur  de  la  branche  de 
hâiUé  em  apanage  k  m»  pui/né  d»  U  ï.K  Toiik,  lequel  aura  aulfi  fim 
Mdfm  dt  Gufftmu ,  qn  ih  m  nomment  chapitre  âpres  lès  fietes. 

point ,  les  autres  que  GuilLiume  I X. 

Duc  de  Guyenne  le  bailla  en  d')t  à  fa  fàeur ,  quils  ne  nomment  non  plut ,  ny 
ie  Seiffumr  qui  reSponfk ,  njf  de  quelle  mai/on  il  efioit ,  oins  feulement  que  ce 
fit  le  Cemtr  etAmvefjpu  k  ^  k  Ra^  Lattis  ie  Gros  yfo  In  pterre.  Ce  fM  «  « 
nuam  veritMe  fimUment.  Car  nu  eoMnûre  il  fe  vérifie  par  des  preuves  ait' 

thertiiques  irréprochables  rapportées  au  premiir  litre  de  cefle  hiftoire  que 
les  premiers  Comtes  héréditaires  d' Auvergne  fôntiJfM  de  U  Mufon  de  PotHiers 
^  qu'ils  en  tirens  leur  origine  ^  etetmSiony  &  que  cefle  première  fémiUt 
efiant  finie  en  fille ,  ce  Comté  n  pafié  en  une  attire  au^  illuftN,  ^  s'efi  cem- 
tinuée  de  mufle  en  nufle  pa.r  fucce(ft;m  héréditaire  depuis  l'an  Dccccxxvii. 
que  mourut  le  Comte  Guillaume  dernier  Comte  d^ Auvergne  &  Duc  de  Guyenne 
de  la  Maifin  de  FmHiers  ju fanes  en  tan  mccccxxiv.  quecefie  féconde 
famille,  fkùt  éftreAtf'en  ente  fille,  qui  le  porueMtmefrotfi^mfimiUe  ,  nm/l 
qu'il  fe  verm  perU fuite  de  cefle  hiftoire.  Et  Guillaume  IX.  Duc  de  Guyenne 
n'a  point  eflé  Comte  d'Auvergne ,  ^  eut  une  fceur  unique  Agnes  de  Foie, 
tiers  y  qui  fut  mariée  â  Pierre  Roy  d'Arragon  de  Navarre.  Et  le  Comte 
£Am>eTgne  à  qui  le  Roy  Louis  b  Gros  fit  la  guerre  tâk  Mcxxi  z.  efloèt 
Guillaume  V.  du  nom  Comte  iAmverffU,  kqfàçi  Comté  efioit  efcheu  par  U 
fucccffion  héréditaire  de  dix  Comtes  qtù  iên/o'ient  pojfedé  avant  luy  ijfus  dttdii 
Comte  A  c  f  B.  £  D  chef  de  cefle  Jicmlt  finùlle  ,  lequel  latjfa  trois  fils, 

Enfàosif  Aç&ed  L  du  nom  Comiied'Anvcrgnc  &  bac  de  Gayenne 
!  .  Scd'ADALViS  de  Poiaiers. 

A C  I  R  £  D  II,  du  nom  Comte  d'Auvergne  (g  Duc  de  Guyenne,  qui 
fUit. 

GcriLi  AU  MB  IL  im  nmOemtt  iàimnffÊifi  DmcekOigfeime ,  fà 
gura  fon  chapitre. 

B  ERM  ARD  d' Au  V  £R  G  N  E ,  qui  a  donné  Origine  à  fillufire  Mai/on 
de  LA  Toux,  v'AvvzJiGVEf  U  poflerité  dttfueljeréideéûiàeaulkte 
fiâtri^Ht  it  «ene  i^ién. 


Tome  /,  Ç  ij 


r 


10      HISTOIRE  DE  XA  MAI  SO  N 


CHiUsume  IL  Comte  (T^uver^e  &  Duc  d'udqui faine, 
'^  v'       C  H  A  P  I  T  RwE  V. 


rÎM«  dm  r. 
tM*f.fn. 


14.17. 


Mi/t.  dé  N.  D 


tnmvu  f.  11. 
Cbraii.  Maf- 


tnêotti  aa 


■1. 


E  R.  P.  Labbe  Jcfuite  n'eft  pas  le  premier  qui 
afèirtarquc  qu'il  fkUoicdiitinguerceComK 
de  Guillaume  I.  fumotomé  le  PSmx  iofl 
oncle.  M.  Juftcl  les  avoit  diftingucz  avant 
luy ,  quoyqu'ii  eut  erré  en  ce  qu'il  fàifoic 
^tctâet  ÊS6^'^h  ï  GmUaume  le  Pieux, 
&  Gutllmtrië'lL  à  AdM.  Gehiy  cy,  qui 
fucccda  tmmediarement  au  premier ,  cOt 
j  ppcnc'  {on  neveu  &:  Guillaume  le  jeune  en 

i)lulicurs  ciiartcs  de  l'Eglilc  de  Brioude  6c 
le  l'abbaye  de  Clugny,  qui  (êront  rappor- 
tées encre  les  preuves ,  &  encore  dans  une  charte  du  Roy  Raoul  que  le 
R.  P.  Odo  de  Giflcy  a  donnée  au  public.  Il  le  trouve  foufcrit  au  titre  de 
la  fondation  de  l'abbaye  de  Clugny  ,  où  il  eft  appelle  neveu  du  fondateur. 

Incontinent  après  la  mort  de  Ion  oncle  il  (c  rendit  maiifare  de  U  ville 
de  Bouges  capitale  de  1  Aquitaine.  Mais  il  la  perdit au^d'abard,  en  «tyant 
efté  chaflé  par  les  habitans.  U  la  recouvra  pourtant  pen  de  temps  après , 
Comme  on  le  peut  ayfement  rcccuillir  de  la  Chonique  de  Frodoard ,  ou 
il  e(l  dit  que  le  Roy  Raoul  la  luy  avoic  ollée  avec  le  iecours  de  Roberc 
Dnc  de  France.  Ce  qui  arriva  auparavant  Tan  Dccccxxii.  que  ro. 
bcn  &  fie  Goaranner  Rov  de  France  contre  le  Roy  Charles  le  Simple. 

En  ce  mefine  temps  les  Normands  ,  qui  ravageoient  le  royaume, 
s'eftanr  jetiez  en  l'année  DCCccxxiii.  dans  l'Aquitaine  &  dans 
l'Auvergne ,  où  ils  commettoicnt  de  grandes  cruaucez ,  Guillaume  Duc 
d'Aquitaine  &  le  Cpmce  Raymond  les  rarenc  attaquer ,  &  encuerent  douze 
mille.  Frodoard  ne  dit  pas  quieftoit  ce  Comte  RÎiymond.  Mais  je  fiiisde 
l'avis  de  M.  Catel ,  qui  fait  voir  que  c'cft  Raymond  II.  Comre  de  Touloufè. 

Cependant  les  broiiilleries  durant  tousjours  dans  le  royaume  ,  &  l'cxcez 
des  brouillons  eftant  venu  à  un  tel  point  que  de  fubftituer  Raoul  Roy  de 
Bourgogne  en  la  place  de  Robert  imirpaieiir  du  royaume  tué  de  la  propre 


* 


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:  D*  A  TT  y  s  R  G  N  E.   t  i  v.  L  %t 

main  du  Roy  Charlea  fe  Simple  »  contre  fe^Iâ  s'eflioit  edevc ,  en  uoè 
bataille  donnée  le  xv.  JuiUct  DccccxxiiL  Raoul  clknt  iofanDé  que 

Guillaume  Prince  d'Aquitaine,  comme  Frodcardlc  nomme ,  c'cfl:  à  dirè  fioJmiAm. 
Duc  d  Aquitaine  ^  ne  vouloit  pas  k  mxmnoiftrc  pour  K.oy ,  il  ie  délibéra 
de  Vy  conciaindre  par  la  force  des  armes. 

Il  partit  donc  avec  (on  armée  pour  aller  le  trouver  en  Auvergne.  Ce  qiie 
le  Duc  nyant  appris  ,  il  fut  au  Jevant  deluy  vers  la  rivicrc  tle  Loire,  6c  par 
le  moyen  de  leurs  amis  communs  s'cftanc  rendus  dans  l'Auilunoi'^ ,  !c  Rov 
eftanc  d'un  collé  de  la  rivière ,  6c  le  Comce  de  l'autre  ,  ils  s'accûmnujdi.i  c  iit, 
quoy  qu'avec  peine, comtneonlepeucrecueilltrdeFrodoard,  qui  marque 
que  ceoe  négociation  dura  roue  un  jour.  Enfin  le  Duc  pailâla  nuitfui  vante 
de  l'autre  coflc  de  la  rivière  vers  le  Roy  ,  qui  le  receur  avec  un  bai!cr  ,  & 
il  fe  retira  avec  les  bonnes  grâces  du  Roy.  11  retourna  le  lendemain  vers 
luy ,  &  le  Roy  luy  rendit  le  Berry  &  la  ville  de  Bourges ,  qu'il  luy  avoir  u.scjijt  xih 
oftée  quelque  temps  auparavant  avecle  (ëcours  du  Duc  Robert  non  encore 
Roy.  fl  y  a  bien  apparence  que  ce  fut  un  des  principaux  articles  da 
traite'. 

Mais  cet  accommodement  ne  fiit  pas  de  bien  longue  durée.  Je  ne  fçay 
pas  quel  niel«uitentenient  eut  le  Duc.  Je  i$ay  feulement  que  Frodoard  rndMij.u, 
nous'liipprend  que  luy  &  (on  fi-erefê  déclarèrent  contre  le  Roy  Raoul  en 
l'année  Dcrrcxxvi.  &quc  le  Roy  mena  une  armée  fur  la  rivière  di-  Loire, 

2u'en  pallant  il  icceut  des  ollagcs  de  la  ville  de  Nevers ,  laquelle  elloic 
éfenduc  par  un  frère  du  Duc,  &  qu'il  pourfuivit  fi  vivement  le  Duc  qu'il 
l'obligea  de  prendre  la  fuite  pour  fè  iàuver.  L'Hiftorien  n'en  dit  pas  davan* 
tage  yû  ce  n'eft  que  le  Roy  fût  obligé  de  s'en  retourner  prompteoient  Ou 
l'avis  qui  luy  fut  oonné  que  les  Hongrois  avoientpafle  le  Rhin  pour  entrer 
dans  le  royaume. 

Le  Duc  Guillaome  IL  mourut  le  XVL  Décembre  de  l'annéeDCcccxxvn. 
iêlon  le  tefinoignage  de  Frodoard.  Mais  dans  la  Chronique  de  Maflày  FiodMil.M. 

imprimée  par  le  R.  P.  Labbcileftmarque'  qu'il  mourud'année  précédente. 

Il  eft  dit  dans  r^ncien  Obiruaire  de  Brioude  que  Bernard  Comce  ôc  Acfred.'wawwf»»» 

Duc  d  Aquicouie  les  frères  fondèrent  en  cette  Egliie  un  obit  gênerai  pour 

kreposde&name: 

Il  ne  paroit  pas  quil  ait  efté  fnarié  ny  qu'il  ait  eu  des  enâfls.  Et  la  preuve 
qu'il  n'en  a  pas  eu  re(ûlte ,  comme  je  le  penfè ,  de  ce  que  fnn  frcrc  A  cfred 
luy  (ùcceda  en  les  Eftats.  Ce  qu'il  n'auroit  pas  fait ,  fi  Guillaume  cultlaifle 
des  enfans.  Et  cependant  M.  JuAelne  fkic  pas  de  difficulté  que  Raymond  II. 
du  nom,  qu'il  appelle  Comte  d'Auveiniè  &  0ac  de  Gnyciuie,  ne  fut 
fimfils,  quoyquil  dcmeared'accocdqttil  n'y  a  point  de  titre <pit  le  dilê 
cxprcflcment.  Nous  avons  le  reftament  de  ce  Raymond,  autrement  Mibai.lk.n. 
appellé  Pons ,  dans  lequel  il  appelle  ce  Guillaume  fimcoufin:  iZ^^i  aJodts 
^uos  Acquifivi  di  OiÊiBmmt  Comte  em/taguitieo  meo ,  ttrtUfânftmmutl 
/ivAi  MtmRuttmufis.  H  eft  vray  que  ce  Raymond  eft  appelle  Prmc^ r>Mmf.tf. 
^Iqu'unorttm  dans  l'iclc  de  la  fondation  du  Prioré  de  Chanteujre  en  l-i  prani  in». 
Auvergne  &  dans  Luuprand.  Maifceî:i  ne  vout  pis  dtrc  qu'il  efloir  Crnir? ' 
Duc  d'Auvergne ,  mais  leulemenc  qu  iiavoïc  des  biens  coniiderabies  dons 

C  ttj .  . 


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»    HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

■^J^^' l'Aquitaine,  où  il  eftoic  Comte  de  Quercy  fimicroplie  de  l'Auvergne , 
U.9J»       ainu  que  M.  Caccl  l'a  rres  bien  obfcrvc.  A  quoy  nous  ajouterons  qu'en 
l'année  dccccxxiii.  il  fe  trouva  en  une  rencontre  contre  les  Normands 
avec  cduy  qui  eûoic  inconceftablemeni  pourlors  Comte  d'Auvergne. 


jiçfired  //.  Comte  i  jmier^t  &  Due  djquitéme, 

CHAPITRE  VI. 

E  Prince  (ùcceda  à  fon  frère  Guillaume 
en  l  annde  dccccxxvii.  y  ayant  un  titre 
de  cetce  année  là  dans  le«pel  il  prend  la 
qualité  de  Comte  d'Auvergne  &  d'Abbé  de 
Brioude ,  comme  fôn  oncle  Guillaume  le 
Pieux  &  fon  frère  Guillaume  l'avoienr  auflî 
clic.  Ce  qui  fait  vou:  clairement  que  le  don, 
ouc  le  Roy  CliarksleSim(de&delaComnf 
^  d'Auvergne  à  Ebles  Comte  de  PoidHers 
i;-  n'eut  pas  d'cfTedl  pendant  la  vie  d'Acfrcd, 
.,  ^yjk,  qu  ainfiM.  Belly  n'a  pas  peu  dire  affir- 
■univanem  qu'il  joignit  les  ComcexfTAovergne ,  de  Vduy ,  &  de  Limoges 
StlaOMntédePoHÎnss.  Koosoaitexompliuampkmcmceaemadereaa 
clùpiaelùivanc. 

Il  (èmble  que  pendant  la  vie  de  Guillaume  II.  Acfrcd  eftoit  qualifié 
Marquis  de  Nevers ,  ou  au  mouis  qu'il  y  avoir  des  prétentions ,  fans  doute 
\  cauK  de  (on  erand  pere.  Car  on  vokdans  la  Chronique  de  Frodoard  que 
le  frère  de  Guiflaame  Duc  d'Aquitaine  défendit  en  l'année  dcccczzvx. 
la  ville  de  Nevers  contre  le  Roy  Raoul ,  prccilement  dans  le  meime  temps 
que  Guillaume  (e  declaracontre  le  melmeRoy.  Ce  qu'il lemble  qu'il  faut 
pluftofl  entendre  d'Acfred  que  de  Bernard  fbnfrere.  "routesFois  on  ne  peut 
rienaflbrer. 

L'aimée  (ùivanteAcfredfimda  on  pour  mieux  dire  augmenta  la  fondation 
/     du  priore'  de  Saucillanges  pour  le  repos  de  l'ame  de  (on  pere  Acfred  &  de 
ià  mere  Adclinde ,  de  les  oncles  Guillaume  le  Pieux  &  Guerin  Comtes 
if Auvergne,  de  Bemardfc  Gmllaiimc  ics  fitres,  &  de  mu  iès  parens.& 
amys. 


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X 


^D'AUVERGNE.  Liv.  I.  25 

:  Il  ftfe  ^k»Jt  p«is  paflèr  ioi\s  fihnte^&c  dans  k  rcvoltc  prclqiic  gcntt^le  du 
ivMi^Utttè  <;oï«+fc  ie  Koy  Charles  le  Sï(ttpleatt-iv<^»  en  l'anntx"  DCCCtXXÏii. 
Acfred  n«l>an<k>mia  vus  le  party  de  ce  Ptmce  infortuné,  comme  iious 

^Mtri&ilAe  ^jrhdie.  Et  .deftftdtt-vîetteïAifon  quedatis  l«5àâti«|iii 

iibdk  rtAtàt  'Kiy  il  â  '^uiuîttâttjuerlk  fidefitt^  5c  ion  tcle  d'une  maràcrc 
HtftAe  *  ^toe  d'un  erand  coeur  &  <hto  hoftJicftc  homme.  DMHrn  fidei 


V.  :  ^      ,  CHà  P  ï        E  Vil. 

O  Us  avons  desja  reitiuijté  an  chapktt 

précèdent  qu'après  qae  Guillaume  lî. 
Oomce  d'Auvergne  fut  mort  en  l'année 

AsœsA  U  Comt^  d'Auvergne  à  Ebles 
Comte  de  PoidHers  au  préjudice  d'Ac- 
frei  II.  frère  de  Guillaume.  En  quoy  il 
*  fie,  ce  me  ièmble ,  une  grande  fàuce,  de 
de{p««ofHer£fiu:flemeiitcaî  gland  Se^;&^ 
^  «'cAohâèdare  (i  gettereulèmefiC&lî 
Ouvertement  en  (à  fàveur  dans  le  temps  1 
que  prcfque  tout  le  royaume  l'avoic  abandonné.  Ainfi  il  y  a  lieu  de  croire  ■ 
qu  il  s'en  repentie  &  qu'il  révoqua  le  don  qu'il  avoic  fait  à  Ebles.  Car 
Ac£red  &  mainrinr  dans  la  polIe{fion  de  la  Comté  d'Auvergne  &  de  la 
Duché  d'Aquitaine  juiques  a  ion  decez ,  &  (ôn  frère  Bernard,  dont  nous 
allons  parler ,  (c  maintint  auffi  après  luy  dans  la  pofTèfîîon  de  cette  Comté. 

U  eft  vray  neantmoms  que  le  Roy  Louis  d'Outremer  donna  au  com-  Adcawt.ç», 
menceiBcntde  ion  règne  les  Coiiicezd'Auvergne,du  Vcllay,  &  de  Limoges     ^  **** 
à  Guillaume  Teflre-d'ellottpe  Comte  de  Poidbiers  fils  d'tbles.  Il  y  a  preuve  l  1=  v,  ae  t% 
qu'il  jouit  des  l'an  d  c  C  c  c  x  z  xv.li  i.  de  la  Comté  du  Vellay.  11  n'en  h^t^' 


Diyilizea  by  CjOOglc 


44      HISTOIRE   DE   LA  MAISON 

fut  pas  de  niclmc  de  la  Comté  d'Auvergne,  la  noblefle  d'Auvergne 
n'ayant  pa^  voulu  le  rcconnoUfa-e  ,  fàos  douce  parce  «[u'elle  avoii;  de  la  peu}^ 

^lçj]fepcoanureiic  aptc^|9«aondaO)mte  Bernard,  oomiaeie  le  crois, 

La  preuve  de  ce  fait  cft  dans  un  titre  de  Clugny  de  l'an  dcccclii.  dans 
^lequel  il  cil  marqué  qu'il  fut  fait  au  mois  de  Jvàn.  en  l'annce  que  nous 
■^fpiom  4ile  marquer ,  lorfque  les  Seigneurs  d'Auv«CjDiie  s^ccommoderei^ 
^vcG  le  Comte  GuiHanme  &  luy  Hrent  (èniieiu;4epidit^  ^  dit  ilto  fManli» 
Seaious  Ar'vemi  cum  Comité  fuprÀ  nomitnuo  eowvenerunt  eiqtte  Je  commeiuLu 
mjhincmr,,  qjentnt.  Car  tout  le  monde  Içaic  qu'en  ce  temps  lày?  a»«w^»t/4f/ {îgnrfioic 
«»."'      ce  que  nous  dînons  aujourd  huy  £iiire  foy  &  hommage  ou  ferment  de 

Le  Coince  Bernard  fût  conjoint  par  mariage  avec  une  Dame  appelice 
Blitfèndc  dans  plufîeurs  chartes  &  dans  l'ancien  Obit\iaire  de  l'Eglife  de 
Brioude,  laquelle  cftoit  parente  de  Jofeph  Prevofl;  de  cette  Eglifè  ,  comme 
il  le  dit  luy  mcirnc  dans  un  titre  de  l'an  dccccxxxviii. 

EnfsMs  de  'Btruéri  L  Comte  £Awoergu  tst  de  BUffiiedt 

Jk  femme, 

BErnakd  D*AuvBit.GNB  IL  <lu  nom,  qui  aura,  fin  diapicrfc 
AsTORGOoEusTORGB  d'Auvbrghb  bifàycul  de  Goy  L 

Comte  d'Auvergne,  comme  nous  le  fàirons  voir  incontinent. 

Guillaume  d'Auvbrgns.  L'ancien  Obituaire  de  l'Eglife  de 
Brkxide  qui  nous  vpçtttA  que  Bernard-Comte  -d'Auvergne ,  qui  eft  le 
j»remier  de  ce  nom  parmy  les  defcendans  d'Acfred  &  d'Adclinde ,  efinic 
pere  de  Bernard  IL  &:  d'Aflorg  ne  fait  point  mention  de  ce  Guillaume. 

MMMf.»(.  Mais  il  ne  l'exclut  pas  auffi  du  nombre  de  les  enfans.  Il  eft  parlé  de  luy 
dans  un  titre  de  Brioude  du  règne  de  Louis  d'Outremer  contenant  une 
donadon  £ute  par  Aftoi^  Vkomted'Auvcfgne  à  l'EgUfc  de.  Brioude  avec 
le  cooiènieinent  de  fôn  &ere  Guillaume.  Il  efl  yray  nçanonoiii»  qtt'Aftotg 
n'y  efl  pas  appelle'  fîls  de  Bernard  ny  "Vicomte.  Mais  on  peut  ayïèmcnt 
recoimoiih-e  que  c'efl  du  Vicomte  fils  du  Comte  Bernard  <^')|  y  efl 
parlé,  non  feulement  à  caufè  que  le  temps  s'y  acctwde  ,  mais^encofe 
VH»,m,M  parcec^ue  dans  les  fiagmens  des  «aUes  du  Cartulaire  de  BriCMide  il  eft 

■Jjg^^  appelle  Wicomtc  ^Ofietgms  Vicecoms^  Et  c'efl  (ans  doute  fur  l'audlorité 
de  ces  fragmens  que  M.  Du  Bouchet ,  qui  les  a  eus  long  temps  en  fon 
pouvoir,  s'efl:  fondé  pour  luy  donner  la  qualité  de  Vicomte.  Car  il  n'en 
xappone  paslà  pctuve. 


Benurd 


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D'  A  U  V  E  R  G  N  E.    L  I  v.  I. 


Bernard  £  Auvergne  IL  du  nom^ 

CHAPITRE     VI  IL 

ERNARD  I.  du  nom  Comte  d'Au» 
vergnc  fils  d'Acfred  I.  &  d'Adelindc  fuc 
pere ,  comme  je  l'ay  dcsja  die ,  de  Bernard 
d'Auvergne  qui  fait  le  fujcd  de  ce  chapitre. 
La  preuve  qu'il  eftoit  fon  fils  rcfultc  de 
plufieurs  chartes  de  Brioude  &  de  Sau- 
cillanges  qui  feront  rapporte'es  parmy  les 
preuves  ,  dans  lefquelles  il  cft  appelle  fils  ^i^ 
du  Comte  Bernard  &  de  Blitfènde ,  pere  de  '* 
Geraud  fumommc  de  la  Tour ,  &  ayeul  de 
Bernard  Seigneur  de  la  Tour  III.  de  ce  nom. 
Encore  qu'il  (bit  certain  que  Geraud  fon  fils  eft  celuy  qui  a  poné  le 
îiom  de  la  Tour  en  la  maifon  d'Auvergne,  il  y  a  neantmoins une  charte  prtaviif.  i/. 
<le  l'année  dixieGne  du  règne  de  Raoul  Roy  de  Bourgogne  dans  laquelle 
ce  Seigneur  eft  appelle  Bernard  de  la  Tour.  Ce  qui  eft  fans  doute  provenu 
de  ce  que  ce  (ùrnom  eftant  desja  bien  eftabli  dans  la  famille  lorfque  cet 
(kùe  a  cfté  paflc ,  y  ayant  environ  foixante  dix  ans  qu'il  y  eftoit  ufité , 
celuy  qui  l'a  drefle  a  creu  que  le  pere  de  Geraud  s  appelloit  aufli  de  la 
Tour ,  j)arce  qu'il  voyoit  que  Ces  defccndans  portoicnt  ce  liarnom. 

Ce  fut  par  ce  Bernard  que  commença  l'interruption  de  la  fucceflîon  en 
la  Comté  d'Auvergne,  laquelle  fût  ufiirpée  furluy  par  Guillaume  III. 
fiimommé  Tefte-d  cftoupe  Duc  de  Guyenne ,  qui  s'en  rendit  le  maiftrc 
par  la  faveur  du  Roy  Loiiis  d'Outremer.  Mais  enfin  elle  revint  dans  la 
mailon  d'Auvergne  environ  quarante  ans  après  qu'elle  en  fut  fortie , 
comme  nous  l'avons  dit  au  commencement  de  cet  ouvrage  ,  &  comme 
nous  l'expliquerons  plus  particulièrement  au  chapitre  fiiivant.  Bernard  1 1. 
fût  marie  avec  une  Dame  appellée  Berthelde ,  de  laquelle  il  eut  deuX 
enfans ,  Geraud  &  Efticnne.  Nous  fairons  voir  la  fuite  de  fcs  defcendans 
de  mafle  en  malle  fans  interruption  dans  la  dernière  partie  de  cette  hiftoirc. 

Enfans  de  Bernard  d'Awvergne  II.  du  nom  &  de  BerihelJe 

fa  femme. 

Eraod  d'Auvergne  furnommé  de  la  Tour,  dont  il 
"]f  fera  parlé  au  commencement  du  quatriefme  livre. 
EsTiENNE  d'A  u  V  e  r  g  n  e  ,  Icqucl  Geraud  appelle  fon  frère  dans  tr.uw  f. 
une  charte  de  l'Eglilè  de  Brioude. 


Tome  I. 


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%6 


HISTOIRE  DE  LA  MAISON 


Cuj  L&  CmUéUtm  IV.  Coûtes. 
CWAPITRE 


A  Comté  d'Auvergne  ayant  paûc  environ 
\  Tan  Dcc  cci««nrk  ni8iIiMidcsConicet 
t  <le  Poiâiers,  elle  revinc  eik  celle  «fe 
anciens  maidres  environ  qiurante  ans 
après ,  c'cft  à  dire ,  après  la  mort  de  Guil- 
laume III.  Comte  de  Poiâou  &  Duc  de 
Guvenne ,  qui  fè  maintinc  en  la  ppflèiCoii 
de  la  Comte  d'Auvergne ,  dans  laquelle 
Ion  ^ere  avoit  eu  bien  de  la  peine  à  s'efta- 
blif  a  caufc  des  oppofiuons  que  li^  i^iloit 
k  noUdlè  <f Auvergne.  La  CoauécTAii^ 
vergne  revint  donc  enlamaiiôn  de  fts  anciens  Prmces  après  kdecez  de 
Guillaume  III.  Comte  de  Poi(!!l:icrs  mort  en  l'année  DCCCCXCtIL 
en  l'abbaye  de  fainc  Maixent  en  Poi<5tou ,  où  il  s'eftoit  rendu  religieux. 
Car  fbn  fils  Guillaume  I V.  (umomme  Fierabras ,  quoyqu'il  eul^  iuccedé 
aux  autres  EDats  deiônpere,  neluyfiicMdaneantmoinspasenkCotmé 
d'Auvergne ,  comme  on  k  peut  voir  dans  l'Hiftoire  des  Comtes  de 
Poi€tou  &  Ducs  de  Guyenne  de  M.  Befly.  Elle  revint  donc  en  la  maifon 
d'Auvergne  en  la  peribnne  de  Guy  Vicomte  defccndu  en  ligne  directe  & 
mafculine  du  Comte  Acfrcd  I.  &d'Adelinde  ,  comme  je  vais  le  faire  voir. 

Bernard  I.  Comte  d'Auvergne  fib  d'Acfiéd  &  d'Addtnde  fût  pere, 
comme  je  l'ay  desja  dit,  d'un  autre  Bernard  &  d'Aftorg,  lequel  com. 
mença  la  branche  des  Vicomtes  d'Auvergne  defquelsGuy  Vicomte,  qut 
flit  le  premier  de  ce  liom  Comte  d'Auvergne,  elloitiilli. 

On  ne  fçait  pas  predfônent  le  temps  auquel  cet  Aflorg  peut  eftre 
t,if.  decedé,  la  charte  de  Brioude  qui  fait  mention  de  luy  &  de  fà  femme 
A(èndane  eftant  du  Vicomte  Robert  fon  fils,  &  non  de  luy,  &  n'eftant 
pas  d'ailleurs  datée.  Mais  clic  doit  cftre  d'environ  l'an  Dccccxxx. 
puiiau  clic  cit  du  temps  du  Vicomte  Robert.  Ce  qui  convient  encore 
mes  Dien  avec  deux  autres  chartes  de  k  mefme  Eglifc  de  Brioude  des 


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D'  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  I  V.  L  '  17 

ann^s  Dccccxxviii.  &:  occccxxxvii.  (jui  prouvent  que 
Bernard  pcrc  d'Aftorg  vivoic  encore  en  Ce  temps  là.  -  ." 

Aftoig  Su  marié  avec  une  Dame  appelléc  AKiidatte»<keiaqaclicii«ilfc 
Robext  L  Vicomte ,  Euftorgc  ,  Mac&oy ,  Se  Guy«  Hoberc  L  eue  deux 
femmes.  La  première  fut  Adalgordc ,  oue  je  fbupçonne  avoir  elfe'  (œur 
de  iâinc  OdUon  Abbe  de  Clugny  ^  lequel  eftoit  Auvergnat  &  avoir  une 
fixttrdece  nom.  Il  en  fakiuy  ihefine  mention  dans  le  titre  de  la  Fondacion 
du  prioré  de  h  Voow  ca  Auvergne  iaiFàmiée^  mxx v.  oiî  dâqu'il  l'i 
f^c  par  l'avis ,  encr'aurres yjfôromm  nofiratum  Blt/moiU mtmnài&t  J^^uijpt 
^  Âldegardis  /ècundàm  ftculum  nobilifftm*  femin^e. 

Le  leâeur  me  permettra  bien  de  faire  icy  une  petite  digrelHon  en  faveur 
de  la  genealoeie  de  fimt  Odilon ,  qui  n'a  pas  eAé  enoorriflèz  iMed 
expliquée.  Jomld  Moine  de  Clugny ,  contemporain  &.difciple  de  ce  fàint» 
nous  apprend  dans  (a  vie  que  (on  pcre  Beraud  (ùrnommc  le  Grand  cflnit  • 
d'une  noblefle  dilbnguce  entre  les  Seigneurs  d'Auvergne ,  intcr  praceres 
jirvenurmm  mobiliffinms,  <vir  in  amis  ftrenmu ,  fojft^anibus  déviais  Ueu- 
pletifftmmî.  Or  eflant  certain  que  le  pere  dé  Benuid  s'appelloic  Iticr  êe 
<piii  &  trouve  plufîeurs  enÊuu  de  ce  nom  dans  là  généalogie  des  anciens 
Seigneurs  de  Mercueur ,  on  pourroit  conje<Shirér  qu'il  dcicendoit  de  la 
racedltier  el^bli  Comte  d'Auvergne  en  l'année  oCGLXXVlii..parle- 
Roy  Charlemagne.  Cette  conjedureeft  (Dodéefiirfclkm  dltiet'aï&âé  ' 
dans  la  maiibn  des  anciens  Seigneurs  de  Mercueur  9c  £ur'  leur  haute 
noblefle  &  les  grands  biens  qu'ils  avoient  en  Auvergne.  Car  outre  le  •  • 
pere  de  Beraud ,  je  trouve  que  iàint  OdiIon  avoit  un  frère  appelle  Iticr. 
Guillaume  i&cre  de  fàint  Odilon  avoit  aufli  un  fils  appellé  Itif  r«  Si  nous. 
Avions  tous  les  dim  de  cène  aadenBe  maifi»,  fions  y  no^^  . 
dôme  beancqup  Vautres  exemj^  jfout  fbctifîer  cette  conjedhire.  On 
pourroit  ncantmoins  la  fortifier  encore  par  l'affediration  des  noms  dans 
les  familles  iliuilres,  félon  la  remarque  de  M.  du  Cheine.  Car  no\i&s^.i, 
trouvons  qu'Icier ,  perfônnage  fixt  COQim  &  puiiSutt  à  U  Coor  de  Cliar..  *^ 
lemagne,  le  mefme  apparament  qui  fiiceflabli  |>ar  luy  Comte  d'Auvergne, 
&  qui  fiit  auffi  fùivant  l'ufàgc  de  ces  temps  la  Abbe'  de  ùàta  Martin  de 
Tours  ,  eut  pour  (ùcccflcur  en  cette  abbaye  un  Gulfard ,  nom  qui  s'ell 
confervclong  temp  dans  la  nuifbn  de  Mercueur,  comme  nous  le  ver- 
fOBs  incouiûieiu^ 

Quoyqu'il  en  ^it  ^  le  premier  que  je  trouvé  de  cette  généalogie  eft 
Hiâier  ou  Iticr  fèigncur  de  Mercueur  en  Auvergne ,  lec^uel  avec  ù.  remme  ciiinttL 
Arfînde  fit  en  l'anne'e  d  C  c  c  c  x  i.  quelques  dons  à  1  Eglifè  de  Brioude^  **''  *** 
U  avoit  un  frcre  nommé  Gulfad,  qui  cOûoit  d'Egliic,  lequel  je  trouve 
daw  divofa  chants  dé  l'Eglilè  de  Brioude  àvoir  eOé  Doyen  de  œne  m^it. 
^liJè.  H  efl  fait  mention  de  luy  dans  un  titre  de  l'an  dcccclxXx^ 
de  la  mefme  Eglifc  Samt  Odilon  l'appelle  fon  oncle  dans  la  charte  de  la 
fondation  du  prioré  de  la  Voûte.  Il  fit  en  l'année  dccccxii.  ôcen 
l'année  dccccxxv.  quelques  dons  à  l'E^ifê  de  Brioude»  Uer  fut  pere 
de  Beraud  de  Mercueur,  de  Nizier,  ic  de  Vauiier.  Becafide&ou&  ut» 
Dame  appeUée  Goberge,  laquelle,  luy  eogendn  un  grand  nomhfe 
Tmi  L  D  ij 


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HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

<i'enfans  ,  ailàvoir  favat  Odilon  Abbc  deClugny , Ebbon ,  Euftorgc ,  Beraud 
Prcvoft  de  l'Egiilè  de  Noftre  Dame  du  Puy,  Bertrand ,  Guillaume,  Icier, 
£ftieniie  cncem  à  Sanzac  en  Auveim ,  Bliwi^ 
.lèmme ,  «omme  je  le  crois ,  de  Hooert  I.  Vicomte  d'Ai^yergne.  De  tout 
ce  grand  nombre-  d'cnfàns  maflcs  je  n'en  trouve  que  deux  qui  ayenc  efté 
mariez ,  aflàvoir  ËUx)n,  qui  fiic  pere  d'un  Beraud,  6c  Guillaume,  lequel 
&t  pered'imantre&dlbnjine, il^mBoRS^  d^Eftiatné PkwoAdeNoArp 
IDIame  èa.  Puy  âpres  ùm  oncle  ,  &  en  Cuite  Evefque  de  Clatrmaiir,  êc 
d'Hildcgaire  Chanoine  delà  me(me  Eglifè.  Ce  dernier  Guillaume  engendra 
Itier  ,  Beraud  ,  Gcraud  ,  Robert ,  un  autre  Beraud  ,  de  Odilon.  Irier  fut 

rre  d'un  autre  Beraud.  Voila  tout  ce  que  j'ay  trouve'  de  cette  généalogie  , 
tout  bien  prouvé  par  ci|im  ■  Car  ;e  ne  veux  jias  jn'engager  à  ce  qiie 
tf^uttes  en  ont  eCaXy  n'en  ayant  aucunes  preuves. 

Eftienne  de  Mercueur  neveu  de  fàint  Odilon  ,  appelle' de Polignac  par 
Meflieurs  de  Sainte- Marthe  ,  fiit  premicrcmcnt  Prevoft  de  l'Eglile  du 
Puy,&  en  fuite  £vc(<Hie  de  Ciairmonc  en  l'an  m  l  i.comme  nous  l'apprenons 
de  rbiAoïre  de  Nofoe  DamednPuy  du  ItP^Odo  de  <SiSef,  Ea  Vasmée 
li  LV  X.  il  fit  les  (Mdres  à  Bilhom ,  &  y  confirma  fims  pdne  d'excommu. 
ntcarion  &  d'anatheme  la  donation  que  Faucon  de  Jaligny  avoit  faite  de 
tut^r  *  ^^fi^^    Treiâi  en  Auvergne  à  l'abbaye  de  Tournus,où  fonfrerc  Guillaume 
M»  f.  'ttt^  cftoit  Abb^  En  rannée  m  l je  iv.  Eftieniie  Eveiqoe  de  Cairrooat&  (bu 
cbicfioios.  neveu  Guillaume  (è  volierctic  pour  prendre  l'habit  de  religieux  \  fàinc 
i^m^fui.  »  Honorât  de  Lerins ,  &  rendirent  à  cette  abbaye  l'Eglife  de  fàinc  Juft  de 
Luçnac,        avoir  cfté  iifurpt'e  fur  ccrtc  abb^vc  pnrun  Abbé  de  Bnoude, 
auiii  qu  il  cit  marqué  dam  une  ciiarcc  de  iaint  Honorât.  Mais  dans  le 
JIMWWM4;  Camilaite  de  Brioiide  fe  trouve*  que  cietre  Eglilê  avoir  cftié  donnée  aux 
€!lianoines  de  Brioude  par  un  autre  Eftienne  Evelque  de  Ciairmonc  du 
temps  du  Roy  Robert  &par{â  mereHumberge.  Ce  qui  eft  bien  diffèrent 
'  '    d'une  uHirpation.  En  l'année  MLXix.  il  confirma  par  fon  autorité  épiicopale 
le  don  que  Robert  I L  Comte  d'Auvergne  fit  au  monaftere  de  Saucillanges 
de  quarame  (ôbdeÉvttteàVieiUeBiioude.  ilblef&daœlafiitte&reputa. 
don,  ayant  en  l'année  mlxxiii.  quitté  (on  Evelché  de  Clairmont  pour 
^emparer  de  celuy  du  Puy ,  &  mis  en  là  place  Guillaume  de  Chamalicrc. 
H  fiit  oblige  pour  cette  cauic  d'aller  à  Rome  vers  le  Pape  Grégoire  VIL 
auquel  il  promit  de  quitter  l'Evelchd  du  Puy ,  &  n'en  fit  rien.  De  (orte 
K.goiun.  cfuen  rànnde  mixxv.  il  Rit  excommun^  dans  un  Concile  tenu  à  Rome 
î»?.' ce  Pape ,  &  enfin  depofe  en  l'anne'e  m  l  x  x  v  i.  dans  un  Concile  rc-ra 
f^îh'taffl  *  Clairmonr  par  le  fameux  Hugues  Evefque  de  Die  Légat  dufamt  liege. 
.»»!S^"'f'     Avant  que  de  quitter  la  généalogie  des  Vicomtes  il     bon  de  remar<- 
■i.<9<;    '  ouer  icy  que  Afbrg  fik  de  Bernard  II.  &  oncle  de  Gdraud  fiimommé 
oe  la  Tour  eue  quatre  enfans ,  dont  le  troifiefine  appelld  Macfroy  fuè 
"Vicomte  de  Thiern ,  d'mi  dcfccndcnt  les  anciens  Vicomtes  de  Thicraj 
defqueis  eftoit  iifu  iàint  Llticnne  fondateur  de  1  Ordre  de  Grandmonc 
mtSÛm  *     QîoyS"^    mailbn  des  Vicomtes  de  Thiem  ifliie  de  ce  Matfi»y  iôic 
efteince ,  nous  ne  pouvons  pas  nous  diipcn(cr  d'en  parler  icy ,  attendu  que 
c'eft  une  bcanche  dt  la  mailôi^  d'Auvenoie,  M.  Du  Bouchet  a  avaôd 


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D'  A  tJ  V  E  R  G  N  E.   r  !>.   T.    '  19 
tJUe  MatfroY  ciloit  fils  d'Armand  Vicomte  d'Auvergne.  Il  m  aiiroit  bien 
cfpar^né  de  Ll  j  cinc,  s'il  en  avoit  rapporté  la  preuve.  Car  quelque  ioin 
que  ]  aye  pris  5c  quelque  peine  ^ue  je  me  fois  donnée  pour  la  trouver , 
je  n  ay  pa-s  peu  y  reulfir.  A  k  ytentéon  nomre  un  Armand  Vicomced'Au-.  cbamii.  Bcit. 
VCïpa  du  tcmp  du  Roy'^tdes  ôc  du  Roy  Charles  le  Simple.  Maisflny^-^'^'^^^^ 
a  pas  un  fcuî  ritrc  qui  porte  que  Robert  I  du  nom  Vicomte  d'Auvergne  )•••  ♦«y- 
ny  Matfroy  ion  frcrc  ayent  eftéfès  en&ns.  Au  contraire  il  y  en  a  un  dans  rm,..ii,, 
U  Cartiikire  de  l'Egliiè  de  Brioude  dans  lequel  Roben  (ê  dit  fik  d'Allorg 
d'Afendane.  £c  par  con(èquent  Matfroy ,  qu'on  ne  peut  pas  nier  «voir 
die'  fi-ere  de  Rdbert^eftoit  aufli  fils  d'Ailorg,&  non  d'ArmanalCela  ne  peut 
pas  cftrc  comeft^.  Matfrov  Ce  trouve  foufcric  à  une  donation  que  (on 
grand  oncle  Acfired  11.  Comte  d  Auvergne  &  Duc  d'Aquitainç  fie  au  mow 
naftere  deSaucilbagéschraimée  dcçcc  xz  v  i  L  kqucUea  cfté  donnée 
il  y  a  lone  temps  au  public  par  le  R.  P.  Labbe ,  9c  1c  trouve  dans  les  Car»  tfji„tn  Jm 
ruhires  de  Clugny  &  de  Saucillanges.  Il  efl:  encore  fait  mention  de  luy  »»*^ 
dans  ladon  nrion  An  lieu  de  Lizignac  ,  appelle  aujourd'huy  faint  Germairï  tmmtt.^ 
Lambron,  iaxic  a  1  £glilc  de  Brioude  par  Ëltienne  IL  £velque  de  Clair- 
poiit,  qmrappdkm  <MKle.  nfi»  peredcGuyt'^^^  ^ 
«|m  mourut  fans  lignée,  &  d'Edienne,  qui  donna  en  l'année  DCCCCLIL'  tmmf.t^ 
z  l'abbaye  de  Clugny  le  lieu  d'Oudelle  mué  daris  la  Comté  d'Auvergne 
au  dioce(è  d'Autun ,  enfèmble  la  chapelle  qui  y  eiloit  balhe  en  l'honeur 
delafainte  Vierge,  où  repolbic  le  corps  de  laint  Leoiald,  c'eft  à  dire, 
^jelaintLcocald  Archevelque  d'Auch ,  que  (à  légende  marque  eftre  niort^  iitnjni.eù' 
«n  Bourgogne.  Il  donna  encore  l'année  fûivante  à  la  mefine  aU>aye  tous  ^^'tlm*l'tt. 
ks  biens  qu'il  avoit  en  Auvergne  dans  le  heu  appelle  Ko^iacus ,  &  quel-  ^^^^^  ^ 
qoç  cemp  après  le  lieu  de  la  Vcrncde  à  l'Egliiè  lame  Julien  de  Brioude.  e-o». 
Ce  qu'il  fit  avec'le  codêntiemenc  de  £1  femme  Ermen^arde  -,  de  laquelle  c.  y"?-^^ 
il  eut  trois  enfàns  nommez  dans  une  charte  du  priore  de  SaUcillanges  ^ 
affavoir  Otbert,  Armand,  &  Guillaume.  D'où  ilrefulteque  M.  Du  Bou- 
ehct  n'a  pas  eu  de  bons  mémoires  pour  marquer  la  pofteriré  d'fifticnne 
&  d'trmengarde ,  aufquels  il  donne  pour  enfans  Guy  IL  du  nom.  Théo- 
rie, &  Gubim;  Il  (èmble  bien  plus  nanlrel  de  dire  qu'Odxrt ,  que  je 
trouve  dans  un  antre  titre  de  Saucillanges  avoir  eu  une  femme  appeUëe  fMHw^ic. 
Hildegarde,  ayant  eu  un  fils  appelle  Efticnne,  comme  une  charte  de  walcxih 
Clugny  &une  autre  de  Saucillanges  nous  l'apprenent,  ce  fiit  ce  (ccond  cMn^t  s. 
Efliciuie  qui  fiic  pere  de  Guy  fecond  ,  de  Theocarc,  &  de  Gilbert.  Et  sJjbr  aaiu' 
ceft  fiins  douce  cet  Eftienne  qui  eft  appellé  'Vicomte  dans  une  charte  de  v^'* 
Pons  Comte  de  Givaudan  du  mois  de  Février  mx.  laquelle  lêra  imprimée 
parmy  les  preuves.  Theotart  &  Gilbert  ayant  envahy  les  biens  qu'Amblard  *immw|l 
Archevelque  de  Lyon  avoit  donnez  à  l'abbaye  de  Clugny ,  le  Pape  Benoift 
Vm.  elcrivit  contr'eux  une  lecre  à  Eftienne  Evefque  de  CSairmonepour  le  * 
prier  de  ]s%  excommunier  jufqucs  à  ce  qu'ils  en  au  roicnt  îm  reflîtuti<Ml*  Ces 
birns  Çnm  énoncez  dans  l'aéle  de  la  donation  pafTé  en  l'année  dcccclxxvih. 
Icquei  le  trouve  rrrinfcrit  dans  IcCartulaire  de  fiinr  Maiol  Abbé  de  Clugny. 
Ils  iont  tous  iitucz  en  Auvergne,  &  avoient  elle  acquis  par  luy.  Ce  qui 
|Dintàlbafl<mi,  qwefioiçiunoralbrciiinéeiiAiivergQe  encesaïkciensr 

D  u| 


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|0       HISTOIRE  DE   LA  MAISON 

temps,  pourroic  faire  pcn(êr  que  cet  Archevefcjuc  cftôic  Auvergnat,  & 
pcuteftre  de  k  race  des  Vicomtes ,  y  avant  plufieurs  Seigneurs  de  ce  nom 
dans  les  anciens  titres  dans  lcf(juels  il  eft  parW  d«s  Vicomtes  d'Auvergne, 
It  ne  s^enfiiit  pomtanc  pas  delà  qu'il  fut  couHn  germain  de  Gtoy  IL  Vi> 
comte  de  Thicm ,  comme  M.  Du  Boucher  l'a  pcnfé  ,  eftanc  certain 
qu'Amblard  coufîn  germain  de  ce  Vicomte ,  Ci  toutcsfois  il  en  a  eu  un 
de  ce  nom,  neftoitpas  le  meime  que  celuy  qui  a  efté  Archevelque  de 
Lyon-  La  preuve  de  cette  diftitnce  eft  diâre.  Car  l'Archevefqtie  e&oit 
deja  Aichcvelque  en  l'année  dcccclv.  &  celuy  que  M.  Du  Bouches 
peut  avoir  pcnic  avoir  cftc  coufîn  germain  cir  Guy  II.  parcequ'il  rrouvoic 
«n  Amblard  fils  d'Armand  vivant  dan-,  le  meime  temps  auquel  il  a  crcu 
que  ce  Guy  vivoii  neftoit  pas  encore  titré  en  l'année  dcccclxii, 
«wwMj.  oomme  nous  rapprenoni  d'un  titre  de  FEglife  de  Brioude.  Et  d'ailleurs 
Guy  II.  eftoit  bien  plus  bas  dans  la  geneslk^ qn'Ambkrd ,  lequel  deC- 
cendoit  d'Armand  frère  de  Matfroy,  6c  cftoit  coufin  d'Armand  fils 
d  Amblard  ,  de  par  confcquent  coufin  germain  d  Ëfhenne  I.  bifayeul  de 
Guy  II.  Vicomte  de  Thiern.  Guy  IL  fût  inarié  à  une  Dame  appelléc 
«MM  t.  %f.  Redinde ,  de  laquelle  il  eut  quatre  en&ns ,  Theotan ,  Guillaume,  Eftieno^ 
**■  cpii  fut  Evefque  du  Puy,  &  Ermengarde,  de  laquelle  il  eft  fait  mendon 

en  la  Chronique  du  prioréde  MaiflSc.  Ce  fut  luy  qui  par  un  mouvement 
de  pieté  refbblit  avec  le  confentemcnt  de  là  femme  &  de  lès  cn£ms  la 
régularité  dans  1  abbaye  de  Thiern,  de  laquelle  luy  èc  Tes  predecef&itn 
avoknt  jouy  fort  long  temps ,  comme  c'eftoit  la  mode  parmy  les  Grands, 
&  l'avoient  laifTcc  romber  en  décadence.  L'Abbé  régulier  cftant  morr  en 
ce  temps  là ,  les  religieux  eflurent  en  (à  place  un  nomme  Pierre ,  homme 
de  qualité,  &  fort  recommandable  pour  Ql  vertu,  lequel  fiit  beny  par 
Begon  Evelque  de  dairmonc  Tout  ceb  Ce  pflà  (ôus  le  bon  phiur  dit 
Vicomte  Guy.  Le  bon  Abbé  le  voyant  ainfi  appuyé,  fc  refolut  dintro^ 
duire  dans  Ton  abbaye  la  forme  de  vie  qu'on  gardoit  à  Clugny.  Il  s'adreflà 
pour  cet  effed  à  laint  Odilon.  Ainfi  1  abbaye  de  Thiern  fut  mifè  fous  la. 
difcipline  de  ce  grand  Abbé  iScÀe  fan  Ordre  pour  eftre  gouvernée  de  U 
muàeie  que  IVffioienc  les  monafteres  de  Sâucillang;es  &  de  Souvigny  , 

3ui  font  les  premières  filles  de  Clugny.  En  kiite  le  Vicomte  luy 
onna  &  à  fon  monaflere  plufieurs  hcriraf^e'; ,  renonça  en  fà  fàveur  à  tous 
ks  biens  &  droits  lèigneuriaux  dont  il  avoit  accouftumc  de  jouir  par  droit 
de  (bceelfion  en  cette  abbaye  &  &s  appartenances.  II  tefinoigne  dans  ût 
fîgnaturc  qu'il  fôuhaite  que  ce  quil  venoit  de  £iire  en  faveur  de  ce  mo, 
naftere  foit  confirmé  par  le  Pape,  par  le  Roy,  par  Eftienne  Evefque  de 
Clairmont ,  Se  par  rau^toritc  de  fan  fêigneur  Guillaume  IV.  Comte  d'Au- 
vergne.  Tout  cela  ic  paffa  en  l'année  m  x  1 1.  qui  fut  la  quinziefinc  année 
Wti  ^  )o.  du  règne  du  Roy  Robert.  Quacrp  ans  ttkresce  Viconm  fenda  un  Chapitre 
de  Chanoines  en  l'Eglilc  iàinr  Genêt  de  Thiern ,  &  donna  pour  la  nour- 
riture &  entretien  des  Chanoines  les  Eglifcs  de  faint  Jean  de  Thicm  & 
de  Noftre  Dame  d  Ayguepcrfe,  c'cft  l dire,  les  revenus  de  ces  Edifes, 
dont  il  avoit  accouflumé  de  jouir  comme  de  ion  pammoîne  lùivanc  niiage 
4ece  cemp«Ëi.  Il  &tcnfiike  à  Rome,  où  il  mit  fut  Tautel  de  £i|iit  Pietic 


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D*  A  TJ  V  E  R  G  N  E.  L  I  V.  I. 
k  charte  de  cette  fondation,  &  fupplia  le  Pape  Bciioifl:  VI lî.  de  îa 
confirmer.  Ce  qui  luy  fut  accorde'.  Apres  (on  dcccz  Gcraud  Doyen  de 
cette  Eglife  fit  un  voyage  vers  le  Roy  Henry  L  en  l'année  m  l  i  x« 
&  obdnt  de  luy  &  de  ioa  fils  Philippe  nouvellement  couronné  Roy       '  j 
la  confirmation  de  tout  ce  qui  avoit  eue  fait  finrce  £ijeâ  fi>it$  le  règne 
du  Roy  Robert.  Tout  cela  eft  exprimé  dans  une  ancienne  notice  de 
l'Egliie  collégiale  de  iâint  Gcnet  imprimée  parmy  les  preuves.  On  a 
mis  «itt  bas  de  cette  notice  en  ferme  de  iôdaipdons  les  noms  dtt 
F^pe ,  des  Roys,  de  Guillaume  Comte  d'Auvergne ,  &  autres.  M.  Du 
Bouchet  a  crcu  que  c'c/loit  les  fignaturcs  du  Pape  &:  des  autres  dont 
les  noms  y  font  ekrits.  Mais  il  eii  certain  que  ce  n'ell  que  les  noms  i 
des  bienfadeurs  de  cette  abbaye  qu'on  a  voulu  marquer  au  bas  de  la 
nodce  pour  en  codêrver  la  mémoire.  Goy  I L  mourut  environ  Tan  mx icxi* 
au  rapport  de  M.  du  Bouchet ,  &  quelque  temps  après  Theotart  (on 
filsaifnc,  auquel  fucceda  Con  frère  Guillaume,  qui  fut  le  premier  de  ce 
nom  Vicomte  de  Thiern,  &  fonda  en  l'année  m  x  l  v  n  i.  avec  le  confen- 
temenc  de  {à  mere  Reclinde  lors  oâuagenaire  le  Chapitre  de  iàmt  Martin  to.  kUbUt 
d'Anonne  en  Auvergne ,  ou  il  mit  un  Abbé  Se  douée  Chanoines  qui  ^t  *'^'*' 
tiomn-icv  .1  u^s  l'ade  de  la  fondation.  Il  paroiA  par  ceta<fle  que  (à  femme 
s'appelloit  Ponce.  Ils  en^ndrerent  Eftienne  II  I.  du  nom ,  lequel  fut  marié 
du  vivant  de  ion  pere  avec  une  Dame  appcUée  Blanche ,  laquelle  fut 
snere  ée  Gtnltaume  1 1.  Vicomte  deThiem  8c  defiinc  Eflienne ,  qui  fonda 
l'Ordre  de  Grandmont ,  appelle  frère  de  Guillaume  dans  le  titre  delà  dona- 
tionde  Chavarou  à  l'abbaye  de  Clugny.  Elle  fùtauflîmerc  de  Guy  III.  qui 
eft  appelle  pere  de  Guillaume  III.  dans  la  Chronique  du  priort-  de  Maiflac  T~T'iMr"'>. 
en  Auvergne.  Guillaume  III.  iuccedaàion pere  après  l'an  mlx.  ôc  fut 
marié  avec  Adelats  fiUe  deflùbàudComteaeC^on  ;  an  moyen  duquel  pmwwmà 
mariage  la  Comté  de  Cbalon  entra  dans  la  maison  de  Thiern ,  comme 
nous  le  dirom  après  que  nous  aurons  achevé  de  defciuire  la  généalogie  des 
Vicomtes.  M.  Du  Bouchet  a  efcrit  que  le  Comte  Thibaud  mourut  en 
l'année  mlx.  à(onretoitf  d'Eipagnc.  Mais  il  y  a  dans  le  Cartulaire  de  làint  chan.s.Hug. 
Hugues  Abbé  de  Clugny  nne  charte  de  l'an  mlx  1 1 1-  qui  fait  voir  que  ^ 
ce  Comte  eftoit  encore  au  monde  dans  le  temps  qu'elle  a  elle  expédiée.  , 
Guillaume  III.  mary  d'Adelais  de  Chalon  eftoit  fort  pieux,  y  ayant  dans 
le  Cartulaire  de  fàint  Hugues  &  dans  la  Chronique  du  prioré  de  Maillàc 
plufîents  titres  contenant  les  dons  que  tant  luy  que  (à  ^mme  &  ùs  enfàns 
ont  faits  à  cette  abbaye  &  au  prioré  de  Maifiac.  Ses  enfàns  (bût  n<Hnniez 
en  cet  ordre  dans  une  charte  de  Maifïàc  de  Tannée  m  L  x  X  v  1 1.  Guy , 
Elliennc,  Guillaume,  &  Theorarr.  Je  crois  que  leur  pere  mourut  bien-  ^.^"^  ^  ''• 
toù.  après  ^  y  ayant  un  titre  de  l  an  m  L  x  x  x.  auquel  W.  (  cel\  à  dire ,  VVido  chî^t  a,»t,u 
ou  Guy  )  (oûicrit  avant  £i  mere.  Guy  III.  eftoit  encore  vivant  en  l'année  ^ 
M  X  c  1  v.  comme  il  courte  d'une  charte  qui  eft  dans  le  Cartulaire  de  fàint  chin.  s  Hug. 
Huj^ues.  Il  fut  pere  de  Guy  IV.  du  nom  Vicomte  de  Thiern,  lequel  ^' 
jcftoit  encore  vivant  en  l'année  m  ex  xx.&:  eut  pour  fils  Guy  V.  Vicomte 
de  Thiem  en  l'année  mclv.  lequel  hic  pere  de  Guy  VL  nnry  de 
Ocmence  de  Coiutenay  Fcincei&  duiâng  royal  de  France  petite  fille  dit 


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il        HïSTOtRE  DE  LA  MAISON 

Roy  Ï/Miis  te  tSros.  'Guy  V  l,  &  la  Priticeflè  la  femme  c  Jigcndi  ereiM 
Cuv  VIT.  du  nom  Vicomte  Je  Thicrn  &  Eftiennc  de  Thicrn  (èigncur 
de  Maubcc  ,  lequel  clpouia  en  l'année  M  C  cx  i  v  1 1  i.  la  filie&  hetiricre 
d'Arberc  Seigneur  de  Volorc  ,  lx:  le  fat  en  ce  melinc  temps  une  groflcaiFaire 
pour  avoir  enlevé  une  Religieufe  <iu  convcnt  ide  Couniieite.  Il  eue  de  là 
Dame  de  Volore  fa  femme,  laquelle  je  crois  avoir  elle'  appelle'e  Alafib; 
Guillaume  fcignctir  de  Volore ,  Guy  de  Thiern  Chanoine  &  Preccntciir 
de  lâinr  Jean  de  Lyon ,  Ponce  de  Thiem  Prieur  de  (âint  Thomas  en 
Forez ,  &  Eftiennc  de  Thicrn  Seigneur  de  Maubec  Guy  VIL  du  nom 
Vicomte  de  Thiem  fils  de  Guy  VI.  &  de  Cleincnce  de  Onmenay  eue 
guerre  avec  Guichard  Sire  de  Beaujeu  &  de  MontpenCier  ,  qui  furprit 
le  chafteau  de  Thiem  avant  l'année  yxccx.  félon  M.  Du  Boucher,  A 
csaiCc  dequoy  Renaud  de  foKt  Archcvelquc  de  Lyon  &  Guy  Comte 
d'Auvergne ,  oui  eftoietft  amys  du  Vicomte,  firent  avec  luy  une  li^e 
cfTcnfîve  &  dérenfive  pour  le  remettre  dans  Hi  place.  En  fuite  l'Archeveiqlie 
luy  fitcfpoufer  Marquife  fa  niccc  fille  de  Guigues  ITT.  du  nom  Comté 
de  Forez  decedé  Outre  mer  l'an  mcciii.  &  laur  de  Guigues  IV.  au 
r>«Mw/.p.  jugement  duquel  le  Chapitre  de  Thicrn  &c  luy  loulmirent  les  différends 
qu'ils  avoient  edèmble ,  ainfi  qu'on  l'apprend  de  la  lentence  que  lé 
Comte  prononça  en  l'année  MCCxxxvi.  par  laquelle  le  Vicomce  Guy  ^ 
Marquile  là  femme ,  &:  Chacard  leur  fils  Ce  dcfîftcrcnt  de  leurs  pretcnrions , 
&  le  Chapitre  promit  de  tenir  à  les  delpens  un  guet  dans  le  cloiftre  de 
l'Eglife  pour  la  garde  du  chafteau  de  Thiem  <5c  de  fidrc  amortir  les 
herieages  qu'ils  pofiêdoient.  Et  de  plus  les  Chanoines  reconnurent  que 
le  Vicomte  eftoit  patron  de  leur  Eglilè ,  comme  fondateur  ,  &  qu'ils 
eftoîent  tenus  de  le  recevoir  proceflîonnellemenr  lorfqu'il  reviendroitdu 
voyage  d'Outremer ,  de  làint  Jacques ,  &  de  Rome ,  &  loriqu'il  lèroit 
fidc  Qievalier.  Ce  qui  Gtàok  entenare  des  Seigneurs  de  Thiem  en  gênerai^ 
Se  non  de  Guy  tant  feulement.  Il  provint  de  Ion  mariage  avec  Marqui{è 
de  Forez  deux  enfans,  alîàvoir  Chacard  Vicomte  de  Tniern  Se  Guy  de 
Thiern  Chanoine  &:  Preccnrcur  k  l'Eglile  de  Lyon  ruteurdcs  enhinsdc 
Guy  Viil.  Ion  neveu  conjoincteincnt  avec  Gérard  de  Maumont  Clerc  c'eft 
à  dire  ContêiUcr  du  Kay.  Ce  Preoenteurmooniten  l'année  mcclxxxiii. 
le  jour  Ce  fi^fte  dé  laiiu  Michdl.  Chatard  fiit  marie,  &  avdc  desja  un 
fils  avant  Tan  mcciii.  comme  il  confie  d'un  titre  de  l'an  m  c  c  x  x  v  r. 
tÊ^MCénnê-  M.  Du  Bouchet  a  avancé  qu'il  fiit  marie  deux  fois  &  qu'il  eut  de  fon 
■V  ^  4P*,  premier  mariage  une  fille  nommée  Marquile  Dame  de  Ba&t ,  laquelle 
iùc  femme  de  Pierre  Seigneur  de  Broc.  Mais  le  teftament  dcBnmiflênd 
de  Combom  femme  de  Charard  h'ile  d'Archambaud  VII.  Vicomte  de 
Comborn  &  de  Marie  de  Limoges  nous  certifie  que  la  fille  de  Charard 
Dame  de  Builict  clloit  fille  de  Brunilicnd.  Il  eft  pourtant  vray  que  cette 
Marquife  fiit  mariée  à  Pierre  fèigneur  du  Broc  ,  du  Chanuton,  &  de 
Plauzac ,  &'  que  de  leur  mariage  il  provint  deux  filles  ,  l'une  appcilée 
Daupliine,  laquelle  ion  perc  fît  Con  héritière  univcrlele  en  Tannifc 
MCCLxxiii.  en  laquelle  il  Ht  iontcllament ,  &  l'autre  appclk'r  Mirtnierice, 
de  laquelle  la  nicrc  eftoit  groflc  lorfquc  ce  tcftamcnt  fut  tait.  Dauphine 

efpoufà 


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D'  A  U  V  E  R  G.N  E.  LiV,  1.  « 

cfpoufa  en  premières  nopccs  louis  de  Beaujcu  neveu  d'Imbert  ftigncuC' 
de  Beaujeu  &  de  Montpcnacr  Conneftable  de  France  ,  &r  de  ce  mariage 
il  provint  deux  enBuis  malles  appeliez  Loui&&  Imbert^  lesquels  le  trouve-  fr^mif  iu^ 
renc  à  l'abbaye  de  Blefle  en  Auvergne  eal'aiin^  Kcccxii.àlaveftiire  de 
Dauphine  &  Guillemete  de  la  Roche  leurs  fiturs  utérines ,  qui  y  (axent 
rcceiies  novices.  Louis  de  Beaujeu  eftant  mort  environ  l'an  mccciv.  là 
veuve  convola  en  lècondesûopces&elpoufà  Briandde  laRoche,duqucl  elle  , 
eue  un  fils  appelle'  BcFcrand  &  trois  filles ,  Dauphine  ^  Guillcmcce  ^  &:  Akiic 
dite  auttemenc  Botiieie.  Elle  efloicaioore  veuve  en  l'aimée  mccczziv.' 
comme  je  le  penlê,  y  ayant  un. titre  de  cette  annc'c  là  où  on  ne  luy  domic 
d'autre  qualité  que  celle  de  n<éilis  &  potcns  Domina.  Delphinx  domha  di 
-  Inoco  i§jr  de  Cémbomo.  Ce  qu'on  ne  pratiquoit  pas  du  vivant  de  fonmary, 
cftanc  pourlon  nommée  Dmmn*  Diip^mt  dmiim  de  Bmomx«r  Dmm 
MlWÊdi  ê*  Rtipi.  Tous  ces  iàtcs  ainfi  articulez  font  prouvez  par  lesdcKS 
originaux  qui  (ont  confcrvezaurreforduchafleaude  Tnrennc.  Revenons 
mamtcnant  à  BrumfTend  de  Coinborn  Dame  de  Thierft.  Son  ccilament  phm» f  14* 
nous,  apprend  qu'cUc  fût  mcrc  de  Guy  V I II.  du  nom  Vicomte  de  Thicm 
^  de  Chaiard  Prevoft  de  Thierli.  M.  Du  Bouchée  dans  les  memoins 
qu'il  a  laiflèz  elcrks  de  fa  main  y  adjouAe  une  fille  appelle'e  D.iuphuie 
mariée  à  Guillaume  I  L  du  nom  lèigneur  d'Apchon  ,  laquelle  (h 
«couve  avoir  ciïé  la  femme  depuis  l'an  m  c  c  l  1 1 1.  juiques  en  l  annce 
MCCLxzx.  &  &tmerede  Guillaume  IIL  Seigneur  d'Apchon &d*Eflienne 
d'Apchon  Chevalier ,  auquel  (on  perefic  don  en  l'année  MCCLXXXlxlt 
de  la  terre  de  Combronde ,  &  fut  perc  d'Almodie  ou  Almoux  Dame  de 
Combronde  femme  de  Robert  Dauphin  L  du  nom  fcirrncur  de  faintllpifck 
Pourrevemrdoncii  BruniircnddeComborn^  jc  trouve  qu  clic  ciloii  veuve 
fu  l'année  m  c  c  lv  1 1.  en  laquelle  elle  mit  ion  fik  Guy  Qm  htmécét 
Ouigues  V.  Comte  de  Forez  pour  avoir  la  garde  de  là  pcrfonne  &  de  £n 
biens  julcjues  à  ce  qu'il  cuft  vingt  ans  accoroplisy?/o«  la  Couptanede  FrMce* 
Ce  qui  marque  qu'il  elioit  bien  jeune  lorlque  ion  pcrc  mourut.  £t  ce 
Comte  de  Forer  eftanc  decedé  en  Tannée  m  c  c  l  t  x.  Braniflènd  confentic 
que  Renaud  Comte  de  Forez  Ion  frère  (ùccedat  à  cette  tutele.  Apres  cela 
(on  fîls  Guy  cfpoufa  ^^n^glicrire  de  Thicm  fîlle  unique  &:  héritière  de 
C\nlliitmc  de  Thicrn  Seigneur  de  Volore  (à  coufine  aurroifielme  degré, 
dtlccnduc  de  Guy  VIL  Ion  ayeuL  £n  i'annee  mccxcviii.  Guy  V  IlL 
Vicomte  de  Thicm,  la  femme  Mârgueiite,  8e  Guillaume  (ôomsaifiié, 
auquel  il  avoit  fait  don  de  la  lèigneurie  de  Thiern  à  la  rc(èfVe  de  l'ulû-» 
fiuii ,  reconnurent  par  aâe  public  que  le  Comte  de  Forez  leur  avoit  prefté  ^ 
pour  le  bien  de  leurs  affaires  la  fômme  de  mil  cinquante  neuf  livres.  Il 
mourut  l'an  m  c  c  c  i.  &  iaiih  deux  fik  &  une  fîlle ,  awtvoir  Gtdllaunie  IV« 
du  nom  Vicomte  de  Thiern ,  Louis  de  Thiern  ièi|;neur  de  Volore,  8e 
Jeanne  de  Thiern  mariée  à  Ichier  Seigneur  de  Brcon  &:  de  Mardogne. 
Guillaume  IV.  le  voyant  lans  enfâns  fit  don  de  fes  biens  à  Jean  de  Forez 
fon  coufin  en  Tannée  m  ce  ci.  le  làmedy  de  l'Oclavc  de  la  nativité  de 
ùàift  Jean  Baptifie.  Mais  ayaweodepuis  des  enfins  d'Agnes  de  Maumont 
ùk&auoici  la  donatiaiQiuç  conveitie  en  efiJiangc,léCointedeFQrexlttx 


I 


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t 


14      HISTOIRE  DE    LA  MAISON 

ayant  baillé  poiur  (ès  icigneuncs  en  l'anne'e  m  c  c  c  v  1 1 1.  les  chafleaux 
&  (cigncurics  de  fàint  Maurice,  de  Chaftelusen  Roannois ,  de  Bufly ,  & 
la  moitié  de  celle  de  Gouville  &  de  Cùac  Germain  de  Vaux.  Guiilauqie 
monnit  en  VvaaSe  mcccxi.  te  &,  veuve  6  remaria  rami^  d'apras à 
GniUaiunejGueaand  (èigneiir  da  Bordes  8c  du  Blanc  en  Berry ,  qui  eue 
quelque  remps  corijoinftemenc  avec  elle  la  eucelc  &r  curatele  des  enfans 
de  Ion  premier  mary.  Ses  cnfims  furent,  Guillaume  de  Thiern  marr en 
l'année  m  c  c  c  x  x.  fort  jeune ,  Çoncour  de  Thiern  mariée  à  Humberc 
Guy  feigneur  de  CSiabaiiea,  &  BranUlcnd  de  Thiern  ainfi  dite  du  nom 
de  Bruniflènd  dt  Combctfii&  fattfiiyeBle^ppdUe  beriiiere  uaiverfele  de 
Guillaume  de  Thiern  (on  pere  en  un  ritre  de  Pan  mc  c  c  XX.  laquelle 
^Ipoufà  Guillaume  Guenand  II.  du  nom  hls  du  Càffyeat  des  Bordes  du 
premier  lie  U  provint  de  leur  nuriauge  une  fille  nomm^  Radâgond» 
.  Guenand  mariée- à  Guy  V.  du  nom  Kieneur  de  la  TremouiUeeyculdtt 
^rneux  George  (eigneur  de  la  Tremouiffc ,  de  Sully ,  &dc  Craon ,  t^rand 
Chambellan  France, Comte  d'Auvergne  &  de  Boul  ognc  du  chef  do 
leanoc  II.  du  nom  Comceflê  d'Auvergne  éc  de  Boulogne  Ùl  femme. 

Louis  de  Thiern  fieondiilide  Guy  VIII  du  nom  ^ocomce  de  Thiern 
eut  les  Càgpeancs  de  V<^ow  de  Montguerlie  en  partage ,  8c  cfpou&en 
l'année  m  c  c  c  i.  Ifâbeau  Damas  fille  d'Hugues  de  Coudn  1 1  î  du  nom 
biiàyeul  de  Guy  de  Couian  Grand  £(clunçon&  Grand  Maiitre  de  France. 
£n  l'année  mcccxiv.  ilfit  Coa  leAamenc ,  dont  il  nomma  exccotcuft 
GîUea  Aycclin  feigneur  de  Montaigu,  ^rtrand  de  kTour  Sired'OlicN 
gues ,  Euftache  de  (àint  Babel ,  Antoine  de  (àint  George ,  &  Jaubert  de 
Laufè  Chevaliers.  Mais  il  ne  mourut  qu'aprcs  l'an  Mcccxxxvii, 
&  laiifa  d liabcau  de  Coufan  femme  Guillaume  de  Thiern  feigoenr 
de  Vçlofe  de  Moncperlie,  JGbcm  deThiemicUgieufeàCoàrpiere, 
Alix  de  Thiern  n^iiée  a  Hugues  Damai  feigneur  d'Aubierc ,  &  Deatrix 
de  Thiern  mariée  en  l'année  mcccxxxix.  à  Jean  Gros  Chevalier, 
iflîi  apparament  de  l'illuffa-e  maiion  de  Brancion  en  Bourgogne.  GuiL 
laume  de  Thiern  fils  de  Louis  elpouià  Agnes  fille  de  Bertrand  de  Rochefort 
ièigneur  d*Auroi]xe,  Ce  fit  (on  ceflament  en  Tannée  m  ceci,  donc  il 
initinu  exécuteurs  Hugues  Damas  (èigneur  d'Aubiere,  Morinet  Seigneur 
de  Breon ,  Ponce  d'Aurouie  fon  beaufrere  Chanoine  de  l'Eglifè  de  Brioude, 
&  Faydit  de  la  Barge  Damoiièau.  Ses  enfiuu  furent  Louis  de  Thiern  more 
(âne  âvoir  cfté  marié ,  Guy  &c  Amedéede  Thiern  mons  jeune» ,  fcMaiù 
guérite  de  Thiern  Dame  ae  Volorc  8c  de  Montguerlie ,  qui  efpoufà  Pierrf 
MantAvlMs  de  "Rcffc  feigneur  de  Bellcfayc  en  LimouHn  ,  &c  fnt  merc  de  Giiill.iume 
jki^  Seigneur  de  BtrUciayc  &  de  i\'yrac,  qui  mourut  fan";  enfan';,  d'A^nes^ 
frjfn^^iu'  *PP^^*^'-  Marguerite,  mariée  «n  premières  nopccs a  Beraud  Dau- 

*  MtinlcigBCttrde  Rodieint,  <ed*Hy«ctneteefinmncdeJeaaleteneurde 
Pienc-Buffere.  Nous  parlerons  phii  amplemant  dek  maifim  de  Bellefiiyt 
au  chapitre  (txiefme  du  (ècond  hvre. 
Revenons  maintenant  à  Guillaume  III.  Vicomte  de  Hiiemnury  d'Adelais 
a£uss.m4.  de  C^aloa,  Ils  eurent  ^latre  enfin»  noomieedanihi  Cliroiiîqnedttpriovd 
i^*''^  éfUùiB»^â&^Qif,Uku»,OékmM,  «tThcoiart.  Guy  fin 


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P*  A  UV  ER  G  NE.  Liv.  î. 

Comce  de  Chalon  du  chefde&mereheikierecnparàédaGbmteHUgiief'fMMtM 

fon  frère  decèdé  en  l'année  m  l  x  t  x.  fans  enfans.  Guy  entreprit  le  voyage 
de  la.  terre  iâuice  ,  &  foc  pere  de  Guillaume  I.  du  nom  Comcc  de  Clialon 
te  de  Guy  6igheut  de  Moacpender.  £n  l'année  m  c  x  1 1  i.  Guillaume 
Conue  de  Cfaiabn  &  Savary  de  Semur  (èigileur  de  Ver^  4e  Cxmm  die.  it$.iti^ 
Chalon  en  partie  fondèrent  l'abbaye  de  la  Fert^  lîir  Gromc.  Neaûfitaiôiifs  ' 
Guillaume  s'oublia  fî  fort  dans  la  Cuite  qu'il  exerça  divcrfcs  grandes  violences 
&  cruautez  contre  les  religieux  6c  contre  les  vaiTaux  &  iujecsde  l'abbaye 
fk-dugny.  Ce  qui  ayant  obligé  ces.K!^euz  d'en  porter  leur  plftiateaU  i4»tf.^t^ 
lU^Loms  V  II.  tlaflènibla  pnomptemcmuiie  grande  année  »  avec  laquelle  • 
il  entra  en  Bour^ni^nc  enranocc  mci.  xv  r.  Scfc  rendit  fans  rcfiltance 
mai/Ire  de  toutes  les  pUceS'  &  fortereilc'î  du  Comte  CuiHjumc  ,  &nom- 
mcmenc  de  la  ville  de  Chalon.  ii  le  laiiic  aulii  du  Ivloiu  iouit  V  mtcnt  6c 
detdutesles  autres  terres  cnieJeConnède  Chdoatenoit  jufquèsltk  tvnaé 
de  Saône  »  lefquelles  il  bailla  en  garde  à  Hugaes  Duc  de  Bourgogne  4^ 
à  Guillaume  Comte  de  Ncvers,  qui  l'afliftoient  en  cette  giïcrrc.  Le  con- 
tinuateur d  Ayraoin  &  les  Chroniques  de  l'abbaye  iâitic  Dcnys .portent  que. 
£i  Ma|eAi  leiir  <battt  CM  ten»  pour  les  poflèder  à  pcrpe^ 
gues  Moine  ^  l'abbaye  de  Veseky  ànâeur  cootemporàm ,  lequel  a  plu» 
verirablemenr  &  plus  nettement  parle  de  cette  guerre  qu'aucun  autre, 
reimnij^ne  feulement  qu'elles  demeurèrent  entre  leurs  main?  julquc;  \         ■  ■ 
ce  que  ic  jconc  fils  du  Comte  Guillaume,  qui  avoitelte  iacaule  de  tout 
le  mal,  vîik  i  Veselnravec  ûmeie ,   donna  &risfe£Kan  an  Roy,  lequel 
le  rcflablkdaiiikjoniwtnce  de  &s  ferres.  Ce  fils ,  appellé  Guillaume  comme 
fon  pere ,  ne  tint  pas  la  parole  qu'il  àvoit  donnée  au  Roy  de  n'inquietef 
plus  les  Moines  de  Clugny.  CarincQntiiientapre»queleRoyfutclecedé 
il  reccimnieDçftavecbnMnlè^lienrdeBeaujeudeaniresàtestourmeDCe^^ 
Ce  qui  înka  tellement  le  Roy  Philippe' Ai^ofte  que  dez  la  première  année, 
de  fon  règne  il  s'achemina  en  Bourgogne  avec  de  grandes  forces ,  ravagea 
les  terres  de  ces  Seigneurs,  &  les  contrai c;nit  par  ce  moyen  à  rentrer  en 
letir  devoir.  Car  on  trouve  nommément  que  Guillaume  Comte  de  Chalon 
fit  en  l'année  MCLZZX.  im  acecnd  avec  Thibaud  ^bé  de  Ciiigny 
Jean  Prieur  de  Pared  touchant  les  droits  qu'U  pretendoitavcHrfiir  ce  priori 
£>ndé  par  Lambert  Comte  de  Chalon  fon  predecefTeu  r  .11  entreprit  en  l'année 
M  c  L  X  X  X  I X.  le  voyage  de  Hieruialem ,  &  fut  à  la  Ferté  le  reconunander 
aux  prières  des  religieux  de  cette  abbaye  fondée  par  fon  pere.  Il  fut  allié 
par  mariage  avec  Beatciz  de  Suaube  file'de  l'Emperear  Ftedetic  L  Jiur^. 
nommé  Barberouflè  Duc  de  Suaube  6c  de  Beatrixde  Bourgogne  héritière 
de  la  Comté  de  Bourgogne  là  femme.  Et  de  cette  alliance  luy  nafquit 
une  lèule  £lle  appellée  Bearrix ,  mariée  premièrement  à  Alexandre  de 
Bottigogne  frère  d'Eudes  IIL  Doc  de  Bourgogne  ,  &  en  {ècoodesnopcea* 
«▼ec  Emennc  II.  Comte  de  Bourgogne  6c  d'AmBonm   lie  ainfî  finit  en 
elle  la  maifon  des  Comtes  de,  ChjUoa  du  fiunom  de.Thiern  branche  de 
la  maifon  d'Auvergne, 

Apres  avoir  allez  amplement  parlé  de  la  maifon  des  Vicomtes  de  Thiem 
ifliis  de  la  maifim  d'Auvergne ,  u  £uit  i^femdxe        pfemier  iobiei^.& 
Tarn  /.  E  ij 


^      HISTOIREDE  LAMAI50N 

rrf»v«  f.  »7.  revenir  a  Roben  I.  Vicomte  d'Auvergne,  lequel ayoic,  Iclon  mon  opi- 
M  nÏQn  ^  efpoufe'  Adalgardc  Iccur  de  {àinc  Odilon.  Il  eue  d'elle  Robert  II. 

Vicomce ,  Euilorge ,  &  tiliennc.  On  ne  trouve  pas  d'autres  enÉm&  de  ce 
Vicomte.  Car  ceux  cy  efloient  confiauncK  enons  d'Ad-ilgurde,  &  il  ne 
Mroitt  pas  Qu'il  en  ait  eu  d'Hildcgarde  &  {èconde  fènune.  Eftiétme  fixt 
fib  fiic  d'Egmc.  Le  Roy  Louis  d'Outremer  luy  donna  l'abbaye  de  Coq. 
<jues  en  Roucrguc ,  de  laquelle  il  fut  Abbé  oend  mc  roiite  Ta  vie.  Et  cc- 

rrndanc  il  avoic  ious  luy  un  Abbé  régulier ,  AèoM  Jeatnàùm  >  e^ttUm^  comme 
eft  dit  dans  un  thte  de  Conques.  Il  fin  lait  enmn  le  âiefine  reikipét 
Evefque  d'Auvergne,  y  ayant  un  tnte  de  l'Eglilè  de  Brioude  àomé  au 
mois  de  Juin  dcCCCXXXVII.  aoqucl  Eftienne  Evc-rcjne  a  foufcrir.  Il  y 
en  a  encore  un  à  Saucillsnges  du  mois  de  Décembre  Dcccrxi  m. 
dam  lequel  ù  le  die  £velque  d'Auvergne.  H  donna  deux  ans  apresa  i'hgiiid 
de  Brioude  le  lieu  de  Liziniac  en  Auvergne,  à&at  nous  atvons  letkte; 
dans  lequel  il  fait  mention  de  toute  (à  parenté,  auffibien  que  dans  un 
!»atre  titre  de  l'an  dcccclxii.  Aàvmé  jpour  le  mefme  (n)ÇÔt.  En  l'année 
rriii,jj.|,.  DccccxLix.  s'interellônc  en  la  fondation  que  le  Comte  Acfrcd  ion 
»-         gtand  onde  avoit  fiùte  eh  Auvei^e  en  îrttot  de  YChètt     Ckigny , 
ftawMrfw**.  fteft  à  dire  en  la  fondation  du  prioré  de  Saucitlanges ,  il  en  (kmanJl  lâi 
tfliHTf.^.^  confirmation  au  Pape  Agapet  1 1.  &  enfuite  au  Roy  Louis  d'Outremer. 
p-»7i-        L'aune'c  d'après  doc  c  cri  ce  Roy  eflant  aile'  en  Guyenne  avec  une 
cfcioo.  f to-  puiflince  armée ,  Charles  Coniiantin  Prince  de  V  lenne ,  Éftienne  Evcfijue 
4éh4h>»ji.  4*Auvergne,  &  Guillaume  IIL  Comcede  Floiâiefs  9c   Auwtgne  lov 

lenc  au  devant,  luy  firent  te  (èrment  de  fitklicé,  &  l'Evcfiue  luy  m  es 
tmmttj.  I  oitrre  de  riches  prefencs.  En  l'anne'e  DCCcCLii.  il  trouva  àEnncrac 
en  Auvergne  brique  les  Sciçncurs  d'Auvergne,  qui  juiques  alors  avoienc 
pefiifë  de  rcconnoilbre  ce  Gutlaïune  pour  leur  Comte,  fè  fourmirentenBn 
1  luy,  ^  luy  firent  te  ieraiem  de  fidélité.  Il  le  trouve  encore  mention  de 
biy  comme  Evcfijue  d'Auvergne  en  une  charte  de  l'année  o c CC Ci L IX. 
cirée  par  M.  Savaron  dans  le  commentaire  qu'il  a  fùit  fur  un  ancien  livre 

3ui  traite  des  Egliies  &  des  faints  de  Clairmont ,  où  il  fait  auiTt  mention 
Il teftamoft  6it  jpar  cet  Evefque  en  l'année  DCcccizxvi.  Ce 
pourroic  fidrepenier  qu'il  mourut  en  cetema  IL  Ce  (çavant  homme  noua 
apprend  r^ans  les  Orijrincs  de  C'  urmont  que  cer  Evcfque  recouvra  les 
biens  de  iTchic  aliéner  pir  les  devanciers,  qu'il  Ht  une  immenfc  dona- 
fruMiu  f  if.  txoïl  avant  que  d'aller  à  Rome ,  d  ou  il  rapporta  des  reliques  qu'il  enferra 
dans  l'image  de  Ni^Are  Dame.  11  adjouce  que  ce  qû  le  ren&  phis  recom> 
mandable  eft  qu'il  rebaftit  la  cité  de  Clairmont. 
Aftjjssord.s.     Robert  II.  eut  une  femme  appelle'e  Ingclberge  Dame  de  Beaumont 
f^»7o-  "*     dioccfe  de  Chalon  Ce  qui  pourroit  faire  eftimcr  qu'elle  eftoit  de  ce 
pays  la ,  &  j)cutcfbc  (ôeor  de  Leagarde  Vicomtcllê  de  "Wcnnc ,  de  laquelle 
H  (êra  parle  un  peu  plus  bas.  Ingelberge  fut  mere  de  Robert  IlL  mort 
fans  ligne'e,  de  Bertrand  Vicomte  en  Auvergne,  de  Guy  Vicomre  en 
D  c  c;  c  c  L  X  X  X.  &;  enfin  Comte  d'Auvergne  premier  de  ce  nom,  fie  de 
Guillaume  1.  du  nom  Comte  d'Auver^ie  après  Guy. 
U  cà  6â  mts/àaa,  de  Guy  en  plufieuit  uaaxa  de  Clugny  &  die  Sao^ 


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D'  A  tr  V  E  R  G  N  E.  L  I  V*  L  VT 

cd!ang<s  yfitplincipdcment  dans  celle  par  laquelle ,  n'ayant  encore  <i  aucre 
qualité  que  celle  de  Vicomre,  il  donna  à  l'abbaye  de  Clugny  le  fief 
l'Eglitè  de  Beaumont  au  choccic  de  Chalon ,  donc  il  edoic  ^igncui:  pro- 
toriecains  dtf  chef  41e    mère  ingclberge ,  qui  y  dfl  nommée  auffibien  cpit 
Ion  pcre  &  fon  oncle  ElHennc  Evefquc  d'Auvergne.  Par  une  clujns  du*. 
Cartulaire  de  Saucillangcs,  dans  laquelle  il  s'intitule  Prince  d'Auvergne  >  Pr«»1v^4l• 
Trinetfs  ^nernorum ^  il  donne  à  ce  monafterc  l'Eglifc  de  faint  Scmin  de 
Sillom  avec  le  conlêncement  de  ùi  femme  Aufcndc.  H  cit  diâicilcde  dire 
te;teliip»  auquel,  orne  donaiioB  a  eAfâke,  nV  ayant  ancre  cliole  éam 
lâdaïf  ^ue  ces  ptuolest  F^iSlt  tfl  futc  dtuuttio  mmje  •Au^uft^t fin*  iv.  regmntt 
Lotirario  Ke^e  Fraftcorurn.  Mais  il  lemble  qu'elle  doit  eftre  ccn(ec  portcrit-ure 
à  celle  de  Clugny ,  puiiqu il  n'y  prend  pa»  la  qualité  de  Vicomte,  mais 
celle  de  Prince  -dfVuivergne ,  qui  {îgnifië  i»  inefine  ckofe  que  celle  ik-  < 
Cttti^^  dautantftlbs  que  éaak  une  anire'dune  de  Sancillanges  ditée» 
«ominé  je  le  crois ,  de  deux  ans  après  celle  cy ,  il  e(l  appelle  Comte  & 
Dcfenfèur  de  ce  monafterc ,  J^fwwp»  Cutdonis.  Comitis  dtfèa/orts  nafiriy  &  "««wh^^ 
^u'il  eli  âuiU  appelié  Comte  dam  pluHeurs  autres  chartes  de  Saucillanges. 

'La q^yioéqueiét! Moine» ie  Saudl^  Coi&te,  qu  ilt 

appellent  leur  Defenièur,  mérite  quelque  reâcxian.  Ancicinieiâëiit  les 
Moines  rcgardoient  leur»  fondateurs  &  leurs  delcendancs  comme  leurs 
Fadeurs  laïques,  comme  leurs  Proieâeurs  &  leurs  Defèniêurs.  Il  y  en  a 
uiic  belle  preuve  dans  les  letres  de  Raympnd  L  Comte  de  Toulouie  en 
frvcur  de  1  abbaye  de  Vabres  en  Roiiergue ,  laquelle  il  a  C^ùàée,  Il  dedare  of*'^^'' 
par  ces  letres  que  pendant  qu'il  vivra ,  il  veut  eftrc  le  Tuteur  &  le  De- 
iênlèur  de  cette  aboaye ,  &  ordonne  que  (es  enfans  le  Icront  l'un  après 
l'autre.  Ceux  de  1  abbaye  de  Tulle  ,  qui  regardoient  Aymar  ieigneur 
^Efebelles  Vicomte  du  bas  limouforcflauimenrdclc^ 

leur  fondateur ,  &  ce  avec  d'ancabt  pbs  de  fiufi»  qu'il  leirr  avok  domif^  ^ 
tous  lès  biens ,  Ce  voyant  (ans  Defenlcur  après  fà  mort ,  ils  choifîrcnt  pouf 
leur  Pafteur  laïque  Donnereau  fon  boftard ,  &  le  mirent  en  mclmc  temps 
en  poifirifian  du  chafleau  de  MoulTeou  entre  Tulle  &  Aurillac.  Car  c'cAoic 
U  couflume ,  ainfi  que  le  B«  K  NfdbiUm  Ta  ttes  bien  obfavé  fc 
4]e  donner  à  ces  Dcmifèiin,  ipueftaienc  chatHs  par  les  Moines ,  quelque 
terre  en  fief  comme  pour  recompenlè  de  la  protcîîVion  qu'ils  dévoient  leur 
donner.  Doncques  les  Moines  de  Tulle  eûcurent  pour  Dc^nlcur  Don- 
nercau  iils  d'Aymar.  Mats  comme  il  eftok  homme  de  pente  cervelle ,  il 
leur  elchapa ,  &  s'eniîiit,  en  (ôrte  qu'ils  ne  pcuicnt  pas  k  icnociver.  Et 
noùrlors  ils  s'adrefferentà  Bernard  (eigneur  de  Turennc  Vicomte  du  bas 
Limoufin  après  Aymar ,  duquel  il  cftoit  proche  parent ,  comme  c(hnc 
tous  deux  de  la  maiion  de  Turcime.  L  HiHoire  eil  toute  pleine  de  lem- 
blablet  exempks.  Ec  poiir  cette  mefine  lailôn  les  Kfainet  de  Stncillanges 
voidanc  fe  choifir  un  Defenlèur,  ilsjetœrenc  les  yeuxfixT  ce  Comte  Guy , 
qui  deicendoit  en  ligne  direâre  Se  mafculine  de  la  xace  d'AcBxà  DaC 
d'Aquitaine  &  Comte  d'Auvergne  leur  fondateur. 

Le  Comte  Guy  fut  mari^  avec  une  Damç  appelléc  Aulèndc.  Mais  oarrM«itf4«« 
aewMivt  pas  qu'il  en  «il  ea  da  tnCwt.  De  tbcte  qoe  h  Comté  d'Av» 

E'iij 


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fi   HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

vergne  vi»  \  OaâShàa»  TV*  fini  fiere,  lequel  tméeû,  femme  âffélit 
Humberge  pluneurs  eo&w»  donc  quelques  uns  decedeieac  avant  leur 

mcrc,  laquelle  cftoic encore  vivante  en  Tannée  mxvi.  comme  il  confie 
d  un  titre  allégué  par  M.  Savaipnen  ies  Noces  fur  les  Origines  de  Clair- 
mont  page  140.-  • 

Mais  auparavant  déparier  desenfiuisd'Humbcrgeil  (èmUe  qu'il  faut  dire 
quelque  cbofc  d'elle  &  des  donations  qu'elle  fit  aux  Egliiès  de  Brioudc  &  de 
Saucillangcs ,  auïqucllcs  les  Seigneurs  ifTus  de  la  maifon  d'Auvergne  ont  fait 
en  cous  ccmps  beaucoup  de  bien.  Je  trouve  que  du  cenip^  de  l'£velque 
"M**  d^uvergneBegon,  c*CK  àdimci&rann&dcccczc.  CM  cmkesig  die 
ficpludeurs  dons  au  monaftcre  de  Saucillangcs  qui. fine  enoiicex  .dâstt 
les  a£bes  qui  en  furent  drcflez  pourlors,  lefquels  le  trouveront  rapportez 
>  f.  4|.  parmy  les  preuves.  Sous  le  pontificat  de  Ion  fils  liltiennc  luccclTeur  de 
Beeon  elle  doima  à  l'Egliie  de  Biioude  le  lieu  de  Lugiac  ,  donc  j'ay 
parle'  cy  devant ,  &  conjoinûemenc  avec  Ça  enfuis  elle  donna  le  lieu  de- 
'Mw«Mr^44.  Chauriac  à  k  mcime  Egliiè.  Elle  confirma-  encore  par  foa  (èing  8c  par 
ceux  de  Ces  enfàns  le  don  du  lieu  appelle  tÀnnoiotum  fait  au  monaftere 
de  Sauciiianges  par  Louis  de  Monton  &  là  femme  Abbe,  laquelle  efloic 
Aww/w  4j-  fiQè  d*Htt|gues  ieignenr  du  lieb  appelle  Fétgms  icàcf»  femme  Ifingarde , 
laquelle  fut  mere  de  Pierre  6c  alfingardc  marine  k  Rorice,  anccemene 
-appelle  Korgius ,  qui  fut  perc  de  Faramond.  Je  trouve  (^'Abbe  avoir  plu- 
fieurs  frères,  aflàvoir  Gcraud,  Arben,  que  je  trouve AppeUé  VicoOlQlï^ 
Hugues,  Pierre,  &  Maurice.  "  ;*       .  ■  "  '  ' 

•  ••  ■    •  "'  :  ■:.  -  r:--"   .  î  .•>•»'•  • 

JEKfmu  de  CmUâMm  IV.  Comte  ttJùfif^t  &  ie  fé^r 
fmm  HtmAtr^^  '.  }^  ^  '  '-     '  \^'''-: 

OBBR.T  t.  Cdutb  D*Auvbrgnb,  qui  continua  la  lignée. 
EsTiBMMB  EvBsqoB  d'Aovbkgne  après  Bcgoio. fl fec 
Mvl       nié  traidreufèment  en  l'année  m  x  1 1 1.  comme  il  alloitvoicû  tance  Led- 
garde ,  &  le  meurtrier  (c  fit  en  fuite  Moine  à  Clugny  j)our  y  faire  pénitence 
d'une  fi  melchante  adHon ,  comme  il  eil  marque  dans  le  Concile  de 
Limoges.  Je  ne  fçay  pas  bien  qui  efloie  cette  Ledeaide.  Mais  il  le  poor> 
roit  bien  faire  que  c'eftoit  U  mnme  de  Berilon  de  la  Tour  premier  de. 
p'^ffTr^*  ce  nom  Vicomte  de  Vienne  ,  auquel  les  Hiftoricns  de  Dauphiné  donnent 
f.  i«o.  i«7.    urve  femme  de  ce  nom ,  dautant  mieux  que  dans  le  mefine  temps  je  trouve 
xy.jt'.'uT^  un  titre  de  l'an  mxxxviii.  pafïc  en  Bourgogne  dans  lequel  cft  mcn- 
•wM»f>   tioiméeLedgarde  finnme de BedioQ,  dedans  le  Càrtnlatre'de£iintO<^^ 
44-  un  Berlion  Chevalier  mary  d'Aldiarde,  qui  eft  ^U»  doute Berlion  IL  fils 
de  Berlion  I.  &  de  Lcdgardc.  D'où  on  peut  encore  tirer  que  Berlion  I. 
eut  deux  enfàns,  aflàvoir  Berlion  U.  marié  à  Aldiarde,  &  Guichardmary 
de  Maxime.  Berlion  IL  eut  deux  enfsms,  AibeR,  <8e  Artaud.  Guichard 
eut  un  fils  appdléEflienne;  Car  c'efl  ainfl  qu'il  &ut  expliquer  le  titre  de 
Tournus  de  l'an  mxxxviii.  où  Guichard  &  Berlion  frères  appellent  leurs 
neveux  Artaud  &  Eftienne,  appliquant  Artaud  nomme' le  premier  à  Gui- 
chard, qui  cil:  nommé  le  premier ,  &  Llbcnnc  à  Baiion ,  qui  cii  nommé 


R 


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DAUVERCNE.  Liv.  I. 

k  Second  ,  citant  qu'il  confie  que  Berlion  î  I.  avoit  tm  fik  WffdM 
Anand  ,  lequel  eftaitpar  confequenc  neveu  ck  Guichard. 


CHAPITRE  X. 

OSEl^T  Ltf^filsdeOnillâimwtV.ai 
4ekComie0è  Hunobergc »  comme U 

remarque  au  chapitre  précèdent.  U  cfpoufi 
trmeagiirdc  61k  de  Guillaume  I.  Comte 
d'Arles,  iMuelle  efioU  laur  de  U  fUytvC 
OniftHiceftiiimedaRoy  lUiberc,  conune 
U  «ft  bien  Aenemeât  expliqué  dans  le  rap^  r, 
port  que  rEvefque  de  Palcftrinc  fit  an 
Pape  Pafchal  II.  de  leur  gciuaJogie. 

£Ue  n'dft  pasiî  oenaam  expliquée  4an« 
repUKc  ç  c  s  ^  dlves  Eviefi]ttf  de  ChànKi» 

 ^  {il  filti^'f  comme  il  eft  à  prefûmcr ,  mais  par  celle  des  co. 

piftes ,  le*  anciens  manulcrits  de  cette  epiftrc  citant  très  fautifs  &  for; 
dificxcnts.  On  en  retire neaacmoids  cet  avanugc  quelle auÛorilc  la  rc* 
1^^^  je  VEveiquc  de  FtleArioe  au  SajtSt  de  la  Comteflè  d'Auverpe  ^ 
daoïMK  que  s'agi/Iânt  à  la  Cour  du  Pape  Urbain  IL  de  fçavoir  le  degr^ 
de  çoniàncuinltt^  qui  eftoit  entre  Baudouin  fils  du  Comte  de  Flandres  3c 
la  fiUe  d'Akin  Duc  de  Bretagne .  qu'oA  vouloir  marier  enlemble  ^  &  qu  il 
voulut  en  eftre  exaftemem  informé,  on  fit  Tenir  4tt  tefiao&isdeslunis 
d'où  on  en  pouvoir  av<Mr  ^ilemem ,  &  nommemeatdn  pays  d'Auvergne  « 
où  le  Pape  fçavoir  (ans  douce  qu'il  y  avoir  eu  une  Princedè  Corateflè 
d'Auvergne  parente  des  Comtes  de  Flandres.  Ce  fut  un  Moine  d'Auvergne 
appelle  Cafte ,  homme  de  qualité ,  qui  ht  chargé  de  cette  commidtiMi , 
&  qui  toftroiik  k  Pape  de  oene  parm ,  comme  ledk  Ivei 
ChartMi,  qui  y  .cAoû  prefent ,  nous  l'apprend.  Il  ne  dit  pas  que  le  Papt 
kur  «c  accod^  k  peraùâioA  4e  iènidcE,  Mfù^ 


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« 


40    HISTOIRE   DE  LA   M  A  1     G  N 

qu'il  le  fît ,  puifijucn  Tahuéc  MCX.  Uy  eut  coûtcftaôon^iîxjeddc  leuf 
mariage  à  la  Coar  du  Pape  BAludTli;.fwrdevaiu:ieqacl  on  Jeduifv  encore 
1»  degcerde.lear  paremé:'  Il  7  ai^<|mpreccnknc  i^ueleo0flaackg*ftc 
difTous  pourlors.  Maison  n'en  rapporte  aucune  preuve. 

11  cà  conllant  qûc  k  Reyne  Conitance&Ermcnga^^êeftoient  (ccurs 
&  qu'elles  edoiem  âllcs  d'un  Comte  appelle  Guillaume  ,  lequel  eii  ap- 
pdw  par  quelques  uns  Comte  d'Arles,  par  d'autresX^xnl^ifeTQtilouK, 
&  par  d'autres  Duc  de  Guyenne.  Ladiffiaiirf  cdÉlîflelk(^vQiirde  c^mllc 
mnifon  elles  cftoient  ilTùës.  La  plus  commune  opinion,  qiii  4  cfte  ein- 
li:\ule'e  avec  bcrtucmm  de  raifon  p:ir  Mcflicurs  Du  Chcfne  ,  de  Sainre- 
Marthc,  Befly,  juiici,  ûc  Ménage,  cit  quelles  eftoient  tilies  de  Guii- 
hiime  I.  Comte  d'Arles  Ce  d'Adelaide  ou  Alix  d'Anjou  (à  femme  fille 
To.z.sp;ci(**  dcFouquesle  Bon  Comte  d'Anjou ,  appeliée  ^nche  dans  la  Chroni- 
gtip  *«.  Comtes  d'Anjou  &  dans  î'epiflrc  ccxi.  d'Ives  Evefc|uc  de 

GUbctUki.    Chartres.  Toutesfois  Glabcr,  qui  vivoit  du  temps  du  Roy  Robert,  6c 
**        qui  a.  cicric  (â  vie ,  dit  que  (à  femme  Confiance  cftoit  fille  de  Guillaume 
Duc  de  la  première  Aquitaine,  &  un  peu  |>lus  bas  il  adjoufle  que  ce 
Roy  prit  à  femme  Kegintan  Conftanciam  a  partibm  AqKÎtâmé,  Nous 
apprenons  d'ailleurs  d'un  fragment  de  l'Hiftoirc  de  France  tir^  d'un 
To.  I».  D<i   ancien  MS.  de  iâint  Benoifl  hir  Loire  qu'elle  eftoit  fille  de  Guillaume 
^ic^  Comte  de  Totdoufe.  Ce  que  M.  Oicel  effime  pouvoir  eftre  concibé 
h.sTm*.''  ^^l^^<^^t ,  ^  <^'i"fc  qtte  les  Comtes  de-TouIoulè  eAoieDt  anciennement 
^  cenfct  eftre  de  l'Aquitaine,  comme  il  le  prouve  par  beaucoup  d'au^loritez. 
Mais  fiir  cette  difficulré  il  faut  voir  M  BcHv ,  rjui  l'a  dcivclopee  avec 
beaucoup  d'érudition  &  fait  voir  que  ce  (juiliauiue  I.  Comte  d'Arles 
pere  de  la  Reine  Conftance  eft  le  mefine  que  Guillaume  I  IL  Comte 
de  Touloufè ,  opinion  qu'il  femble  que  Meffieurs  de  Sainte -Marthe  ayent 
fiuvie  dans  la  dernière  édition  de  leur  Hirtoire  de  la  Maifon  de  France. 

n  k  rencontre  icy  une  difficulté  aifez  grande  au  fujeâ  d'Adelaide  mere 
de  la  Reyne  Conftance.  H  eft  (ûffi&mment  prouvé  qu'elle  eftoit  fille 
de  Fouques  le  Bon  Comte  d'Anjou  ,  qu'elle  fut  mari^  à  fîniliaimw  I, 
Comte  d'Arles  ,  &  qu'elle  ftirvefquit  au  Comte  d'Arles  fôn  mary ,  pre- 
nant rousjours  la  qualité  de  Comteflè.  Ht  cependant  on  trouve  qu'Ade- 
laide  iccur  de  Geoffroy  furnommé  GrifègoneUe  Comte  d'Anjou  &  de 
^^î"  "m  Evefque  du  Pujr,  qui  eflcMem?  tôt»  deux  fils  de  Fouques  le  Bon , 
'  '  eftoit  mariée  à  Eftienne  Comte  de  Givaudan ,  &  qu'elle  luy  engendra 
trois  enfans,  afiâvoir  Bertrand  ,  Pons  ,  &  Efliennc  Evefauc  A[\  Puy. 
Si  on  avoic  la  preuve  de  ce  que  M.  Ménage  a  avancé  dans  l'Hilioire  de  = 
Satblé  pac|e  j^j.  qu'Alix  d'Anjou  mere  de  Conftance  Reyne  de  France  a' 
efté  mariée  deux  fois,  on  pourroit  croire  qu'elle  fut  premièrement  mariée 
au  Comte  de  Givaudm  ,  &:  qu'après  fôn  decez  elle  fc  remaria  à  re  lu  / 
d'Arles.  Mais  cela  s  appelle  deviner.  Je  croirois  plufVoft,  puifcir.  i[  cit 
permis  de  conje«Sturer  en  une  affaire  fl  oblcurc,  ou  que  Fouques  le  Bon 
eut  deux  filles  de  mefme  liom  ,  ce  qui  lê  tenconoe  aflêa  fimvenc ,  ou 
que  l'une  des  deux  fut  appellée  Alix ,  &  l'autre  Blanche.  Car  nous  avons 
ob&rvé  cfjàg&a  que  la  mcte  de  ia  Reyne  Conftance  eftoic  appellée  - 

Blanche 


(s.  ni., 


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D'  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  I  V.  I.  41 

Blanche  dans  la  Chronique  des  Comtes  d'Anjou  &  dans  une  lettre  d'ives 
Evelquc  de  Chartres.  Quoy  au'il  en  fuie ,  U  conile  que  Conllaacc  fut 
jmariee  au  Hoy  Roben  &  u  finir  Enncngarde  à  Robert  t  Comte 

Auparavant  de  quitter  cette  matîcre ,  je  crois  qu'il  cft  à  propos  de 
faire  remarquer  au  le(5tcur  ,  quoy  que  ce  poinifl  d'hiftoire  ne  foie  pas 
tout  à  ^ait  de  nollrc  fujedl: ,  que  M.  Ménage ,  comme  je  viens  de  le  dire  , 
A  avancé  ù^ta  preuve  on  ^  qui  ne  poroic  pas  vrayfcmblable ,  âlGnroir 
.qu'Adelaide d'Anjou  fût  mariée  deux  fois,  la  première  à  Guillaume  Ldtt 
nom  Comte  d'Arles,  &  la  féconde  à  Guillaume  qu'il  appelle  VII.  Comte 
d'Auvergne ,  c'eft  à  dire,  à  Guillaume  V.  fils  de  Robert  mary  d'£rmeiu 
garde.  Ce  qui  paroic  extrêmement  ablûrde,  n'eftant  pas  à  predimer  que 
Guillaume  V.  ait  jamais  peniS  à  eipouièr  ù,  grande  meie,  ou  en  tout 
cas  la  belle  mere  de  (on  pere ,  (îippofë  qu'on  voulut  prétendre  que 
Guillaume  V.  fut  fils  de  Robert  d'une  autre  femme  qu'Ermengarde. 

Si  l'oa  en  croit  M.  Bouche  ,  qui  a  eicric  l'Hiftoire  de  Provence , 
.Confiance  8c  Ermengarde  avoient  encore  deux  fiturs ,  af&voir  Adaimo* 
die  Comtcfll-  de  Touloufè  &:  de  Barcelonne  &  Odile  mariée  à  un  Seigneur 
appelle  Miron.  La  chofe  lèmble  affez  vrayc  à  rcfgard  d'Odile.  Mais  la 
preuve  que  cet  aucleur  apporte  pour  fiure  voir  qu'Adalmodie  eftoit  fille 
du  Comte  d'Arles  ,  aûavoir  qu'ayant  fait  du  bien  à  un  monailere  de 
•Provence,  ft  7  a  apparence  qudle  cfloic  dn  mefine  pays,  eft  une  nuu 
sucre  de  preuve  très  peu  concluante.  Si  elle  eftolc  receuë ,  oskfooncitf 
(ans  aller  chercher  des  exemples  bien  loin ,  dire  qu'Eftierme  de  Mercueur 
EveCqué  de  Clairmonc  6c  Guillaume  Chanoine  de  Bhoude  Ion  neveu, 
qui  choient  affiirement  Auvergnats,  eftoient  Provençaux,  parce  qu'ils 
ont  âit  du  bien  à  l'abbaye  de  Ùàttt  Honorât  de  Lerins  ,  comine  noua 
l'avons  remarqué  cy-defTus  page  18.  Il  y  a  bien  plus  d'apparence  que 
cette  Dame  eltoit  de  la  mailon  des  Comrcs  de  la  Marciie  en  Limoufîn, 
comme  MefTicurs  Befly  &  Blondellontcrcu,  &  comme  je  l'ay  monffaré  MtiaUifr, 
après  eux  par  des  preuves  bien  mieux  conduances  que  celle  dont  M. 
Bouche  s'eft  &rvi  pour  linider  fini  opinion. 

Il  eft  fait  mention  de  ce  Comte  Robert  dans  un  titre  de  l'Eglilè  de 
faint  Genêt  de  Tliiern  de  l'année  mxvi.  ou  il  eft  qualifié  du  titre  de  rr^f}4J 
Prince ,  Aqmttmâm  giibemâKtg  Omllelm  Pt^menfiCmiie,  fS  m  âmnéà 
Xfikifto  honorMU  Pmdpiy  qualité  que  prend  auffî  le  Comte  Guillaume  f.4« 
fim  Hls  dans  un  titre  de  Saucillanges ,  &  laquelle  avoit  efté  pciliè  avant 
eux  par  Guy  I.  Comte  d'Auvergne  leur  oncle. 

Enfâm  it  Rghrt  L  Cômit  ^Jmfergne  &  ètErmtngarde 

JtAftes'fi  femme, 

GUILLAUME  V.  CoMTB  d'Auvergmb,  dontiliêraparlé 
au  chapitre  luivant. 
EuMBKGARDB  d'Auvbkgnb  mariéelEudcsII.  Anuoi  Oomce 
deBlois,  de  Chartres ,  &  de  Champagne»  d'o&  iôntdcfeendut  les  Comtes 
Tme  /.  F 


4x     HiSTOIfLÉ  DE  l  MAISON 
Pdatim  de  Champagne ,  parmy  Ie(quek  il  y  a  Ctt  des  Roys  d'Angleterre 
»"w«î^4^  &  de  Navarre.  Il  cft  fait  mention  de  cette  Ermengarde  Comteflè  de 

Champagne  dans  quelques  rirres  de  laint  Florent  de  Saumur.  Elle  lîirveC- 
quit  à  ion  mary  tué  à  la  bataille  de  Bar  en  l'année  mxxzvii.  &  mouruc 
I  onâefine  jour  du  mois  de  Mats. 

M.  Juftel  a  donné  à  noftre  Comte  Robert  une  autre  fille  appellée 
Bcrrhc  ,  laquelle  il  dit  avoir  cllé  mere  d'Havife  Comreffe  de  Nantes.  Il 
a  efté  mduir  en  cette  erreur  par  Gilles  de  Roye  hiftoncn  Flamand ,  qui 
jB^ietioj»  le  dit  nettement.  En  quoy  il  s'eft  grandement  trompé ^  n'avanc  pas  aflez 
reflejchi  &r  le  cefinoignage  de  rEvefque  de  Pdeftrine ,  ht  Wqod  je  cKois  • 
qu'il  s'cd  fondé,  ayant  mal  à  propos  confondu  deux  Ermengardes  enime 
feule  pcrfonnc.  Car  l'Evefque  de  Paleftrine,  dont  le  tefmoignage  eft  rap- 
Hmmit.^f.  porté  par  Meyer,  die  à  la  vérité  que  Berthe  mere  d'Hadouiie  Çomteilè 
de  Nantes  eAakfiDe  d'une  Ermengarde ,  non  pas  de  celle  qui  6it  Com- 
teflè d'Auvergne,  mab  d'une  autre  Ermengarde  fille  de  cette  Comteflè , 
marie'e,  comme  nous  venons  de  le  dire,  à  Eudes  II.  du  nom  Comte  de 
Blois,  laquelle  fur  mere  de  Berthe  mariée  à  Alain  III.  Duc  de  Bretagne. 
Cet  Evefque  dit  en  iuite  que  Berthe  fut  mere  d'Havoife  Comte  de  Nantes. 
Geqmeft  vtay.  Car  die  eQ>odâHod  Comte  de  Nantes   de  CornoSaîUe, 

3ui  Rit  auflî  Duc  de  Bretagne  en  l'année  m  l  x  v  l.  par  la  mort  fans  lignét 
c  Conan  fôn  beaufrere.  D'où  il  s'enfuit  neceflâirement  qu'Hadouiie  Com- 
teflè de  Nantes  n'efloit  pas  ifliië  d'une  fille  de  Robert  L  Comte  d'Auvergne 
tcéc  ùi  femme  Ermengarde ,  mais  de  Ùl  petine 


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I 


D'AUVERGNE.  L  l  V»  L 


41 


-  GIVAUDAN 
d*  immltit 


]■:. 

C>€;a  P  I  T  R  B  X  I. 

.^^^ur.,..,  .  OBERT  I.  Comte  d'Auvergne  h  ayant 
pas  eflé  allèz  heuraix  pour  avoir  laiife 
beaucoup  de  preuves  de  ce  qui  s'cft  pafle  à 
Ton  efs^ard  ,  ne  fe  trouvant  rien  de  luy  après 
1  année  m  x  v  i.  en  laquelle  il  eft  nommé 
en  dhé  cfaatteile  l'Egliiè  de  Thiern  »  ileft  ahm»m«. 
bien  difficile  de  marquer  le  temps  auquel 
Guillaume  V.  Ton  fils  luy  fucccda,  M.  Juftel 
a  creu qu'il  eltoïc  desja  Comte  d' Auvergne 
en  l'an  mxx  x.  à  caufe  qu'il  eft  nommé 
aelôdictk,  ooiiuneU  le  dk^  avec  là  ièintne 
6e  (es  eflfiuis  en  xcpJt  chane  de  cette  année  là.  Sur  quoy  il  eft  à  propat 
d'obfcrvcr  que  cette  date  eft  fiuflè,  ceux  qui  l'ont  fournie  à  M.  Juftel 
ayant  mal  expliqué  les  charaderes  qui  marquent  le  temps  auquel  elle  a 
efté  fidne.  Car  il  y  a  dans  l'original ,  qui  eft  encore  auioofd'liuy  dam  les 
archives  de  l'Egliic  cathédrale  de  Clairmont  :  V»EU  cm*  ipfk  *nno  ni. 
régnante  Htnrico  Regi  Franconim.  Ce  qu'on  a  mal  rannorrc'  à  l'année  m  x  x  x. 
de  J  E  s  u  s-C  H  R I  s  T ,  comme  fi  ces  cliaraderes  figmfîoient  trois  fois  dix, 
au  lieu  de  le  rapporter  à  l'aimée  treiziefme  du  règne  de  ce  Roy.  Et  pour 
qu'il  n'y  manquât  rien,  eny  a  adjoullé  la  millewne ,  qoi  neft  pas  dans 
l'original. 

Le  Comte  Guillaume  c(pou(à  Philippic  de  Givaudan  fille  d'Eftiennc 
Comte  de  Givaudan  6c  Qxxu  de  Ponce  Comte  du  Givaudan  &  de  Forez, 
la  Comté  dé  ForeK  eftahcennée  dans  k  maifiin  de  Givaudan  par  le  ma- 
riage de  Tctberge  fille,  comme  il  «y  a  grande  apparence,  d'Artaud  IL 
du  nom  Comte  de  Lyon  &  de  Forez  &  de  û  femme  Tetbcrgc.  Outre 
cette  convenance  prilc  du  titre  qui  donne  à  ce  Ponce  la  qualité  de  Comte 
de  Forez,  laquelle  ne  luy  venoitpas  de  fon  pcre,  qui  n  eftoit  Comte  que 
dtt  (àivaudan,  Paradin  itopocw  une  chane  oè  l'E^ilè  de  Lyon,  où  il  eft  amim*. 
fiutmention  de  ceCcioueracetede  làfiamieTeilicige.  Cenui  ptobve 
Taaif  /.  P  ij 


fi  «t. 


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44       HISTOIRE  D^XAWAÎSON 

3ue  ce  Ponce  eftoit  Comte  dans  le  Lvonnois  ou  de  ion  chef,  ou  du  chef 
e  fà  femme.  Or  eilanc  certain  qu'il  eiloit  fils  d*£ftienne  Comte  du  Qi- 
vaudan ,  il  &ut  craîre  ique  la  Comté  qu'il  avmt  dans  le  Ly omiois ,  c  eft  à 
dire  la  Comte  de  Fotos ,  luy  eftoit  avenu'é  de  par  Cx  femme  fille  du  Comte 
de  Forez.  Gcriud  Comte  de  Lyon  &  de  Forez  fils  d'Artaud  I.  eut  trois 
cnfans,  afiavoir  Artaud  îl.  mary  de  Tctbergc ,  Eilicnne  Comte  de  Fore?: , 
fhK^itî.uga.  «lont  Severt  aflure  qu'on  ne  trouve  pas  de  defccndans ,  &  Humphred 
Hiyl,  B^r-  ^u^'*^  ^  Seigneurs  de  Beaujeu  ;  aufqucls  il  iauc  adjoufter  Tecoerge 
<«x»'«M. Du  fenunc  de  Ponce  Cbinte  du  Givaudan ,  laquelle  devint  làllS  doute Cobu 
"*'"**^'  tcflc  de  Forez  par  la  morr  fans  cnfans  de  Ion  frère  Efticnne. 

Doncques  Philippic  eiloir  fille  d'I  l^^icnne  Comte  du  Givaudan  & 
d*A!is  d'Anjou  faut  d'autre  Ahs,  comme  je  ic  crois,  marie'eà  Guillaume  I. 
Comte  d'Arles,  ainfî  qu'il  a  efté remarqué  wd^>icrç précèdent.  Ponce 
fnnttf^ii-  leur  fils  fie  frère  de  Philippic  fît  en  l'année  une  donation  à  l'Egfi& 
de  Brioudc  pour  le  repos  de  l'ame  de  (m  pere  Eftienne  &  de  là  mere 
Alix,  de  ia  femme  Tctbcrge,  de  lès  cntans  Eftienne  &  Ponce,  de  fès 
frètes. Benrand  te  Guillauâie,  &  de  lès  trcns  neveux  Eftienne,  Robert, 
de  GuiUaume. 

Auparavant  de  paffcr  outre,  je  fuis  oblige'  de  fiire  remarquer  icv  au 
lecteur  qu'il  y  a  en  cet  endroit  une  omillion  confiderablc  dans  l'édition 
que  le  R.  P.  Dom  Luc  d'Achcry  a  faite  de  cet  ade,  où  le  nom  d  Ellienne 
ttevieu.  dé  Bonce  eft  oiifaUé,  lequel :iL-  finit  adjoufter  en  cette  manière  » 
tttfmtibus  mets  Stiphano ,  Rtéerto,  «ifNff 'f««7i!rAv0  ,  comme  it  y  a  dans  le 
Cartulaire  de  Briou  Je  ,  d'où  cet  a<fic  a  eftc  tire.  Il  eft  fait  mention  de 
cette  donation  dons  les  iragmens  imprimez  de  la  table  de  l'ancien  Car- 
tdaiitt  de  Brioudë  page  7.  44}.  &  page  14.  n°  4U.  445. 
.  Et  dautant  qu'il  y  a  un  titre  à  Brioude  dans  lequel  Robert  fils  de  Plii. 

MMwffi-  lippic  prend  la  qualité  de  Comte  d'Auvergne  fie  du  Givaudan  ,  il  lemble 
que  l'on  doit  eftiincr  quel  es  cnfans  de  Ponce  Comte  t^i;  Givaudan  eflant 
morts  iàns  lignée ,  leur  couHn  le  Comte  d'Auvergne  dcvmc  Comte  du. 
Givaudan  du  chef  de  Pbtlippie  fit  mere,-  comme  M.  Juftel  l'a  cren,  dt 
mdme  que  nous  venons.de  voir  que  Ponce  mary  de  Tctberge  devint 
Comte  de  Forez  par  la  mort  (ans  cnfans  d'Eftiennc  Comte  de  Forez  frerc 
de  Tctberge.  Je  crois  donc  que  le  dernier  de  la.  caçc  des  anciens  Comtes 
du  Givaudan  a  efté  Eftienne  fils  de  Pcmce  te  nevea  de  Philippic ,  lequel 

Aw1w^4••  je  trouve  fimicm  en  une  charte  datée^  du  xegne  du  Roy  Henry  I.  fils  de 
Robert.  Je  ne  fçay  pas  en  quelles  mains  tomba  la  Comte'  du  Givaudan 
tlans  la  fuite.  Je  fçay  feulement  que  Guillaume  VI  petit  fils  de  Guillaume  V. 
Comte  d'Auvergne  fie  de  la  Comieflê  Philippic  ia  femme  ne  ^'intitulapas 

HifiJ^c  m.;,  Comte  du  Givaudan  ;  6c  je  trouve  qne'le  tloy  d*Afl(^an  St  ié  Comte  de 

^TtKtH*t  'pQjjlonf^  y  avoient  des  prétentions  à'k&ftdn  iîecle  finvant,  comme  il 
AffodiK  conftc  de  la  tranfââion  palfôe  entr'eux  eacre'Ttfdcèii  6e  JBcaucaire  m 

rtfcî^i.""''  mois  d'Avril  MCL XXV I. 

En  l'année  m  xliv.  le  Comte  Guillaume  donna  avec  le  conicntement 

fMnm^4«-  de&fimme&de(aettfiuuàr£a^c«diedidedeGhtrmomk 
leimoiietaiies,  c'eftàdiie,  &  abokmcfirik  ksprofics'f^^ 


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•      A  U'V  E  R  C  N  e:  1  r  v;  X  4/ 

Cancre  aprcs  luy. 

Jl  y  a  un  acre  dansies  archives  de  1  Eglik  cathédrale  deClairnwnc  date  PrtmvMf.  4t. 
^el'^iiiiéeoincricfinediunefînélloy ,(]  leeh^^  porkiquel 

Comte  du  confencement  encore  de  fa  ^mitie  8c  de.{ès  enfans  donne  à< 
cette  Eglife  la  parcye  occidentale  de  la  cité  ôc  autres  chofcs  qui  y  ibnt 
cnorcecs.  Si.  S;r'nron  marque  certe  dontnon  en  l'année  MxrxiV.  P"f«««i» 
,  Dans  k  CartuLurc  de  iaitic  Eibennc  de  Limoges  on  trouve  un  titre  j  17. 
^eiiviroiii'ùiML.  on    obove  Mcncnc^^  ,  qui  y  4^ 

eft  appelle'  Comte  dé  Clairmonc.  Ce  titre  contient  la  donation  de  ocux 
mas  donnez  à  cette  Eglife  p,xr  l*ierre  &:  Boion  frères  par  leiir  npveii 
Boibn.  Jourdain  Evefque  de  Limoges  ôc  Audcberc  Cpmce  de  la  Marche 
l'ont  aulC  iôuicric.       -  "  -  : 

En  raimée  M 1. 1  x.  U  aflilla  au  (acre  du  Roy  Philippe  L  £ût  en  fEglilè 
tadwdrale  de  Reims  le  x  x  1 1 1.  jour  de  May.  BcUeforcil  dans  Ces  antuiles  \  .  : 
à  transfère  l'eftar  de  ce  Comte,  &  au  lieu  de  dire  que  Guillaume  Comte 
tl'Auver^e  a^oit  afIUlé.  à  cette  iblemnite',  comme  il  y  a  dans  i'ongmal, 
il  a  dit  que  c'eAoirGdlïnune  fils  du  Duc  dîAcpncaine  (tothme  Comte  de 
Poitou  &  d'Auvcrenc.  En  quoy  il  a  efte  iuftcmem  ffèMÎi'oar  Beflv.  a/Ur^cmn» 
Mais  il  avance  luy  melme  une  choie  qui  nelt  pas  vrayc.  Au  moins  n  en  ,7, 
ay  ?e  jnm.iisvcu  aucune  preuve.  Il  Hir  donc  que  l'Auvergne  avoir  fcs  Comtes 
paiticuiicrs  qui  ia  cenoieiuen  foy  Hc  hommage  des  Ducs  de  Guy ennc,qu 'elle  .  , 
dev^kor  nef  &anierefief  de  la  Couronne  dè  France.  Je  fçay  bien  qu'un 
Duc  die  Guyenne  prétendit  du  temps  du  Roy  Louis  le  Gros  que  la  Cornet 
d'Auvergne  eftoit  de  fà  mouvance  &  de  u  féodalité,  &  que  les  Roys 
d  Angleterre  Ducs  de  Guyenne  ont  eu  la  mehiie  prétention.  Mais  ce  fait 
n'a  jamais  efte  bien  décidé,  quoy  qu'en  l'année  Mcxcvi.  on- eut  re> 
ïdché  l'Auvergne  au  Roy  d'Angleterre  par  le  traité  Êur  à  LouvierS  en 
Normandie.  Car  il  cft  conllant  que  l'Auvergne  n'eftoit  pas  comprifè  dans 
la  Guyenne  des  Roys  d'Angleterre,  &  que  pour  finir  neantmoins  toutes 
lescontcllations  lur  ce  fujeti,  l'Auvergne  fut  donnée  en  fuppleroent  de 
dot  par  Jeui  Roy  d'Anelecene  l  Loms  VIII.  Roy  de  France  loWquU 
e^>ottiâ  Blanche  ue  CsAmeniepce  du  Rcy  Jean ,  comme  .nous  le  dirons 
encore  plus  bas. 

Environ  k  melme  temps ,  le  Roy  Henrv  eflant  encore  en  vie ,  -n  vente 
adlmc  Hâtaico  Ktge ,  comme  dit  Geoilroy  Prieur  de  Vigeois  aut^eur  con-  47* 
^empoiain,  les  Chanoines  de  fâihc  Vrietx  cn'llmoitfin  recouvteienr  le 
moiiafterede  Rofcilles  en  la  Marche ,  lequel  avoir  eilc  onncsfixs  abbaye, 
par  le  moyen  flc  par  la  faveur  de  Guillaume  Comte  d'Auvergne.  Le  Prieur 
de  Vigeois  ne  dit  que  cela.  Mais  M.  Du  Bouchct  adjouite  dans  la  genea<^ 
lo^  de  la  M aifim  d'Anbùflôn  que  ce  monaflère  hit  réftiibli  le  x^x. 
Mars  M  L  X  I X  par  Renaud  V.  Vicomte  d'AubufIbn. Neantmoins  la  charte 
de  ce  reftabUnèmcnr ,  donc  les  Chanoines  de  fâint  Yricix  le  dilcnt  avoir 
l'original,  ôc  dont  |'av  une  copie  collanonnéc  iur  les  lieux  par  deux  No- 
taires ,  eft  (ans  date ,  âc  marque  Seulement  que  cela  fut  fait  vivant  le  Roy 
Philippe ,  fic  ltiét'  eftant  Evelqùédelimoges  ^  HmifiMéûtk,Jm*  fiam^, 

F  iij 


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4^  HISTOIRE  DE  LA  MAISON 
kotd  tkodicim^.  D'où  M.  Du  Bouchet  a  conclu  que  cela  avoit  efté  fait 
en  l'année  mlx  ix.  parce  qu'il  trouvoit  qu'au  mois  de  Mars  de  cette 
année  ic  douzicline  jour  de  la  Itine  cftoit  un  Lundy.  Mais  outre  qu  li  eft 
«oliftant  que  le  Comte  ne  £uverquic  pas  long  temps  au  (acte  du  Koy^ 
efianc  cetcaun  que  fbn  fils  (è  trouve  appelle  Comte  d'Auvergne  l'aniiée 
fiiivance  après  le  fàcre  du  Roy ,  le  reTmoignage  du  Prieur  de  Vigeois  ne 
permcc  pas  qu'on  puiiTe  douicr  que  ce  reltabMèment  n'ait  cité  rut  ibus 
le  règne  du  Roy  Henry.  Pour  coodlier  neantmoins  ces  deux  temps 
bien  mfeoits ,  j'ellime  qu'il  faut  dire  que  le  Vicomte  d'Atibuflon  rendiè 
k  monaftere  de  Rolcillcs  aux  Chanoines  de  faint  Yricix  peu  de  temps 
avant  la  mort  du  Roy  Henry  ê:  du  Comre  Guillaume,  qu'Us  en  prirent 
pourlors  poflciEoa,  comme  le  Prieur  de  Vigeois  l'atteftc,  &  que  l'en- 
tier aocomplil&inent  de  cet  onmge  ne  fitc  nie  que  iôos  le  iregne  du 
Roy  Philippe. 

i>MMwf  4i«.  î'  V  .1  dans  le  Cartulaire  de  Saucillanges  un  titre  (ans  date,  mais  qui 
elt  ciu  temps  d'Eftienne  Evc(que  de  Clairmonc  ôc  de  laint  Hugues  Aboé 
de  Clugny  ,  contenant  la  donation  du  lieu  appelle  Marojol  ^te  à  ce 
monaflere  par  k  Comteflè  Philippie.  Eftienne  de  Mercoeiir  fin  Evefipie 
de  Clairmont  depuis  l'an  m  l  i.  juiqu'cn  l'an  m  l  x  x  1 1 1.  &  (àint  Hugues 
fût  Abbé  de  Clugny  depuis  l'an  mxlix.  jufqu'à  l'année  mcix.  De 
Ibne  qu'il £iuc  que  cette  donation  ait  eAë  faite  entre  l'an  ULhôc  l'année 

rmvttt.  4>.  MLZZi  II*  le  croïs  que  la  dut  eft  Mammoini  marquée  en  une  autre 
charte  de  Saucillanges  de  l'an  mlxixi  dans  laoudle  les  mefmes  per. 
(ônnes  &  les  mefmes  tefmoins  font  nommez  que  dans  celle  de  Philippie, 
&  contient  une  donation  faite  au  mefme  monaftere  par  le  Comte  Robert 
fils  de  Philippie.  Elle  cil  du  (âmedy  après  Pafqucs  xv  u  i.  jour  du  mois 
a'Aviil ,  9c  celle  de  PhiUppie  eft  du  jour  de  rAicciilioa,  c'eft  à  dire  du 
XXI.  May  enfitivanc 

Enfani  de  Guillaume  f^.  Comte  d'^uver^ic  ^  de  Phtltp^ie  de 

(^Mudsn  fi  femme, 

RObert  il  Comte  d' Au v  er  g  n  e  ,'qui  aura  fôn  chapitre. 
Go  ILLAME  d'Auvergne  mort  avant  iâmere  fans  lignée. 
£sTiBNN£  D'AuvEauNBj  lequcl  M.  Juftel  a  creu  avoir  efté 
Eveique  de  ClainiMin;  Ce  qui  pourtant  ne  peut  pas  eftre,  attendit  que 
du  vivant  de  TEvefijue  Rencon  6c  du  Roy  Heniy  il  n  avoit  aucun  titre , 
&  n'eft  pas  mefme  marque  qu'il  fût  d'Eglifè ,  comme  il  confte  d'un  titre 
rraMw/.4t.  de  l'Eglile  cathédrale  de  Clairmont  qui  fera  imprime  parmy  les  preuves. 

Or  après  Rencon  ce  fut  Eftienne  de  Mercueur  qui  fut  Evefque  de 
GlaimuMit  jufqu'cn  l'année  m  l  x  x  1 1 1.  qu'il  &  transfera  à  YEnSaié  du 
Puy ,  comme  U  a  efté  desja  dit  cjr-defTus  pa^e  x8. 

Ponce  d'Auvergne,  ainfi  appelle  du  nom  de  Ponce  Comte 
du  Givaudan  &  de  Forez  ton  oncle  maternel,  il  eft  appellé  Comte 
d'Auvcmie  dans  un  Candie  tenu  à  Limoges  au  commencement  du 
fcgne  dneniy  L  R07  de  Fcance.  noa  qu'il  en  fût  vericiddement  Comte, 


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:  D*  A  0  V  t  m  Ù  U  È.  L  I  V.  I.  4f 

mais  parce  qu  en  ces  temps  là  on  donnoic  la  qualité  de  Comte  aux  çji£ui&  . 
des  Comtes,  de  raefme  que  (on  frère  Guillaume  eft  auffi  appelle'  Comte  PrMtwf.«f. 
en  l'année  m  xx  x  i  v.  en  une  charte  de  Saucillanges.  Ponce  ayant  quitté  '"'^^ 
&  femme  pour  en  efpoiifir  une  ancre,  il  fut  excomnniiné  jpar  Eftienne 
EveCpie  de  Clairmont  -,  lequel  n'ayant  pas  voulu  rabfbudré  de  cetee 
excommunication  s'il  ne  (c  corrigeoit ,  Ponce  s'adrcflà  au  Pape ,  &  l'ayant 
fùrpris  par  un  faux  expofë ,  il  en  fut  abfous.  Dequoy  il  y  eut  de  grandes 
plaintes  en  ce  Concile.  Apres  cela  je  ne  trouve  rien  de  Ponce  ,  fi  ce 
n'eft  qull  mourut  avant  u  mère. 

Bbc  o  N  d'Adv  fc&â  ws  ,  dont  on  ne  connoifl:  que  le  nom,  eftanc  pmwirf4«> 
nommé  fîmplement  parmy  les  enfans  de  Guillaume  V.  &  de  Philippîc 
de  Givaudan  dans  un  titre  de  Tan  m  x  1. 1  v. 

Philippie  d'Auvbrgne,  ainfi  appelléc  par  André  Fauyn,  22S,l!|»r 
el^ufà  Aichamband  de  Bourbon  IIL  du  nom  Gavant  M.  Juftel ,  &  *^ 
IV.  fiiivant  M.  Du  Boucher,  qui  iwprend  ceux  qui  lappellent  Viù^ffk,  a^Mctmm 
dilânr  qu'elle  s'appclloit  Ermcngarde.    Mais  il  n'en  rapporte  aucune 
preuve.  Je  crois  qu'il  a  fait  en  cet  encfroit  une  £iute  par  meigarde  , 
ayant  pris  la  çmte  pottt  k.  niepce ,  Philippie  ayant  eu  une  tance  appellée 
Ermeiwank  manee  à  Codes  I|.  Comte  de  Blois ,  comme  il  a  cué  dir 
j^-dcflus  fftge  4t.  41.  '* 


4»      HISTOIRE  DE   LA  MAISON 


MEIGUEIL 

tf#ix  «*»- 
(«■«if  Wmu* 


/i. 


CHAPITRE  XIL 


O  U  R  marquer  un  peu  ièiiteiiieiit  \» 

'  dates  des  fucccHions  des  anciens  fViyyé 
d'Auvergne  il  (êroit  à  (buhaitcer  que  nous 
euiHons  plus  de  Chroniques  ou  de  acres 
que  nous  n'eu  avons.  Le  »ttps  de  la  îat^ 
ceflîon  de  Robert  IL  eft  difficile  à  mar- 
quer ,  dauranr  au'il  y  a  preuve  qu'il  cftoic 
appelle  Comte  a  Auvergne  dez  l'an  m  L  x. 
&  que  lônpere  vivoïc  encore  en  l'année 
MLXiz.  sil  en  £uit  croire  M.  Du  Boa. 
cher.  Mais  comme  il  eft  certain  qu'il  n'y 
a  point  de  date  dans  le  titre  du  reftablifTèmcnc  du  monaftere  de  Roleilles 
auquel  M.  Du  Boucher  donne  cette  année,  comme  je  l'ay  die  au  cha. 
pitK  ptecedenc ,  je  crois  qu'il  fine  s'en  tenir  à  ce^que  nous  trouvons 
eftabli  clairement ,  c  eft  à  dire  que  Robert  IL  fiicceaa  à  ion  perc  en- 
viron l'an  MLX. 

Il  avoir  efte  marié  du  vivant  de  Ion  perc  avec  Bcrthc  fille  unique 
d'Hugues  L  du  nom  Comte  de  Rhodez ,  à  caule  de  laquelle  il  prenoic 
la  «qualité  de  Comte  de  Rfiodez.  M.  Du  Boochet  dans  la  Table  geneap 
logique  qu'il  %  dreitée  des  Comtes  de  Rhodez,  que  j'av  elcrite  à  la  main, 
remarque  que  ce  mariage  fut  fait  en  l'anncc  m  l  i.  (c  ft)ndant  fans  doute 
fiir  un  titre  de  l'aL^aye  de  Conques  en  Roiiergue  pafTc  cette  année  là 
par  le  Comte  Hugues  le  z  x  1 1 1.  jour  de  Février ,  auquel  iônc  iôulcrits 
Rcdiett  GcMOtt  ,  u  Comteflè  Ricluude meie  d'Hugues,  la  Comteflè Foy 
là  femme,  &  Berche ,  qui  y  ell  appellée  Gomteflè.  Je  diray  icy  en  paâànc 
qu'il  né  paroit  pas  de  quelle  maifon  eftoit  cette  ComtcfTe  Foy.  On  pourroic 
conjeâurer  quelle  eiloit  fille  de  Guifred  Comte  de  Cerdagne ,  qui  vi- 
voît  en  ces  temps  là,  &  lé  &  Mdne  enTannée  m  zxz  v.  à  £unt  Miguel 
de  Cuxa  en  Rouflîllon ,  ayant  eu  de  Guifle  (à  première  femme  Ray. 
moud  Comte  de  Cerdagne,  Guifred  Archevdque  de  Narbonne,  Cui! 

laumc 


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D*  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  I  V.    I.  49 

l.uiinc  Eveique  «i'Urgel,  Bercngcr  Evefque  de  Gironc  ,  Arrioin  ,  c''.-  une 
iille  appcllcc  Foy.  Il  y  a  un  autre  titre  à  Conques,  &  cncuic  ua  autre 
daiïs  uldbrontque  d'Aymeri  de  Peyrac  Abbd  de  Moyflàc  ,  qui  nous 
apptennem  que  Robert  eftoit  Comte  d'Auvergne  en  f année  mlxii.  'raMMf.i*. 
Fiênc  èOant  pour  lors  Evefque  de  Rhodez. 

Les  dermers  auâicurs  de  la  Gaule  Chreiticnne  fonc  bien  cmpeichez 


qui  ont  traiâ:é  des  Evefqucs  de  Rhodez.  Mais  c'eft  le  ini.Tmc  qtie  celuy 
que  Chenu  &:  Ckude  Robert  difcnr  ivoir  efté  Evefque  de  Rhodez  en 
i  atuiec  m  L  v  1.  &  l'avoir  cihé  julqu  a  ianiiéc  m  l  x  1 1.  Il  efl  neancmoins 
vray  que  Claude  Robert  y  mec  uti  Berenger  én  l'annâ:  icixi.  (ans  en 
dire  autre  chofc.  Mais  c'cft  une  erreur  provcnuë  de  ce  que  cet  Eveique, 
qui  elknt  de  la  mailon  des  Vicomtes  de  Narbonnc,  s'appclloit  Pierre 
Berenger  ,  comme  ion  pere  &  ion  frère  Vicomtes  de  Narbonnc  s'ap- 
pelloiem  Bernard  Berenger.  Il  eft  appelle  aind  dans  les  lettres  de  la 
donation  de  l'abbaye  de  Vabrei  fiUee  à  Vûtite  de  Clugny  en  l'année  {^^J^  J^j^^ 
MLXi  r.  &:  dans  la  Bulle  du  Pape  Urbain  II.  pour  l'eltabliflcment  de  p.'î»».''*'  "** 
la  vie  régulière  parmy  les  Chanoines  de  l  Eglilc  cathédrale  de  Rhodez.  .  ' 
£n  l'année  m  l  x  x  i  x.  après  la  more  de  Guifred  Archevelquc  de 
Narbonoe  il  fit  efleû  Archevé&Hç  en  iâ  place,  y  ayant.(fes  dttcs  dani 
les  archives  de  l'Eglilè  cathédrale  de  Narootmè  oà  il  piNaid  la  «qbalilié 
d'efleu  Archeveique  ,  lefquels  font  voir  qu'il  fiit  reconnu  pdur  tel  par 
les  Evelques  luffragans  &  par  les  Seigneurs  du  pays.  Cependant  le  Pape 
Grégoire  VII.  n'approuva  pas  cette  cledhon ,  &  donna  contre  luy  une 
ièncenee  dé  dêpouioin  &  aanadieme  dans  le  Concile  qu'il  tint  pour 
lors  à  Rome.  Dalmas  fût  mis  en  (à  place ,  Se  recommandé  par  ce  Pape 
aux  Seigneurs  du  pays.  Je  ne  trouve  pas  dequoy  devint  en  lîiite  Pierre 
Berenger.  Mais  il  y  a  grande  apparence  qu'eilant  desja  vieux ,  il  mourut 
dans  ce]iiefinetemp&£é.]aii&làplacevmdc  à  Dalmas,  quilatinc julqu'en 
l'année  MX cyx. 

.:  Pendant  que  noftrc  Robert  eflroit  Comte  de  Rhodez  ,  vovant  que*****!*  »*» 
l'abbave  <ir  iaint  Amans  c*n  Roiicrguc  ,  q'.ii  avoir  nnrrcsfois  efté  en 
grande  réputation,  eftoit  tort  dcichcue  de  la  régulante,  il  replut  âvec 
la  Comtedê  Bcrthc  fk  femme  de  la  rtSattate  fie  d'y  veftÀlfar  la  ddcipline  :  "  '  - 
régulière.  Poiir  y  teiîffir  plus  facilement  il  la  mit  fous  la  dire(5H<Mi  de 
Bernard  Abbtf  de  ^nt  Vidor  de  Marfèille  ^  ut  Jtù  monafterii  /uris  ejfet 
itt  perpetHtm.  Mais  les  guerres  qui  régnaient  pourlofs  firent  avorter 
un  fî  pieif X  deiKin.  '  '  ..,!,:.. 

Dans  ce  mefme  temps  il  receut  une  lettre  du  Piàpe  Nicolas  IL  -par 
laquelle  il  l'hexhortoit  de  rendre  à  l'abbaye  de  làinr  Vannes  de  Verdun  , 
dont  VValeran  Ion  parent  cRoit  Abbé,  Ic^  birns  cju'elle  avoit  en  Roiier- 
gue ,  qui  luy  avoieiu  elle  donnez  par  iamt  Anuns  Evclque  de  Rhodez< 
■La  pareiicd  de  cec  Abbé  venoii-'làns  dotiee  de  ce  que  Gelduin  dé  Sau*- 
saur  avdk.  iefpoufé  une  fîlle  d'Etmengardc  d'Auvergne  ComUcflè  de"  ' 
Guunpagne,  laquelle  eftok  tanto  de  R/oben  IL  CbnKe-d'Aavèrg^  èt 
Tome  L  G 


jo         HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

de  Rhodcz.  Et  par  conit;4ueQt  l'Abbc  VVaierao ,  qui  cftoit  fils  de  Gel. 
àuin^  eftok  &a  co^Qa  ^erraoiiu  n  s'^oic  wâxiré à  h  bataîDe  êe  Bar 
nif.  JiOmnt^Vêméc  MXZXvii»Qa£iDpere  fiic  rué .Uftef m tecaxuae  hkffuic 
'  **        au  genouil ,  dont  il  demeura  boitcox ,  il  fc  fie  Moine  en  l'abbaye  de  Hiint 
HugoïiiTin.  Vannes  ,  de  laquelle  il  fut  en  (ùite  Abbé.  Il  eft  marqué  dans  l'ancien 
Obicuaire  de  cette  abbaye  qu'il  mourur  le  x  x  v  i.  Juin  m  l  x. 
Il  y  a  une  àroQpAaacc  dam  b  km  cb  Fïipe  qui  mérite  qu'on  f 
reflexion  »  aflavoir  que  ce  Coxtae  ayant  efté  quelque  temps  anpa* 
nvant  à  Rome ,  il  avoir  eu  des  conférences  mrticulieres  avec  ce  Pape 
ic  i'efkm  ouvert  à  luy  du  def&m  qu'il  avoit  at  renoncer  aux  grandeurs 
pour  pouvoir  mieux  iervir  Dkn  ic&ae  fim  6àm.,tL  fateiOt 
<|0e  «ecte  pieniee  n  euft  point  d'eflèâ.  Car  il  vefquift  eaeaté  long  tempe 
après  U  morr  de  ce  Pape  ;  8c  Ci  femme  Bcrtfic  eftant  morte  fans  cnfiuîs, 
i!  ne  mic  pas  en  pratique  la  prnpofîtion  qu'il  j\'oic  faire  au  P;'ipc. 

Apres  U  moa  de  ia  icmmc  ,  li  iic  pm  plus  la  qualité  de  Comte  dc 
lUiodez  ,     tlntinik  (ènlenienc  Comte  (TAuvergne  te  da  Givaitdan. 
IMM*  ^  n  À  e^Qlâf  niùilie  Judith  de  Mc%ucil ,  que  l'ancien  Obituaîre  de  Clugny 
nouf  apprend  avcàr  efté  tante,  4i»/i»,  de  Ponce  Abbé  de  Clugny  fils  de 
L^^!^  f  Pierre  Comte  dc  Melgueil  en  LangtcHoc.  Ce  Pierre ,  qui  elloit  un  grand 
s  ti-fst-        puifiSmt  Seigneur ,  erpoufi  une  Dame  nommée  Adalmodie ,  de  laquelle 
il  eut  deux  fils,  Pierre ,  de  Raimond,  qui  furent  fucceffivement  Comtes 
de  Melgueil,  &  deux  filles,  l'une  nommée  Mahault  mariée  à  Guillaume 
feigneur  de  Montpeflicr ,  A:  Judith  mariée  à  Robert  IL  Comte  d'Auvergne. 
i^nSfiù'  Pierre  engendra  Bernard  ,  qui  clpoula  Guiilemette  de  Montpcflier , 
Fonce  Abb^  de  Clugny ,  &  Adèle  mentiann^  dans  le  teftamient  de  &a 
oncle  Raymond ,  mariée  à  Pierre  de  Raymond  ficte  d'Amiel  de  Ray- 
mond Evelque  dc  Touloulè.  Bernard  &:  Guiilemette  engendrercnr  Ben 
(rix  j  laquelle  fut  premièrement  manée  à  Raymond  Bcrcnger  Comte  de 
Provence ,  &  en  fuite  à  Bernard  Pelet  iflu  de  la  maifon  des  Vicomta 
de  Naifaonne ,  qui  devint  par  ce  moyen  Comte. de  Mdgueil.  H  fat  père  - 
de  Bertrand  &  a  Ermelfinde  ;  laquelle  fût  mariée  premièrement  à  Pierre 
i.Twtvf  |3ermond  d'Andulc  ,  dont  il  vint  un  fils,  &  en  fuite  à  Raymond  VI. 
i./.i'/  iio.  Comte  de  Touloufe  ,  auquel  la  ComteUe  ficattix  la  belle  mere  donna 
en  propre  par  aâe  paflë  an  mois  de  DecembiëMCtzxiT.  b  Cornet 
Matca  Hirp.  dc  Mo^eil  au  cas  que  (â  fille  Ennèfiîndc  vint  à  mourir  (ans  enfàns» 
En  vemi  de  laquelle  donation  le  Comte  de  Touloufc  adjouf}:;  de/  lors 
la  qualité  de  Comte  dc  Melgueil  à  fcs  autres  qualitez,  comme  on  le  peut 
M,aârititMri.  voir  dam  le  livre  dc  M.  Gariel.  Mais  en  racune  temps  Bertrand  fils  de 
I.  f.»»7.i4i.  g^^ij^        ^  ^  Beatrix ,  qui  prenoit  qualité  de  Comte  de  Me^efl  j 
Hirci  Hifr  donna  cette  Coroi^  ï  Alfbnfè  Roy  d'Arragon  ,  Oc  la  reprit  de  luy'  en 
^  fief  Honorable.  Ce  qui  caufà  en  fuite  de  grand?  differens  entre  ce  Koy 

nu-t-  ii<>  &  le  Comte  dc  Toulouic,  qui  furent  terminez  par  une  tranladion  pafîàe 
entr'eux  quatre  ans  après.  Il  provint  dn'maxiage  de  -Raymond  fierenger , 


aiftMPr.vv<-  qui  elloit  fils  de  Beatrix  de  Melgueil ,  avec  ImpéiMÉcice  Richilde  veuve 
"  du  Roy  dc  CaftjJlcunc  fille  jppellée  Doulce»  deAinée  a»  fils  do  Coiine 


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D'  A  U  V  E  R  G  N  E.   L  I  v.  I. 

En  l'année  m  i  x  t  v.  le  Comte  Robert  ôc  Ellienne  de  Vieille  Brioude  cbiarf.!*»^ 
donnèrent  à  i  abbiyc  de  iàint  Honorât  de  Lehns  l'Eglifi:  de  iaint  juft 
de  Lugéac  en  Auvergne:  ,  '  . 

En  l'année  mlxvii.  après  la  mort  de  laint  Robert  fondateur 
Abbc  de  la  célèbre  abbaye  de  la  Cliailè-Dicu  Ca  Auvexene^  iliè  dedaia  rHÎ-«>^ 
ouvertement  proteificiir  de  cette  abbave. 

-  En  l'année  mj-xxx.  li  rcmic  au  monaitcrc  de  Saucillanges  un  droit  j*««««/.4>. 
de  gtfte  ou  de  rcfèâîoa  qui  luy  cftok  dett  par  les  rd^ieux  dè^cé  mcu 
nadcre,  &  leur  dontii '<|attante  fols  de  rente  annucle  a  prendre  le  jour 
de  (àint  Julien  (ùr  les  revenus  de  l'Eglilc  de  (àint  Vincent  de  Vieille 
Brioude.  Ce  qui  £jt  £iic  en  k  prefence  de  la  Comteilè  £  kmme  Ôc 
dTEffienne  de  Meraienr'  Eve^que  de  Cbâmiom ,  qui  «xmfinik.  oea»  do- 
nation par  dm  àaâatké  epilcopaie.  Il  fît  encore  à  ce  mooailere  don  de 
toutes  les  dixmes  qu'il  avoir  dans  le  lieu  d'Uflbn. 

Il  y  a  dans  le  Cartulau-e  de  Rnoude  un  a«îi:e  lansdace,  par  lequel  ptwmwij-jï. 
ce  Comte  remet  à  l'Eglliè  de  Brioude  trente  loU  de  redevance  que  les 
Chanoines  de  cette  E^iiè  hiy  dévoient.  Ce  qu'il  fit  pour  obtenir  de  Dieu 
.'la  remiflîon  de  lès  péchez  &  pour  le  repos  des  ames  de  fôn  pérc  Guil- 
laume ,  de  Ci  mere  Philippie,  &  de  fa  femme  Judith.  Cet  aâ:e  le  trouve 
dans  le  Cartulairc  qui  mbdlle  encore.  Mais  le  copifte  qui  avoit  elcric 
un  autre  Cartulaire  de  la  me/rae  Egli(e  qui  ne  fubTifté  plus  navoïc  pas 
trouve  à  propos  de  l'y  ittlièrer.  On  ne  peut  pas  deviner  pour  quelle  xai- 
lôn  il  en  uloit  ainfi.  Cependant  il  l'a  Kiit.  Car  dans  les  fragements  qui  ^'^^"'"^ 
relient  des  tables  de  ce  Cartulaire  perdu  ,  lorfqu'il  dt  venu  au  chirre  u^^^t^'frmt. 
fi>us  lequel  cet  zdtc  le  trouve  dans  le  Cartulaire  qui  iùbfjifte ,  au  limd'y  JÎJiJîi  ^Vi- 
mettre  ta  fîibftancederaâe,  con^me  il  a  acconfinmé,  il  aiec'fialpk»iéa& 
De  hoc  non  Jtbtt  fin  mmofi*.  - 

En  Tannée  mxcv.  il  donna  fon  confèntement  à  Durand  Evelque 
de  Clairraont  pour  Ibuimcttre  à  l'Ordre  de  Clugny  l'abbaye  de  Mauzac 
en  Auvergne,  qui  eftoit  tombée  dans  le  delordre,  à  la  charge  neant- 
moinsdcs  droits  epilcopaux.  Ce  qui  fut  ebnfîrmé  par  le  Roy  Philippe  L 
du  nom  -,  qui  y  ht  lôufcrire  Hugues  Archcvelque  de  Lyon  Légat  du 
fàint  Siège,  Aymar  Evefquc  du  Puy,  Guillaume  de  BaâEe,  qui  fut  bien- 
xoft  après  Evdquc  de  Clairmonc,  Aganon  Evc(quc  d'Aufliin»  Avroar 
Abbc  de  âtnt  Martial  de  Limoges  ,  6c  plu{îèttrsi  quittes  ^  parmy  leujuels 
te  trouyé.  Cetté  finiicription ,  Signum  AdeUlmi  Oms,,'Axx.\mi  de  quoy  il 
faut  mettre ,  Sigmtm  Adelebm  CM^éMi  ,  comme  U  .y  a  dao&  iloci- 
^nal ,  que  j'ay  veu  à  Clugny.  ' 

Il  ell  dit  dans  la  ciiarte  de  l'Evelque  de  Clairmont  que  l'abbaye  de 
Mauzac  appartenoit  au  Comte  d'Auver^ ,  nd  t^im:f9i^é  Miâtia  tm*  ■ 
pénaliser  rejhicere  i/idiO»,  Quns  s'expliquer  autrement.  Mais  dans  le  cau- 
logue  des  abbayes  &  priorez  dépendent?  de  l'abbaye  de  Clugny  inoprimé 
dans  la  Bibliothèque  de  Clugny  il  eft  dit  page  lyjé.  qu'elle  a  eilé  fondée 
ou  Robert  Comw  d'Ajivieipie&  GniUanmê'  ton  fils ,  &  que,oe  Jùt  à 
kur  prière  que  le  Roy  Philippe  k  (ôuimit  en  l'annéetMXC.t.  à.  la  4if^ 
clphne  de  l'Ordre  de Chigny.  .  Cependant)  ik«ft  ceiSMl:iqUQ.Ia  fandv«m 
Tome  /.  G  i) 


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p,        HISTOIRE    DV   LA  MAISON 
de  cette  nbbavc  rft  bcmcoiip  phii  anLiw'nnc.  Mais  coiiimc  ces  Seigneurs 
'       prirenc  iom  d  y  rcibbiir  k  rcgukritc  &  y  tirenc  du  bien,  ces  bons  reli- 
gieux les  regardoenc  dans  la  (bite  comme  Icun  ftadatetu».  Peuteflze 
,        '  mefiae  t|iie  reflecKiflâm  (ùr  leur  ancieiincte ,  l'opinion  commune  cllaitc 

3UC  leur  al>bave  a  efte  fonclcc  par  (àinc  Cihiiinc  appclié  Duc  Se  Prince 
es  Auvergnats  dans  les  anciennes  chronu^uts  de  l'abbaye  de  fàinc  Chaiire 
'****"  en  Vcllay ,  ils  l'ont  coqpcé  parmy  les  anciens  Comccs  d'Auvergne  prc- 
deceflèurs  de  Roberc  &  Guâmuoic ,  le{()uels  ils  ont  regardé  comme  leuis 
fondateurs  à  czuCe  qu'ils  avoient  fucccdc  à  fàint  Calminc  leur  fondateur 
en  la  Comté  d'Auvergne.  Par  cette  mefine  raiibn  Fabbayc  de  Bielle  en 
Auvergne,  fondée  par  la  Comicâê  Ermensarde.  mère  de  Guenn  &  de 
GaiUamne  le  Fieiz  CoimBi'd'Aiivergne,  ett  dke  miReiiir  au  Comie 
d'Auvergne  dans  une  letre  écrite  par  le  Chapitre  de  Brioude  au  Rof , 
O^fMf  L^^"'^*^  jeune  :  fer:  frcerunt  de  qu.ddam  abbattA  ijHée  &âflhk  dkiimt  tt 
ad  /Hs  Cvmitu  Ariernorum  cavfingmnti  vtflrt  fptBit. 

Cette  concellîon  faite  à  l'Ordre  de  Clugny  par  Durand  Eveique  de 
ClaiRHont,  laquelle  ièmUolc  devoir  luy  attirer  la  bunvetilance  ies  re- 
ligieux  de  cet  Ordre ,  les  luy  rendit  au  contraire  enncmys ,  parce  qu'il 
s'eftoit  ttkrvé  les  droits  epilcopaux  ,  fihx  rezerentia  obedientia  Ec- 
cUfi^i  Arvtnunfis,  Ce  ^uî  eftoic  contre  la  prétention  de  ces  religieux , 
<pii  dflôîénr  que  leurs  piivile^s  les  exempeoienr  generàtement  eux  te 
leurs  Eglifes  &  dépendances  de  la  jurilHiâion  des  Eveiquea.'  Ils  itm» 
«HS^^ê.  ^olurcn:  donc  de  le  perdre  ôc  de  fc  irrvir  de  leur  crédit  auprès  du  Pape 
•  Urbain  II,  qui  avoir  elle  Moine  &  Priiur  de  Clugny  ,  pour  le  faire  cic- 

pofèr.  Mau>  il  en  arriva  autrement.  Cor  ce  i^rcLic  cilanc  tombe  malade 
eomme  le  Pape  axrîvoix  à  dairmom ,  il  l/e  liic  vificer ,  &  luy  donna 
l'ablblution  ou  la.  bénédiction  apodolique,  comme  nous  parlerions  au. 
jourd'huy.  Durand  mourut  la  nuiA  fiiivanre  ,  &  fut  enrerre  2vcc  hon- 
neur par  le  Pape  &  par  les  Prélats ,  qui  le  trouvèrent  tous  à  les  oblcqucs. 
Et  incontinent  GuiUaume  de  Baffie  fût  îik  Evelque  en  dx  place  par  le 
Pape  aveè  fe  confintement  ^du  Clergé  flc  du  peujple. 

Je  dois  avertir  icy  les  curieux  de  l'Hiftoirc  eccfefiafliquc  que  les  der- 
niers au(Sieurs  de  la  Gaule  Cfireflicnne  ont  mal  à  pronos  tîonné  à  ce 
<3uil|a\uaela  qualité  de  Doyen  de  Chamaiiere.  Ce  qui  les  a  trompez  eil 
iWwute  ce  Jiiftelili  jrvanGé^lBi»FHiAowe  de  k  rnailôn  d'Acu 

vemiie  page  ijg.  <^e  Gmllat^me  de  Chainaliere  avoir  cAé  créé  Evefque 
de  Ckirmont  au  Concile  tenu  à  Clairmont  par  le  Pape  Urbain  II.  Ce 

2u'il  avoit  avancé  lùr  un  titre  lans  date  rapporté  parmy  les  preuves , 
ms  lequel  Geraud  IL  de  la  Tour  ic  (es  frères  filant  quelques  dons 
'<'*m^4*»•  au  Rtonaflere  de  !(auciilai^es  dn  temps  de  S.  Hugues  Abbe  de  Clugny, 
ils  (tifènr  qu'ils  le  Font  am  ftt^  Woutifids  aofhi  l^xnltelmi  oj^nomento  de  Ca^ 
wxUriti ,  ^  p1u<;  basi!  y  a  rt^antê  T^lùUfffMMgt  ^  pw^sê^Artamai^s 
VfvUULmu  cog»otiie«fo  CtmaUfi^,  ■ 
Mais^ce  n'eft  ^  QuiUanmé  de  Bifl^^  Cefl  GuiUaume  de  Chama^ 
liete  j  qui  liit'aeciwiill'avoir  efté  fait  Evefàuc  de  Clairmont  par  Hmonie 
en  l'âande  MLpcKiti*  kdi|a:£fliciiiie  oc  Mereocur ^  tnuufera  d« 


I 


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D'  A  U  V  E  R  G  N  E,  L  I  V.  1.  ;| 

ÎTvcfché  de  Clairmont  à  celuy  du  Pnv ,  cjui  fiit  dcpnfé'  en  l'anhec 
M  L  X  X  V  L  dans  un  Concile  tenu  à  Clairmont  par  1  Lvclquc  de  Dic  Lee  it 
du  ^aint  (lege ,  de  Durand  Abbé  de  la  C^iaiiè-Dieu  mis  en  là  piac«.  De  ione 
tpc  CmUaume  de  rhanwlîrre,  mhtn  d'vnàe  M  fiicceflàavdc  Durand, 
COIBMWC'  CCS  anâcws  lepRtefident,  eftoit  lôn  prcdeceflèur*'  '  -  . 

Il  6auc  encore  apprendre  aux  eu  ricux  de  la  vericé  d'où  cft  preced<?c  I  erreur 
de  MSavaron,  lequel  dans  lès  Origines  de  Clainnosic  a  donné  à  cet  Ëvefque 
leiùiiiDni  de  Cufanonii,  Ce^su^^uÙém'ûeÛokté^pant  deiàhiteCroir. 
Il  s'eft  fondé  fiirun  pailace  Corrompu  aune  lecred'lve^  Evefque  de  Char-  ^"'^ 
très,  ou  |)arlant  des  gens  de  marque  que  ce  Prtlat  dit  seilre  rendus 
rcligicuxa  Ciugny  ouaillt  u^^ ,  on  lir  ce^  mors  -,  Ex  qmbus  duo  de  monafterio 
Jàn^  Cmàs  litenti  <S^  reUgiojt^  Gmmundus    Kolnrtusy  éiter  ad  ejn/iopamm 
Arwnui^m,  êàtr  sd  gmhenudmm  mmt4M»JkM  Lâmemu  Afwna^ 
ânUÊmun  apojloUc*  êfimipti  fim.  Ceft  ainfi  <pic  M.  Savaton  a  imprimé 
ce  paflâge  dans  les  Noces  for  le  livret  des  {àinrs  de  Clairmonr ,  dans  IcC 
quelles  expliquant  ce  paflâge,  il  dic  que  par  iemonalleredeiàint  Laurens 
il  faut  entendre  l'Eglife  cfttliédrale  de  Clairmont  dédiée  à  Nollre  Dame 
&  à  ^t  Laurens.  Mais  il  fi:  trompe  11  faut  lire  en  ces  deux  endniitv 
Amrftnpi  au  lieu  à! Arvemenfis.  Guimond  Moinedamonailercde  la  Croix  oier.  twi» 
làint  Leuiroy  en  Normandie  s'en  alla  en  Italie  avec  la  pcrmiflion  de  Ibn^' 
Abbé  du  temps  du  Pape  Grégoire  VIL  qui  le  fit  Cardinal ,  6c  ayant  depuis 
lùhry  la  Cour  de  Romr,  le  Pape  Uibaiii  IL  le  lis  Evdqne-  d'Aveciè  dam- 
la  PoiitUe  en  l'année  mxciz.     il. moiiraK  ibar  le  pomiBcàt  du  Pape 
CclaTc  îl.  Voila  la  vérité  du  fait. 

Revenons  à  noilre  lùjeâ.  Il  eft  alTcz  eftonnant  que  fc  trouvant  bcau> 
coup  de  cholès  de  noôrc  Comte  Kc^ert ,  on  ne  trouve  rien  de  luy  par 
rapport  au  Condle  db  Clairmont ,  y  ayant  grande  apparence  que  ce 
Concile  fe  tenant  dans  (à  ville  capitale,  il  ne  s'efloignapas  de  la  Cbor 
du  Pape ,  qui  eftoit  fi  belle.  Ce  qui  me  ftit  pcnfer  qu'il  fur  malade  pen- 
dant que  ce  Pape  fiit  à  Clairmont  te.  mourut  bien  toft  apes.  Car  je  ne 
trouve  ph»  rien  de  hiy  après  l'an  iexct.  &  je  ne  vrâ  pas  qu'il  Çaàt 
nomme  panny  les  Princes^  grands  Seigneurs  qui  fùrenr  potion  en  kl 
rem  Ginre  Ce  que  je  me  pcrfuadc  d'autant  plus  facilement  que  je  vois 
que  Inn  his  Guillaume  ht  ce  voyage,  la  Chronique  du  Moine  Alberic  ,  Aibait^a+t. 
qui  i  a^peiic  Comte  de  Clairmont  ,  le  mettant  au  nombre  de  ceux  qui 
nirem  a  oene'weiniere  gaàrreÊufûie,  y  ayant  preuve  par  titre  qu'il  tac 
pident  au  cbafteàu  Pèlerin  prez  de  "Tripoly  en  Syrie  au  mc«$  de  Février 
M  C 1 1 1.  lorlcfue  Raymond  de  làint  Gilles  Comte  de  Touloufe  donna  à  ivnww^/j. 
l'abbaye  (àinc  Victor  de  Marseille  la  moitié  de  la  ville  de  Gibclet  fîtuée 
entre  "Inpoly  &  Buvt  appeUéèatlcieimemem  *  y 

-Ce  Comte  Robert  eftoit  lié  d'une  efkoite  amnié  avec  làint  Pierre  de 
Chavanon  fondateur  de  l'abbaye  de  Pebrac  en  Auvergne.  L'au(ftcur  de  la  Ta*.$ikac^ 
vie  de  ce  iàmc  &  les  extraits  du  Terrier  àc  cette  aWjayc  donne?  au  public 
par  le  R^  P.Dom.Luc  d'Achery  marquent  que  cette  fondation  rut  taiteen 
t'amiie.  |<  l  x  j-Xisfim  rânââvké  de  DtnslM-  'EMjiàèt  <tlaiiMc)ik^  Maiy 
iXîmM^àkMfA'Osi'^^^^  t'aytiot  éffcéIfiÉé  £vc%afe 

G  uj 


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S4      HISTOIRE  DE  LA,  MAISON 

de  Clairmont  qu'en  l'année  m  i  x  x  v  i.  comme  je  viens  de  le  dire. 
Trtavtffit-     Apres  Ic  dcccz dc cc  Prmcc  la  Comtefle  Judith  ik  femme,  qui  luy  (ur- 
▼cfiiuic  longtemps,  (è rendk religiedè  danslemoiiaftac  de  (aint  Pierre 
ét  Cormilon  aAaiocefe  de  Grenoble,  où  £m  âmiivcr&ire  cil  marqué  au 
dernier  jour  du  mois  d'Avril ,  &  où  il  y  a  apparence  c^u'elle  eft  enterré, 
M,  Juftcl,  qui  ne  Içavoit  pas  qu'elle  avoit  lurvclcu  a  Ion  mary,  &  qui 
trouvoic  dam  un  aut^eur  contemporain  qu'un  Comte  dç  Clairmont  avodt 
dtKïufê  Enurie  fille  de  Roger  Comte  de  Sicile  y  a  creu  que  ce  Comie  dc 
Guirmont  ne  poavon  cftre  autre  que  Robert  TI.  Comte  de  diûv 
mont  ou  d'Auvergne,  &que cette  Princellc  avoit  efté  la  lèconde  femme. 
Gittf.  MaUt.  lia  fonde  cette  opinion  (iir  la  relation  de  Geoffroy  Maleterrc,  qui  dit  que 
*  Philippe  I.  du  nom  Roy  de  France  ayant  répudié  la  Rcyne  Berthc  là 

lèoime  legttinie ,  il  rechercha  en  mariage  Emme  fille  d,e  R<^er  Comct 
deSfCïIeuélirde  Mahault  mariée  à  Raymond  Comte  de  Provence ,  aucfod 
Emme  fiit  envoyée  avec  de  grands  rrclors  pour  cftre  rcmilc  par  luy  er 
mains  du  Roy,  mais  que  Raymond  ayant  appns  que  le  Roy  n'avoit  &t 
cette  ledittcne  que  pour  attraper  l'argent  du  Sicuien,  il  k  retint,  &  la 
inaria  en  fuite  au  CooBte  de  Clairmont. 

Cette  narration  a  de  grandes  obicuritez  &:  des  difïïcultcz  qui  me  pa- 
roifTènr  inrurmontablcs.  Car  cet  hiftoricn  dir  premicremcnt  que  lors  qu  on 
demanda  au  Comte  Roger  la  fiilc  pour  le  Roy  de  France ,  il  ne  Içavoic 
encore  rien  du  traitement  que  ce  Roy  avoîc  £ût  à  la  Rèyne  Benhe  & 
fonmc  II  M [i me.  Cc  qui  n'eft  guère  probable,  cette  alEdre  ayant  fait 
d'abord  un  li  grand  clclat  dans  le  monde,  &  particulièrement  en  Italie, 
Tawv.SficiL  oû  Ic  Pape  Urbain  IL  eiloit  alors,  qu'il  en  elcnvic  incontinent  à  l'Ar* 
cbevcfque  de  Reinis*&  à  lès  iûffragans  pour  leur  ordonner  d'aller  de  £i 
part  vers  le  Roy  l'exhcHter  de  faire  céùa  un  fî  grand  fcandale ,  mefme 
de  le  menallèr  des  peines  canoniques  au  cas  qu'il  rcfufàt  de  le  faire.  Il 
eftauflî  aficz  difficile  de  fè  perfùader  que  Roger,  qui  cRoit  fi  prcz  du 
Pape ,  &  qui  cftoit  originaire  de  France ,  n  ait  eu  aucune  connoiHance 
d'une  choie  ^  eftok  gcneralemenc  &euë  de  tout  le  monde  ;  n  eflane 
IN  jbmaia      polTiblc,  commc  dit  M.  Bbndcl,  qu'un,  homme  de  bon  fens  puidè. 
gi^J^^*"  mettre  dans  {à  tefte  que  Roger  envoya  fà  fille  au  Roy  (ans  fçavoir  au- 
paravant leftat  de  Ion  prétendu  gendre,  ny.  qiie  le  Comte  Raymond 
ait  efté  aftèz  fat  pour  ignorer  un  fait  a^uffi  efclatant  que  celuy  du  divorce 
de  ce  Roy  &  de  (on  mariage  avec,  ht  Ck}mceflè>  d'Anjou.  Il  eftoic  d'une 
neceflîté  abfbluc  pour  entamer  cette  négociation  que  les  Ambaftàdeurs 
du  Roy  expolant  leur  créance  au  Comte  ,  qui  ne  p  xivoit  pas  ignorer 
que  le  Roy  avoit  efpoufe  Berthc:  long  temps  auparavant ,  luy  fiflcnc 
«neendre  inie  le  Roy  efloit  libne  de  fit  per&iine,  foîe^  par  k  mort  de  k 
Reyne  fa  femme,  toit  par  le  diytoccfe .  Or  its^ne  pauY<weiit  pas  all^;iier 
rj-j'clle  eftoit  morte,  n'eftint  pis  Mcn  ay(e  d'impofcr  en  un  fait  de  cette 
importance,  la  mort  dune  Rcyne  de  France  ne  pouvant  pas  eifre  faci- 
lement fiippolée  ny  le  bruit  de  (à  moix  fè  maintenir  long  temps  ,  s'il  n'eft 
»as  verinMcc  B  alkii(iidQnc.aÛk0)<n^  k  caufè  du  diimrce.  Et  par  con^ 
K^uent  riuOcKica  t£i  f»  peu^.  wc.  vcrit«bieiQent  que  l^rfque  Roger 


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D*  A  TJ  V  E  R  G  N  E.  L  IV.  î. 

accorcU  1,1  fille  en  Tn,.in;iïXP  iv.i  Roy  Philippe,  il  ne  fç^voir  pas  le  mau. 

vais  crauemcnc  (^u  il  avoïc  tau  a  la  keyne.  Adjouikz  a  cela  (^ue  le  Roy 

cllbit  dans  tes  ccnamenceinens  de  fim  divorce  fi  efperduemeiit  amoureux 

de  Bemade  «|u'il  ny  afw,  cé  ièmUe ,  lieu,  de  pre(îiiner  qu'il  ait  peu 

en  ce  temps  la  porter  Ces  pcnfée^  ailleurs,  quand  mcfmc ce  n'auroit  cfté 

que  dans  la  veuc  d'anr<^r  1  argent  do  beaœierc  prétendu,  chofè  qu'on 

ne  doit  pas  croire  d'un  grand  Prince,  lequel  peut  bien  eft»  amoureux,  / 

nuûsil  ne  hy  convient  pas  d'eftre  tronipeuriijr  e&roc  Enfin  cet  hiflo» . 

rien  perd  toute  créance  en  difànc  que  le  Roy  Philippe  rechercha  en 

mariage  la  Princcflè  de  Sicile  après  Ion  àvorcc  ,  &  neantmoins  ii  rapu 

porte  ce  £ùt  à  l'année  mlxxxvi.  iixou  icpc  ans  aupaiavanç  le  divorce. 

Car  il  nr  fine  pas  satrefier  à  ce  tpt  i|iidi|iie8  efenvaiBS  nodencs  ons 

doit  que  ce  mt  en  l'année  m  l  x  x  x  v.  que  le  Roy  répudia  (à  femme» 

Ils  l'ont  eicric  ain{i  fur  le  tcmnin;naçc  de  CcofTrov  Mafcterrc.  Mais  par 

la  bulle  du  Pape  adrcflcc  à  l'ArcbLCVClque  de  Reims  &  pai"  le  tclmoiL:rLij:;t; 

de  1  ancien  auctcur  <k  la  Chrcmique  de  iaim  Vicrrc  le  V  ii:  il  cii  cvidcut  To-i-SpUO. 

qne  le  divorce  fiit      en  l'année  hzcx  l  £c  que  le  cBraroe  Se-  le  ma*  ^^**'' 

riage  avccBenrade  (c  (ùivirenc  de  bien  pRc  Ce  qui  eft  con$rmé  par 

le  teiînoignage  d'Ordcric  Vital  &  par  un  ancien  dtrc  imprime  pir  le  o:^.  v!t»f  p. 

R.  P.  Dom  Jean  Mabiilon  ,  dans  lequel  l'année  m  x  ci  t  cii  marquée  aIu  ss.  oïd. 

tiennctcemens.  D  où  il  s'cnfbknecel&Bcniene  qu'on  ne  peuc  faire  aucun  g.f^'"'*' 

fimdcment;  fur  la  relation  de  Geoifioy  Kfaletenre,  &  que  û  £mme  a  efitf 

mariée  à  un  Comte  de  Clairmont ,  ce  n'a  pas  cftc  à  ccluv  d'Auvergne, 

lequel  cftok  marié  ivec  Judirh  de  Me!;jn]ci!  ,  mais  à  quelque  lurrc  de 

meâne  nom,  àc  plucoit  au  Comte  de  Ciairmom  en  biciic  qua  aucun 

antre. 

Ii  eft  fàk  memioto  des  Cmntes  de  Clairmont  en  Sicile,  qui  (c 
doietw,  à  ce  que  dit  Mngnn?  ,  iflùs  du  làng  royal  de  France  dcz  le  temps 
de  Pépin ,  en  |4ulieurs  endroits ,  &  nommément  en  1  hiiloire  de  Stciie 
conopoiee  par  Mcolas  SpeciaUs ,  ctù  il  eft  parlé  d'un  Mainfroy  Comte  n»*^  sp«mI 
de  Cbûratimt  en  l'aimée  m  c  ce  x  m.  appellé  par  Mugnoz  un  desprin»  Ly-c»** 
dpaux  Barons  du  royaume.  Ajmts  cela  on  trouve  dans  u  melme  hiltoire  •*•"••■*• 
un  Jean  de  Clairmont  Comte  de  Moach ,  appelle  communément  le  Comte 
de  Clairnnont,  homme  d'une  grande  coii  (îderatton  &  d  un  grand  crédit 
en  Skde,  lequel  prit  party concrète  Pape  JeanXXILeftlâvearde Louis 
de  Bavière  Empereur  ,  qui  le  fit  (on  Lieutenant  gênerai  en  Italie.  J'ay 
trouve  dans  un  ancien  MS.  qui  a        autrefois  de  U  bibliothèque  du  '««wM** 
collège  de  Foix ,  &  qui  eft"  pre(èntemcnt  dans  celle  de  MeHîre  Joachim 
Colbert  Ëvelque  de  Montpellier ,  que  ce  Comte  de  Moach  ciloit  en 
ces  cen|is  Jà'Senéfehal'da  #oy»tnie  de  Sicile,  Maifire  racional  &  Pro* 
cureur  ' général  de  Fiideric  Roy  de  Sicile  ,     ieœnenr  de  Ragufe.  Il 
eftoit  Comte  de  Moach  ,  qu'on  appelle  aujoortinuy  Modù»  ,  dans  la 
vallée  de  Noco ,  ou  iont  aulfi  {kuces  les  villes  de  Clairmont  6c  de  Raguiè 
appammanns  Ik-ëe  Séptear^  Ceflok  une  grande  &  puidsnce  nutfim  cn 
Sioâèi^  céùtà  des  Comtes  de  Clairmont,  rfteinte  en  l'aimée  lACCCZCni 
•ou  rappoR  de  Surin  dans  &s  hndàçctM  dons  les  ABBalfis  d^Anagda.  - 


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G 


S6       HISTOIRE  DE   LA  MAISON 

Enfnu      Bahm  IL  Comte  d^Juverpit  &     Judith  ^  • 

MelffÊid  fi  fernmt, 

UiLLAvicB  yi./CoKtB  d'Aovxrgkb  ,       ann  loa 

chapitre. 

Judith  d'Auvergne,  accorticc  en  l'année  mlxxvi.  avec 
k  bienheureux  Siaum  Comte  dé  Cnfyy.ea  Vdem ,  de  Bar  iùr  Aube , 
9c  de  Mante  ,  appelle  auflî  Comte  de  diampogne  dans  Tancien  Olâ- 
tuaire  de  l'abbaye  de  ûinc  Claude ,  mais  non  mariée ,  parce  qu'elle  iê 
fie  rclipieufè  à  la  pcrluafion  de  fon  accorde,  lequel  Ce  renclk  auffi  religieux 
à  Lunt  Claude.  Le  Roy  Philippe  I.  de  ce  nom,  qui  avoit  eu  de  grands 
diflèreas  av«c  I117  ,  rend  tefînoignage  qu'il  fe  St  Moinè  en  ce  temps  là , 
daniimsthiits  âc  Clugny.  Simon  dstdumCmf s  y  modà  Dei  ^ratia  ej^  Sku 
mondchus.  Il  eft  appelle  de  mcfînc  dans  la  vie  de  (àint  Arnulphe  Hvcfque 
de  SoiHbns ,  laquelle  a  cfté  donnée  depuis  peu  au  public  par  le  R.  .P.  Doni 
AAass.  oni.  Jean  Mabillon  ,  où  onlit  :  Simomm oftm Cumitem  ,  moi^  mmutdmm.  Le  pcre 
de  cene  Dame  n  eft  pas  appeUé  Robert  dans  tà  vie  dû  bienheureux  Simon, 
mais  Hildebert.  H  «ft  pourtant  ayfc  de  juger  que  c'eft  une  fuite, 
f]i!'iî  eft  marqué  dans  cette  vie  qu'elle  cftoit  génère  nohilis  ,  ^«m  nulli  m 
tota  regMU  ArvemicA  fecuncU  vtderetur ,  &  qu'elle  el^oit  fille  du  Confiil 
Ifildebext  ou  plufloft  Roberc  Comte  d'Auvergne ,  qui  eft  auffi  appelté 
To.  I.  Sp!cile>  Con&l  dans  là  vie  de  âinc  Pierre  de  Chavanon  lôn  contemporain  &  Çon 
f''P-7o»'  ^  Conful  Kobertuî,  Car  tout  le  monde  fçait  que  le  mot  de  Conful 

&  celuy  de  Comte  eftoienc  pourlors  lynonimes.  Mais  ce  qui  doit  lever 
toute  difficulté ,  s'il  y  en  avoit ,  eft  l'auûorité  du  moine  Alb  eric ,  lequel 
parlant  en  Tannée  MLxxvLdece  mariage ,  quoy  qu'il  appelle  le  pece 
de  cene  Dame  Hildebert ,  il  le  fait  neantmoins  Qimte  d'Auvergne» 
Anm  MLXXVI.  Cornes  Simon  Jum  ad  infiantUta  Bdrotium  ftliam  Comitis 
Htidebmi  de  ArLernu  /mtretur  in  coajugium,  ad  primitm  UiUoqHmm  ita 
eomwtit  9»m  ifuèdilU  de'ntfie ,  ignorante  pâtre  yfiigii  ad  mimàfimiimC^ 
Dti,  «fa  ifi  fkSn  fanSimon  alis.  Les  mémoires  du  R.  P.  Chifflet  Jèfijîte 
portent  qu'elle  fc  fît  religieufe  à  k  Chaile-Dieu  ,  &  que  de  !i  elle  fiu  trans- 
férée au  priore  de  Larcy  près  de  Dijon,  qui  elioit  jadis  une  al>bave  de 
TO  I.  juoii  filles.  Ce  Içavant  Jcluite  s  eft  trompé  en  ce  qu'il  a  creu  que  la  Damoi- 
i^r*'  ^  f^lle  accordée  au  Comte  Simon  eftoit*  îieldéhmi  Mofthim  m4rvenûai  Ou . 
màif  JBU.  On  peut  croire  qu  elle  ve(quit  au  moins  ju^ues  en  l'année 
MCix.  pulqu'il  eft  encore  fait  mention  d'elle  en  une  charte  de  Clugny 
du  temps  de  l'Abbé  Ponce  ion  coqrm.  Je  crois  qu'il  eft  à  propos  d'ad. 
jottfter  ic7  que  le  Comte  Simon  eftoic  fîb  de  Raoul  de  Péronne  IL  du. 
nom  Comte  de  Crefpy ,  de  Mante  &  de  Chajânont  mort  en  l'annilie 
M  L  X  V  I.  lequel  avoit  cfpoufé  en  {ccontles  nopces  Anne  de  RuOle  veuve 
d'Henry  I.  Rov  de  France  ,  ôc  qu'il  eftoit  auffi  frère  d'Alix  femme  d'Her- 
Mijidtchtpi  bcrt  IV.  Comte  de  Vermandois.  ii  eitoit  desja  mort  en  l'année  m  ci, 
'M  t  <f  comme  il  confie  d'un  ancien  titre  4e  (àinc  Claude,  où  il  eft  uipellé  JÂimi 
beat<e  memorU  Cimes  ^  imprimée  par  le.IL  P.  ChiiHet  dans  le  Uyic  ifllkulé 
Sâ)t^  Bemiadi  gemu         afmm,  page  j|9. 


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D'AUVERGNE,  Liv,  I. 


Cuittaumâ  VI.  Comte  ^Juvet^e»' 
CHAPITRE  XIIL 

N  ne  pcutpas  fevoqacrmdome,  ceiM 

fcmble ,  que  ce  Comte  n'akfnccdl^  à  émi 

pcrc  en  l'année  M x cv.  ou  M xc v i.  a^res 
la  tenue  du  Concile  de  Clairmont  ou  la 
première  croiiâdefucreibluë.  Il  alla  à  cette 
perrc ,  &y  eftoic  encoreen  l'année  Mcnx^  mwwmp 
lorfque  le  Comte  de  Touloufc  fit  la  dona*. 
don  de  k  ville  de  Gibclet  à  faint  Vidbor 
ck  MarfèiUe,  comme  il  a  cAé  ditaucha* 
}Mtrc  précèdent.  On  ne  peut  pas  dite- en 
quel  temps  il  en  revint,  ne  (c  trouvancaiu 
cun  autre  ancien  monument  qui  fafle  mention  de  luy  avant  l'année  Mcxiv. 
qu'il  le  trouve  foulent  à  une  charte  de  Saucillanges  contenant  une  dona- 
tion faite  à  ce  monaftere  par  Elticnne  &  Ricuite  Papabos ,  A^^mery  eibnc 
poorkMTs  Eyefipie  <Ie  dainnooc. 

Je  ne  fçay  par  qudle  bonne  oo  mauvaiiè  fitftune  il  faut  que  je  corrige 
les  fautes  qui  ont  cfté  commifès  par  ceux  qui  ont  traiélé  l'hiftoire  des  Evet*- 
ques  de  Clairmont.  lis  foht  tous  fucceder  cet  Aymery  à  un  Ëitienne ,  du- 
quel je  ne  trouve  rien  que  ce  qui  en  eft  dit  dan»  la  légende  de  S.  Amabledft 
Riom.  On  prétend  que  ce^EIBetuie  eftoicEvei^ae  wCkirmont  enramiéfl; 
MCZ  XVI.  lorfque  le  Roy  Louis  le  Gros  fût  a  main  armée  en  Auvergne 
pour  chaftier  le  Comte  d'Auvergne ,  lequel  avoit  chaiïe  (on  Evefque  & 
envahi  le  bien  de  l  ^glife.  Mais  outre  que  l'ade  de  Sauciliatiges  que  je  ^^''Jj^'** 
viens  de  citep  marque  qu' Aymery  eftoit  desja  Eveique  de  ClaimuMic  en 
Tannée  iiczxv..&  qu'il  eti  certain  qu  il  1  eftoit  encore  en  m  C  x  x  x  i.  &  f^fSH-itm 
en  MCXLV.  au  mois  de  Septembre,  Hildebert  Evefque  du  Mans  luy 
cfcnvit  une  letre  avant  qu'il  devint  Archevclque  de  Tours ,  c'eft  a'  dire  uii«>t.i>B<k«*. 
avant  l'an  m  cxx  v.  Ce  qui  prouve  clairement  qu'il  faut  retrancher  cet  ^  '"'' 
Efbenne  du  nombre  des  EvejfquQi  de  ÇbirmoiiL  . . 
-  En  Tannc'e  M  C  xz.  le  Comte  finïliatwh^  foo^  ï*^^  de  iàuac  Roben 
TtauJ,        '  -  -jj   .  - 


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yS        HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

de  Montfcrrand ,  laquelle  fut  dans  le  mcrme  temps  consacrée  par  le  Pape 
Califte  1 1.  qui  la  donna  avec  le  conkntcineiit  du  Comte  à  l'abbaye  de  la 
diaîfè-Diea.  U  faut  qne  cela  ait  dké  fiut  au  mois  de  Janvier,  comme  le 
Pape  s'en  «ttoii  à  Rome.  Car  il  tinc  an  Concile  à  Vienne  au  conuneilce- 
tnent  de  Février  cnfuivanc ,  &  il  citoic  à  Valence  fur  le  Rhofne  le  XXV. 
du  mcfmc  mois.  De  là  il  alla  à  Montpellier,  à  faint  Gilles  ,  en  Provence, 
d'où  il  cfcrivit  à  la  Comceflè  de  Clairmoni,  &  paiTa  les  Alpes  pour  aller 
k  Rome,  où  il  arriva  le  xx.  joar  du  mois  de  Juin  de  la  mefine  amiée. 

Si  Ton  vouloir  fiiivre  ce  que  M.  Juflel  a  efcrit  fiir  le(ujeélde  la  dédicace 
de  cette  Eglifc  ,  il  faudroit  dire  que  Pierre  eftoit  pourlors  Fvcfquc  de 
Clairmont.  Ce  qui  dcftruiroit  entièrement  ce  que  je  viens  d  citablir  rou- 
**•  chant  rcpiicopac  d'Aymcry.  C'eft  donc  une  erreur  fondée  iur  un  titre  de 
ùànt  Roben  de  Montfeifand  d'environ  l'an  m  Gl  z  v  t.  où  11  eft  dk  que 
la  donation  faite  à  cette  Eglifc  par  Guillaume  Comie  d'Ailivi|pEHSde  Dau- 
phin Coi\  fils,  qui  cfloit  petit  fus  de  GL'illiume  VI.  donc  nous traié^ons , 
liic  i^te  coram  Domino  Petto  Arvernorum  Epijcopo.  Ce  qui  ne  s'entend  pas 
de  "la  donation  faite  du  tehaps  du  Pape  Califte,  mais  au  temps  du  Pape 
Alexajidte  ni.  île  ce  iiom.  Cotre  <{a'il  y  a  ^ucedans  ce  ôtre.  D  n'y  ayok 
fans  doute  qu  un  P  dans  le  regiftre  doù  il  a  eft^  tiré,  comme dsms  une 
eopie  que  j'en  .1  v  efrrite  de  la  main  d'André  Du  Chefiie ,  &  on  a  rempli 
le  lefte  par  une  taulle  con^edure  \  de  me(me  que  dans  les  epiilres  i  v. 
&^^d*£ftieniie  £vefi|iie  de  Toumay,  où  les  manu(crtcs  ne  marquent 
qiAmP,  M  Le  \faiS>n,-qui  les  a  d<»inées  au  public,  a  imprimé  Peno 
.  au  lic-u  Pnntir,^  comme  le  R.  P.  Du  Molinctl'a  très  bien  corrige'.  Le  R.  P. 
Libhc  a  e  lle  bien  plus  religieux  que  M.  Le  MafTon.  Car  faiiânt  imprimer 
Ta.».LaUKi  une  letrc  de  cet  Evefque  de  Clairmont,  ou  Ion  nom  cft  marqué  par  la 
^         ptemiere  lecre'fèulemem ,  il  fa  imprimée  de  me&ie  tout  (implemeot ,  ùm 
to  méfier  de  l'alonger. 

En  Tannée  mcxxii  t  le  Comte  Guillaume  efèant  à  Clugny  paflà 
BibikK.cbai.  une  tranfàdtion  avec  Pierre  le  Vénérable  Abbé  de  Clugny,  avecEuftache 
''**"■      Abbé  de  Mauzac,  6c  avec  Pierre  Prieur  de  SauciUanges  touchant  les 
dî&fens  qu'il  «voit  avtcles  religieux  de  l'al^ye  de  Matoac  &dn  prioré 
de  Sandllanges. 

Environ  le  mefmc  temps  le  Comte  d'Auvergne  s'eftant  rendu  maifttc 
de  i'Eglile  cathédrale  de  Clairmont  avec  le  iecours  du  Doyen,  il  la  for- 
tifia contre  l'Eveiique  ^  lequel  Ce  voyant  ami!  mdmuié,  vint  en  lîrance 
trouver  k  Roy  Lonts  le  Gros  pour  luy  demander  fk  proteâioa  L'Abbé 

uIm 'croffi  >  ^'^^  rapporte  cette  avanture  dans  la  vie  de  ce  Roy,  ne  marque  pas 
l'année  en  laquelle  elle  arriva.  Mais  daurant  qn'i!  Hir  qu'elle  arriva  aprcs 
que  1  Empereur  Henry  V.  eut  entrepris  d'envaiur  le  royaume  de  France 

J'*4m'"  qu'il  y  a  preuve  que  ce  fut  en  Tailnée  mczxxv.  on  peut  finvre  le 
fèntifnent  de  ceux  qui  ont  marqué^te  l'année  M  c  X  X  V  L  te  voys^' qpe 
le  Roy  fît  pour  ce  fujeù  en  Auvergne.  Le  Duc  de  Guyenne  termina  cette 
grande  affaire  par  la {oulmidion  qu'il  envoya  hitc  au  Roy,  &  l'Evelque 
fat  remis  en  tous  fes  droits.  La  preuve  que  l'Empereur  menaçait  d'cnvanir 
le  K^nmede  France  en  l'ann^  ii cxzxr.'eft  dam  la  Chronique  de 


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I 


:  .1 


D*  A  U  V  E  R  G  N  E.    L  i  v:  1    :  S9 

Guillaume  de  Nangîs  Se  encore  plus  partîculicrcmcrit  diiHs  les  leti-eS  du 
Roy  données  à  Pans  en  l'année  MCXxtv^  où  il  dit  tju'd  flic  prendcc 
IX^tiâamûic  à  làinc  Dcn.ys  cura  âd  àênt  nofl^s  pervmjfet  Akmamdmm 
J^tgm  éd  if^t^adâm  ^•f^rimemiim  ftgnum  n»firum  exettittm  pt^f/am^. 
Ces  kttes lEê crbàvcnc  ^btis  un  ancien  regiftfe de  la  Chancellerie  de  France. 

On  ne  connoift  pas  encore  la  femme  de  ce  Comtes  Çar  )c  ^uis  de 
l'advis  de  M.  Juftel ,  qui  rejette  avecraiion ce  que  ^uciquc6auâeuc$^rccens 
OfKdcrk.^'Il  tvoic  ffysiM  une  fille  de  Guillaume  VIILDoc  dcGuy  eane» 
laqo^  us  ne  nomment  pas.  II  rejette  aulli  ce  que  quelques  I^oriedS 
Flamands  ont  cicrit  d'un  Renaud  Comte  de  Clairmont  &:  d'Auvercnc  en 
l'année  m  i  pcrc  d'une  Marj^erite  de  Clairmont  mariée  à  Ourles 
dit  le  Bon  Conuc  de  Flandres.  M.  Juftcl  remarque  très  bien  que  ce 
Henani  eftoie  Ccmite  de  Gbirmont  enBeauvoiCs ,  &nonde  dairmoiit 
en  Auvergne.  Le  Véritable  nom  de  la  femme  de  ce  Prince  efloit  Jeanne,  fMHttM^ 
à  laquelle  le  Pape  Califte  1 1.  allant  à  Rome  cfcrivit  une  letre  pour  luy 
recommander  le  monailere  de  (àinc  Honorât  de  Lcrins,  qui  avoit  cité 
delhvit  par  les  Sarn^  \  laquelle  eftaiic  nommée  feule  dans  me  lecre, 
qui  eft' générale ,  cela  poutroit  donner  lieu  de  conjeâurer  qu'elle  efloic 
parente  de  ce  Pape  ,  lequel  eftoic  fils  d'un  Comte  de  Bourgogne, de 
Vimne,  &dcMaicoo.  * 


ne. 


Enfém  i»  GmlUnm  Vt  Cmtg  iJwverg. 

RObert         Comte  d'Auveugm  b,  dont  il  ièra  parlé  au 
chapitre  lùivant.  ■  ' 
GuiLLAtoMB  VIIL  CoMTB  d'Auvirgite,  qui aun aiiflî feu 
chapitre. 

Judith  n'A  o  v  ï:  u  g  K  e  ,  ainfi  appellee  par  M.  Blondel ,  marie'e  a 
Guillaume  ComteduPuy  cnVcUay ,  mere  d'autre  Guillaume  auflî Comte 
du  Puy ,  auquel  le  Roy  Louis  le  jeime  fie  la  guerre  &  à  Guillaume  V 1 1 1. 
Comte  d'Auvergne  iôii  onçfe  tt  au  'Vicomte  de  Polignac ,  le(quels  ra- 
vagcoient  les  Eglilcs  d'Auvergne  &  du  Vellay.  Dequoy  les  Eveîqucs  de 
Clairmont  &  du  Puy  ayant  porté  leurs  plaintes  au  Roy ,  il  s'en  alla  fur 
les  lieux  avec  une  armctr,  &:  les  ayant  fait  priiômùers,  les  meiu  avec  luy, 
&  ne  les  rdalcha  qu'après  qu'ils  luy  eurent  promis  de  ne  jàire  plus  4e 
niai  anx  Ëgliles  ni  aux  Ecdcfiaftiques.  Il  eft  &it'lnention  de  cetteprifiMl 
des  Comtes  d'Auvei^nc  dans  une  î et rc  cî  Hugues  Evefque  de  Soiflonsau  To  i».  oa 
Rov  ,  dans  larjucllc  il  luy  mande  que  les  Comtes  d'Auvergne  n'avoient  ^ 
pas  peu  le  trouver  au  rendez- vous  qui  leuravoïc  cilé  donné,  parce  qu'ils 
eftûienc  prifininiers-dii  Roy ,  ifiM  mvt  tt»éâmis  t^  ht  prifona,  ^  im  a&é- 
ms,  Dequoy  le  Roy  d'Ai^leterre  Duc  de  Guyenne  feplaignitau  Rojr,  tm-t-igt. 
a  caufè  qu'il  prctendoit  que  ces  Comtes  eftoientièsvaflaux.  Pour  cct^ui  iiii.f,jit. 
eft  des  Vicomtes  de  Pol^giuc ,  c'eft  à  dire  Ponce  1 1 1.     Heracie  i  l.  ioa 
fil$^  ily  a  tme  chaRé  en  l'Eglifc  de  Beanjeu  qui  majrqu^  que  le  "KçifrMmmf.  tf. 
Louis  VII.  revenant  du  Tujr      mena  avec  luy  prifbnniers.  Cela  ajr» 
riva  dans  le  rnelme  temps  que  lé  ConuedeChaloninquicta  les  religieux  fwwJMtf 
Tm*  /.  H  ij 


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m. 


éo  HISTOIRE  DE  LA  MAISON 
de  dagny  à  un  tel  poina  que  le  Roy ,  pour  le  chafticr,  luy  ofta  fes  Eflats 
le'CBiOOlÛu  U.  garde  au  Duc  de  Boureogne  &  au  Comte  de  Nevers^ 
•iafi  qiie  nous'  l'avom  desja  dit  plus  au  long  cy  dcflùs  page  jj,  en  par-' 
lant  des  Vicomtes  de  Thicrn  ,  &  dans  le  melme  temps  que  le 
Alexandre  1 1 1.  repnt  le  chemin  de  Rome,  c'elUdire  en  l'anncfe  uctXY^ 
Depuis  le  Roy  termina  cous  ces  différends  par  une  tranlàdion  palTée  à 
Ba^Tm  Viai3éc>MthTX%'Coo£iaaie4eax  ans  aprcs  àl<>n»incbleau. 


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2(0^  ///.  C;9jsvf^  iAmnfftt, 


CHAPITRE  XIV. 


E  Comte  eut  de  grands  differens  avec  les 
Cbanoines  de  Bsioude ,  kfqads  îasttâ. 
terminez  en  l'ann^  MCzxxvi.  par  une 

tranfafVion  pafïee  en  prefênce  d'Alberic 
Archeveique  de  Bourges,  de  Pierre  Ar- 
thevcfi|uede  Lyon ,  &d'A7mery  Eve(que 
de  Clairmont ,  laquelle     trouve  en  deux 

anciens  rcgi  lires  de  l'Eglilc  de  Brioude, 
Ce  fut  un  nommé  Joubert  Armand  qui 
fut  médiateur  &  promoteur  de  cet  accom< 
r  imodemenc. 

CeiComce  Robert  fit  une  dcmadon  aaimanaAnede  Sauciilanges  de 
toutes  les  dixmcs  {^cncralcmcnt  qui  luy  appaitenoient  dans  les  depen. 
dences  du  chafteau  dUilôn.  Ge  qu'il  fît  pour  la  rédemption  de  fon  ame, 
pour  le  repos  de  lame  de  fim  perèGuilUume ,  de ibn  frcrc Guillaume, 
oe  fim  fils  Guillaume ,  &  de  cous  (ès  parents.  Mais  cela  n'empefcha  pas 
qu'après  (à  mort  fon  frère  Guillaume  n'ufùrpac  la  Gomié  aAnvagoc 
mr  fon  fîls ,  comme  nous  le  dirons  en  fon  lieu. 

M.  Juftel  luy  a  donné  pour,  femme  une  fille  de  Guigucs  111.  Comte 
d'Albon,  qu'il  eftime  avoir  cfléappeilde  Beatcix.  Mais  je^iray  voir  an 
dMficre  inmac  que  œ  fin  à  fin  us  qu'elle  fut  mariée; 


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D*  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  i  v.  I,  ft 
Enfans  de  Rohtrt  IJL  Comte  iAm)erffie. 

*  *  *  *  "  .  ■  . 

GUILLAUME  VIL  CoMTS  D^Avv'BRGNB^- dont  il'ièr^ 
park  inconriaent, 


CuilUume  VIL  Comte  HAmjergne. 


CHAPITRE  XV. 

N  Chanoine  de  l'Eglifc  cathédrale  de  Gre- 
noble qui  vivoit  du  cemps  de  ce  Comte 
&  a  deiic  k  vie  de  Marguerite  de  Bour- 
gogne Comteflè  d'Albon  nous  apprend  qàe  rmm*^  «n 
ce  Prince  eftoic  coufin  du  Roy  de  France, 
Kegis  Fraad^e  con/ànguineus  ,  quahtc  que 
I  nous  avons  veu  cy  dcflùs  page  ji.  luy  avoir 
;  eflé  anfii  donoM  dans  une  leci^que  les 
Chanoines  de  Brionde  elcrivirenc  au  KOf 
Louis  le  jeune  contre  quelques  Seigneurs 
.  —  i    de  ces  ouardcrs  là  qui  ravageoienc  les  Fgli- 

iès  de  l'Auveigne  &  du  Vellay.  Et  le  Pape  Alexandre  I  IL  la  luy  donne 
anffi  dans  une  letre  cfcrite  à  l'Evefquc  de  ^ainnoot.  le  Roy  'Fbk 
lippe  le  Hardy  l'appelle  Ton  grand  oncle,  propttnmm ,  dans  les  Itiia  rmtmf.  tu 
qu'il  accorda  en  l'année  mcclxxvi.  aux  religieux  de  faint  André 
lez  Clairmont,  &  Charles  VIIL  dans  un  temps  beaucoup  plus  efloigné 
l'appelle  {bn  airiete  gnmd  onde,  dmmucMlm.  H  eft  aflèfe  dH&dle  é  cx. 
pliquer  dans  ccne  antiquité  tes  degiesE  de  leur  conûnguinité.  Mais  il 
relu  lté  rous  jours  de  là  que  nos  Roys  eftoicnt  certains  que  le  lâng  des 
Comtes  d'Auvergne  avoit  cfté  meflé  avec  celuy  de  la  Maifon  royale  & 
qu'ils  eftoknt  l»en  proches  parents.  A  l'efgard  de  Philippe  le  Hardy  , 
on  pourroit  croire  qu'il  appelle  Guillaume  VII.  Comw  d'Auvergne  (on 
rand  oncle ,  parce  qu'il  eftoit  grand  oncle  de  la  Reync  Marie  de  Bra- 
ant  iâ  femme  ,  de  meime  que  Je  Kay  Jean  appelle  Jean  &  Guy  de 

H  iij 


ët      H  ÎSTDIRE   DE   LA  MAISON 
Boulogne  les  oncles  ,  parce  qu  Us  eûoienc  oncles  de  la  Reyne  Jeanne 
Comtcfle  de  Boulogne  &  finune» 

GuiUamnc  eftbtc  desjaConne  4e  Clairmonc  ou  d'Auvergne  en  l'aniiée' 
ttmt0f.it.  MC^tv.  comme  nous  l'apprenons  d'une  chaftc  du  Roy  Louis  le  jeune 

3ui  confirme  !a  tranfàdHon  pafTee  entre  ce  CoQue  &  Aymiery  £veiquc 
e  Ckirmont  au  fujedl  de  Mojicferrand. 
oJb  4t  ofe-  H accompagnace Roy aa-voyagc  dektecreiiàiKe enl'ani^  MCxtvir, 
en  revint  avec  luy  deux  ans  i^res.  Kbis  à  peine  cftoienc  ils  de  retour 

3u'on  penfà  à  un  fécond  voyage  ;  lequel  fat  empcfchc  par  les  religieux 
e  l'Ordre  de  Cilleaux,  à  caule  fans  doute  ,  comme  le  Cardinal  Baro- 
in  tdittoneKf-  expliqué ,  quc  cc  voyagc  n'ayant  pas  reiifG ,  tout  le  monde  cnoit 

contre  ûJaa:  Beciuurd,  qui  en  avoii  efté  le  promoteur.  Ceft  pour  cette 
lalïÊui c'eft  à  dire,  à  cauCc  de  la  refblution  qu'on  avoir  pri(è  de  retour- 
ner en  la  terre  (àinte,  que  le  Comte  Guillaume  eftant  de  retour  ordonna 
dans  les  letres  pr  lelqucUes  il  confirma  6c  augmenu  les  donations  qu'il 
trtmvfif.  <».  avoit  Ëutes  à  l'al^aye  de  iàiiit  André  qu^aucas  aull  mourut  outre  mer, 
fi  édvimât  nos  mort  in  beUo  «dmim  SmuMMs ,  u  vouloit  que  l'Abbé  A: 
les  religieux  de  cette  abbaye  fîfTenc  tranlponer  Çoa  corps  en  Anvcr^ie 
pour  y  cftre  eincrrc  dans  kar  Egliic. 

M.  Juttcl ,  qui  a  donne  ces  Ictrcs  au  public  ,  eilant  periuadc  que  la 
qualité  de  Dauphin  d'Auvergne  que  ce  Comte  ptend  au  commencement 
n'eft  entrée  en  la  mailbn  d'Auvergne  qu'aprc»  Dauphin  fils  de  ce  Comte  » 
qui  la  laiflà  héréditaire  à  les  fiiccellèurs ,  n'a  pas  peu  s'empclcher  d'ob- 
Krver  que  ce  Comte  y  çiï  mal  qualifié  Dauphin  d'Auvergne.  Il  auroit 
(ans  doute  edé  plus  loin,  s'il  avcMC  eu  une  copie  de  ces  letres  aullî  entière 
que  celle  qui  eft  dans  le  <^uatrie(me  tome  de  la  Gaule  ChrelBenne,  où 
on  fait  dire  à  ce  Comte  qu  il  les  a  faites  lèeller  du  lèau  de  Cor  Dauphiné, 
mfiri  delphinstus  figtllo.  A  la  vente  les  raifons  qu'il  y  a  de  douter  de  la 
vérité  de  cet  aâe  (ont  {î  fortes  qu'encore  qu'on  m'alTurat  qu'il  eik>it  adhicl- 
kment  en  original  avec  Çon  feau  dans  les  archives  dé  l'abbaye  làint  André 
fondée  par  ce  Comte  ,  dont  on  m'a  envoyé  une  copie  deiiement  colla* 
tionnée  &  certifiée,  je  n'ay  jamais  peu  me  perfuader  qu'i!  fût  véritable , 
&  n'ay  pas  peu  me  relbudre  à  me  rapporter  d  une  allaire  fi  pleine  de 
difficukez  aux  yeux  6c  au  jugemeiit  d'autruy.  J'ay  donc  demandé  avec 
!tt0ance  qu'on  ,  me  Ttavoyat  icy.  Les  religieux  de  cène  aUiaye  y 
onr  d'abord  fait  qodque  difficulté ,  non  pour  aucun  doute  de  la  veriné 
Se  Uwccnté  de  ce  titre,  qu'ils  ont  tousjours  creu  eftre  très  véritable, 
mau  pour  la  cramte  qu'il  ne  le  perdit  dans  le  craniport  de  dairmont  à 
Paris.  Car  s'ils  avoienc  creu  quu  fiic  fins,  ils  n'auvraent  eu  çarde  de  le 
monftrer.  Le  croyant  donc  irân,  ils  l'ont  envoyé  icy  pour  m  eftre  com- 
muniqué. Je  l'ay  vcu le  Dimanche  x  x  v.  Octobre  m  D  c  C  y.  au  Collège 
des  Bernardins ,  6c  n'ay  eu  aucune  peine  à  en  reconnoiftre  la  fàufieté. 
Je  n'ay  pas  voulu  neantmoins  m'en  rapporter  a  moy  lèul.  Il  a  efté  monftné 
à  d'autres  bien  capables  d'en  juger,  leiqueis  en  ont  porté  le mefine 
jugement  que  moy. 

CepcDdaoty  quoy  que  je  £»s  pedûadéque  ce  ocre,  tel  qu'il  eft  teprc» 


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f 


D'  A  U  V  £  R  G,N  E.  L  l  v.  I. 

fente  aujourcî'liuy ,  eft  fauy ,  je  crois  neantmoins  que  le  fond  en  eft  vray , 
&  que  ceux  qui  l'ont  fabrique' il  y  a  environ  cent  ans  n'ont  fait  que  l'eften- 
dre  en  quelques  efklioi6  un  peu  plus  qu'il  n'eUoit  dam  l'original  donc 
on  s'eil  lervy  pour  firnner  celuy-cy,  aHn  de  lendre  pUisclaires  quelques 
claulès,  IcfqucIlLs  Je  ne  puis  coter,  qui  failoienc  apparament  delà  peine 
aux  religieux  de  ce  temps  là.  Car  le  fond  de  !'ac>c  paroiftbon.  Ainfi  je 
crois  qu'il  eft  Vray  i&  je  le  crois  d  autant  plu&  volontiers  qu'il  eft  certain 
que  ce  Comte  a  ^id^  l'abbaye  de  &bat  Anâté  tc  qu'il  a  dké  en  l'année 
Il  c  X  L  V 1 1.  en  la  terre  fainte  avec  le  RovLouiS'VIL  dklejainevclidiè 
'  dont  il  n'eft  pas  permis  de  douter  après  le  téfmoignage  qu'en  a  rendu 
Eudes  de  Dexiil  Moinede  fàint  Denys  dans  la  relation  qu'il  ht  en  ce  temps 
la  du  voyage  de  ce  Roy  en  Orient.  Cela  ainft  iuppoie  couinie  certain  , 
&  eAanc  d'aïUenis  oerain  qu'à  peine  le  Roy  fut  ildlerecoor  de  <ie voyage 

3a  ou  peniâ  à  7  retoucner ,  il  ne  doic  pas  paroiftre  eftrange  qu'on  voye 
ans  ce  titre  qu'en  ce  temps  ce  Comte  faifôic  eftit  d'y  retourner  pouf 
£urc  la  guerre  comre  les  Sarraftns.  Il  ièmble  aulii  que  ià  femme  fè  di£.  ;  ' 
pofinc  à  l'y  iîuvie.  Car  apiet  avmr  ordonné  qii'on  nflèen  cette  abbaye 
des  prières  pour  Itiy  ôc  pour  Jeanne  de  Calabre  ù.  fomne,  il  die  en  faite 
qu'au  cas  qu'ils  vicnncnc  à  dcccder  en  la  guerre  contre  les  Sarrafins  ,  y» 
édnxniat  nor  nuri  m  bello contra,  SarrAcenos  ,  il  veut  que  l' Abhc  &  les  rcHc^îcux 
de  cette  abbaye  faftènt  traniporter  leurs  corps  ^  corporn  nojh-d  ,  en  Au- 
vergne pour  y  eftre  emerroe  en  leur  EgHIe.  U  7  a  iuas-ct  difooun  on 
air  de  fimplicicé  de  yaâaé  qui  pone  nanuellement  à  cijoire  qu'jl)^ 
■véritable. 

Guillaume  fut  trouble  en  la  jouillànce  de  la  Comté  d'Auvergne  par  t 
Guillaume  V III.  die  le  Vieil  Qtn  oncle,  qui  s'en  empara  par  force  fiitlnjr, 
Mceendant  qn  il  dévoie  eftre  pre&ré  en  la  (ùcceffîon  cotnnie  plus  ptoiAe> 
mivant  l'ulàge  pratiqué  en  ces  temps  là  en  divers  endroits  delà  France,  ^ 
où  l'hiftoire  nous  enfèigne  que  quelquefois  les  plus  proches  du  (àng  ont 
fiiccedé  fans  avoir  égard  à  la  reprelenution.  Cet  aâion  fut  un  CujccX  de  * 
divifion  entre  les  Roys  de  Ftance  &  d'Angleterre.  Car  celuy  cy  ayahc 
voulu  s'entremettre  d'accommoder  ce  difS^rend ,  &  ayant,  tiie  parole  de 
l'oncle  qu'il  efteroit  à  jufticc  devant  luy,  fiartfufticu ,  comme  il  y  a  dans  aelctnt4B 
la  Chronique  de  Robert  Abbé  du  Mont  laint  Michel  finvanc  l'édition  de  u^^. 
Piftorius  Se  dans  la  Chronique  de  Normandie  imprunée  par  M.  Du 
Cbefiie,  ou  bien  fian  m  ââi  ,  oonmie  dansTediiion  dn  R.P.  DomlMc 
d'Achery,  c'eft  à  dire  fe  battre cootiefoti  neveu,  il  manqua  de  parole^ 
ôc  s'en  alla  vers  le  Roy  Louis  le  jeune  ,  qui  luy  accorda  fa.  protedion. 
Ce  qui  fut  caufe  <jue  le  Roy  d'Angleterre  alla  avec  une  armée  en  Auh 
vergne  pour  l'oUi^  à  lencrer  dans  'iônparty.  Ce  quH  ne  fit  pourCanc 
pas,  &  fè  raaïmint  neantiBUMns  en  la  polleifioa  qu'il  avoit  uÇurpée  de  la 
Comté  d'Auvergne.  Et  cependant  fon  neveu  ne  ceHà  pas  ic  Ce  quàlificr 
cousjours  Comte  d'Auvergne  pour  ne  prejudicier  pas  à  Ion  droit. 
.  Ce  Prince     Dauphm  ion  fils  donnèrent  enl'aonée  m  cixv  1  i.à  l'ab-  rnm^t.  «j- 
inye  de  Mm»c  l'Edife  dn  chaftean  de  Baniod.  Etl'tumÀî  finvant^:.il 
dpftna  pluCinus        gam  Chaiioines  de  ûiét  Ainafafe  4cKuj^  aircdé 


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<4       HISTOIRE  DE  LA  MAISON 
Confêticemeni!  Se  k  ranficaoon  d'JBftienne  de  Meraieur  Evc^qne  de 
Oainnoitt. 

"  '1^.  Juflel  a  creu  qu'il  cibii  tils  d  une  faiic  de  Guigues  HL  Comre 
dTdBoli  te  -de  Marguerii»  de  Bout^ogae,  U  que  cette  Princeflè  avoir 
eùié  mariée  à  Robert  III;  iMi  pete.  Mùs  cd»  ne  peut  pas  elfae,  anendu 
a^Aswa.  que  Guigues  mourut  en  l'année  mcxlii.  &  que  fcs  filles  eflanc  alors 
W***''  fort  ieuncs  ne  furent  manées  que  pluiîeurs  années  après  la  mort  de  leur 


If  CXLV.  &  il  ne  paroift  pas  qu'il  fiilt  marié  auparavant  le  vo^^agc  d'Ou- 
,  otiner.  D'où  i  on  doit  conclurre  que  (è  trouvant  mention  de  ia  femme 

en  Tannée  ii  c  it  l  i  x.  c'eft  de  luy  qu'il  £nic  entendre  le  mariage  de  l'une 
Gcr«)  Bio.-  des  filles  du  Comte  Guigues  avec  K  Comte  d'Auvergne  ,  comme  MeC 
icunik  *4.  jj^^j,^  Blon.^cl  Se  Choricr  l'ont  penfë  avant  moy.  Et  ainfi  Jeanne  de  Ca- 
^ùétéUf'  ^^^^^     femme  ,  (1  ji  eit  nommée  dans  les  letrcs  donr  je  viens  de  parler, 
fe  trouvera  ^voir  eitc  celle  des  filles  de  Guigues  qui  hii  mariceau  Comte 
d*Àiivergae ,  iàns  que  je  |)uiilê  rendre  raiion  pourquoy  elle  eft  appelÙe 
de  Oda&e,  tctuai  d'Albcm ,  non  plus  que  je  ne  peux  pas  rendre  railôn 
pourquoy  eft  ce  qu'Afïàlide  frlle  de  noflre  Comte  Guillaume  mariée  à 
Beraod  I.  Sire  de  Mcrcucur  cit  appellée  Naflàl  de  ClauAre,  &non  d'Au- 
vergne. Et  par  MofiMneat  k^Oe  de  Guigues  IIL  mariée  au  Comte 
>   d'Aavergine  ne  s'appellok  pas  Beacrix oonmeMeffieun  Juftel  »  Blondel 
&  Chorier  l'ont  creu. 
fmmttuj-    "Cette  alliance ,  comme  M.  Juftel  l'a  très  bien  remarqué ,  lèmble  Ce 
confirmer  par  un  titre  de  l'an  mccxxv.  qui  eft  ez  regillres  de  la  Cliambre 
des  Comptes  de  Dauphiné  ,  par  lequel  DauphinComte  de  Clairmontfib 
de  Guillaume  VIT.  vend  &  tranfporte  du  confèntement  de  Guillaume  fau- 
fils &:  de  Robert  fon  petit  fils  à  Dauphin  Comte  de  Vienne  &  d'Albon 
tout  le  droit  qu'il  avoit  &  pouvoit  avoir  au  cfaalleau  de  Vorcppe  ,  qui 
eft  fitue  prez  de  Grenoble  ,  &  à  ceky  de  Varacicu  prezlamc  MaTcellin 
en  Daupiiiaij,  &  çûiKetles  aâioni  veeles  9c  peribnncles  qui  luy  poo. 
voient  appartenir  en  ttioie  k  Comté  de  Viennois.  Ce  qui  fait  conjedhirer  , 
adjouile  M.  Juftd ,  que  ces  chafteaux  de  Voreppe  &dc  Varacieu  avoicnt 
efté  baillez  en  dot  à  la  fille  de  Guigue&ill.  lorfqu  elle  fut  mariée  au  Comte 
jt'&t.l!'^  d'Auvergne ,  opinion  qui  a  parait  vmyfimbhUe  à  M.  Chorier  qu'il  n'a 
■«4*        pas  âit  difficulté  d'efcnre  que  la  doc  de  Beacrik  (  c'eft  ainiî  qu'il  appelle 
cette  fille  de  Guigues  1 1 1.  Comte  d'Albon  femme  du  Comte  d'Auvergne  ) 
WfcÀt  efté  comporte  de  \i  rcrrc  de  Vorejjpe  6c  de  celle  de  Varacieu. 

Jeanne  de  Caiabrc  mourut  en  i  année  m  CL.  fi  M.  Savaron  n'a  pas 
efté  trompé  pdùrks  mémoires  deiqc  il  «'eft  £rn  pour  eicrire  lès  Origines 
de  Clairmont.  ■  •   ;  .. 

Il  eft  certain  que  le  Comte  fbn  mary  vivoît  en  Tanne'c  mclxviii. 
lorfqae  leKoy  d'Angleterre  poru  la  guerre  en  Auvergne.  Mais  je  crois 
quv  mourut  en  cette  mefiae  année  ,  ne  fi  traîtvant  plus  rien  de  luy ,  ôç 
leroâes  qui  pairlens  dans  les- années  fiiivaute»  des  Comtes  d'Auvergne 

devant 


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D'  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  i  v..!. 

devant  necefrairement  dhc  giicmlus  de  £»  o&dc  GuiUauine  V II L  &  de 
ion  fils  R^obcrc. 


Enfàm  de  CmSstim  VIL  Comte  iAwotrfm  &  àe  jgmmt 

DAoPHiN  d'Auvergne  Comte  de  CLAiRMONT,donc 
il  fera  parlé  au  comnieiioement  du  (ècofid  livre. 
AssALlDB  D'A  uv  BUG  NB  marine  à  BeraudL  Sire  de  Mercucur.  fttmr^.f 
trouvé  fôn  nom  dans  les  vies  des  Poètes  Provençaux,  où  elle  eft  appellée  ^£u^l^ 
Nallàl ,  c'eft  à  dire ,  Dame  Aflàlide ,  de  Claullre  ,  belle  &  vertucurc  Dame  ,  ^^^^^^^ 
de  laquelle  Peyre  d'Alvergne  ,  comme  portent  les  anciens  mandcriB  *  ^«amma 
de  la  Bibliothèque  du  R07,  &  non  pas  de  Vernegue ,  comme  il  eft  efcxit  '  *  * 
par  Jean  de  Noftre  Dame  dans  le  livre  qu'il  a  compofô  des  vies  de  Poètes 
Provençaux,  devint  amoureux,  en  lortc  qu'cflanr  portée  à  l'aimer,  tant  Priwiuff»//. 
à  caufe  que  ion  frère  le  Dauphin ,  au  Icrvice  duquel  il  citoïc ,  l'en  fol- 
liciroit ,  que  parce  que  ce  Poïte  fit  un  prelènt  à  la  Princeflê  de  «^elqnes 
chanfons  qu'il  avoit  fiûies  à  û.  loiiange,  elle  l'aima  tellement  qu  elle  ou- 
blia l'aniaur  de  fon  mary  pour  l'amour  du  Poëte.  Ce  qui  citant  venu  à 
la  connoiflance  de  Beraud  Ibn  mary  ^  il  en  devint  jaloux ,  &  cette  jaloufïe 
fut  caufc  qu'Aflàlide,  qui  s'en  apperçut,  trouvamoyen  de  ie  delcharger 
de  tds  ennixys,  &  congédia  ligiiakment  le  Poëte.  Je  ne  fçay  pas  pour, 
qnoy  cette  Princeflè  eft  ^^Uée  Naflàl  de  Ckuftre  ,  comme  H  c'eftoit 
le  nom  de  (à  maifôn.  C'eft  peureftre  pour  la  mcfine  railon  que  Beatrix 
femme  d'André  de  Bourgogne  dit  Dauphin  eft  appellée  Beatrix  de  Clau- 
ftral  dans  l'Hifloiie  des  Dauphins  de  Viennds  &  dam  l'Hiftoire  de  la  '.t>;'.'»'T: 
maifbn  de  Saftènage,  quoy  qu'elle  fut  de  la  mailbn  de  Sabran ,  &  par  la  B^.4ts4k- 
mefrnc  raifôn  que  je  trouve  dans  l'ancien  Obituaire  de  l'E^life  de  Tulle 
une  Nalfal  de  Clauftre  de  Ventadour  enterrée  à  Tulle  dans  la  chapelle 
du  Cliapicrc,  où  cftoïc  la  iepulture  ordinaire  delamaiionde  Venudour. 


tmi  /. 


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HISTOIRE  DE  LA  MAISON 


GuSUurn  VJIL  C^mt  JtJmjtrga* 
CHAPITRE  XVl 

I  la  neceflïté  du  fîijeéV  que  je  traite  ne  ra'o- 
bligeoic  d  mcerrompre  le  cours  naturel 
de  eenebUbire  &  de  renvoyer  aiUcan  1» 
généalogie  des  defircnJans  de  Guillaume 
VII.  il  faudroic  mettre  icy  tout  de  (mze 
(à  pofterité.  Mais  dautant  que  Ion  fils  Dau- 

Sbin  n'a  pas  efté  poiTenêur  de  la  Comté 
'Auvergne  ,  laquelle  fm  u&rpée  iùr  fi» 
pere;  &  qu'il  a  commenoéiuie  antre  bran» 
thc  delà  mai/on  d'Auvergne ,  j'eftimeque 
je  dois  fuivre  le  chemin  que  M.  JuHel  m'a 
monftc^  Se  renvoyer  lliifloire  de  cette  branche^  qui  eft  ceHe  des  Dau- 
phins d'Auvergne ,  après  que  j'auray  achevé  de  trsûâer  de  celle  des 
Comtes.  Je  parlera/  donc  ky  de  Guillaun^  VIII.  Comte  d'Auvergne 
fils  de  Guillaume  V I. 

Il  envahit  ,  comme  je  lay  desja  dit,  la  Comté  d'Auvergne  fur  fbn 
neveu  Guillaume  VIL  auquel  elle  appartenoir  de  droit,  &  s  y  maintmc 
par  la  proteâicm  que  le  Roy  Louis  le  jeune  luy  donna  ,  le  malheur  de 
ibn  neveu  ayant  voulu  qu'il  fc  tournât  du  cofte  du  Roy  d'Angleterre 
ennemy  déclaré  de  Louis.  Il  s'accommoda  en  fuicc  avec  ion  oncle  &  avec 
ton  fils ,  comme  on  le  peut  ayiêmenc  rcceiiillh-  de  ce  que  le  Roy  Phi. 


lippe  Angttfle  ayant  ravagé  les  terres  d'Auvergne ,  le  Comte  Guy  &  le 
Dauphin  d'Auvergne  iè  joignirent  pour  fc  mettre  à  couvert  de  la  puiC 


Tance ,  le  Dauphin  ayant  perdu  le  chafteau  d'IfTôirc ,  que  le  Roy  luy  oft-i. 
C'cft  ce  que  nous  apprenons  de  la  vie  de  Bertrand  de  Born  grand  Seigneur 
de  Limoufm  e(crite  en  ce  temps  là ,  laquelle  tt  trouve  dans  un  ancien 
f.  n>  MS.dc  la  Bibliothèque  du  Roy.  M.  Donimicy  en  avoit  aufTt  un  manui^ 
crit^  (jtt'ilavoit  communiqué  àM.  Juftel ,  kquclen  aimprimé  un  fiagment. 


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*       A  U  V  E  R  G  N  E.   L  i  l. 

En  l'année  m  cl  x  i  t  i.  Guillaume  VIII.  fut  excommunié  par  TEvcd  to.  ir.  d» 
que  de  Clairmont  pour  avoir  avec  le  Comce  du  Puy  fon  neveu  raVagé  tii.  7slé7i. 
les  EgUfes  d'Auvo^&rdlkVclUy,  &  principalement  celle  de  Brioudc.  Hj.* 
Il  eue  recours  au  Pape  Alexaàdre  III.  pour  ellre  abfi>u$ ,  &  il  le  fut. 
Dle^uoy  le  Roy  Louis  le  jeune  ,  qui  n'àvoit  pas  èncbtc  pris  ce  Comte 
fous  (à  protcdlion,  s'crtant  plaint  au  Pape  &  aux  Cardinaux,  comme  fi  f*M^tt»jrtn 
cela  avoit  efté  tait  au  préjudice  de  les  droits  ôc  tle  là  Couronne ,  ils  luy 
ïe^pàftdire!i]r^acé  û^bit  pas  efté  llncetidùft  tdtt  Pape,  &  qu'à!  ne  Ta. 
•vdtabfi>us<ràQparré^'âi^avoîtafiSiréquie  ce  b'ai^oit  pas  efté  de  (bn  mcMu 
vement  qu'il  avoit  commis  ces  excc7,  mais  pour  aflifl^r  le  Comte  du  Puy 
ftiû  neveu ,  &  qu'il  avoit  promis  moyennant  ferment  lur  les  làints  evan- 
^es  d'exécuter  les  ordres  <|ue  le  Pape  luy  donneroit  fiir  les  torts  &  dom'- 
mages  qu'il  avoit  faits  à  lEgliiè  <fe  Brioùde  &  rendroit  i  Benmd  ék 
Mercùeur  (à  femme  dans  quinzaine.  > 

•  Pendant  ces  defôfdrcs ,  qui  durèrent  allez  long  temps ,  les  Comtes 
■d'Auvergne,  c'eft  à  dire ,  Guillaume  VIII.  &  Robert  ion  fils,  le  red- 
ment  en  Nonnandie  ,  ^ii  ils  elloieftc  fbos  la  protedkMi  du  Hoy  d'Ani 
gkxene  Duc  de  Normandie ,  qui  precendok  aufli  que  l'Aliveiglie  hxf 

appartcnoit  en  qualité  de  Duc  de  Guyenne. 

-  Ce  fut  lans  doute  environ  ce  tempi  là  que  le  Comte  Guillaume  donna 
4au  Pape  Alexandre  III.  &  à  l'Eglilè  Romaine  (bn  chafteau  nommé  Vteo^  ^<wMl^}^ 
que  M.  Ji^l  a  eftiind  eftre  Buflèol ,  y  ayant  neantmoins  phis  de  con- 
formité de  dire  que  c'eftoit  Ufîbn.  lit  ainfi  il  Êiudtotc  lire  dans  U  Ictre 
du  Pape  Innocent  III.  Vceo  au  lieu  de  Vteo. 

Depuis  le  malheur  de  Guillaume  VII.  ayant  voulu  qu'il  implorât  la 
proKoion  d'Henry  IL  Roy  d'Anglietetre  eoncre  iôii  oncle,  qui  luy  avoit 
enlevé  la  Comté  d'Auvergne ,  ccmy  cy  s'adrcfËt  au  Roy  Louis  le  jeune, 
qui  luy  donna  (a  proreârion  &  le  maintint  en  la  pofïèfïîon  de  cette  Comté 
contre  Ton  neveu.  C'eft  donc  de  Guillaiiinc  VIII.  &  de  Robert  IV» 
fon  fils  qu'il  faut  entendre  ce  qui  le  iic  des  Comtes  d  Auvergne  dans 
les  letres  efcrites  au  Roy  Louis  VIL  qui  ont  efté  données  aa  publié 
par  M.  Du  Chcfhe. 

Je  crois  qu'il  faut  rapporter  à  ce  Comte  Guillaume  la  donation  de  la 
ville  de  laint  Scré  en  Quercy  ,  qu'on  trouve  dans  un  titre  de  l'an 
MCLXXviII.  avoir  efté  donnée  à  Raymond  I L  Vicomte  de  Turetine  r^t»^ 
par  Goitlaume  Comte  d'Auvergne. 

M.  Du  Chefiie  &  M.  luftel  après  luy  oia  très  bien  remarqué  que 
ceux  là  le  font  trompez  qui  luy  ont  donné  pour  femme  Bcatrix  Dauphinc 
fille  &  héritière  de  Dauphin  ou  Guigues  I V.  Comte  d'Albon  &  de 
Vienne ,  laquelle  ils  km  dtme  autre  Bealnbc  Ddariée  ati  Duc  de 
Bourgogne,  eftant  certain  que  Guillaume  VIlL  Comrc  d'Auvergne 
C^ulà  Anne  de  Nevers  fîlle  de  Guillaume  IV.  Comte  de  Nevcrs  de 
four  de  Renaud  aufli  Comte  de  Nevers ,  comme  le  Moine  AlbcriC 
auâeur  du  temps  en  rend  teiînoignagc. 


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HISTOIRE   DE  LA  MAISON 


Fi  IL  Comte  iAmergn  &  iJant 
Je  Newrt  fi  femme* 


R 


Obbrt  IV.  Comte  d' Auvergne,  qui  aura  {on  chapitre. 

  _  Guillaume  d'Auvergne,  appelle  oncle  de  Robert 

Eve^uede  Clairmoiu  en  i'^nn^  mcxcyii.  dans  les  aâes  de  l'efle. 
fimmt.T%.  vation  des  relimies  de  làinc  Auftiemoine  à  Manzac,  fin  Prcvoft 

l'Egliiê  cathcdiak  de  Clainaaac  4c  de  cette  de  Bdoode,  ftiiloutureii 
Vannée  m  c  c  x  i  x. 

Judith  d  Auvergms,  ainG  appellee  par  M.  Blondel  &  par 
M.  Da  Bouchée ,  qui  diCax  qu'elle  &c  marine  a  Benutd  IV.  du  nom 
Sâe  de  Mercneur.  A  cl\  bien  ceitaiii  que  k  fille  de  ce  Comte  quicu 
fon  mary  &  Ce  teàfz  chez  (on  pere ,  auquel  le  Pape  ordonna  de  la  rendre 
à  Con  mary  dans  quinzaine.  Mais  d'auranr  qu'if  conftc  que  Beraud  I. 
eftoic  marié  avec  Aflâlide  fille  de  Guillaume  V  U.  &  iceur  de  Dauphin , 
je  ne  fçay  Ci  on  doit  penièr  que  la  femme  de  Beraud  IV.  a  cAé  fille  de 
GmllaumeVUL 

Agnes  d'Auvergne  mariée  à  Hugues  I V.  du  nom  Comte  de 
*■«w«^7*^•^lhcKlez.  Il  en  eft  fait  mention  dans  un  ticrc  de  l'année  mcxcv.  qui 
eft  dans  le  Cartulaire  de  l'abbaye  de  Conques.  £c  c'eft  (ans  doute  ^ 
OBoiè  de  cette  alliatice  ewe  GuiDaiiiiie  Comte  de  lUiodez,  qui  iè  dkfib 
d*A0ies  dans  ce  acre,  fie  ha  hèààçt  Guy  IL  Cpraie  d'Auveigne  (a^ 

COUUk 


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"3-, 


D*  AUVERGNE.  Lîv.  !• 


CHAPITRE  XVII. 

UOVQJ^E  |e  ti0  içaehe  \t  cemjpi 
auquel  C€  Comte  fiiçceda  a  fim  p«re , 
ne  trouvant  rien  de  luy  avant  l'année 
MCLxxxii.  qu'il  paflà  une  tranfadion 7»- 
avec  l'Abbé  de  iâim  Michel  de  Clufè  ca 
PiedmontptMV  n^ÔA  du  prioré  de  Sauviao 
en  Auvergne  4epe(ub|ic  de  Xàkvft  fh 
Clufè»  je  crois  ncantmoias  que  je  peux 
rapponcr  à  ion  temp<>  ci:  qui  (c  pafla  enrre 
les  Kovs  de  France  ^  d'Angleterre  tou« 
chant  la  fùperioricé  de  la  Comté  d'A»» 
vergue.  Il  ne  s'agifîôit  pas  de  la  Ibuveraineié ,  laquelle  n'eftoit  pas  cou* 
telle'e.  Il  s'agifToit  feulement  de  la  propriété ,  que  le  Roy  d'Angleterre 

Êrecendoic  luy  appartenir,  comme  il  a  efté  remarqué  cy  detTus.  Mais  le 
L07  de  ftwce  pKoMoK  k  concndre.  Deiôneque  daiis  untraiâé.qui 
fbc£ùt entre  Cûon  &  Tiie  en  l'année  Mctxxau  oiiiBffi*a£tired*Au^ 
vergne  en  (ùr^èance ,  excepto  de  Aliernin ,  unde  contentio  inter  nos  tft.  Mais  lUfthdcBi* 
cnfm  l'Auvergne  fut  rclafchee  à  l'Anglois  par  le  traidé  pafle  à  Louvicrs  p  ^^^im^ 
en  l'année  mçx  c  v  i.  au  mois  de  Janvier.  Cçpeiidant  je  trpuvc  que  dans 
la  luice  des  temps  l'Auvergne  n'eftoit  pas  cmnprife  dans  la  Ducbé  de 
Guyenne  ponèdee  par  les  Anglois,  ayant  eflé  donnée  pour  fiok  «potes  Ropr-aeiito* 
contcftations  en  (upplement  de  dot  par  Jean  Roy  d'Angleterre  à  Louis  VHI.  «i^/  Z/rî 
Roy  de  France  lorlqu'ilcrpoufa  Blanche  deCadilLsâilsduRiO/Alphoni^lX. 
&  d'Alieiior  d  Angleterre  iœur  du  Roy  Jean- 
Pendant  ces  ddoidreB,cooiaieleiiaraimeej^  pourlott'extiofild^ 
toutes  parts  an  pillap^e,  àcidcptineipalemem  que  le$en&nsd*H^ 
Roy  d'Angleterre  eftoient  de  très  mauvaise  intelligence  avec  )uy ,  une 
armée  de  routiers  ou  brigands  appeliez  communément  Brabançons  fit  une 
irruption  en  Auvergne  en  l'année  mclxxxiii.  comme  il eil marqué 
dans  la  Chronique  d'Adam-Chapelam  de  rEvc&uedeClaixinont  auâeur 

liij 


Radulfuf  de 


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HÎSTOTRE  DE  LA  MAISON 

contemporain ,  ou  bien  enl'aniiife  m  c  l  x  x  x  v.  Tclon  une  ancienne  chro^ 
nique  MS.d'unChaDcnne^Lftoiiaiifficoateinporaiii.  Mais  il  vaut  mieux 
's'en  tenir  à  ta  date  marquée  par  Adam ,  nonfiûlemenc  parce  qu'il  voyoic 
&ire  les  chofes  qu'il  eferivoic ,  mais  encore  parce  qu'elle  s'accorde  avec 

chtooRobef»;  ce  que  le  Moine  d'Auxerrc  en  a  elcrit ,  &  parce  que  M  de  la  Taumafl 
ficre  efcric  qu'en  l'année  mclxxxiii.  les  Paillards  Cothereaux  & 
^tres  brigands  qui  couraient  le  pays  en  armes  fîirem  de&ics  prez  la 

wf.ê»Minf  ^lle  de  Dun  le  Roy  en  Berry  par  Ebees  iêigneur  dcdbaremon&  autres. 

Apres  avoir  ravagé  l'Aiivergne ,  ils  le  tranfportcrent  en  Limoufîn,  dod 

«kfliidLVaC  ils  (t  retirèrent  à  la  hafle  lùr  l'avis  qui  leur  fût  donne  que  les  Seigneurs 
d'Auvergne ,  qui  les  avoienc  fl  malcraicez  qu'ils  en  avoienc  tué  trois  mil 
ûns  aucune  perte  de  kurs  gens,  vendent  fiir  eux ,  comme  ils  avirienc 
Tefidu  de  le  nire  s'ils  n'en  aboient  pas  efté  deAoumek  par  Guillaume  de 
"Chamalicrc  Chevalier  Auvergnat.  Le  Chanoine  de  Laon  marque  qu'il  y 
eut  dix  fepr  mil  de  ces  brigands  tuez.  Mais  comme  ce  nombre  paroift 
cxceflif ,  il  iejuble  qu'il  vaut  mieux  s'en  tenir  à  la  relation  du  Chapelain 

,  de  TEvdûiie  de  dairmont ,  laquelle  eft  anâiorifêe  par  le  tefinoignage  dn 

Moine  d'Auxerre ,  qu'à  ce  qu'en  a  elcrit  le  Chanoine  de  Laon  efloigné 
de  là.  Roger  de  Hovcden  audbeur  Anglois  nous  apprend  que  ces  brigands 
cftoienr  à  la  fc)lde  de  Geoffroy  fils  d'Henry  II.  Roy  d'Angleterre.  J'ajou- 
teray  ^  comme  en  padant^  n^c  j'ay  bien  de  la  peine  à  croire  que  les 
Berruyers  ayem  de»  ces  bngands  au  wm^re.dc  dix  mil  cinq  cens  vingt 
cinq ,  comme  M.  delà  ThanmafGere  1  elcrit ,  qui  la.  âns  douce  crouvd 
ainn  dans  quelques  mémoires  anciens. 

Le  Comte  Robert  elpoula  Maliault  de  Bourgogne  fille  d'Eudes  II. 
Duc  de  Bourgogne  &  de  Marie  de  Champagne.  Et  parce  qu'elle  eftoic 
fiUe  de  Duc,  e&  eft  appeUée  en  quelques  titres  Dudheilè  a  Auvergne, 
quoy  que'la  Doclié  d'Auvergne  n'ait  eAé  eiïgjée  que  cent  cinquante  ana 
apre?:. 

Il  fonda  l'abbaye  de  Vauluilant  ,appcllce  depuis  du  Boufcher ,  de  l'ordre 
de  Cilteaux ,  au  dioccfe  de  Clairmont.  Les  aucteurs  de  la  Gaule  Chreil 
tienne  mettent  cette  fendatieni  èb  Tannée  Mcr  cv  ii  L  n'ayant  pas  pris 
garde-que  ce  Comte  elloit  mort  quelques  années  auparavant  &  qu'il 

cft  ncccffjîrf  qu'elle-  air  elle'  fonde'e  avant  le  pontificat  du  Pape  Cc-IefHri 
1 1L  puiiqu'il  a  confirmé  cette  fondation  en  Tannée  m cx c il  au  mois 
de  May. 

n  mourut  environ  l'an  m  cxc  i  v.  &  fiit  enterré  en  l'abbaye  du  BquC 
cher  »  proche  le  grand  autel ,  du  cofté  de  l'Evangile ,  en  un  tombeau  cllevé 
hors  de  terre ,  où  eft  ia  figure  aujourd'huy  fort  défigurée  à  coups  de  mar- 
teau. Ce  que  l'on  dit  avoir  efté  fait  parles  Huguenots.  On  a  taché  ncanc- 
moins  de  la  reparer  un  peu  dans  k  graveure.  Il  y  aaudell^MJSimcaveau 
halti  de  pierre  de  taille  a  deux  eflages,  dans  lequel  on  voit  encore  les 
oHêmCns  de -deux  grands  corps  l'un  auprès  de  l'autre  ,  qu'on  dit  eftre 
«eus  de  oc  Conie  Robert  U  du  Comte  Guy  fon  fils  avec  leurs  femmes.  * 


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D*  A  U  V  E  R  G  N  E. ,  L  î  V»  1.  71 
Enféou  dt  Mttt  IV.  Comte  â'Awjtrgnt  tS^  de  Mahauk  de 

GITttiA^Mk  tX.  Cents  D^AovMRGMs,  qui  àm  (on 
chapitre.  '  ■ 

Guy  II.  COMTB  d'Auvergne,  qui  aura  audl  ftin  clinpirrc. 
RoBP.  RT  d'Auvergne,  in  cujus  innentute  ^  comme  dit  Claude  Pf**»  ^irI. 
Robert ,  qui  dit  l'avoir  tiré  d'un  ancien  Cartulaire  de  Bourges ,  uinutHm 
fUr^  fiormtmu  dêÊS  ,  AN»  imremtmêa  wu^â  fiumH ,  éîît  pretnierement 
Dafoi  de  l'Eglife  cacholrale  d'Autun,  &  en  (ùite  cHu  Evcfque  deClalN 
mont  en  l'année  m  c  x  c  v.  &  confirmé  par  Henry  de  Sully  Archevefquc 
-de  Bourges.  Par  conlequent  il  faut  expliquer  la  Chronique  du  Mome 
Alberic ,  laquelle  (èmble  dire  que  ce  ne  fut  qu'en  l'année  m  c  x  c  i  x.  que 
Robert  fisnic  Evefque  de  C|airinMit»  &  aire  que  occ  atiâeur  ne  seft 
exiekàaé  en  cet  endroit  qu'à  manjutr  h  fiicoeilion  dei  £ve(qaesdeClair« 
mont  de  ce  temps  lâ  ,  fans  fe  mettre  en  peine  de  marquer  precifèment  le 
temps  auquel  ils  avoicnt  elié  faits  Evefques.  En  l'année  mcxcvii. 
il  releva  les  reliques  de  (àtnc'Auftremoine  dans  l'abbaye  de  Mauzac.  En 
k  melme  voasàie  il  dedk  l'Eglifè  de  1  abbaye  du  BûiiâiafiHidée  par  (on 
pefc  Ayant  en  (ùite  eu  différend  avec  Guy  1 1.  Gomce  d^AnVcr^ne  (on  oi^fa»  m 
rrere,  il  fut  fait  prilbnnier  par  les  gens  de  Ion  frère ,  prîfon  qui  fut  iuivic  fuf"^'' 
(ie  beaucoup  de  meurtres  &  volcncs  jufques  à  ce  que  la  venue  d'Henry 
^  ftilty  Ai!ckeveft|ue  de  Botugies  les  fit  cdièr  m  moyen  dutraiâé  qu'il 
lemr  0e'&îre  en  l'ann^  mcscix.  au  mois  de  Juillet,  coo&m^  par  œi  rMlNH^7«• 
antre  traité  fait  deux  ans  après.  Et  dautant  que  l'Evefque  avoir  de  grandes 
prétentions  fur  le  chafteau  de  Vertaizon  ,  fans  doute  à  caufè  de  la  tra-  i«w«|.7j. 
niion  que  Ponce  de  Capcueil  &  ià  femme  Jarentonne  fcs  vaflàux  luy 
«voient  £ute ,  lefquels  avoiem  recen  tnaftMnftmcnc  &  Atnâamenc  te 
cnnemys  capitaux  chez  eux  pour  k  Ikire  prendre  priibnnier  &  petir  (es 
gens  ,  il  fut  dit  par  le  traidle  de  mcxcix.  qu'il  ne  fairoit  rien  contre  AwNHrfi.y», 
eux  de  cinq  ans  à  compter  du  jour  de  la  Maj^dclcnc,  &  que  ce  terme 
eftant  expire ,  il  luy  leroit  permis  de  faire  iès  diligences  pour  cirer  raifon 
de  leur  fdomùe.  De  ïône  one  ce  terme  cftam  expiré  en  Tannée  ncticm 
'  il  reprit  (es  pourfiiites  ^les  m  afl^ner  pardevant  le  Roy  PhiUpee  Augufte  \ 
où  non  feulement  ils  ne  comparurent  pas ,  mais  encore  voulurent  décli- 
ner fi  jurifîlidlion  ,  protcfbnt  ne  vouloir  refpondre  aux  demandes  de f  ?»• 
l'Evelque  qu  en  la  Cour  du  Roy  d'Arragon.  Ainfi  les  termes  juridiques 
ayant  efté  ^puifez ,  le  Roy  par  arreic  du  mois  de  Janvier  mcciv*  ' 
fuivant  la  manière  de  compter  de  ce  temps  là  adjugea  le  chafleau  de 
■Vertaizon  à  l'Evefque  &  à  l'Eglilè  de  Clairmont  à  perpétuité,  à  la  charge 
de  le  tenir  de  la  Couronne  en  foy  &  hommage.  Il  y  a  preuve  que  les  oiawff  n»,- 
Eveiques  de  Clairmont  en  eftoicnc  joiiiilànts  en  l'annnée  mc  c  l  v  i.  au 
mois  de  Janvier,  c'eft  à  dire  en  M  cclvil  (èlonk  manière  décompter 
d'aujourd'huy.  En  l'année  MCCii.  luy  &:  les  Evefqucs  de  Cahors  &  or,x,w, i, 
de  limoges  iè  trouvèrent  au  traiâé  de  mariage  de  Guwaume  fen  neveu  xt^T^  ^ 


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7^      HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

fils  de  Guyot  avec  l.i  fille  L^'ArcIianibaultl  fcigneur  de  Montluçon  & 

f)roinirent  qu'ils  porrcroicnr  iupport  &:  avde  à  ccluy  qui  enrreticndroic 
es  promcfics  duJic  mariage  contre  l'aucre  qui  iroïc  au  contraire.  Nous 
verrans  en  fim  tiea  fi  M.  Juftel  â  «n  raUon  d'avancer  que  M.  Savaron 
scfloic  trompé  &  -f|ii*il  avçic  mal  à  propos  acrribué  à  Guillaumè  IX. 
Comte  d'Auvergne  ce  qui  appartient  à  Guillaume  Cunite  de  Clairmonr 
fils  de  Dauphin,  En  l'annce  mccvii.  la  guerre  s'citant  rallumée  entre 
les  deux  trerci. ,  cet  hvcfque  tut  rais  en  prilôn  par  Ion  frcre ,  lequel  fût 
excommunié  pour  ce  iùjeâ ,  comme  nous  l'apprend  d'une  leere  du  Pipe 
^7^  Innocent  III.  £a  la  mdine  année  U  fit  avec  te  çonfentement  de  m. 
Chapitre  de  nouveaux  reglemcns  pour  la  manutention  de  la  bonne  diC 
Hitt.  AUt>  cipline  dans  Con  Fglilc  cathédrale.  En  l'année  mccix.  il  fe  croila  & 
^         alla  en  Languedoc  fauc  la  guerre  aux  Albigeois.  Mais  il  ne  paroit  pas 
<|tt'il  ait  aili&  à  l'abiblucion  du  Comte  de  Toukmiè,  comme  M.  Sa- 
varonTa  efcrit.  An  conoaire  il  (èmble  qu'il  n'arriva  en  Languedoc  qu'a- 
près  que  ce  Comte  eut  efté  abfôus  à  (àinc  Gilles  par  Miles  Legar  du  fàint 
Siège.  En  l'année  mccxiv.  il  fut  prcicnt  à  la  cranlaClion  pailee  entre 
Eudes  Doc  de  Bourgogne  fim.  coudn  &  les  Chanoines  de  la  ùdmc  Cha- 
tmmf.  Th  pcQc  de  Dijon  pour  railôn  delà  colladon  du  doyenné  &  des  prébendes 
H».  AiUs.  de  cette  Eglifê.  En  Tannée  mccxv.  il  retourna  à  la  guerre  conice 
les  Albigeois  avec  Geraud  du  Gros  Auvergnat  Archevefquc  de  Bourges , 
tnw»>nf-  d'où  il  revint  avec  luy  l'année  d'après.  En  l'année  mccxv ii.  ayant 
£dt  au  Roy  Philippe  Augude  le  ièrment  de  fidélité^  il  luy  donna  pour' 
dmmm ^  7|.  caution  Blanche  Comtefle  de  Champagne.  En  l'année  mccxx,  ce 
Roy  luy  donna  &  à  (es  fiicceflèurs  à  perperuité  en  augmentation  de  fief 
les  lieux  de  Jarzac,  Ferintrar,  Luignac,  Tuirec,  laForeft,  &  une  partie 
5emn.inAt.  du  iicf  dc  Cliamalierc.  En  1  année  mccxxvii.  ilfîit  fait  ArcneveiZ. 
chkp^Lagdui).         Lyon^  fit  (ônteftamem  en  l'année  iiiCCzxxiL&  mourut  au 
mois  de  Janvier  mccxxziv. 

RonERTD'AuvERGKE  (ùmommé  dc  Clairmonr,  qualifié  fcigneur 
d'Oliergues  en  un  hommage  à  luy  rendu  en  l'année  m  c  c  v  1 1 1.  par 
les  feigneurs  de  Jouz.  Et  pour  juihfier  qu'il  eftoit  fils  du  Comte  Robert  IV. 
&  ftere  du  Comte  Guy  IL  &  de  Robert  Archevefbue  de  Lyon  M 
rmtmd'M.  Juftel  rapporte  un  titre  de  l'an  mccx.  dans  lequel  Hugues  de  la  Tour 
M^tii-    Prieur  de  Saucillangcs ,  qui  fut  depuis  Evefque  de  Clairmont ,  appelle  ce 
Robert  de  Clairmont  ion  oncle,  parce  qu'i!  cfloitfreredc  Mirit  d'Auvergne 
lamere.  Nous  examinerons  plus  parciculicrementcetaicau  premier  cha- 
pitre du  livre  cbcpiieime ,  en  parlant  des  anciens  (èigneurs  d'Oliergues. 
Makib  d'Auvergne  mariée  a  Arbcrt  II.  (èigneur  delà  't'oUT 
Ai|kf/ui4t.  du  Pin  ,  appellée  quelque  fois  ComtefTe  dans  les  anciens  titres  parce 
qu'elle  eftoit  fille  de  Comte,  crimme  Mahault  de  Bourgogne  la  merc 
Comtefle  d'Auvergne  eft  quclqucsfois  qualifiée  Ducheflc  parce  qu'elle 
eftoit  fille  de  Duc ,  comme  nous  l'avons  desja  remarqué.  Marie  fiit  racre 
d'Humbett  «k  la  Tour  Dauphin  dc  Viennois ,  lequel  eftoit  bilâyeul  de 
ccluv  qui  tranfporta  le  Dauphiné  à  l'aifiié  des  Roys  de  France  en  l'année 
MCCCXLiii.  &  le  fit  religieux  de  l'Ordre  de  ùâat  Domimquc. 

u 


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D'  A  tJ  V  E  R  G  N  E.  L  ï  V.   I.  7J 

Je  trouve  dans  l'hiftoire  des  Archevefqucs  de  Lyofi  compoi(?e  par 
Seven  qu'Aymcry  Archcvefaue  de  Lyon  fonda  un  annivcriairc  pour 
Robert  d'Aumsne  Archcve((|ue  de  Lyon  ion  oncfe.  Et  parconfëqnenc 
Aymcry,  qni  éwcùt  (om  d'une  maifbn  du  Maine  dont  nous  ne  fçavons 
pas  bien  le  nom,  cftoit  fils  d'une  (œur  de  l'ArcKcvefque  Robert.  Il  (e  démit 
de  fon  Archevcich^  entre  les  mams  du  Pape  Innocent  ï  V,  en  l'année 
MCCXLV.  ôc  Ce  retira  en  l'abbaye  de  Graadmonc  en  Limoufln ,  où  il 
inounit  en 


C  H  A  P  I  T  R,E    X  VII  L 

E  peu  de  temps  cjue  ce  Guillaume  a  efté 
Comte  d'Auvergne  fait  que  l'on  a  bien  de 
la  peine  à  jultifiér  qu'il  Ta  eM  Neantmoius 
il  eft  nommé  Comte  d'Auvergne  dans  la 
Clironique  d'Alberic  ,  qui  le  fait  fils  de  ftmwwf. 
Robert  IV.  Comte  d  Auvergnc  &  de  la 
(cKur  du  Duc  de  Bourgogne.  A  quoy  on  tnmv  f. 
,  peut  adjoufter  qu'il  eft  certain  que  Guy 
avoit  un  frerc  aiiné  lequel  eftoit  vivant  lors 
que  Guy  fon  cadet  (e  maria.  On  peut  mefmc 
tirer  une  efpece  de  preuve  d  une  faute  de 
M.  Du  Tillct  V  lequel  parlànt  des  eniâns  de  ce  Comte  Robert ,  luy  en 
docinc  quatre ,  dont  il  <^''-qpe  les  deux  premiers,  leiquels  il  appelle  tous 
deux  du  nom  de  Oiy  iitl^u  d'appcller  le  premier  Guillaume ,  fiirenc 
Comtes  d'Auvergne ,  &  parmy  (es  enfans  il  nomme  un  Guillaume  feigneur 
de  Chaftel-Uflbn  pere  de  Robert  d'Auvergne  auffi  feigneur  de  Chalîel- 
Uflbn.  Ce  qui  ppurroic  donner  lieu  de  conje«aurer  que  Guillaume  IX. 
<  qu'on  doit  crnre  avoir  è&é  tamé ,  puifque  fon  cadet  le  fut  de  ion  vivant  ) 
n'eut  qu'un  enfant,  affavoir  ce  Kcoért,  auquel  il  fit  porter  le  nooixle 
feigneur  d'IIffon  ;  lequel  cftant  mort  fort  jeune ,  &  fôn  pere  eftant  auffi 
mort  dans  le  meime  temps ,  ils  font  demeurez  cous  deux  dans  l'obiouité. 

Temt  J.  K  . 


.  74        HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

Mais  ce  n  cft  qu'une  très  fimple  conjecture ,  à  laquelle  je  ne  ni'arrcfte 
pas  beaucoup  ^  laquelle  neaiumoins  peiu  eftre  iouftenuë  parce  qu'on  trouvé 

3a'eiira&iiéeHCCLi:  Rcècrcy. Comte  «t'Asveigme  cSbak.éftf^  feignoir 
*UiK>n.  Noos  verroqs  vpeQnc  dans  la  fuite  dctORtchi^HTC  Jean  IL 
du  nom  Comte  d'Auvergne  &  de  Boulogne  cfchangca  en  l'année 
MCCCLXXXV  II.  avec  le  Duc  de  Bcrr)'  le  chaltcau  d'Uflbn  en  Com« 
l>raiUe,  qui  cftoic  de  (on  Ancien  domaine  ,  9yçç  h  Bar^pie  4c  Lunel  6ç 
le  chaueau  deGaiOaigoes  ea  la  &ne&bui0iSD.4ç:9eaiiciii:«;  ", 

Cens  qui  voudront  Ce  donner  k  peine  d'efclaircir  ce  poind  d'hidoire 
feront  pcuteftre  bien  ayfcs  d'eftrc  informez  qu'il  y  a  auTrcfordcs  charres 
de  France  des  letres  de  Robert  d'Auvergne  leigneur  du  chadel  d'Uflbn 
.  données  à  Riom  au  mois  de  Novembre  mccxlvii.  par  lelquelles  il  fè 
ibufmcc  i  h  jiuîÛiâioii  &  concraince  d'AIphonfè  Comte  de  Poiélien  au 
«as  qu'il  manque  de  psycr  dans  le  temps  convenu  la  (bmmc  de  trois  mil 
cinq  cens  livres  monnoye  de  Clairmont  à  Robert,  Guy,  &  Eftienne  de 
Çardclle  bourgeois  de  Kiom  aufquels  Guillaume  ièigneur  du  dbaûel 
d  U  lion  pere  dudic  ELoben  devoit  ladite  fbmme. 


CBAMWnt. 


C  H  A  P  1  T,  ^^àà.âfc40C« 

N  C  O  R  E  qu'on  ne  trouve  pas  le  temps 
auquel  Guy  1 1.  commença  d  eftre  Comce 
d'Auvergne ,  je|coinmeiioeray  neantraoôtt 
fon  chapîtte  par  l'année  m  cxcv.  en  la> 
quelle  avant  voulu  fe  fouftraire  à  la  domi- 
nauon  de  Richard  Roy  d'Angleterre  Duc 
de  Guyenne ,  ce  Prince ,  après  avoir  pris 
jlflboduii  c&  Beny^  envoya  des  troupes  en 
Auvergne  contre  luy.  Il  fut  fiûcpci(bimier, 
&  (es  places  prifcs.  Voicy  comment  cela 
fe  pada  iuivant  que  le  rapporte  l'ancien 
tnmtuf  77.  auûcur  dc  la  vie  de  Bertrand  de  Çorn  alléguée  cy  dcfliis. 


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D*  A  U  V  E  R  G  N  £.  L  t  V.  1. 

En  l'année  mczcv.  les  Roys  de  FrsOice  &  d'Anglctbrre  s'eftant  ciiNote^. 
cfcarmouchcz  l'un  contre  l'autre  pendant  quelque  temps  ,  ils  prirent^ 
enfin  des  trêves.  Les  trêves  eftant  prilcs  j  ils  le  reçu  crcnt  chafcun  chez 
Toy.  Richard  s'en  alla  en  Poidôu,  où  il  pafla  les  fciles  de  Noël.  Il  faut 
liilvant  cette  relacbn  tqucn  fut  qnalt  denacuré  d'accord  que  l'Auvergne 
tteneureroit  au  Roy  de  France^  Car  il  y  eft  dit  que  le  Dauj  !  in  1  Ai».  Jjg^,"'*"''/ 
vcrgnc  &  le  Comte  Guy  en  ayant  eu  avis  ,  ils  en  forent  fore  faichez ,  71*.'  ^ 
aymant  mieux  eftrc  louunis  à  un  maillre  efloignc'  d'eux  qu'au  Roy  de 
France,  quieftùk  û  €ûn  leur  voinn»  &  qui  avok  la  réputation  d'cftrc 
fort  avare  8c  diir  envets  lès  £ijeâs.  En  em6t  il  acheta  deflors  un  fort 
chafteau  d'Auvergne  affélé  Monverdu  »  &  ofla  la  ville  d'illàire  an 
Dauphin.  La  guerre  ayant  efté  peu  de  temps  après  rallumée  entre  les 
deux  Roys  ^  Richard  parla  au  Dauphin  6c  au  Comte  Guy ,  leur  remoa- 
Ihant  les  grands  cora  qiie  le  Roy  de  Irance  leur  avoit  &its ,  &:  les 
aflurant  que  s'ils  vouloient  prendre  party  contre  luy ,  il  les  (ôudiendroie 
&  leur  fourniroit  des  troupes  &  de  l'argent  à  leur  volonté.  Ils  furent 
aflcz  malavilèz  pour  fe  fier  à  là  parole  ,  &  firent  la  guerre  au  Roy  de 
Prancc.  Ce  que  Richard  ayant  appris,  il  prit  d  autres  trêves  avec  le  Roy 
de  France ,  &  abandonnà  le  Da^hin  9c  le  Comte  Guy.  En  fiiite  de» 
quoy  le  Roy  Philippe  Auguile  entra  à  main  armée  en  Auvergne  6c  mie 
à  feu  à  (àng  t'^urcî  Ic-irs  terres.  Ils  luy  demandèrent  quartier  ,  & 
obritiirni  de  luv  une  ncvr  de  Cinq  mois,  pendant  laquelle  le  Comte 
Guy  s  en  aiia  en  Ansrlctcrrc  accompagné  de  dix  Chevaliers  pour  faire 
Ibuvettir  le  Roy  Ricbard  de  la  parole  qu'il  leur  avdt  écxmèe  de  les  ayder 

protéger.  Il  en  fot  très  mal  receu ,  &  SjinL.recourna  peu  lâtisfait  du 
fîiccez  d'un  voyage  qui  luy  avoit  coufté  beaucoup  d-  f itigue  &  de  def. 
pcnlc.  Eliant  de  retour  en  Auvergne,  ayant  rendu  compte  au  Danphin 
de  ce  qui  s'eftoit  paiïc  en  fon  voyage,  ils  le  retirèrent  devers  le  Roy 
Philippe  Augufle  &  s'acoommodeient  avec  li^.  Les  trêves  accordées 
encre  les  Roys  finirent  dans  le  nidînc  temps.  Et  incontinent  le  Roy 
Philippe  Augufte  entra  à  main  armée  dans  la  terre  du  Roy  d'Angleterre, 
brui]ant&  pillant  tout.  Quand  le  Roy  d'Angleterre  fè  vit  auifi  attaqué^ 
il  revint  en  France ,  6c  envoya  au  Dauphin  ic  au  Comte  Guy  pôur  les 
convier  à  l'aflifler  en  cene  guerre,  comme  il  pneiiendoit  qu'ils  y  eftokoik 
tenus.  Mais  ib  n'en  voulurent  rien  faire.  .  .  . 

Il  faut  que  cette  guerre  n'ait  pas  efle'  faite  d'abord  âpres  ces  dernières 
trcves.  Car  après  quelles  ^furent  finies  ,  les  Roys  s'elîanc  afièmblez  à 
Lonvien  en  Notmandie-aitmois  de  Janvier  mc  k  cV  t.  pialr  le  tnàCké  fait 
po«irl<»s  entr'ettx  l'Auvergnie  demeura  au  Roy  d'Angleterre ,  comme  je 
î'ay  desja  remarqué  cy  delfus  page  69.  en  parlant  de  Robert  IV.  Comte 
d'Auvergne.  Il  faut  donc  entendre  ces  trêves  de  celles  qui  furent  priics 
en  Tannée  mcxcviii.  après  lelquelles  leS:Rays  revinrent  à  la  guerre,  Rje'.deM»- 

ilfut  conmiisde  port &4'autce  de^^!tnde&  crtùuitez»    .1  ^  ^  • 

Cependant  la  divifîon  s'eflanc  mi&  entre  le  Comte  Guy  &  (on  fî-ere 
Robert  Evefque  de  Clairniont ,  cehiy  cv  nvant  attiré  à  fon  fecours  des 
troupes  dont  l'cmploy  dtoic  de  ravagée  &  piller  tous  les  pays  par  où  elles 
Tomt  I,     •  '  K  ij 


7*       HISTOIRE    DE   LA  MAISON 

palîôient,  il  mit  à  feu  &  à  fàng  les  terres  du  Comte  en  l'anncc  MCXCvii. 
&  non  content  de  ers  maux  ,  if  mit  rinrcrdit  lur  t<HJCes  ics  terres.  Nous 
apprenons  cck  tl  une  ktre  du  Comte  au  Fapc  innocent  III.  nouvelleinem 
rmmf.77'  cDu,  duis  kqucllc,  pour ratorer plus  &dkmeat  à  Ton  pariy ,  ille âk 
£mvenir  que  iè$  ayculs ,  c  cil  à  dire  Guillaume  VIII.  (on  ayeul ,  avoient 
donne'  au  Pape  Alexandre  IH.  &:  au  faint  fiege  le  chafleau  de  Vteo  ou 
Veto ,  qui  eft  Uflbn ,  &  non  pas  BufTeol  ,  comme  M.  Juftel  a  voulu  le 
corriger ,  à  laquelle  donation  il  adjouile  de  là  pan  un  chafteau  par  luy 
nonvcUcmoïc  conftniît,  appellé  de  dm  nom  «  qui  eft  OtafleaupGuyoa 
proche  la  ville  de  Riom.  Apres  quoy  il  prie  ce  Plape  de  luy  donner  fa 

Î)rotc«3ion  contre  fon  frère ,  de  cafTèr  la  lèntence  d'interdit  laichée  fiir 
à  terre  ,  ôc  de  commettre  l'Archevefque  de  Bourdeaux  &  le  Prc- 
voft  d'Evau  en  Combraille  Dour  luy  procurer  la  jufHce  qu'il  demande 
après  qu  ik  auronc  eflé  infonnez,  par  les  Abbex  voisins  que  (on  ex- 
pofé  cit  véritable.  Le  Pape  ne  commk  pourtant  pas  l'Archeve^quc  de 
fmtmtut  Bourdeaux  ,  mais  ceiuy  de  Narbonne ,  comme  il  fc  recueille  d'un  fîr- 
ventcs  du  Dauphin  d'Auvergne,  ils  s'accommodèrent  en  fiute  par  la  me- 
.'**wf•^7«.  diation  d'Henry  de  Sully  Archevcfque  de  Bourges  en  l'ann^  mcxcix. 

£c  la  divinon  s'eflant  encore  miiè  entr  eux  »  ils  s'accommoderem  dere. 
chef  en  l'année  m  c  C  l  par  l'entremiic  d'Eudes  Duc  de  Bourgogne.  L'an- 
née fûivante ,  comme  nous  l'apprenons  d'un  titre  de  l'an  m  c  c  1 1.  rapporté 
ritmiut,  71.  par  Jean  de  Luc  en  fon  livre  intitulé  Pluita  mrt* ,  le  Comte  bailla  en 
^arde  U  ville  de  Claimiont  à  TEvefipie  faa.  fîere  pour  la  tenir  jufques 
a  ce  que  luy  ou  les  (iens  euflênt  Êut  leur  paix  avec  le  Roy  de  Fiance:  Car 
je  ne  puis  pas  cftrc  icy  de  l'avis  de  M.  Juflel ,  qui  révoque  en  doute  la 
vérité'  de  ce  fait,  parce ,  dit  il ,  qu'il  cil:  certain  qu'en  l'année  m  r  r  t  î.  le 
Comte  Guy  cftoit  en  paix  avec  le  Roy  Philippe  Augulèe,  &  parce  que 
le  Comte  Guy  y  eii  qualifié  Comte  de  Clairmonc  U  a  Auvergne ,  commo 
(ic'cHoit  deuxComtez  ,  ne  prenam  pas  garde  qu'il aimptimie  luy  mefine 
tout  de  fuite  un  titre  de  l'an  M  C  C  V  1 1.  où  ce  Comte  cft  aufïî  appelld 
Comte  de  Clairraont  &  d' Auvergne.  A  qu  M.  Juilel  adfoufte  qu'il 
/l'cft  pas  vrayfèmblable  que  Guy  euft  voulu  confier  la  prmcipale  viUe 
de  là  Comté  a  iSm  frère ,  ayant  prefque  tousjours  eu  de  grands  difiërens 
&  contentions  eniêinble.  Je  ne  puis  pas ,  disje ,  eftre  icy  de  l'avis  de  M. 
Juftel  ;  le  titre  rapporte  par  De  Luc  edantfîbien  circonflancic  oy'W  n'v 
a  guère  d'apparence  qu'il  Ibit  faux.  A  quoy  i'atljoufte  que  j  en  ay  trouvé 
une  copie  entièrement  conforme  a  l'imprime  pariny  les  papiers  d'André 
Du  Cheine,  e&rite  de  (à  main ,  laquelle  il  marque  avoir  tiree  du  Tre&r 
des  chartes  du  Roy  Paris.  Auffi  Augultin  le  Prevoft  folliciteur  général 
des  affaires  de  la  Re}'ne  Catherine  de  Mcdicis  Comteflè  d'Auvergne 
Dame  de  la  Tour  luy  envoyant  un  inventaire  fômmaire  des  princi- 
paux titres  des  Comtes  d'Auvergrie ,  il  employé  parmy  ces  titres  celuy 
par  lequel  le  Comte  Guy  bailla  en  depoft  &  garde  à  fi)h  itère  Robert 
lors  Evdique  de  Clairmont  iâ  ville  &  m  jet  s  dudit  Clairmotit ,  daté  de  l'an 
M  CCI  I.  au  mois  de  Juin  ,  pur  lequel,  dit  il ,  la  Krynt  af^A^né ficuxtfi  contre 
tEfvt/^iU  dt  CUimm  féo-  êmfi  de  U  C(mr  de  Barlmim  de  Pans  du  xxix. 


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D'  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  i  v.  I.  77 

Avril  M Dl I.  tmcUm  UJite  viQe  ^  fîijets  i^dit  Cldirmoat  ddjmgt^  i  fi 

Mtjepé.  Cet  inventaire  eft  à  la  Bibliothèque  du  Roy  (bus  la  cote  94891 
La  Keyne  elle  melme  certifie  par  les  ietres  données  à  Fontainebleau  le 
XXV I.  jour  de  May  mdl v.  fignees  de  £i  main  £c  contrcfîgnees  par  le 
Secrétaire  de  fcscommandemens ,  leiquelles  (ont  tranlcrites  dans  leteoofid 
volume  de  l'inventaire  de  Mercurol,  elle  certifie,  dis  je,  qu'elle  avoir  fàii 
porter  ces  titres  à  Paris ,  &:  les  avoit  fiut  mettre  cz  mains  de  Jean 
de  Luc  ion  Procureur  général  £t  qui  plus  efl:,  ce  dtre  eA  encore  con. 
lêrvéenorfeiiial  aiiTidbr  des  chartes  de  Fcmoe  parmy  les  rities  de  la 
maifon  de  la  Tour.  Outre  qu'encore  qu'il  ne  paroiilê  pas  que  le  Comte 
fùft  alors  en  guerre  avec  le  Roy,  il  n'eft  pourtant  pas  certain  qu'il  Rid  en 
paix  avec  luy ,  le  filencc  des  hiftoricns  ,  qui  n'ont  pas  marque  tout  ce 
qui  s'eft  pafte  de  leur  temp ,  n'cilant  pas  luHîiantpour  faire  la  preuve  d'un 
ntt  tel  qu'il  eft  avancé  par  M.  JuHel ,  eflant  d'aillems  cmaîn  qu  en  l'amiée 
M  ce  II.  le  Roy  Philippe  Augofte  eAane  en  guerre  avec  Jean  Roy  d'An-  R,va,aa.  & 
gletcrrc ,  il  alla  avec  une  armc'c  en  Guyenne  ,  &r  y  prit  plufîcurs  places , 
h:  qne  1  Eveiquc  venoit  de  s'accommoder  avec  Ion  nrerc ,  commeilaefté 
remarque  cy-deiluspagc  fy  &  76. 

.  M.  Juftèl  remarque eninite  qu'au  préjudice  des  accords  &  tranlââions 
paflSIes  entre  les  deux fieres ils  en  vinrent  à  des  inimitiez  extrêmes,  en 
îôrte  qu'en  l'année  m  C  C  i  x.  le  Comte  Guy  fit  prendre  prifonnier 
l'Evcique  (on  ftere,  &:  s"cmpara  àcs  pbccs  qu'il  tenoit  &:  des  biens  de 
lËgliie.  Mais  cette  prilon  a  précède  1  année  mccix.  y  ayant  preuve 


^  ce  lût  en  l'année  m  c  c  v  i.  &  qu'ils  efloienc  en  bonne  intd^ 
hpence  au  commencement  de  l'année  fîiivance.  Cette  preuve  iè  prend 
dune  letredu  Pape  Innocent  III.  eicrite  au  commencement  du  mois  Xfmm\  ft 
de  Février  mccvii.  laquelle  nous  apprend  que  ce  Pape  à  la  prière  de 
l'Eveique  de  Clairmont  commit  aux  Ëveiques  de  Riez  &  de  Conlerans 
A:  à  l*/»)bë  de  Qfteauz  rdbfblutkm  de  Texconuiuinication  que  Guy  Comte 
d'Auvergne  «voit  encourue  pour  avoir  mis  enpriibn  l'Evefquefon  frère. 
Et  pour  preuve  encore  qu'ils  eftoient  de  bonne  intelligence  en  l'ann^ 
MCCVII.  ona l'accord  qui  fut  fait  entr'eux  cette  melme  annéé. 

U  eft  vray  qu'en  l'année  mccix.  ce  Comte  continua  les  vexations 
qu'il  avoit  accouftimié  de  fiûre  à  l'Eglilè,  &  s'eftant  porté  à  cet  ezce^ 
que  de  ruiner  &  dcAruire  une  abbaye  royale  de  filks  &  de  faire  dere« 
chef  fôn  frère  prifonnier  ,  la  plainte  en  ayant efté  portée  au  Roy  Philippe  f^maf.^ 
,  Augude,  il  envoya  Tannée  iuivante  une  armée  en  Auvergne  ious  le  com- 
mandement de  Guy  de  Dampierrefêigneur  de  Bourbon  &  de  Renaud  de 
Forez  Archevelque  de  Lyon.  Ce  qui  me  furprend  beaucoup,  yayantun 
titre  au  Trelor  des  chartes  à  Paris  par  lequel  cet  Archeveique  promet  ttmmf.Vi. 
à- Guy  Comte  d'Auvergne  de  le  ièrvir&  maintenir  contre  Guy  de  Dam- 

rrre  fèigneur  de  Bourbon  &  contre  tous  autres  qui  voudroient  envahir 
Comte  d'Auvergne  ,  fdté.  fiiilitaiê  Dmim  Rej^is  Vnmàm,  Quoy  qu'il 
en  loit,  l'armée  du  Roy  prit  les  villes  de  Clairmont  &  de  Riom  &  plu-  " 
fîcurs  forccrefles ,  entr 'autres  le  fort  chaflcau  delà Tourniolc.  Leshillo, 
riens  mettent  toutes  ces  aâions  en  l'année  mccx.  pafce  qu  ilsn  ontpa^ 

.    .  K  iij 


78  HISTOIRE  DELA  MAISON 
fmmt^ti.  voulu  interrompre  le  fil  de  l'hiftoire.  Mais  il  paroift  par  titres  que  ce  fiit 
au  mois  de  Décembre  mccxiil  que  Riom,  laTourniolc,  &:  Nonetc 
furent  réduites  en  l'obeiflànce  <iuRoy.  Apres  quoy  le  Roy  doiiiua  Guy 
de  I>aiii|>ienre  &  à  iês  iîicceflèurs  perpecuellemeat  le  ckafleau  de  UTour. 
aiolc ,  comme  il  c(i  marqué  daBS  ic  mémorial  de  Jean  Chanoine  de  fàinc 
ViiStor  de  Paris.  Alberic  efcrk  au  contraire  que  le  Roy  luy  donna  en  meCnc 
temps  le  gouvernement  ou conneftablie, comme  on  parioit  alors,  des 
places  qui  avoienc  efté  priiès  (ùr  le  Coflâte  d'Auvergne,  charge  laquelle 
après  fk  mon  avenue  en  l'année  m  ce  x  v  i.  fût  continuée  à  ioci  ffls  Ar. 
chambaud  VIII.  du  nom  (cigneur  de  Bourbon,  qui  fùc  enfin  obligé  de 
s'en  déporter  quelque  temps  après  la  mon  du  Comte  Guy  ,  comme  nous 
le  verrons  au  chapitre  fuivant. 

He  £uit  pas  obmettre  en  cet  endtoit  qu'après  la  prifcde  la  Toumiole 
il  y  «{Ut  'quelque  rencontre  entre  les  gens  du  Roy  &  du  Comte ,  en  la. 

tnÉtmf.  quelle  Guillaume /on  fîls  &  le  fils  d'Arbert  fcigneur  de  la  Tour  du  Pin  &  de 
Marie  d'Auvergne  laur  du  Comte  Guy  furent  faits  prilonniers.  Ce  fait  eft 
atteiiépar  Jean  Chanoine  de  S.  Viâ:or  de  Pans  &  par  Gudlaume  le  Breton. 

Pendamqueceiteguenvfelàilôti^leComieGuy,  qui  n'olbit  pasaller  veti 
le  Roy,  luy  envoya  en  rannéeMCCzv.Amblard  de  Cnanleu  Chevalier  pûur- 
.  luy  faire  en  fbn  nom  le  (erment  de  feautc'  qu'il  eftoit  tenu  de  luy  faire  pour 
le  fief  de  Bennazac.Ce  titre  cft  en  original  au  Trelor  des  chartes  de  France* 
Ce  Comte  fut  marié  du  vivant  de  Con  perc  avec  Pernellc  du  Chambon  , 
ap^llée  «ttifi  quelquefois  iîmfJement  Cnambonne.  Il  y  a  lieu  de  croîie 
qu-dle  porta  en  dot  à  Ion  mary  la  terre  de  Corabraille^quiacilélong.^ 
temps  dans  la  maifon  des  Comtes  d'Auvergne  ,  veu  que  (on  mary  faifànc 
(on.  teftamcnr  Ic^c  à  ion  fils  Guillaume  la  Comté  il'AuveriTne  totam 
temtm  Comhruùu  ComitiJ/ée  matris  /lu.  Cette  mailon  du  Chambon  cftoic 
alliée  à  celle  des  Seigneurs  de  las  Tours  en  Limonfin  au  moyen  du  nuu- 
n^e  d'Agnes  du  Cnan  K  i^  avec  Guy  (êigneurde  las  Tours  père  dia 
&neux  Goulfier  de  las  Tours  dont  il  cft  parle  avec  tant  d  honneur  dans 
les  hiftoires  de  la  prcmicrc  c^uerrc  laince.  Cette  Agnes  vivoiren  l'année 
M  L  X 1 1 1.  avec  ion  mary  oc  avec  Geraud  &  Guy  les  cnfans ,  preuve  quaii 
certaine  <çie  Goulfier  n'efèoic  pas  encore  né.  Geof&oy  Pkieurde  Vigeois 
atteRe  qudle  eftoit  Cœur  du  fêigneur  du  challeau  de  Chambon  ou  re^ 
pofe  le  corps  de  (ainte  Valérie,  c'crt  à  dire,  du  chafteau  de  Chambon  en 
Combraiile ,  où  repofe  le  corps  de  cette  (àinte.  Nous  ne  fçavons  pas  le 
nom  de  ce  Seigneur.  Mais  on  peut  quaflaflèurer  qu'il  eftoitayculd'Amiel 
iêigneur  de  Chambon  père  de  la  Comtefiè  d'Auvergne.  Je  trouve  dans- 

ciuitui.  claa.  le  Cartulaire  de  Ponce  Abbé  de  Clugny  qu'AnÛel  du  Chambon  fut  prefènt 
en  l'année  m  c  x  i  v.  lorlque  Bernard  de  Brancion  Prieur  de  Clugny  fut  fait 
Abbé  de  faint  Maniai  de  Limoges.  U  y  a  apparence  quec'eAoit  le  pere 
de  Femelle  â:mme  de, Guy  Comte  d'Auvergne.  Le  tems  y  conviens  II: 
fût  marié  avec  Dalmacie  filk  d'un  Seigneur  d'Auvergne  appellé  Guillaume.- 

*«w•^•J.  Apres  Cx  mort  Dalmacie  fi  veuve  le  remaria  environ  l'an  mclx.  avec. 

Aftorp  de  la  Roche  Aymon  fon  voifin.  De  Ton  premier  mariage  elleeut 
Pernellc  Comtei^  d'Auvergne.  Du  iccond  elle  eut  Bernard  I.  du  noux 


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D'  A  U  V  E  R  G  N  E.  Liv.  I.  79 

fc'iç^ncur  de  la  Roche  Aymon  en  l'année  mCxcvi.  &  Raoul  Abbc  de 
Clairvaux & entîn  Arclieveitjue  de  Lyon,  appcUc  Raoul  de  Pins  dans  la 
Gauk  Cbreftîeiine. 

Guy  fut  doncmacicîavecPtenielledttChaiiibondu  vivant  de  Ton  pere,c'eft  0"r"" 
\  dire,  environ  l'an  mclxxx.  y  ayant  preuve  que  (on  fîls  Guillaume  fùc  ac- 
cprde  en  l'année  mccii.  avec  la  fille  d  Archamfaaudfeigncur  de  Montluçon. 

Le  Comte  Guy  fitfontcitamcnc  ciii  annee  mccix. dans  le  tnefîne  temps  Pr'»«r>/  »» 
qu'il  de  MwÂxm,  au  voyage  <ie  Languedoc  coittre  les  hérétiques ,  ainlî 
qu'il  le  dit  luy  meimc.  Ec  il  voultit  que  tant  &fêmme  que  les  teimoins 
juraflcnt  qu'ils  aeadraieiiK  ce  «eftunenc  lecret  taot  qu'il  â:roit  eftimé 
ncceflfaire. 

Quelque  temps  auparavant  GuUlaumc  Conuc  de  Kiiodez  fils  d'Hugues  f^'"*"^ 
IV.  Comte  dé  Rhodes  ^  d'Agnes  d'Auvergne  eftant  venu  à  deceSer^ 
&  ayant:  inftitué  Ibn  héritier  Guy  Comte  d'Auvergne  fôn  coufin,  le  Comte 
de  Touloule  ,  qui  vonlnit  rrunir  \\  Cnmrc  de  Rhodez  à  (on  domaine, 
projetta  le  mariage  de  Ion  hls  avec  une  des  filles  duComre  d'Auvergne, 
comme  nous  le  dirons  un  peu  plus  bas.  Mais  ce  mariage  ne  fut  pas  ef%. 
feéhié.  Neaitanoim  il  s'acoocninoda  depuis  avec  le  Comce  Guy  des  droits 
^*il  aviMt  fiir  la  Comt^  de  Rhodez.  I^ous  n'avons  pas-  le  traité  de  cec 
accommodement ,  mais  (èulemcnt  un  titre  de  l'an  m  c  c  x  x  x  r  x.  qui 
nous  apprend  que  le  Comte  de  Toulou(è  avoit  acquis  de  Guv  Comte 
d'Auverpne  les  droits  qu'il  avoit  fur  la  Comte  de  Rhodez.  Ce  titre  lêra 
imprime  parmy  les  preuves. 

JLe  Ccwnte  Guy  mourut  l'an  M  c  c  z  x  1 1.  après  avoir  porté  un  grand 
préjudice  à  fa  maifon  par  les  malheureufès  divisons  qui  nirent  entre  luy 
&  ion  fixre  l'Evelque  deCiairmont.  Elles  eurent  des  fuites  funeftes,  com^ 
me  il  arrive  ires  louvenr ,  pour  rauâorité  ^  pour  les  biens ,  &  pour  le  luftre 
de  (es  fiicceflcurs  Comtes  d'Auvergne  y  &  donnèrent  occâHon  aux  Roys 
de  France  &  d'Angleterre  leurs  plus  proches  &  plus  puiflânts  voifins  de 
le  méfier  de  leurs  affaires  plus  qu'ils  n'avoient  fait  julques  alors. 
U  fut  enterré  auprès  de  Ion  pere  en  1  abbaye  du  Bouichet. 
Après  u  mort  &  veuve  demanda  (on  doiiaire  à  Aicliambaud  VIIL  »*MM)^•^ 
ièigneur  de  Bourbon  ,  qui  jouiffoit  des  biens  du  Comte  fon  mary  par 
l'auâorité  du  Roy.  Archambaud  fût  reiùfànt  de  le  luy  payer ,  alléguant  que 
lorfque  Guy  fut  marié,  il  n  avoit  peu  confhtuer  un  douaire  à  la  femme, 
attendu  qu'il  n'avoit  pas  de  terre ,  fon  pere  ,  qui  efbit  encore  vivant ,        f  »J' 
jouillànt  de  tout.  C'elloit  une  pure  chicane.  Car  fiippofê  mëfine ,  ce  qui 
neft  guère  vray(emblable,  quon  n'euft  pas  affigné  de  doiiaire  à  cette 
Dame  lorfqu'elle  fut  maric'e,  il  cftoit  loifîblc  à  Guy  fon  mary  de  luy  en 
afligncr  un  lorlcju'il  eut  la  jouiiïànce  des  biens  de  fbn  pere,  comme  il  le 
fit  en  1  année  m  c  c  1  x.  lorlqu'il  (è  difjxîloit  à  partir  pour  aller  en  Lan-  /.ii. 
gucdoc  faire  la  guerre  aux  Aloigeois.  Mefinefenteftamemnous  apprend  *' 
qu'il  luy  avoit conlhtué  un  autre  douaire  di^rent  de  ccluy  de  l'an  mccix. 
par  lequel  il  luy  avoit  afTîgné  quelques  lieux  qui  ne  font  pas  dans  les  lerres 
du  dernier  douaire.  Le  Rov  trouva  fi  juflc  la  drmindc  de  Irt  Ccmteflè 
qu  il  ordonna  à  Archambaud  de  luy  bailler  une  terre  de  cinq  cens  livres 


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1 


8o       HISTOIRE  DE   LA  MAISON 
7i«M«.f.a4.  derema  £a«onieqiiciiee  dcquoy  il%  Im^ 

Enfans  de  Guy  IL  CvmH  iJuwfffte  &  de  PemtBe  du  Chamk» 

f*  femmê, 

GUiLXAOME  X.  Comte  n'A  o  v  e  r  g  n  e  ,  qui  aura  fan  chapitre. 
Hugues  d*  A  u  v  e  &  g  n  e  corn  pris  en  ia  trêve  faite  en  l'aimee 
MCCXXX1Z.  enrre  B.  Mate&hal  do  Seigneur  de  Boinbcin  te  Con. 
neâaUeou<jouvcrncur  d'Auvergne  an  nom  du  Roy  &  du  Seigneur  <le 
Bourbon ,  Guillaume  Comrc  J' A  irvergne,  &  Roberr  fils  de  Dauphin  Comte 
de  Clairmont.  Il  eft  encore  tait  mention  de  luy  dans  un  titre  de  l'abbaye 
da  Bouicbec  de  l'an  m  c  c  x  x  i. 
fMMWff  Guy  d'Avvsilgkb  mentioiiné  dam  le  cefiauneoc  de  San  pere  ic 
dans  ua  ncre  de  Tan  icccxxiv.  ouileft  appelle fieiede  GaiUaiimeCoisie 
d'Auvergne. 

rtmmt-i*'     Helt7  d'Attvergnk  accordée  au  mois  de  Dcccmbrc  Mccviir. 

^'  avec  Raymond  hk  de  Raymond  V I.  Comte  de  Toulouit  Ôc  de  la  Rcyne 

Jeanne.  Le  oaiâë  de  ce  mariage  pflëà  Manel  dans  la  Vicomté  dé  Tut- 
renne  porte  tpie  le  Comte  d  Auvergne  donnera  à  (à  fille  en  faveur  de  ce 
mariage  la  Comté  de  Rhodcz ,  qui  luy  avoit  cfte  léguée  &  à  Tes  hcririers 
•  par  fôn  coufin  Guillaume  Comte  de  Rhodez  mort  (ans  lignée  ,  à  la  re- 

i^rvc  de  quelques  fiefe  de  la  Vicomte  de  Cariât  que  le  Comte  de  Tou- 
louiè  le  cnargea  d'acquérir  au  profit  dn  Comte  d'Auvergne  6c  èt  les  luy 
remettre  après  les  avoir  acquis  ,  à  la  diarge  de  les  tenir  de  luy  à  ^  Se 
hommage.  Il  ne  paroift  pas  que  ce  maria<re  ait  eftc  cflFe<fhié ,  &il  yaap-  • 
parcnce  qu'il  ne  le  fiit  pas,  puifque  nous  avons  vcu  cy  deflîispage  79. 
qu'au  mois  de  May  enfuivant  le  Comte  d'Auvergne  lèdilpolbit  d'aUer  en 
Languedoc  pour  y  fiùre  la  guerre  aux  herenques  A  Ibigeois,  c'eft  à  dire  au 
Comte  de  "Touloufe ,  contre  lequel  cette  guerre  le  faiJoit.  A  f  c^ard  de 
la  Comté  de  Rhodez  ,  il  eft  ceruin  que  nonobftant  ia  donarion  qui  en 
avoit  ellé  faite  au  Comte  d'Auvergne,  Henry  I.  du  nom  6%rc  de  Guil- 
laume donateur  s'en  mit  en  poflcflîon  &  que  fis  delcendans  Font  pofledée 
jufques  à  ce  qu'enfin  elle  finiditen  la  tnaifim-d'Armaenac  au  moyen  du 
mariage  de  Cécile  fille  du  Comte  Henry  I L  &  de  Malcaronne  de  Com- 
mingc  avec  Bernard  Comte  d'Armagnac  ,  comme  nous  le  dirons  plus 
particulièrement  au  livre  quatrieime  en  parlant  du  mariage  de  Bernard 
ttignotr  de  la  Tour  d'Auvergne  VIII.  du  nom  avec  BeacrixdeRjimkz 
finir  de  Cécile  Gomteflê  d'Armagnac.  Il  eft  encore  dit  dans  les  coaven> 
rions  de  mariage  de  Raymond  de  Touloufè  qu'au  cas  que  la  fille  du 
Comre  d'Auvergne  deftinee  à  Raymond  vienne  à  décéder  avant  la  cé- 
lébration du  mariage,  Raymond  elpoulcra  une  autre  de  les  filles.  Ce  qui 
(ait  voir,  dit  M.  Juflel ,  qu'outre  la  Vioomtei&  de  Turenne  le  Comte 
Guy  avoit  encore  plusieurs  Hlles.  Mais  dautancau'ilny  a  point  de  preuve 
qu'Hcliz  VicomteiTc  de  Turenne  ait  efle'  mariée  avant  lan  mccix.  & 
qu'il  eil  évident  par  tout  ce  qui  vient  d'élire  dit  que  le  m  iriai^c  de  Tou- 
louiè  n'cuii  pa&  d  eifcâ,  je  ne  fais  pas  difficulté  de  dire  que  c  ciiou  Heliz 

qui 


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D*  A  U  V  E  R  G  N  E.    L  i  v.  I.  «i 
qui  avoit  efté  dcfHnc^e  au  fils  du  Comte  c^c  Toulouïè,  8r<}u'apreslà  rupw 
cure  de  ce  mariage  elle  ht  marine  à  Raymond  I V.  Vicomte  de  Tu- 
renne.  Elle  efloti:  eococe  vivante  en  l'atuiée  m  c  c  l.  en  laquelie  elle  fit  tnamt. 
ibnteflament. 

Marguerite  d'Auvergne  mariée  au  Seigneur  de Montlaur , 
i]ue  M.  Juftel  croit  avoir  efté  appelle  Eracle.  Ce  qui  peut lôuffrir  quelque  *'* 
difficuice',  y  ayant  un  titre  del'anMCCxviL  dam  lequclUcft  dit  qu'Eraclc 
de  Moudaur  eftoit  gendre  de  Roftain  de  Pofi^uieres,  &Uftaucrederaft 
MC  c  X I X.  cooceiiaiic  l'hommage  que  PoAce  de  Mondànrfit  an  Roy  Phi. 
lippe  Auguflc ,  8c  encore  un  autre  de  l'année  m  c  c  x  x  V  i.  contenant  l'hom- 
mage fait  par  Eracle  de Montlaur  au  Roy  Louis  V I II.  pendant  le  fiege 
d'Avignon.  Marguerite  Dame  de  Montlaur  eftoic  veuve  en  l'année 
MCCZLVil.  9c  avait  un  fils  appelle  Brade ,  qui  fit  rtndre  l'hommage 
an  Roy  (àint  Louis  en  l'année  mccxlviii.  pourkchafteau  d'Aynac 
par  Ponce  dit  Poncet  de  Montlaur  Ion  fils  aiiné,  «Se  pourle  chafteaude 
Boiir7rr  par  Eracle  (on  c.idet.  Poncet  fut  accordé  en  l'année  mcclvii.  't»mmf.%h 
av  ec  Alixcnt  fille  de  Beraud  V I.  Seigneur  de  Mercueur.  Et  onze  ans  après 
Ùl  femme  Alixent  convda  en  iêcofides  nopces  avec  Aymar  de  Poiâieis 
IL  du  nom  Comte  de  "Valenrinois ,  qui  la  predeceda.  De  (ôr te  qu'elle  (c 
maria  en  fuite  pour  la  troifîclme  h  >is  n'ec  Robert  III.  du  nom  Dauphin  "'^'j*^^^ 
d'Auvergne.  De  tout  ce  narre'  neanrmoins  on  peut  recueillir  que  Mar-  ^»». 
suerite  d'Auvergne  fut  mariée  à  Eracle  de  Montlaur  vivant  encore  en 
famiée  mccjcxv  i.  Se  qu'elle  fut  mere  d'un  autteErack,  de  Poncet,  8c 
de  Goy  Doyen  de  l'EgliK  Nofbc  Dame  du  Puy.  Eracle  1 1.  e^poufii  iibe 
Dame  appellée  Agnes ,  de  laquelle  il  eut  Poncet  de  Montlaur  accordé 
en  l'année  mcclvii.  avec  Alixent  de  Mercueur.  Guy.fiit  en  fuite  fait 
Evelque  de  Valence  en  l'année  mcglxxiv.  eftant  fort  vieux ,  &  mourut 
iDcantitient. 

N.  d'Au  V  K  RG  N  E ,  que  jc  cTois  avoir  efté  la.  merme  que  celle  qui  fut 
mariée  au  Seigneur  de  Montlaur ,  fût  accordée  avec  Guy  I V.  fils  de  Guy 
in.  du  nom  Comte  de  Forez,  ainfî  qu'il  fè  voit  par  les  conventions  de  jtaMnf.ii. 
mariage  pafTées  entre  Guy  Comte  d'Auvergne fonpere&  Guy  IL  Comte 
de  Forez  ay  cul  de  l'accorde  9c  Renaud  de  Forez  Archevefipie  oe  Lyon  CcA 
oncle ,  lefquelles  portent  que  le  fils  du  Comte  Guy,  c'eflàdire,  Guy  IV.  du 
nom  Comte  de  Forez  ,  efpoufcra  la  fille  du  Comte  d'Auvergne ,  lequel  luy 
donnera  deux  mil  marcs  d'argent  en  dot,  &lefilsduConued'Auver^c 
cfpoufera  la  fille  du  feu  Comte  Guy  ^ur  de  l'accordé.  On  fît  ce  qu  Ofl 
appelle  un  double  mariage.  Et  pour  mieux  marquer  la  par&te  union  qu'on 
vouloir  eftablir  entre  ces  deux  maifons  ,  il  fût  dit  que  file  Comte  de  Forez 
venoit  à  décéder  fans  laiflèr  des  enfans  mafles ,  la  Comté  de  Forez  appar- 
riendroit  au  Comte  d'Auvergne ,  &  réciproquement  la  Comté  d'Auvergne 
au  Comte  de  Forez  au  cas  que  le  fils  du  Comte  d'Auvergne  viotà  mourir 
ùxa  lailKr  des  enfims  mafles.  Il  fiit  encore  accordé  entr*eux  «ju'ils  s*en. 
tf'ayderoient  mutuelemcnt  contre  le  Seigneur  de  Beau  jeu  &  contre  Guy 
de  Dampicrrc  Sire  de  Bourbon.  Ce  titre  eft  (ans  date.  Mais  il  n'efl:  pas 
inalaifc  d'en  marquer  le  temps,  puilqu'ii  s'y  agit  de  fecourir  le  Comte 
Tome  L  h 


Si        HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

d'Auvergne  contre  Guy  de  Dampicrac,  auquel  le  Koy  Philippe  Auguftc 
4loiittt  le  goavefnemeK  de  k  Comté  d'Auvei^e  en  taméc  m  c<c  x  x  1 1. 
Apresque Clairmonc^.iUoBi» UToniniole^  j4e NCKMCe CWf enr  cÛé  remifes 
«n  l'obcifTancc  du  Jloy ,  &  mourut  en  l'année  mCC  xv  i.  De  lone  qu'il 
faut  que  ce  traidé  ait  eflic  fait  entre  l'an  Mccxiri.  &  l'an  m  c  c  x  v  i.  au- 
quel Guy  de  Dampierrc  mouruc  Guy  1 V.  Qotmc  de  Forez  avoic  eHé 
aocord^etirttiâ^  Mccv.  avcckfiUeèiOiée^e'Gi^deOtmpierre, & 
Cuigonne  de  Forez  fk  foeur  vw  Archambaud  de  BaufboB  fils  iifné  du 
TnenncGuy  de  Dampierre.  Mais  ce  double  mariage  ne  fût  pas  cffcLli!e. 
Ce  qui  donna  ouverture  pour  traicter  Vaillance  projctcéc  entre  les  Comtes 
d'Auvergne  &  de  Focez,  laquelle  n'eut  non  plus  d'<&£t  que  celle  de 

.siiiL*^B<Hujx)n.  £ccepeiidmlelLP.Meiieftri0>«oid4v<piek£lk 

•^Axnetpic  nufiée  au  Comte  de  Forez  s'appellac  Ernaengarde ,  nous  apu 
prend  que  ce  mariage  fût  efFecluc ,  que  du  mariage  de  Guy  I V.  Comte 
•de  Forez  avec  Ermengarde  d'Auvergne  il  provint  deuxenfans  Guy  V.  8c 
Renaud,  qui  luy  fuccederenc  cous  dînix  en  la  -Conicé de  Forez,  &  qu  1^-. 
tnengarde  oiounit  inentoft  vpiet  Vsvoir  Ifiw  fcre  de  cep' deux  enfiuM.  Il 
auroit  efté  à  (biihajier  que  ce  Pere  nous  enft  donne'  la  preuve  de  ce  fait. 

ttmmf.  ft.  N.  D' Au  v  E  R  G  N  E  religieulê  à  l'abbaye  de  las  Cheias ,  à  laquelle  Guil* 
laumeX.  ibn  â-erc  légua  en  l'année  Mccztv.  <|uinze  Mvtts  de  peiu 
ùan  viagère. 


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D*  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  i  v.  1. 


83 


BRABANT. 


Chillaume  X.  Comte  £An'ver^e. 

CHAPITRE  XX. 

A  guerre  faire  au  Comte  Guy  II.  par 
l'armée  du  Roy  Philippe  Auguftc  com- 
mandée par  Guy  de  Dampicrre  icigncur 
de  Bourbon ,  oui  conquit  les  places  de  ce 
Comte ,  dont  le  Roy  luy  donna  la  ^ardc 
&  le  gouvernement ,  ne  fût  pas  tout  a  fait 
adbupie  par  fà  mort ,  ains  au  coiurairc 
continuée  par  Guillaume  X.fon  fils  contre 
Archambaud  de  Dampicrre  Sire  de  Bour- 
bon, qui  avoit  auflî  la  garde  &  le  gou- 
vernement de  la  Comté  d'Auvergne  ,  en 
la  jouiflàncc  de  laquelle  Guillaume  fut  tellement  adifté  par  (on  frère  Hu- 
gues &  par  les  Comtes  Dauphins  d'Auvergne fcs  parents  qu'Archambaud 
fut  enfin  obligé  de  remettre  au  Roy  toutes  les  places  qui  avoient  efté 
conquilcs  fur  ce  Comte ,  attendu  qu'il  n'en  pouvoit  pas  jouir  paifiblement. 
De  (ortc  qu'après  un  traidté  de  trêves  fait  cntr'eux  au  mois  de  Juillet 
Mccxxix.  le  Roy  (âint  Louis  dorma  la  paix  au  Comte  Guillaume  & 
luy  rendit  (es  bonnes  grâces.  Cette  paix  neantmoins  n'eftoit  pas  encore 
faite  au  mois  de  Décembre  de  l'année  fuivantc  ,  y  ayant  un  titre  de  l'ab-  i  >». 
baye  de  Mauzac  de  cette  date  dans  lequel  le  Comte  Guillaume  promet 
à  Aymery  Abbé  de  cette  abbaye  de  faire  confirmer  parle  Roy  l'accord 
fait  entr'eux  après  que  la  paix  aura  efté  conclue  entre  luy  &  le  Roy ,  cîtm 
pAx  fùerit  interipfum  &  Dominum  Kegem  reformtu. 

Le  traidé  de  cet  accommodement  ne  le  trouve  pas ,  ayant  efté  perdu 
ou  efgaré  par  le  laps  du  temps.  Mais  il  en  refte  alTez  de  marques  &  de 
vertiges  pour  n'en  point  douter.  Car  en  fuite  du  traidé  de  trêves  fè  fit  le 
traidé  de  paix  avec  le  Comte  Dauphin  d'Auvergne  &  Robert  fon  petit  fils , 
&  on  voit  qu'après  cela  le  Comte  d'Auvergne  jouit  paifiblement  de  les 
terres ,  à  la  relerve  toutcsfois  de  cette  portion  qui  fut  appellée  la  t  e  r  r  k 
d'Auvergne  ,  tertA  AlvernU,  depuis  érigée  en  Duché  en  l'année 
Tome  L  L  ij 


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Î4       HISTOIRE  DE    LA  MAISON 
MCCCLZ.  par  le  Roy  Charles  V.  lors  Regcnt,  laquelle  cft  demeurée 
unie  ïi  h  Cotuonne  juiqucs  à  prefôàt;  Le  Comte  Guillaiimeittc  accordé 
du  vivant  de-^m  pere  en  l'année  m  c  cix.  avec  Pemelle  fille d'Archam- 
baud ,  comme  die  M.  Savaron ,  ou  Guillaume  {eigneur  de  Moncluçon  iclon 
l'opinion  de  M.  Juftcl,  qui  s  appuyc  iur  raudodté  du  ficur  Coufin  en  Gi 
uble  gcncalogique  M  S.  de  la  mailon  de  Bourbon.  A  ce  aaiâé  de  ma- 
fia^ incervinrent  RôberfS^Auvergnd  Evdqae  de  Clainnonc  oncle  ée 
faocordé ,  Guillaume  Evelque  de  Cahors ,  ôc  Jean  de  Veyrac  £ve(que  de 
Limoges ,  Icfqnels  promirent t Is  prcflcroient  fupport  C<  ayde  k  celuy  qtd 
entretiendroit  les  promejfes  dudit  wurij^f  cojitre  loutre  qui  iroit  au  œntraire. 
Celont  les  propres  termes  de  ivl.  Savaron ,  extraits ,  comme  il  y  a  grande 
apparence ,  de  cétKttâé  de  mariage ,  qu'il  Ktnibleavoir  eu  devantlèsyeiix. 
Et  cependant  M.  Juflel  prétend  qu'il  s'efl:  tcompé  ic  que  cette  DÛne  a. 
cfté  mariée  avec  Guillaume  Comte  de  Clairmont,  n'en  rapportant  neant- 
moins  aucune  preuve  ,  melme  doutant  (1  ce  mariage  a  elle  accompli.  Pour 
moy  voyant  les  circonllanccs  rapportées  par  M.  Savaron ,  je  ne  fais  au- 
cua  doute  qu'dle  n'ait  efté  acccMxkIe  avec  GoiOaiime  X.  Comte  d'An, 
vergne  neveu  de  Robert  Evefque  de  Clairmont ,  dj^antphs  que  ce  craiâé 
eft  encore  en  original  au  Trefor  des  chartes  de  France  parmy  les  titres 
des  Comtes  d'Auvet^e.  D'oîi  on  peut  facilement  recueillir  ou  que  ce 
mariage  ne  fùcpascfieâué,  ou  que  s'il  le  fut ,  cette  Dame  mourut  peu  de 
temps  après  ùas  ce&xs%. 
ahhwium.  .  Afin  en  fuite  aceordé  aneamrasi  v'ccxvi.  avec  une  fillede  Guy  IIL 
Comte  de  Forez ,  comme  nous  l'avons  dcsja  dit  en  parlant  des  cnfàns 
-de  Guy  1 1.  fon  pere.  Mais  je  ne  trouve  pas  que  ce  projetl  aie  reuflî. 

Enfin  il  fut  marié  en  l'année  uccxviii.  avec  Alix  de  Louvain  ou 
de  Biabant,  mal  appelle  pard'autres-Matguerite,  &  par  Erydns  Puceanus 
Sophie  ,  fille  d'Henry  L  do  nom  Duc  de  Brabant  &  de  Mahault  de 
«iMNif.!»»  Boulogne ,  laquelle  eftoit  veuve  de  Louis  Comte  de  Los  mort  lans  lignée. 
Ce  Comte  de  Los  elloit  un  fort  grand  Se  pmflant  Icigneur  au  pays  de 
Xîege,  &  eftok  veuf  d  Ade  Comcellè  d'Hollande  &  de  Zélande,  laquelle 
il  avoit  efeonfie  en  Yanoét  laccui.  incontinent  après  la  mort  de  Thieny 
Comte  d  Hollande  lôa  peve.  Louis  fiic  fort  travcr/cf  dans  la  poflèfllon 
des  biens  de  (à  femme  par  Guillaume  Comte  d'Ooftfrize  frère  de 
Thierry  ôc  oncle  d  Ade  -,  laquelle  pendant  cous  ces  delordres  iiic  faite 
Affodnt  piifimniere  à  Leyden  par  le  party  de  fim  onde^  de  là  oondoite  en  l'ifle 
Sî^mS^  de  Texel ,  ic  enâi  en  An^eterre ,  où  il  ^  a  apparence  cm  eUe  motttnt. 
-Car^Ue  y  eftoit  apurement  a  la  fin  de  l'année  m  C  c  v  i.  lorlquc  Con  mary 
paflà  la  tranfàdbion  qui  fût  paflcc  pourlors  entre  luy  prenant  laqualité  de 
Comte  de  Los  Se  de  Hollande  &  Guillaume  Comte  de  Ooitirize ,  dans 
laqueUe  il  fiir  aareBèmtat  flipulé  que  le  Comité  Gmllauine  envoyeroit 
des  gens  en  An^eterre  poor  ramcner&iiieoe  &  la  rendre  au  Comte  de 
Los  Ion  mary.  On  la  trouva  (ans  doute  morre.  Car  le  Comte  de  Los 
clpoufà  incontinent  apes  Alix  de  Brabant,  à  laquelle  le  Duc  Henry  (on 
tttmv,,  4,  pere  donna ,  entre  autres  choies ,  1  Aduoiiene  de  làint  Tron.  Et  le  Comte 
luy  aiî]gna  pour  fin  dooaiie  le  chaAiait  de  Ganmom.  Jk  vetquÎK» 


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* 


D*  A  U  V  E  R  G  N  E.-  1 1  V.  1.  Sj 
cnicBible  |iii£qnes ai  Tannée  m ccx  v  1 1 1.  en  laquelle  le  Comte  ^e  Los 
mourut  (ans  eo&ns.  Apres  fan  decez  Alix  de  Brabmt  côîivola  eh  féconlil^ 
nopces  Se  Ce  maria  avec  <kiiliaume  X.Cotnte  d'Auvergne ,  &  en  l'atihée 
MCCZXiV  «Oe  taoÊSÇt  \  tonc  ie  drdK  qu'elle  pouvok  prétendre  eii  trmvf. 
k  ^fnocdfit»  île  Gaa  pere  aa  pays  àt  Ikahêut  «M^tiinaiic  ceils 
éc  -Itme  annncle ,  &  en  l'année  m  c  c  l  x.  à  coût  le  droit  qu  elle  ponirok 

E retendre  (nr  îa  Comte  âc  Boulogne  ,  laquelle  entra  par  ion  moyén 
L  maifôn  d'Auvergne ,  comme  nou6  le  dirons  plus  paffckulicrenient  au 
chapitiv  AiviaL-  ' 

Le  Comte  OiattÊiamt  2t.  ficfimttfbfiietic  au  iMOiik  de  Fievkier  xfÊcxLv. 
dans  lequel  il  nomme  tous  iès  en&ns  malles ,  &  iie  hit  aucune  mention 
des  filles  ,  peureftre  parce  qu'elles  eftoienc  dcija  pourveuës.  Il  déclare 
qu'il  s'eftoiz  croiië  pour  aller  en  la  terre  (aintt  -,  &  ne  pouvant  pas  y 
ikti  â  odiMitaè  qu'on  j  envoyé  à  les  de^çift  £biq  àiieirdien  pour  y 
demeurer  pendant  un  pour  le  £aMn  de  k  tMe  âkite.  Û  fait  oiitte 
cela  divers  legs  pieux ,  &:  ordonne  que  (on  corps  (oit  enterré  en  l'abbaye 
du  Bouichct  auprès  de  laa  poe.  M.  luAcl  a  marqué  .'ï'''^  efteic  more 
avantlan  liCCXLvii,  ' •  '  "  ' 

fim  idècet  k  Princeflè  ûl  veuve  cïpoulà  ArbcÀàl  fiignetir 
Wefcmale  en  Brabant ,  beUe  9c  riche  terre  (ttu^  entre  LoBVain&  Arfchot, 
lequel  cftoit  Marefchal  herrdiraire  de  Brabahr    ïî  ne  pâroic  p^r  qu'elle  oipiaŒ,*%j 
aie  eu  des  cnfans  de  ce  dernier  mariage.  Car  Arnoul  de  Wefenialc  ,  qui  &MU«i!iMifc 
iè  dit  en  l'axincc  m  ce  lui.  Hls  aiiné  d  Amoui  de  Wdèmale,  &  lequel  [^^■"■^«•K 
hif  flodoc  appelle  Taïuiée «l'abce»  Sm€k  âi&é,  lié  peiic  pat  aVoûr  efté  "er^-  ** 
fît         i  laauelle  eftoîc draiDaixé  »  l  mob  advis  ,  hofs  d'aage  de 
des  cnfîn'î.  Elle  cftoit  encore  au  monde  en  l'ann^  mcclxi.  comme 
il  fc  recueille  dun  titre  du  Mardy  après  la  Purification  mcclk.  itlan  tmmt'fs* 
la  manière  de  compter  de  ce  temps  là.  Ce  qui  revient  au  commencement 
de  l'umée  mccclzi.  ibivam  k  manière  de  compter  d'âtijoQrd^kty;.^ 
Mn  dk  efleic  afluDenie»  oiotte  en  f 

Ettf^s  de  CmlléUmt  X.  Comte  d' Auvergne  ^  d'jiUx  de 

3rdlfaaf  Ja  femme. 

RObE&T  V.  COMTB  D'AlfTiHOlfi       1>1  BOVLOGIIB, 
qui  aura  (on  chapitre. 
Guy  d*A  u  v  £  R  g  n  s  ,  dit  de  Clairmonc,  auquel  le  Pape  Innocent  JV. 
accorda  un  induit  pour  tenir  pludeurs  bénéfices.  Il  fiic  Chanoine  en  di-  f. 
verfès  Eglifes,  &  tÉfir*almrcs  en  ce!k  de  Vienne,  PtéVoft  de  l'iHe  en'^*'* 
Flandres,  Archidiacre  de Teroiienne,  £(colallrede  l'Eelifc  deCouîoi;ne, 
&  Abb^  de  iâint  Germain  î.imbron  en  Auvergne,  abbaye  dont  ce  Pape 
l'avoit  pourvcu.  Enfin  TArchevelchc  de  Vienne  ayant  vacquc  en  l'année 
MCCLXvi.  park  ihôrtde  )fean  de  Beumins ,  Se  les  Chapitres  de  Vienne 
A;  de  Rdmaiis,  aufquels  l'eléâîaa  du  nouyél  Ardierefifue  appartenoit, 
s'^knt  aflemblnE,  Guy  d'AuvergfMf  fat  poftulé  d'un  coDimun  eoidènc&- 
j&eoK  «gtta  que  l'un  des  ekâeui»  eue  ttpet&mé  ï  k  Compagnie  qu'on  tt 

Liij 


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^        HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

mmoir  m:i1  à  prôpos  en  peine  Je  cKerchemncperïonnc  capable  àc  refn- 
plir  cette  place ,  y  cft  ayanc  une  coûte  trouvée  dans  leur  corps ,  afTavoir 
Guy  d'Auvergne.  Il  eut  ^meammoifis  de  k  peine  à  obtenir  du  Pape  Cle:* 
mm'  IV.  ta  confinaadcm  4e  k  poftukcion»  tant  à  caaiè  de  Ift  pacalioé 
de  lêstMOefices,  «b  ayaat  poflêde  plufienes  dflceux  làns  la  penniffioik  da 
(àint  fiege,  qui  rauroic auéîorizé  pour  les  tenir  s'il  l'avoit  eue,  que  parce 

3u'on  diîbit  qu'il  eûoit  exc&mmunié  pour  n'avoir  pas  paye'  là  part  de  U 
ecime  impoiee  (ùr  k  Clergé.  Mais  jfiyjtnc  allégué  qu'il  n'avoir  pas  tenu  à 
luy  que  fa  quotité  n'euft  elté  payée ,  ic  le  Pape  ajam  àtdue  «foe  éan» 
\  '  fBiaEK  cp^jiftvpit;  envoyé  au  Lcgat  pour  ce  luje<!ï  il  n'eftoit  £ûc  aucune 

mention  d  excommuracation ,  &•  ii  Sainteté'  l'ayant  abfous  du  vice  qu'il 
^UEVpit  y  avoir  eu  en  l'obcention  de  piufteurs  bénéfices  outre;  &ç  pardeflùs 
ceux -qui  eiloiemoertez  par  le  rdfcttt'du  Wpé  Innocent,  ia  poftulation 
fi»  jÇoafirni(^  parle  Légat ,  «oqiid  le  Pape  avoit  renvoyé  la  oonnoiflànce 
de  cette  a&ire.  Et  en  mefine  temps  le  Pape  ordonna  à  Guy  de  (è  faire 
promouvoir  au  Soufâiaconac  aux  premiers  quatre  temps.  Cela  vérifie  ce- 
qui  cft  rapporte  dans  une  bulle  du  mefme  Pape  Clément  IV.  en  forme 
die  lenes  cio^  adredee  à  Ut  Gomteflè  de  Flandres  en  l'année  mcclxviii.. 
tn»mf.9A*  dans  laquelle  il  eil  marqué  <i|ne  la  Fièveflé  de  llfle  avoiceftécy  devant 
tenue  &  poflêdée  par  de  jeunes  gens,/Mr  iP«m(r  /«vMMMr  Miè^âjfit.itS 
mourut  environ  l'an  mcclxxix. 
trtmmf.si.  GUILLAUME  D*  A  U  V  S  R  G  N  B ,  «le  jc  ttouve  avoït  cfté  Chanoïne. 
de Itfle^  où  fonfiercGiiy  eftoic Prevpft,  en  Tannée  mc clt m.  kiâsSU 
diacre  de  Licgc  ez-années  mcclxxii.  &  mcclxxiv.  Chandne  tte 
Lyon  en  la  mefme  anne'e.  Se  Prcvoft  de  l'Ej^lifc  de  (àint  Donatien  de 
Bruges,  fut  enfin  ellcu  Evcfque  de  Liège  en  l'année  mCClxxxl  en 
concurrence  avec  Bouchard  d'Avelnes  fils  du  Comte  de  Haynauc  Ce 
procès  dura  plus  d'un  an.  Mais  enfin  le  Pape  Manin  IV.  cafl&  ces  deosf 
ele(5lions  &  conféra  cet  Evefcbé.à  Jean  livclquc  de  Metz  fîls  du  Comte 
de  Flandres  ,  &  Bouchard  fût  pourvoi  de  cdiuy  de  Metz.  Ilièmble  que 
ftw»w«#.ij«.  Guillaume  mourut  l'an  mcclxxxv. 

GoDEFROY  d'Auvsrgkb  mentionné  dans  le  tellameiic  de  ion 
pere,  qui  ofdonna  quil  îan  d'Eglifè. 
tmmit»t-  Hbnry  d'Auvergne,  appellé  frère  de  Roben  Conue  de  Clair* 
mont  &:  d'Auvergne  en  un  ritrc  du  mois  d*0<5lobre  m  C  C l  v  1 1 1.  qui  con- 
ricnr  la  tran(à£Hon  pafllc  encre  ce  Comte  &  ion  fîrere  Guillaume  pour  la 
lucccliîond'Hcnr)',  lai^uclle  Guillaume  prctcndoit  luy  appjutenir  en  vertu 
de  ion  tefiam'cnt ,  par  lequel  il  avoir  éfté  infticiié  Ion  neriner  univwieL- 
lleft  fiât  aHenw'  dans  le  teftament  de  fbn  pere. 

Marte  d' A  u  v  e  r  c  k  e  ,  qui  eftoit  raifnéc  des  filles  de  Guillaimae  X. 
&  d'Alix  de  Brabant,  fut  accordée  en  l'année  mccxxxviil  avec 
Bcrthoud  V.  du  nom  Advolié  &  Siie  de  MaHnes.  Henry  II. 
«u.   ^     Duc  de  Brabant  ion  onde  luy  confiitua  en  dot  mil  livres  de  rente  mon.  ' 
'*^''"*  noyc  de  Flandres,  à  la  charge  que  le  pere  de  l'accordé  luy  donncroit 
cinq  cens  livres  de  rente  âummonnoye  de  Flandres.  Il  fut  adjoufté  à  ce 
traité  en  Àvcur  de  l'accordée  qu'elle joUiroit  ez  biens  de  fon  fiitur  mary  de 


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D'  A  U  V  E  R  G  N  E.  L I  V.  I.         •  S7 
tous  les  droits  que  la  Couftumc  de  Brabant  avoir  introduit  en  faveur  des 
Dames  de  qualité.  Il  y  a  apparence  que  ce  mariage  ayant  cfté  accordé  DifJom«a 
le  jour  &  fcfte  de  (àhit  André  avec  claule  exprcflè  que  le  craiâé  dans  **^*'**. 
leipiel  il  iRit  compris  Cenk  cxeoitécntrev^  &  U tefle  de  Fâfques  de  Tatiiiée  . 
£mmXj  û  fin  confiimmé  dans  ce  temps.  Ce  mariage  nie»  comme  fl 
arrive  très  (ôuvcnt,  une  occafîon  de  difcorde  entre  Waulricr  au  nom  de 
la  femme  &  Kobcn  V.  Comte  d'Auvergne  Ion  frère  pour  raiion  du  par- 
tage des  lûens  àe  Uar  pere  ^  Car  lequel  différend  zjam  ternis  par  un 
compromis  leurs  interelts  au  jugement  dn  Roy  de  France,  il      dit  que 
le  Comte  Robert  bailleroit  à  là  faut  cinq  cent  livres  de  rente  fiirlepaC 
làge,  non  d'Ulfon  en  Auvergne,  comme  quelques  uns  l'ont  creu,  mais 
de  WiHànt  en  la  Comté  de  Boulogne ,  qui  eftoit  autrcsfois  le  pon  le  plus 
fréquenté  pour  pai&r  de  Irra^ce-en  Angleterre,  appellé  anciennement 
portas  Iccius.  Ces  cinq  cens  livres  de  rente  for  le  paflage  de  Wifïânt  furent  ^"^^^^ 
cfchangécs  en  l'année  mcccxx.  pour  la  Vifcomté  de  Chaftcaudun  par /»»■«»* 
Amaury  de  Craon,  qui  avoir  efpoufë  Mahault  de  Malines  fille  tic  Marie  f^i^f.isi, 
d'Auvergne,  comme  nous  le  dirons  en  ion  lieu  lorluuc  nous  parlerons 
du  mariage  de  Roberc  VIL  Comte  d*Auve^ne  avec  Marie  de  Flandres. 
Hpnvsarduœariage  de  Miune4*Auvergne  avec  le  Sire  de  MaBœs  quatre 
nsçom  &  deuK  iblles.  Les  garçoos  ^ent  Wautier  VI.  du  nom,  Heiuy 
ietgneuir  de  Gdc  Se  de  Zerlcm ,  Horenc  feigneur  de  Malines ,  &  Guillaume 
ixcùfie  dVicxdï.  Les  Bïies  furent  Sophie  mariée  à  Henry  (èigneur  de 
IkeàA^êcMâmiâtmajàéckAmMaj  éiCr^  Vf.  dn  nom.  Ixur  pere 
mounutt  CSX  l'année  mcclxxxvi.  &&t  enterré  à  Malines  dans  l'Eglifè 
de  ifetiar  Riombauld,  SafiUc  Sophie  fit  une  fondarion  pour  le  repos  de  (on  rmmf'f€, 
ame  ^ans  la  chapelle  de  ce  faine.  Son  frère  VVauner  VI.  fc  trouva  le  cm-  . 
qujcimc  jouT  du  mca&  de  Juin  mcclxxxviii.  à  la  fameufè,  bataille 
^  Woenngen,  où  il  fidtoé  Ban  ma&eutedèment,  ayant  efté  emporté  uotmtti». 
putdtA  cfaralidez  it  eomaeuxma»  du  combat  bien  avant  dans  leica- 
drnn  Ac^  ennfimrys ,  Se  fùe  entecné  $>fec  beaucoup  d^antres  Setgneun  «a 

cùaattuf  rc  de  Wocrar^n. 

.Mahault  dAuvergne  mariée  à  Robert  1 1.  du  nom  Comte  de 
<3amioiit  XliiifàM  d'Anve^i^,  comjaiifeiiflB»fc  dirooscn  fa»  lien. 


S8     H1ST01B.E  DE  LA  MAISON 


BOULOGNB. 


<2mmm  U  CmU  4ê  Botdoffie  eft  eatret  tn  U  Mmfi» 


CHAPITRE  XXI. 

KyXi  %  '9fKSta  \ta  au  chapitre  pttcedaiE 
Comme  quoy  la  Comté  de  Boulogne  CDtni 
en  la  maiibn  d'Auvergne  par  le  mariage 
d'Alix  ^  Brabanc  avec  Guillaume  X. 
Xjoantt  d'Auvergne.  Ce  ne  fût  pas  neanC' 
moins  \af  qui  fut  le  premier  Comte  de 
Boulogne,  mais  Robert  V.  Ion  fils  5  lequel 
prit  la  qualité  de  Comte  d'Auvergne  & 
de  Boulogne ,  mettant  neancmoins  couil 
jours  l'Auvergne  an  premier  rang,  &  oe 

 ^:«vec  beaucoup  de  raifôn.  Our  h  Caaaà 

d'Auvergne  eftoit  un  fief  mouvant  niiement  de  la  Couronne,  au  lieu  que 
la  Comté  de  Boulogne  n'cftoit  qu'un  arrierefief  mouvant  de  la  Comte 
«l'Artois,  ce  qui  mettoic une  très  grande  différence  encre  ces  deux  fcigncu- 
xies.  Ses  d^endalis  neantmoins  qoiixerent  peu  de  temps  après  le  £nnom 
d'Auvergne  pour  prendre  celuy  de  Boulogne,  fans  doute  parla  confide- 
rarion  du  voifinage  de  la  Cour ,  &  à  caufc  de  l'efclat  que  la  Comte  de 
Boulogne  avoir  receu  il  n'y  avoir  pas  bien  long  temps  par  le  mariage 
de  Mahaulc  fille  unique  &  héritière  de  Kenaud  Comte  de  ûammarcm 
9c  dlde  Comteflè  de  Boulogne  avec  Philippe  de  France  fils  du  Kw 
Philippe  Augufte  ,  lequel  aptes  Ton  mariage  le  fie  appdkr  Comte  db 
Boulogne.  Ce  lùmom  demeura  dans  la  maiibn  d'Auvergne  julques  à 
ce  que  la  branche  ailnée  des  Seigneurs  de  la  Tour  d'Auvergne  fût  eueintc 
par  la  mort  (ans  enfans  malles  de  Jean  de  la  Tour  Comte  d'Auvergne 
&;  de  Boulogne  ayeuldekReyne  Catherine  de  Medids.  Je  né  m'efiendny 

{>as  à  defduire  icy  l'origine  &  la  généalogie  ^anciens  Comtes  de  Bon* 
ogne  ;  laquelle  eft  fî  embroiiille'e,  comme  d'autres  l'ont  desja  remarqué 
avant  moy  ^  qu'il  eft  preiquc  impoilîbie  de  la  bien  eiclaircir.  Je  n'en 

prendray 


D'  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  I  V.  I.  8^ 

]  1  cr  Ira)  donc  que  ce  qu'il  £iuc  pour  venir  à  nos  Comtes  d'AuVdfgnc 

«St  tic  Boulogne. 

n  eft  cenain  <]ue1e  Koj  Louis  IV.  fiimotm&é  <lX>ltretner  iaiflà  de 
(x  ff mmc  Gerbcrge  de  Saxe  deux  enfans ,  aHavoir  Lotfaatre ,  qui  luy 

liacccda  au  royaume,  6c  Charles  Due  de  la  baflê  Lorraine,  en  la  perfonnc 
duquel  finit  la  li^ne  niaiculinc  de  l'Empereur  Clurlemagne.   Le  Koj 
Louii  1 V.  fut  encore  pere  d  trmcngarde  mariée  à  Albert  î.  du  nom 
Cbmte  de  Namur  êc  de  Gerbei^  msaiée  l  Lambert  de  Moûts  IL  du 
nom  Comie  de  Louvain  en  Brabant ,  lequel  etigetidia  Lambert  IIL 
pere  d'Hcnr)'  Comte  de  Brabant  &  de  Louvain  ,  r!uquel  font  ifTùs  les 
autres  Comtes  &:  Ducs  de  Brabant  ,  &  Mahauit  mariée  à  P'urtache  L 
du  nom  Comte  de  Boulogne  ilTu  de  la  race  de  1  Empereur  Charlcmagne 
&lon  le  tefinoignagc  d'Onlenc  Vital  &  d'Albeiic.  Etiftàche  &  Mabauk  oi^.  viidli 
engendrèrent  Euitache  IL  lequel  fût  pere  de  Godcfiroy  &  de  Pafl4w1in  Aifitc^tto^ 
de  Boulogne  fucccflîvement  Rop  de  Hierufàlem  ,  appeliez  commune- 
ment  de  Bouillon  ,  d'Euftache  1 1 1.  Comte  de  Boulogne  ,  de  Lambert 
de  Boulogne  Comte  de  Lcns ,  de  Godefroy  de  Boulogne  premièrement 
.Archidiaae  d'Arras ,  puis  Evelque  de  Paris  &  Chancellier  de  France, 
de  Girberge  de  Boulogne  femme  de  Frédéric  d'Ardcnne  Doc  de  Mo- 
■fcllane  &r  de  la  haute  Lorraine  >  &  d'Adclais  de  Boulogne  maric'e  à 
Henry  IV.  Empereur.  £ufbu:he  IH.  Comte  de  Boulogne,  qui  le  rendit  Bibiioi. scèdl 
enfin  Moine  à  Clugny ,  elpoufâ  en  l'année  mc  ii.  Marie  fille  de  Mal-  ^  *** 
colme I IL  du  nom       d'Hcoilè  de 'ficur de Mahàulc  mariée  à Hetuy  L 
Roy  d'Angleterre.  Il  lortit  de  ce  mariage  une  fille  unique  appellt^e  Ma- 
hault ,  laquelle  efpoulà  Eftiennc  de  Biois  Comte  de  Morcagnc,  c'eft  aRokdeUoHt 
dire,  de  Couftances  en  Normandie,  &  enfin  Roy  d'Angleterre  après  la  •^"^7' 
mon  du  Roy  Henij  L  ion  oiidb.  EBkaut  &  Mahauk  engendrèrent 
£u(lache  IV.  mort  ms  lignÀ,  GutUanme  Comte  de  Mortagne  decedé 
auflî  fans  enfans,  &c  une  fille  appcUée Marie ,  qui  fut  Abbeflc  de  Ruràefcf 
en  Angleterre,  &  non  de  Monftreul ,  comme  Oudeghcrft  l'a  creu.  La  oa^qghaft 
mort  de  Tes  frères  iàns  enÊuis  occaGonna  Mathieu  ac  Flandres  fils  de 
Thierry  d'Alfàce  Comte  de  flandres  de  l'enlever  de  fim  monaikre  & 
d'en  WK  lâ.femme.  Ce  qu'il  fit  à  l'infligation  d'Henry  IL  Roy  d'An- 
gleterre ,  comme  Taucfteur  de  la  chronique  d'Afflighem  nous  l'apprend ,  ôc 
contre  l'avis  de  ion  pere ,  lequel  ayant  ce  mariage  en  horreur  fit  la  guerre 
à  Mathieu  ion  fils  pour  ce  iujeâ ,  ainfi  que  le  tefinoigne  Lambert  de  frtmm  f. 
Waterlos  ^i^ianoine  de  (âint  Aubère  dé  Camdbny  auâcur  contempbraùL 
Matbiea  fè  faifit  en  mefine  temps  de  la  Comté  de  Boulogne  commèlnj 
appartenant  à  caufê  de  fa  femme.  Cela  arriva  en  l'année  m  cl  x.  après  la 
mort  de  Guillaume ,  qui  fut  tue  au  fiege  que  ce  P.ov  mit  devant  la  ville 
de  Touloule.  Ils  vclquu'cnc  enlcmble  comme  mary  <ïctanmc  pendant  dix  Roger,  de ho- 
ans ,  nonobflant  les  oppofieions  &  les  eicconummicarikins  de  Samfim  Ar.  ILJf 
chevcique  de  Reims.  Mais  enfin  Mathieu  la  répudia  en  l'année  mclxx. 
6c  la  renvoya  à  ion  abbaye  ,  où  elle  reprit  l'haDit  de  reliçrion  ,  qu'elle  n'a- 
voit  quitte  que  p.ir  force  ,  -ïmfi  que  l'atrcfle  Robert  Abbé  du  Mont  laine 
Michel  auctcur  contcuiporaui.Lt  par  ce  moyen  l'uuerdit  que  l' Archeveiquc 
Tmi  I.  '  M 


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90       HISTOIRE  DE  LAMAISON 

To.  i«.5pea.<lc  Reims  avoir  jette  fur  leurs  terres  fiiclcvc.  Et  cependant  je  trouve  dans 
^4t«.4<i.  ^  ^Iq^  ^  Tabbaye  faint  Joflfe  fitf  race  que  noaobftam  qu'il  Teufl  repu- 
&  renvoyée  xa  fim  monafleie,  -«looy  quS  eaft  en  (uiiie  cQ>odeiiiie 
tmmt*7-  autre  femme,  comme  )c  le  diray  incontinent,  il  donnoit  ne.intmoins en- 
core à  Marte  la  qualité  de  la  faninc*  Car  failânt  ea  l'anncc  mclxxiii. 
une  conceflîon  à  cette  abbaye,  il  dit  qu'il  la  Êiit  avec  le  conlèntemenc 
ideit  CtOKdk  Mane  &  femme  Sc  éc  (es  filles,  flfeiemamdonc  l'année 
OtfcjMia.  d'après  le  divorce  avec  Eleonor  fille  de  Raoul  Comte  de  Vermandois ,  C<xm 
d'Iiliiabeth  Comte iTc  de  Flandres,  line  vefquit  guère  avec  cette  (èconde 
femme,     n'en  eut  pomt  d'enfaos.  Car  eibuitallé&irela  guerre  en  Nor^ 
xnandie  en  i'annce  MCLXXiii.ou1a  Vivante  en  &<rear  d'Henry  le  jeune 
Hojr  d'Angleterre ,  qui  poctoit  impatiemment  la  vie  de  Cqp.  pcre  un  peu 
trop  longue,  il  fut  bleâè  d'un  trait  d'arbalcAe  au  vilî^  devant  le  chafteau 
pmijbiv  de  Danî^Jt ,  dont  il  mourut  neuf  jours  après  dansGamaches ,  d'où  il  fut 
porté  en  1  abbaye  de  iaint  Joilè  fur  mer,  où  il  fut  enterré.  Je  croirois  vo^ 
lontiers  que  Marie  de  Boulogne^  femme  le  voyant  temazié revint  d'Anl 
fjleterre  en  France,  <8c  qu'elle  y  demeura  le  refle  de  lès  jours ,  fans  doute 
|)our  veiller  à  l'éducation  de  fès  fîUes.  Car  elle  mourut  a  Monflreul  fur  mer, 
qui  eftunc dépendance  de  la  Comté  de  Boulogne ,  en  l'année  mclxxxii. 
T«wix.5rM:Ue>  &  y  fut  cntcrré  luivanc  la  chronique  de  l'abbaye  d'Andrcs.  Il  provmtde 
p^t  4*»-  leur  mantgs  deux  flks  y  «UQàvoîr  Ide ,  qui  eftoit  l'aifiiée ,  laquelIeeuteA 
kCdmcé  de  Boulogne,  4c  Nfohauk  mariée  à  Henry  I.  Duc  de 
Brabint  perc  d'Ali'c  de  RraSint  autrement  nommée  de  Louvain  mariée 
à  Guillaume  X.  Comte  d  Auvcri;nL-.  Ces  filles ,  ainfî  qu'on  le  recueille 
nyt.Atito-  des  annales  de  Roger  de  Hovcdcn  ,  furent  en  la  garde  6c  tutele  de 
Jtâ&ppe  GMBte  de  Fbndies  leur  onck,  lequel  promit  avec  Jênacnt  i 
Henry  1 1.  Roy  d'Angleterre ,  qui  efloit  leur  grand  oncle ,  qu'il  ne  les 
marieroir  pas  f::ns  ffi  parricipation.  Et  cependant  il  les  miria  routes  deux 
£tns,luy  en  rien  dire.  Me  car  félon  l'opinion  commune  trois  maris  , 
alllàvoir  Gérard  il.  Comte  de  Gucldre  &  de  Zutphen,  Benold  Duc  de 
Zeringhen,  8c  Renaud  Comte  de  Oammarrin.  Mais  cela  n'eft  pas  Gu» 
To.  IX.  spi€i-  difficulté.  Car  d*im  coftc  je  trouve  dans  la  Chronique  d'Andres  une 
' Col- charte,  laquelle  a  cflc  aufTi  donnée  au  juiblic  par  Aubert  le  Mu-e,  dans 
Be^  Mit» p.  ccx^c  Pi'incellc  (e  di:  veuve  de  Marlneu  \:  de  (jerard  de  Gucldre. 

Roger  de  Hoveden  dit  qu  après  la  mure  du  Duc  de  Zeringhcn  elle  fut 
name  an  Comte  de  ûim  Fïud ,  de  en  (ttite  à  Renaud  Oxnte  de  Dam. 
marnn.  Et  ainfi  voila  cinq  maris  \  qui  efl  jul^emenc  k  nombre  des 
maris  que  Belleforeft  by  donne,  leqiMi  certifie  qu'il  l'a  trouvé  ainfipar 
inftniftions  certaines. 

il  cil  bien  didicilc  de  fçavoir  qui  eftoit  ce  Mathieu  premier  mary  d'Ide. 
Car  ce  n'eft  pas  allîiremcnt  Macfaien  fils  de  Thierry  d'AUàce,  comme 
AubcR  le  Mire  Ta^penfif  par  mefgardc  ;  ce  Mathieu  ayant  eflé  fbn  pere, 
&  non  pas  fbn  marv.  Elle  fut  donc  premièrement  mariée  à  Mathieu-, 
après  la  mort  duquel  elle  eipoufa  en  l'amiée  mclxxvii.  ou  peu  après 
Gérard  1 1.  Comte  de  Gueldre  ôc  de  Zutphen,  qui  efloit  veuf  de  Margue» 
line  fiUe  dn  Comte  de  Sponheim  &  d'Haib^gpie,  9c  mourut  &as  enfin» 


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D*  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  I  V.  T.  9t 

en  rarmcc  m  c  l  x  x  x  i.  cnrerré  (clon  quelques  uns  à  Zutphen,  &  fcloa 

4'autret  en  YS^UCc  de  Waflènbcig  avec  fês  deux  &nunes  m  n^aon 

^  Woniier  Tdbliennucher  auâeur  des  annales     Oevesifcdèluuen.  Anoaic^cuvi* 

Ce  «lui  n'cfl  pas  vray  à  l'cièard  d'Ide  iâ  feconde  &mnie.  Car  outre  qa'tib 

fçait  que  depuis  îa  mort  ac  Gérard  elle  fît  bien  du  chemin,  Jean  lùac  Peaini  Uft». 

âa  Pane  rapporte  i  extraie  d'une  aockooe  Chronique  MS.  où  û  cft  mari  f,"*'**'' 

Aié  qu'après  k  ment      Gtsatà  êavrét  m  Vmpéc  mclxxxi.  ellf 

seo  mouma  en  I^ranee;  Vuanie  d'après  eUcÊ  ifiinm  avec  BertsU 

Duc  de  Zehnghen,  qui mouruc  en  Tannée  mclxxxiii.  iàns  ct^Eam, 

Après  la  mort  de  ccluy  cy  elle  cfpoufà  en  Tannt^e  mclxxxvit. 

Hufflics  Comte  de  iàinc  l^ul,  duquel  elle  n'eut  pouu  d'en&ns,  comme 

dklBwe  Jea&d^Atif^daml'BpKMmife  rGrigiiie&&«ffic«  de  k  Comté 

àt  Boulogne.  £k  ceft  peutcnic  de  ce  mary  qadle  <  entend  parler  lord  km,  - 

qu'elle  dit  dans  la  charte  de  l'abbaye  d'Andres  alléguée  cy  deHus  qu'elle 

Elira  cnnfîrnîcr  par  fon  marv  ,  à  liro  meo  Diowolentt  amfrmAriftàam^ 

l'approbation  qu'elle  avoir  donnée  a  1  aliénation  ou  engagement  qu'Aluf^ 

d'AmAKOK  &tt(b  ladiraede  kpunnflè  de  SdqodBe aiix  idigieux  de 

ttaeali]»|e.  Eflanc  derechef  dev«oiie  veuve  ,  elle  s'allk  de  Renaud  - 

Comte  de  Dammartin  -,  lequel  aymr  répudié  (à  première  femme  faut 

de  Gaucher  de  Chaflillon ,  {efcrvi:  de  tous  les  movcn^  irn:iL':!nablcs  pour 

ie  taire  aimer  d'Ide ,     eam  tumis  proaater  expeiiu  (j>  ad  amorem  /uuta  fi^''Za^ 

d'Ardres  en  lldftoire  des  Comtes  de  Guifhes.  Ce  qui  eft  eoQC  le  con* 

trait  e  ^îe  ce  que  M.  Du  Chcfiic  luy  fait  dire  au'aprc;  1 1  morr  du  Duc  JU^***"*^ 
de  Zcringhcn  elle  dcvmt  amourcufc  de  Renaud  de  Dainmjrtin  marr  de 
la  ictur  de  Gaucher  de  Chailillon,  lequel ,  dit  il,  abanduana  la  tcmme  ' 
légitime  pour  l'eipoider, 

Il  eft  vray  neantraoins  qu'elle  cftoic  d'une  complexton  fort  amoureufê , 
s'il  &ot  adjoufler  foy  à  tout  ce  que  ce  Chanoine  en  dit.  Car  outre  la  hiJUpoHSw 
nuslciplicité  de  iiès  maris ,  il  nous  apprend  qu'elle  devint  tellement 


amou- 


reufi:  d'Arnoid  I L  du  nom  Comte  de  Guimes  qu'il  en  coaiceui  quelque 
ci^éniiœ  de  parvenir  à  la  Comté  de  Bbologne ,  mais  qu'il  en  fiic  reculé 
par  une  occahon  qui  (ùrvint.  Renaud  Comte  de  Dammartin  ayant  re<^ 
pudié  ià  femme ,  efUnt  licur  de  la  bonne  volonré  que  le  Roy  Philippe 
^igufte  avoir  pour  luy, il  envoya  des  dcputca  vers  la  Comteilè  Idc  pour 
k  tollkiier  Se  rechercher  en  mariage.  Ce  qu'elle  luy  auroic- accorde  vo- 
loiuief»,  fi  le  Conte  PhiUppe  Ibn  oncle  le  fut  monlb-é  enelm  à  y  con- 
(êntir.  Maïs  parce  qu'il  avoir  lors  la  garde  6c  k  joiiii&n^  des  revenue 
de  la  Comté  de  Boulogne  ,  Se  que  les  Seigneurs  François  luy  eftoient 
iùfpeâs ,  &  nocamenc  Renaud ,  qu'il  fçavoit  eftre  parent  6c  £ivory  dtk 
Roy ,  il  ne  voulut  pas  y  enoeiidre.  Ide  defêfperant  ck  lavoir  pour  maiy 
revint  à  Ibn  inclination  pour  Amoul  de  Guifnes,  »  tnun  C^kmfis  ArmUè 
itenm  multàt  (gj-  nccenfa  efisScz  cet  effed  elle  luy  envoya  des  gens 
qui  ne  fc  monftroient  pas  pubUquement ,  &rrai<ïboient  cependant  en  (ecret 
avec  luy  pour  le  marier  avec  k  Conueflè.  £lle  alla  raeûne  le'  voir  a  Ardrçs 
ibus  prétexte  de  TcotciTCiiieitt  d'na  dc.fis  gens  qui  y  èfisic  norc  U  k 
TmeL  Mîj 


5x       HISTOIRE  DELAMAISON 

cniâaibmpcueulèmenCy  6c  s'enn-etmc  aiTez  long  temps  avec  elle.  £c  en 
£àst  dtes*<nrecoiinia.  Amoul  «voitcu  kpenfêede  la  loenir.  Mais  il  û 
hàltEi  aller  fiir  la  parole  qu'elle  luy  donna  qa  efleievicndroît.  Cependanc 

Arnoul ,  qui  (ringcoir  à  faire  rcii/Tir  Ion  dcffcin,  en  parla  au  Comte  de 
Flandres,  &  ht  h  bien     fî  hczv  qu'il  obtint  ion  agrecmcnt  pour  Ion 
mariage  avec  la  Comcenè.  D  un  autre  cofté  Kenaud,  qui  ne  s'oubliok 
pas ,  &  qui  taSciuA  par  cous  moyens 'd'empelcher  «{a* Arnoul ,  qu  i!  vp. 
doutoic  comme;  wr'puiOànt  advcriàire,  ne  luv  enlevât  ià  maiUreHè  ,  Ce 
rendit  fccrètcmcrrttatiprcz  d'elle  •  &  l'ayant  enlevée  de  ion  confentement 
&àriniçcu  de  Ion  otcIc  ,  il  ic  retira  avec  clic  dans  !a  ville  de  Riltc  en 
Lorraine  j  ou  cihuu,  clic  cicrivit  à  Arnoul  (^uc  Kcnaud  iavoit  enlevée 
de  SoKCy  8c  t)ue  s'il  vouloit  venir  vers  elle  pour  k  delivier  de  Ib  màiiu^ 
dle'rdpciqferatt.  AjjiiiofAnioid,  (iè  fiant  aux  promeflêsde.cene&iiu^ 
s'engaç^^ea  un  peu  trop  léger cmtnr  ,  &  s'en  alla  avec  quelques  uns  de 
les  meilleurs  amys  en  Lorraine  pour  la  retirer  des  mains  de  Renaud. 
;Mais  il  ne  fut  pas  pluHoll  arrive  à  Verdun  i^uc  Renaud  informe  de  la 
vcDuë  poff  -k-Conitefle  mcfiné  le  fie  arréfterravec  tous  £s  gens- éi 
l'envoya  tz  priions  xïe  Ficnncs^  où  il  fût  qnelique  cemps.avec  les  fers 
aux  pieds.  Il  en  ibrtit  neantmoins  au  bout  de  quelques  mois  à  U  IblU- 
ciracion  de  Guillaume  Archevefque  de  Reims ,  &  s'en  rctcumu  à  Ardres; 
WOi.Miftiak>  Aind  k  Comtellè  demeura  femme  de  Renaud,  lequel  fc  mit  &  le  rnain^ 
'       tint  làcileoienc  en.paflêfiBon  de  k  Comté  de  Boulogne  par  la  finreur  dn 
Roy ,  &  profitant  de  roccafioinf  de  VthSaace  du  Comte  de  Fkun^,  qui 
fMMwi  *>  s'en  alla  en  ce  temps  là  au  voyage  d'Outremer ,  où  il  moumt.  D'oà 
'U^.l'xt!^  nous  pouvons  facilement  conclurre  que  le  mariage  de  la  Comcedè  Jde 
Anâat. Aqui- avec  Rensud  Comte  de  Daihnuutin  iè  fie  en  l'année  m cxc.  dans  le 
ctaftwvo.  ^gg^jpg      1^  Comte  de  Fkndres  partie  pour  le  voyage  de  la  terre  iâince. 

Je  ne  fçay  pas  û  cette  Princeflê ,  qui  avoic  efté  fterile  avec  les  autres 
maris,  eut  beaucoup d'cnfans  de  ce  dernier.  Mais  il  ne  paroit  pas  qu'elle 
7r»wf^^i.  en  ait  eu  d'autre  que  Mahault  accordée  au  mois  d  Aoull  mcc  i.  avec 
Flulippe  de  France  Comte  de  Claîrmont  en  Beanvoîfis  fils  da  Roy  Philippe 
Augtttce.  n  &UC  mefme  qu'elle  fiit  née  dans  les  dernières  années  de  leur 
mariage.  Car  lorlqu'elle  fût  accordée  avec  ce  Prince  elle  eftoir  fi  jeune 
qu'il  nit  ftipulé  par  le  traidbé  que  le  mariage  fcroit  célèbre  quarante  jours 
après  qu'elle  fcroit  parvenue  à  l'aage  nubUc.  Ce  qui  ne  fiit  pas  exécute 
à  k  rigueur ,  y  ayant  preuve  par  titre  qu'il  n'avoir  pas  encore  eSté  bêle*' 
bré  au  mois  de  Novembre  m  ce  xi.  c'eft  à  dire  plus  de  dix  ans  après  k 
date  du  traicté.  Je  crois  mefine  qu'il  fut  encore  retarde'  à  caulè  .die  la 
rébellion  &r  fclonnie  du  Comte  de  Dnrtmarrin  perc  de  l'accordcc.  Car 
encore  bien  queRigord  die  qu'elle  cituu  nupu  au  lils  du  Roy  en  1  année 
iicczxi.  dans  le  temps  que  Renaud,  qui  ethni  nn  broâillon^^  un 
ièditieux ,  &  ligua  contre  le  Roy  lôn  bienfiiâcneavec  rEmpereot  OtconIV. 
&  avec  le  Roy  d'Angleterre ,  il  n'y  a  aucune  apparence  qu'on  peut  penfèr 
wiii.Bmoiib.  en  cet  cilat  d'affaires  à  (olemnifêr  le  mariage  du  fils  du  Roy  avec  U  fille 
A*.iuiJ.^4i5^  perfide  &  de  cet  ingrat,  âc  que  par  conlequcnc  le  mot  mtpu  ne 

{îgnifieen  cetcndroicqtt'aecordéeoa  fiancée.  II7  a  bien  plus  d'apparencis 


« 


Digitizeci  by  GoOgle 


D'  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  I  V.  1/  9^ 

tju'il  ne  fut  folemnife  qu'après  Cl  mort  arrivée  en  l'an  mccxvî.  au 
chdicau  de  Goiilcc  fur  Seine  £clon  quelques  uns  j  pu  (èlon  d  autres  au  cbnmauot. 
chaAeaii'de  Pwonne,  eu  kHoy  lavoic  efivoyé  après  la  bitaillè  4e  Bout  T^ï* 
crimes,  en  laquelle  il  Ba  ùkft^htimcr  ayant  les  armée  à  k  mdili  conde  ^^f^ 
le  Roy ,  qui  y  cftoit  en  perfonnc.  AulTi  McrHcurs  de  Sainte-Marthe  ont  wiii  bctoUi». 
ils  efcnt  c]nc  ce  mariage  fut  coniômme  en  l'année  mccxvï.  qui  eft 
juftemcnr  1  année  de  la  mort  des  pere  &  mere  de  l'elpoulëe  ,  le  perè 
«ftaticinàqrt  en  j>H(dncn  r^àtiéë  MCCXivii  C^mH»  Aoizs  ^oos  de  \t 
.«Juc'j'iSe  kmcnt  eftanttdMne  en  U  wa^ôc-  aamfeà  iBoubgncr;  où  elle 
,£ùt  enterrée. 

Le  Prince  &:  la  Comtcfle  Mahault  Ci  femme  ne  vcfquirent  pas  bieh 
longuement  cnlcmble ,  le PnAce  eftanc  mon  en  l'année  m  c  c.x  x  x  1 1 1.  ' 
:  Mctlô&deci»'iâ  vettve«bnVokenft^ 

&  e^éuTa  le  Piiiice  Alphonfe  de  Pottttga^  fils  puifné  du  Roy  AlpKonfê  H. 
&t  neveu  de  Blanche  de  Caftille  mcre  du  Roy  fàinc  Loiiis  ,  lac|uclle 
moycnna  ce  mariage.  Alphonle  pnr  dezlors  la  quaîire  de  ComcedeBou^  ^^mvat.MU 
lognc  j  laquelle  il  prenoit  encore  clbnc  Roy,  melme  après  avoir  répudié 
k  Gooiteiw  k'ibnine  ad  après  avoir  eu-deseii&as^  u  Ikoimieifenutié. 
.Ce<{ui  paroiH  fort  eibange.  Les  hiftoriens  Portugais  fotit  bien  en  peine 
pour  fçavoir  fi  la  Comteffe  de  Boulogne  eut  des  enfcfis  de  foh  mariage 
avec  Alphonfe.  Mais  il  lemble  qu'on  peut  terminer  cette  difficulté,  s'il 
y  en  a,  en  dilknt  qu'encore  que  la  luccellion  aie  cAc  bien  diipucée ,  y 
ayant  eti  4îvec$  pretendans  i  u  n'en  parti»  aucun  du  coAé  du  Jronu^ 
Ce  qui  eft  très  confiderable.  Car  s'il  eut  paru  un  enfant  de  Mahault  de 
■te  cofté  là ,  il  auroit  exclus  (ans  difficulté  tous  les  autres  pretendans. 

Il  provint  du  mariage  du  Prmce  Philippe  de  France  avec  Mahault  Corti- 
teffe  de  Boulogne  une  fille  appellée  Jeanne.  Car  je  ne  fais  pas  de  cas  de 
<e  que  firere  Jean  d'Aucy  a  ekrit ,  que  le  Prince  Philippe  niary  de  Ma»» 
hauli  Comteflè  de  Boulogne  laiik  un  fîls  nommé  Robert ,  lequel  jfiit 
Comte  de  Boulogne  après  luy ,  mourut  l'an  m  c  c  x  x  x  i  x.  &r  ftit  inhumé 
à  iainc  Joilê.  Ce  i^c  n'eflatteilé  par  aucune  clironique  ny  par  aucun  titre. 
Au  contraire ,  tout  contre  à  due  que  Philippe  ne  lailHi  qu  une  fille  ap- 
pellée Jeanne  )  laquelle  c^ok  Son  jeune  lorlquc  'iôh  pere  mourut  &  fut 
accordée  à  la  fin  de  l'année  mccxxxvi.  avec  Gaucher  de  Chadillon 
lèigncur  de  Montiay,  de  Donzy^  de  fàint  Agnan ,  &;  des  Baronnics  du  frmmfAtê, 
Peiche-Goëc  &  de  Damfronr.  Elle  mourut  uns  cnfans  à  la  fin  de  l'an*. 
née  iikc CL I.  apres  avoir  fiit  fi»  teftainent  fc  deiuc  codidlles. 
.  .  La  Comté  de  Bauk^;ne  revint  pourlors  à  Mahault  &  mere ,  qui  eftoit 
encore  vivante,  &  mourut  en  l'année  m  cet  x  11.  icc  qu'on  dit.  Mai$ 
je  la  crois  morte  à  la  fin  de  l'année  m  c  c  lv  1 1.  y  avanr  preuve  qu'au  AwM»/biM4 
commencement  de  l'annt^  mcc  lv  1 1 1.  l'Impératrice  kcouiinegcrmainé 
domia  à  Henry  II.  Duc  de  Brabam!  (cm neveu  mat  ce  qui  luy  pouvoir  ap^ 
partenîr  (ur  la  Comté  de  Boulogne  per/uccejpMêm  htridi$ânim§xm»nt*'iii^h^ 
Domtiut  Mithildis  olim  Comitijfs  diElt  loci  filU  mattrtene  mflrx. 

Apres  avoir  parlé  de  hiComrcne  Tdc      de  la  pofterité  ,  il  faut  parler  de 
fàiuur  Maiiauic     de  U  polkricc.  Liic  îut  mariée  en  l'année. mclxxix* 

Muj 


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94       HISTOIRE   DE   LA  MAISON 

«  Henry  I.  Duc  de  Bfabant.  Il  y  a  des  hiftorica:.  t^ui  ne  donnent  qu'une  . 
femme  à  cet  Henty ,  Se  fixic  4etèendrë  <r«fle  f ons  (ks  enSuis ,  qui  Çaac 

J^ii' «e^H      grand  nombre.  Cependant  iî  nous  apprend  liiy  mefine  cju'û  avoir  è» 
deux  femmes ,  i'unc  appelle'c  Mabault,  &  l'autre  Marie-  Nous  voyons  la 
'      mcfme  chofc  àms  (on  epitaphc ,  où  il  eft  marque  qu'il  avoir  eu  deux  firm- 
mes ,  l'upe  *pptlkc  M4ii*uc ,  ài  .l'autre  Marie ,  au'il  eut  fept  enfàns  de 
îa  première ,  &  deux,  «lekièpôodc;  M^mk ,  qoillicUjpaGiDiere ,  eut  plu- 
îietin  c»6ni  dont  nous  parlerons  dans  la  firiût;  /Apresumon,  (clon  que  • 
Teïcrivent  BafUnd  ^  Gilles  de  Roye  ,  le  Duc  Henry  ion  mary  elpouû. 
Marie  fille  de  Philippe  Augiille  Roy  de  France.  A  quov  je  trouve  de 
«es  graivAfô  dHficuùep.  Car  ç'U  eft  vray  que  Marie  Duciicllc  de  Btabanc 
fi]Ie3a  É^T^ncft  inoice  i^m  X^moét  mCCXxxv'kix.  cmum  il  ^eft 
marqué  dass  Ton  epitaphe  rappcwïé  par  Meffieurs  de  Saintc-Martiiç  ^  il 
eft  évident  que  la  (econç^e  ferrîme  de  ce  Duc  appcHcc  Marie  n'eïloit  pas 
iaiille  du  Roy,  attendu  que  cette  féconde  Icmmc  elloit  morte  au  plus 
.  lard      l'année  mc  c  k  x  v  u>  comme  Ion  mary  mcfme  i  attelle.  Que  s'il 
craiivok  (Hfar  vray  quil.ettfttRie  femme  de  ce  nom  autre  que  la-fiflîï 
du  Rioy ,  il  faudroic  nece0«teiMm  dire ,  ou  que  k  DuchefTe  Mahault  eftoic 
morte  pluftoft  qu'on  ne  penïe ,  ou  que  fbn  mary  l'avoit  repudie'e.  Et  cè- 
pcn r^;mc  il  y  a  un  titre  au  monallere  de  Villers  en  Brabanc  qui  monllre 
qu  elle  clloit  encore  en  l'anne'e  M  ce  v.  tcxiirae  du  Uuc  i^cnry.  Ueitvray 
tijue  oe  Duc  parlant  d'dleTamclk&Ibniiiekgimne ,  Ugitàiu  confins  mâ 
Mathildts ,  epithete  fort  inutile ,  ce  Semble ,  s'il  n'y  avott  catiendexteaor*. 
dinaire  cnrr'eux.  Et  cela  pourroic  faire  pcnfcr  que  l'ayant  répudiée,  &en 
ayant  pris  un  autre  par  amour  enlà place,  comme  les  Princes  le  fçavoienc 
t>ien  faire  en  ces  ccmps-là ,  il  la  reprit  en  lùitc.  Nous  en  avons  un  grand 
txemfk  m  la  pertbmie  dit  Roy  Fnilippe  AngnAe,  lequel  avant  répudié 
U  Rcyne  Ii^eiyurge  en  confêquence  d'un  jugement  eccieùaftique  peu 
canonique,  eTpoufîT Agnes  de  Meranie,  de  laquelle  il  eut  deux  enfam, 
&  puis  marry  d  avou:  fi  maltraite  là  femme  le^timc,  de  kqucUe  il  avoic 
efté  fèparé  pendant  huit  ans ,  il  la  reprit. 

Quoy  qu'il  en  (ôic  de  cette  (ccondefènime  y  voicy  ce  qui  me  paroiftdc 
certain.  Henry  I.  Duc  de  Brabant  eut  (èpten&ns  de  Mahault  ià  première 
femme ,  afTavoir  Henry  1 1.  Duc  de  Brabant,  Godefroy  Sire  de  Louvain, 
Marie  femme  de  l'Empereur  Otton  IV.  de  ce  nom,  Marguerite  mariée 
À  Gérard  Comte  de  Guddre  &  de  Zulpben  -,  AInc  aoîiéeï  Guillaume  X. 
Comte  d'Auvergne,  Mahault  mariée  a  Irkiéent  Comie  dKalhiide,  êe 
encore  une  fille  qui  n'ell  pas  nommée,  &  dont  on  ne  trouve  autre  men- 
tion que  dans  l'epitaphc  de  ion  perc.  Je  ne  pi  rleray  pas  en  deftail  de  tous  (es 
enfàns,  mais  feulement  de  l'Impératrice ,  non  ieulemcnt parce  qu'elle  eftoit 
fisardeUComteilé  if  Auvergne ,  maisencoee  parce  qu'eUe  prétendu  à  la 
inccefliande  la  Comté  de  Boulogne ,  laqudieiManailoiBt  fa  enfinadjugée 
à  la  Comteflè  d'Auvergne  &  aies  enfans. 

Marie,  qui  eftoit  l'aifnée  des  filles  d'Henry  I.  Duc  de  Brabant  a:  de 

GoJof  mor.,.  Mahault  de  Boulogne ,  fût  accordée  en  l'armée  m  c  x  c  i  x.  avec  Otton  1 V. 

f,","^*^    £mpei«ur,£ceibitp«irlo»àA]xUChapeUe,  &y  fùtcoaroonéeiè]^ 


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I 

i 


D*  A  U  V  E  R  G  N  E.   L  ï  V.  I. 

1c  tcfmoîgnagc  de  Gifles  Moine  de  l'abbaye  d'Orv  al ,  lequel  a  ,  a 

confondu  les  temps.  Elle  eftoit  alors  fort  jeune,  puilqu'cllc  ncftoit  pas 

encore  nubile  enl'anaee  M€CV.a>mmelePape Innocent  lit  noasi'ap-   R^^  num 

preiuL  D'oàHdlaifêdc«oncliiife<)iieIeMoifKd'Oml&^C^ 

Budcens  Ce  font  trompez  en  leur  c^cullor^u ils  ontelctki^'dllMft'avciit 

que  neuf  ou  dix  ans  lorfque  Ton  maiiage  Bllc^»oatéé  »  eAantftttajâ^t'ifcllè  BMtunt^oa 

n'en  potîvoir  rîvoir  que  fix  tour  au  plus. 

Elianc  donc  ainfi  jeune ,  il  uiiuc  acten(ire  pour  k  marier  (Qu'elle  ^td 
parvenuë  à  l'aage  niM^.  Et  dan»M  <Mt  h  l9amt  cft  cf Une  ttHfettA- 
€ieu(c  confcquoioe  4ilis  Us  oanditt  wl^es ,  principletncnt  ett  bit  àé 
mariage,  il  arriva  qttc  par  le  longtemps  qui  Ce  pafla  depuis  cetralitdies 
deux  partys,  qui  avoienc  à  mcinager  divLrs  inrercfts  politiques  ^  tte  pen- 
sèrent plus  à  l'execucer,  Occon  ayant  tourne  iespcniccs  ailleurs  ^  &Henry 
ne  penÊuc  plus  à  OaxA  Ce  fiit  (ÎAipkmefit  im  matt^titneiii  éé  purou  ' 
de  pan  &  dauBc»  &  noa^  une  répudiation /comme  l'Aby^l'Ot^cÉ^ 
ia  creu,eftanr  cerriin  quOtton  îs:  ^firie  n'cfloient  pas  encore  parvenus 
iu(c]ucs  à  Vexccunon  de  ce  traiffK-  nv  luKpies  t  la  cnnfcVmmarinn  du  ma- 
riage. Lt  iuppole  mefmc,  ce  qui  neii  pas,  qu'Octon euit répudie  ia  dlle 
du  IXic ,  ce  n'aurok  pas  peu  élire  tKXttcâufe  de 

Va  penfë ,  puifqu'ils  avoietlt  eu  k  difpenie  àa  ^pe  pour  Ce  marier  vala- 
blement. Il  n'eftdonc  pas  vray  que  ce  fut,  comme  dit  Crillopiirc  Butkens ,  Bauiwt,to^  ' 
par  la  faute  d'Otton  que  ce  mariage  fut  dilfcrL' ,  puifqu'ily  avoir  pour  le 
moins  autant  de  faute  de  la  part  du  Duc  que  de  la  part  d'Otton.  La 
preuve  en eft  dans  les  letres  que  le  Pape  Innocent  lit  efcrivit  font  cé  Rc^iftr.dene* 
tojeâ ,  dans  l'une  desquelles  eicrite  au  Duc  il  le  blafme  de  ce  qu'au  pr&.  ^m!1ut. 
judicc  du  traiâé  de  mariage  de  (a  filie  avccOtcon,  lequel  avoir  eftéluivy 
du  ferment ,  il  refii£>ic  de  iuy  envoyer  ia  fiancée ,  êc  la  vouloic  marier  a 
Frideric  Roy  de  Sicile  tiepveu  de  Philippe  de  Suaubeeflcu  Empereur  ad« 
vet&ire  fie  comperiteut  d^Ocicm  »  &  dans  l'autre  il  mande  à  Otton  qu  il  >>.m» 
approuve  qu'il  fe  marie  avec  la  fille  de  Philippe  ,  fi  le  Duc  de  Brabaht  re^ 
fuie  de  by  remettre  fà  fiancée.  Car  Otcon  voyant  que  le  Duc  l'abandon- 
noit  &  Ce  vouloit  liguer  avec  ion  adverfaire  fut  conléillé  de  rompre  les 
mefùres  &  de  le  prévenir.  On  luy  propofa  pour  cet  câèd,  le  mariage  de  oioc.  lUf- 
Beatrix  fiUe  de  Philippe ,  laquelle  n'avoit  que  douze  ans.  Il  y  codtenâi:,  f^ii^^"^ 
&  après  avoir  obtenu  la  difpeniè  du  Pape ,  il  la  fîançft  à  Wirzbdurg  e  n  fîoHoft.  mon. 
l'année  Mccix.  le  Dimanche  d'après  la  Pentccofte.  Mais  je  fuis  furpris 
qu'Hehnod  compte  le  Duc  de  Brabant  parmy  les  Princes  &  iPrelats  qui  oâo<'cs.ei«» 
mma  preiènts  à  cette  adtion  9c  \  cette  cérémonie.  U  Fe^cntlà  en  fuite  ^ 
NonJudènen Thuringc  en  l'année  uccxth  apreS kntorcde  Philippe.  mcIcmU. kk 
Ce  mariage  ne  fut  pas  de  durée ,  la  Princefîè  ellanc  morte  ie  quatrieune  ' 
jour  de  (es  nopccs ,  le  x  1 1 1.  jour  du  mois  d"  Aouft. 

Otton  eftant  veuf  revint  à  fa  première  fiancée  Marie  de  Brabant ,  la-  «akmj.ii». 
quelle  il  e^Mxifà  à  Maefhicht  en  Tannée  M  ce  x  i  v.  jiu  mms  de  May , 
quelque  temps  auparavant  la  bataille  de  Bouvines,  oà  l'Empereur  nit 
Ton  maltraitfVé,  &:  fxjt  oblige'  de  le  retirer  affez  précipitamment  à  Coulogne, 
où  il  demeura  jufques  à  la  feile  de  Pafques  de  l'année  iiùvante.  Mais  parce 


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<,ê       HISTOlUE  DE    LA  MAISON 

«joe  les  troupes  de  Frcdenc ,  qui  avoit  cfté  nouvellement  eftcu  Empereur, 
inconmicKloient  fort  les  habitaiM  de  cette  ville  pAT  les  ctHidnttèles  courtes 
qu'ils  fidCuent  aux  environs ,  ils  promirent  à  Otcon  ^  contre  lequel  on 
commeOMt  ces  holtilitez ,  pour  l'obliger  à  fè  retirer  de  leur  ville ,  de  luy 
remettre  toutes  les  (ommcs  d'argent  qu'il  leur  devoir.  Il  fe  rerira  donc 
fècretement  vers  Brunfvic,  où  l'Impératrice  ktcmme  delguilée  en  habii 
«l'homme  le  îaàm  quelque  temps  après.  H  velquit  encore  quelques  années 
ifett  TcakmBLé  de k fortune,  &  mourut  enfin  (ans  |x>fterité  au  chaAeaa 
de  Hartelberg  en  Brunfvic  le  x  x  v  i  r.  Avril  m  c  c  x  v  1 1 1.  &  fut  encni^ 
en  la  ville  de  Brunfv  ic  dans  l'Egliic  de  lamt  Blaiic  avec  Beatrix  Ta  première 
&mme.  Sa  lùcceilîon  fut  receiiillie  par  Ibn  frère  Guillaume ,  duquel  de^ 
cmdettt  les  Ducs  de  Brunfiric  &  de  Dtnebourg  en  ligne  dîiedh;  tt  m^lçalinc 
■  iii£]iies  à  pce(êm. 

L'Impératrice  fli  veuve  s'en  retourna  en  Brabant,  &:  fc  retira  pendant 
quelque  temps  en  i  abbaye  d'Afflighem ,  &-  cfbblit  après  fa  demeure  à 
Helmonc  en  lacampine,  terre  que  (on  Frcrclc  Duc  Henry  II.  luy  avoic 
afligne'e  pour  Ibn  partage.  Elle  vefquk  long  temps  en  cet  eftat.  Apres  la 
nuftt  de  la  Comteflè  Mabaulcanivée ,  comme  je  l'ay  die  cy  deitam,  en 
i'anne'e  mcclvil  elle  prétendit  que  fà  fucccfTîon  luy  apparrenoit,  & 
(è  voyantneaptmoinsfàns  t  nflins,  confideraHrauiri  peutcitre  qu'elle  auroic 
de  la  peine  à  la  reccuiiUr  £c  à  s  y  maintenir,  elle  céda  au  commencement 
fMfw^iei.  de  Tafliufe  if cclv  i  ii.  à  Henry  m.  Duc  de  firabanc  ion  neveu  tout  k 
dtdc  quctte  ■pouvoic-avoir  iôr  k  Comeé  de  Boulogne  fès  a|^KUte« 
fiances. 

Le  temps  de  Ton  àtccz  ert'  qaafi  inconnu  &:  fort  nu  L-rrain.  Mais  il  y  a 
liien  apparence  que  la  conjecture  dc^utkens  (  qui  la  tait  mourir  en  l'année 
liccLxOcft  vraye  ,  attendu  qu'elle  £cun  ccdidUe  le  Mardy  avant  le 
DimaBche  de  la  my-careftne  m  c  c  l  i  x.  imvanc  k  manière  de  compter 
dece  tcmps-Ià,  c'eft  à  dire  en  l'annc'c  mcclx.  en  commençant  l'année 
au  mois  <^c  Janvier  ,  comme  on  fait  aujourd'huy.  Il  v  en  a  qui  difenc 
•whiBtU  M»,  qu  elle  eit  mliumcc  en  i'abbayc  de  Ikinderen  de  l'Ordre  de  Ciitcaux, 
^  f  ■  qu'elle  avoit  fondée  dam  k  jèigneurfe  d'Helmont,  &  d'autres  qu'elle  gifl 
en  l'Eglilè  de  fàint  Pierre  de  Louvain  auprès  de  fon  pere  &c  de  iàmere. 

La  féconde  femme  d'Henry  I.  Duc  de  Brabant  fût  une.Marie ,  comme 
il  a  cfté  dit  cy  deflus.  Mais  (ans  nous  arrelter  plus  long  temps  lîir  les 
diHicultez  qui  ie  prefentent  à  ce  fujedl ,  nous  ne  parlerons  icy  que  de  la 
fiUe  du  Roy  ^ilû»pe  Augufie  }  Uxj^tcAs,  eAoit  une  très  beUe  femme, 
fimim  omnitm  fiwitmms^  comme  il  efl  marqué  en  foncpitaphc^  qu'on 
dit  cflre  en  l'abbaye  d'AfïIighem ,  où  clic  eft  enterrée.  Elle  cltoit  fille  du 
Roy  Philippe  Augufèe  &  d'Agnes  de  Meranie ,  &  fiii  accordée  en  l'année 
M  c  c  1 1.  au  Duc  de  Bretagne  Artus  fils  unique  de  Oeofioy  d'Angleterre 
Cbmte  d'Anjou  &  de  Coiâance  henriere  de  Bretag^ne.  La  FrinceiTe  efhmt 
«        alors  fort  jeune ,  &:ne  pouvant  avoir  que  cinq  ou  fix  ans  tout  au  plus ,  le 
mariage  ne  fut  pas  accompli ,  parce  que  le  Prince  Artus  fôn  accordé  fut 
inhumainement  &  vilainement  tué  bicntoll  après  par  Jean  (ans  terre  Roy 
«Mwif.io).  d'Anglecetre  fim  onde.  Qgacre  ans  aprcs  elle  prie  alliance  avec  Philippe 


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D'  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  i  v.   I.  97 

de  Hainaut  Comte  &  Marquis  de  Namur  itère  puilné  de  Baudoitin  Ôc 
d'Henry  Comtes  de  Flandres  Empereuis  de  Conftantifiople  &  fik  da 
Coince  Baudouin  IV.  &  de  Ma^uerite  de  Flandres  ion  ef  poufè.  Le  naiâïF 

de  ce  mariage  cCc  de  l'année  m  ce  v  i.  au  mois  d'Aoufl.  Philippe  mouruc 
tn  l'année  m  c  c  x  i  i.  ^  fur  ciucrrc  en  l'Egliie  iaint  Aubm  de  Namur. 
£nhn  xvianc  lue  aceurdcc  cii  i  année  M  C  C  x  1 1 1.  avec  Henry  i.  Duc  de 
Brabam  à  Soilibns ,  où  le  Roy  avoir  convoqué  une,  grande  aflêmUée  de  tigtA  ^  jj. 
Ptelats  &  grands  Seigneurs  du  Royaume  pour  délibérer  fur  l'encrepri^è 
d'Angleterre  ,  (]T'c  1c  Roy  avoir  rcfoluc,  &  fut  marie'e  le  Lundv  ipres  le  oJorAjyi*». 
Dimanche  de  ^aji  modh.  Le  Duc  Ion  mary  mourut  à  Coiilognc  au  mois  ^^uxlJilXt 
de  Septembre  mccxxxv.  &  £it inhume  à  Louvain en  lliglilè de  iàinc 
Piene.  Et  la  Princeilê  â.  fènune  mourut  environ  l'année  MCcxxvt. 
ièlon  Butkens.  Ce  qui  leveroic  entièrement  la  difficulté  dont  nous  avons 
parlé  cy  defTùs  au  {ujc<3:  de  la  féconde  femme  du  Duc  Henry ,  s'il  cfloit 
ceruin  qu'elle  efl  morte  en  l'année  que  Butkens  a  marquée.  Mais  nous 
voyons  au  contraire  dans  ton  cpitaphe ,  fuppofe  qu'il  ne  fbit  pa^  fautif, 

3a  elle  mounir  en  Tannée  m  c  ô  x  z  x  v  1 1 1.  le  premier  jour  dii  mois 
'AouiL  Le  vdcy  tel  que  MefTîcurs  de  Sainte-Marthe  l'ont  imprimé  dans 
k  dernière  ediacm  delbifbire  généalogique  de  la  Matiôn  de  France» 

Mmé  Fhilippi  Régis  filia  ^ndim  PtHiffî  MâfénomiM  Némuneafis 
pofiea.  Hemiâ  *BfnAmàm  Dnàs  mmir,  fimina  omnitm  fnHmhuâ ,  fiti» 


Henry  eut  d'elle  deux  enram  lelon  Butkens  âc  H^lon  lôn  epitaphe  ^ 
ailâvoir  Elifàbech  de  Brabant  mariée  à  Thierry  VL  Comte  de  Cleves, 
9c  Marie  morte  fans  pofleiité.  Mats  BauJuLi in  d'Avcfhes  elcrit  qu'il  n'eut 
qu'une  fille  de  fon  mariage  avec  la  fîUe  Cw  Pl  iîippe  Âiigufîc. 

Ayant  explique  au  mieux  qu'il  m'a  cite  polliblc  la  polU-rice  tlu  DuC 
Henry,  qui  elloji  beaupere  du  Comte  d  Auvergne,  il  faut  monJtrcrcn 
peu  de  mots  comment  la  Comté  de  Boulogne ,  qui  appartenoitaux  pro- 
ches parents  de  Mahault  Ounteflè  de  Boulogne  mariée  en  premières  ' 
nopces  à  PhilippcS  de  France,  &  en  fécondes  nopces  à  Alphonfc  Prince 
de  Portugal,  qui  fût  depuis  Roy ,  efl  tombée  en  la  mailon  d'Auvergne. 
Je  n'cntrcprendray  pas  de  defduire  icy  le  droit  des  partyes.  Cela  n'efl 
pas  de  mon  fîijeâ ,  &  me  meneroit  trop  loin.  H  me  fitflk  de  monftrer 
comment  ccne  grande  feigneurie  fondit  dam  la  nuifôn  d'Auvergne. 

Mathieu  d'Aiïàce  &  Marie  Comteflê  de  Boulogne  fà  femme  eflant 
morts ,  &  leurs  filles  ide  &  Mahault  ayant  eli;é  manées ,  l'aifhéc  à  Renaud 
Comte  de  Dammartin ,  6e  la  cadete  à  Henry  I.  Duc  de  Brabant,  il  &Iluc  . 
partir  entr'elles  la  mccelEon  de  la  maifon  de  laquelle  elles  eAoienc 
iifiiës.  Nous  ne  fçavons  pas  ce  qui  fê  paflà  fur  ce  (îijed  dans  les  premières 
années  de  leurs  mariages.  Nous  fçavons  fculemenc  qu  il  fùc  palTé  en 
l'année  m  c  c  1  v.  à  Vernon  ,  où  le  Roy  Philippe  Augufle  eftoit  alors  , 
nttttranfkâioaentre.Rcnaud^  Henry ,  par  laquelle  Henry  céda  à  Renaud  ÀHMr^  i»4* 
&  à  &  héritiers  toute  k  Coomé  de  Bonk^  &  tout  ce  qu'il  pouvoit 
Tarn  /.  N 


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9S        HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

demander  du  chef  de  (à  femme  en  cette  grande  fcigncurie  en  deçà  la 
tuer  d'Angleterre  moyennanc  fix  cens  livres  Parifis  4e  rente  que  ledn: 
Kcnaud  &  fes  héritiers  iièroiem  tenus  de  luy  affigner,  payables  par  les 
mains  du  Roy  Se  de  Ces  héritiers.  Bien  enrendu  neantmoins  c^i'li  l'cfgard 
4es  biens  fituez  en  Angleterre,  ils  travailicroicnt  de  concert  a  les  recou- 
vrer, &  qu'ils  demeureroient  à  celuy  qui  les  recouvreroit,  fans  que  1  autre 
y  put  rien  prétendre,  (i  par  lôn  rdms  ou  par  fà  négligence  il  n'avoit  pas 
concribu^  a  les  recouvrer.  Les  choies  demeurerenc  en  cet  eftat  tant  qu'ï 
y  eut  une  héritière  de  Boulogne  (km  conteftation.  Mais  enfin  cette  grande 
terre  eftant  demeurée  vacante  par  la  mort  fans  enfans  de  Mahault  fille 
du  Comte  de  Dammarttn,  il  eftoit  (ans  difficulté  que  (à  fùcceflion  devoir 
revenir  aux  enfims  de  Mahault  Ducheilê  de  Brabant ,  qui  eftoie  tout  ce 
sif.iichif.  qui  reftoit  de  la  maifon  de  Boulogne.  Il  y  avoit  bien  des  prétendons  j 
wTi*»!*'*  ^-^^^^  Duchcfïc  ayant  laillc'  fcpt  cnrans ,  parmy  lcfc|ucis  eftoit  Alix  Com- 
telfe  d'Auvergne.  Il  cft  bien  évident  qu'elle  n'y  avoit  pas  plus  de  droit 
que  Ces  fireres  6c  que  (a  £nirs.  Mais  daucant  qu'outre  fes  prétention^ 
?r,uv„  i,  nanirelés  elle  exerçoit  enoûre.Ies  droits  d'Henry  111.  Duc  de  Brabane 
71-  hcvcu,  lequel  par  accumulation  de  droit  eftoit  donataire  de  ceux  de 
fnHmf.int.  l'Impératrice  fa  tance  frrur  de  Li  Comtcffe  d'Auvergne,  &  les  avoic  cèdes 
avec  les  iiens  à  Ton  coufin  Kobcrc  V.  Comte  d'Auvergne  moyennant 
kfiimine  de  quarante  mil  livres,  l'affidre  fiitternfinéeen  (à  faveur ,  en 
iôrte  que  la  Comté  de  Boulogne  a  roosjours  demeuré  depuis  en  la  mambii 
d'Auvergne  jufques  à  ce  que  le  Roy  Louis  XI.  l'acquit  de  Bertrand 
lèigneur  de  la  Tour  VIL  du  nom  Comte  d'Auvergne,  ccHnme  nous  le 
dirons  en  (on  lieu. 

«MMwi^Mf.    cda  fut  ainfi  re&hi  vers  la  fin  de  l'année  m  c  c  l  z.  comme  il  paroit 
])ar  les  letres  de  Guy  d'Auvergne  Picvoft  de  l'ifle  en  Flandres  frère  de 

Robert,  &:  eft  encore  confirme'  par  lerrcs  du  mefine  Rnherr  données  à 
Falcbeke  en  l'année  m  c  c  i  x  i.  le  Mardy  après  la  Purification.  Le  Duc 
Henry  mourut  incontinent  après ,  citant  marqué  dans  ion  cpiuphc  qu'il 
mourut  le  dernier  jour  du  mois  de  Février  de  cette  melîne  aniiee.  '  - 
'MMtt^M^  Le  payement  des  quarante  mil  livres  ne  fût  pas  fait  fi  coft ,  y  ayant 
dans  les  rcgiftres  du  Parlement  un  arrcfl  i\c  l'an  m  c  c  l  x  x  v.  con- 
tenant compromis  fur  ce  C\\]cù:  enrr^  le  Duc  de  Brabant  &  le  Comte 
'"«wf.  7<j.  Je  Boulogne.  Mais  eniin  cette  aftaiic  tut  hnie  en  l'année  mcclzxxv.i. 

A  cette  occafion  M.  Jufld  fait  remarquer  la  mefprife  de  M.'Du  Tillet , 
qui  a  creu  que  Guillaume  X.  Comte  d'Auvergne  n'avoit  eu  qu'une  fîOe, 
laquelle  il  ciit  avoir  cftc  femme  d'un  Comte  de  Boulogne  imaginaire. 
Il  obfêrve  en  luite  que  cette  erreur  pII  procedee  de  ce  que  M.  Du  Tillet 
a  Ignoré  que  ce  Comte  Guillaume  a  laillc  deux  filles  &  quatre  fils ,  dont 
l'aifiié  fiic  Hoberc  V.  qui  luy  fùcceda  en  la  Comté  d'Auvergne,  &  reciîeillic 
k  Com^  de  Boulogne  du  chef  de  &  mère ,  &eft  le  premier  qui  joignit 
ces  deux  Comtez  enfèmble. 
ttt»m^w6     Tfadjoufteray  icy  pour  conclufion  de  ce  chapitre  que  le  Comte  de 
Boulogne  avoit  là  cour  de  Pairs ,  (on  Seneichal ,  fôn  Conneftable.  Cela 
eft  iuSifié  par  un  jugement  £demnel  rendu  en  cette  cour'en  l'année 


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D"  A  U  V  E  R  G  N  E.  Liv.  I.  99 

MCCcxxi.  au  fù]ccl:  d'un  vaflal  du  Comte  de  {àint  Paul  (ôupçonn^ 

d'avoir  commis  un  meurtre.  Il  y  eft  dit  que  le  Comte  de  (àint  Paul  cftoit 

£ai£stts  à  'Monfeigneur  de  Boulogne  ,  c'eft  à  dire  , 

làinc  Paul  eftoit  mouvante  de  la  Comcé  de  Boulogne  ,  comme  M.  Du 

Puy  le  fait  voir  clairement  dans  (on  TT3.\ùé  des  droits  du  Roy  fur  plufieurs 

Eftats  ,  &  comme  on  le  demonftra  dans  un  livre  imprime'  en  l'année 

MDCxxvii.  dans  lequel  1  auâcur  fait  voir  que  le  Roy  eft  ièigneur 

Ibiivcxam'de  k  Conné  de  laiiu;  Binl  à  cauiè  de  k  Comté  de  Boal^gnei 

hupdic  k  Roy  Louis  XL  acquit  de  Bertrand  iogneur  de  k  Tour  VIL 

cîu  nom  Comte  d'Auvergne  &  de  Boulogne,  comme  nous  l'avons  desja 

dit  un  peu  plus  hiur.  Nous  rapporterons  une  illulbre  preuve  de  cette  ''«^  »■'»*• 

mouvance  au  chapitre  xx  iv. 


B  A  F  F  t  E. 


CHAPITRE  XXII. 


OUT  ce  que  nous  venons  de  dire  au 
chapitre  précèdent  nous  apprend  à  quel 
titre  Robert  adjoufta  la  qualité  de  Comte 
de  Boubene  à  fis  aotm  qualitez ,  làm 

Siû  ÛMDtùàn  d'en  pader  icy  plus  am> 
emcnt. 

En  l'année  mccxltx.  il  termina  par  rmM«if.to74 
une  craniàiftion  les  diâèrencs  qu'il  avoic 
avec  k'SdtiKnr.  de  Bobcbon  txmchiitt'ks 


mouvances  des  Seieneurs  du  pays  de  Com^ 
braille  ,  parcye  defquels  relevoienc  du 
Comte  d'Auvergne  ,  &  d'autres  du  (èigneur  de  Bourbon.  Cette  tran- 
iàcbon  fut  faite  par  la  médiation  du  bienheureux  Philippe  Bcrruyer  Ar- 
cbevefitae'-fk.  Bourges  ,  auquel  le  BjOV  cn  'avoit  .donne' k  conmuffioii* 
Le  Comtd  £at.  isookné  dans  le'.dibii:  as  garde  des  £gli(ès  d'Evau  &  de 
Çhambon ,  comme  en  avoient  joiiy  avant  luy  les  fcigncurs  de  Chambon, 
auTquels  il  avoit  fùcccdé.  Il  y  fut  en  fuite  maintenu  par  arreft  du  Par-  ft»* 
lement  de  Tannée  m.cclxxvii.  par  lequel  il  fut  dit  quil  avoii  toute 
Tmèl,  Nij* 


iDO       HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

(ônc  de  jurififidion  fijr  Içs  valTaux  du  pfcvoft  &  du  convcnt  d'Evau» 
£t  oepçcidanc  je  noitve  un  arreft  4e  Tmofe  pfecedeme ,  peur  kqud  U 
■garde  éif  monj^erç  d'Evau  iîs  en  la  BaTonoie  de  CombraUle  «ppanciuot 

4iu  Comte  de  Boulogne  cft  adjiip:cV  au  Roy  avec  toute  jufticc. 
Aw««^tot.  autre  traniaclion  paHéc  en  1  aiiiu'e  m  cet  i.  avec  Alix  de  Brabant 

ù.  mcre  lors  fçmmç  d  Arnoul  4c  VVeicmaic  ciic  iuy  dcmm  à  perpctukié 
terre  que  le  Pifc  4e  Bi^hm  &a  pere  Iuy  avoic  domine  lodqti*eSe 
fût  mariée  fii  Comte  4'Attvérg^  t&  là  terre  qu'eUe  xrdÙL  en  Auvergne, 
<'eft  à  dire ,  la  terre  que  le  Comte  d'Auvergne  Iuy  avoit  afîignc'e  ppur 
(on  douaire.  A  Velgard  des  biens  q  relie  avoit  en  Haibagne  ,  en  la 
•Comté  de  Duras  ,  mauves  de  1  i:.vci(^u£  de  liege  ,  elle  pomic  à  iba 
fik  <|u*dk  ferak  en  lone  que  les  ElHievnis  0e  les 
fairoient  le  ftfmeiit  de  fidélité  comme  à  leur  fegneur.  Pour  ce  qui  eft 
/  de  la  terre  que  le  Comte  de  Los  heririer  de  fôn  premier  mary  îuy  con- 

teftoit,  qui  eftoit  (ans  doute  celle  de  Ion  doiiajrc  ,  clic  en  ik  don  à  ion 
fîs,  à  la  charge  d'en  faire  la  pourfuite  à  fes  dcipem. 

L'année  fiiivame  le  Comte  Robert  joint  avec  la  nobleflè  4*Auvergne 
pona  là  plaince  à  Alphoniiè  Comte  de  Poiûiers  &  de  cette  portion  de  la 
Comte  d'Auvergne  Cju'on  appelloic  la  Terre  d'Auvergne ,  dont  le  Roy  (àinc 
Louis  avoit  fait  don  a  Ion  rrcrc  ,  de  ce  qn'nn  prcjudicc  de  leurs  franchilcs 
&  uiâges  les  06iciers  du  Koy  avoicnc  pn&  connoillance  du  diftcrend  qui 
eftok  entre  le  Comte  ^  TEve^ue  de  Claînnanc  (ans  le  confèntement 
4Sc  la  volonté  du  Comte.  Ce  qu'ils  di&nt  eftie  contraire  à  leurs  couftutnes 
Se  ufàgcs ,  &  demandent  d*y  eftre  maintenus.  Îl  s'ngiflbitentrerEvelque& 
le  Comte  des  ciialleaux  de  Mauzun  &  de  Louzoux  &  autres  biens  pouèdez 

Sar  l'Evelque ,  Iclqùels  le  Comte  pretendoit  Iuy  appartenir  comme  héritier 
e  icm  pcie.  Sur  x|uoy  il  y  eut  en  l'année  mcc  t  it.'  une  tiadàâion ,  de 
laquelle  furent  médiateurs  Raoul  Comte  de  Genève,  Arbertde  la  Tour 
dit  le  jeune  fèij^neur  de  la  Tour  du  Pin ,  &c  Guillaume  feigneur  de  Baffie , 
qui  elioit  apparamcnt  le  beau  pere  du  Comrc  La  tranutfî^ion  porte  que 
les  chafteaux  de  Mauzun  Ôc  de  Louzoux  avec  toutes  leurs  appartenences 
9c  dependences  demeucetonc  perpetuelemenr  à  l*Eve(que,v&  que  l'EveC- 

3ue  quitteraattOiiviteteKticsIttpcëWliciolis  qu'il  fè  difoit  avciiratt chafieati 
'HTàndolanges  Se  (es  appartenences,  qu'il  faira  valoir  au  Comte  quatre- 
,  ttv.  vingt  livres  de  rente  monnoye  de  Claimiont  par  chaicun  an.  L'Evefque 
ratifia  encore  ce  traité  par  adc  pafic  le  Luudy  après  l  Epiphanie  mcclvi. 
&  le.  'Pà^  Alexandre  IV.  rend  cdUb^nage  que  l'Evelque  &  le  Comte 
eilxMient  pourlors  accndes. .  ' 

Le  Comte  Robert  avoit  en  ce  temps-là  quelque  grofiè  affaire  fiir  les 
bras.  Car  ayant  encouru  la  lentcnce  d'excommunication  firr  Éi  pcrfonritf 
&  d'interdiâ  fiir  (es  terres  pour  avoir  mis  en  pc^ôà  Imben  de  la  Touf 
Chanèiiiede  Paris ,  qui  fc  4ilbMpourWeoidérabèaxe<k£ttnc  Génuain  Luèn 
bron  ,  laquelle  le  Pape  àvoic  coiifer&à'Cnyd^^iMfgiie  frère  du  ConAte^ 
comme  nous  l'avons  dit  cy  devant ,  &:cc  cas  eftantimcasreforvéau  Pajae} 
pour  lequel  il  cftoit  en  ce  tcmp  là  nt  ceffaire  de  faire  voyage  vers  la  Çouï- 
du  Pape  pour  en  obcenir  1  aiilolutioq ,  il  fit  reprelèmer  au  Pape'Aknaad 
Il  '  »^  ■ 


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D'  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  I  V.  ï.  tôt 

dre  ÏV.  qu'il  iuy  eftoir  impoihblc  de  faire  ce  voyage  proptercApitAÏes  im- 
miàtias  qiMs  babtt.  La  |>reuvc  de  ce  £uc  cil  au  Trelor  des  Chartes  de 

Cependant  le  dccez  d*Heniy  d'Aiivcrgne  Frère  du  Comte  eibtit  fîir*  h 
venu  ,  Guillaume  fon  frère  prétendit  qu'eftant  fon  htriticr  teftamcntaire, 
toutclà  (ùcccfllon  luy  appartenoit.  Cequc  IcComtcconccftoit.  lisière-  . 
mirent  cous  deux  fiir  ce  diâcrend  au  jugement  de  Guy  d'Auvergne  Prevoft 
de  111k  kor  fi«re ,  qui  les  acomtmoda  en  Taïuife  M  C  c  L  V 1 1 L 

HuTannée  mcclxxi.  à  b  Pentecode»  qui  ^t  cette  année  le  xxvtii. 
May  ,  le  Roy  faint  Louis  accompagné  de  pre(que  toute  la  noblefle défi» 
royaume  ie  craniporta  à  Clairmont  en  Auvergne ,  ou  fiit  célébré  le  ma- 
riage de  Philippe  le  Hardy  don  fils  avec  Ifàboui  fille  de  Jacques  I.  Roy 
d'ArragoiL  Ce  mariage  svak  efté  projecoé  de^I'aii  mcClvii.  y  ayanc 
«u  Trelor  des  chartes  de  France  à  Paris  une  procnfation  du  Roy  Jacques 
pour  le  traiûer  datée  du  mois  de  Mars  de  cerre  année.  Il  fut  accordé  en  *'',"'J*' ^' **" 
mite-  à  Corbeil  fin  Seine ,  où  ce  Roy  le  rendit ,  le  cinquiefme  jour  du  mois  «p.  r<- 
de  May  m  c CLV 1 1 1.  dans  le  mefine  temps  que  le  Rov  fàint  Lcmis  céda  ^"^t»!  ^ 
par  un  craiâé  feparé  au  Roy  d'Arragon  la  fimveninete  de  k  Catalogne 
Acdu  Rooifilloii.  En  fiiitc  k  Roy  d' Arragon  e(lant  de  retour  en  fon  royau  me^ 
il  confirma  ces  deux  traiâez  par  letres  données  à  Barcelone  le  xvi.  Juillet 
enfuivant.  Et  dautani  que  Philippe  &  Habeau  cftoient  parents  du  tiers 
au  quart ,  on  s'adreflà  au  Pape  Alexandre  IV.  nour  obtenir  k  di^nfiî 
donc  ik  tvoieiiK  heSda  ponr  te  marier ,  laquelk  u  leur  accorda  l'année  (bi^ 
vante.  Le  nuriage  fut  pourtant  diflTeré  julques  en  Tannée  mc  c  l  x  1 1.  & 
peu  s'en  fallut  qu'il  ne  fiift  rompu  par  l'occafîon  que  je  vais  rapporter.  Le 
Roy  làint  Louis  ,  comme  nous  l'apprenons  d'une  ietre  à  iuy  eicritc  par  Dacixûiiusia. 
k  Pape  Uibain  IV.  doiuiée  au  public  par  M.-  Do  Che6i'e&  pâr  Odorioo  *oL*  K*r- 
Rinsudi ,  fè  tranfporta  pour  k  celel»atioii  de  ce  mariage  quafià  l'eiCQie^  ft?.**^***** 
mité  de  (on  royaume  ,  regni  qHxfi partes  ultimâs^ c'cll à  dire ,  à  Montpcflier, 
comme  il  avoir  eftc  convenu  ;  où  ayanc  appris  que  le  Roy  d'Arragon  y 
avoir  marié  tout  nouveiemcnt  ion  tils  aiiîic  avec  la  fille  de  Mainfroy 
Roy  deSkîkenbemy  declavé  de  l'Eglifè,  ilfèdcfparticdnttaiâéde  nti»- 
riagé'de  fi>n  fik  avec'k,  fille  du  Roy  d'Arragoii ,  diiànt  qu'il  ne-vouioic 
avoir  aucune  alliance  ny  par  Iuy  ny  par  les  fiens  avec  des  excommuniez 
ennemys  de  l'Eglilê.  De  quoy  le  Pape  le  loiia  eittrememenf.  Le  traiiVé 
iîic  donc  interrompu ,  Se  le  Roy  reprit  le  chemin  de  Paris  pari' Auvergne , 
did  dl  k  chemin  le  plus  coorc;  LesndfiMis  d*Ejbc  f empojrcant'IieannitoiM^ 
tctt  'k  delicateffe  de  mm  Loids ,  k  mariage  fut  en&i  cektrf^lt  Ckinnonr . 
Au  refte  il  eft  Fort  eftonnanr  q  ic  les  hilToriens  de  ce  temps  là  aycnt  eflé 
fi  négligents  que  de  n'avoir  rien  laiflc  par  e(crir  de  ce  oui  le  paflàà  Mont- 
peflicr  &  à  Clairmont  en  cette  grande  action,  ny  parle  d'aucune  des  pcr- 
ËnoMi  (pi  eftimem  en  grandnombte  à  ki^ 

Apres  que  cette  grande  cérémonie  eut  efté  accomplie  &  que  le  Roy 
eut  repris  le  chemin  de  France,  il  y  a  lieu  de  croire  queleComrc  Rrlicrr , 
que  je  trouve  avoir  ç^é  \  Boulogne  au  mois  de  Janvier  de  l'année  iuu 
vante,  le  mit  à  ia  iuitc.  il  y  a  titre  daté  à  Boulogne  k  Liindy  avant  la  /rwwi/.uo. 

N  uj 


loz     HISTOIRE    DE   L  A    M  A  I  S  O  N 

iaint  Vincent  m  c  c  l  x  1 1 L  jur  lec^uel  il  recpanoilt  devoir  fix  mil  livres 
i^iifis  à  Guy  de  Chaftilloii  IL  do  nom  Comte  icGàm  Paul  maiy  de  Ma. 
hasAc  de  Brabanc  coudne  germaine  lUi  Comte  d'Auvergne.  Je  dois  faire 
remarquer  icv  f|utr  ce  Comte  s'intitule  iimplement  dans  ce  titre  Robert 
d'Auvergne  Comte  de  Boulogne ,  (ans  prendre  la  qualité  de  Comte  d  Au- 
vergne ,  comme  s  il  avoit  voulu  apprendre  par  là  à  Tes  delceudans  que 
le.«om  de  la  maifim  eftoied'Auven^&fluilsnedevoiaitpaslei^tiiner 
pour  celuy  de  Boulogne.  En  quoy  ilavoit  daucant  plus  de  raifim  que  le 
nom  de  Boulogne  pris  par  fa  pollericé  a  fait  tomber  dans  l'erreur  quelques 
clcnvains  modernes,  leiquelsont  eftiméque  la mailond  Auvergne eftanc 
tombée  en  quenouille  par  la  mort  de  Guillaume  X.  (ans  enfans  maGes, 
elle  fiondic  en  <dle  des  Coinces  de  Boulogne  mariage  de  rfaeritîere: 
de;  Guiltattoie  mariée  à  un  Robert  Comte  imaginaire  de  Boulogne  ;  eeoe 
erreur  eftant  provenuë,  comme  M,  Juftcl  l'a  très  bien  obfervt^,  de  ce  que 
ces  elcnvams  ont  ignoré  que  le  Comte  Gudlaume  laifla  deux  filles  & 
quatre  fils ,  dont  l'ailiié  fut  Robert  V.  qui  luy  fûcceda  en  la  Comté  d'Au- 
vergne &  recnciUw  la  Comté  de  Boulogne  à  luy  dnroluë  comme  fils  d'Alix 
de  Brabanc  &  en  venu  du  craiâé  fait  avec  Henry  IlL'Ouc  deBrabaacfian 
ctHifln  germain  ,  comme  il  a  efté  dit  au  chapitre  précèdent. 

En  l'année  m  c  c  l  x  x  i  v.  le  Pape  Gregourc  X.  elfcmt  à  Lyon ,  où  il  avoir 
çiNlvoqué  êc  où  il  tint  le  Concile  général  de  l  Eglilè  univerfele ,  Robert, 
de  Kylevanleby  Archevefque  de  Cantotbery  ayant  pafle  lamer  pour  y. 
AiMw^     venir ,  le  Seiieichal  4c  autres  OfRcicrs  du  Comte  eibblis  a  Boulogne  &  aii^ 
port  de  Wiflantlâifîrenr  tous  les  effets  ,  faute  par  luy  d'avoir  payé  les  droits 
dçus  pour  le  pailâge,  auxquels  l'Archeveique  ie  diioit  n  eilre  pas  tenu.. 
Enfin  eftanc  arrivea  Lyon ,  il  en  porta  (à  plainte  au  Pape ,  qui  commit 
l'Audiceur  gênerai  de  la  chambre  pour  connotftredé  cèdîtferendl  Snrcer' 
entrefaites  il  fut  propole  de  l'accoaunoder.  A  quoy  les  parties ,  qui  efloient 
à  Lyon,  confcntircnt.  Ils  firent  un  compromis  en  la  perfonne  dii  Cardinal 
Ottobon ,  qm  fut  depuis  Pape  Adri^  V.  du  nom.  Ce  Cardinal  ayant 
t»ien  examiné  cecœ  amure ,  &  y  ayant  fiuc  tooces  lèsieflexions  qu'il  y  falloir 
fikre ,  ordonna  par  fà  fèntence  rendue  le  x  i  v.  Juin  que  le  Comte  fiiiroit 
rendre  à  l'Archevefque  ou  à  Ion  député  tout  ce  qui  luy  avoit  efté  pris  à 
Boulogne  &  à  Wiflànt,  qu'en  (îiite  décela  rArclicvcfquc  luy fairoit payer, 
kn^  aucun  rcta>^dcment  les  droits  deuipour  le^paflàge  de  Wiilânc, 
que  neancn^o^  fAvcbev^fque  ny  .fes  &^  si«i  {«lyeroienc  dor^ïfenavani} 
aucuns  drc»ts  de  paflâg<  à  WilEmc  peiMonc  Icr  ciMirs  de  û^vic  Cé  qui  fut 
ainfi  flatuc  pour  obvier  aux  inconycnichs  qui  pouvoicnt  arriver  &  pouiî 
cltablir  une  parfaite  union  &  amirié  entre  l'Archevefque  &  le  Comre. 
Bien  entendu  neancmQiQs     a  cauie  de  cette  exemption  l  Archcveique; 
iêroit  tenu  dè  payer  au  Confce  ouà'fi»0$eie9tvingt  nuufcifterlings.  Et 
à  l'cfgard  des  OfEciers  du  Comte  cjui  avoient  fait  rinfùltearAlcbcve^iie^ 
il  fut  dit  que  la  première  fois  que  l'Archeveique  paiïèrotc  parla  ils  Icpre- 
fcnreroient  devant  luv  ptctis  Se  teflc  nuds ,  leurs  ceintures  lices  à  l'entour 
de  leurs  co^s  ^  &  luy  dçma,i\dcroieat  ^don  4  genoux.  Cet  Archevelque, 
c         foi.avoic      rplfgicux  de  f pcdfc  .de^ jlmc  Dotoioique ,  fîA  &k  Owdmî 


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D' A  U  V  E  R  G  N  E.  L  I  V.  I.  loj 

lar  le  Pape  Nicolas  1 1 1.  au  mois  de  Mars  mcclxxviii.  &  eflant  mort 
a.  Viterbe  en  l'année  mcClXXX.  ilfùt  enterl^ dans  l'Eglifê du  convcht 
de  ion  Ordre. 

Le  Corate  Robert  V.  clpoufâ  Elconor  de  BafHe  fille  de  Guillaume  dit 
ïs  vie  il  {cie;neurdeBafficen  Auvergne  &  de  N.  de  Forez,  laquelle  eftoit  fille 
<ic  Guy  iil.  Comte  de  Forez  ôc  d'une  Dame  appellée  Aiiurane  dans,  un 
titre  de  Tan  MCC:CLtv.  cpiteflraa  'tr^at  des  cBanès  de  France  à  Paris. 
Ce  que  je  remarque  expreflèmencicy ,  parceque  de  ce  mariage  deGuy  in.,  PrMt>w>ti#( 
&  d'Afiurane  il  ne  provint  qu'une  fille  dont  on  ne  (çait  pas  le  nom,  mariée.  "** 
à  Guillaume  de  Baffie.  Apres  la  naiflànce  de  cette  fille  le  Comte  Guy  Ion 
pere  répudia  Atiurane,  &  prit  une  auure  femme ^  laquelle  fut  mere  de 
Guy  IV.  Comte  de  l'orez  te  âe  Nev^exs.  Ce  qtd  £at  cittÊ  à'vat  grand 

f»rocez  entre  Guy  V.  &  GuiOaume  de  Ba/fie  k  jeune  Couflns  germains^ 
equel  fût  termine  en  l'année  m  c  c  x  l  i  v.  par  la  médiation  du  Roy ,  qui 
régla  leur  différend  par  une  tranfàdtion.  D'où  il  eft  aifê  de  conclurrc  que 
la  Dame  de  Ba£e  n'ciloit  pas  fille  de  Renaud  Comcede  Forez  &  d'Ilabcau 
dè  Beaujo].  Au  xcfte  je  diray  icy  en  pafTant  qu'outre  k  Eeii  de  Ba&  en 
Auvergne,;  il  y  ea  a  un  de  melnie  nom  en  Haynauc  pres<]ei*abbayede  Hit 
CambFon.  ^'"^  . 

Robert  fit  ton  rcllamcnt  au  mois  de  Janvier  MCCLXXviI.  par  lequel  rmmt-'tv 
il  ordonna,  entre  autres  chofcs ,  que  Ton  cor  p  fuit  enterré  dans  le  tombeau  ' 
de  ^ancc^res  en  Tabbaye  dnBoi]fi:hct ,  ou  nous  appreilonBdntedbiinene 
de  Robert  V  L  fim  6Ib  qu'il  fin  entend.  Sa  femme  Eleonorfic  le  fîmaii  ftMwt^»fi 
mois  de  Janvier  mCClx:çxvt.  par  lequel  elle  ordonna  Ca  fepulrUre  aù  '**" 
convem  des  Cordcliers  de  Clairmont,  où  elle  rcpofe  avec  deux  de  lès  ontintfi» 
enfàns  lous  un  beau  lepulcrc  relevé  à  coftc  du  grand  autel.  Je  ne  ifay  fi 
on  peut  avancer  qu'dle  moontt  le  x  1 1.  Janvier ,  (on  anniverâire  eftabt 
marqué  à  ce  paî  U  dansFancien  Obicuaire  de  l'Eglifê  cathédrale  de  Clair- 
mont  ,  &  Ibn  teftament  ayant  eflé  fait  le  Mercredy  d'après  les  Roys,  c'eft 
à  dire  le  huiéliefine  jour  de  Janvier.  A  l'efeard  de  fôn  marv ,  on  ne  trouve 
ny  l'année  ny  le  jour  de  (on  decez.  Mais  il  y  a  gronde  apparence  qu'ayanC  ^ 
fititfimteflamem  ronxiefine Janvier  mcclxxvii.  ileftmonlexvxt. 
jour  dumcfinc  mois,  c  fiant  marqué  dansunancienObituaireder^ifè 
de  Bjcioude  que  Robert  Comte  de  Boulogne  mourut  ce  jour  là»  , 

de  Baffie  fa  femme» 

GUxLLAUMeXI.  COMTB  D*AUVBJLGN£&DB  BoULOGNE» 
qui  aura  (on  chapitre. 
Ro&BRTVLdttnomCoic¥£  d'AvvskgItb&dbBovlognb, 
qui  continua  la  poilehté. 

GoDEFROY  d'A  u  V  E  R  G  NS' nommé  avec  Guy  d'Auvergne  (on 
frère  dans  le  teft.nncp,c  yh  Comte  Robert  leur  pcre  ,  nui  ordonna  qu'ils  Hutmf.nti 
iuilènt  d'EgliTc,  &  dans  celuy  de  leur  mere,  qui  ne  leur  prdcric  rien  lur  "î*  •»•••>'• 
leur  cftat ,  comme  die  ne  pouvoic  pas  le  £ùre  »  le  cootentanc  d'ordonner 


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I04       HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

•qu'an  cas  qu'ils  movmflfiiit  Ikas  enfims ,  les  biens  qu'elle  leur  lègue  re. 
vkndnâenEà  ton  herider  univerfelXoilefroyimvit  d'abord  h  deftimtion 
tpe  fon  pcrc  avoit  faite  de  luy  dans  fon  teftament ,  y  ayant  un  titre  de  l'an 
MCCLxxxviii.  oùilcft  appcllé  Clerc.  Mais  il  quitta  ce  genre  de 
vie  après  avoir  fait  Ca  eftndes,  de  ayant  prisl'e^ée ,  il  fUt  tue  à  la  bataille 
de  Counray  en  l'annife  M  c  c  c  X  X. 

Guy  d'Auv  erg  ne  (cigneur  de  Boutonnargues ,  nommé  avec  tes 
mmitit-**/-  frères  dans  un  titre  de  l'an  mcçlxxvii.  &  dans  le  tcftamcnr  tîii  Comte 
Roben  V I.  ion  fiere.  Il  luivit  la  difpontion  que  Ton  pere  ayoït  faite  de 
luy  dans,  ùm  c^bunent.  Car  il  fiit  d^EgUfe,  &  fiir  eifleu  £ve(que  de  Toumay 
en  i'amu^  hc  ce.  apresl^mort  de  Jean  de  Wadbigne.  Il  affiAa  en  l'annfe 
MCCCxvii.  au  Concile  tenu  à  Scnîis  contre  Pierre  de  Laiilli  Evcfque 
de  Chaalons  fur  Marne  accule  d'avoir  empoifonné  le  Roy  Philippe  le 
yimvtfit.  Long  &  JeandeChafteauviilamfon  predecelléur.  En  l'année  Mcccxviii. 
iM         le  Pape  Jean  xXIL  ayant  envoyé  un  Légat  en  Handres  pour  y  moycner 
^fite^.^  la  paix  entre  le  Roy  &  les  Flamans,  ce  Légat  y  appelle  Jodèaumedc  Jean, 
»!»«.         cflanr  arrive  à  Tournay  commit  noftre  Guy  Evefque  du  lieu  pour  faire 
Içavoir  ion  arrivée  au  Comte  de  Flandres. Mais  1  Eveiqtie  n  "n%  mr  pas  voulu 
(e  charger  de  cette  comtniflîon,  le  Légat  luy  envoya  deux  Cordeliers^ 
leiqnds  furent  mis  en  prifôn  par  ordre  du  Cofncc.  Enfin  il  fut  trandêré 
à  TEvelchc  de 'Cambray  environ  l'an  mgccïxx.  &r  mourut  en  l'année 
Mcccxxxvi.  avant  le  mois  de  Septembre  ,  :ut.;c  déplus  de  quatre  vingt 
•  ans.  î'avertiray  'cv  en  p.ifïjnr  le  îcdL  ji  q  j  li  y  a  une  faute  dans  les  an- 
nales ccclc{ialiiqucs  d  ûJuric  Kmaldi ,  qui  du  que  ic  Pape  Cicment  V. 
dclivit  au  Clergé  de  Cambray  en  Tannée  KCCcxtit.  pourâirerece. 
voir  Guy  Evefque  de  Cambray ,  qooyquil  n'euft  pas  encore  prefté  le 
ferment  à  l'Empereur ,  attendu  que  ITEmpirc  cftoit  vacant ,  l'Empereur 
Henry  V  1 1.  n'ayant  pas  encore  cftc  couronné  à  Rome.  Car  outre  que 
Guy  u'elloit  pas  encore  Evefque  de  Cambray  ,  &  ne  le  fut  de  long  temps 
après  /  il  eft  certain  qu  Henry  VILavdc  eftécouromic  Empereur  aRome 
l'année  précédente. 

fM»«lf^lt).  Mahault  d'Ail'veticne  maric'e  en  l'année  mccxci.  avec 
Eftienne  IV.  du  nom  {cij::n:  ur  du  Mont  faint  Jean  en  Bonri^ngne,  grande 
&  bonne  maifôn.  Je  ne  m  atcacheray  pas  à  en  delduire  icy  la  généalogie, 
laquelle  a  cfté  affee  exaâement  expliquée  par  M.  Du  Cheine  dans  t'niC 
coirede  la  maiion  de  Vergy.  Je  me  contenteray  de  faire  remarquer  qu'Efl 
tienne  IV.  eftoit  fils  d'Emenne  IlL  &  petit  fils  de  Guillaume  IT.  fcigneur 
du  Mont  (àint  Jean,  de  Saumailè,  &  de  Vergy  en  partie,  lequel  avoic 

Riii.  Aitùs  elpouCe  la  fille  &  héritière  de  Guillaume  des  Barres  frerc  utérin  de  Simon 
0>mte  de  Montfim  feigneur  de  la  Fené  Aaleps  en  Beauffe ,  le  mefine 
lequel  en  l'anne'e  mclxxxvii.  eft  appelle  Comre  de  Rochefort  par 
Rijî;ord  ,  &  cil  fon  loiié  dans  l'ancien  Ooituairc  de  l'E^^iite  Nollre  Dame 

NecroJog  Et-  dc  Pans,  où  il  elt  appelle  w  mbilis,  &ùles  ftrenmjjmus.  Guillaume  II. 

kI|!am  "  ^  '^^^  fils  &  une  nlle  de  cette  Dame,  Guillaume  III.  Eftienne  H.  & 
une  fille  mariée  à  AnÊau  de  Trainel  Conneftablc  dc  Champagne ,  6c 
mourut  en  l'année  lie  ex  vil  en  Angleterre ,  où  il  eftoit  allé  faire  la 

guerre 


J 


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OVAUVERG^É*   LiV.  1.  toy 

gderre  avec  le  Prince  LoQis  fib  du  R07  PhilipM  Augufie.  Guiiiaume  IIL 
fut  marié  en  l'année  Mccxxittz.  avec  Maiguente  de  Bouigogne 

fille  d'Hugues  IV.  Duc  de  Bourgogne,  &  mourut  quelques  années  après 
(ans  enfans.  Ainfi  (on  frcrc  tilienne  II.  luy  ^ucceda  ez  fci^ncurics  du 
Monc  ùànc  Jean  &  de  Saumaiiè  environ  l'an  mcclv  i.  &  fut  auill  de 
par  fà  mère  (qgncnr  de  la  Ferté  Aleps»  Il  eut  d'une  femme  appellée 
Mahaulc  Elliemie  IlL  (eigheur  du  Monc  ÙàOt  Jean  &  de  Saumai(e  perC 
d'Eftienne  IV.  mary  de  Mahault  d'Auvergne,  lequel  par  {on  tcftament  Pnmm$  M 
£ut  en  l'année  mCccxxxiii.  donna  Ion  chafteau  &  terre  de  Saumailc  ut^H^^ 
«  Robert  de  Bourgogne  Comte  de  Tonnerre  ficre  d'Eudes  IV.  Duc  de  ^ 
Bourgogne.  J'adjoufteray  icy  ce  que  je  n'a^  pas  voulu  dire  un  peu  plus 


haut,  pour  ne  pas  interrompre  le  fil  du  difcours ,  qu'E^enoe  IL  veâdk 
en  l'année  mc  C  l  i  x.  la  Ferré  Alcps  au  Roy  fàinr  Loiiis  pour  trois  cens  f,vi\.vt%r 
livres  de  rente  perpetuele  lur  le  Temple ,  où  eftoïc  en  ces  temps  là  le 
Trefi>r  royaK  Or  Je  trouve  que  peu  de  temps  après  Philippe  de  Montfort 
eftoic  feigneur  de  la  Fcrté  Aleps.  Ce  qu'il  eft  difficile  d  adjuller  avec  ce 
)qu*a  avancé  M»  Dtt  Itvsf-ia^  cette  terre  efl;  déformais  demeurée  dans  k  Dm.-/,  t»  tug 
niaifôn  royale  après  l'acqwfition  qu'en  fit  le  Roy  (aint  Loiiis.  Au  refte 
cette  Mahaulc  cH:  la  première  perionue  de  la  maiion  d'Auvergne  qu'on 
trouve  avoir  ptis  le  (ùrnom  de  Boulogne^ 

Mahib  d'Advergmb  reHgieuièà  Fontevraulden  l'année  mcclxxxvx* 
comme  il  conftc  d'un  titre  de  cette  année  là  qui  eft  au  Trefbr  de  Turenne.  i>rM«w(wiu« 
U  eft  marqué  dans  l'Obituairc de  Fontcvrauld qu'elle cftoit  fort  jeune  lorfl  '""> 
(^u'eUe  le  m  religicuic  &  qu'elle  mourut  le  premier  jour  de  Décembre. 


tamt  /. 


•log      HISTOIRE  EVE  LA  MAISON 


BBAU1B0. 


•1  T-.'.i  'j'é^^ 
!  ..fît-  yi^i  iip-.^i'M  -^i 


CHAPITRE    X  X  I.II. 


tratvtt  f>  114- 
MB. 


Hifi.  il 


JlMMMf.144 


N  COR.E  qu*il  ne  puiflè ptts eftre  rcvoqué 
en  doute  que  ce  Comte  n'ak  eftc  fils  de 
Robert  V.  qui  l'appelle  fon  fils  aifné  dans 
Ion  teftamcm  &  <lans  le  ixûùè  de  mariage 
.paie  atecime^fiUwdè  Hàceia  dé^éiu 
gafcon,  il  (è  trouve  neantmoins  fi  peu  de 
chofè  de  luy  que  je  fuis  bien  empefché 
à  prouver  qu'il  a  eftc  Comte  d'Auvergne, 
lu  n'y  a  qu'un  feul  endroic  où  il  ibic  appellé 
Cbmte ,  c'eft  à  dire  un  arreft  du  Parlement 
de  l'an  MCCLZXVi.  par  lequel  fut  jugé 
le  procez  qui  cftoit  entre  le  Prevoft  d'Evau  en  Combraillc  &  Guillaume 
Comte  de  Boulogne  pour  railon  de  la.  garde  de  ccmonallere,  la(|uelle  le 
Comte  prctcndoit  luy  appartenir.  '  -  . 

'  "^Qiisdkk  a  vhncé  qu  une  des  fillesd'Huinbert  Y.  de  ce  nom  lê^gneur  de 
Beattjcu«pou{àlc  Comte  de  Boulogne.  Ce  qui  a  paru  fi  difficile  à  adjuftcr 
à  M.  Du  Chefiie  qu'il  s'eft  porte'  à  conjcdhirer  que  c'eftoit  peuteftrc  la 
jpcfme  qui  fut  mere  de  Foulques  feigneur  de  Montgafcon ,  ayant  trouvé 
qu'il  cftoit  fils  d'une  de  Bcau^eu.  Mais  cela  ne  peut  pas  eftre ,  attendu  que 
Beacriz  de  Beaujeu  mere  dei^on  eftoit  mdrieavanc l'année  mc c lv. 
comme  nous  le  voyons  dans  le  tcftamcnt  de  Kobert  de  Montgafcon  fon 
marypcre  de  Foulques.  Cependant  M.  Juftcl  n'a  pas  fait  difficulrc  d'cfcrire 
que  cerrc  fille  de  Beaujeu  avoit  cfjgpulc  le  Comte  Guillaume  dont  nous 

^1  eft  enMivé  en  l'abbaye  dtt  E^iikec,  llaqndletl  fit  un  legs  donc  fbn 
fiere  Robert  VL  fiûc  mention  dans  fin  teflament. 


.  ij  i^uo  by  Google 


D'  A  tr  V  E  H  G  N  Ê.  .L  I  v.  L 


to7 


M  O  N  T- 
GASCON. 
>h  tmtâtt  MÊ 


C  H  A  P  I  T  R  E    X  X  I  V. 

E  (êcond  fils  du  Comte  Robert  V.  Cucceéà. 

hj-^  ■  ^f^j^K-    -T'^     û  Con  frère  Guillaume  mort  iàns  enfàjos  eA 

îwf  A^Ki  "     l'armée  MCCLX XV  II.  • 

w£l  rV^3Rj^i  NA  !a  >     Son  mariage  avok  efl^  accordé  du  vu 

vant  de  Con  pere  avec  une  des  filles  de  feu 
Faucon  de  Monrgafcon  &  d'Ifàbeau  de  Ven* 
tadour.  Robert  leipieur  de  Montgalcoa     .  ^ 
'r  pere  de  Faucon  avoit  eilé  marie  deux  fois» 
V  Saprémiere  fêinme  fiit  Beacrix  de  Bbotjeii,  ^^t- 
de  laquelle  il  eut  ce  Faucon.  La  féconde 
fut  I(abeau  de  Chaftillon  en  Bazois  Dame  /  i-M 
de  Jaligny ,  laquelle  eftoit  enceinte  en  Tannée  m  c  c  l  v.  lorfque  Ton  mary  ' 
fît  (on  telbmenCj  &  k  maria  après  (on  decez  avec  Guv  de  Chafteau- 
villain  (èigneur  de  Luzy ,  &  en  troîiîëlmes  nopccs  avec  Robert  III.  Comte  ««• 
de  dakmont  Dauphin  d'Auvergne.  Faucon  de  Montgafcon  cfpouia  après 
l'année  mcClxiii.  Ilabeau  de  Vcntadour  fille  d'Lblcs  Vicomte  de 
Ventadour  &deOauphine  de  la  Tour  d  Auvergne  ia.  £emme,  6c  non  pas  H,fd,cmrtf 
Hâb^  de  iKtello  fille  de  Guillanme  de  Mello  1  dn  nom  feignent  de  mat 
Prifc,  comme  M.  Du  Bôuchet  l'a  avancé.  Da  mariage  de  Fancon  airec 
liàbeau  de  Ventadour  il  provint  deux  filles  ,  aflàvdir  Bcâtrix,  qui  fût '•«•wi^  i»* 
mariée  à  noftre  Comrc  Robcrr ,  &  Maurs  ou  Mahault  maricfc  en  premières  '*'*'**' 
nopces  à  Eudes  ièigneur  de  i  ournon ,  qui  telU  en  l'atmce  m  c  c  x  ch. 
comme  <MiIe voit dansie  tome  (êcond  des  màSires  de  Tlfle-Barbe ^  6c  depuis 
à  Guillaume  de  Bourbon  feigneur  de  Be^ay.  Le  contta(£t  de  mariage  du 
Comte  Robert  &  de  Bcatrix  de  Monrgafcon  cil  du  Mardy  après  l'oi^^^avc 
de  Pafqucs  mcclxxiv.  &c  la  cclcbracion  en  l'année  m cci.  x x  i  x.  frM»iw;ki»44 
Elle  porta  au  Comte  Robert  les  icigneuries  de  Montgaicon ,  Ennczac»  fr«w«»/»u7. 
Jpze ,  Modtredoa,  Poncgibànd,  les  Granges  ,  Margeride  ,  de  autres 
tenes. 

En  ce  temps  là  le  royaume  de  Sïcik  eflaht^ipour  aiflfidi^^  litigieux 
Tomt  J.  O  ij 


V 

e 


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loS      H  I  S  T  O  I  R  E  D  B  /L  A  M  A  I  S  O  N 

cncpe  Charles  4*Anjon,  auquel  le  Pape  en  avoir  donm:  linvcfticure,  & 
Pierre  d'Arragon  ,  qui  pretendoit  qu'il  luy  apparrcnoir  par  droic  de  (îic- 
ceflîon  à  caufe  de  Confiance  fille  de  M.iinfroy  Rov  tic  Sicile  fa  mcrc , 
il  arnva  que  ie  Piincc  de  Salcrne  fils  ailnc  du  Koy  Cljarlcs  ciïant  venu 
«n piance  en  Tannée  mc ci x zx ii.  pour  d^aaoder du  fecours coacte 
l'Arragonnois ,  il  emmena  belle  comp^nic  &  beaucoup  de  noblelTc  avec 
^"y»  ^  principalement  Pierre  Comrc  d'Alcnçon  frcre  du  Roy  Philippe 
le  Hardy  ,  Robert  Comte  d'Artois  ion  neveu ,  Robert  Comte  de  Rou- 
lognc,  Jean  Comte  de  Daramartin,  &  Othclin  Comte  de  Bourgogne. 
Elbm  de  rerour  avec  cette  belle  compagnie  auprcz  du  Roy  Charles  ion 
pere,  ^uilc  fît  chef  d'une  armée  navale  avec  dcfenfê  de  ne  bazarder  rien 
iafc]uev  a  nouvel  ordre  ,  il  donna  neantmoins  bataille  à  l'Admirai  de  l'Ar- 
ragonnois Roger  de  Loria  grand  Capitaine.  Cet  Admirai,  qui  en  li^avoïc 
G»  v  iîBBii  b.  plus  que  le  Prince  dcSalernc,  remporta  une  vidoireCgnaléc,  fit  pluficurs 
NU.  s^uiu  prifônniets,  8c  cntr'autrcs  le  Prince  8c  Roberc  Comte  de  Boulogne  au 
skt.ttf.u,  tappostdc  frcre  Jean  d'Aucy. 

Jeanne  de  Ciiaftillon  Comteffc  de  Blois  cftant  morte  fans  enfans  en 
l'année  mccxci.  6c  (à iuccellion  ayant  eftc  partagée  entre  iès proches, 
Guy  de  Chaftillon  grand  Boutciller  de  France  eut  pour  ù.  parp  la  Comté 
de  Gâm  PauL  Ce  <pit  fût  £ûc  aind  avec  le  confèntemenc  &  ai^orieé  de 
!}♦  Robert  Comte  de  Boulogne  &  d'Auvei^c  ,  lequel  inveftit  iceluy  Guy 
étmUntû^i  de  la  Comté  de  fàint  Paul  comme  fief  mouvant  de  la  Comté  de  Boulogne, 
i^f  ^jt].  comme  nous  l'avons  desja  remarqué  cy  deifus  page  ^6.  en  trai<^ant  de 
la  Comcé  de  Boulogne ,  le  propre  jour  de  Pafijues .  m  ce  x  c  iii. 

En  l'année  mccxcvii.  le  Roy  Philippe  le  Bel  eftam  alté  ien  Flandres 
avec  une  armée  de  fisiiante  mil  hommes  contre  le  Comte  Guy  de  Dam. 
UcicbM.  pierre,  il  y  fut  (uivy  par  une  très  grande  quantité  de  grands  Seigneurs^ 
parmy  lelquels  ell  nommé  Robert  Comte  de  Boulogne. 

En  Tannée  mc  c  x  0  i  x.  il  y  eue  un  grand  procez  au  Pïirtemenr 
entre  le  Comte  de  Bool<^e  &  TAbbé  &:  convenc  de  (àint  W'illemer 
dans  le  Boulenois  pour  raÎKm  de  la  garde  de  ce  monaftere  ,  laquelip  )«; 
Comte  difoit  luy  appartenir  comme  fondateur  5c  (cigncur  (îiperieur.  Atl 
-  '  contraire  les  Mouies  pretendoient  que  leur  inoaaitcrc  avoit  eilé  fond<^ 
en  franc  aleu ,  &  qu'ils  ne  relcvolent  que  du  Roy ,  qu  i&  dilôienc  eftre 
leur  c;ardien.  Les  Officiers  du  Roy  tenoient  le  party  des  Moines..  Cc 
nono&llant  il  fut  déclaré  par  arrcft  conrradidoirc  donné  au  mois  de 
tnmmt.%iT.  Décembre  mcczcix.  que  la  garde  de  cette  abbaye  apparrenoic  au 


Comte  de  Boulc^ne.  Cc  monaftere  fut  loulmis  à  1  Abbé  de  Clugny  par 
'     le  Pape  Paichal  IL  8c  s'appelle  aujoord'huy  Samer. 

£n  l'année  m  ceci,  le  Ro^  Philippe  le  Bel,  après  avoir  forcé  la  F]a. 
nuns  à  fe  repentir  de  leurs  entrepriîès  contre  <on  aucVorité  ,  s'en  alla  les 
vifiter  en  belle  compagnie  ,  5c  auparavant  de  reprendre  le  chemin  de 
France  j  il  eilablit  en  ce  pays  là  iès  Lu.utenausgeneraux&  Gouverneurs 
Jacques  Chaftilloii  fegneur  dcLeulê  8c  Robert  Gmnœ  de  Boulogne.  Tay 
tiré  ce  fait  des  annales  de  Meyer. 

EnTannée  iiÇCCii.U  Flandre  efiant  detechef  £>rc  agitée  par  les  di. 


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D*  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  i  V.  L  109 

Verlês  &âi(>iis  qui  %j  eftoient  formées  de  par  le  mefcomentemem  que 
les  peuple:  rcccvoienr  des  Officiers  du  Roy  ,  enfin  l'affaire  en  vint  à  un  tel 
poin  t  il  Fallut  leur  livrer  bataille.  C'ellla  f.imeule  journée  de  Courtray 
en  1  année  m  c  c  c  1 1.  au  moût  de  Juillet.  Il  y  eut  quanucé  de  grands  Seigneurs 
tuez  au  nombre  de  plus  de  deux  cens.  On  dit  que  Louis  Cbmre  deC^aiiv 
monc,  le  Coînte  de  lâinc  Paul^  &  ccluy  de  Boulogne  s'eniùiteoc.  Ce  qut'^i»^?. 
leur  fiir  une  grande  honte  &:  un  grand  reproche  dans  le  royaume.  Mais 
un  au(51:eur  de  la  vie  du  Roy  PhiTippe  le  Bel  M  S.  cité  par  Bellefbrefl:  dit 
le  contraire  &  maintient  qu'ils  comDattirentVaillainent&fêlàuverenc  en- 
fin de  la  bataiUe  ne  pouvant  fendre  la  preflè ,  &  voyant  touc  le  camp  en 
deroace  après  la  mon  des  principaiiz  chefs  de  l'armée.  GodefioydeBot». 
lognc  frcrc  du  Comte  de  ce  nom  y  perdit  la  vie. 

En  Tannée  m  ceci  11.  le  Gjmte  Robert  donna  à  TEelife  de  NoOrc  ^'/f 
Dame  de  Boulogne  quarante  cmq  livres  de  rente,  qui  ncitoi:  pas  uncpe-  «'.m;  ï», 
nte  (omme  en  ce  temps  là,  à  prendre  fiir  la  Vicomnf  de  Boulogne ,  avee 

Quelque  portion  de  dixmes  dans  la  parroiiTè  de  WiilattC ,  &  le  domaine 
e  Parent.  Ce  qui  fut  confirmé  par  le  Comte  Guillaume  XII.  fon  petit  fils. 
En  l'année  mCCCiv.  il  fut  le  Mardy  xviii.  Aouft  avec  le  Roy 
à  la  bataille  de  Mont  en  PevelÇ)  que  d'autres  appellent  Poule  Pierre 
le  Band  Pure ,  entre  llfle  &  Doiiay ,  où  ily  eutbeaucoupde  noblelfe  Fran* 
foiiê  mtfe  à  mort,  &  en  laquelle  plufîeurs  PriuMS  &  grands  Seigneurs 
qui  y  avoient  bien  fait  leur  devwr  ,  &  entre  autres  Ame  Comte  de  Sa- 
voyc ,  Louis  Comte  d'Evreux,  le  Comte  de  iàint.PauI ,  Charles  II.  Roy 
de  Sicile,  Robert  Cmnte  de  Boulogne,,  les  Corne»  de  Dreux  &  de  Dam. 
mardn ,  ^plufieurs  autres  furent  obligez  de  le  lâuver ,  à  ce  que  dit  Mcyer, 
à  la  fuite ,  ayant  efté  advertis  que  c  cwicà  eux  p!ind|ialemenc  que  les  Fia»  - 
mans  en  vouloient. 

En  l'année  m  c  c  c  v.  le  Comte  de  Boulogne  voyant  combien  il  luy  eftoit 
incommode  &  aux  lubieans  de  là  chaHellenie  de  Montgalcon  d'élire  cÛC  """^  ^ 
traits  en  diveslès  jurifHifHons ,  partye  de  cette  grande  terre  efiafit du  rel^ 
fort  delà  prevoftéJe  Vichy ,  &  d'autres  parties  reflbrtiiTàns  aux  prcvoftez 
de  Pontchafteau  ,  de  Riom ,  &:  de  Chalrcau-Guyon ,  il  s'adreflâ  au  Roy 
pour  obtenir  qu  il  luy  flift  pourveu  d'un  remède  convenable  ;  &  le  Roy  , 
après  avoir  £iK  faire  l'cnquefle  de  la  ootnmoditvf  que  le  pays  pourrok 
recevoir  fî  elle  ne  redbrtiflbit  qu'à  une  feule  juri(cli£bion ,  ordonna  que 
dorefènavant  elle  ne  reffortiroit  qu'à  la  prevofté  dc  P<Mltcliaâ)eaUk  Les 
letres  font  du  Mardy  après  Paiques. 

En  l'année  m  c  c  c  v  1 1.  le  Roy  Philippe  le  Bel  ayant  cftc  informé  qu'un 
ChevaKer  NavarrcMs  appellé  Fortunio  Almoravid ,  lequel  avoit  efléeftabU 
Gouverneur  du  royaume,  tafclioit  par  de  fecretes  menées  de  s'en  rendre  r'f^l'spdl»- 
le  maiftre ,  il  y  envoya  fon  filsailnc  Louis  Hutin  ,  auquel  il  donna  pour  luy  |"|/  ,î,y;,^ 
fervir  de  conicil  Gaucher  de  Chaftillon  ConncftaWc  de  France  &  Robert  ♦•'i»(-4«. 
Comte  dc  Boulogne,  qui  le  conduifirent  heureuicinent  en  ion  royaume, 
te  l'en  firent  reconncnltre  &  couronner  Roy  à  Pampehuié  le£unedy  àxu 
quîeCne  jour  du  mois  dc  Juin.  Apresquoy  ils  s'en  retournèrent  en  France  \ 
&paflSutc  par  Touloufe,  ils  y  laiHèienc  en  pii£>n  Fortunio  4c  complices. 

•        O  uj 


tiD        HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

T„f,-jn  d,  En  l'année  m  c  c  c  v  1 1 1.  le  mariage  <ic  Guichard  de  Beaujeu  V.  du  nom 
SImiÏ'  furnommé  le  Grand  &  de  Marie  dcChaftillon  fille  de  Gaucher  de  ChafliL 
Ion  Comte  de  Porcean  Conneftable  de  France  ayant  elle  accorde ,  le  Scig> 
neur  de  lieaujeu  donna  pour  plciges  &  cautions  pour  la  rcftitution  dcl» 
4I0C  en  cas  de  mon  de  1  accordée  Robert  0>mte  de  Boulogne  &  Roberc 
ion  fik,  Jean  Comce  de  Forez,  &  Jean  de  Chafteauvillain  feigncur  de 
Luzy ,  k  fille  duquel  ledit  Guichard  elpodàeniùiK  après  la  raorc  deMaiie 
de  Chailillon. 

»is.     En  lannée  mcccxi.  Pierre  Maurice  feigneur  de  Roche  Savinc  & 
*^         de  fâinc  Bonneçiè  voyant  fans  enfans ,  donna  par  donadoti  encre  vifscous 
iès  Inens  au  Comte  Robert  loncoiifïn.  Ce  qui  fut  confirmé  peu  dctemps 
après  par  le  Roy.  Nous  en  parlerons  plus  amplement  au  livre  quarricfme 
•  cnapitre  i  x.  en  traidanc  la  pollcncc  de  Bernard  fèigncur  de  la  Tour  V 1 1. 
du  nom. 

»mm^  14}    Ce  Comte  fit  {(Mr  teftament  au  mois  d'Avril  mcc  c  x  i  v.  par  lequel 

il  ordonna  que  (on  corps  fèroit  enterré  en  labbayc  du  Boufchct  dans  le 
tombeau  de  {on  pcre.  Ordonna  un  anniverfaire  pour  fon  frère  Guillaume, 
&  fit  une  grande  quantité  de  legs  pieux ,  &  entre  autres  il  remit  à  l'exem- 
ple de  (on  pcre  à  (es  fujets  le  droit  qu'on  appcUoic  mortaîUe  ou  mainmorte» 

■Tr„3u,'-:.-  en  vertu  duquel,  outre  les  autres  droits  deus  au  iêigneur  par  lès  mor. 

^<^'/Âf 'l'Â'    taiHablcs ,  tous  les  biens  meubles  de  ceux  qui  mouroient  fans  confelEoft 

yî.M  (kAf.  II  apparcenoient  au  Icigncur,  C'elt  ainfi  que  ce  droit  ell  expliqué  dans  un 
titre  tiré  des  archives  de  Montferrand  en  Auvergne ,  lequel  le  trouve  aulK 

Il*»«^<<<.  en  original  auTre(ôr  des  chartes  de  France  à  Paris.  It  nomma  executeuti 
de  &n  tellamcnt  Arbert  Aycelin  Hvetqiie  de  Oairmoat  &  Guy  d'Au* 
vergne  Evcfquc  de  Tournay  (on  frerc. 

fkMnwf.i4<.     Sa  femme  fit  auHl  inn  tcllamcnt  avec  le  confcntcmcnc  de  Ton  mary. 

Mais  ce  qu'on  en  a  n  citant  qu  un  projet  lans  date ,  on  ne  peut  pas  Içavoir 

{vectfëment  en  quel  temps  il  lut  £dt.  CependancÛfÀmblequecefûtdans 
e  mefme  temps  que  (on  raarjr  fit  le  fien. 

Je  crois  qu'il  vrfquit  encore  quelques  années  après.  Car  l'cmploy 
qu'il  eut  en  l'année  mCCCvii.  pour  accompagner  &:  confeilkr  le  Roy 
Louis  Hutu»  allant  prendre  polie flion  de  (on  royaume  de  Navarre  me 
perfiiade  aue  c'éft  oe  luy  qu'il  £uit  entendre  ce  qui  éft- remarqué  par 
M.  Du  Tilkt  dans  le  craiâe  des  rangs  des  Grands  de  France  ,  où  il  le 
compte  parmy  les  Princes  &  Seigneurs  qui  eftoient  de  l'eflroit  confcil 
du  Roy ,  ce  que  nous  appelions  aujourd'huy  Confeil  d  enhaut,  en  I  innée 
M  c  C  C  X  V I.  pendant  la  régence  de  Phihppe  le  Long,  &  le  premier  des 
Barons  c|tii  alfifterenc  au  mois  de  Décembre  de  la  meune  année  au  P^rle* 
*  ment  onloonc  par  le  mcfioc  Philippe  lors  Roy.  Mais  après  cette  année 
là  je  ne  trouve  plus  rien  de  luy.  Ce  qui  me  fait  eftimer  qu'il  mourut 
frmmt  *«»>•  l'année  (uivantc.  L  Obit  de  la  Comtefle  Beatrix  là  femme  eft  marqué 
au  landcmain  de  la  Conception  Noftre  Dame  par  k  Comte  Jean  Ion 
petit  fils  dans  TObitiiaice  de  la  £dnte  Chapelle  de  Vie  le  Comte. 


« 

L>1 


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D'AUVERGNE,  L  l  v.  L 


m 


Enftms  de  Robert  F  L  Comte  ^Awuer^e  &  de  Boidoffie  &  de 
''■  Beatrix  de  Montgafcon  fa  femme, 

RObeut  vit  Caiirs  d'A^vskchb^cdc  Bovi^o«nb^ 


€) 

CLERMONT 
Ci  frtJitt  lut 

ht  ftri  mhm» 
dt. 

ïlANLRES. 
tMt  »rmi 


it  Grand, 

•  ;         •     CHAPITRE  XXV. 

  :  •  •    •        ■  . 

N  ancien  rcgiftre  du  Parlement  nous 
apprend  qu'entre  diveHcs  chofès  qui  fu- 
rent alléguées  en  un  procez  qui  y  eftoit 

{)endent  en  l'année  mCccxxxïx.  entre 
é  Comté-  de  Boulogne  9c  "fc  Seigneur 
d'Alegre  ,  il  fut  âk  <{vt  le!  peré  de  la  ' 
Comtefllè  de  Genève  ,  quo»  nommoit  le  trmm»t.vni 
GrAHcL  Comte ,  avôit  vendu  quelques  terres 
au  père  dudit  Seigneur  d'Alegrc.  D'où  nous 
tirons  que  d'eftoic  l'epichece  djs  'diftînâii}^ 
de  Robert  VII.  Comte  d'Auvergne  diè 
Boulogne.  C'cft  auflî  l'cpithete  que  îuy  donnent  Mcflleurs  de  Sainte^ 
Marthe  dans  1  hiftoire  généalogique  de  la  Mailôn  de  France. 

En  ranaéeiiMèccyiiïj  il  te  trouva  meflé  dans  la  qucrcUp  d'Erard 
Sire  de  Gànt  Vcrahi  iSe  dXMdsihl  dé  Xidniiaigu  dé  fii  maifoh  des  ancieni  i'^S?&i 
Ducs  de  Bourgogne.  Il  v  eut  beaftcdb^  de  Seigneurs  du  royaume  qui 
entrèrent  en  cette  querelle,  les  uns  pour  le  Sire  de  fainr  Vcrain ,  &  les 
autres  pour  Oudard  de  Montaigu.  Ceux  qui  le  trouvent  avoir  pris  le 
paày'4PEnrd  £>n(  le  iCdtttté  de  Sanccrre  ,  Dreux  dç  Mcllo,  Miles  de 
Noyers  Gouverneur  de  Ctiawpdgûfc  Brié ,  fie  le  ièigncur  de  PiiV. 
Et  duroftc  d'Oudard  s'y  trouvèrent  le  Dauphin  d'Attvttgile;  le  fils  m 
Coratc4c  Boulogne,  c'fcft  à  dire, Robert  V  IL  don  encore  Comte, 


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m  H  I  S  T  Q  VK  E  D  E  -  L  A  MAISON 
mais  fib  de  Comte,  Bcraud  de  Mcrcucur  Connertabic  de  Champagne, 
&  trois  frerei»  lîifnommez  -de  Vkntic  ,  alTavoir  Hugues  Daupiun  BaroA 
de  Foucigny,  Guy  Dauphin  Baron  de  Monraukin,  &  , Henry  Dauphin, 
xm  fut  atiffî  Baron  de  Momanbàn  après  ion  frère  ,  tous  crois  enfîuis 
d'Humbcrt  de  la  Totu-  Dauphin  de  Viennois.  J'ay  cRc  f)hligc  d'entrer 
dans  ce  dcllail  afin  d'avertir  le  le<îteur  de  l'erreur  de  Bclleforcft ,  lequel 
a  creu  que  ces  trois  frères  (urncmmez  de  Vienne  cftoienc  fils  du  Comte 
<lc  Boulogne,  li  y  xvoit  encore  i^uanticc  de  nobleHc  de  part  Ôc  d'autrel 
Xe  rendez  vous  pour  le  combat  fut ,  félon  quelques  uns ,  dans  le  diocefè 
xI'Auxerre.  MaisleConixnuateur  de  Nangis  marque  que  ce  fiât  au  diocelè 
de  Ne\'ers ,  Se  que  le  combat  fut  fait  le  jour  de  faiiir  Dcnys.  Enfin  la 
viiSbojre  (demeura  à  Erard.  Le  icipneur  de  Mercueur  v  fut  fait  prifonnier 
avec  quelques  autres ,  &  ie  rendit  au  Comte  de  Sanccrrc.  Toutcsfois 
M  Du  Chefiié  raconte  la  diofe  autrement  &  dît  due  1  a£Hoa  de  ces 
Seigneurs  irrita  tellement  le  Roy-  Philippe  k  Bel  qu'il  Dannit  le  Seigneur 
de  Montaigu  de  Ion  royaume ,  fit  faifir  les  biens  du  Seigneur  dc  Mercueur, 
le  Ht  arreftcr  priionnicr,  mai?  qu'ayant  rompu  les  priions,  &:  sVf^ant 
retire  en  Alcmagne,  il  trouva  le  moyen  d'appaïkr  le  courroux  du  Koy  , 
qui  luy  oâroya  des  letres  d'abdicion  au  mots  d'Avril  mcccxiz. 
Imprimées  parmy  les  ptcuves  de  fiiiftoire  des.  Ducs  de  Bourgogne  du 
mefmc  M.  Du  Chefoe. 

.  Bcllcforc/l  adjouftc  quelques  cîrconftanccs  que  je  n'av  pas  trouvées 
ailleurs,  Iclquclies  me  paroilknc  neantmoins  véritables,  li  dit  que  le  Roy 
advertidecequis'eftoitpa^encetteoccafion,  &  ayant  Êdtiàire  diligente 
information fiir ce faicf ,  &  connu  qucletoiteftoicducofté  du  vainqueur, 
il  le  fit  ad  joumer  au  Parlement  ;  où  cftant  venu ,  il  le  fit  conftituer  prifonnier, 
comme  aulîi  plufieurs  de  fon  party  furent  mis  en  diverfo  prifons  du 
royaume  ,  afin  de  les  punir  (ùivant  leurs  mérites.  Ce  qui  eft  en  partye 
auAorifë  par  le  tefinoignage  du  Contînuaceûr'deNangts.  /  ; 

AMMTfio-  En  Tannée  mccCxii.  î'Univerfitc'  dc  Paris  ayant.  pqM^  plainte  :aa 
P  ov  rentre  le  Comte  de  Boulogne  de  ce  qu'il  faifoit  payer  au  f>orr  dc 
U  illant  le  péage  &  drpit  de  paflàge  aux  elcolicrs  qui  venoicnt  d  Angleterre 
à  Paris  pour  y  eftudier ,  le  Roy ,  quoy  qu'il  reconnut  que  le  droit  du  Comte 
èftoit  certain  &  que  hay  6c  iès  predeceifeurs'en  avoienKjdiiy  de  temps 
immémorial,  en  exempta  neammoins  par  letres  données  à  Paris  au  mois 
de  May  lefdits  efcoliers  à  perpétuité  du  confi?rtt€îftienr  du  Conire ,  lequel 
pour  l'amour  de  Dieu  &  à  la  prière  du  Roy  ic  relalcha  de  ce  drou  à  leur 
e{gard  tant  feulement ,  (ans  que  cette  grâce  fe  pput  cflendre  à  d'ancres  per- 
lônnes,  de  quelque  qualité  &  cpndmonqu^^es  fuflènt.  ' 

£n  Tannée  mcccxvii.  la  paix  âc  la  tranquillité  du  royaume  eilant 
dbangement  troublées  par  les  diverfcs  entfcpriil  s  des  grands  &  par  la  ré- 
volte des  Flamans  contre  leur  ieigneur ,  le  Roy  ThiUppe  le  Long  iê  dorai» 

ly«wv«'^>io•  beaucoup  dc  peine  pour  le  pacifier,  &  enfin ^efcrivjt  le  ±r.  Novemlne 
aux  Nobles  &  Prelars  du  royaun^e.fpi'ilseuflhità  iè  tenir  garnis  de  ché* 
vaux  &  d'armes  pour  le  fùivre  à  la  my-carefrae  où  il  voudroit  les  mener. 
Les  Seigneurs  d  Auvergne;  au^ueb  û  fut  eicrjt.  furent  le  Se^neur  de 

la 


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:  îDV  A  U  V  E  R  G  N  B.  L  1  y.  î.  ; 

)xTolir,  le. Semeur  de  Marcudl,  GuilLmmc  Flotc,  Comte  de  Boii- 
k>gnc,Ie  Seigneur  de  Montboiflicr,  le  Dauphin  d'Auvergne,  rEvc-fque 
de  Clairmbnc ,  le  Vicomte  de  Ciialvigny,  &  Pierre  de  Marcucil.  Je  les 
ay  mis  dam  le  mefînc  ordre  auquel  ils  iptic  dons  le  rcgiibc  d  ou  )  ay  iire 
«e.isdc,'lo3aëLeft  au  Trefer  de»  .chjin»^ 

-,  Les  croiéles 'continuant  encore  l'anfiéeiîuiiïsoue,  le  Roy  manda  par  ksm 

du  X  X  r  X.  Juin  à  k  noblcfle  de  Ion  rovaume  de  Ce  rendre  à  Bourgcs^aux 
i3âaves  de  la  Touflâints  pour  avifèr  à  la  patx  &  au  repos  du  royaume, 
le.-crouve  dam  le  radfinC  regiftre  qu'U  fut  çfcrjt  pour  ce  fujedt  à  Beraud 
Seigneur'de  Marcueil, à  Guillaume Flote,  au  Vicpinie  de  Calvigny^  au 
{ètgneurUeia  Tour ,  au  Dauplùn  d'Auvergne,  au  Seigneur  de  Montonfliet'^, 
éc  au  Comte  de  Boulogne.  Je  ne  trouve  pas  ce  qui  fîir  refolu  dam  cette 
aïièmblee ,  ii  ce  n  ell  que  le  X  II^  Novembre  le  Koy  fit  elcrire  aux  Seig-, 
neuis  du  royaume , .  &  enrre  aattts.au  Dauphin  d'Auvergne ,  au  S  exgiieut 
de  la  Tour-,  auSe^neur  d  Olicrgues,  &  à  Robert  Dauphin  de  Ce  rendre 
à  Clairmont  en  Auvergne  à  la  quinzaine  de  la  fefte  faine  André  en  che^ 
vaux  Se  en  armes  pour  aller  de  la  avec  Eudes  Duc  de  Bourgogne»  Robert 
Comte  de  Boulogne ,  &  autres  où  il  fèroic  ordonné.  '  . 

En  l'année  mcccxti  i  i.  les  Aqefîens  s'eftancxevtJtez  contre  la  Cqm-  Mtjct. 
teffe  Mahaulr,  elle  appella  à  (on  ftcotvsles  Comtes  de  Valois  &-  de  la  Mar~  sc'iifmffiL 
che,  Louis  &r  Jean  de  Clairmont  fèigncurs  de  Bourbon  &  de  Charrolois, 
les  Comtes  de  Savoye,  de  Foix  ,  &  de  Boulogne ,  tous  les  parents,  parle 
moyen  delquds  cette  révolte  fut  appaifée ,  ôc  Robert  de  Ficnnc  ôcÙlCccut^ 

r'  aveient  efië  pris  dans  la  fiwtertflè  de  Fienne ,  fùrenc  livrez  au  Comce 
Boulogne. 

Il  y  a  au  Trelôr  des  ch  irrcs  de  France  des  Ictrcs  du  Roy  Philippe  le  KMiwtt.it 
Long  données  à  Vinccnnes  le  v  1 1 1.  jour  d'Oârobrc  Mccc  x  i  x.  parlel- 
quelles  il  ordonne  aux  Prélats  ôc  grands  Seigneurs  du  royaume ,  qui  y 
tom  nommez  en  grand  nombre,  &  entre  autres  au  Comte  de  Boulogne, 
de  fc  trouver  à  Paris  aux  feftcs  de  Noël  pour  y  délibéra'  fiir  le  fait  du  paf- 
fàge  d'Outremer ,  qu'il  avoir  rcfolu  de  fiirc.  Il  y  a  preuve  que  le  Comte  de 
Boulogne  cftoir  cette  année  là  à  Pans, loge  dans  l'enceinte  de  l'abbaye  fainre 
Geneviefve,  &  qu'il  y  fut  fi  dangereulement  malade  que  les  Médecins '"«wj^.  7*1. 
delè^erans  de  £1  iknt^  6c  l'ayant  entièrement  abandonné,  il (è voua  dans 
cette  extrémité  à  la  fainte,  ficaulfutoft  il  fût  miraculeulêment  guéri.  , 
f  II  y  a  au  Trcior  des  charrcs  de  Turenne  des  letres  du  mefrne  Roy 
données  au  bois  de  Vincennes  au  mois  de  Juin  mcccxix.  tou^ 
chant  l'ayde  que  les  Barons  &  nobles  du  Bailliage  d'Auvergne  luy  avoient  p.  fMvnf.ifé, 
£iite  pout  la  guerre  de  Flandres  aux  conditions  portées  par  lefdites  letres. 
Il  y  eft  fait  mention  de  Pierre  Evefque  de  Cambray,  de  Robert  Comte dq  * 
Boulogne,  &  de  Gilles  Aycclin  feigncurde  MontaiguChevalierenvoyex 
par  le  Roy  vers  la  noblefle  d'Auvergne  pour  cet  cffc£t. 

En  iùite  de  cmc  ayde  «rnifi  acoora^  au  Roy ,  fa  Majedé  oâroya  aux 
Barcms , nobles,  fie  autres  habitans  des  montagnes  d'Auvergne  des  privi*  Awmr^  iji. 
leges  expliquez  fore  au  long  dans  les  letres  qui  en  fiirent  expédiées  dans, 
le  mcfme  temps. 

Tome  I.  P  . 


-   i-J  ^-iX'.'^iiH 


'n4      HISTOIRE  DE  LA  MAISON 
<t«9^l«.    Antoine  le        auâeur  de  l'hiftoire  de  Noftre  Dame  de  Boulogne^ 

nous  apprend  que  ce  Comte  fonda  la  Chartrcufc  de  Neuville  prez  de 
Monftreiiil  liir  la  mer  ,  apjielléc  aujourd'huy  Noltre  Dame  des  prez  ,  & 
que  Marguence  d  tvreux  (à  bru  augmenta  cette  fondation  de  deux 
cellules  ,  &  fbnna  pour  cda  tes  terres  qui  fam  aujourd'hui' la  ferme 
de  Henocq.  Guillaume  XIl.  Comte  d'Auvergne  &:  de  Boulogne  màry 
muv„f  jtt       Marguerite  l'augmenta  aufTi  d'une  cellule  par  ckufè  cxprcflê  de  fbn 
DaiUiuiut  lib.  tcftament.  Le  vénérable  Pcre  Henry  KalKar  Prieur  de  la  Chartrcufc  de 
'  '      Cologne ,  mort  il  y  a  trois  cens  ans  ,  lequel  cftok  par  conicquenc 
quafiu  coofeniponm  de  ceoe  Princeflê ,  rapporte  que  le  finidacear  it 
cette  mai/îm  eibnc  venu  à  Monftreuil ,  comme  on  loy  monlboic  le  tableau 
de  la  Véronique  ,  il  s'itpperceut  que  Jcfûs  Chrift  pcinr  dans  ce  tableau 
dcftournoit  la  vtnic  de  deffus  luy,  comme  le  jugeant  mdigne  d'cûre  regardé 
par  luy.  Ce  qui  arriva  pluHeurs  fi>is.  Il  en  fût  fort  cftoimé ,  &  crcut 
sicileinent  que  lès  péchez  luy  avoient  attiré  cette  dil^race.  Dans  cét 
embarras  il  vifîta  un  Pneur  des  Chartreux  lequel  avait  efte  Ibn  gouverneur^ 
&  luy  donna  connoifTànce  de  ce  qui  luy  eîloit  arrivé  qui  le  chagrinoir. 
Ce  bon  Pere  l'exhorta  de  rentrer  en  lu^  mefme,  d'examiner  Ci  conlcience, 
&  de  voir  s'il  n'avoit  point  manqué  a  quelque  prome0è  qu'il  eut  faite  à 
Dien.  Car  j'ay  lôuvenc  ouy  dire ,  luy  die  ce  Pere  ,  que  vous  avez  fidt 
voen  de  fonder  une  maifon  de  noftre  Ordre.  II  eft  vray ,  relpondic  il ,  qne 
j'ay  eu  ce  deflein ,  &  je  ne  fçay  par  quel  malheur  il  eft  arrivé  que  je  nè 
l'ay  pas  exécuté.  Alors  le  Pere  luy  die  de  renouueller  ion  vceu ,  l  'aftlirant 
qu'aptes  cda  il  verrok  avec  pldlir  te  vilàge  de  Jcfiis  Chrift.  Ce  qui 
arriva  comme  le  Pere  l'avoir  prédit.  Il  baftit  donc  la  ^larticdè  de  Nom* 
Dame  des  prez,  à  laquelle  il  fit  de  grands  biens  &  donna  de  p;rands 
héritages  ;  &  ce  bon  Pere  ayant  efte  quelque  temps  après  depoie  d'un 
autre  prioré ,  il  fut  ^t  Pneur  de  cette  nouvelle  mailbn. 
■  Ce  Cbmte  Robert  fut  marié  du  vivant  de  fimjbere  en  l'amiée  Mcccuii 
«u  mois  de  Juin  avec  Blanche  de  Clairmont  fille  aifiiée  de  Robot  de 
France  fils  du  Roy  (àint  Louis  Comte  de  Clairmont  en  Beauvoifis  &  Sire 
de  Bourbon  ,  duquel  defcendent  tous  les  Princes  du  nom  de  Bourbon , 
laquelle  fat  doiiée  de  deux  mil  livres  de  rente  ,  dont  mil  Rirent  ailîiès 
(ùr  le  pays  deCombraille.  Il  y  a  dans  te  regtflre  l  x  i  v.  de  la  Chancdlerie 
des  letres  du  Roy  Charles  le  Bel  du  x  x  1 1 1.  Mars  mcccxxv  i.  qui 
portent  qu'elle  eut  en  mariage  les  fcigncuries  de  Semur  ,  d'Argcnce, 
de  la  Marche,  du  Terrail  en  Bourbonnois,  &:  la  chaftellenie  de  Remin, 
leiquelles  furent  depuis  cédées  à  Marie  de  Flandres  lecondc  femme  du 
Comte  Robert  par  OuiUaumeionfilsdn  premier  liâ:,  &  que  Louis  Comte  de 
Clairmont  Chambricr  de  France  fit  révoquer  ce  tranfport  comme  prejudi- 
ciableaudit  Cuiilaumcfon  ncpvcu.  Du  mariage  de  Robert  VII.  avec  Blanche 
de  Bourbon  il  ne  lorrit  qu'un  fils  appelle  Guillaume  X 1 1.  qui  fur  Comte 
d'Auvergne  &  de  Boulogne  après  Ion  pere.  Blanche  de  Clairmont  la  niere 
fût  enterrée  en  l'Eglilè  Noftre  Dame  de  Boulogne  en  la  diapelle  £Îintè 
AiMtwff  771.  Anne ,  comme  il  eft  marqué  dans  le  teftamcnt  de  £i  niepce  Jeanne  de. 
Clairmont  femme  de  Jean  L  du  nom  Comte  d'Auver^  &  de  Boulogne. 


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* 


D'AUVERGNE.  Liv.  I.  n; 

Apre»  la  'mort  de  cette  PrincefTe  le  Comte  Cm  max^  fiic  accorde'  en 
î'année  M  c  c  c  x  n.  avec  Catherine  de  U  Tour ,  aurrcmcnt  dite  Dauphinc, 
fille  d'Humbcrt  de  la  Tour  Dauphin  de  Viennois  ôc  de  la  Prmccflc  Anne  p<«nit»/.  »j4- 
Dauphins*  Mais  ce  naariagc  ne  tut  pas  etfeéhié ,  cette  Princcflc  ayant    .  , 
cfié  mariée  avec  Philippe  oe  Savoye  Prince  d'Achaye,  8c  Robot  Comte 
de  Boulogne  &  d'Auvergne  ayant  efpoufë  Tannée  iùivantc  Marie  de  ftwwwf.  vf- 
Flandres  nllc  ailnée  de  Guillaume  de  FlmJrc-s  (eigneur  de  Dcndermondc 
&  de  RichcbourjT  frère  de  îl  oherr  (•irnommc     Rcthunc  C^nnite  de  Nevers 
&  de  Flandres ,  tous  deux  faii  de  Maiiault  de  Btthunc  Conitcife  de  Flandres^  , 
An  conmâ de  nuuiage paiK  au  mois  de  Février  mccczit.  aflifleretic 
Jean  de  Chaflon  (e^eur  d'Arlay  &  de  Neelle  &  Alix  Dame  de  Neelle 
(à  femme  mere  de  Marie  &  Jean  de  Flandres  (eigneur  de  Dendcrmonde 
&:  de  Neelle  jfonfrerc.  Alix  mere  de  Marie  iuy  donna  quinze  cens  livres 
de  rente  a  prendre  iur  ce  qu'elle  a  voit  à  Chalteaudun,  àc  Maxic  donna 
à  Robert  fi»  e^xmx  douze  mil  livres  I^trifis  4e  touc  le  droit  qu'elle  avoiic 
enverfi  Jean  de  Flandres  ionficre.  Scsprecenncns  fiutncfàns  doute  réglées 
en  fuire  entre  elle  &  Ion  frère.  Car  je  trouve  dans  un  arrcfl:  du  ncuf\'ic{me 
jour  de  Février  mc  ccx  x  i.  que  Jean  de  Flandres  reconnut  qu'il  dévoie 
à  Robert  Comte  de  Boulo^ic  la  Ibmme  de  (juinze  mil  livres  pour  la  doc 
de  Marie  de  Flandres  fk  toeur.  £e  le  Comte  Robert  VI.  encore  vivant 
donna  à  (on  f\h  en  conflderatk»  de  ce  maciage  Oc  pont  te  douaire  de 
ladite  Marie  fîx  mil  livres  tournois  de  rente  annucle  &  perpetuele ,  dont 
les  enfans  qui  jprovicndroicnt  de  ce  mariage  fèroient  héritiers  ,  ôc  il 
les  ailîgna  Uir  le  cfaaflean  de  Lefpau  &  fiir  le  chafteau  &  chaftéllexue 
de Moocgafiïon, fi k  Comieilè ^  nmime  y  vouloît  confèndr,  4k  w 
qu'elle  n'y  voulut  pasconfèniir ,  (ùr  la  terre  &  chaftelknîe  de  Baflk  &  du 
Livradois.  Il  frit  encore  convenu  par  exprer  que  les  enfans  qui  provien- 
droient  de  ce  mariage  nepourroient  rien  prétendre  ez  Comtez  d  Auvergne 
&  de  Boulogne  pendant  la  vie  de  Guillaume  XII.  fik  de  Robert  VIL 
Zc  de  Blanche  de  Clairmont  (â  première  femme. 

Les  droi(5h  Cut  Chafteaudun  qu'Alix  de  Neelle  donna  à  Ùl  fille eiloient 
confiderables ,  puifqu'ils  comprenoienc  route  la  Vicomte  de  Chafteaudun 
avec  les  appartenances  &  dependences,  meime  avec  droit  d'y  faire  battre 
moonoye.  Le  Comie  Robert  elchangea  en  fidce  cette  Viconnéen  l'année  nm^tf. 
Mcccxx.  avecAmauryiêigneur  deCraoaniarydeMahauItde  Malines 
fille  de  Marie  d'Auvergne  ,  comme  nous  l'avons  dit  cy  dcflus  pj^e  87» 
en  parlant  des  enfans  d'Alix  de  Brabant  Comteflè  d'Auvergne, 
-  Il  ne  lera  pas  hors  de  propc»  de  dire  icy  <}ue  Robert  de  Dreux  Prince 
du  £uig  royal  de  France  afuit  e^poufê  enviraii  Tan  mccx  l.  Clémence  «41.*  amm 
de  diafleaudun  fille miique  êc  héritière  de  Geoffroy  \^comte  de  Chafteau.^  ^ 
dun ,  il  devint  en  vertu  de  ce  mariage  Vicomte  de  Chafteaudun.  Apres 
la  mort  de  CU  mcncc  avenue  en  l'amiee  mcclix.  Ifàbcau  de  Chaftcaudun 
(à  tante  demanda  une  portion  en  la  Vicomte  de  Chafteaudun ,  alléguant 
que  lorfque  fon  pere  mourut  elle  demeura  en  hi^ude  &an  bail  du  Vicomt^ 
Ceolfrç^  fiu  £^rc ,  qui  la  maria  en  pays  edoigné  avec  la  dot  qui  luy 
fkuft ,  éc  qu^dle  n'avou:  jamais  renoncîé  au'droiâ;  qu(ciley  avoit.  Ce 
Tom  I»  P  ij 


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lié       HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

rm»uf,n».  proccz  dura  long  cemps.CependailcAlixdeDreux'filletinique  de  Clémence 
de  Cîiaflt  aiifiuncliant  devenue  grande  fût  mariée  avec  Raoul  de  Clairmonc 
Jcigiuur  de  Neelle  6c  de  Brios  Coniieilable  de  France  j  &  de  ce  mariasse 
uaicjuic  entr  autres  cnûns  Alix  de  Clairmont  dite  de  NccUc  Vicomtcilc 
tfe  Chaflieaiiiluii,  Dame  de  Moncdoubleau ,  de  Neelle  de,  de  Brios ,  fèmnie 
de  GnitbttOie  de  Flandres  (èigneur  de  Dendermonde  &  de  Richebourg, 
après  la  mort  duquel  elle  convola  en  fécondes  nopces  avec  Jean  de  Chaflon 
H.fi.  B,..r-  feigneur  d'Arky  fiU  de  Jean  de  ChaHon  Conue  de  Bourgogne  &  Sire 
ci^fMf.  s*',  de  Salins. 

OuEie  les  inens  qui  finent  conftiniesàMariede  Ftandresdansioacai. 
traâ  de  naci^ ,  elle  porta  encore  en  la  mailbn  d'Auvergne  les  biens  qui 
avoient  appartenu  a      eau  de  Flandres  Dame  de  Brios  &  a  Jeanne  de 
H^i»  ch»f-  Flandres  Dame  de  Cuc  les  Iccurs  ,  lelquciles  mounirenc  ians  hoirs  de 
leur  corps  &  eurent  pour  iieridcre  la  Comtcffe  Marie  leur  Éceur.  Je  n'ay 
lien  trouve'  de  particnlier  ou  (ùjeâ  de  la  Dame  de  de.  Mais  à  l  'efgard  de 
la  Dame  de  Brios,  je  trouve  dans  les  extraits  qu'on  m'a  envoyé  de  Rome 
•des  regiftresdu  Pape  Clément  VI.  qu'elle  (c  rendit  religicufe  de  l'Ordre 
de  lâince  Claire  dans  le  monaflcre  du  Moacei  au  dioccfè  de  Beauvais, 
&  cjue  ce  Bape  li^  permit  par  bulle  expédiée  en  Avignon  le  z  i.  Janvier 
Mccczi.iv.  de  retenir  en  propre  &  à  fim  profît  les  biens  meubles  ic 
immeubles  qu'elle  avoit  alors  Se  encore  ceux  qu'on  pourroit  luy  donner 
dans  la  fuite ,  avecfaculce  d'avoir  une  chambre  icparée  du  dortoir  commun, 
un  autel  ponatif  6c  un  aumoinier  dans  i enceinte  du  monaftere^de  iè 
pouvoir  eflîre  un  Confeiftur ,  de  pouvoir  avoir  à  (on  lèrvice  une  (ervance 
«culiere,  &  qu'elle  ne  (èroit  pas  tenuë  à  l'oUervation  des  ftaruts  &:  des 
préceptes  généraux  de  (on  Ordre  ,  donnant  pouvoir  à  Ton  fupericur  de  l'en 
dilpenler.  Le  Pape  v  ad  joufVcuncclauicqui  fait  voir  que  cette  Dame  s'cftoit 
fajte  religieuie  par  un  pur  mouvement  de  pièce.  Car  il  luy  accorde  l'induit 
de  ne  pouvoir  eAie  eflevée  ma^;ré  elle ,  hmt» ,  à  la  dignité  d'Abbeflè  ou 
autre  charge  de  l'Ordre ,  grâce  qu  elle  avoit  iàns  doute  demandée  au  Pape. 
D'où  on  peur  tirer  cette  confèquence,  que  lorfqu'cUc  a  demandé  les  au- 
tres grâces  c^  -dcvanr  allcçiue'es  ,  c'eftoità  caule  dclcsinfirmitez  ,  &  parce 
que  s* citant  laiic  reixgieuic  en  un  aagc  avance ,  il  luy  auroit  cité  difficile  de 

5  accouftumer  àtoutes  les  obifèrvances  dVme  tégfo  auftere.  Par  autre  bulle 
donnée  en  Avisnba  le    z  i  v.  Avril  m  c  c  c  z  lti  i  i.  le  Pape  la  diipenlâ 

6  Marguerite  de  Boulogne  fàniepcc ,  quiedoitau/Iî  religieuîcau  Moncel, 
des  jeuines  ordonnez  par  l'Eglife.  J'ay  trouvé  dans  le  regiftrc  l  x  x  i  v. 
de  la  Chancellerie  des  letres  de  cette  Dame  du  xxiv.  Juillet  MCCCXLUI. 
par  leiquelles  en  cometnpktion  des  cburtoifies  leceu^  de  £t  ehere  ic 
amée  Dame  6c  (œur  Madame  Marie,  de  Fbfidres  Comteflê  de  Boulogne 
&  d'Auvergne  &:  de  fcs  chers  &  amez  nepveux  enfans  de  ladite  Marie 
Monicigncur  Jean  de  Boulogne  &  Godetroy  ion. frère,  elle  leur  donne 
Je  chaflel  &  maiion  de  Brios  en  Vemtiandok  aveciès  appartenances  juC 
-ques  à  quatre  cens  livres  de  rente.  Son  anniverfàire  ell  tnarqué  à  l'Oc. 
rave  ^dnc  George  dans  l'Obituaire  de  la  (àince  chapelle  de  Vie  le  Comte. 

■  Tout  ce  que.  je  vîem  de  dîrie  ,  qui  marque  qu'il  y  avoit  de  grandsiMcn» 


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D'  A  TT  V  E  R  G  N  E.  Liv.  I.  117 

dans  la  mai/on  c!u  Comte  d'Auvergne ,  me  donne  lieu  de  douter  de  la 
verice'  de  ce  que  Yves  de  Tourzelicigneurd'Alegre  avança  dans  un  procez  fw— w^^4y» 
qu'il  avoic  au  Parlcmcnc  au  mois  de  Juin  MCCCCxxxtx.  que  le 
Comte  d  Auvergne  pcrc  de  la  Corateflc  de  Genève  n  ciloïc  pas  aylc,  & 
qu'une  Revne  Se  Fralkce  <jxA  s'aDpeHoic  de  Boulogne  hiy  aydoic  fore ,  te  . 
que  quand  clic  fut  trcfpaffce ,  il  ne  put  pas  (ôuflenir  Con  eftax  comme  il 
avoit  accouftumc.  Car  d'ailleurs  il  cft  certain  gu'il  mourut  long  temps  au- 
paravant que  Jeanne  de  Boulogne  (à  petite  hlle  elpoulaft  k  Roy  Jean, 
&  par  confèquent  longtemps  auparavant  (on  decez. 

On  ne  fçait  pas  pourtant  le  temps  de  (k  mort.  Mids  il  yadans  ler^pilre  ^MNm^l•^ 
LXiV.  de  la  Chancelietiè  desletres  patentes  du  Roy  Charles  le  Bel  données 
jm mois  de  May  mcccxxvi.  dans  lefquelles il cft parle' de luy comme 
mort.  Il  eft  enterré  en  l'abbaye  du  Boulchet.  Son  anmveriaire  eft  marqué 
dans  rObituaire  de  la  iàinie  cKapelle  de  Vie  le  Comte  à  la  fefte  (ami 
jGeraud ,  6c  celuy  de  la  Comteflfe  Marie  de  Flandres  ù.  femme  àl'Oâave  Nonad  vit«t 
de  la  fefte  (àint  George.  Ellemourur  l'an  mCCCl.  Pa^Aw^p. 

Il  n'eft  pas  ailé  de  dire  où  elle  a  ci  le'  enterrée.  Car  d'un  cofté  il  y  a  ftww^'uft. 

Sreuve  qu'elle  ordonna  par  Ton  teftament  qu'on  i'enterraft  en  l'abbaye 
u  Bouichet  aupre^  de  fim  mary ,  Se  on  monflre  encdreauiourd'huy  (on 
tombeau  dans  la  muraille  du,  cloiftre  de  cette  abbaye  du  cofté  de  r£gli(ê 
tel  qu'il  cft  reprefcnté  icy ,  fort  gafté  neantmoins.  Mais  on  a  tafché  de  le 
réparer  dans  la  graveure.  Et  cependant  il  y  a  dans  les  preuves  de  l'Hiftoire 
des  Cardmaux  François  page  355.  un  mémoire  qu'on  dit  avoir  cfté  e(crit 
de  la  main  d'André  du  Qiefiiequi&mblenoas  induire  à  croire  qu'elle  eft 
inhumée  au  Monccl  dans  le  diour  dés  Dames.  Et  c'eft  (ùr  ce  fimde-  Nots«jviai 
ment  que  j'ay  cfcrit  dans  mes  Notes  fiir  les  vies  des  Fïipes  d'AvigDOO  J^ÇJ,*** 
qu'elle  a  cfté  enterrée,  au  MonceL 


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118      HISTOIRE   DE   LA  MAISON 

Enfans  de  Kohert  VI L  Comte  £  Auvergne  &  de  Bouloffte  &  de 
Blanche  de  Clairmont  fa  première  femme. 

UiLLAoME  XII.  Comte  d'Auverg  ne  &  de  Boulogne, 
qui  aura  (on  chapicre. 

Enfans  dndit  Robert  VII,  &  de  Marie  de  Flandres 

fa  féconde  femme* 

E  A  N  d'A  u  V  b  r  g  m  e  ,  die  de  Boulogne ,  qui  fut  Comte  de  Montfort 
&  feigneur  de  Montgafcon  du  vivant  de  la  Comteflè  Jeanne  fâ  niepce, 
par  le  deccz  de  laquelle  fans  enfans  il  devint  héritier  des  Comtez  d'Au- 
vergne &  de  Boulogne.  Il  aura  fon  chapitre  cy  après. 

Guy  de  Boulogne,  appelle  communément  le  Cardinal  de  Bou- 
logne  ,  quoyqu'il  fuft  proprement  du  (urnom  d'Auvergne  ,  parceque 
iès  frères  &  luy  prirent  le  (ùrnom  de  Boulogne.  Je  diray  icy  en  paflant 

3u*il  faut  corriger  une  faute  d'imprelTion  qui  s'eft  coulée  dans  l'hiftoirc 
es  Chancelliers  de  France  mifè  au  jour  par  François  du  Chefiie ,  où  il 
rapporte  l'extraiâ  d'un  Arreft  du  Parlement  donné  en  l'année  mcccxlix. 
MijiMich»»-  inter  JoAtinem  de  '^olamo  domintm  de  Montega/cone     Caufridum  ejusfi'A^ 
y^/(f')t<  Il  f^t^  y  mettre  BolonU  au  lieu  de  Bolamo.  Il  fera  plus  amplement 

parlé  de  ce  Cardinal  au  chapitre  fùivant. 

G0DEFROY  DE  Boulogne.  Apres  que  les  Comtez  d'Auvergne 
&  de  Boulogne  furent  efcheùcs  à  fon  frcrc  Jean  par  le  decez  fans  enfans 
de  Jeanne  leur  niepce,  il  eut  en  partage  la  Baronnie  de  Montgafcon  & 
les  (êigneuries  &  chaftellenies  de  Joze  ,  d'Ennezat,  de  Roche  Savine,  de 
Gerzat ,  Bulhon  ,  fàint  Bonnet ,  Novacelles ,  Yflàndolangcs ,  &  Bouton- 
nargues ,  dont  il  fît  en  l'année  mccclxvii.  hommage  à  Jean  Duc  de 
Berry  &  d'Auvergne.  Il  fut  marié  trois  fois.  Sa  première  femme  fut  Mar- 
guerite Dauphine  fille  de  Jean  Comte  de  Clairmont  Dauphin  d'Auvergne 
&  d'Anne  de  Poictiers.  Le  contrat!  de  ce  mariage  cft  de  l'an  mccclxiv. 
par  lequel  Beraud  I.  du  nom  Comte  de  Clairmont  Dauphin  d'Auvergne 
frcrc  de  Marguerite  luy  confHtua  en  dot  la  (omme  de  quinze  mil  livres 
^mmtf  u?.  j'or.  Il  cil  ncantmoins  remarqué  dans  les  regiftrcs  du  Parlement  que 
Godefroy  allégua  qu'on  ne  luy  conftitua  fcriculcment  que  dix  mil  francs, 
mais  que  pour  l'honeur  de  leurs  pcrlonncs  &  lignages  on  luy  fîtconfefler 
qu'il  en  avoit  rcccu  quinze  mille.  Cependant  Godefroy  luy  donna  par 
donation  entre  vifs  à  elle  &:  à  fès  lucceflcurs  le  chafteau  &  chaftellcnie  de 
Gerzat,  &  pour  fon  doiiairc  les  chafleaux  &chall:cllctiies  de  Novacelles  & 
Yflàndolangcs.  Llle  mourut  en  l'année  mccclxxiv.  comme  il  conlle 
d'un  titre  de  cette  année  là  ,  par  lequel  Godefroy  ion  mary  donna  à 
l'abbave  du  Boulchet,  où  elle  efl  enterrée,  les  dixmes  que  luy  &  fes  pre- 
dccefTeurs  avoicnt  accouffumé  de  prendre  en  la  ville  Se  chaftellcnie  de 
fàint  Bonnet  le  chaftel  &  ez  villes  &  parroiflès  de  fàint  Amans  &  de  Roche 
frmv«$f.i7o.  s^vine.  Apres  la  mort  de  Marguerite  il  efpoufà  Jeanne  de  Ventadour  fille 


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D'  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  I  V.  r. 

de  Bemar<l  Comte  de  VcncadtTur  &:  de  Montpenckr.  Le^  eonPra«5t  de  ce 
Auiiiage  eà  do  ï^a  m  ce  clxx)».  en  k.vcur  duquel  cie  Ooimni  (kttu^.à. 

ti^oWt  luy  poorfan  doaaacjftaÉdbitt  fc^fela  jwitittoce Jgs  chaf- 

tèainr  &  chaftèltcnio;  de  Gerz  ir  &  de  Jcezc.  De  ce  mirùigc  il  eu»  unç  fiJkr  • 
imique  appeltée  Marie  du  Bouioçne,  laquelle  iur  imriec  i  Ikrtrai\<i 
(çigneur  de  la  Tour  V.  du  nom ,  &  dcvmc  Comtcflè  d'Auvcrgni;  &  dc 
Wwâopie  par  yémàmûasiaibÊ&'ét  Joamir  II.  da  odsii  Cotooeife  <f  Atu  - 
vcrçRC  &  de'AiiiIc»gAei&  coa£iK:,  comme  nous  te  maxqtififoiM  C0  leai  ' 
lieu.  Apres  le  dcccz  de  Jeaiine  de  Vcncaitour,  qui  ne  vclquic  pis  long 
temps,  Godefroy  convola  en  troifîclrncs  nopccs  &  efpoula  Blanche  de  nlNwr^ly«■ 
Senlis  dite  la  Bouteittere  î(Kiê  des  anciens  Seigneurs  de  Chantilli ,  qui 
ponoieiit  le  nom  de  Senlis  defccndans  des  anciens  Comtes  de 

Senlis,  fille  de  Gay  le  Bouceiller  de  Senlis  fèigneur  de  Leuroux  &  d'Er- 
menonville ,  veuve  pourlors  d'Imbjud  du  Pefchin  ayeul  de  Jacquette  du 
Pcfchin  mariée  à  Bertrand  lèigncur  de  la  Tour  VI.  du  nom  Comte  d'Au- 
vergne &  de  Boulogne.  De  ce  croifîeime  mariage  de  Godetiroy  il  lortic 
un  ms  appellé  Antoine  de  Boulogne  accordé  en  l'année  mccclxxziv.  yAcH"- 
avec  Jeanne  Floce  dite  de  Revel ,  laquelle  fut  envoye'e  en  la  maiiôn  de  fmJufUja 
(on  accorde  pour  y  eftre  nourrie  &:  eflevcc  jufques  à  ce  qu'elle  fut  devenue 
nubile.  Il  eft  allez  difficile  de  dire  fi  ce  mariage  fut  accompli.  Car  quoyque 


parvenus  en  1  année  mcccxcvi.  lors  qu'Antoine  partie 
Comte  de  Nevcrs  pour  aller  en  Hongrie  faire  la  guerre  inx  infidèles.  Ce 
qui  pr^rroit  faire  pcnlo"  que  le  mariage  fût  célèbre  quelque  temps  avant 
ion  delpart,  dautanc  plus  que  (à  longue  abicnce  retarda,  ce  lèmble,  le 
mariage  de  Jeanne  de  Revel  jufques  en  l'année  m  6  c  c  c  i  v.  qu'dle  e^cnfa 
François  d'Aubiichccourt  fcigncur  de  Monccreflbn  lez  Monuxgis,  eftanc 
bien  à  prefumcr  que  Ci  elle  avoir  eftJ  libre,  on  n'auroit  pas  tant  tardé  \ 
la  marier.  A  la  vente  le  bruit  courut  après  la  bataille  de  Nicopoli  qu'il 
eAoii  mon.  Mais  d'ancres  di£Mei)C  au  contraire  qu'il  ne  l'elloit  pas,  y  - 
âyant  an  Tfcfer  de  Tbinuie  m  titre  du  Mardy  avanc  la  Touilaints 
M cccxcv  m.  od  il  cft  parlé  «le luy  conune.d'oia  homme  ffu\<ai  croyok 
eftrc  «ncore  au  monde ,  &  un  autre  du  x  x  v  1 1 1.  Septembre  il  c  c  c  G. 

il  cft  dit  qu'on  alTuroit  qu'il  eftoit  encore  en  vie  &  qu'il  devoir  bientoft  , 
revenir  en  Auvergne.  Mais  enfin  la  nouvelle  de  là  mort  parut  certaine  en 
FarméeMCCCCiT A  Jeanne dc&evd  (émana pdûrldvs avec  I^çois  d'Au. 
bifcliccourc,  .apfes  la  mort  duqnri  elle  efpoufà  Jacques  de  Chadillon  grand  • 
Pancricr  de  France.  Ainfî  il  Ce  pourroit  bien  faire  que  Meilleurs  de  Sainte-  u^hanit 
Marthe  ont  eu  raiion  de  dire  que  cet  Antoine  cfpoufa  Jeanne  Hote  dite  'tÛ!T^tku 
de  Revel,  &  qu'il  mourut  en  Hongrie  iaiii  iailicr  enfans.  uïu*^ 
RoBKRT  DB  BonrocRB  moR  jeune* 

Mahault  de  Boulogne  accordée  en  l'année  mcccxxxui.  ?/?i  Dr,iit 
avec  Pierre  C/imtc  de  Dreux  Prince  du  lang  royal  de  France  ;  lequel  luy 
afligna  pour  Iba  doiiaire  le  chaûeau  &  la.  ccrre  de  Montpencier.  Mais  cç 


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no       HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

9nÊmtf.ir4-  mariage  ne  s'accomplit  pas ,  &  Mahaulr  efpouni  l'année  d'aprcs  Ame  III. 

du  nom  Comte  de  Genève.  Il  luy  fut  coniticué  en  taveur  de  ce  mariage 
vingt  cinq  mil  francs.  H  èn  provint:  un  grand  nombre  dcnfims,  &  cn.- 
fr'aucres  Robeic  de  Genève,  qui  fût  Pape  appellé  demeiu  VIL  à€  ce 
nom,  Jeanne  mariée  à  Raymond  de  Baux  Prince  d'Orai^ ,  &  Yolaild.- 
Vicomteflè  de  Naibonne ,  de  laquelle  nous  farleraas  eneofe  ciL4.<9iiEres  • 
occailons. 

p.°f^V         M  A  R  G  vfi  K:  iTB  D  B  B  OU  LO  G  V  S  lài^^  CB  l'abbéve  dn  Maocjcl 
^  *M'       prez  Pont  (àinte  Maixence.  Elle  eftok  encore en  tic  enraBBfCC  iicccjLxy.  • 
9c  eft  eacexvée  dans  le  cboeur  de  cette  abbafe.  - 


Cky  itjùivnfftf  CsrSnal,  affelle  commmumettt  le  Cérdmd 

de  JBoulo^e, 

CHAPITRE  XXVL 


U  Y  d'Auvergne,  dont  je  parleray  dans  ce 
chapitre ,  outre  là  grande  naiilânce ,  qui 
eftoit  des  plus  illuœes  du  royaume',  iflii 
du  (kng  royal ,  comme  dicPttrasqae, cfliXK 
tsnooK  un  pecifliiDage  d'une  grande  répa- 
ration &  d'une  très  grande  confideration  en 
Ibn  temps.  J'ay  desja  remarqué  qu'il  eftoit 
fîls  de  Robert  VIL  Comte  d'Auver^^e 
de  Boulogne  &  de  Marie  «le  Flandres  £Ue 
aiihée  du  Prince  Guillaume  de  Flandres 
fc  i^ncur  de  Dendermondc  frcrc  de  Roben 
lùmommé  de  Bethune  Comte  de  Flandres.  Le  Pape  Innocent  VL  eicrivant 
au  Roy  Jean,  auquel  il  envoyoit  ce  Cardinal  pour  négocier  h  poix  entre 
ky  &  le  Roy  d'Angleterte,  anefte  que  c'efloit  unperionnage  d  un  grand 
nmc  ad  viut  entendement  &  doiié  de  grandes  qualitez.  Froiflàrt  dit  que  luy  &  le 
f^J%n'  Cartdînalde  Perigort^qui  elbtc  d'une mailôntresandenne  &  très puiffantc, 

ejioifat 


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D'  A  U  V  E  R  G  N  E.    L  I  v.  î.  iti 

ffioïent  les  plus  grands  du  co'le^e.  Pecrarque  ,  ce  fçavanc  homme  da 
quacorziefîne  (ieclc  ,  rend  lemelme  tclmoignagc  <ic  ces  deux  Cardinaux^ 
qu'il  j^peUe  duos  the/auns  Km&dipmos  latè<jue  chnfti  ngnames  ht  pafcuis^ 
isnixa  apprmd  que  les  Rois  8t  les  Princes  avoicnc  du  re{pe£l  &  de  la 
vcncracion  pour  eux.  Er  en  un  autre  endroit  cfcrivanc  au  Cardinal  de 
Boulogne  ,  il  luy  dit  qu'il  el}  lie  de  1  mg  Se  d'atnitié  avec  le  plus  grand  des  A«Mm>.i7». 
Roys ,  c'cft  à  dire,  avec  le  Roy  Jean.  :  . 

Ayant  cfté  dcÛkié  par  les  parens  à  l'£glifè,  il  fûe  envoyé  ï  Paris  pour 
y  ^dre  fes  eftudes.  Il  frcquencoic  beaucoup  en  ce  temps  làleconvent  des 
Jacobins ,  qui  cftoit  florifïant ,  «5c  où  la  rlicologic  de  faint  Thomas  d'Aquin 
eftoic  enicignec  par  de  grands  maillrcs   Pour  cette  raiibn  U  leur  Icgua  Aww«fiit. 
par  fon  tcftamcnc  ia  iouime  de  cinquante  doruis. 

Il  efiiCMt  encore  (îmj^e  derc,  e'eft  à  dire,  lâns  bénéfice,  au  mois  de 
Juin  MCCCxxxix.  comme  il  confte  des  letrcs  du  Roy  Philippe  de  '-^^ 
Valois  pour  accommoder  les  diffcrens  qui  eftoicnt  entre  Bcraud  Dau- fa«M»fw  lî.' 
phin  fcigncur  de  Mercucur  &  autres  pour  la  leigncune  de  Mcrrncdr, 
Guy  ayant  clie  nomme  par  les  parties  pour  cllre  leur  arbiuc  avec 
rEvefi]ue  de  diaalons  fiir  Marne  &  avec  GuUlaume  Floce  ChancellH»  do 
ïrancc.  Ce  qui  prouve  clairement  qu'il  faut  le  diffingucr  de  Guy  d'Au- 
vergne Evefque  de  Tournay  &  de  Cambray  (on  grand  oncle. 

Mais  bicntoft  après  il  fut  bénéficie,  y  ayant  preuve  qu'il  fut  Chanoine  17/, 
d'Amiens  eftanc  ferc  jeune.  Il  fût  en  liiite  Archidiacre  de  Flandres  en  l'Eglilè 
de  Thérouenne,  comme  nous  ]t  dirons  inctHicinenc.  U  6icaufli  pourveu  du 
Doyené  de  lâint  Martin  de  Tours  par  le  Roy  Jean  en  l'année  MCCCliiL 
&  du  prioré  de  Ris  en  Auvergne  en  la  mcfme  année. 

Le  l^avant  Onuphre  Panuin ,  qui  l'appelle  Guy  de  Montfort,  (ans  doute 
parce  qu'il  avoir  trouvé  qu'il  eftok  fivre  de  Jean  Comte  de  Montfbrt,  eft 
le  premier ,  à  ce  que  je  crds  ,qui  Ta  iàtc  Evefi^ue  de  Boulogne.  En  quoy 
il  a  ellé  lùivi  par  Qactmius  &  par  quelques  autres.  Mais  il  elï  certain  qu'il 
n'a  eu  aucune  dignité  epifcopale  avant  de  parvenir  a  rArchcvcfché  de 
Lyon.  Toutesfois  il  fait  dans  ion  leiUmcnc  un  legs  àl'Eglilè  de  Thcrouenne^ 
à  laquelle  celle  de  Boulogne  a  (accédé.  Mais  c  eft  a  caulc  qu'il  y  avoir 
«Hé  Archidiacre. 

Il  fût  donc  fait  Archevefque  de  Lyon  par  le  Pape  Bcnoift  XII.  le  xr.  tnatuf'VtP 
jour  du  mois  d'Odobre  mc  c  c  x  l.  cflant  pourlors  Archidiacre  de  Flan- 
dres en  l'Eglliè  de  Theroiicnne.  Par  ion  teiiament  il  légua  à  l'Egliie  de  Ptmm  /.iti. 
Lyon  6c  aux  Arçheveiques  (es  (îiccedèurs  la  mitre  dtxit  il  avoic  àccouflimié 
de  Se  (êrvïr  avant  qu'il  fiil  Cardinal ,  laquelle  avoit  ap^^tenu  à  Jean  de 
Ma  n  devîllain  Evelque  de  Chaalons  fur  Marne.  Il  légua  encore  a  la  taèfiae 
Lglilê  cinq  cens  florins  d'or  pour  fon  anniverlâire. 

Le  Cardinal  Pierre  de  Bertrand  ayant  fondé  à  Pans  en  l'an  mcccxlz. 
le  collège  Qu'on  appelle  d'Autun  dans  la  më  (kint  André  des  arcs,  TAr- 
chevelque  ae  Lyon  Guy  de  Boul<^ne  avec  Pierre  de  la  Palu  Patriarche 
de  Hierufalem  &:  avec  Jean  de  Precy  Abbe  de  fiint  Germain  des  Prez 
aflîfta  à  la  bénédiction  de  deux  autels  qui  y  turent  conllruits ,  lelqucls  f ',','';„'''pj. 
lurent  bcnis  par  Pierre  de  Benrand  Evelque  d  Arras  ncpvcu  du  fondateur  ,    p  »/»• 

rmê  /. 


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iti       HISTOIRE  DELAMAISON 

lequel  fût  auifi  iaic  Car<liiial  quelques  années  après  par  le  Pape  Cle- 

menr  Vt. 

,hmmM7*-     Lu  l  aBiicc  M  c  c  c  X  L 1 1.  Guy  fut  fait  Cardinal  Preftre  du  titre  de 
£ttme  Cécile  par  le  PapeClement  VI.  levingciefinejourduinoisdeSep- 

tcmbrc.  Il  eue  aulll  en  commende,  comme  c'eftoit  Toûige  en  ce  temps 
fMMii/.tii.  là  ^  l'Eelifc  de  lame  Chryfcgonc  ,  à  laquelle  il  légua  par  teftamcnt  loi- 
xance  Aorins  d'or  pour  faire  un  calice  qui  y  dcmeureroit  à  perpétuité , 
&.  crois  cens  fiorin&  dor  à  celle  de  fàintc  Cécile,  qui  efloit  ion  vérita- 
ble titre. 

En  ce  temps  là  l'ufâee  efiok  d'appeller  les  nouveaux  Cardinaux  du  nom 
de  leurs  Evefchez,  s'ils  eftoient  Evediucs  au  temps  de  leur  promotion 
au  Cardinalat.  Et  àcaulc  decetulagc  les  Papes,  lorfqu'ils vouloient  pro- 
mouvoir à  cette  dignité  quelqu'un  de  leurs  proches  parents,  ils  leur  doii- 
aoient  quelque  temps  auparavant  un  EvdchéjCpiincfervcHtquc  depaf- 
ûge  pour  aller  au  Cardinalat  &  pour  avoir  un  nom.  Mais  on  en  itlbit 
autrement  à  l'efgard  des  pcrfonnes  de  grande  qualité  ,  comme  eftoient 
Jean  de  Comminge  Archevelque  de  Touloulè,  Taiayrand  dePerigort  Evel^ 
que  d'Auxerre,  &  Guy  de  Boulogne  Archcvcfque  de  Lyon.  Car  quoy 

3u  îk  euflênt  cfié iâcrez  Evefques  auparavant  d'eftre  promeus  à  la  dign ité 
eCardinal,  onneksappcUoitpas  du  nom  de  leurs  Evefchez,  mais  du  nom 
de  leurs  maifôns,  comme  le  Cardinal  de  Comminge,  le  Cardinal  de  Pe- 
ngort,  &  le  Cardinal  de  Boulogne. 
■Sd°a».^iM<     En  l'année  mcccxlvi.  il  efloit  en  Avignon  auprcz  du  Pape  lorfque 
i-tf.**.     Charles  Marquis  de  Moravie',  qui  fut  après  Empereur,  luy  prefta  té  fer- 
ment de  conferver  les  drtMCS  de  l'EgliTe  de  Rome. 

En  l'année  m  c  c  c  x  lv  1 1.  il  fùrvint  un  événement  fîngulier  en  la  ville 
de  B^ome.  Le  peuple  de  cette  grande  ville  natureiemeni  inquiet  ôc  aimant 
la  nouveauté  ,  comme  Tacite  l'a  remarqué  il  y  a  long  temps ,  ennuyé 
de  la  longoe  abfênce  des  Papes,  fùtaflêz  hardy  pour  fe  choifîr  un  chef 
fans  la  participation  du  Pape.  Ce  fut  un  nomme  Nicolàs  fils  d'un  Laurens 
cabaretier  félon  quelques  uns,  ou  meufcier  félon  d'autres.  Il fiit appelle 
Tribun  du  peuple  ,  &  prenoit  les  qualitez  de  Chevalier  (èvere  &  clément , 
amateur  de  l'balie  4e  de  la  ville  de  Rome,  &  Tribun  Augufle.  Le  Pape 
ny  mit  pas  d'abord  d'empeichement.  Mais  ce  nouveau  Tribun  exerça 
tant  de  cruautez  dans  Rome ,  ôc  principalement  -contre  la  maifbn  des 
.  .         Colomnes,  qu'il  fè  rendit  haiflâble,  &  hit  oblij^é  de  le  cacher  pendant 

Quelque  ccmps  au  chafteau  fàint  Ange  &  de  s  enfuir  en  iùite  versicKoy 
"Hongrie,  êc  enfin  vers  TEmperenr  Charles  IV.  qui  le  fit  mettre  en 
pîiîfr*A«n"  prilon-  Il 8*7  cnnuyoit  fort,  &  efcrivit  une  belle  letre  au  Cardinal  de 
p. ti7. s»/.  Boulogne  pour  le  prier  de  le  faire  mettre  en  liberté,  lùy  aflurant  que 
fbn  intention  efloit  d'entrer  dans  l'Ordre  de  fàint  Jean  de  Hicrufalcm  5: 
de  Elire  pénitence  le  refle  de  fès  jours.  L'Empereur  l'envoya  au  Pape , 
qui  U  retim  long  temps  en  prifcm  en  Avignon.  Maisilfiit  enfin  renvoyé 
à  Rome  fous  le  pontincac  du  Pape  Innocent  VI.  &  ily^fiit  tuif  par  le 
peuple. 

.  André  mary  de  Jeanne  Reyne  de  Sidleavoiteflé  tué  cruclemoit  quelque 


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U"  A  U  V  £  R  G  N  E.   L  I  v.  î.  n) 

temps  auparavant  par  l'ordre ,  à  ce  que  l'bn  difoit ,  dé  la  Reync  Ca  femme; 
SiL  mort  tucauilî  cruelcraenc  vangée  par  frcr«  Louis  Koy  d'Hongrie, 
^:iinR  k  âéfprcbe  da|i9«Iefl  aâàires>fecl<lans  les  ESb^  de  kJlB^iie.  la» 

k'XSardinal  de  Boulogne  Légat  vers  k  Roy  d'Hongrie  poùiltllâlïcar.déî  vî»acm;vt 
l'appaifcr.  En  quoy  il  reuflit  hemcufehlcnt.        ^  *  .  -  n']^^-^^:^ 

jubilé,  où  la  Prîncellè  ÙL  -vam  le  laulîtr  pacjdevockMii  Auiélour  <ii£ 
Jubile  il  rcpaflà  par  Padoiic ,  &  y  celclxrale  Condk'general  des  Prelaesc 
de  là  légation  au:  mois  de  May.  Et  enfin  elbmtïic  fccottr  én  Ayignbfi,' 
ilfùc  faïc  Evelque  de  Poitoàlaiin  de  ïaûaéc.ur.-.'  •  ■ 

Cèft  afhfi^'que  je  l'ay  jdfcrk  dans  mësNdtesfir  ks  vks^  Papes 
d'Avignon,  paiiée4)tt'tlmè|)tfoîfIbit  que n'ayalic-pa|eftre£ulc£^efquedé 
Pono  qu'après  le  deccz  du  Cardinal  d'Alby  mort  au  mois  de  Novembre 
MCCCL.  il  fcmbloit  dire  certain  que  le  Cardinal  de  Boulogne  ne  fiic 
pourvcu  de  cet  Evclèhé  qu'après  ion.  retour  d'italie>  Mais  cette  opinioa, 

3uoy  qu'elle  ÇeaâsiecBxcfaïaaS&x^  )gcm3iies»OJt' 
'un  codé  je  vois  qu'il  n'eAmc  qùe  Calcinai  Preflrebl l'année  mcccxlix. 
lorfqu'il  fiiC  cnvoyc  Lcgat  vers  le  Roy  d'Hongrie  &:  en  Icalie ,  Se  qu'il 
n'avoir  encore  que  cecrc  mctmc  qualuc  lors  de  la  tenue  du  Concile  des 
Prélats  de  ia  légation  tenu  à  PadoUe  ail  Printemps  de  l'annce  flilvantc.. 
£k  Cependant  je  k  vois  appellé  £vefi]ue  de  Porto  dans  une  .letre  dePe- 
(Ei^cque  efcrite  de  Padoiie  pea  de  tempsav  a  ne  la  célébration  de  ce  Concile,  «^Mw^ty^ 
duqnel  il  fait  mention  ,  5:  dit  c|'jt-  ccr  F  vc(c|i!c  dcvo-r  hicncuft  revenir  à  '  , 
]^a:ào\ic  omatumlef'^at.'on;! I  r^Lit'iT'tf)!  j\>lar.}i':  C(-nulitmaSbtrus.  D'aurrc 
part  il  cft  dît  dam  i  Ordre  Komoin  attribue  au  Cardinal  Gaietan,  dont  il 
y  a  an  nés  ancien  MS.  dans  k  Bibliothèque  de  Kl.  Colberc  efcrit  précis 
fement  dans  le  temps  que  les  Papes  reHdoient  en  Avignon^  que  le  Pape 
Clément  VI.  avoit  accouftumé  de  donner  des  anneaux  nobles  aux  Car- 
dinaux  nouvellement  pourveus  des  F.vclcHe/.  ruffragan»:  «Ki  Papt-  lorfqu'il^  '  ' 
iè  trouvoicnt  a  ia  Cour  au  temps  de  leur  proviiion ,  ôt  non  aux  ablcnts , 
non  pas  mcitnë  après  qu'ils  emnent  revenus  à  k  Cour.  Oril  donna  l'an- 
nean  au  Cardinal  de  Boulogne  lorlqu  iLk  pourveut  de  l'Everché  de  Porto, 
parce  qu'il  eAoit  à  la  Cour  lors  de  là  promotion.  Et  par  confequent  il  cft 
difficile  d'adjufter  le  temps  de  cette  provifion  faite  à  la  fin  de  l'iinnee 
M  c  c  c  L.  avec  la  letre  de  Pétrarque  cicnte  au  mois  de  Février  de  ia  ineinic 
y  dans  laqueUe  k  Cardinal  de  Boulogne  eft  aj^Ué  £vc{que  de 

PoVCOi- 

Il  y  a  en  cet  endroit  une  choie  curieulè  à  remarquer.  Il  fcmble  que 
l'Evelchc'  de  Porto  ne  pouvoit  pas  eftre  conféré  au  Cardinal  de  Boulogne, 
quin'elloit  que  Souspricur  de  l'ordre  des  Prellres  Cardinaux,  &  qu'il de- 
voû  eftre  donné  à  GuiUaume  d'Aurc  appelle  le  Cardinal  de  Montolieu,  vîm 
kqoelèftoit  Prieur  des  Prrilres  Cardinaux.  Maisil faut  fçavoir  que  c'eftaic  '"'JJJ;*'^ 
en  ce  temps  là  l'uiage  de  la  Cour  de  Rome  qu'on  ne bailloit  les  Evefchcz 
attachez  au  Cardinalat  qu'à  ceux  qui  avoieot  efté  desjalàcrczËvelques 
Tomt  /.  Qjj 


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114        H  IS  T  OI  R  E   D  E  L  A  M  AISO  N 

auparavant  d'eftrc  Cardinaux,  &c  qu'on  prçfetalc  Cardinal  de  Bouîo<Tne, 
ifM  avoir  el^e  iàcrc  Archeve{(|ue  deXyon  aitparavanc  tic  parvenu:  à  la 
dignité  ck  Caîrdiiial  »  au  Cawtiniil  jdc  Montoliéu  ,  parce  qu'il  a'avoit:]»* 
mais  cfté  iàcré  Evefquc.      pour  cette  raiiàaiîl<.^erdilï  k$  £vdclKir:<l4 
Porto  ,  d'Oftic ,  <?c  tic  Sabine ,  cdmine  il  cft  marqué diiiisrOr<lreIt()auùn 
.    ."  imprimé  par  le  R.  P.  Dom  Jean  Mabillon.  ! 
hll^rlfH^    En  ce  meime  temps  ie  Cardinal  de  Bbulcx^  avoit  dans  fa  maiiôn  le 
t-  >H4-     -  Prince  Robcrc  de  iGéneve  ifim  aieveu ,  qui  fui!  depuis  Pape ,  &  Jouit  ile 
Murol  Gentilhomme  Auvergnat,  lequel  fut  ^t.Cardiiul  par  ce  Pape.  Je 
ne  fçay  {i  Barthcicmv  Prigaani ,  qui  fut  depuis  appelle  Urbain  V I.  dans  le 
ibiJ-^Mo.  iciiifnie^  ne  fut  pas  en  ce  mclrae  temps  Ion  domcftiquc.,,y,ayaniprcuvc 
<ju'il  avoit  efté  domellique  du  Cardinal  de  Boulogne.  :  :  ^ 

En  ratifiée  mc  ccvi  t;  il  benic  en  Avignon  Jean  Piffi>it-de  RalMâoics 
Abbëdel'nieJBarbe  prez  de  Lyon,  quiavoit  efté  nouvelleraenc  pourveii- 
de  cette  abbaye  par  le  Pape  Innocent  V  I.  &:  fut  transféré  deux  ans  après 
à.  celle  du  Mas  d'Aùlau  dioceie  de  Kieux.  Guillaume  de  Landorre  Prieur 
de  Villeneuve  au  dioccfe  de  Monrauban,  iffù  d'une  très  nobic  taxmlle  de. 
Rouereue ,  fut  mis  en  £i  place  à?  ïffBié-.Bàtbe.-  ;  •     •     -  -  .       ■  v 
En  la  mefme  année  la  guerre  edant  aUumde'  entre  les  Roys  de  France. 
d'Angleterre,  le  Cardinal  de  Boulogne,  qui  dcfroic  ardemment  de 
J^j*»'*"  ^^  les  voir  en  paix,  ortrit  au  Pape  Clément  V I.  de  k  traii [porter lur  les  lieur 
à  ic!»  de^os  pour  y  travailler.  Le  Pape  le  pm  au  mot,  ôc  relioluc  de. 
ly  envayeriavec  pleine  pniâànce  de  Légat.  Mais  ]a  mèreiUayaiBLedeWt 
fur  ces  enne&ites ,  il  laiilk  ce  loin  à  ton  fùccefTcur.  Ce  fût  le  Pape 
<>tor*«TOM.  Innocent  Vî.  qui  luv  donna  cette  commiflîon.  Il  partit  d'Avicrnon  au 
commencemcnr  ic  l  année  m  C  C  C  l  i  i  i.  avec  des  letres  du  rapc  très 
^rcAatues  aux  deux  Roys  Ôc  aux  gens  de  leur  Conieil  pour  les  exhorter 
4  la  paix.  Le  Cardinal  de  Boulogne  Ct  donna  beaucoup  de  peine  pour 
y  refiifir  y  mais  fans  aucun  fuccez.  Tant  les  c^ts  efloient  ii^nB  de  parr 
osatstjùM.  &  d'autre;  De  force  que  le  Pape  trouva  à  {nopos  de  le  lappeUer  l'année 

Pendant  que  ce  Cardmal  eftoic  en  France,  il  arriva  oue  Charles  IL 
^  '    Roy  de  Navarre  naturelémenc  brouillon  »  pei^ide ,  cruel  ,  &  defloyal 
fît  tuer  au  commcncémettt  de  l'anoée  mCCCL  iii.  Charles  d'Hipagnc 
Conneflable  de  France ,  pcrfonnage  de  grande  confîderation  &:  fort  aimé 
.  '  du  Roy  Jean,  avec  Iccjuel  il  avoir  eflc  nourry  &  eflevc.  Cette  aîlion 

cruelc  &  inhumaine  unca  extreincuicnt  le  Koy.  Mais  euân  le  Roy  de 
^bvarré  voyant  combien  il  luy  imponiott  de  xalmer  fim  indignation ,  il 
s'adreflà  à  la  Reync  Jeanne  Comteflc  d'Auvergne  &  de  Boulogne  niepce 
du  Cardinal  de  Boulogne ,  à  la  Reync  Blanche  vcufve  du  feu  Roy  Philippe 
de  Valois  la  iceur ,  &  au  Cardin.il  de  Boulogne  pour  appaifcr  là  colère. 
Le  Roy  &  les  gens  de  f<>n  Conleil  &  le  Cardinal  de  Boulogne  furent  au 
.  Parlement  le  Mardy  <|uatriefine  jour  du  mois  de  Mars  ucccliv.  fuivaoc 
la  manière  de  compter  d'aujourd'huy.  Et  là  le  Navarrois  ayant  efté  mené 
devant  le  Rov ,  il  fut  mis  entre  les  deux  Revues  ,  &  le  Cardinal  de 
Boulogne  luy  dit  les  paroles  lui  vantes  rapportées  par  Froiûàrt.  Mor^èigntmr. 


D'AUVERGNE.  L  i  v.  I.     •  Hj 

de  Navarre  y  tml  ne  fe  doit  mer  veiller  f  U  Roy  de  ï-nnce  s'efttenu  pommd 
fament  de  njcm  pour  ce  ftut  (jm  efi  dd^rnu  ,  lequel  ve  confient  fa  que 
felSU  ^  vuifi^i^ut  {û*ve7^f  piAlié  fAr  a/os  letns       Mûrement  pxrtot^ 
que  chrfam  hf^^  CàT  aibâs  efits  tm  tem  À  hy  ^ue  Mi  b  tUàfie^  É>&ik 
fàth  ytMs  efiet  defon  fiM^fi prothdiil  ^e  chafcm  h  J^t,  Vous  efies  fi»- 
homme  f^fon  Piir.  ft  fi  A'vfT^efpoufè  fi  fille  ^  t£  de  ta^t  ste^plus  mefprmi.  "  ' 
T(meft)(yes  'fêw  i  Amour  de  mes  Dames  tes  Kejnes       cy  ftmt^  fui  moafk-  ■  • 
*ffeaH^»C*'Mmtm'm prié att^tquU'tient  que  '  • 

«Ml^i/.»  U  it  èùÊi  ptinàMimér  km  oui»  ^  ék  êoiUie  vOmié.  Bt  Ion  Ici 
Rcyncs  &  le  Roy  de  Navarre  mirent  lis  genoiiil  à  terre  &  remerciereni! 
le  Roy.  Fr  encore  die  lors  le  CarJinar  qu'auairt  du  !ign.iG;e  du  Kovou 
autre  ne  s  avcnturaft  dorefenavant  de  faire  tels  fms  comme  !e  Rov  de 
Navfti«evr«tei£tit.  Cw  'wajp<wieiit;V^^  &  fiift  le  fiis  du  kof 

wpà  le  fift,  du  plus  petit  Offitficf  qlUî^k'Rojr  «ttH,  fi  en  fèroit  il  juftidé; 
Et  ce  f.v.z  le  Roy  fe  leva  ,  Se  s'cti  pirtit  la  Cour.  Il  y  a  dans  le  regiftre 
Lx  X  X  I  r.  1:1  thinccllcric  des  lerres  de  renlifTioft  que  le  Roy  accorcla 
le  mclmc  jour  au  Roy  dc  Navarre  &  à  Philippe  &  Louis  de  Navarre 

Apres  cctié  gnui^e  affaire  il  eii  furvint  une  àlB^  CBlaqueUé-Incemilt  '»«w•^>7«' 

l'audorice  de  ce  Cardinal.  Au  moi^  d'Avril  MCCCtlv»  Jé  Rèy  fit  lut 
ïdiât  par  lecjuel  il  ordonna  que  tous  Tes  fujcâs  qui  renoient  dics  terres  '  ■ 
ou  aiwres  biem"<lç  la  Couromic  luy  en  làiroiettt4eurs  reconnoif&nces , 
&  î<pi'à  :Êlicr^  k  &irè  fctes  tttte^  «'altiti  feM»  fcroient  mis  en  la 
maméa  Bt<l^.''<^  E^Ëâr  ttyani  efté  envoyé  au  Bailly  d'Auvergne  ^  ti 
ft  faifîrfous  ce  |Vi-etexre  route  îa  temporalité  dcrÊvefque  deClairmont. 
Oiiîlaume  de  !'Ofme  l'ncur  du  priorc  de  Chirac  en  Givaudan  ,  lequel 
cltuit  lans  douce  charge  des  affeires  de  cet  Eveique ,  demanda  une  lurfeancc, 
^0etielQ(V  fot  ai>cWdéc  /«f  envoya  tin  homlrtc  ëlrp«a  à  Paris  vers  le 
Cardinal  de  Boulogtie  ,  auquel  rEvefque  de  Clâlrmont  efcrivit  pour 
implorer  fa  prote^Vion.  L'affaire  y  ayant  eftc  examinée,  il  fut  trouvé  que 
lotique  i'Evefché  de  Clairmont  efl:  vacant,  il  tombe  en  ref^ale,  que  les 
revenus  de  l'Lvelche  vacant  appartiennent  au  Roy  &  qu'il  a  droit  d'en 
joifir  jolqucsr  ce  que  le  imiivd  Êvefquc  luy  ait  preflé  le  ferment  de 
fidélité.  Apres  quoy  il  (ut  éidSi  de  Yki/ii  ëb  Cardinal  &  des  Advocats 
du  Roy  &  de  l'Evelque  une  reconrioilTance  que  l'Evelque  devoit  donner 
au  Bailly  d'Auvergne  ,  par  laquelle  il  recortnoiftroit  qu'il  avoit  fâir  au 
Roy  le  fcrttiçat  pour  toute  la  temporalité,  Se  qu'il  cftoit  preft  d'en  faire 
daTamdge.  CârEvejqut  eftoic  Piefre  d'AigrefèaiBe  fitfe  du  Cardinal  de 
ce  nom,  proche  parent  du  Pape  Clément  VI. 

Dans  le  mêfmc  temps  que  le  Cardmal  de  Boulogne  eftoit  à  Paris ,  la 
Reync  Jeanne  veuve  du  Kov  Plnlippc  le  Lonp:  ayant ,  à  ce  que  difent  To.n.Lift. 
les  auteurs  des  antiquitcz  (î^  clc  1  lultoire  de  l'Univerfiié  de  Paris,  fait  Jfn'^î^'*' 
bafttr  l'Eglife  des  Carme»  de  la  place  Maubert,  elle  fot  dédiée  h  piiere'  /•'^-■''C* 
de  cette  Reyne  par  le  Cardinal  de  Boulogne  le  xVi.  jour  du  mois  de 
Septembre,  le  Roy  &c  la  Reyne  eftant  prefents.  Er  par  conlêquent  on 
ne  peut  pas  attribuer  cette  cérémonie  à  la  vcuyc  du  Roy  Philippe  le 

Q^iij 


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I 


itr.       HISTOIRE   DE   LA  MAISON 

-Long,       i  lluic  moire  il  y  avoic  long  temps,  mais  \  la  Revnc  Jcviime 
d'Evrcax  veuve  du  Roy  Cliarles  le  Bel,  laqucUc elloit  iceur  de  Marguerice 
id'Evreux  PiiAcd&  du  futg  roy^l  de  France-foakiée  à.GuiUatimç  X IL 
Comte  d'Auvergne  iSe  de  Boulo^aé  ^ere  du  Cardinal. 
<MorRîM!  :j.     Peu  de  temps  après  cette  aé>ion  le  CardinaJ  de  Boulogne,  auquel  le 
»  Mj4  >  "y  Papcavoïc  eicrit  de  revenir  en  Avignon,  partie  de  Paris  au  mois  de  Sep- 
ittig»tvu.i.  •tcmbre,,&:  s'cn  alla  à  la  Cour.du,]^âpc.  Froif&n  adjoufte  en  cet  endroit 
<*^''«-     <]u*oii  diibic  communémeac  qu  jl  tf'ehoic     en  la  grâce     Roy ,  jaçok 
ce  que  par  l'efpacc  d'un  an  qu'il  «voie  demeuré  en  Fsance  il  eut  coiuiou» 
cftc  Ci  prive  avec  le  Roy  comme  pouvoir  cftre  d'autre. 
.  L'année  fiiivance  l'Empereur  Charles  i  V.  defiranc  (è  faire  couronner 
\  Rome ,  ce  qui  ne  pouvoir  eftrc  fait  que  par  le  Pape  ou  par  lès  Légats, 
ies  Cafdiûaux  de  Perigord  &  de  Bcmlogne  cefimugnereitt  beaucoup  j^erâ- 

!>rc{rcmcnt  pour  eftrc  l|onorez  de  cet  empby ,  qui  leur  6iC  oOtJK/fé  par 
c  Pape.  Mais  ils  s'ctt  excufcrent  en  fuite  a  caule  du  refus  que  le  Pape  & 
le  facré  collège  firent  de  contribuer  aux  frais  de  cette  légation ,  ielquels 
ne  pouvoicnt  pas  eftçe  petits  eu.ejgard  à  k:  iuûflànce'4e  ces  Cardinaux 
Ae  au  grand  raj^  quik'  cendenc  divis  l'Eglife.  dé  Dieu.  Ainfi  le  Pape  lé 
•  comenca  d'y  envoyer  Pierre  de  Bertrand  CarduttîEvelqttt 
il  appartient  de  couronner  l'Empereur. 
viraimMcvi.  _  Au  commencement  du  mois  de  Juin  de  l'année  mcçclix.  le  Car. 
^  <£taal  de  Boulo^ie  alla  par  ordre-du  Pape  en  Efi>agne  pour-accommodcr 

les  diffèrens  qui  eftoien^  entre  les  Rovs  de  Cànîl&&'d*Arragon,  qui  & 
j&iiôient  une  guerre  très  cruele.  Il  y  nit  accompagné  par  Jean  Abbé  de 
Fcfcan  &  par  Pierre  Abbé  de  (àint  Bénigne  de  Dijon.  Il  eut  beaucoup  de 
peine  à  ies  taire  convenir ,  &  fut  pour  ce  iujc<^  en  £ij>agne  pendant  trois 
ans.  Enfin  il  les  accommoda ,  ^  s'en  mcMifna  en  fime.en  Avignon ,  où 
il  arriva  le  quatrieime  jour  de  Novembre,  comme  il -^eft  marqué  dans 
une  vie  du  Pape  Innocent  VI.  compof^c  par  un  auiftcur  contemporain 
Chanoine  de  Bonne.  Mais  dans  un  regiftie  porte  d'Avignon  à  Rome  du 
temps  du  Pape  Urbain  VI IL  il  eil  marqué  que  le  Cardmal  de  Boulogne 
fevenamd'Efpagne  ficfim  entrée  en  Av^on  le  huiâiefine  jour  de  ce  mois; 
Apres  la  mort  du  jeune  Philippe  Duc  de  Bourgogne  &  Comte  d'Au. 
riNHw/.i<i.  vergne  arrivée  en  l'année  mccclxi.  le  Cardinal  de  Boulogne  &  fès 
frères  partagèrent  ki»  biens  de  leur  mailon,  &  dans  ce  parraine  on  luy 
adjugea  la  terre  de  Combraille  conflftant  ez  chaikaux  &  chaltellcmcs  de 
Semur,  Lefpau,  Evau,  Chambon,  Au2ence,  Leyrac  ,  Argencc,  &:  la 
fMMHie.  Marche.  Il  fait  mention  de  ce  partage  dans  fon  teftament,  &  y  nomme 
les  lieux  cy  deffus.  11  adjouflc  qu'il  eut  encore  en  (à  part  mil  livres  de  rente 
alignées  lur  le  Tre(or  du  Roy  à  Paris.  Le  partage  fut^iàit  à  Villeneuve 
les  Avignon. 

^*"avw"       y  ^       temps  que  l'ulàge  de  br^er  la  papau^eft  introduit  dans. 
Pm.      l'Eglilè.  L'biftoire  du  Pape  Damafc  nous  en  fournit  ime  grande  preuve» 
làns  compter  pour  rien  les  exemples  des  ficelés  lùivants.  Apres  la  mort 

du  Pape  Innocent  VT.  arrive'e  le  x  1 1.  Septembre  MCCCLXlI.il  y  eut 
Mnh.  viibni      grandes  brigues  dans  ie  conclave.  La  ^jIus  grande  conteftation  fut 


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D'  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  I  V.  I.  117 

neammoins  entre  les  Cardinaux  de  Boulo^^ne  t?^:  de  Pengorr,  rou<;  deux 
fort  puiflanrs  &  fort  accréditez.  Mais  enfin,  ne  pouvant  |\r<  s'accorder 
ciui  eux,  comme  il  arrive  très  fbuvent,  ils  convmrent  tic  n  clkver  à  la 
papauté  aucun  des  Cardinaux  9c  de  £dre  un  Pape  qui  ne  lût  pas  de  leur 
corps.  Ils  eHeurent  donc  Guillaume  Grimoord  Abbe  de  ^nt  Viâor  de 
Maricillc ,  qui  Ce  fit  appellcr  Urbain  V. 

En  l'année  mccclxvii.  le  Duc  d'Anjou, IcCardinal  de  Boulogne,  &lc  miMHn» 
Vicomte  de  Narbonne  firent  un  voyagea  MarfeiUe  pour  y  vi^tcr  les  iaintcs  '  V  **** 
xeliques.  Ik  y  liitenc  receus  avec  toutes  les  marques  d'honeur  que  leur  qûa. 
Ittié  pou V  oit  nu  rc  c  PperenLa  nobleilè  &  une  partye  des  principaux  &  des  plus 
notables  habitans  forent  à  leur  rencontre.  On  difpoià  avec  foin  les  plus 
belles  mailonsde  la  ville  pour  leur  logement.  On  mit  (ùr  les  murulle'^^  de 
U  ville  tout  au  devant  de  l'ilglifè  fàint  Loiiis  quantité  de  ditlercute^  ban- 
nières. Le  V^;tticr  A:  tout  le  Contèit  les  allèrent  recevoir.  Amiel  Bonifàce 
fût  choifi  pour  porter  la  paroJe  &  les  haranguer. 

11  y  a  apparence  que  ce  voyage  fut  fuivy  de  celuy  de  Rome,  où  le  viwUtfcwY* 
Cardinal  de  Boulogne  accompagna  le  Pape  Urbain.  L'année  d'après  l'Em- 
pcrcur  efbnt  venu  vifiter  le  Pape  à  Viterbc  au  mois  d'Oftobre ,  il  fut  en 
iiitce  \  Rome ,  oà  l'Impératrice  fur  couronné  par  le  Pape  le  jour  de  U 
Toudâims.  L'Emptreur  partie  Jhcr  to(l  après  de  Rome  pour  aller  à  Bou« 
logne,  &•  mena  avec  îuy  par  ordre  du  Pape  le  Cardinal  de  Boulogne ,  NcK«aJvîcM 

3u'il  Ht  Ion  Lieutenant  Se  Vicaire  général  en  Italie ,  lequel  eltablit  la  refi-  j^'^ji,**** 
ence  ordinaire  à  Luques. 

Ce  Pape  eilant  mort  en  Avignon  le  xtx.  Deconfare  mccclxx. 
&  le  Cardinal  de  Beaufort  neveu  du  Pape  Clément  VI.  ayant  eflé  edeu 
Pape  tour  d'une  voix,  n'eftant  encore  que  Diacre,  il  fiit  ïm  Prcftre  le 
quatneime  jour  du  mois  de  Janvier  eniùivant  par  le  Cardinal  de  Bou-  viw  papu. 
logne.  Autresfbis  on  n'y  fitifixt  ins  cane  de  £içon.  Quand  un  Diacre  eftoit  ^"^^ 
elku  Pape,  on  le  fâcroit  fàrn  le  faire  paflcr  par  la  prelbiiè.  Mais  cette 
manière  avoir  cftc  change'e  long  temps  avant  les  Papes  d'Avignon.  Sur 
quov  il  faut  voir  les  obfervations  du  R.  P.  MabiUon  liir  l'Ordre  Romain 
qu'il  a  donné  au  public  page  119.  uo. 

En&i  les  emplds  ic  la  vie  dn  Cardiiud  de  Boulogne  finirait  par  & 
feconde  legadon  en  Espagne,  où  il  fit  envoyé  par  le  Pape  Grégoire  XI.  vsuGrcgom 
en  l'année  mccclxxii.  pour  pacifier  les  diiierens  nouvellement  (ùr- 
venii^  entre  les  Roys  d'Efpagne.  Il  commença  par  terminer  le  différend 
qui  citoit  pour  la  lucceflion  du  royaume  de  CaAille  entre  Henry  Roy  de 
CaibUe  &  Ferdinand  Roy  de  Portugal ,  entre  lefqu^  il  fiic  fait  par  fen 
entremile  un  traiâ^  à  Lilbonnc  le  x  x  1 1.  Mars ,  par  lequel  fut  entr'autrcs  siu;taiib.}< 
choies  rclolue  la  guerre  contre  les  Roys  d'Angleterre,  d'Arragon,  &dc  MlTai"a'iib. 
Navarre.  Mais  il  accommoda  encore  l'annc'e  fiiivante  ceux  cy  avec  le  |y  "i.'^'"'' 
Caltillan  ayant  moyenne  le  manage  de  la  fille  du  Roy  d'Arragon 
avec  le  fils  ailné  du  Roy  de  Caftille ,  &  celuy  du  Prince  de  Navarre 
aveclafilledu  Roy  de  Caftille.  Ce  dernier  traiâé  fut  fait  au  mois  de  Juin,  k  r  .  i  vi:>s 
Onufre  &  Conrelori ,  qui  l'ont  pris  des  anciens  rcgiftrcs  d'Avignon  qui  p*î|7.*'"*' 
ioni  prefemement  à  Rome,  ont  e^ric  qu'il mounn  a  Lerida  en  Catalogne 


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nS      HISTOIRE  DE   LA  MAISON 

k  xxTii.  Novembre  mccclxxtit.  &  je  V^y  cfcrit  ainfî  après  c^x. 
Mais  il  faut  qu'il  v  ait  erreur  dans  ces  regirtrc-;.  Car  je  trouve  que  le  xxvil. 
tuMvtif.     dumciiTic  mois  il  fit  un  codicilk  dans  k  ciiuitcau  de  Calpe  au  diocefc  de 
Satragoflê ,  tjai  n'eft  eÛoigné  de  LedtU  que  d'environ  dix  lieoës.  Il  y  a 
beaucoup  d'apparence  qu  il  mourut  an  mermc  lieu  bkaitoft  après,  c'cft 
à  dire  le  memie  jour,  (on  deccz  cftant  marqus^  au  xx  vu.  Novembre 
rnmit$f.J7j.  daiis  robicuaire  de  la  Gince  Chapelle  de  Vie  le  Comte     dans  ccluv  de 
****         l'EglUe  catiiedralc  d'Amiens.  Ce  qui  peuc  bien  faire  pcnlcr  quii  a  eit  pas 
more  à  Lecida,,  mais  qu'eftanc  mort  en  un  lieu  peu  connu  non  loin  de 
Lerida ,  les  ^ens  efloi^ez  de  là  ayant  apris  par  Lerida  qu'il  eiHoic  mort,' 
crurent  facikmenc  que  lôn  decer  eftotc  arrivé  en  cecce  ville.  Il  efldc 
pourlors  aagé  de  foixantc  ans. 

Apres  la  mort  le  bruit  courut  que  le  Roy  de  Navarre ,  qui  a  eu  la  rcpu- 
«pood.  tii.  ttdon  d'avoir  é&é  un  grand  empoï£meur ,  l'avoir  iàic  empoifimner }  flc 
SmiLw.ij74.     ^^uK  fut  Cl  grand  par  tout  que  ce  Prince  envoya  des  Auibafl^cura 
"     en  Avignon  au  Pape  Grégoire  Xî.  pour  fc  dilculper.  Nous  avons  la 
letrc  que  le  Pape  luy  rcfcnvk  lùr  ce  fùje<ft ,  dans  laquelle  il  luy  du  qu'eliant 
oUaâa.  ».  m.  nc  dc  Princcs  catholiques ,  il  n'cftoit  pas  à  prefumer  qu'il  eut  voula 
mettre  une  fi  grande  taiclie  fin*  fâ  vie,  &  que  niânc  d'aiflents  reflexioii 
à  Tafiêdion  qu'il  avoit  tefinoignée  à  ce  Cardinal ,  il  avoir  en.  de  k  peine 
à  le  perliiadcr  que  cette  acculation  fut  vraye  ,  que  mcfme  parVenqueftc 
qu'il  avoit  faite  avec  les  domeiliqucs  du  défunt  il  n'en  avoit  peu  tirer  autre 
cnofê  û  ce  n'efl:  qu'il  eftoic  mort  de  fà  mort  naturele.  J'ay  trouve'  dans 
rinterrogaeoire  de  Pierre  du  Tertre  Secrétaire  &  Concilier  de  ce  Roy 
&  dans  ccluy  de  Jacques  de  Ru  (on  Efcuyer  arreflez  &  faits  pri(bnniera 
par  ordre  du  Roy  Charles  V.  en  l'année  mccclxx  v  1 1 1.  qu'ils  furent 
accufez  d  avoir  cfté  les  mimllres  des  empoilbnnemens  prauquez  par  ce 
Roy  envers  le  Cardinal  de  Boulogne  6c  envers  le  Prince  Charles  ion  fils 
aifiié.  Jean  itiibé  de  lâint  Vincent  de  Laon,  qui  parle  dans  (on  Miroir 
hiflorial  de  cet  empoifônncment  comme  d'une  chofè  certaine  ,  blafme 
le  Roy  de  Navarre  d'ingratitude ,  difânt  que  le  Cardinal  de  Boulogne  luy 
a'voit  perte  moult  de  fois  fxfveur  tncomre  plttfiturs  qui  à  bonne  CAufe  ejiotent 
mshinutns  it  hy  pmer  fis  àtmmtet  fS-  ebfimlts,  - 

Il  avoit  déclaré  par  fon  teflament  qu'en  quelque  part  du  monde  qu'il 
decedat ,  il  vouloit  qu'on  tranfportat  (on  corps  en  l'abbaye  du  Boufcnec 
^Ij^à,  en  Auvergne  ,  ou  M.  Savaron  cfent  qu'il  ell:  enterre  ,  &  où  on  voit  fon 
tombeau  de  marbre  blanc.  J'ay  pourtant  doute  long  temps  de  la  venté 
de  ce  Ëùt ,  parce  que  je  n'en  trouyots  aucuiie  preuve ,  non  .  pas  mefine 
,  ■         au  Bouichet.  Mais  enfin  Je  l'ay  trouvée  dans  le  tcilament  de  Jean  I.  du 
nom  Comte  d'Auvergne  &:  de  Boulogne  fon  frère  ,  lequel  ordonne  que 
ion.  corps  loir  enterre  au  Boufchct  en  cofic  de  Mnnfîeur  le  Cardiml  fon  frère 
fi,  fenefire  dedans  U  Chapelle.  L'Aucleur  de  1  Italie  fàcrée  s'ed  trompé 
TAt.i«d  &r.  loriqu'il  a  efcrit  que  le  Cardinal  de  Bodc^e  fiic  enterré  à  Lerida  dans 
^***'      l'at^aye  du  Boulcliet. 

Minwjf.itk.    Il  nomma  exécuteurs  de  fonteftament  Guillaume  Sudrc  Cardinal  Evefquc 
d'Oitic ,  Gilles  Âycelin  Ëve^ue  de  Foicati ,  Pierre  de  Montcru  Cardinal , 

Robert 


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0 


D*  A  0  V  E  R  G  N  E.  Ll  V.  T.  »  u9 

Robm  <Ie  Genève  Cardinal  iôn  neveu ,  Jean  àe  la  Tour  Cardinal  ion 
Cûufin,  Jean  de  Craon  Archcve(que  de  Reims  (on  coufin ,  Pierre  de 
Sortenac  Archevcfque  d'Embrun ,  qui  fût  depuis  Cardinal ,  Jean  de  Mcllo 
Evelque  de  Clairmonc,  Guerin d' Arcey  Evekjue  de  Chartres,  &  Jean  de 
la  Grange  Abbé  de  Fefcan,  qui  fiic  ùit  Cardinal  bien  cofl:  après.  C'efl 
ûaa  doute  de  là  que  M.  Savanm  è,  tiré  que  Jean  de  Mdlo  Eveique 
de  dairnuMU  avoic  CouCcrk  le  teflament  du  Cardinal  de  Boologne. 

Dans  les  preuves  de  l'hiftoire  des  Cardinaux  François  page  jjy.  il  eft 
marqué  qu'il  efl:  inhumé  auprès  de  Ca.  mere  dans  le  chœur  des  Dames 
du  Monccl.  Mais  je  crois  que  c'ell  une  faute  d'impreiTion  &  qu  au  lieu 
du  mot  héiimé,  il  Suit  mettre  mh$méf,  c'eft  à  dire,  Marguente  ù.  iôeur 
religieulè  de  cette  abbaye. 

J'ay  trouvé  dans  un  ancien  M  S.  de  l'abbaye  de  Clugny  un  fcrmon 
fait  par  le  Cardinal  de  Boulogne  en  la  chapelle  du  Pape  le  fécond  Dimanche 
de  Carcûne.  Et  ce  livre  eftanc  eicric  il  y  a  plus  de  trois  cens  ans,  il  n'y 
a  pas  lieu  de  douter  que  ce  ne  fitt  un  ouvnge  de  Guy  Cardinal  de  Boulogne 
Eveique  de  Pono. 

Il  y  a  en  l'abbaye  du  Boufchet  un  ancien  reliauaire  aux  armes  du  Cardinal 
de  Boulogne  &  du  Cardinal  de  Murol  tel  quil  cft  rcpieièncé  icy. 

't.  .ncLen  relii/Uatr  e  e.tùmt  en  rahbqye  Jit  tî^tniscAotén^ Il  MMIJ^IIli  >  * 
.  \ej ^moiriaà  fuiy,^ont mat'^ftiéet  ^ontcetlM  du.  C eu-cUnMU'-'^  ; 


HISTOIRE  DE  LA  MAISON 


ÏVItEUX. 
Stmi  dt  f  r/inc* 
amtsfM  ftri 
tm  tamdi  cmm 
fumé  tfMual 
^  â»  omnIm 


CuilUtsme  XII  Comte  £Auver^e  &  de  BoitUffit, 
C  H  A  P  I  T  R  E  XXVIL 


tmmf.  iM^ 


ouïs  de  France  Comte  d'Evreux  cin- 
quicfnie  Hls  .de  Philippe  III.  die  le  Hardy 
Roy  de  Vtmot  W  'tedà  SS^ 
Jeanne  Reyne  de  France  mariée  au  Rw 
Charles  IV.  dit  le  Bel ,  Marie  fi^mme  (fe 
Jean  111.  du  nom  Duc  de  Brabant ,  &  Mar- 
uerice  conjointe  par  mariage  avec  Gud- 
Aume  XII.  Ouate  d'Auvergne  &  de  Boo- 
ognc.  Guillaume  cftoitbeauirere  du  Roy 
Il  Charles  le  Bel ,  comme  ayant  efpoufë  les 
deux  Iccurs.  Ainfi  il  ne  faut  pas  s'eftonner  fi 
ce  Roy  Tappeik  fi>n  amé  &  (çsX  &  cher  frère  dans  les  lecres  expedie'es 
I  ^  sfli.  en  Tatinée  m  c  ce  z  x  v  r.  pour  la  tnoovahcedfs  ièigneuries  que  ceOmite 
avoir  cede'es  à  Marie  de  Flandres  Hi  bcl!cmcrc  &  à  les  enfàns. 

Philippe  Comte  d'Evreux  &  Roy  de  Navarre  conftitua  en  dot  à  (à  fcur 
Marguerite  mil  livrées  de  terre  à  tournois ,  delquelles  luy  turent  affilés  à 
k  Focé  Aleps  &  ez  appartenances  de  la  ville  tro^„cens  cinquante  deux 
«)MM«'^><^  livres  deux  fi^  Parifis  tant  lèulemenc,  plus  vingf^Éil  livres  tournois  en 
deniers.  Pour  quoy  &  pour  les  arrérages  il  y  qi^me  tran^^ion  ena« 
elle  &  le  Roy  (on  frcre  paflfcc  à  Paris  le  lendemain  de  la  fcftcÔtntClcmcnt 
Mcccxxxviii.  par  laquelle  il  luv  alli^a ,  encre  autres  chE£es ,  quatre 
cens  quarante  fèpt  livres  (ux-hiiie  (bis  à^pfeiî^  Tréfci'i^^ 

11  y  aà  la  Chambre  desOmiptàdel^ijonunebiiUédiiPap^^XXIL 
donnée  en  Avignon  le  x  x  i  v.  Juillet      c  c  x  x  x  i.  par  laquelle  il  ac- 
corde à  cette  Princefle  &  à  fes  lieritieriT^  (ùccefTeurs  Li  nomination 
preientation  des  chapellcnies  qu'elle  le  propoloit  detonder^,.»^' 

MelGeurs  de  Saince-MatcHe  ont  remarque  c^0'l&  Conro^^lbnme 
ièrvit  &  afTifVa  le  Roy  Charles  le  énia  guerre  qu'il  eut^contre  les 
Anglois,  ceftàdire,en  Gangue,  comme  je  le  penlè. 


rmmf.  1I7. 


ly  A  TTT1E  U  G'N  E.  L  l  v:  1.    '  iji 

En  l'année  m  c ccx x V  1 1 1.  le  x  x  i  v.  du  tncKS'^i^Aouft  fiic dcnmée la 
femcufè  bataille  de  Montcallcl  contre  les  Fl  imanx,  qui s'cftoicnt révoltez 
contre  leur  Comte.  Le  Roy  Philippe  de  Valois  y  nit  en  perlbnne  avec 
tOBce  iâ  noblelic.  La  vittoire  hic  enticrc,  y  ayant  eu  quarante  mil  Fl»i 
mans  tuez  (vi  k  place.  Il  y  eut  quelques  morér  0c  Udtèx  de  l'année  du         -  < 
Roy.  Les  blellcz  de  marque  furent  le  Duc  de  Bretagne',  fe-Comie  de 
Bar,  le  Comre  de  Boulogne,  Mefllre  Louis  de  Savoyc,  Bouchard  de 
Montmorency,  Meflîrc  Hcnrv  de  Bourgogne,  &  plufîeurs  autres ,  IcC 
quels  vmrcnt  à  lauic  Orner  avec  le  Roy  ,  qui  y  icjourna  pendant  trois 
jours  pour  attendre  la  gGwrifeii<de  (es  ^géas.  Ceft  ce  que  j'ay  trouvédans  ' 
le  Miroir  hiftônaï  de  Jean  Abbé  du  oionaftere  de  faint  Vincent  deLaon 
auteur  du  temps.  MmlccQpmmmm  àtlfj^^ 
autrement. 

L'année  iuivante  Guiiiaumé  Comte  de  Hainaulc ,  ^ui  s'cftoic  beaucoup  frimm  f.  m. 
fi^aiié  i  la  bataille  de  Monédi^l ,  alla  à  Clairmoiic  ék  Ativetgne;  L'Abbé 
de  ûâm  Vincent  i>  d'où  j'ay  tiré  ce  (aicy  n-en  dit  pas  davantage ,  Ci  ce  n'eft 
que  ce  Comte  citant  à  Clairmont  envoya  des  AmbafTadeurs  vers  le  Pape, 
&  que  quand  îc  Pape  eut  fçeu  leur  venue ,  elle  ne  luy  pleut  pas ,  &  que 
la  conduite  dii  Pape  envers  eux  ayant  cite  rapportée  au  Comte  ,  il  en 
eut  moult  grand  odJ»it  t  &  s'en  retourna.  Le  coaitoncear  de  lachranique  To.xi.Spieik* 
de  ^ïatl^  dit  quah  Ja  mefinc  chofc.  '**' 

En  l'année  mcccxxxi.  Louis  I.  Duc  de  Bourbon  Ce  prcptr:inc  \ 
faire  la  guerre  au  Comte  de  Flandres  ,  &  ayant  levé  des  trou [i es  i  )iirlc 
jeudez-vous  eftoit  à  Moulins  en  Bourbonnois,  Guillaume  Comte  d  Au- 
vergne (on  neveit  impo£i  fiiriès  fiijets  d'Auvergne  une  lùbviention  pour 
aller  à  Ibn  Iccours.  Ceft  ce  que  nous  apprenons  de  Ion  teilament,  par  ^l«ll*»^7«^ 
lequel  il  orcîotmc  qu'on  rcflituc  cette  lubvention  à  ceux  de  qui  il  l'avoic- 
cxigee  ,  déclarant  qu'il  n'avoit  aucun  droit  de  la  lever. 

£n  l'année  mcccxxxi  x.  il  fut  à  k  joume'e  de  VironfolTe  avec  le 
Koy  Philippe  de  V^Icms  ,  où  il  y  avait  ares  Mlle  compagnie ,  comme  noua 
le  dirons  à  la  page  1)9. 

Il  cft  marqué  dans  l'ancien  Obiruaire  des  Révérends  Pcrcs  Cordclicrs  u». 
de  Clairmont  que  Guillaume  XII.  Comte  d'Auvergne  mourut  le  iixieime 
jour  du  mois  d'Aouft  mcccxxxit.  (uàs  marquer  JclKudeiôndccez. 
£c  dans  cduy  de  la  (âinee  Chapelle  de  VicleCoime,  oàildeceda,  ion 
obit  cft  marqué  au  premier  Mardy  d'Aouft; .  ft«ti»^»oi. 

Apres  Ion  dcccz  Marguerite  d'Evrcuxlàveuvecnqualitc  de  gardienne 
&  tutrice  de  Jeanne  d'Auvergne  là  fille  &  mit  en  poUèinon  die  tous  les 
biens  :éc  de  lès  meubles  (ans  aucun  inventaire ,  à  ce  qu'on  prétendit  dans 
la  fiiiië,  quoy  qu'il  confte  qu'il  en  fùt^Êuc  un  par  le  Juge  des  lieux  in- 
continent après  Ion  decez.  Ce  qui  ayant  (ans  doute  fait  du  bruit  pour 
l'intereft  que  pouvoient  y  avoir  les  proches  &  lès  créanciers ,  le  Roy  par 
ktrcs  données  le.  x  1 1.  Aouft  mcccxxxi  i.  ordonna  au  Bailly  de  Sens 
de  &  cran(porter  ea  toute  dili^nce  en^Aaverçne  pour  y  prooeaaeràrin» 
ventiure  de  tous  les  biens  xoeùbks  dC'ipunedàes  dwfit  .Ku  Comte.  Ce 
que  ce  Bailly  fit  exaftcmcni. 

Tmue.  /.  Ri} 


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t|t       HISTOIRE  D£  LA. MAISON 

AlMw^4y(•.    n  eft  maraué  dansles  lecres  du  Roy  i^ce  Conte  à  caiïiè  de  fa  |ea. 

neflè  &  pat  défaut  de  confeil  &  deccu  par  mauvais  gouvernement  avoic 
fait  pludeurs  dons,  traniporcs,  &  aliénations  au  préjudice  de  (à  fille  Ton 
unique  hendcre.  A  k  varice,  il  conAe  pur  im  atreft  du  ^iv.  Aouft 

fmmt.rt9.  Mccczivtii.  ffïû  avotc  pour  la  dcfcKarec  de  ù.  oonidence 
abandonne'  à  Guy  &  à  Jean  de  Boulogne  Tes  frère»  le  chafteau&challeL 
lenic  de  Moncreiion  «!c  l'eftang  appelle  dal  Flum  en  Auvergne  ,  qui  leur 
fiircnc  ad^gcz  par  provifion  par  ledit  arreû  en  attendanc  qu'après  une 
plus  ampk  informanon  cki  peut  juger  Ja  çattfe  dteSbUveincnL  Us  leur 

fhmmf,Ttt,  «voîeiic  cfté  leguer  par  le  Comce  Guilbnne  leur  fivre.  . 

L'inventaire  Êiit  par  k  Baillf  de  Sens  nous  apprend,  qu'il  y  avoir  fi  pen 
d'ordre  dans  les  affiùres  de  ce  Comte  qu'après  fon  dcccr  on  ne  trouva  pas 
chez  luy  dequoy  faire  les  ârais  de  Ton  cncerrement  ^  &  que  pour  avoir 
dequoy  les  fairfe  bil  veficKt  une  parde  de  &  vai0^  d'argenc 
.  J'ay  trouvé  daiis  l'Epicome  de  Frcrc  Jean  d' Aucy  &  dans  une  généalogie 
de  la  maifbn  de  Boulogne  de  la  Bibliothèque  du  Roy  que  la  reprefènution 
de  Guillaume  Comte  de  Boulogne  mary  de  Marguerite  d'Evreux  ,  celle  ■ 
de  là  mere,  c'ell  à  dire,  de  Blanche  de  Clairmont,  de  ion  fils  Roben^ 
Avec  letas  armes ,  fi»e  en  place  peinnire  «n  l-abbaye  de  (àinc  Joffe  (ùr  là 
mer  auprès  du  grand  autel. 

Le  mcfine  frcrc  Jean  d'Aucy  die  que  ce  Comte  Guillaume  eftotc  hêsn, 
plein  de  toute  bonne  &  excellente  érudition ,  &  du  tout  ne  à  toutes  (ciences, 
mais  qu'il  vcfquit  peu.  Il  ci\  aullî  marqué  dans  un  arreil  du  Parlcmenc  du 
xzviii.  Juin  Mccczxxvii.  qu'il  vefquit  peu.  '.  : 

Marguerite  d'Evreux  (à  fèouiie  monmc  enl'anaée  teCCCL.  &ftten« 
terrée  en  l'Eglife  Noftrc  Dame  de  Boulogne  devant  l'image  miraculeule 
de  la  lainrc  Vierge ,  comme  elle  l'avoir  defiré.  C  eft  ainfi  que  M.  le  Roy 
l'a  efcric  dans  l'hiAoire  qu'il  a  compolee  de  Noflrc  Dame  de  Boulogne 
page  78.  où  il  dit  encore  «joe  celte  Princcffc  légua  à  cecee£gli&  quelques 
terres  de  cenfives  dam  les  vilU^  de  Vuiiùngue  &  de  Creouum,  ft-k 
defchargea  avec  le  confcnrcmcnt  de  Jeanne  fà  fille  depuis  Reyne  de  France 
de  quelques  renvois  que  cette  tglife  devoir  à  la  Yicomté  de  Boulogne. 

EnfMU  de  GtuMétume  XII.  Comte  à^Auver^  &  de  Moidoffie 
tst  de  MAfffierUe  d*Evreux  fét  femme, 

ROBERT  DE  Boulogne,  qui  monruc  en  Arragon  avant  fbn 
pcre,  comme  il  efl  marque  dans  trois  généalogies  MSS.  delamaifoa 
d'Auvergne  &  de  Boulogne  citées  par  M.  Julicl.  Mats  j'ay  biendela  peine 
àlecrQire,n'y  ayant  guère  d'apparenee  qu'un  en&ttqoinepomroir  avoir 
tout  au  plôs  que  fis  . on  fept  ans  lors  de  la  mort  de  (on  perc  ait  eftéclier- 
chcr  la  mort  en  Arragon.  Ainfi  je  crois  pKis  feur  de  dire  fimplcment 
qu'il  mouru:  jeune,  comme  il  cft  marqué  dans  une  généalogie  MS.  de 
la  nuiion  de  Boulogne  de  la  Bibbothcquc  du  Roy.  Frère  Jean  d'Aucy  n'en 
die  aune  chofeii  ce  n'eft  qn'il  nounic  ammc'lbn  pore. 

J  BA  N  M  E  D  E  B  G  u  L  o  G  N  B /<pd fiz ConKofed^Aitvcrg^ac dë  Bouk 
logne ,  laquelle  anra  fcn  chapitre*  .  . 


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'      A  TT  V  ERG  N  E.  1:1  V*/  tZ\ 

BLANeRB  bB  BooLOGNb,  lie  laqudle &k mciition qûe des gç' 
nealogies  citées  par  M.  JuAel.  Mais  frère  Jeali  .<f  Aucy  iîtài  pàde  pas> 
la  généalogie  MS»  de  JaBiUiocequc  du  Roy  ^  je  viem  de  dter. 


BIO'U  R- 

G  O  G  N  r 

BtnJt  d'cT 

J  H.  A  N  C  F, , 
D'atKTfrmé  i* 
pun  i*  ijft 


Keyne  de  France. 

C  H  À  p  î  T  R  E  xxynt--; 


ETfE^  l^iInMdfèv  lâ<[iidte  tftûh  j>^te 
fille  du  Roy  Philipi^  111*  Jl  lé  Hftr^;  ' 

nafciiiit  If  huiclicline  May  MCCcXxvi. 
j[  &:  tur  accordée  le  Xîfvi.  Septembre  Pr»**l^»«*•i 
Mcccxxxviii.  avec  Philippe  de  Bour- 
gogne fii  ttiâ^  ietxÀèi  Vf  i  V&t  êé 

}   Rourgoi;nc  &:  de  Jeanne  de  Fraitcc  fille  dii 
Rov  Philippe  le  lone  Le  Duc  &:  la  Du- 
clicfle  de  Boulogne  luy  donnerenc  &  aux  n.fi.  ^owt 
enfans  qui  proviendroietit  de  ce  mariage  u/.'"'""'' 
L  GOËiaéde  Bourgogne,  KlldlikCdHÉ^ 
ifAROQ^Conitte'M.  Du  Chefiieré  CstSlu  Et  pai-  cdnfequent  ce  néft 
Ml  en  vertu  du  traiâ:c  de  ce  mariage  qu'il  porta  depuis  les  tirres^ 
de  Comte  d'Artois  &  de  Boulogne  -,  ^us  IcTquels ,  au  rapport  de  Froilîarr,  fH^*ft  vtLu 
il  accompagna  en  l'année  mcccxlv  i.  Jean  Duc  de  Normandie  fon  ***^*'** 
€oa£si  zermain  au  fiegc  d'Aiguillon  en  Gdcogne.Mais  enune  elèaraftoacke' 
^  7  fin  £ùte  environ  la  my-Aouft  fiêeoàffkt  i*êoùkéiltk 4»  èokfstfëm^ 
port*  le  Chiidlier  tout  r»d,lgré  bty ,  fi  que  en  trA'veffintmi       té  ihé^valcheM  ^ 
tS  MoH^ii^teur  Phtiifft  dfjjotu  liff,^  fitt  teUemene  frotjfé  qu'tmcquts  puis 
litHt/htd,  âkts ii mmm  di €tut  hl^Mv  le  xxtu  ^ptmhe «nftâvem» 
n  fat  cataré  en  l'Eglifè  de  OÊtanet. 

En  l'année  m  c  c  c  -x  l  1 1.  Vkttt  de  Courmarain  Chevalier  eftoit 
Gouverneur  de  la  Comré  d'Auvergne  pour  très  noble  &  puifîant  Seigneur 
^ooTeigneur  Philippe  de  Bourgogne  Ccnnte  de  Boulogne  &  d'Auvergne 
ébé  m  é^taaedkut  &  AetfoninceM.  te  tktùie  Bourgogne,  conmt 
ileftaMnfué  dansle  tcgiftre  LZ^llUdekCluflMlliHcde  Fraâcer 

Riij 


t 


Enfims  de  Philippe  de  Bourgade  Comtx  de  Bourgogne  &  £Anm 
.&  de.JeMmt  d^  Boulogne  Comtejfe  d'Awoer^  &  de.}  -i 

Boulogne  Jà  femme.  . ,  . 

EHiLiPYB  Duc  os  BouiLGOGKB,  né  après  k  mort  de  £10 
pcrc ,  comme  nous  l'apprenons  de  la  Ictrc  que  le  Pape  Clément  VI. 
'ic  à  Jeanne  Duchellè  de  Bourgt^ne  pour  la  con^^ler  de  la  mort  de 
£)n  fils. 

jBAirits  DB  BotiRGOGMB  filt promit pour  etpoufeli Amé VI. 
Comte  de  Savoye  £irnommé  le  Comte  Verd  le  xvi.  Juin  mçccxlvii. 

&  cftant  encore  en  bas  aagc,  elle  fùrmife  entre  les  miins  de  Jon  accorde 
pour  eflre  ellevéc  dans  ia  maifon  &  par  les  loins  en  .utcndanc  qu'elle  fiit 
H^ji.w»i4v«y«  devenue  en  aage  nubile.  Ce  party,  dit  M.  Guichenon  ,  eftoic  un  des 
^«**•      plus  ayàntageux  du  royaume.  Car  outre  la  grandeur  de  rextraâion 
patemele  &  marernele  de  cette  PrinccfTc ,  elle  devoit  hériter  avec  Philippe 
de  Bourgos^ne  Ton  frère  de  cous  les  biens  de  la  maifôn  de  Bourgogne, 
lin  ciïctl ,  par  les  promcffcs  du  manage le  Duc&  la  Duchefle  de  Bourgogne 
promirent  qu'elle  leur  fucccderoit  lelon  les  couftumes  des  lieux  où  leurs 
biens  eftoieiit  aSSs.  Cependant  ce  mariage  ne  fut  pas  ef&âu^,  quoyque 
legaae  eut  cousjours  efl^  nourrie  &  eAev&  en  Savoye ,  (bit  parce  qu'elle 
n'eftoit  pas  propre  à  di/oir  des  enfàns ,  ainfi  que  porte  l'ancienne  Chronique 
de  Savoje ,  ioit  par  quelque  autre  confideration.  l'Ile  ne  fut  pas  neantmoins 
renvoyée  en  Bourgogne.  Mais  le  Roy  Jean  iarccua  des  mams  du  Comte 
de  Savoye  moyennant  «quarante  mil  florins  d'or,  &  ce  fut  à  Gaucher 
(èigneur  de  Chaftilloa  fimycrain  MatAre  d'hoflel  du  Roy  qu'elle  fut  te- 
mile  le  xv  1 1 1.  Avril  m  C  c  C  lv.  à  f.îinr  Laurens  près  de  Mafeon  par  An- 
toine de  Minlans  Abbd  de  làint  K  anilK  rr,  le  Prieur  de  Belley ,  Avmond 
de  Chalant  Icigncur  de  Fcnis ,  &  1  lerrc  de  Montgclas  Chevalier.  Il  ne 
fuxt  pas  oublier  icy  que  dans  le  traiâ^  de  la  rem  ifede  cette  Piinceflê  ez 
mains  du  Roy  il  fut  expreflêment  convenu  qu'elle  fcroit  à  la  vérité  ma- 
riée à  la  volonté'  du  Roy ,  a  autre  routesfois  qu'à  M.  le  Duc  de  Norman ;^;'c 
lôn  fils.  L-llc  mourut  depuis  lans  aucune  alliance ,  &fùt  Liuerrcc  en  1  ab 
baye  de  laine  Antoine,  des  champs  lez  Paris ,  comme  il  cit  marque  dans 
une  gcnealog^  de  la  maifim  oe  Boulog^  qui  eft  à  la  Bibliochequè 
du  Roy.  .} 
Marguerite  de  Boulogne,  qui  mourut  jeune  Ç\m  avoir  efté  ma- 
riée ,  ôc  fut  enterrée  avec  ià  lœur  en  l'abbaye  (àint  Antoine  des  champs. 

Apres  la  mort  de  Philippe  de  Bourgojgne  Comte  de.  Bourgogne  & 
d'Artofs  la  Princeflè  £1  veuve  iè  remaria  le  xiz.  Février  mc.ccxliz.> 
avec  Jean  Ion  Duc  de  Normandie»  dirais  Roy  de  Fiance  ,  avec  lequel 
Mstb.  viiiMt  elle  fut  couronnée  à  Reims  le  x  x  v  i.  Septembre  m  c  c  c  l. 

74.  21  y  a  au  Trefor  des  chartes  de  France  à  Pans  un  ancien  regilbc  oa 
(ont  les  anrefls  du  Parlement  de  Bourgogne  tenu  à  Beaunc  4c  à  iaint 
Laurens  pour  la  Vicomte  d'Auxoone  terre  d'outre  Saône,  dans  lequel 
il  <^  dit  que  l'an  de  gpce  mccc ti.  fiteemt  i  'S$âmM  Pêfiemmt. 


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t>'  A  U  V  E  RiaiN  E.  Ltv.  L  i  ;  tf$ 

J*  flMi  42r  Mfdame  U  Roync  Jthtamt  teUme  ayânt  t»  tahfence  du  Koy  le  • 
towvtmement  du  Duché  de  Roar^ogne  ;  auquel  Parlement  furent  M  fjîeurs 
l'Eve/que  d'Ojiun ,  i»Abbe  de  cifieaux  ,  [Abbé  de  fcànt  Bénigne  de  Dijon  ^ 
t Ahifi  ii  tamtmis ,  Mefftrefehm  de  froloii  Sire  de  MiUetot ,  Mefpie  Hugui 
d*Vhmte,U  ^dtGrmfm^USmé9CemdMSii^^J<jffr<ydtBli(jffyt 
iMefpre  Efiienne  Mafigney^  Meffttt  fy  cluuiCiiim  ,  Miffire  Auxel  de  Sdaii, 
Cela  fe  pafTt  pendant  la  priiôn  du  Roy  Jean ,  qui  avoit  efté  fait  prifonnicr 
1  anac'c  prccedcnce  à  la  bacaille  de  Poidbiers  ,  &  de  là  conduit  à  Bourdeawt 
&en  Angleterre*  On  ne  {çaurotc  aflcz  dignement  exprimer  les  malheurs 
ue  cette  priiôn  attira  fur  1c  royaume.  Le  Duc  de  Normandie  fils  aifiid  . 
u  Roy ,  qui  eftoit  pourlors  à  la  tefte  des  afïaires  ,  (c  donna  beaucoup 
de  pcme  pour  y  remédier.  La  Rcync  Jeanne  y  donna  aufïi  (es  Ibins  avec 
beaucoup  d'application.  La  preuve  en  cft  dans  les  rcgillres  de  TUniverfité 
de  Puis  ,  ou  l'on  ci^vë  qlie  le  R4âair&  les.qûatte  Proçiireuis  de$ 
nations  furent  à  la  fin  du  mds  de  JilinM  ccclviii.  àla  prière  & 
lûpplication  de  la  Rc}  ne  Jeanne  vers  le  Duc  de  Normandie  pour  moyennef  P"*w  fifi, 
un  accord  cnrre  luv  &  la  ville  de  Paris ,  &:  qu'enfin  elle  rcuflîr  &:  fit  la 
paix  le  X  1  X  tlu  mois  de  Juillet ,  citant  marque  cxprcflcmcnt  dans  ces 
icgiftiés  que  fiùt  ftUc  fêS»  Xllt.  dit  wenfis  pradiâfi  per  Regtnam  J.a»n«m 
Ht,  £lk  le  retira  en  fiûM^enifls  pÉTaxie  Bourgogne  avec  le  jeune  Duc 
Philippe  (on  fils ,  &  y  mourut  le  xxix.  Septembre  mccclx.  dans  le 
temps  que  le  Ilov  Ton  mar>-  fè  difpolbit  pour  revenir  dans  Ion  royaume. 
Je  trouve  qu  ciie  dtuit  a  Dijon  avec  ion  his  le  xxni.  Janvier  mccclix.        a  i*. 

Il  n'y  a  pis  de  preuve  ^àe  cette  Trmceilê  ait  eu  des  enfàns  de  iîm 
mariage  avec  le  Roy>  Toutesfôis  Parodili  a  elcrit  <|tt*il  en  fbrtk  deux 
filles ,  Blatichc  ic  Catherine,  lelqudles  moururent  jeunes  avant  leur  mcrc. 

Jean  du  Luc  dans  l'ouvrage  qu'il  a  intitulé  PlaàtA  fummte  apud  Cdlos 
Cun€  page  48.  du  que  le  Roy  Charles  V.  eftoit  fils  du  Roy  Jean  &  de 
Jeanne  éù  BiMilogne.  Mais  il  s'cft  trompé ,  eftant  certain  qu  d  eftoit  fils 
de  Bonne  de  Luxembourg,  &  qu'il  eftoit  né  longtemps  aufiàKlvattt  qilc! 
£mi  père  efpou&t  Jeanne  de  Boulogne. 

C5eite  Reyne  Jeanne  Comtefle  d'Auvergne  &  de  Boulogne  a  fondé  le 

ârand  hoftel  Dieu  de  la  ville  de  Boulogne  fur  la  mer.  C'eft  ce  que  Melfietus. 
B  Sainte-Marche  nous  ont  enlèigné  <bmU  féconde  édition  de  leur  hiftotre 
généalogique  de  la  Maiiôn  de  France. 


11$       HISTOIRE  DE  LA  MAISON 


YtANDRES. 
jy*r  M  In»  M 


êê  BtttritfiHf, 

au, 


PWifftCmtt  ijiuvergnei  dt  Soulo^â^  de  BourgoffUt  ^Jnm» 

tS^  Due  àe  IBourgogne. 

CHAPITRE  XIX. 

ES  giMidseAacsque  poilèdaceDucPliilippe 

le  rendirent  un  des  plus  puiflànts  &  riches 
Princes  de  fon  temps.  Car  il  fucccda  en  la 
Duché  de  Bourgogne  à  Eudes  IV.  ion  grand 
peie.  Ia  DocheUe  Jeanne  de  France  fbn 
ayeole  by  laiilâ  les  Comcez  d'Artois  &  de 
Bourgogne.  Celles  de  Boulogne  &  d'Au- 
'  vcrgne  le  rcgardoicnc  à  caufè  de  Jeanne  de 
Boulogne  H  mere.  £c  pour  comble  de  fâ 
grandeur  fùtiire  il  fit  aceoidé  en  mamee 
avec  Marguerite  de  Flandres  héritière  -oes 
Comtez  de  Flandres ,  de  Ncvers ,  de  Rechel,  &  autres  notables  (êigneulies, 
fmmf'  tfS'  L'accord  en  fut  fait  le  x  x  i.  Mars  m  c  c  c  l  v  i.  par  Jeanne  de  Boulogne 
lors  Keyne  de  France  mere  &  cucrice  du  Duc ,  oui  elloic  en  bas  aage  j 
Se  par  Loâis  Gmtaaaaé  de  Maie  Comte  de  Flwares  &  Maimiite  de 
Brabanc  là  femme  pere&  mere  de  Marguerite.  Mais  il  mourut  uns  lignée 
au  chaftcau  ducal  du  Rouvre  les  Dijon  ,  oîi  il  avoir  pris  nailTàncc ,  en 
l'année  m  c  c  c  l  x  i.  &  fut  enterré  en  l'Eglife  de  Cifteaux  avec  ion  pcre. 
rnMv$$f. 771. Il  fut  fait  Chevalier  en  l'année  mccclii.  &  la  taille  fut  impoicc  pour 

cet  elfèd  (ûivant  la  cooftiime  (ùr  (es  fùjeâs^es  terres  d'Auvergne, 
«fmwf  Vf.  Par  fon  teflament  fait  peu  avant  ion  decez  il  nomma  pour  Ces  executeurt 
fon  oncle  le  Cardinal  de  Boulogne ,  ion  coufin  le  Cardinal  de  Clugny , 
Jean  de  Vienne  Archcvclque  de  Bezançon,  ion  oncle  McHirc  Jean  de 
Boulogne  ,  Meflîre  Henry  Comte  de  Montbcliard  ,  Mcifirc  Jean  de 
Chalon,  Meffire  Jacques  &  Melfire  Henry  de  Vienne,  Meffîre  Jean  de 
Rie ,  Thomas  Sire  de  Voudenay ,  Me/ïîre  Jouran  de  Lugny ,  &  Robert 
de  Lun;ny  fon  ChanccUicr.  Ilycft  auiTj  fiit  mentit^  d'Ame  de  Genève, 
c^c  le  tclUccur  appelle  ion  coulin,  c'eft  à  dire ,  d'Ame  de  Gcncvc  Hls 

d'Ame 


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-D'AUVERG  NE.  Liy.  I.  137 

d'Ame  1 1 1.  Comte  de  Genève  &:  de  Mahauk  de  Boulogne  iceur  dtt 
Cardinal ,  tanre  de  la  mere  de  Philippe. 

Ainii  iinic  en  ce  Prince  la  branche  royale  des  Ducs  de  Bourgogne 
de  la  première  cige ,  après  avoir  duré  penaafkc  crois  cens  &  trente  années. 
Et  par  ion  dccez  le  Roy  Jean  fils  de  Jeanne  de  Bourgogne  four  du  Duc 
Eutîes  IV.  recueillit  une  partye  de  G  luccefllon.  Cir  la  Duché  luy  cfchcuc 
par  proximité  de  lignage.  En  luire  dequoy  il  la  reiinic  à  la  Couronne,  r,mmt.i$s. 
d'où  elle  avoit  efte  premièrement  defmembrée.  Mais  bien  coil  après  il 
Ten  (êpara  derechef,  la  donnant  à  Pbilmpe  fiimommé  le  Hardy  fim 
quatriefme  filsfinvant  la  loy  &  conditions  (les  apanages  de  France  el^ablie. 
parle  Roy  Philippe  le  Bel  ,  (çavoir  cfl:  qu'à  faute  d'hoirs  mafles  elle 
retourneroit  à  la  Couronne.  Quant  aux  Comtez  de  Bourgogne  &  d'Artois, 
elles  fuivireni  la  Duché  de  Bourgogne  en  la  peHbnne  de  ce  mefme 
PUlippe  fils  dtt  Roy  Jean.  Car  â  e^ratifit  Marguerite  de  Handfes  venve 
du  jeune  Duc  Philippe,  laquelle  hérita  par  (on  treipas  de  ces  deux  Comtes 
comme  fille  de  Marguerite  de  France  iflùë  de  Jeanne  de  Bourgoo;nc  fîHe 
d'Othon  IV.  Comte  de  Bourgogne  &  de  Mahault  Comtcflc  d'Artois  (à 
femme.  Les  Comtes  de  Boulogne  &  d'Auvergne  retournèrent  aufli  après 
h  mort  de.la  Reyne  Jeanne  &  die  Philippe  ton  fils  à  Jean  de  Boulogne 
lêigneur  de  Mon^alcon  &  €baitp  de  Moncfim  (on  oock^  duquel  nous 
^fmenm  ati  ciiapia:e  .iaivant. 


imti. 


S 


i}8       HISTQIRE  DE  LA  MAISON 


CLERMOHr. 
Vt  h'rsact  «M 


frtmitif. 


(HUbeluift. 
taLi.f.  «44. 
col*». 


CHAPITRE  XXX. 

R.  E  R  E  Jean  d'Aucy  die  que  ce  Comctf 
«Aok  un  Prince  excdlei»  en  guerre  te 
vernicuz  en  paix ,  &  dans  un  arreft  de  l'an 
MCcccLxxxiv.  il  cft  marqué  qu'il  cftoic 
tir/'ipiens  ^  prudent  acmagn^auSH  ritatis. 
Ce  flic  donc  en  confldcracion  de  (on  grand 
mérite  qu'il  fût  fiùt  M iniAre  d'Eftat  ions 
le  règne  du  Roy  Jean.  Et  en  cette  qualité 
il  amfla  au  grand  Conicil  du  Roy  tenu  à 
Paris  au  mois  de  Juin  m  c  c  c  l  x  v.  où  fut 
racifié  le  trai<Sté  de  paix  fait  avec  le  Roy 
de  N^Mnt  K^ltiQiyÊAe  Mars  mccclzxv.  au  pourchas  de  la  Rcyne 
Jeanne  &  de  la  Rcyne  Blanche. 

Du  vivant  de  Guillaume  X 1 1.  (on  frcrc  on  l'appelloir  le  Seigneur  de 
Montgaicon.  Depuis  Jean  de  Bretagne  Comte  de  Mont  fort  i'Amaury 
ayant  eft^  déboute  de  cette  Comté  p^r  arreft ,  le  Rpy  Philippe  de  Valois 
U  donna  par  letres  données  an  bds  oe  Vincennes  au  mois  oe  Novembre 
MCCCXLV.  à  Jean  Duc  de  Normandie  tc  d'Aquitaine  fon  fils  ailné, 
&  puis  à  Charles  d'Efpagne  Prince  du  fâng  royal  de  Caftillc  fils  d'Alphonlc 
dit  de  la  Cerde  &  petit  fils  de  Blanche  de  France  l'une  des  filles  du  Roy 
ùàttt  LoUis.  Ce  Prince ,  qui  fiit  aufH  Conneftable  de  France ,  en  joiiic 
ju(quesau  commencement  de  l'anii^  m  Cccll  qu^la  remit  au  Ro^ 
»w«»•"^«»7.  Jean ,  lequel  par  lecrçs  données  à  Lyon  au  mois  de  Fevrfer  en  fit  don  a 
*  Jean  de  Boulogne  fèigneur  de  Montgaicon ,  qui  porta  depuis  la  qualité 

de  Comte  de  Montfort  julqucs  en  l'année  mccclxi.  qu'il  cefla  de  la 
prendre  en  confèqucnce  &  en  exécution  du  traiâé  de  Bretigny ,  où  il 
cft  dit  exfM-edêment  qu'un  an  après  que  le  Roy  de  France  (iêra  parry 
zt  r.  Ufi-f  de  Calais  ,  Monfiemr  Jèém  Comte  de  Montfm  attrd  U  Comté  de  Montfort 
^>f«•  V4-        tomtsfii  é^fâmmmets  tm pàfâat  thmmêge  em^iisyde  Fntune.  Auffi 


d  bv  ('notifie 


D*  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  I  V.  L  i^ji 

y'ft  c*il  dans  le&  regiftres  da  Parlement  un  arfefl;  de  i'ati  m  c  c  CL^ti»  oik 
cft  nommé  Jo/tnnef  Cornes  Bolonite  pr'tdfmfjue  Cornes  Montisfirtis» 

Ce  Seigneur  de  Moncgafcoa  fut  tait  Chevalier  en  l'anhee  mcccxxxix» 
y  ayant  au  Treibc  des.owtes  de  France  un  titre  qui  marque  que  cette 
vsnéc  ià  il  fut  impdfëe  une  taille  pour  la  chevalerie  de  Meflire  lean  de 
Boulogne  feigiicur  de  Monigalcon  fur  ks  hommes  dudit  Mont^aicaiiiy. 
Joze  ,  Gerzat  ,  &  autres  lieux.  Il  fiit  donc  taïc  Chevalier  en  Tannée 
Mcccxxxix.  le  Vcndredy  x x  1 1.  Oiftobre  ,  a  Vironfoflc  pccz  de 
Cambray  ,  où  froi£afc  remarque  que  Birenc  am  f^ufieiits  nouveaux!  rrftfi» 
Cheyabets.  Le  Seigneur  de  Montgalcon  fut  donc  à  cette  journée  avec***'** 
le  Comte  de  Boulogne  Coa.  frcrc,  lequel  Froidàrt  dit  y  avoir  efté,  pour 
y.ièorir  le  Roy  contre  les  Anelois.  L'armée  du  Roy  eftoit  très  belle. 
Car  il  y  avoit  quatre  Roys  ,  hx  Ducs^  vingt  fix  Çomtos,  ^  plus  de 
quatre  miUe  Chevaliers ,  &  df^s  coitaniiinGs  oe  Frapee  plu$  de  ifiiarancè. 
mille.  . 

Noue  Verrons  au  livre  fuivanr  qiie  Jeanne  de  Joigny  fille  lîe  Marie  de 
MercuCTir  Comteflc  de  Joigny  fut  con)oind:e  par  mariage  avec  Charles 
de  Valois  Comte  d'Alençon ,  &  que  Bcraud  fèigneur  de  Mercueur  Ion 
couda  luy  donna  de  grands  biens  en  colitemplation  .de  eeïnariage.  Jeanne 
eflanC' morte  iàni  enfans  ,  les  biens  qui  luy  avoient  efté  conltituex  en  . 
marLige  retournèrent  à  les  proches  ,  dont  Guy  leigneur  de  Chaumonc' 
au  dioccfc  d'Autun  fils  d'YohnH  de  Poli;2;n.ic  cfloît  uii  ;  lequel  vendit  Ùl 
part  de  cette  fiicccllion  le  jeudy  avant  la  iauu  (jccM-gc  mcccxliji.  à 
Jean  de  Bouk^iie.iëiçneur  de  Montgaébon  pour  le  jprÈc  4t  loodiie  de  ..^  *  . 
quarante  mil  livres  &  a  la  charge  de  cinq  cens  livres  cfe  penHon^anmiele! 
&  viagère  que  le  Seigneur  de  Montgafcon  le  cliargjea  de  luy  payer  ^à^ 
vie  durant.  Ce  que  le  Roy  confirma  par  Iccrcs  données  à  Coucy  le  Jeudy 
avant  la  faint  George  ,  leiquelles  le  trouvent  daiis  le  rcgUlrc  l  x  x  i  v. 
de  la  Chancellerie  &  France. 

'  En  l'année  m  c  c  c  l.  il  fût  accofdé.une  trêve  le  x  1 1 1.  Juin  en  pre-' 
(ènce  du  Légat  du  Pape  ez  champs  prez  Calais  enrre  les  Roys  de  France i  .  ; 
&  d'Angleterre ,  à  laquelle  afllfterent  pour  le  Roy  de  France  l'Evelque  de 
I^û  &  r  Abbc  de  faint  Denys ,  Jean  de  Boulogne  fagncur  de  Montgalcon, 
&  Jean  de  Landas  Chevalîor.  Ce  miâé  eft  aM  Tra^ 

à  Paris.  ... 

En  la  niefme  année  Jean  de  Boulogne  Comte  de  Montfort  f\it  prefenc 
lors  qu'on  trancha  la tcfte à  Raoul  Comte  d'£u&dc  Guifhes  Connelbble  *rtiff»ft^ti 
de  France,  le  Roy  ayant  ordonné  que  cette  exécution  fut  faite  en  pre-***'"' 
fence  du  Duc  de  BduiiK»!,  du  Comte  d'Armagnac du'  OMme  de  Monc. 
fert  Monfèigncur  Jean  de  Boulogne ,  4^  Comte  de  Rcvcl ,  &  de  plufiean 
autres  Chevahers  leiquels  eftoient  là  du  commandement  du  Roy. 

Fn  l'année  M  C  C  C  L  i.  le  Roy  Jean  mctunt  en  confidcration.les  grands  • 
&  fignolez  (érvices  que  Cûa  cher  &  fed  oncle  Jean  de  Boulpene  Comte  ^ 
de  Montfbrc  luy  avott  rendus  &  au  feu  Roy  (cm  pere  &  qu'il  hiy  rendotc  fmmfttK 
de  jour  en  jour ,  ti  luy  lemicles  rnSÏ  livres  de  fOlce  qu'il  avoir  fur  le  Trefor  • 
du  Roy  à  Paris,  nonobÛant  que  ce.  Comte  y  eut  renoncé  lorfque  le  Roy. 
Tom  /.  S  ij 


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140      HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

lof  StâiMk  de  U  Coincé  de  Moncfon.  Et  en  Vannée  MCCCLiv.ille& 
û>n  Lieutenant  cr.  pirrvcs  de  Picardie  &  frontières  de  Flandres.  Ce  qui 
prouve  que  ce  n  clt  pas  fortuitement  que  fi  cre  Jean  d'Aucy  a  marque  ijue 
ce  Pmice  ciloit  excellent  en  guerre  &  vertueux  en  paix. 

Noui  ftTons  <&e  cv  dcflùs  nage  u6.  qu'outre  les  Mfnsconftitucz  par 
cantEàâ  de  maiisge  à  Marie  de  Flandres  ièecmde  femme  de  Robett  VIL 
Comte  d'Auvergne,  elle  porta  en  la  maifon  d'Auvergne  la  terre  de  Brios 
en  Vcrmandois  en  vertu  de  la  donation  quliàbeau  de  Flandres  là  Qxur  en 
fie  à  Jean  de  Boulogne  &  à  Godcfroy  fbnfircre  enÊms  de  Marie.  Au  mois 
'  de  Janvier  de  raiii&=  lii'cccL  iv.  ù^on  h  «Aâere  de  compter  d'aDjour* 
d'iuiy  Ickov  Jean  ayant  elgard  à  la  rcmonftrahce  qui  luy  avoir  efté làite 
par  ion  cher  &  féal  oncle  &  Conlciller  Jean  de  Boulogne  Comte  de 

rmMif.ift.  Montton,  qui  luy  avoir  donné  à  entendre  que  les  chafteaux  &  autres 
lieux  qu'il  avoir  çp.  Vermandois,  anàvoir]echafteâa  &  la  terre  de  Brios, 
de  làim  Orift,  de  LKncourc ,  de  Breye ,  &  de  FlaiKoim  avoient  acconffai^ 
de  reflortir ,  partye  à  luronne,  panye  à  Roye  ^  &  paccye  àiîuiit  Qaenîfii, 
fa  Majefté  ordonne  4|ae  àdb/anmwoKs  iaâ^iieixittte^KSoÊmoDthiùtet 
Quentin.       '  ,  -  •.  '  V  . 

Le  Roy  Charles  V.  par  letres  données  à  Fans  au  mois  de  Decom^ 

Bmmfiff.  Mcccxz  VI.  cran(porta  Ce  appHauaà  fon  domaine  U  à  kCoùraïuie  de 
France  l'hommage  &  le  ferment  de  la  terre  de  Brios ,  qui  avoir  accouftura^: 
de  rcflbrtir  à  la  Prcvoft«?  de  fàint  Qtîenrin.  Ce  qu'il  fît  en  faveur  de  fcin 
cher  &  féal  coufîn  &  Conieiiler  Jean  Comte  de  Boubgne  ôc  d'Auvergne; 

Wt«^x««.  En  raimée  m  c  c  c  1 1  v.  Jean  de  Boulogne  Gbmte  dé  Montfixt,  côntme 
héritier  de  la  Dame  de  Brios ,  obtint  au  Fatlement  un  arreft  le  troifiefiiie 
jour  du  mois  de  Juillet,  par  lequel  le  Seigneur  d'Amb<xiê  &  fà  femme 
furent  condamnez  à  luy  payer  les  arrérages  qu'ils  luy  dévoient  pour  ratfoft' 
de  certains  droits  qui  luy  appartcnoient  lur  le  péage  de  Nceiic. 

Il  eft  cenain  que  Jean  de  Boulogne  ne  devfnf  Comte  d'Auvergne  qu  en- 
Tannée  MCCCLxi.  après  la  moct  du  jeune  PluUppe  'fi>n  neveu;  £e 

wtwifiirt  w.  I.  cependant  Froiflàrt  luy  donne  cette  qualité  dcz  Tan  m  c  c  c  L  i  x.  par  anti- 
cipation ,  à  mon  avis ,  parce  qu'il  cftoit  Comte  d'Auvergne  au  temps  que 
Froiilârc  e(crivoit  ià  Chronique.  AuiTi  cfl  il  vray  que  le  mefme  aucteur 

iiii.My.  iM.  parlant  ailleurs  de  la  mort  de  œ  Philippe  en  l'année'  icccclxi.  dit 
que  Meflîre  Jean  de  Bonlogoe  0>nue  d'Auvergne  eut  k  Comté- de 
Boulogne. 

Il  eft  auffi  appelle  Comte  de  Boulogne  par  anticîpariôn  dans  un  ancien 
feuillet  de  papier  eicric  peu  de  temp  apr«  la  mort  du  Roy  Charles  V. 
<^  eft  au  Treior  dn  duutes  de  France ,  dans  un  rouQeau  de  parchemin 
cote'  Navarre^  où  â  eft  die  qu'en  l'année  mcccliv.  le  Comte  de  Bou> 
NM«  «I  vitM  logne  fût  en  Avignon  avec  le  Duc  de  Bourbon  &  l'Archcvelque  de  Roiicn 
J'iJi*.*'**  Chancellier  de  France  pour  l'entrctcnement  du  traidlc  de  paix  Bit  entre 
Guifiics  &  Calais  en  prefcnce  du  Comte  de  Boulogne.  Ce  qui  ne  pouvant 

neftre  entendu  de  Philippe  Comte  de  Boulogne  nls  de  la  Reynejeisuine, 
^uel  n'ayant  pourlors  que  huiâi  ans  tout  au  plus  n'éAoîc  pas  eif  eftac 
d'eftre  employé  dans  les  a&iies,  il  eft  neceUàire  de  rapporter  cç  ^  par. 


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WttTcipatioiià.'Ccluv:  qui  cftoit  Gxncc;  Je  Boulc^nc  au  temps  que  t« 
fcuillct  de  papier  flic  cicrir ,  c'crt  à  dire  à  Jean  de  Boulogne  ,  lequel  devirai 
Comte  de  Boulogne ,  comme  nous  venons  de  le  dire,  après  le  decez  (ans 
cnfans  du  jeune  Philippe  (on  neveu,  &  eftoic  de  l'eliroic  confèil  du  Roy 
au  ceu^'oe  ce  voyage  d'AvignofflT"  "  *^  •  *,\.  .\vt»^^ux-;  . 

£n  1  année  m  c  c  c  l  x  1 1.  il  fut  commis  avec^lfcliUiièÊliàl  cfXh* 


Lhdrehen, 

le  Sire  de  Moncaigu,  le  Sire  de  la  Tour,  &  aiifres  pour  faire  fôrrir  du  //«  y,  d« 
royaume  de  France  les  couîpagnis|  d<^brigands  qui  le  ravageoiettt  &  les  '""J'^"'  *'!* 
envoyer  en  Hpagne  aijL^fêi^içe  dû  Cojm[^^  • 

Je  trouve jqu'il  eAcnc  à  la;^ur  au  B^is'  de  May  14  c  c  c  i.  x  v.  &  qu'il  m/,  u 
fut  preièn^àvec^piuneurs^aÀjtl^pcdoQii^d^^^^  Sïlîîf  * 

les  V.  amoiti|;aL.^xcà£is  Uî^esdér^^^ 

Il  fut  pcffife à.  Paris  le  xiii.  Décembre  MCCCLXvi.lorfi|ue  Jean  mft  i,Dm 
Duc  de  Bi&8^^Con|e^  MondÉf Vmma|e  gu  Ràf;  Chyles  V.  'IZ^^J^a^u 
pour  k  Duché  dé  Brc6^iP|8è  pduS'&Cémté  de  Mcmcfoit.^'- 

J'ay  trouvé  dans  un  ancien  regiftre  du  Trclor  de  TurcnnC-que  le  Comte 
Jean  partit  le  penultiefmc  jour  du  mois  de  Novembre  mccclxxx. 
pour  aller  en  Avignon,  làns  qu'il  foit  marqué  pourquoy.  ■'■'^'h 

ll  eipodà  Jcaone  de  dairmonc  Prioc^  du  (àng  royal  de  France  fille 
de  Jean  de  Clainaoïic  Baron  de  CJwijpilqw  9c  ù^ma.  de  ûiot  Juft  en 
Langlc  en  Champagne.  Je  n'ay  pas  trouvé  le  temps  auquel  ce  mariage 
fut  célébré,  mais  feulement  qinlfùc  accordé  du  vivant  du  Comte  Robert 
ibn  pcrc  dccedé  avant  le  mois  de  Mars  mcccxxvi.  &ilya apparence 
qu'dbnt  tous  deux  bien  jeunes  en  ce  temps  là ,  le  Comte  Jean  ne  pouvant 
^çir  ix^ucIpiS;^  treize  9l«|qut  «^.|»liis)  ^eSMmgene  fut  folemiyiB  -  .  . 
qu'en  l'année  m  c  c  c  x  x  vi  1 1.  ou  environ.  Le  Comte  Robert  fbn  pere 
luy  promu:  |>air  le  contrad  de  mariage  huit  mil  livres  de  rente ,  &  on  PrrMH^l(«. 
con^k^  en;dot  àja;  Princeflè  la  terre  4^  fàint  Juâ:  en  Laoj^le^  laquelld 
4tidcpuistd0iia«9  ea  mttitgeà  &  filk:  Ivfarie  lociqu*elte:rai  mari^  ^rnimih*»*' 
l^ymond  y  lîL  du  nom  Vicomte  àf  lRucnnc.  C  \   ,     '.  ''^^  .  ; 

Le  Comte  Jean  fît  (on  tertamentcn  fôn  chafteau  de  Remin  auprezde  rtmmf.ti«in 
Compiegne  Iç  ;3|  x  1 1.  Mms  U  c  c  c  lx  z.x  v  i.  &:  mourut  le  xxiv.  comme  ^ 
il  ell  marqud  dans  l'Obituaire  de'k  &nte  Chapellê  de  Vic  lcfOimte.  Il 
avoît  ordonné  qu'au  cas  qu'il  mourut  à  Remin ,  il  vouloir  que  fon  corps 
feft  enterré  &  mis  en  depoft  en  l'Eglifc  parroilTialc  dudit  lieu  jufques  à> 
ce  que  la  chair  fufl  furjiie,  c'cft  à  dire  pourrie  ,  &  qu'on  portaft  en  fîiitc 
les  os  en  l'abbaye  du  Boufchct  en  Auvergne,  là  où  gifènt  les  corps  de  les 
medeceffiurs  Comtes  ,«*eft  aikvDir'aîipfez  du  Ganunat-de  Boyiognc  fon 
nere.  Et  cependant  on  y  monflre  lôn  tombeau  appliqué  fiir  la  muraille  du 
cloiflre  du  coft^  de  TÊglifè  en  la  manière  qti'on  le  voit  cy  derricre.Il  ordonna 
auiUqtie  (on  cctur  fut  porté  à  Noflrc  Dame  de  Boulogne.  Il  y  a  un  article 
iîiiffnlier  dans  fôn  tefument,  que  perfbnne  ne  fera  fèmons  à  venir  à  ion 
obkque  fors  tant  (cdenKdit  le  Prekt  qui  &in  Toffite.  Et  afin  qu'on  ne- 
pedàt  pas  qud  ce  qu^  en  fiûfbit  fut  par  un'e%it  d'avarke ,  ordonne 
«pic  tout  ce-  qu  on  niia  outfe  ce  qu'il  tiÉdoone  demcuicra  aux  Egli&s  oà 

S  iij 


s^^      HISTOIRE  DE  LA  MAISON 


tmmfTTv  La  Prîncefle  (à  femme  fie  Con  tedament  en  fôn  chàftean  <ie  Brios  en 
Vcnmndois,  qui  luy  avoic  efté  baille  par  fon  mary  pour  recompcnfc  de 
la  terre  de  iamc  Juil  en  Langle  donnée  en  mariage  à  Marie  de  Boulogne 
leur  fille  Vicomeêflè de Turenne ,  le  x x 1 1 1. Novembre  ttCCCLXxix. 
&  mourut  le  xxvii.  JuiUec  mccclxxxiii.  comme  il  ed  marqué 

IkMwifMt*  dans  l'Obituaire  de  la  (àince  Chapelle  de  Vie  le  Comte.  Elle  fiic  enterrée 
au  convent  des  Cordelières  du  Moncel  prcz  Pont  faintc  Maixcnce ,  cjuoy 
qu'elle  eull  ordonné  par  fbn  ceûamenc  (^u  on  rencerraii  en  l'Egiiie  Nofbe 
Deucne  de  Boulogne. 

Enféuu  de  Jt4»  h  Comte  £Auu€r^e  &  de  BotUogat    de  Jtémiê 

de  CUùrmoat  Jk  femme* 

JEak  II.  du  nom  Comte  d'Avvbilgiis  &  db  Bouloghs; 
qui  aura  fi>n  chapitre. 

ÎEANNE  DE  BOULOGNE  mariec  en  l'année  mccclxxi.  à 
Beraud  II.  du  nom  Dauphm  d'Auvergne,  Comte  de  Clairmonc,  & 
#iMMMf)«.  (^igneur  de  Mercueur.  L'exccak  fim  conicniâ  de  mariage  tel  que  M. 
Ju&l  fa  donné  an  public  &  toioj  après  luy  eft  Bon  imparfait.  Depuà 
rimptedlon  que  j'en  ay  faite  j'en  ay  eu  une  corne  rirée  de  l'original ,  qui 
eft  au  Trciôr  des  chanes  de  France.  Ma  penlee  avoit  efté  d'abord  de 


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D'  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  i  v.  I.  145 

i'impnmer  parmy  les  addinons.  Mais  j'ay  confidcré  qu'cllant  fort  long, 
contenant  quatre  grandes  peaux  de  parchemin  coté»  enfirmble,  &  y 
ayant  plufîcurs  aâes  inférez  qui  ne  lônc  afTairans  au  Cajfiâ  que  par  Jad- 
dent,  il  (uffiroit  pour  la  farisfaAion  du  leûeur  d'en  avoir  un  extrait  bien 
fidèle.  C'tH  CL  que  IL  tjfchcray  défaire.  Le  xiv.  Juin  mccclxxi.  ' 
le  Comte  d  Auv  ergne  ôc  de  Boulogne  âc  le  Dauphin  cilanc  à  Clairmont 
|»âèrent  ce  contrat,  le  Comte  iè  fàifimt  fbrt  oc  le  fsdre  approuver  6ù 
confirtncr  par  la  Comteflè  là  femme ,  qui  eflok  abfènte.  A  ce  concraâ 
afliftcrcnt  Jean  Je  Mclio  Evcfquc  de  Cîairmont,  Jean  de  Boulogne  fils 
du  Comte  &  frère  de  1  accordée,  Hugues  Dauphin  frère  de  Beraud ,  &  , 
^ufîeurs  autres  perlbnnes  de  marque.  Le  Comte  conftitua  en  doc  à  (à  ^ 
fiUe  le  diafleau  te  chaftdienie  de  udnt  Juft  en  Langle ,  qui  eiloit  de  l'he. 
litage  de  la  Comteflè  là  femme ,  à  la  charge  de  l'ulufruit  à  cette  Prin- 
ccfle  pendanc  (a  v:c.  Fr  cependant  le  Comte  donna  à  fà  fîllc  pour  la  dcC- 
dommager  de  cecte  non  jouifTixnce  le  chafteau  &  challelknie  de  Granges, 
à  la  charge  de  reverfion  après  la  mort  de  la  Comteflè  ôc  après  qu'elle  & 
{en  mary  auroîent  eu  l'aâuele  8c  reele  polfeffîon  de  la  terre  de  ùisat 
Jufl.  Et  outre  ce  le  Comte  Ton  pcre  luy  confHtua  en  dot  la  lômme  de 
dix  neuf  mil  florins  d'or.  Et  le  Dauphin  la  doîia  du  chaflcau  &  chaflei- 
lenie  de  Vieille  Brioude  avec  un  revenu  lcmh!ab!c  à  cclnv  que  fctrouveroit 
valoir  ladite  terre  de  lame  Juit.  Hic  mourut  ians  cnfans  en  l'année 
MCCCLXXTii.  aumoisd'Oâobre.  fleilimarqué  dans  une  enqueAequi 
fijt  faite  en  l'année  MCCCCxiv.  que  le  Comte  Jean  II.  fon  rrcre prc- 
tendoit  qu'il  luy  efloit  deu  par  le  Dauphin  trente  mil  francs  à  cauw  de 
la  rcfHturion  de  la  dot  de  fa  fœur. 

Marikdb  Boulogne  mariée  en  l'année  mccclxxv.  à  Raymond  ermtm  ^o*. 
VI  IL  'Vicomte  de  Tùrenne  neveu  des  Papes  Clément  VL  &  Grégoire  ^ 
X I.  &  fils  de  Guillaume  Vicomte  de  Tureime  &  Comte  de  Bcauforc. 
C'eft  ce  Raymond  de  Turennc  fi  célèbre  on  l'hifloire,  lequel  après  la 
mort  de  Charles  de  Duras  dit  de  la  Paix  Koy  de  Sicile  arrivée  en  l'année 
MCCCLXXXVi.  fit  la  guerre  à  Louis  d'Anjou  1 1.  du  nom  Roy  de  Naplcs 
&  de  Sicile  &  Comte  de  Provence,  ^  Charles  Prince  de  Tarente ,  &  au 
Fa  [H  rWmenc  VI  Lfimcoofin,  qui  l'excooimunia  pour  cette  guerre.  Mais 
enfin  il  fiit  abfôus  de  toutes  excommunications  par  Bcnoifl  X 1 1 1.  en 
l'année  mccccvii i.  donc  la  bulle  expédiée  pour  cet  erfcd  a  eftéim-  * 
primée  dans  le  fécond  tome  des  vies  des  Papes  d'Avignon.  Il  ne  laiiïa 

Sia'une  fiUe  àppelUe  Antoinete  ,  laquelle  fiit  mariée  au  Mardichal  '  de  «mmif 
ouciquaut,  &  fc  voyant  làns  enfans,  donna  par  donation  entre  vifs  6c 
par  difpofition  tefVamcntaire  la  jouifTànce  derousfcsbicnsaprcs  (ondecez 
au  Marelchal  fon  niary ,  à  la  charge  neantmoins  de  reverfion  à  les  proches 
après  la  mort  du  Maretehal.  On  prétendit  en  ce  temps  là  que  ce  Marefchal, 
qui  crat£toit  (à  femme  îbre, durement ,  faiy  fit  faire  ces  aâespar  force  & 

Far  autorité.  Ce  qui&ltoit  voir,  s'il  efloitvray,  t^u'ilnefàut  pas  croire 
hiAoriend&fa  vie ,  qui  eftoitfon  domcftique ,  lorfc]u  il  afll^nrc  «^n'il  aimoit 
tendremenr  fà  femme  6c  qu'ils  s  entrAtmottut  de  grant  tumnr     muitit  aif  .dtttuti' 
mmmnt  en/tmbU  MU  1^  Amw  viV.  Elle  mourut  en  fim  chafleand'Aleft*^''*"' 


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144      HISTOIRE   D'E   LA  MAISON 

à  la  fin  du  mois  de  May  ou  au  commencemenc  4e  Juin  m  c  c  c  c  x  v  i.  fon 
jnary  Boodqiunc  eftamprifimitiier  en  Anglecerre,  où  il  monrat  Marie 
«MMWftAt.  de  Boulogne  mère  d'Antoitiecc  mourut  le  (ècond  jour  du  mois  de  May 

MCCCi.:xxxviiT.  comme  il  cfl:  marqné  dans  l'Obicuairc  de  b  Qi'mte 
ttotxadvioi  Chapelle  de  Vie  le  Comte.  C'clloïc  une  femme  de  cccur,  comme  elle  le 
^Uf/f**^  fit  bien  voir  dans  les  differens  (ju'clic  eut  avec  la  Reync  de  Sicile  Comteflc 

de  Provence. 


tnin  fuk 


Jean  IL  iu  nom  Comte  d'Auvergne  &  de  Bouloffie* 
CHAPITRE  XXXI. 

R  E  R  E  Jean  d' Auqr  nous  a  fait  un  cftrange 
portrait  de  ce  Comce ,  le<juel  il  dit  avoir 
eu  le  fiimom  àt  mtawth  me/na^ier,  que 
/ùr  toutes  choies  il  aimoic  &  dcfiroicgrov 
eftat ,  changcoit  (ouvent  d'habillemens  , 
&  iccux  tous  précieux  ,  qu'il  nourriflbit 
belles  eAranges  iàuvages  &  apprivoilces 
de  plu(îeurs  e^ieces  &  figures.  Ce  qoî 
s'acôxde  parfiutemcnc  avec  ce  que  nùot 
trouvons  ailleurs  de  luy ,  que  c'eftoit  un 
diHlparcur,  qui  vendoit  &  empruntoit  & 
trtmwt  ttu  mangcoit ,  comme  l'on  dit,  fbn  bled  en  herbe.  Car  il  vendit  le  pays  de 
Lîvradois  êc  autres  terres  à  Morinot  de  ToutecI  ieigneor  d'Alegre ,  &  le 
pays  de  Combraille  à  Fierrede  Gtac  Chancellier  de  France,  &  il  emprunta 
du  Comte  deFoix  premièrement  quatorze  mil  francs ,  &  puis  deux  mil 
florins  d'Arragon.  tntîn  les  didipations  allèrent  fi  loin  qu'il  clloit  bien 
tr*miu f  txi  à  cramdre  qu'il  ne  le  ruinait  Car  incontinent  après  la  monde  ion  pere 
il  vendit  le  pays  de  Ltvradob  1  Mortnet  Tonizel  {agtum  d'Alegre, 
à  Odart  de  Chazeron  le  chafteau  de  Crefl:,  &  la  terre  &  iêijgneOkie'  de 
Combraille  au  lèigneur  de  Giac.  Environ  le  melme  temps  il  elchangea  avec 
le  Duc  de  Berry ,  qui  fut  depuis  Ion  gendre ,  le  chafteau  d'Uflbn ,  qui  cftoic 
de  (bnancien  domaine ,  pour  la  Baronnie  de  Lunel  ôc  le  cha/leau  de  Gaillar. 
gucs  en  h  Scpcchauflëe  de  Beanftdre»  avec  cinquante  mil  francs,  preuve 


D*  A  tJ  V  E  R  G  N  E.  t  î  V.  I.  14; 

«piUI&nefèoir  une  terre  de  conièquence.  Auffireftil  marqiiëdansun  an^ 

cien  Fadtum  prcfenté  au  Parlement  en  l'année  MCCCCLXXX  m.  que  ce  chaC 
teaueftoic  le  chef  lieu  capital  <!c  h  Comte  d'Auverp;nc.  Mais  cette  Raron- 
iiie&  ce  challcau  furent  en  luitc  baillez  en  dot  a  Jeanne  la  HUe  lorlqu'ellc  tue 
mariée  à  ce  Duc.  Ce  qutiàit  voir  que  Me/fieufs  de  Samte-Manne  tt  Sont 
trompez  lorsqu'ils  ont  pcnfc  que  cet  eicliange  n'eut  pas  lieu  au  regarddeLu* 
ncl,  attendu  quedcpuisccc  elchangc  Lunel  fut  poiTedc  par  ce  Duc  &  par 
ceux  aufqucls  il  en  fit  don.  Ec  c  e lUans  doute  pour  railon  de*,  aliénations 
èc  dtilipations  du  Comte  ôc  parce  qu'il  eftoic  fort  dell>auchéque  ia  femme 
le  quitta  &  s'en  alla  au  pavs  d'Urgel,  con^me  nous  le  dirons  inoonrinent. 

On  pourroic  peuteftre  bien  attribuer  la  fource  des  defregleniens  de  fa  i>r««v/rf.su> 
vie  au  malheur  qu'il  eut  d'eftre  empoifbnné  dans  fa  jcuncfle.  Car  il  eft 
marqué  dans  un  arreft  du  Parlement  &  ailleurs  que  ce  poifon  fuc  fî  vio- 
lent qu'outre  qu'on  eut  beaucoup  de  peine  à  luy  iauver  la  vie ,  les  che- 
vet» &  les  ongles  des  mains  &  des  pieds  luy  tombèrent,  &  (on  cerveau 
en:fut  depuis  fort  affo&U.  •  Cet  accident  luy  fîirvint  en  Avignon  en  l'année 
.MC  c  C  L  X  X  X I V.  en  un  diner  que  le  Cardinal  de  (àint  Martial  luy  donna 
un  Jeudy  environ  la  Touflàints.  Raymond  de  Turcnne  ion  beaufrere , 
qui  edoii  aufll  de  ce  dîner ,  fût  accufé  par  commune  renoimnée  de  l'avoir 
fait  empoifimner,  ainfi  que  je  l'ay  trouvé  dans  une  cnquefte  iâdte  en  •  . 
l'an  nc'e  mccccxiv.  pour  informer  de  là  maiivailè  conduite  &  dans  un 
Fa£bum  dont  les  extraits  (ont  rapporter  parmy  les  prciîvcs.  On  fit  une 
ailèmblée  de  vingt  fièpc  Médecins  tant  de  Montpellier  que  d  Avignon  pour 
remédier  à  ce  ralcheux  accident.  On  luy  fit  vnider  les  poifeoi.  Mais  le 
xàai  eftoit  û  grand  &  les  remèdes  Cï  violents  qnil  en  mt  extremeniénc 
incommode'  &;  s'en  refTêntit  toute  (à  vie. 

Il  faut  neancmoins  demeurer  d'accord  que  nonobftant  cette  fafcheufe 
aventure  6c  iamauvaiie  conduite  dans  iès  propres  aflàirés  il  eftoit  homme 
dé  repunktioa&:  de  bonne  conduite.  Cars'il  ne  l'avait  pas  efté,  on  n'auroii 
pas  pris  loin  de  le  marquer  parmy  les  Frinces  &  Seigneurs  qui  demeu~ 
rerent  auprez  du  Roy  Charles  V  I.  après  que  la  lantc  eue  (oufitrc  l'efchec 
que  tout  le  monde  Içair.  Or  les  annales  de  France  nous  apprennent  qu'après 
que  ce  malheur  fut  arrive ,  on  reiolut  de  mettre  auprez  de  fa  perfônne 

Îuatre  Chevaliers  notables  ^  qui  font  nommez  par  Frôtitàrt ,  &  qu'auprès 
e  hiy  fc  tinrent  Monfieur  frère  du  Roy ,  les  Ducs  de  Bcrry ,  de  Bour- 
gogne ,  &  de  Bourbon ,  Charles  d'Anjou  Comte  du  Maine ,  Jean  de 
Bourbon  Comte  de  la  Marche,  Philippe  d'Artois  Comte  d'Eu,  Pierre  de 
Navarre  Comte  de  Mortaing  oncle  du  jeune  Roy  de  Navarre,  les  Comtes 
de.£iintPaui,  d'O&evant,  d'Auvergne,  te  de  Soiflôns  ,  les  Seigneurs 
d*Att>ret»  dlvry,  de  Verpr  autres. 

AufTî  vovons  nous  quil  eftoit  homme  de  fervicc,  Bc  que  ïà  mauvaifc 
conduite  pour  les  affaires  domeftiques  ne  luy  fâilôic  pas  miblier  ce  qu'il 
dévbit  à  Ion  Prince.  Si  les  hiftoriens  ayoient  pris  loin  de  marquer  toutes 
les  occafoas  où  il  a  (îgnalé  Gm  zele  êc  (on  courage,  nous  en  Içaiirionl 
[&&que  nous  n'en  (çavons.  Nous  (çavons  feulement  qu'il  fuivit  en  l'année 
MC  c  c  L  X  I X.  le  Duc  de  Beny  6c  i&s  roitteseaLimottfîti,  qu'iiiè  trouva 
Tmi  /.  T 


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f4«      HIST  Ol  RE'D  E  LA,  M  A  ISO  N 

F'*4.r,  -jfLt  au  (îege  de  Belleperche ,  où  il  (ut  fâuc  Chevalier ,  ainfi  qu'il  cÙ.  marqué 
îSjî dans  rcmc(ueftc  que  je  viens  de  citer,  &  puis  au  ficgc  de  la  ville  de  Li- 
moges avec  Godefroy  de  Boulogne  (on  oncle  ,  6c  qu'en  l'année 
MC  CCLXXXIL.  la  guerre  eftanc  «dlumée  en  Flandres  par  la  révolte  de 
Philippe  d*Arce?eUe ,  8e  Tannée  du  Roy  ayant  tSté  rangée  pour  paifir 
la  lis,  les  Ducs  de  Berry,  de  Bourgogne ,  &  de  6ourbon,midcs  du  Roy 
ayant  eu  le  commandement  de  la  bataille  du  Roy  ,  ilsavoient  auprcz  d'eux 
le  Dauphm  d'Auvergne  &  Meffire  Jean  de  Boulogne.  De  quoy  nous 
fi«ifMri>*i.».|)arlerons  encore  au  chapitre  huiâieiîne  du  fécond  livre,  llleportadeux 
''^       ans  après  en  Catalogne  pour  iècourir  leCooue  d'Empouries  ion  coofîn , 

«omme  nous  le  dirons  un  peu  plus  bas. 
9mmt.t}t.    Il  fut  marié  du  vivant  de  ion  pere  :ivec  îî]eonordeComnnin[;c  fille  de 
Pierre  Raymond  II.  du  nom  C  ruTUc  de  C;(:i;uininp;e     deleannc  ik-Com. 
niinge  ià  coufine  gernumc ,  laquelle  li  avoit  ei^uuicc  avec  diipcnic  du 
Pape  pour  terminer  par  ce  moyen  les  diUcrens  qui  eftoieot  enope  eux 
pour  u  fiicceâîon  de  la  Comcl  de  Goaunii^.  De  iorte  qu'Eleonor  eftoit 
tant  du  codé  paternel  que  du  maternel  nicpce  du  Cardinal  de  Commin|Te 
Archcvcrque  de  Toulouie,  lequel  ciloit  fi  fort  cft-imé  &  accrédite  de  (on 
«avitM temps  que  k  papauté  ayant  vacquc  par  la  mort  du  Pape  Jean  XX IL 
^r!t^*^  &  les  Cardinans  h  luy  ayant  o&fce  à  la  charge  den'aOerpasàR<mie, 
û  la  refiià. 

Eleonor  avoir  cfté  auparavant  manVe  avec  Bertrand  IL  Comte  de  l'Ifle 
en  Jourdain,  duquel  elle  n'eut  point  d'enfans.  Âpres  avoir  pafle  quelques 
années  en  viduicc  ,  elle  fè  remaria  avec  Jean  de  Boulogne  fils  alors  du 
Comt«  d'Auvergne  Se  de  Boulogne.  Le  iraiâé  de  ce  mariage  eft  du 
neufviefme  jour  d'Acuft  mccclxxiii.  par  lequel  il  fut  convenu  que 
les  Comtez  d'Auvergne  &  de  Boulogne  appartiendroicnr  à  Jean  après  la 
more  de  ion  pere  6c  que  le  Comte  de  Comminge  domieroit  en  doc  à  fa 
£lle  quarante  mil  florins;  Drauis  ce  Comte  par  (on  teftauneot  fait  le 
XIX.  Oâobre  MCcCLXXv.ievoyantfànsennuismaflesfitfimKeritiere 
ùniverfcle  fà  fille  Marguerite  mariée  à  Jean  III.  Comte  d'Armagnac, 
&  luy  fiibftirua  fà  fille  Eleonor  &  fes  cnfans,  voulant  neantmoins  que  fi 
i»4o.  Eleonor  avoir  deux  enfans  malles ,  &  que  la  lubftituiion  fût  ouverte  à 
leur  profit,  le  cadet  eue  la  Comté  de  Cômminge  6c  portât  leHom&let 
armes  de  Comminge.  Mais  cette  condition  n'eut  pas  lieu,  la  Comté dft 
Comminge  cftant  demeurée  à  Marguerite  Comtefle  d'Armagnac. 

Il  y  a  danî  les  archives  du  Roy  àRhodcz  une  reconnoifiancc  dchault  & 
wuilanc  ieigncur  Monfèigncur  Jean  Comte  d'Armagnac  &  de  Comminge 
datée  du  Jeody  x  v  i.  Juin  MC  ce  x  c.  par  laque&  il  rectmnoift  devoir 
à  hault  &  puidànt  (êigneur  Monfeigneur  Jean  Comte  de  Boulogne  la 
fômmc  de  dix  mil  franco  d'or,  à  mettrclefrrrnc  d'or  pour  fèize  fols,  rellans  à 
pavLT  de  k  lonimc  dcquarana'  miilionnsenquoy  ledit  Comte  d'Armagnac 
eiiou  tenu  audit  Comte  de  Boulogne  à  cauic  de  la  doc,  joyaux,  liâ^ 
robes,  &  veftemeQs  de  noble  Dame  Kfadamc  AUenor  de  Comminee 
fa  Feronw  fiUe  de  (eu  ndbk  homme  Pierre  Remond  jadis  Comte  de 


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D'  A  U  V  E  R  G  N  E.    L  i  V.  I;  ^  147 

Ce  mariage  ne  fut  paj»  heureux  pour  Ekonor  ;  laquelle  k  voyant  privée 
ée  l'affisâton  &  <ies  bonnes  grâces  de  Ibn  mary  par  ratcachenkm  Ott'tl 
avoir  pour  Aubert  <le  Pnychalin  fbn  &vofy  »  qui  l'avoir  ^  à  ce  <)u'ondiibtc^ 
cnforcelc'  par  le  moyen  d'une  vieille  fôrciere  appellc'e  Blanchete ,  en  faveur 
duquel  il  avoit ,  comme  il  cil  die  dans  l'cn^uelle  citée  cy  deflùs  y  tn  fi 
groMt  wi*dîtt  Oémfé  fimm  am  itpms  «f  la  vole  voir  m  pyry  6c 
$'aL>andonna  à  coûte  fimede  delbaucne ,  die  Ce  refôlut  de  le  quitter  environ 
l'année  mccclxxx.  &  Ce terira vers Con  coufin le  Comte d'Urgel petit 
fils  d'Alphonlè  IV.  Roy  d'Arragon  ,  liiflant  fa  fille  Jeanne  aagéc  de  trois 
ans ,  laquelle  elle  avoit  eue  de  Jean  de  Boulogne,  à  Gallon  Phcubus  Comte 
de  ¥<àx  Qm  confîn  ,  qui  la  garda  pendant  pins  de  neuf  ans  jufques  à  ce 

2a'eUefitcmajiée  à  Jean  Dite  de  Beny ,  comme  nous  le  dirons  ou  chajpicre 
dvant. 

FroiHait  nous  apprend  qu'il  Eiut  attribuer  ce  divorcé  à  la  mauvaife 
conduite  de  Jean  de  Boulogne  ion  mary  &  à  la  diidjpacion  qu'U  faiioïc 
de  (es  biens.  Voicy  comme  Froiflarc  le  raconte.  Ckr  je  ne  &iray  que  le  Fr«;^«>»«if.t. 
copier.  Alienor  de  Comrainge  Comteflè  de  Boulogne  &  coufine  moult  **^" 
prochaine  du  Comte  de  Foix  &  droite  héritière  de  la  Comté  de  Comminge 
vint  à  Orter  devers  le  Comte  de  Foix  ,  ôc  failoit  amener  en  la  compa  j^nie 
une  jeune  iille  de  trois  ans.  Le  Comte  luy  fit  bonne  chère ,  &  luy  demanda 
le  (îijeâ  de  fim  voyage  ôc  oà  elle  alloic.  Moniogneur,  dit  elle»  je  m'en 
vas  en  Arra^on  devers  mcm  oncle  &  ma  tante  le  Comte  &  la  Comteflè 
d'Urgel,  ou  je  me  veux  tenir.  Cai  je  prens  grand  delplailànce  à  eftrc 
avec  mon  mary  Meflîrc  Jeande  Boulogne  fils  au  Comte  Jean  de  Boulogne. 
Car  je  cuidois  qu'il  deuil  recouvrer  mon  héritage  de  Comminge  devers 
k  Comte  d'Armagnac ,  qui  le  rient  »  mais  il  n  en  £ùa.  ifen.  Car  îl  eft 
nn  trop  mol  Chevalier ,  qui  ne  veut  autre  cholè  qu^  fis  ailes  de  boire^ 
de  manger ,  &:  d'allouer  le  ficn  follement  ;  &c  d  toft  comme  il  (êra  Comte, 
il  vendra  du  meilleur  &  du  plus  bel  pour  faire  iès  volontez.  Et  pourtant 
ne  puis  je  demeurer  avec  luy.  Si  ay  pris  ma  fille ,  que  je  vous  en  charge 
<6f  açlivre,  '&  vous  làis  tuteur  &  curàteor  d'elle  pour  la  nourrir  &  garder* 
Je  l'ay  à  grand  peine  mife  &  extnii<5le  hors  des  mains  ôc  du  pays  Sa  pere 
mon  mary,  &  l'ay  amenée  devers  vous,  &  bien  crois  que  (on  pere  mon 
mary ,  quand  il  içaura  que  je  vous  i  ay  laiflee^  en  lera.tout  rcjoiiy.  .Car 
|a  pieça  m'avoit  il  dit  que  cette  fille  le  mettoit  en.grand  doute.  Quand 
k;  Comte  dé  Fois  eût  ainfi  oûy  pafler  Madame  AlKndc  là  coufine  ,  fi 
lixt  moult  rejoiiy  ,  &  luy  dit.  Madame  &  coufine,  je  fairay  volontiers 
ce  dont  vous  me  prier.  Car  j'en  fiiis  tenu  par  lignage  ^  &  pour  ce  voftre 
fille  ma  coufine  je  garderay ,  &  penlèray  bien  d'elle  comme  fi.  ce 
inaproprefilkr..'C^andmercy,  Monfeigneurydi)ElaDanie..Ainfi  demeura 
la  jeune  fille  de  Boulogne  en  Lliofiia  du  Comté  de  Fotx  à  Ortez  ,  & 
fa  Dame  de  merc  s'en  alla  au  royaume  d'Arragon.  Elle  l'eft  bien  venuS 
voir  deux  ou  trois  fois ,  mais  point  ne  l'a  dcmandiée  !i  r  ivoir.  Car  le  Comte 
de  Foix  s'en  acquitte  en  telle,  manière  comme  h  elic  tut  ia  hile.  Le  Comte 
Jean  alloic  au&  quelquefi}is  la  voir,  comme  je  l'ay  appris  de  l'enquefté 
qui  fût  fiute  en  1  année  mccccziv.  touchant  Q»  mauvais  deQxMtemens. 

TmtL  T  ij  * 


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tjÇi       HTSTOIRE    DE   LA  MAISON 

En  l'année  mccclxxxxv.  kdivifîon  s'cftam  mi(c  dans  la  nuiion 
royale  (PAnagon  1  aadt  mx  Jean  Duc  de  Giratuie  fils  aifiié  éoL  Rdjr 
Mtûak  marié  contre  le  gré  die     pere  avec  une  fille  de  HolMit  Duc  de 

"Rir  ,  ce  Prince  attira  à  fou  paru'  Jean  Comte  d'Empouries  fon  confm 
gcrmnin  ,  lequel  fur  i  cinie  de  ce  ailiegé  dans  fon  chaileau  de  CaftiHon. 
Ce  tut  deliori  une  guerre  ouverte  entre  le  Roy  &  ce  Comte  ,  iet^uel 
ilonandadu  (ècoois  nz  Comtes  de  Foix  &  de  Bodo^ 
hf  meneres  iovs  deux  des  «Mmes ,  ic  Sttriu  femarqae  <]ue  le  Comte 
de  Botiïoïnie  alla  vers  luy  avec  nuit  cens  chevaux ,  mais  qu'à  cauiê  des 
difËcukcz  qu  il  y  avoic  de  iè  camper  aux  environs  de  CalUlon  il  fut  obligé 
de  s'en  retoumçr  en  Auvci^e.  U  eft  marque  dans  l'arreft  que  j'ay  cité 
AMw«^•|>.  cy  delfts  qu'il  iè  pona  vaimuneot  en  cent  occdkm  &  que  c'eftok  un 
bon  homme  de  guecie.  Le  Comte  d'Empouries  luy  pailà  une  obligation 
de  la  fomme  de  quarante  mil  livres  pour  la  defpenfc  &  pour  les  frais 
qu'il  avoic  faits  pour  fon  ^rvice.  Ce  qui  fut  dam  la  luitc  le  iîijedl  d'un 
*  grand  proccz  encre  le  Conte  Jean  &  le  Comte  d'Empouries  ,  lequel 

n»  ennn  termmé  par  une  traoiàâion  paffêe  à  Paris  le  z  i  ii.  OâooM 
Mcccxcvi.  entre  les  procureurs  du  dit  Comte  d'Empouries  Oc 
ceux  du  Duc  &:  <^e  li  Ducheffè  de  Berry  fille  &  héritière  du  Comte 
jean.  Par  cette  traniachoa ,  qui  elt  en  original  au  Treibr  des  chartes  de 
Aiance ,  les  ptocuveun  du  Coince  d'Empouries  obUgerenc  leur  Prince  de 
payerauDucd:  à  laDucheilè  (à  femme  lalommedîe  dix  huiâmillivces 
tant  pour  le  principal  de  ladite  fomme  de  quarante  mil  livres  que  pour 
les  mtercfts  &;  fr-us  du  proccz,  moyenanc  quoy  ledit  Comte  d'Empouriet 
demeureroit  «kiucc  de  toutes  chùCcs  envers  leujits  Duc  &  Ducheilc. 
I>  Comce  Idui  fie  £m  «éibuoienc  «n  &uxbo^ 
fnmmMJ*' U lund y  X X V 1 1 1.  Sepiembrc  mcccxciv.  &  mourut  le mefme  jour, 
comme  il  eft  marqué  dans  robiruairc  de  la  fàintc  Chapelle  de  Vic  le 
Comte.  Nous  n'rfvons  pas  ceicliamcnc  entier,  mais  feulement  l'cxtrâîdt 
de  l'article  par  lequel  il  déclare  qu  au  cas  que  la  Duchelïè  de  Berry  £t 
£Ue  ^rienne  à  décéder  (ans  eh£ms,  il  donne  u  Conné  de'Boâogne  8c  Uk 
tenes  qu'il  avoit  en  Vcrmandois  &  en  Beauvoifis  à  Antoine  de  Boulognè 
foncoufîn,  fils  Hc  Go  Icfrcv  i!e  pnulngnc  fcii^neur  de  Montgafcon,  Miiis 
cette  donation  iVeuit  pas  de  lieu,  Antoine  eibu»;  mon  long  temps  avant 
la  DuchefTc  de  Berry.  ■' ; 

aifiMcktrtu  L'Hiftorien  dn  Roy  Clùries  VL  auâeur  éomempoiaîn  remarque 
î[i^,^^  qu'après  la  mort  du  Comte  <k  Boulogne  le  Duc  de  Berry  (ùcceda  en 
tous  fcs  biens  à  caull-  de  Jeanne  de  Boulogne  (a  femme ,  Se  qu'il  en 
envoya  prendre  poflèflion  par  le  Comte  d'Eftampes  Ion  coufin.  Cet  hilio- 
rien  appelle  cette  Dame  neptem  du  Comte  d'Auvergne.  Ce  qui  n'eil  pas 
vray.  Car  dlé  eftok  fil  fille.  Ceft  (ans  doute  pour  cette  raifim  que 
M.  l'Abbé  Le  Laboureur  a  obmis  ce  mot  dans  (à  verfion. 

Dans  un  arrcft  du  Parlement  de  l'an  mcccxcvi.  le  Duc  dc  Berry 
eft  appellé  héritier  du  Comte  dc  Boulogne  non/^imè  dejkn^i, 

♦  ■  '  •        .  ....    '  :  • 


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D*  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  rv.  I. 


«49 


EtKftiu  iUjtd»  IL      nùm  Comte  £Au*uar^t  &  de  BoitUffte 
&  ttSemor  de  Cvmminge  fa  femtke. 


j 


E  A  M  N  F.  II  du  nom  Cqmtsssb  d'Auvbrgnb  os 

Boulogne,  (|ui  (îiic. 


::  '      /s.  I- 


i 


B  E  K  K  T. 

LA  T  R  I- 
MOUILLE. 

i»M  éêgmmlm 
ttumfei  il 

tMl»  «4l«H 


Jeéitmt  IL  dm  mm  Comtejfe  etAnver^  &  d»  Bomlûfffei 

Dmcbe/e  de  Berty. 

C  H  A  PITRE  XXXII. 

ET  TE  Princeflè  ,  que  Froiflàrt  &  Jean  F,<^«»«rf.|. 
Juvenal  des  Urfins  difcnt  avoir  elle  fort  'W- 
belle  ,  &  laquelle  Meflîcurs  de  Sainte-  wpMckMttt 
Mardie  doivent  avoir  eAé  une  des  plus 
belles  Damei  de  l«i  temps ,  ludqtik  environ 
l'an  MCCCLXXViii.  &fùt trois ansapres 
portée  par  là  mere  en  Bearn  &  mile  ez  mains 
î  9       du  Comte  de  Foix  ,  lequel  promit  avec 

qu'il  ne  la  marierait  pas 
iàns  luy  en  donner  connoUSuice*  Elle  fat 
eflevéc  au  chaftcau  d'Ortcz  en  une  tour  qui 
regardoitle  pont  pendant  plus  de  neuf  années  juiques  à  ce  qu'enfin  elbnc 
barrenuë  à  i  aage  de  douze  ans ,  elle  fùc  mariée  en  l'année  mccclxxzix. 
a  lean  Duc  de  Beriy  fils  da  Roy  Jean.  IMflârt,  qui  fut  prefiènc  à  toutes 
les  oetemonies  de  ce  mariage,  en  (kit  une  ample  dcfcription.  Jenefàiraf 
que  le  (ûivre.  Il  dit  donc  que  cette  PrinccfTc  fût  recherchée  en  mariage 
par  pludeurs  grands  Seigneurs ,  &  melmement  par  Bernard  £xre  da 
Goaue  d;  Armagnac  ,  par  le  Comte  d'Erby  fils  <bi  Duc  de  Lanelâftrey 
9c  par  Jean  fils  du  Duc  de  Berry ,  mais  que  le  Comte  de  Foix  n'ayant 
Toûb  entendre  à  aucun  de  ces  partys  pour  les  raifôns  que  Froiflârt 
rapporte ,  le  Duc  de  Berry,  tout  vieux  qu'il  eftoit ,  la  demanda  pour  luy 
snelme  au  Comte  de  Foix,  Ôc  en  eicrivic  au  Pape  Clément  VII.  ^ 

T  iij 


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ifo         HISTOIRE  t)E  LA  MAISON 

coufm  eftott  moult procbaia  Je  la  Damotjelk  de  Boulogne ,  c'cll  à  dire ,  coufin 
germain  de  (on  pcre ,  comme  Froiflân  le  dit  un  peu  plus  bas ,  comme 
dlsuic  fils  de  Mabaiilc  de  Boulo^  tance  da  peic  de  cette  Prince^. 
Cette  nouvelle  fut  cres  agréable  au  Pape  ,  ^uand  ilf^eut  que  /«  co9^ 
p(M90U  efire  fi  hautement  mariée  comme  au  Duc  de  Berty  onde  du  Koy  de  France, 
&  il  en  elcrivit  au  Comte  de  Fois  pour  l'exhorter  à  avancer  le  traiûé 
de  ce  mariage ,  qui  eftck  fi  avantageux  à  leor  lignage. 
7f4tf«ff wif.    Cependant  le  Duc  de  Berry  ,  qui  avoir  grande  envie  de  &  'marier^ 
^u/t.         1^       mariage  au  Roy  Charles  V I.  fôn  neveu  &  au  Duc  de  Bourgogne 
•  ,       Ton  frère.  Le  Roy  ,  qui  voyoit  fon  oncle  dcsii  vieux,  luy  dit  en  riant. 
Bel  oncle  f  que  Jèrex,  vous  d'une  fillete  f  Elle-  n'a  que  âm-îs      >     voui  en 
'  ^mnJmtâMi,  *Pâfm*  fiy  ceft  grMde  folie  de  penjer pfmrmittk  «mv  thofi. 
Faites  en  paHer  pour  jfean  beau  coufin  mcfiref^^  fui  efi  jeune  k  'venir.  Lm, 
Aofi  efi  mieux  pxreïlle  à  luy  quÀ  t  ous.  A  quoy  le  Duc  de  Bcrry  refpondic 
oue  ç'avoit  eflc  la  première  penice ,  &  qu'il  l'avoir  ticsja  demandée  pour 
Kin  fils,  mais  que  le  Comte  de  Foix  n'y  avoir  voulu  entendre,  parcequc 
ibii  fik  efloit  Bis  d'une  d'Armagnac ,  &  que  les  Ann^;nacs  draienc  (es 
ennemys.  Et  îl  adjouila  :  Si  U^U  êfi  jeune ,  je  fe/pargneray  trois  ou  quam 
ans  j  tant  quelle  Je 7\t  femme  purfme      f  rme'e.  Voire  ^  refpondit  le  K<y , 
bel  oncle  ,  mais  elle  ne  tous  e/par^nera  pas.   Cependant  !c  Roy  agréa  fà 
pouHuite,  &  envoya  vers  le  Comte  de  foix  le  Sire  de  U  Rivière  Meifire 
Bureau  (on  fbuverain  \foiftre  d'hoftel  8c  Chambellan  ,  &  avec  ïaj  le 
Comte  d'Aily.  Le  Duc  de  Bourgogne  y  envoyâ  l'Eve^ue  d'Autun  Se 
Mcfïirc  Guillaume  de  la  TrimoiiilTe.  Et  le  Duc  de  Berry  pria  le  Comrc 
Jean  f!e  S^ncerrede  les  accompagner.  Enfin  après  avoir  eflccn  Avin;iio[| 
vers  le  Pape,  a  Niimes,  à  Beziers,  à  Carcaflôime,  à  Toulouie,  ik  le 
fendirent  à  Ortez ,  8e  firent  fane  qu'ils  condurrenc  le  mariage  du  Due 
4e  Berry  a.vec  U  Dainoi/èUe  de  Boulogne,  à  la  charge  oue  le  Duc  payeroie 
au  Comrc  de  Foix  dix  mil  efcus  pour  la  nouniture  &  lentretenemcnr  de 
cette  Princcfïc  pendant  plus  de  neuf  ans.  En  /uicc  dcquoy  le  Comte 
envoya  là  couline  à  Morlas  accompagnée  de  plus  de  cinq  cens  lances^ 
&la  fit  délivrer  aux  Amba^eursde  France,  qui  l'amenerenten  Avignon. 
Car  elle  defcendit ,  dit  Froiflârt ,  un  fnr  l  VtUeneufpe  bm  J^gmn  eu  l  hoflel 
du  Pape  j       le  lendemain  entre  bm£i  ^  neuf  heures  tous  ks  Cardinaux 
allèrent  à  f  encontre  d'elle  ^     pdjja  le  p<mt  du  Rbofne  e» grand  eflat ,  montée 
far  mu  héfnenée  bUndte  que  le  Fape  luy  fit  prefenter.  Si  znnt  ain/ijujques 
m  Faiâis  4m  Ati^on ,     là  de/cendity  ^  alla  veoir  U  P*p*'i  iqui  ftfmt 
en  eonfiftoire  en  Aaife  pontifictde.  Si  U  bai/*  en  U  bouche  pourcau/e  de  lignage^ 
Bt  puis  alla  la,  Ducbejfe     fis  gens  diner^  ^  grand fit/on  de  Cardinaux ,  en 
i'hoftel  du  Cardinal  de  Thury.  Le  jour  eniùivant  le  Pape  luy  donna  à  dinet 
8e  à  tous  lès  gens.  Ce  qui  luy  coufbi  dix  mil  fituics  au  rapport  de  Froil&rt. 
Le  Samedy  âie  s'en  alla  à  Orange.  Car/<t  confine  gtmeàm  en  efloit  Prince  fie, 
C'efloit  Jeanne  fille  d'Ame'  Il  I.  Comte  de  Genève  &:  de  Mahauît  de 
Boulopric,  manéc  à  Raymond  V.  Prince  d  Orange.  Elle  avoir  doi^c  le 
gcrmam  iur  la  Duchcfic  de  Bcrry.  Elle  partit  d'Grangc  le  lendemain , 
qui  çftok  on  Dim^che  ,  &  airiva  en&  \  Biom  en  Auvergne ,  où  le 


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A  U  V  E  R  a  N  £  -L  I  V.  1. 
fine  de  Berry  k  rendit  b  iwîd  de  la  PencecoAe,  ^  fiic  cctjcc 

le  fîxkfme  jour  du  mois  ik  Juin.  Jl  Faut  donc  qu'on  eut  teuu  le  cootiaft 
de  m.inaç;^  mut  preil  pour  citre  palTé  ôc  (ignc  dçz  que  le  D«,c  ajrriveroic 
Car  il  lue  paik  le  Samedy  cinqiuel^ie  joi^r  de  Juùv  Le  Comte  de  Çoi^logqc 
conftkwa  à  &,  filte  par  c»  eonuift  U  Qomi  <f  Attveirgnc ,  W  vJXk  d< 
Lonel,  &  le  cKafteau  de  GaïUatgitfs  ^  pli»  U  Comté  de  Scwilogqfi  pc^ 
en  f'^'iir  après  ù.  mort ,  de  !es  rcrres  qu'il  avok  en  Vcrmajjdois  3c  en 
Beauvoifîs.  Ils  efpoulcrciK  It  'cn:{em:im  jour  de  U  Pcntccoftc  à  deux 
heures  du  nvatin.  Si  furent  îes  napcts  mnUt  gf^nifs.  ht  la.  fum^^  le,  Coiftt,t 
de  Boithgmei  k  Cum  d'Ej^amfij,  eik  £M  l>mpbm.  ^«imjpr.  CStti.li 
ie  (bnc  donc  grandement  trompez  qui  ont  crak  ^iw  4»  tjs0V9:ffi^Sn  à 
Bourges. 

£n toute  cette ailàire il  n'cft  aucunement  parle  d'£leonor  de  Comniinge 
mere  delà  DamoiiêUe  de  Boulogne ,  quoyque  1q  CcM)i(;e  de^ Foix  luy  quI^ 
promis  avec  iicrmeiu  <|it'il  ne k  butmiqU  p» &Kti:i^cii4cim<f  c^ioi^ 
lance  ,  &  quoj  ^'il  y  ak  grande  apparence  ^ue  ce  traité ,  qui  dura  pW 
d'un  an,  ne  fiit  pas  négocie  fans  h  participation  ,  U  choie  luy  touchant 
de  n  prez  ,  &  meime  ion  conlcntenienc  y  eiiaot  aeceflÂire.  On  pourrotc 
penlèr  que  ce  fSlence  provicndroit  de  ce  qu'elle  eftoit  morte.  Mais  ceU 
ne  peut  pas  eflre  y  attendu  qu'il  paroift  par  un  regiftve  des  pUydoiries 
du  Parlement  qu'elle  auerela  le  x  i  x.  Mars  Mcccxcvt^la  Comt<?  de 
Comminge  coname  fille  unique  &  iieriocre  de  £îe»e  KiHVQQOd  dcfiMcr 
Comte  de  Comminge. 

Quelques  années  après  ce  mariage  il  arriva  un  cftrai^  accident  \  )sk 
Cour  ,  où  la  Duchefle  de  Berry  (àuva  U  vie  au  Roy  Charles  VI,  A 
fin  du  mois  de  Janvier  il  fe  fit  en  l'hoftcl  de  la  Reyne  Blanche  à  (àinc  tttiftfttJU^ 
Michel  lez  Pans ,  comme  dit  Jean  Juvcnal  des  Urftns ,  ou  bien  dans  l'hoftel 
de  lame  Paul ,  comme  le  Moine  de  iàint  Denis  ôc  Froif&rt  l'ont  efcrit ,  une 
nopce  d'un  Chevalier  de  Vermandois  te  d'une  veuve  Akmande  de  la 
numbn  de  la  Reyne ,  que  le  Roy  &  la  Rcyne  voulurent  konorer.  Le  Roy 
donna  le  fôupcr  aux  Dames ,  &  tint  la  Reyne  eftat  ,  &  y  convia  les 
DuchefTes  de  Berry,  de  Bourgogne,  d'X)rlc3n«;  Pendant  te-,  uraiules 
rcjouiflances  le  Roy  à  la  iuggelhon  d  ua  Lltuycr  d  honcur  de  ia  maiion 
fit  iàire  &  habits  de  fîuvages  ou  làtyres ,  tous  fines  de  lin  £ms  filer  coles 
(ùr  de  la  toile  avec  de  la  poix ,  dans  Icfquels  le  Roy ,  le  Coiaiede  loâyy 
Charles  de  Poiâiers ,  Juain  haftarrl  de  Foix ,  le  Seigneur  de  Naniouillet, 
&  l'Efcuycr  qui  avoir  inventéccttc  mommcrk  (è  firent  coudre.  Ils  vinrent 
dans  la  laie  du  bal  en  cet  équipage.  Le  Roy  par  un  trai^  de  jeuneflè  qui 
Itiy  fâmra.  U  vie  s'en  alla  vers  les  Damet ,  pafla  pardèvam  la  Reyn^^  îc 
s'en  vi«  à  la  Dticfaefiê  de  Berry ,  laqndle  raneib,  vbulaot  ^çavoir  le 
nom  de  cet  inconnu.  Mais  le  Roy  ne  voulut  pas  nommer.  Sur  ces 
entrefaites,  pendant  que  les  autres  cmq  fatyres  danloient ,  le  Duc  d'Orléans^ 
qui  y  arriva  (ans  rien  fçavoir  de  ce  jeu ,  abaiflâ  la  toiidie  qu'un  dé  ièi 
valets  tenoir  devant  It^ ,  en  (orte  que  le  fên  lé  prit  aux  habitardes  fioytes» 
lelquels  moururent  tous  miTcrablemeDByexcepi^leScigneorde  Nantoiiillet, 
qui  s'en  alla  dans  l'office  ,  &  iè  jetni«ii  mcavierionc  fleiii  d'eau  oû^l'on 


Tj*      HIS'TOIÎIB  t>E  LA  MAISON 

Tihçoit  tdTes  &  hanaps.  La  DucheDè  de  Bény,  dît  Ifroiffiut,  deÛpféià 
RojfJtperiL  Car  elie  le  bout  a  dejfous  f*  queûe  ii  le  eampnt  pour  e/cbtiit»it 

fiu  ,  (g)  Iwy  dity{cir  k  Koy  fe  -voulait  punir  <feUe  a  force)  oà  loule^  n^uus 
aller  ?  Vous  rvcfycT^bten  .nue  l'us  compagnons  Ardent.  J^i  efies  vous  t  Le  B.by  ff 
nomma  ,  ^  dit  :  fe  fun  le  Koy.  Or  to(i  olleT^  l'ous  mettre  en  habit ,  dit  La 
DmAifi  ii  Biny^  fS  faïtn  um  epu  U  Rijm  vmn  «of#.  Ce  qui  fur  6k 
prompccmcnt.  &  vint  devers  la  Reyne  ,  ^  /atfioit  la  DHche^ede'^erry^ 
qu;  l  nvoit  un  pctt  recovf  tirée.  T'r  quini:!  l.i  Reyne  vit  le  Roy ,  rllttrejfi^llit 
de  j  ye.  Puis  elle  fut  pnjè  embrajjce  des  Chevaliers  ^  emportée  e»  fa 
xh  Ambre  ,  le  Ray  aujps^enallaenfa  compagnie,  toujours  U  réconforta, 
Aiiifi  fixât  ce  beau  Avercilfemenc. 

Princeffe  avotc  l'ame  grande  &  recaimoidàntc.  Car  dans  le 
malKeur  qu'eut  le  Seigneur  de  la  Rivière ,  qui  avcât  beaucoup  contribué 
à  foire  Teîiflîr  fon  mariage ,  d'cltrc  pourlùivy  vivement  par  les  Ducs  de 
Mmtvi  4-  Bcrry  &  de  Bourgoene ,  qui  le  vodoienc  perdre,  &  perfinme  n'oiànt  parler 
pour  hiy  ny  ouvrir  u  bouche ,     feulement ,  dk  Ffdiflàit ,  cutt  vatltanfe 
Dâm  Mudame  jfeaim  di  Boulogne  Ducheffe  de  Berry.  Trop  de  fm  U  iwm 
Dame  fe  mit  «j  genoux  aux  pieds  de  fon  mary ,     luy  djfoit  en  priant  1  maint 
Jointes  :  Haa ,  Monfèigneur  y  k  tort  fj^  péché  vous  vous  U[(fe'z,_  des  ennemis 
tf  bnimtme  i»fimir  diver/ement  fkr  et  mMUea»  dktfdSer     priu&omii  ér 
Siiffmtrdt  û  IthM  Ominffiit  purement  tort  y  ne  nul  n'o/e parler pmriiff 
fiftmey.  feveux  bien  que  vous  le  fpchir':^^  que  s'on  le  f un  mourir  Jamais 
je  nauray  joyc  ,  wj/'î  fert^  tous  let  fours  que  -e  tivr.-y  en  i/'-'/'efTeff;)  endoMleur. 
y  D  autres  fois  cUc  iuy  difoir  :  Haa,  Monjeigneur ^  U  eut  tant  de  peine  ts 

gntvail  pùnf  nous  mettre  en/èmHe,  Vous  ten  remmere%^  petitement ,  qui  cmu 
fintez.]*  mort  deftruSion.  A  tout  le  moins (t  on  luj ofiefi  cheiance ,  qu'on 
luy  UiJJc  U  'z:e.  Car  (i  il  meurt  fur  U  forme  eflut  dont  iinji l' efcUndrês , 
je  ncMTixy  jumats  juye,  Mon/eigneur,  je  ne  le  dis  pas  de  feint  courage,  mais 
de  grande  volonté  Si  vous  prie  pour  Dieu  que  vous  y  veuillic^pourvoir  fi 
peiner  i  fi  delkiroMce.  Pour  couperconrc ,  die  fe,  dra  d'affaires. 

J'adjoufteray  icy  pour  l'honeur  de  cette  Princc(]ê  qu'outre  tes  oUigadons 
qu'elle  Ce  difoit  avoir  au  Seigneur  de  la  Rivière,  qui  lengageoienr  ri  Tnv 
en  marquer  de  la  rcconnoillânce ,  elle  donnou  k  proteClioii  à  un  honncltc 
homme,  qui  avok  bien  (crvy  le  Roy  Charles  V.  lequel  en  confidcration 
de  6s  grands  Ôe  notables  fiwices  &  pour  làfînguliere  afièâionqtt'illoy 
ponoic  ordonna  <^a  il  flift  enterré  à  faint  Denys  à  Tes  pieds.  Ce  qui  fi^ 
exécute  en  Tannée  mcccc.  au  mois  d'Aoufl  par  oraonnnnce  du  Roy 
Charles  V  L  &  des  Ducs  de  Bcny  ,  de  Bourgogne ,  d  Orléans ,  6c  de 
Bourbon ,  comme  il  eft  dit  dans  Ibn  epitkphe  imprimé  dans  l'hifloire 
de  l'abbaye  de  £uuit  DenySi  donnée  depuis  peii  au  public  par  le  R.  P. 
Felibien. 

«yjtcttvb  Le  Duc  mourut  à  Paris  èn  fon  hoftel  de  Neflé  Icxv.  Juin  mccCcxvl 
wi,f.*77'  jjg  L  X  X  V 1 1.  ans ,  comme  il  clt  marque  dans  un  regiitrc  des  plai- 

domes  du  Parlement,  &  &c  enterré  à  klàînte  Chapdle  de  Bourges. 
Il  recommanda  au  Roy  lÀOache&  fit  femme,  laquelle  jofiit  en  douaire 
de  k  Comté  de  l/LoaspaiSa  de  d».'aeries  de  Domenac  &  Bouflàc  au 

bas 


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D'  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  I  V.  î.  '  if| 
bas  Ltmounn,  que  le  Duc  avoic  acquilès  de  Gcraud  de  Vcnradour  (èigneur 
dit.DoiKeiiac ,  avèq  les  autres  places  de  la.  Duché  d'Auvergne. 

,  Au  mois  de  Novembre  n  f  jivanc  elle  Ce  remaria  à  Aygueperfc  cil 
AuVergne  avec  George  de  la  Trimouille  Baron  de  Sully  &  de  Craon, 
auquel  elle  donna  pendant  le  cours  de  Ci  vie,  (oit  qu  il  y  eut  cnfans  ou 
non,  les  Comtcz  d'Auvergne  &  de  Boulogne  &  les  terres  &  icigncurics 
«qu'elle  avoit  en  Champagne }  6c  le  Seigneur  de  ta  Trimouille  luv  donDft 
cedptoquemcnCjibii:  qu  il  y  eut  enfàns  ou  non ,  les  Baronnics  de  Sully  &  de 
Craon  &  toutes  les  terres  &:  fcigneurics  qu'il  avoit  lors&:  auroit  au  temps 
de  (on  treipas.  Il  tue  convenu  par  le  trai<5tc  de  ce  mariage  que  le  prcmif  r 
enfànc  malle  qui  en  proviendroit  &  les  mafles  dekendans  des  malles  ie- 
lotenç-  Comtes  d'Auvergne  ,&  de  Bouloene  &  Barons  de  Sully  de  porte- 
niem  lé  nom  &  armes  pleines  de  Boulogne.  Mais -la  divifion  s'cft^^ 
comme  je  le  peniè,  mile  entr'eux  quelques  années  auparavant  la  mort 
de  la  Duchcfll* ,  laquelle  Ce  retira  en  Auvergne,  elle  lit  tout  ce  qui  pouvoit 
dépendre  d'ellé  pour  ofterau  Seigneur  de  la  Trimouille  Con  mary  cous  les 
avançais  qu  elfe  luy  avoit  faits  par  fon  concraâ  de  mariage.  Gir  ayanc 
déclare  pir  a(5ïe  pafle  à  Pontgibault  le  xii.  Octobre  Mccccxvlll. 
que  Marie  de  Boulogne^  coufine  Dame  tle  la  Tour  efloic  fa  IcgitimeiC 
leulc  héritière  ôc  qu'elle  devoir  luy  fùcccder  en  toutes  les  fèigneuries  6c 
en  tous  (es  biens  généralement  quelconques ,  elle  luy  donna  par  avance  rmvut  *"' 
par  le  mefine  aâ:e  là  Comte  d'Auvergne  &  en  fit  inveltir  &  mettre  en  ' 
pcflclTion  Bertrand  (cigneur  de  la  Tour  Con  mary  pour  &  au  nom  d'elle 
&  de  (es  hoirs  &  fuccefTcurs  perpctuelcmcnt ,  (autrufufruitlàvie  durant. 
Elle  le  retu-a  en  lûite  en  (on  chafteau  de  lâint  Supplice  fur  le  Tarn  entre 
Buzct  &  Montaflruc  an  dioceie  dé  Touloufe ,  où  je  crois  qu'eHe  mourut  itMimt.*^*. 
lùr  ia  fin  de  l'année  iiccccxxii.  y  ayant  des  letrcs  du  Roy  donnas 
à  Bourges  le  fïixiefine  Février  enfuivant  où  il  eft  parlé  d'elle  comme  morte. 

Apre;  fon  dcccz  Marie  de  Boulogne  Dame  de  la  Tour  mit  en  pofîcf 
fionreele  de  la  Cpmté  d  Auvergne  &  autres  biens  qui  avoient  appartenu 
à  la  Ducheflè ,  &  au  contraire  George  de  U  Triihoiiille  fbndë  ftr  le  droit 

aue  luy  dbiïqpitfiïtt  contrad  de  mariage  s'empara  du  mieux  qu'il  peut 
es  chafteaux  &  forterelTes  de  la  Comté  d'Auvergne.  Ce  qui  caufa  un 
grand  procès  entre  ce  Seigneur  &  la  Danae  de  la  Tour ,  lequel  fut  enfin 
terminé  vingt  ans  après  par  le  mariage  de  Bertrand  Seigneur  de  la  Tour  VII. 
du  nom  avec  Loiiife  de  làTnmoiiiile  iSQe-tludit  George  de  la  Trimoiiille 
&  de  Catherine  de  l'Ifle-Bouchard  fa  (çconde  femme.  11  fiit  reproché  en 
plein  Parlement  à  Paris  à  George  de  la  Trimouille  au  mois  d'Avril 
Mcccc  XX I  !  !  «]u'il  avoit  vendu  &  fait  vendre  par  Jeanne  ià  femme 
la  ville  de  Lunci  Icizc  mil  elcus ,  qu'il  avoit  receus. 

Monfbdet  remarque  qu'en  luine  du  mariage  de  cette  Duchellè  avec  u^aru.t  ««/. 
George  delà  Trimouille, -le  Duc  de  Bourgogne,  qui  n'aymoit  pas  ce**^***' 
Sdgncur,  envoya  le  Seigneur  de  FofTcux  lors  Gouverneur  d'Artois 'pour 
lâilir  &  mettre  en  Cx  main  la  ville  de  Boulogne  appartenant  à  la  DucnefTc 
Comteflc  de  Boulogne ,  &  que  neantmons  le  Seigneur  de  Moreul  y  de- 
'  mcnra  Capitaine  commis  de  par  le  Roy  contre  lâ  Anglds, 

'  Tme  /,  *  ♦  Y 


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i;4   HÎST.  DE  LA  MAISON  D'AUVERGNE.  Liv.  I. 

Apres  la  mort  iàns  cnfans  de  Jeanne  de  Boulogne  les  Comtez  d'Au- 
vergne &  de  Bouline  vinrent  à  Marie  de  Boulogne  Gl  oouiine  geriname 
ifemmede  BeroanaV.  Baron  de  la  Tour,  comme  il  a  c(ïé  die  cy  diflba» 

Nous  en  p.irlcrons  encore  plus  amplement  au  quatricTme  livre,  oà  noôs 
dclHuirons  la  généalogie  de  lamailon  de  la  Tour  d'Auvergne. 

Je  ne  veux  pas  mettre  fin  à  ce  chapitre  lans  advenir  le  Icdeur  d  une 
ifiuttë-groflîere  d'un  ancien  Chroniqueur  allégué  dans  les  annales  de  Me^er 
^  de  Belleforcft ,  ou  il  ^  dit  que  le  Duc  de  Berry ,  qui  aVoit  efpoufë  li| 
X^omtefle  de  Boulogne ,  ruade  la  main  Loiiis  de  Maie  Comte  de  Flandres 
en  l'année  mccclxxxiv.  parce  que  ce  Comte ,  qui  eftoit  aufli  Comte 
^'Artois,  vouloit  que  le  Duc  luy  fie  hommage  de  la  Comté  de  Boulogne 
comme  relevant  de  la  Comté  d'Artois.  Ce  que  le  Duc ,  qui  ne  totuos 
la  tenir  que  du  Roy ,  rcfiiiôicde  £ttre;  Ceft  un  conte  fait  à  plaifir ,  réfuté 
par  Beîlcforeft,  mcfmc  par  cette  raifôn,  qui  eft  invincible,  que  le  Duc 
de  Berry  n  eipoufa  la  ConucÛê  de  Boulogne  que  long  temps  après  la  moit 
du  Comte  de  Flandres* 


.1  , 
■  I 


/ 


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*.  V.. 


HISTOIRE 

GENEALaGIQUi 

DE  LÀ  MAISON 


L  IJT-R      s  E  C  O  iî  6^  - 


ics  des  Comtes  de  Glakmo^c  Dauphjp  d'Auycr^^^^ 
iontd-or  au  Dauphm.^ f#e  daaur.) 


<  >' 


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TABLE  GENEALOGiaUE 

DES  DAUPHINS  D'AUVERGNE. 

Bernard  Comte  d'Auvergne  &c  de  Bourges ,  Marcjuis  de  Nevers» 


\ 


Éiidpb^âflïn'^wMll^QHMjpEîâ    GiiîIlHmc  l.  Cuhmct)  Ah-    Aiy  *<||n<Ui^  Addpls^Acficd  I  Comte  de  Eout 
Hlfr^  tk^i^ViK  it'fl  -fTinî       ler'ié.  Duc  ^  .uitiiiH.  [  '      i|  gcs  (k  41  CiiciI5»nnc.  M 


vciguc.»— Blitlcoic. 

AfccnJâM  — Enftoige  Viconiied'AaTCcpie.  Gnillaame.  Bernard  II.  lige de* Sctgncan  di  t&  T«bk  «'Aertmem. 
AdalgJ'Jr  ~— RubeiV  i  Vicotitd'd  ÀÀvcTgne.   1uilorg:c     Miif^y  tij^^aiÇ^^»Htt  af^jatuM.   &êj,  Al^WA 

.  IngeJberge^^— Robcif  II.  V;comie  li'Ajv.Ti^iic.     Lhiciinc  Ivcl'iar  ii'Au\er};iie, 

 '■  ;  ■  N 

Hambctge. — G  iii  iuiiic  Iv.  O'mtsd'A^iïCfgi^c    R.ilicrt  III.  \  [on-tc  d'Aa-    Guy  Vicomte  te  piii*  Conut   flentand  ..' 


lti«ifimiilil  Mlfn  it!Eo<ks  Comtr  d 


R,obcrc,|1.  Comte  d'AuTcigac.-rJiklith  de  Mel^eil. 

Tcannr,' — G'iilij  miv   VI  fo  :,if  .rAn-.rir;iir. 

(  —  

Robeic  III.  Comte  d'AU'crgnc.     N.  mcic  île  CiiiUumc  Comte  du  Pity.     CuilJaiine  VUIi  Conte  d'AuTcrgnc. 

GaiUaamc  V 1 1.  Comie  d'Aatergwi— ^}<^>>oc  da  CkUbxt.    '  '  /  • 


AiliUidf  maiiéel  tawid  la|pciit  de  Metna».   Dauphin  Cgmie  de  CbinninJ     0.  OatMcA  4c 


tCuuw  d*  OaixtMK-,-  *  N.  iuMÊk  iÔÊÊti  V.  .  DuphiM. 
Dan^HtM  -xTAo^riKOMt. .       (cigneu  de  la  Tom. 

Alix  de  Vaxadoot. — Robert  I  Con  tr  k  claitmonc ,      Catherine  maiiéc  i  Guichard  de  Beaujeu  fcigocnt  de  Maa^ncÏK 

I  Dauphin  d'Auvc:^  r  pcrc  d'Imbetc  de  Beaujeu  Cooncftabic  de  France. 

flill  H^tirwfi      Mathc  Liuiicc  i  Gc.    Alix  raiiicc  j   !.  l^.tchc    Hogoai  BWn  fiwt  l^giatc.    Robert  II.  Dauphin — MahaaltfA^ 

raiid  de  KouCEIIon.     (éigaeur  de  MoucbaïUier  d'Auvergne.  |  vcigoc. 

Robert  III.  Dauphin  d'Auvergne   Gultume  noil  Gay  CbcMlier   Mmbaatt  maiicc  i  Guil-  }tÊaiiit  fciMncdeBtiau   Jklix  ni^ 

ettdHntfciMMit  AloMM  de  Met*  tàm  l%gée.  Ai  TMiple.     Imum  feineiK  dTAfclMa.  dcRoclicbaioa.  cpnft* 
CM»,  k  lAfcm  4b  CbaftiUon. 

Aue4e«»1c«iDMrhni  MlHRaioit  Robert  Ar-  DMjhiiM,  RabmDMpàiD,  Hugoci  Dau-  liabtM  ftauMde 
Toiftien. 'i  d'AnafM^     ÉmSgtte.    cbidiaercde  ri{e4n  Se^aoR*   phinprcvoftde   Piettt  fiigiwidc 

I  Tounia)r.  et  Comikondi.      Biioude.  Moniaigu. 

iritt  inariie  à  Godeftoy  d'Au-  lùbeau  mariée  i  Guy  Hogiics  Chanoine  Acr.t  fcigncuc  Bcuud  1  Dauphin — Marie  de 
ièigiKUt  de  Mootga^con.  leigoeut  de  Chalcnc.i;.     .le  ClairnuiKt.  de  Rochcfort.    d' Au  •  i  ,  ',  V.ilcniu.-. 


BêrâûdTÎ.  du  IcGiand  fat  miiè  HigW*^  Jeanne  maritc   Margociite    Bcacrtx  marite  Cnhctinc  fem-    BlaïKbc  matite 

ifoit.  Sa  picmicre  fcDimlÎK  J  au  Seigncut     moice  (àni   à  Hearf  de     flttdcMaïquii   i  Goerio  II» 


troiifoit  Sa  picmicre  icDim Mt  #  au  Setgncut  moice  (ani   i  Hearf  de  Md*Ma«iuu  a  Coerio  II» 

TtanneComtefledeForci,  la  fe.  (rr^^'^rana  ««'Ap«»»oo .  «t  MamiM.*  ivBMBfon.  mmiKU  tàfm, 

«onde  Jeanne  de  Btraloene  ,  U  '         f  eofaw  puni  Guy  de  putflGbilhft-  «Met, 

iuffrr*—.  Mugutiîte  de  San-  \  Scvenie.  me  Flote. 


,   tjàfm.J 

AnaeBiatiÊei  Loiiis  11' Ducde  Bour-    Bcraad  III.  ma-  Jcan&Loiiii  Robert  Evef-    Marie  ac-  Jrannc  Margucricc  Jacquerie  Ab« 

iMOi  en  laquelle  prit  fin  la  branebe    tic  a  Jeanne  de  œottt  CuM  cjuede  Cl  ar-    cuiic;  à  V'icom-  tiicrcdcjcan  hcllc  de  5  Me» 

det  Dauphini  d'An*ergnc ,  ellani  de>    la  Tout  d'Au-  ligpt*.  HCtScd'Aib/.    PhiJijipc  icITe  de  fcigncur    de  noul  en  Boim 

tenue  UaupKiuc  d'Auvergne  par  la    vergue.                                                  4eTUH*.  VsBgpMC-  Bucil  Aimi-  b«agb, 

mutlatttcafuidck  Tiioudc  )oDBB  (  ral  de  ftaa- 


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HISTOIRE 

GENEALOGIQUE 

DE  LA  MAISON 

D  AU  VERGNE. 

-    LIVRE  SECOND. 

O  N  dcfTcin  eflanr ,  comme  il  le  doit  ertre^ 
de  mettre  en  cet  ouvrage  la  fucceflion  de 
la  maifon  d'Auvergne  feparée  enplufieurs 
grandes  branches,  il  fimc  neceÛairemeiic 
parler  desDanphilisd'Auvef^e  iflûs  d'un 
aifiîé  de  cette  grande  maifon ,  maltraitez 
d  abord  de  la  fortune ,  mais  qui  fè  font  dans 
la  iîiice  beaucoup  relevez  par  leur  mérite  & 
par  leurs  gràndes  aâions.  L'uiùnpanoii  de 
'  la  Comté  d'Auvergne  faite  par  éuillaume 
VIII.  fur  Guillaume  VII.  fon  neveu  ,  qui 
,  cftoit  le  véritable  héritier  des  Comtes ,  comme  fils  de  l'iiùié ,  a  efté  la 
.csuilê  de  l'ellablinèmcnt  de  ce  grand  titre  de  Dauphin  d'Auvergne.  Ce 
ne  fut  pas  acaiwnoins  Guillaonac  VIL  qui  porta  le  premier  cette  qualinî» 

V  îij 


158       HISTOIRE  DE  LA  MAISON 
mais  (on  fils,  qui  mit  ce  nom  dans  ià  famille  &  le  rendit  héréditaire  à  iès 
(iiécef&urs^Jhttus  enfin  cette  grande  A:  puii&niemaiiQna  cRé  efteince&<ft 
tombée  en  urojnde  maiibnde  Bourbon  par  le  mariage  d'Anne  Q>mceflè 
Aèfotcc& Dàuphiaed'AuvergDe  avecLouisII.4anom  Duç  de  Bourbon. 


MONT- 
TEKRAND. 
D't  «m  fnft» 


r-^AU^HIjK  E^UVERGNE  Çêtfe  defiéH 


>  u 


1      *'  Moiàferran^. 


u.  J, 


4CHAPITRE    PREMIER.  — 

AUl*HÎN^  ainfi  appeflc  ,;  çoiT>Tnc  je  le 
pcnfcjdu  nom  de  Ion  aveu!  maternel  Guy  III. 
■Coiwc  d  Albon  &  de  Vienne^  lequd  cfl: 
ufH  appelle  Daupfaih-dans  là^Yie-dera-Gom- 
effc  i^argvesite  dp  Bovgogae  (à  fomrne 
ic|iN||par  iui  Chahomf  de  Crenoblc  fab 
ontcmporaitî  &  dans  un  ritrc  de  l'Ef^life 
de  laine  Bernard  de  Romans 'rapporte' par 
M.  dt  Boiflku  dan^  ^n^aiâif  de  l'ufage 
desfiefe,  iltttiËtibn  nom  bcrcdîcufe  Àles 
focceffèéà^  &  quitta  les  armes  des  Comtes 
d'Auvcri^c,  afTavoir  le  gonfanon  de  çnietïles  frange  de  fînople  en  champ 
•d'or,  êc  prit  un  Dauphm  en  ioneicu-à  l'exemple  des  Comtc^ d'Alboq  ôc 
4c  Vienne.  4  .  - 

11<eft  ftk  UMBtidii     ce  Seigneur  iqoalifi^  Comte  d*Anvei?gne  Scée 
K^iainnflMt  en  di^rs  dtMS  de  faimée  w<clxvi.  &  Clivantes  juJquesen 
■l^ttnnëe  Ktccxxiir.  qui  nous  apprennent  qu'il  cftoit  feigncur  de  la 
xhailetlenie  d'Mermenc,  des  lèigneurieS'd'YÛbire ,  Chamalicre ,  Mont. 
'Mgnon ,  Ifkxkaic,  C^ompeils,  Cros,  /Aiiriere,  NefiJiers ,  Chanonac^ 
^KSWe,  Sâiitftts,K«idid6ffc ,  lfcde4»Àaftellenie  de  VodaUe  ec  lesdepco- 
denccs,  tfflàvoir  'Sdlignac ,  iKcmgcn-es ,  Mabaut ,  Antoing  »  Mazerat, 
Longchamp,Mareugcol,'Rcrgoniic,'Co!angc<5,  le  Broc  ,&  autres  bourgs 
6c  villages  eiqucls  confiiioit  cette  chaftdlcnie ,  laquelle  cAoit  de  grande 
i<iAenduc ,  &  dddtlïvïUe  4t  VpddUcsdftok 4a capitale. 


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•     D'  A  U  V  E  R  Ci  N  E.    L  I  V.  II.  1^9 

Il  e[iok  aulli  {èigucur  des  chameaux  îx:  cluilellenies  de  Voreppe  &  dç  PMamfii^ii 
Varadea  en  Dauphiné,  lefquels  il  vendu  en  Tannée  HcCxxv.  i  Dauphin 
Comre  d'AHkxm  êc  de  Vienne ,  &  lu^  céda  coûtes  les  adions  reeles  Se 
perfônnelcs  qui  luy  pouvoient  appartenir  en  rourc  !a  Comtd  de  Viennois  < 
&  le  defchargea  &  la  Duchcfle  Ix  mere  de  coûtes  les  protTieffcs  con- 
ventions qu'ils  luy  avoient  faites  auparavant,  comme  il  a  élit:  ditc)'  dciius 
page  64.  en  parlant  de  GuîUattme  VII.  Coaice  d'Auvergne.  Ec  pour  pins 
grande  feurcté  de  cette  aliénation  les  panies  pnerencTArchevclque  de 
Vienne  &  l'Evtfquc  de  Clairmonc  de  vouloir  appofcr  leurs,  iêaax  àtt 
concracl  qui  en  fut  paflë  à  Montrognon  en  Auvergne. 

M.  Juilel  remarque  qu'il  le  peut  ^reciieillir  d'un  dure  de  l'an  MCxCiX. 
qœ  noftre  Dauphin  avoir  quelque  droù  9c  lèigneurie  en  la  ville  de  Cfadr-^: 
mont  qui  n'ed  pas  cx!prinK.  Ce  qui  ne  &  doit  entendre ,  dit  il ,  de  la,. 
Comté.  Car  alors  la  Comté  d'Auvergne  ou  de  Clairmont  eftoit  pofTèdëe 
par  le  Cuuice  Guy  1 1.  fur  lequel  la  ville  de  Clairmont  fut  priiè  en  la 
guerre  que  luy  fit  le  Roy  Philippe  Augullc ,  en  laquelle  le  Comte  Guy 
Sic  alfifté  par  Dauphin  fon  cou&i ,  qui  y  perdu  Yfibire  Ce  fdufieuis 
autres  places,  ainfi  qu'il  Ce  peut  rcdieillir  des  trai<5tcz  de  paix  faits  ez  Jv«w«f.i4«i 
anne'es  mcxcix.  &  mccxxix.  en  vertu  de^uels  Dauphin  y  fiic 
reiUbly,  s'eilanc  remis  en  l'obeillance  du  Roy. 

Il  vivoit  encore,  dit  M.  Juftel ,  en  l'année  mCcxxxiii.  aiofi  qu'il 
Ht  vok  en  na  ocre  de  cette  année  là ,  par  lequel  il  confirme  à  Ponce  '^'^^»f*l 
Vicomte  de  Polignac  la  donation  du  chafteau  de  Salazuit  par  luy  cy 
devant  faite  en  1  année  mcxcvjii.  à  Ponce  Vicomte  de  PoUgnac (ofi  ^ 
perc  neveu  de  Dauphin.  Mais  il  y  a  faute  en  la  date  de  ce  dcre  ,  l'in-* 
oiéHon  XI.  qui  y  eft  marquée  appartenant  à  l'année  MCczxtii.  tc^ 
non  à  l'année  à  laquelle  M.  Juftel  a  rapporté  ce  titre.  A  quoy  il  fauc 
adjouftcr  que  cette  terre  ayant  efté  aflignce  pour  le  douaire  d'Alix  de 
Tramcl  accordée  en  l'année  mccxx  1 11.  avec  Ponce,  il  y  a  grande  '«»«#^^|»^ 
apparence  que  ks  parents  &  amis  d  Alix  de  Tramcl  voulurent  encore 
pour  aflûrance  de  ion  doiiaire  prendre-  la  précaution  de  £iire  confirmen 
en  laveur  de  ce  mactage  la  donarion  du  chafteau  de  Salazuit  faite  vingr 
Cx  ans  auparavant  au  pere  du  mary  d'Alix. 

Il  cfl:  remarque  dans  les  Vies  des  Poètes  Provençaux,  qui  fuirent  autres- 
fois  tant  à  la  mode,  que  noflre  Dauphin  aymoic  la  poeHe.  On  trouve  fnm>at^s^i 
des  vers  de  fz  façon  dans  deux  anciens  MSS.  de  la  Bibtiocheqiae  da 
Roy.  Dauphin  ayant  buy  parier  d'Hugues  Brunet  natif  de  Rhodes,  qui. 
eftoit  pourlors  en  grande-  réputation,  il  l'attira  à  ft'»n  fervice,  aufli  hîcn. 
qu'un  autre  Poëre  ippLllc  l'icrrc  d'Auvergne  nanf  du  diocefc  de  C  Lm- 
mont.  Il  aymou  ii  delmciuremcnt  ce  aernier  que  s  tibnc  apperctu  qu  li  e[tMiuf.tfu 
eftoit  amoureux  de  la  Dame  de  Mercueur  Ùl  fœur,  il  indtQÎt  fà  fisur  de. 
l'aynier  &  de  le  carefTcr ,  comme  il  a  eflé  dit.cy  deflùs  pag6  65.  en  parlant 
•  des  enfàns  de  Guillaume  VII.  Comte  d'Auvergne  pere  de  Daupiiin* 
M.iis  il  faut  obfcrver  en  roiît  cecv  ,  cpie  c'el^oit  des  amours  (ans  vjlainie,'        .  ■  • 
&.  que  les  plus  grandes  Dames  ic  taiioienc  alors  jioueur  d  aymer  les 

Po&es  tt  d'en  c&e  «ftaécf,  Il.aie:&ut  «pe  Iwe  les  Vi^  :4f»  Po«M 


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t6o        HISTOIRE  DE   LA  MAISON 
Provençaux  pour  en  élire  pleinement  convaincu. 

H  xymck  aaffi  beaucoup  Perdigon  autre  Poëce  Provençal ,  Gentilhomme 
du  pays  de  Qvaudan,  comme  dit  Jean  de  NoAre  Dame,  ou  bien  fils  d'un 
pauvre  pen:heur  du  boing  nommé  l'Eiperon  au  mefme  pays  ,  comme 

ÏViî»"'''  "  eftmarquédans  un  ancien  MS.  delà  Bibliothèque  du  Roy.  îlcftoit  Poëre 
comique ,  fçavoit  la  mutiquc  ^  joiioic  bien  des  mdruniens  de  corde  &  de 
vent.  Ce  qui  luy  acquit  une  très  grande  repuc^on  cliez  tous  les  Princes  Se 
grands  Seigneurs ,  en  icwcc  que  le  Dauphin  l'attira  à  ùm  fèrvice,  le  fit  paflêc 
Chevalier,  &  luy  donna  de  grandes  terres  &  poflcnions  de  grand  revenu. 
Tant  qu'il  fût  auprcz  de  la  perfonnc  de  Dauphin  iî  Ce  trouva  fort  heuïeux. 
Mais  quand  il  fut  dcccde ,  Perdigon  ne  le  peut  entretenir  avec  le  nouveau 
Daupmn  fim  fils ,  parcequ'il  eftmt  jeune,  ne  fçachant  le  bien  &  la  félicite 
^*on  reçoit  de  k  poëfie.  Ceft  ainfi  que  Jean  de  Noftre  Dame  raconte 
^cte  bifioire.  Mais  il  fè  trompe' en  ce  qu'il  elctic  que  le  Dauphin  eftoic 
jeune  lorfqu'il  fiicceda  à  (on  pere.  Ce  qui  arriva  en  l'annëe  Mccxxxiv. 
auquel  temps  il  n'eftoit  pas  jeune,  ayant  elle  manc  en  Tannée  mcxcvi. 

cti  7Mf  ^  vivant  de  ion  pere.  Il  y  a  dans  un  ancien  MS.  de  la  Bibliothèque  du 
Roy  un  dialo^e  en  vers  de  Dauphin  &  de  Perdigon. 

J*ay  trouve  dans  un  vieux  titre  clcrit  en  langue  du  pays  qu'Anfèlme 
d'Olbi ,  qui  y  eft  appelle'  Nalclmes  fuivant  la  manière  de  parler  &  d'efcrire 
de  ce  temps  là,  ayant  fait  un  traidbé  d'accord  avec  le  Comte  Dauphin, 
il  luy  abandonna  entr'autres  choies  un  chaiâl  ou  bailiment  qui  luy  appar. 
teaoit  dans  le  chaftean  de  Momrognon,  que  le  Comte  avotc  baflî.  Ce 

9iimmf.  tfp  titre  eft  lâns  date.  Je  trouve  un  autre  Anlèlme  d'Olbi  du  temps  de  Du- 
rand Evefque  de  Clairmontdan<;  \<n  rirre  de  l'Eglifêde  Clairmont,  dont 
M.  le  Prcfidcnr  Savaron  fait  mention  dans  les  Origines  de  la  ville  de 
Clairmont  page  171. 

^f^t-        Au  mois  de  Juin  mcxcvxzl  Dauphin  donnalechafteau  de  Salazuit  à 

Ponce  Vicomte  de  PoUgaac,qn*il  appelle  foa  neveu  parce  qu'il  dloic  fils  de 
la  fccur  de  Ci  femme,  comme  nous  le  dirons  un  peu  plus  bas  en  parlant  du 
tcilament  de  la  Comteflè  Ci  femme.  Nous  verrons  incontinent  que  ce 
Vicomte  avoit  auparavant  quelques  droits  à  Salazuit ,  &c  que  par  conlc- 
quent  la  donation  que  Con  oncle  luy  fie  n'eftoit  pas  de  toutes  les  appane- 
nances  de  ce  lien, 

f*^f-uf.  L'année  fîiivante  Dauphin  termina  par  Ca  (oufmifïîon  envers  le  Roy 
Philippe  Auguftc  les  difterens  qu'il  avoit  avec  luy  au  lûjed  d'Yflbire ,  Se 
hy  abandonna  tout  le  droit  qu'il  avoit  en  cette  ville  Se  en  celle  de  Clair- 
mont. Cet  accommodement  nit  iàit  par  l'entremife  de  Robert  d'Auvergne 
Eve/que  de  Clairmont,  auquel  le  Roy  donna  commilfion  pour  recevoir 
le  ferment  que  Daupl^B  &  km  fils  luy  dévoient  faire  pour  l'exécution  de 
ces  promeflès. 

'  En  la  mefine  année  M  C  x  c  i  x.  le  Comte  Dauphin  fit  un  efchange  avec 
l'Abbé  &  le  Oiapitre  d*Y{lbire ,  aufquels  U  deMfli  toitt  ce  qu'il  avoit  à 
Yflbire ,  avec  quelques  droits  à  Vodable ,  &  quelques  autres  terres  ôc 
droits,  &  les  Moines  luy  cédèrent  tout  ce  qu'ils  avoicnt  depuis  le  chc»» 
nun  public  tendantparChampeilsàiàint  Germain  par  le  pont  de  l'Eib-adc 

juiqucs 


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D*  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  ï  v.  II,  i€t 

jaiqœs  à  la  terre  du  Seigneur  de  Mercueur  &  couece  qu'ils  avoienc  ez 
terres  de  Maurice  de  Breon,  de  Saurias,  de  Moame,  &  de  Mareuj^eol, 
•oùdevoidervir  un  Moine  des  obladons  de  l'Eglifè.  C'cll  ccquej'ay  trouvé 
dam  rinvemaîre  da  titres  de  k  mdfim  des  Dauphins  d'Auvergne. 

.  Au  mois- de  Juillet  de  l'année  mCCi.  Ponce  Vicomte  de  Polignoc  ■  ■ 
-paiTà  une  tranlâdion  avec  les  Chanoines  de  l'Eglifè  dcBrioùde,  p«r-la^  M■Mr^«#• 
t]nc!îc  il  approm'a  &  confirma  celle  que  (on  pere  Erails  ou  Hcracle  avoit 
paHcc  avec  eux  il  y  avoir  vingt  ans  après  les  ^ands  torts  qu'il  avoit  faits 
j6c  les  grands  dommages  c^u  il  avait  nut  fimffiir  à  cette  Eglilè,  à  laquelle 
pour  cepuaiion  il  rendit  a  perpétuité  le  chafteau  de  Cuc  avec  Berbeacii 
&  tout  ce  qu'il  avoit  à  Solezoit  ou  Salazuit.  Cela  Rit  fait  par  la  mediaiitA 
de  Dauphin  &  de  fon  coufîn  Guillaume  Prcvoft  de  cette  Egîilè. 

En  i  année  m  c  c  x  1 1 1.  I^phin  &  Ion  fils  Gudiaume  lé  diiànts  Comtes  ''w«if.i/4. 
d'Amrergiie  reconiHircnt  par  aÙt  public  Qu'ils  n'avolcm  aucuns  droits 
Df  jttriuiâioa  dans  le  lieu  dt  dans  l'Eglife  d'Oreival  œpattenanc  aux 
Seigneurs  de  Cros  leurs  vaflàux.  C'eftoit  une  bonne  maiion  en  Auvergne 
quecelle  des  Seigneurs  de  Cros,  de  laquelle  ibnit  en  ce  temps  là  Gci»id 
de  Cros  Archcveique  de  Bouijges. 

'  En  Tannée  Mccx  I V.  ik  firent  une  tran&âion  avec  Guy  de  Roche-  tcmmt.xth 
£}rt,  par  laquelle  ils  reconniirent  qu'il  poflèdoit  en  fief  franc  le  lieu  de 
Prefcnonet  avec  toutes  (es  appartenances,  à  la  refèrvc  toutcsfois  de  Cha£- 
lucet  &  de  la  Garde ,  qu'il  ne  ccnoic  pas  d'eux  en  fief.  Ils  luy  relafche- 
rent.aulfi  1  hommage  &  le  Ictment  qu'il  leur  avoit  fait  pour  Chaurils,  & 
iuy  remirent  la  terre  d'Ageles  avec  le  fief  d'Aynon  Baraft  flctous  les  fie& 
en  dcpendents.  « 

En  l'année  m  c  c  x  v  1 1.  lé  pere  &  le  fils  paflcrent  une  tranfàdHon  avec 
l'Abbé  d'Aurillac  au  (ùjeétdes  conteftations  qu'ils  avoicnt  pour  le  callar 
ou  chafal  du  lieu  de  Dau{àc,  qui  clloit  de  la  mouvance  de  cette  abbaye, 
&  Dauphin  ien  fit  boouna^  acicrment  de  îeaxaé  \  l'Abbé. 

En  l'année  Mccxxiii.  DaiipHin ,  (on  fils  Guillaume,  <c Robert  Ion  fmmf.%§ti 
petit  fils  firent  un  autre  accommodement  avec  le  Chapitre  de  Brioude 
pour  certains  difTerens  qu'ils  avoicnt  entr'eux,  nommément  pour  la  place 
appcllce  CvmtAÙa^  où  ils  avoient  des  baitimens  &  des  tours ,  avec  faculté 
au  Chapitre  d'y  &ire  canftruire  tel  baftîment  qu'ils  jugcroient  à  propos, 
Cette  tranlâûion  fut  confirmée  quelques  mois  après  par  Conrad  Evelque 
de  Porto  Légat  du  fàint  ficgc,  fcqucl  cfloit  pourlors  à  Brioude. 
-  En  la  mefine  anncc  ,  comme  il  eft  marque  dans  l'inventaire  des  Dau- 
phins d'Auvergne ,  Robert  icigncur  de  Murol  céda  au  Comte  de  Clair< 
mont  le  droit  de  fief  ic  hommage  qu'il  lôuloit  avoir  au  lietf  de  Plauzac. 

]'ay  Icu  dans  les  mémoires  de  M.  Du  Boucher  que  Dauphin  avoit 
efpoufé  Eleonor  fiUc  d'Arcliambaud  ÎV.  Vicomte  de  Comborn  &  d'Hum- 
berge  Vicomteffc  de  Limoges  ià  femme.  Mais  outre  que  M.  Du  Boucher 
ne  iait  aucune  mennon  de  cette  Elconor  dans  la  table  généalogique  qu'd 
■  .a  doellee.  des  Vicomtes  de  Cond^om ,  laqudle  eft  pre&ntement  en  mes 
snainr,  .GeoAoy  Prieur  de  Vigeois  auteur  contemporain ,  qui  nomme 
.tous  les  cnfans  tant  malles  qnc-fbsiclks  de  ce.Viboâite.&.dè  iàufèmnie 
Tom  /.       '  X 


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i6x        HISTOIRE  DE  LÀ  MAISON 

Humbcrge,  ne  parle  en  aucune  manière  de  cette  Eleonor  ny  de  (on  ma- 
riage avec  Dauphin.  Le  plus  leur  ei^  de  dire  avec  M.  Juilei  qu'il  cipoufa 
la  Comtellè  de  Moncferrand,  laquelle  il  cllime  avoir  efté  appellée  Hi». 
gaece ,  parce  qu*^  avok  txaaiié  dam  robiniaire  de  làkic  André  lez  Clair- 

*«w»f*«4.  mont  que  ///.  Offohris  obitt  Hugua  CamnJlk  Monsisfirrandi.  Il  eft  yray 
<}ue  Dauphin  efpouià  la  Comieflc  de  MontFcrrand,  &  qu'il  y  eut  en  ce 
temps  là  une  ComteiTe  de  Montferrand  appellée  Huguece.  Mats  elle 

*>mm^*fi.  n'euoit  pas  ComteiTe  dc-Montferrand  de  Coa  chef,  mais  parce  qu'elle 
«finie  fonine  de  Onittaume  Comce  de  Montfènand  fib  de  Dai^bin» 
coffliue  iKNisIe  dirons  en  Ton  lieu.  Il  eil:  difficile  de  marquer  difiinâenicnc 

fNmttt.tsf  &  nettement  le  nom  de  la  femme  de  Dauphin,  Con  nom  nVffant  mar- 
qué que  par  la  première  letre  dans  ion  tellamcnt,  qui  clt  conlervc  au 
Trelbr  de  Turenne  ,  6c  fbn  nom  eflant  en  blanc  dans  un  aâe  de  ion 
mary  paflë  pour  f  execurian  de  £m  leliament  peu  de  temps  aptes  fim 

jiST'  fx"'  ^^^^^  M'  Juftcl  *  imprimé  cet  ad^^e ,  &  y  a  laiflc  du  vuide  en  Vendroic 
où  devoir  eftre  le  nom  de  la  Comreflc.  M.  Du  Boucher,  qui  l'a  copié 
mcH  à  moc  du  livre  de  M.  Julkl»  a  rempli  ce  vuide  par  imagmacion  èc 
en  venu ,  comme  je  le  penlê ,  d'un  titre  de  Guillaume  fils  de  Dauphin 

»wHt>M<>  dans  lequel  le  nom  de  cette  Comteflfe  eft  marqué  par  un  E.  (implemenc. 
En  quoy  il  y  a  allîiremcm  &ute ,  celuy  qui  a  copié  cet  aâe  n'ayant  pu 
bien  loi  dans  l'original  d'où  il  a  eftc  tire.  Car  on  ne  peut  pas  douter  que 
ion  nom  ne  commençât  par  un  G,  puilqu'au  commencement  de  Ion  teilar 

fmmtAS*-  ment  il  y  a  :  Ego  G.  Comitilfi  Moatisfin^ndt  âgnu  m  ixmrnh. 

Ce  teftament  eft  de  fan  mczcxx.  6c  ne  comprend  quafi  que  k» 
legs  pieux  qu'elle  fit,  qui  font  en  grand  nombre.  On  les  verra  bien  au 

fm»m$.^i.  long  parmy  les  preuves  de  cette  hiftoire ,  où  il  (èra  îmnriîné  Je  me  con- 
tenceray  de  remarquer  icy  qu'elle  fit  des  legs  aux  abbayes  du  Boufchec 
&  de  la  VayUi  nouvellement  fondées  en  Auvei^c ,  la  première  par  Ro* 
bcrt  IV.  Cèmte  d'Auvergne,  &  l'autre  par  Bertrand  L  lè^neur  de  k 
-  Tour  d'Auvergne.  Elle  nomma  exécuteurs  de  faa  teftament  Maiftre  Al- 
defred  (on  Chapelain,  qui  cfl:  appelle  dans  fon  epicaphe  fondateur  de 
l'abbaye  de  Chantoen  lez  Clairmonc  ,  &  Dame  Marquifc  de  Leiclache. 
Elle  laiflâ  deux  fiUes  après  elle,  ailàvoir  la  Dame  de  la  Tour  femme  de 
Bernard  V.  fils  de  Bertrand,  &  Dauphine  non  encore  mariée.  D'oà  il  eft 
ayfë  de  conclurre  que  c'eft  fiir  de  faux  mémoires  que  M.  Juftei  a  eicrit 
tjue  Dauphine  eftoit  veuve  de  Renaud  de  Nevers  en  l'année  mcxcix. 

£n  iuite  de  ce  teftament  y  dans  la  mefme  peau  de  parchemin ,  Ibnc 
marquez  les  payements  de  quelques  uns  de  ' Ces  legs ,  &  il  y  eft  £ûc  men^ 

'MMVf-  ûoa  de  Madame  k  Vicomtellè,  *DomiiM  Viucomitiff*^  c'eft  à  dire,  de  k 
Vicomteflê  de  Polignac ,  laquelle  eftoit  focur  de  la  teftatrice.  Elle  fit  un 
legs  à  î'Eglilc  de  Nollrc  Dame  du  Port  à  Clairmonr. 

Apres  le  dcccz  de  la  Comtcflc  le  Comte  Guillaume,  fan  fils  confirma 

immi/.  par  un  aâe  pubhc  paifé  le  x  x  i  v.  Juin ,  qui  fut  âns  doute  le  jour  du 
decesdeiâ  mere,  k  promeftè  qu'il  luy  avoit  fktcc  fiir  Ics  kints  Evangiles 
d'exécuter  les  ordonnances  de  (à  dernière  volonté  &  nommànent  que 
Maiûie  Aldefred  &  k.  Dame  Marquilè  jouicoient  pendant  m  c^eroùi 


0'AUVBRGNE.Llv.  IL  tSf 

temps  des  lefiles,  ioan,  8e  moalins  de MumfeBiand pour  le  payemenç 
de  les  legS)  &  donna,  pour  plciges  &  cautions,  qui  jurèrent  avec  luy, 

quelques  Seigneurs  d'Auverj^e  nommez  dans  cet  aéVe,  qui  fiir  confirmé 
par  Dauphin  ibn  pere  &  pari  .bvd^ue  de  Clairmooc,  qui  y  £rcnt  appoièr 

Dauphinmaaiuc  en  Tannée  MCCxzxiT.  lexziL  Mais,  1  ce  que 

je  crois ,  attendu  que  (on  anniverfàire  eft  marqué  en  ce  jour  dans  deux 

anciens  Obituaires  de  l'Eglifè  cathédrale  de  Clairmont,  &  qu*il  y  a  uJirm«w«f>>it> 

titre  de  luy  pour  Megcmonc  paâe  au  mois  de  Mars  mcczxx i  v. 

Etfémsdt  ^Dm^hin  Comte  de  CUirmont  eS^  ir  C7.  (kmttp  dt 
Montftrrétid  Jk  ftmm. 

GUiLLAUMB  CoMTB  OB  C  L  A I B.  M  o  N  T  &  de  Montfcrrand, 
qui  aura  ion  chapitre. 
Hugues  d'Auvercne,  que  Guillaume  appelle  ian  fixre  dans  imiMR«>fft|i., 
titre  de  la  Chartreuiè  du  Poit  iàince  Marie  en  l'année  tccczziL  au 

mois  d'Avril. 

N.  d'Auvergne  mariée  à  Bernard  Seigneur  de  la  Tour  d'Auvergne  V. 
nom* 


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lC4      HISTOIRJSDE  LAMA  IS[0  N 

s-  — -^-^  ^.  ; 


^^^^ 


dêHUumc  Comte  de  CUirmont  &  de  Montfc/TMd , 
Ddié^hin  d'Auvergne. 

CH  AMTRE  IL 

UTLLAUME  fîicccda  à  Dauphin  foa 
pcrc  mort  en  l'année  mccxxxiv.  comme 
nous  venons  de  le  dire.  .1 
En  l'année  mc.cxz  ik  il  fît  quelques 
«îonarions  à  la  Chartrcufè  du  Port  (ainte 
I  M.irie,  rcfcrvant neantmoms aux  rc!if;icux 
I  de  l'abbaye  du  Boufchet  la  faculté  de  pren- 
dre du  b<M5  pour  leurs  baftimens  &  pour 
leur  chaufà^  dans  une  partye  de  la  foreft 
qu'il  marqueroir.  Il  eft  dit  dans  ce  titre 
iju  il  fie  cette  donation  avec  le  coniènce- 
racnt  de  Ton  frère  Hugues.  '  ' 

%s,.  En  l'ann^  mccx x 1 1 l  le  Comte  Gailkume  &  fim  fik  Robert  firent 
quelques  dons  à  l'abbaye  Ûint  André  lez  Clairmont  fondée  par  GuiL 
laume  VII.  Comte  d'Auvergne,  duquel  ils defcendoicnc  en  droite  liçne. 
Lachartcfut  iccllc'c  deux  fois  avec  le  leau  de  Guillaume,  une  fois  pour 
luy,  &  1  autre  pour  fon  fils,  qui  iupplia  (on  pcrc  dy  mettre  encore  ion 
fèau  pour  luy ,  à  cauiè  qu'il  n'avoit  pas  le  fien. 
9tmmt.t.$9.  Au  mois  de  Février  de  l'aimëe  mcczxv.  il  tranfîgea  avec  Mahanlt 
Comteflc  Je  Nevcrs  pour  les  prétentions  qu'il  avoir  fur  elle  par  la  mort 
de  R.  de  Defiic  &;  pour  le  mariage  de  la  mcre  ,  pour  railon  dcquoy  Ma- 
hault  s'obligea  de  luy  payer  tous  les  ans  &  à  les  héritiers  la  lomme  de 
fîx  vingt  dix  liTTcs  monnove  courante  à  Nevers.  Moyemnt  quoy  le  Comte 
devint  fôn  homme,  c*cftadire  luy  fit  foy  &  hommage  pour  cette  rente, 
à  la  charge  ncantmoins  que  (i  elle  mouroit  lans  enfîns ,  il  rcntrcroit  dans 
it,fi.i,s,m.  droits,  Elleeftoit  fille  unique  de  Pierre  de  Courtenay  Pnnce  du  làng: 
c^w;.)4j.  royal  de  France  &  d'Agnes  de  Nevers,  &  eftoit  pourlors  mariée  en  le- 
condes  nopces  avec  Hervé  Baron  de  Donzy ,  de  Gofiie  fiir  Loire,  9c  de 
iâint  Agnan,  après  la  mon  duqud  die    maria  pour  la  ucà&e&as  fois 


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'         A  trV  E.R  G  N  E.  L  î  V.  II.  léj 

•  ^vct  Guy  Comte  dé  Fdces,  lequel  à  càufe  d^efle  prie  k  qualité  de  Cl^omce 
de  Nevers ,  &  mourut  avant  die  le  x  x  i  x.  Octobre  m  c  c  x  L  J.       j  i*etmi- 

En  l'année  mccxxvi.  au  mois  de  Mirs ,  cflmt  .1  Vinccnncs,  il  fit 
hommage  au  Roy  Louis  VI II.  pour  U  Comte  de  iVlontfèrrand  &  pour  P">^"î^^- 
les  (iêigneurics  de  Rocheforc  &  de  Croc  eQj>re(ènce  de  Philippe  Comce 
de  Boulœne  frère  du  Roy ,  de  Guerin  Eveiqne  de  Senlis  ChanceUier  de 
^ance,  de  Barthélémy  de  Roye  Cbambrier  de  France,  d'Efikntie  de 
Sancerre,  de  Guy  Comte  de  iàimPaul,  d'Amatuy  Comte  de  Monc&rti 
&  de  plufîcurs  autres. 

Le  Roy  ayant  elcrit  peu  auparavant  aux  habkatis  de  Montferrand  Pr«««rj^  t(c. 

Eur  les  poner  à  Iny  faire  feraient  de  fidélité  de  à  recevoir  gparniion  dans 
ir  fbrtereflc,  (ans préjudice  du  droid  du  Comte  Guillaume  Kur  ièigneur , 
leur  promettant  là  protc^Hon  &  qu'il  ne  les  mettroit  jamais  hors  de  la 
^arn ,  ils  luy  promirent  avec  ferment  d  obicrver  exaftcment  ce  qu'il  leur 
avoir  marqué  de  faire  dans  fes  letres.  Apres  quoy  le  Roy  leur  fit  expédier 
des  letres  cooiSnnatîves  des  premières.  Heft  marqué  dbns  ces  letres  que  .  . 

tout  cela/èpailà  en  l'année  mCCzxv.  au  mois  de  Février.  K4aistl  nut 
le  rapportera  l'année  mccxxvi.  à  cadè  de  la  maoieie.  de  compter 
d'alors ,  l'année  commençant  à  Pafques.  !  ^ 

En  Tannée  m  c  c  x  x  x.  Iclon  la  mefmc  manière  de  compter  il  s'obligea 
d'ob&rver  le  traiâé  de  paix  qui  venoit  d'eftre  conclu  enHre  Coa  pere 
Dauphin  &  Robert  Ibn  hls  Se  le  Roy  £unt  Louis  par  la  mcdiaiiçn.  aAt* 
chambaud  lèigneur  de  Bourbon.  Et  en  mcfme  icmm  ce  Seigneur  luy  rnmmt-yi*' 
remit  le  chailcau  de  Pontgibauc ,  qui  av(MC  càé  pri^  tur  luy  pax  les  gens 
du  Roy. 

'.  Au  mds  de  May  itccxxxviii.  il  y  eitt  plainte  contre  luy  par  les  mnm/***. 

Chanoines  de  Brioude  de  ce  que  tenant  d'eux  en  fief  les  chaiieâux  de  ;  '  ' 
Vieille  Brioude  &  de  laint  Allire  jurables  &  rendàbles  à  grande  Se  petite 
force,  comme  il  Tavoit  promis  par  ièrmcnt  &  l'avoir  fait  devant,  il 
reiiifoit  neantmoins  preletitement  de  le  faire.  U  fut  aJUgné  a  comparcit 
«  Yflbire  deyant  Amaury  de  CourceUes  ConneflaUe  ou  (kNfverneQr  d'Aui 
vergne.  Il  éluda  cette  afllgnai»»!  &  quelques  autres,  y  ayant  à  Brioude 
une  iêntence  de  del^  donnée  contre  luy  le  Lundy  avant  la  iâint  Lu« 

MCCXXXIX.  '  ; 

Je  trouve  dans  un  dtre de  l'an  MCCzlZviiL  queparmy  les  revenus 
de  ce  Comte  on  comprenou  cdny  des  «yes  qui  hif  éfloient  èaXs  annue-{ 
lëmenc  par  les  &|eâs,  qui  y  font  noomMez.  Ce  que  je  ne  remarque  pas 
precif^ment  pour  marquer  cette  forte  de  revenu ,  mais  pour  faire  obfervcr 

3u'il  avoit  des  officiers  appeliez  Baylesenplufieurs  de  les  terres ,  aufqueb 
ordonne  de  lever  ces  rentes  ic  de  les  délivrer  au  porteur ,  finon  etf 
efpece,  aii  moim  en  argent  ,!diaf(iue  oye  evaluéeà  fept  deniers ,  ordoii^ 
nancexprelTcniait  quelejioftcttraeméuiccliez  les  Baylesàlencs  defpens 
juiques  à  l'cxecurion  de  les  ordres. 

,  Il  avoir  efté  marié  du  vivant  de  Con  pere  avec  Hugucte  fille  de  GuiL  rnmmt>*«H 
laume  fcigneur  de  Chamaliere ,  comme  il  confie  d'un  aâe  de  Tan  -  -  -  * 
iccxcyi-  p^lequcl  Dauphin,  GntUaiiitie  fini  fils,  Mù^krasacHugaetA 

X  ii} 


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i««     HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

^«ndirenc  à  âcûlttf  de  rachat  à  Robert  £velx|tie  (le  Oaimoiitle  chafleitt 

de  Chamalicre  avec  la  jufticc     mines  (es  appartenances. 

Je  crois  qu'Huguetc  fut  mcrc  de  Robrri:  I.  Comte  de  Clairmont  & 
ffmmf.tti.  Dauphin  d'Auvergne,  y  ayant  un  titre  de  i  an  m  c  c  x  1 1.  qui  nous  apprend 
«pie  GkdHannie  0»nice  d'Auvei«ne  Hk  de  Dauphin  domu  Moncferraad» 
Hermenc,  &  autres  Ucux  à  {àTemme  Ifàbeau  &  à  ià  fiUe  Catherine,'^ 
luv  afK^na  fon  douaire  lur  Montfcrrand ,  &  par  un  autre  titre  de  l'an 
mCCXXIV.  il  ordonne  qu'au  cis  que  la  fille  meure  lans  cnfans  ,  les 
chofès  aind  données  reviennent  a  ion  tils  Robert,  iauf  le  doiiaire  de  la 
Comeeflfe  ik  femme  au  cas  qu'il  decedat  avant  cUe.  Ouoe  cela  â  y  a  au 
tmmt.t*u  Tielbr  de  Turennc  un  titre  de  l'an  m  c  c  x  l  v  n  i.  où  ce  Comte  RdjCR 
prend  la  qualité' de  fcigncurde  Chamaliere,  mcfîne  avant  celle  de  Corrrte 
de  Clairmont,  parce  qn'i!  eftoit  nnnirclemenr.  IcJe^Ticur  de  Cliimalicre  à 
cau^cde  ia  mcre,  à:non  a  i.auic  de  ia  tcnime ,  cuiiune  M.  Juitei  i  a  crcu, 
9iimmh**S'  ayant  déplus  eftiméctu'Alixem  DamedeMeicocnr ,  qui  (e  die  auffî  Dame 
de  Chamalicre,  avoit  elle  femme  de  ce  RoberuCequineftpa8'Vl^,amimo 
nous  le  fdirons  voir  dans  le  chapirrc  fuivant. 

M.  luftel  a  aulli  crcu  qu'Ifàbeau  féconde  temme  de  ce  Comte  Guil- 
laume eiloit  de  la  mailon  de  Dampierrc ,  parccque  le  Comte  ion  mary 
porte  dans  ion  conttcfèel  un  efinifuMi  des  armes  de  Dampierrc ,  al&voir 
de  gueules  à  deux  léopards  d'or.  M^is  cctce'Conjeéhire  n'eft  pasfiinbfeft 
fondée  ,  d'autant  moins  que  les  cnutcurs  ,  qui  font  bien  ibuvcnt  une 
grande  duicrence,  ne  {onrp;îç  tivire^Decs  dans  ce  conrrefeeî.  D'ailleurs  il 
y  av  nt  en  ce  temps  ia  en  Auvergne  une  maiion  noble  des  Seigneurs  de 
Pontgibaut,  qui  avoit  des  armoiiîes  encinemenc  lèmblables  à  celles  <^ 
iônc  dans  ce  contrefecl  y  comnoe  on  Je  vok  dans  un  ièan  attaché  à  une 
«NMiw>f74.  tranfàdion  paffcc  en  l'année  mcclxxixl  encw  Robeic  Comte  de 
Clairmont  &  Eldin  de  Ncyrac  Chevalier. 

Le  mcime  M.  Juilel  a  creu  t^uc  c  elioïc  de  cette  Ilabeau  qu  il  falloic 
inierpfeter  cet  extrait  de  iX)bitnaire  de  Fontevraud ,  //A  Jim  Mm 
Z)oNMM  B^fikitha  Comiti  fa  cUromontts.  Ce  qui  ne  prouve  rien ,  cet  emaic 
ouvanr  eflre  entendu  difabeau  de  Valois  femme  de  Pierre  Duc  de  Bour- 
on  &  Comte  de  Clairmont,  &mcfme,  fi  on  veut ,  d'Ifahcaii  de  Chall 
tillon  femme  de  Robert      Comte  de  Clairmont  &  Dauplim  d  Auvergne. 

Apres  la  mort  d'tiàbeau  <3uiUaume  6n  mary  elpoufà  une  troifione 
femme  appellée  Plnlippie.  Je  n'ay  pas  peu  defixNmir  de  Biailôii 
ellceftoit,  le  contreiecl  de  fi  n  (eau,  où  les  Dames  mettoient  quelquefois 
les  armoiries  de  leur  maiion  ,  n'avant  qu'un  Dauphin.  Cette  troifîelme  ■ 
femme  luy  iùrvelquit ,  &  le  remaria  en  1  année  m  C  c  x  L  i.  avec 
Kc^Kit  de  Courcelles  fils  d'Amauxy  de  Courcellcs  Conneftable  oa 
Gouverneur  d'Auvergne  &:  pcrc  ,  comme  il  eft  à  prc&mer,  de  Robert 
de  Courcellcs  fèigneur  du  Breuil  dans  un  titre  de  l'an  mCCLxxx.  qui 
eft  conierve  en  ori^^innl  an  Trefor  de  Turcnne.  Il  y  eut  procès  à  caufe 
de  ce  mariage  entre  ladite  Philippie  &  Robert  L  Comte  de  Clairmont , 
9nmmtM%.  lequel  flic  terminé  par  la  médiation  de  l'Abbé  de  Mauzac  au  mois  d'Oc 
cpbre  MfjcxLX.  k«baficaftdePlaiizacav^ièi>FF<UMiiaiicesa7ancefld 


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D'  AUVERGNE.  Liv.  II.       '  167 

ccJc  à  Philippie  &  à  fbn  mary  &  à  leurs  heririers  à  Li  charge  (î'en  faire 
là  foy  de  homm.T.Tc  au  Comrc  de  Clairmonc,  fàuf  l'hommage  deuauRoy. 

On  i^ait  que  te  ieigneur  eut  pluHeurs  encans  ijui  ne  lont  pas  diltingucz 
far  leurs  mercs,  excepté:  Gadicrine  Ùasne  de  Beaujcu,  laquelle  âhok 
nUe  dliàbean.  Je  crois  auIG  ^  comme  je  iay  clcja  die ,  que  Robert  efiok 
fils  d'Huguere.  Mais  il  n'y  en  a  pas  de  preuve  aflùrce.  De  Ibrre  que  pour 
£vuer  tous  ces  embarras,  )c  me  conrentcray  de  mettre  icy  les  noms  de 
lès  enfans ,  lans  parler  de  leurs  uicrcs.     '     •  '   *  , 

Enfans  de  CnUUume  Comte  de  Clairmont  &  de  Montferrand, 

ROBERT  I.  Comte  de  Clairmont,  Dauphin  d'Auvergne, 


Cat 


qui  aura  (on  chapitre. 


mariée  en 


H  s  11  I M  B  D  AU  p  B 1 K  B  née  èn  l'année  m  c  c  z  1 1.  au  plus  rard,  rnMM»^  x*m 

-n  l'année  MCCxxvLa  Guicnard  de  Beau  jeu  (êigneurde  Mont- 


pencier  fils  de  Guichard  III.  (èigncur  de  Beaujeu  &:  de  Monrpencier  & 
de  Sibylle  de  Haynaut  Iccondc  fille  de  Baudouin  Comte  de  Haynauc  & 
de  Marguerite  de  Flandres ,  auquel  elle  porta  en  dot  les  fèigneurics  de. 
Montferrand  &  d'Hermenc,  &  u  luy  donna  jKmr  fi>n  doiiaire  la  moitîé 
de  tous  iès  biens  pcdêns  à  venir ,  excepte  le  corps  de  Moncpencier. 
Guichard  &:  Catherine  engendrèrent  Humbcrt  de  Beaujeu  appelié  com- 
munément Imbcrt  icigncur  de  Monrpencier ,  Heric  icigneur  d  Hermenc 
Marefchal  de  France  decedé  iàns  hgacc  en  l'année  mcclzx.  au  fiege 
de  Thunes  avec  Bernard  fèigneur  de  la  Tour  d'Auvergne  VIL  du  nom 
Ibn  couHn,  &  Loiiis  fcigneur  de  Montferrand  marié  avec  Marguerite  de 
Bornes  Dame  de  Chalicauvillain  &  du  Broc ,  laquelle  fc  remaria  depuis 
à  Henry  ieigneur  de  Sully.  Imbert  de  Beaujeu  (eigneur  de  Monrpencier  &: 
d'Aygueper/è  Conneflable  de  France  accompagna  deux  fois  le  Koy  faine 
Loiiis  au  voyage  d'Ottcremer,&  lervit  aufS  depuis  Çl  dignement  Philippe  IIL 
(on  fils  que  pour  recompcnfe  de  (es  bons  &ag;reablcs(èrvicc>  fa  Majefté 
luy  donna  la  (cigneurie  de  Rochedagoux  en  Auvergne  avec  le  chafteau 
de  Poenfàc  &  de  Monril  le  dégelé ,  terres  qui  furent  depuis  poffedées  par 
Jacques  Auben  petit  neveu  du  Pape  Innocent  VI.  &  mary  d'Antoinete 
delà  Tour  fille  tf  Agne  IlL  ieigneur  d'Obergnes.  Imbert  efpoulâ  Kàbeau 
<fe  Mello  Dame  de  (àint  Maurice  Tiroûeille.  Et  de  ce  mariage  naliquic 
Jeanne  de  Beaujeu  Dame  de  Monrpencier,  d'Avguepcrfè ,  d'Hcrmenc, 
de  RochcdacToux  ,  &  de  Roanc  en  partyc,  laquelle  fut  marie'e  \\  Jem  II. 
du  nom  iurnommc  le  Bon  Comte  de  Dreux  &  de  Brainc  Prince  du  iang  mH-i*  Of»» 
royal  de  France  &  grand  Chambrier  de  France.  Il  éft  marqué  dans  un  ^^7.  fojf^ 
ancien  Obituairede  l'Eglilè  cathédrale  de  Clairmonc  que  Catherine  Com- 
tcffc  de  Montferrand  5c  femme  de  Guichard  de  Beaujeu  mourut  le  huic- 
ticime  jour  du  mois  de  May.  Mais  dans  l  Obituaire  de  (àint  André  fon 
annivcrlàire  cfl; marque  a  l  onzielme  jour  du  mcfîne  mois.  D'où  on  peut, 
ce  me  (ëmbk,  condurre  qu'elle  mourut  au  commèncemcnc  dnmois 
de. May. 


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-168      HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

M.  Juftel  acijouftc  aux  enfans  de  ce  Corote  Beli(ènclc  femme  d'HeracIc  II. 
Vicomte  de  Polignac  pere  ,dc  Ponce  auflî  Vicomte  de  Polignac ,  qu'il 
pme«d.«vobr  cflépeik  fils  de  Dauphin^  nonmié  nej^f  de  Dauplva  dans 
iadbe  dekdooaôotide  Sabzuk  donc  Aoas  wvt»  ptrl^  deUbs  page  159. 
Il  Ce  trompe.  Car  il  n'cfloir  pas  petit  fils  de  Dauphin,  fim  neveu , 
«ftantfîls  d'  une  ioL'ur  de  la  Comteflc  de  Montfèrrand  femme  de  Dauphin. 

U  a  encore  adjoultc  AUx  mariée  à  Euftachc  leigneur  de  Montboillicr. 
Mais  die  cftok  fille,  &  non  faux,  de  Robert  L  Dauphin  d  Auvergne, 
comme  nous  k  diroiis  an  chapitre  finvant. 


VFKT  A- 
D  n  i;  R. 
IJ'thi^iuté  tit 


AwflMl^ttl* 


Jhktxt  L  Cmte  Je  CUîrmont,  Dauphin  iAuntr^e^ 
1  C  H  A  P.I  T  R  E  111. 

I  ;  £  nombre  des  femmes  qu'eut  GuiUatime 
pere  de  Robert  &  le  peu  de  titres  que 
nous  avons  pour  marquer  celles  qui  ont 
eu  des  enfans  ne  me  permettent  pas  d  ad 
fiirer  <ni'Hugaeee  de  Chamaliere  fiit  (à 
ri  I    mere.  Neantmoins  une  grande  raifbn  de 
'I  i    le  pcnfèr  ainfi  ert  que  dans  un  titre  de  l'an 
il^     MCCXLV  iii.il  prcndla  qualité  de  Comte 
isi  ^-^Z    i  '/  '^/j).  i     de  Clairmont  &  (èigneur  de  Chamaliere. 
|i8iwà^.,.>,/.. .  ■  Ce  qu'dfèmUe  n'avoir  peu  faire  quik  caufe 

;^       ,  .  .  .  -       -  que  (à mere  en  eftoit  Dame,  &  que  fi  elle 

eftoît  morte  fàns  enfans,  cette  terre  n'auroit  pasreftc'  dans  la  maifon  des 
Dauphins  ,  mais  leroit  çecournée  à  fcs  proches.  Et  cependant  il  y  a  à 
\^xu.  Turcnne  un  titre  de  l'an  mccxxxviii.  ou  une  Dame  appcUc'c  Alixcnc 
dit  Dame  de  Chamaliere,  &  dans  le  fean  qui  7  eft  atcaché  elle  eft 
'  ^pellce  Dame  de  Mercueur. 
^t</.     La  femme  de  ce  Comte  cfl:  appcllc'c  Alafîc  dans  le  reftament  de  Ion 
»t»  }oo.     nury  &  dans  des  Ictres  patentes  du  Roy  C^harlcs  le  Bel  de  l'année  Mcccxxr. 
i>r.«wl^t(^  qui  font  au  Trefor  des  ciiartcs  de  France,  Ôc  Aaiis  en  pluiicurs  autres 
endroics.  M.  Joftel  a  creu  qn'dle  efidt  fille  d'Hiigues  UL  du  nom  Duc  de 
Bourgogne  &  d'Alix  de  Lorraine,  donc  ileftiâic  mention  au  Calendrier 

de 


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D'AUVETIG  NE.  Liv.  IÏ.  «^5 

<k  rabbjy e  de  Fontcvraud  où  elle  Ce  rendit religicufc,  &  eft  appell«*e  weput^ 
c'eft  à  dire  pente  fille,  comme  il  l'expliaoc,  de  Marie  de  Ch.tmpagnc  .1 
Duchedè  de  Bourgogne,  qui  fut  Abbelicoecemonaflere,  &quelorique 
Rbbm  Fcrpoufa ,  elle  cftiic-veuVede  Berand  du  nam  ^gaeur  de  Mer^ 
cuenr^  pourquoy  die  le  craove  qualifiée  Dame  de  Mercoeur,  de  Cha:» 
fnalicrc ,  &:  de  Gerzac  en  un  titre  de  l'an  mcgxkzviii. 

Il  V  a  tout  plcm  de  fautes  dans  ce  riflu  de  narration.  Car  première-^ 
inciu  cette  Ahfie  ou  Alix  n'eftou  pas  de  la  nuiiôn  des  Ducs  de  Bour- 
gogne ,  mais  de  celle  des  Vkoimcs  de  Vencadoor.  L«  taeuvede  ce  €»k 
rclulte  du  tcftanicncdu  Conoce Robert  Ibn  mary  fait  en  lahnée  mcclxiIv  »**wwM7«. 
dans  lequel ,  elle  eiiant  deja  morte  ,  Bernard  &  Hclie  de  Ventadour  font 
appeliez  oncles  de  les  enfans.  Ce  qu  ils  ne  peuvent  avoir  cfté  qu'à  caulê 
de  leur  mère.  Pour  ce  qui  eft  du  Calendrier  tle  Fonievrauld,  il  ne  faut 
pas  s'y  arreftèr  .beaucoup ,  eftânt  très  finitif,  'en  l'eiidtokpi^AdpddBent 
où  il  eft  marqué  qu'Adefide  Comteflè  de  CUinnoItt  eftoît  fdcftce  de  X^uie 
de  Cliampagne  DurhefTc  de  Bourgogne  &  AbteflTc  de  ce  monaftere.  Il 
eft  vray  qu'une  Pnncollè  de  o?  nom  veuve  d'Archambaud  VIT.  fèigneur  ^ 
de  Bourbon  (è  rendit  religieule  a  i-untevrauld.  Mais  elle  n'eftoit  ny  niepcf 
ny  pctice£Ue  de  lifaifiedeCharapagne.  Elle  eftiok  Cx  propre  fille.  Ad)ou8e2 
à  toiic  eà».  -qu* A&e  de  Ventadour  mourut  avant  ibn  mary  ^  &  que  par 
Conft-rirKTtr  elle  ne  fc  trouva  ps  en  cftat  d'embraflcr  la  vie  religieufe. 

Il  elt  encore  moins  vrav  cjtj'  Alix  fut  veuve  de  Beraud  V.  leigneur  de  ;  " 

Mercueur  lorfqu'clle  cipouia  k  Comte  Kobcrc  il  n'y  a  aucune  peuve 
de  de  Bat,  Le  titte  dei'aa  MCtsxxviif.  lùr  lequd  M»  JnAel  s'eft  iMMrMki^ 
fondé  ne  parle  en  aucune  manière  de  (on  n\iriage  avec  Beraud  ny  avee 
Robert.  Il  y  eft  feulement  dit  qu'Alixenr  Dan.c  k'.e  Chamalicrc  &:  de  Germât 
tranlporta  en  l'année  m  c  c  x  x  x  v  1 1 1.  lui  cens  de  douze  deniers  mon- 
noye  de  Clairmonc  au  monalicrc  Je  iuuit  Andié  lez  Clairmont  pour  cauie 
d'-d^baïued'un  femblabkceiis  que  les  religieux  dècetteabbayeluy  doa- 
netcanc  U  eft  mjr  qu'à  l'entour  de  (on  feau  U  y  «  tSctit  :  S.  A  l  i  x  e  n  t 
Dnf  f^ERCORio.  Mais  ne  prenant  aucune  qualité  dans  l'acHrc^ 
on  n  en  peut  cirer  autre  choie  fi  ce  n'eft  qu'elle  eftoit  Dame  de  Mercueur, 
de  Chamaliere,  &  de  Gerzac.^  Mais  auili  on  ne  peutpas  nier  qu'elle  ne 
fiic  mère  de  Beraud  de  Merciieor  ^  y  ayant  dans  l'iAvenàire  des  Dauphins 
d'Auvergne  une  tranlàdtion  padee  en  Tannée  mcc  x  v  i.  entre  Beraud 
de  Mercueur  &  Eflimne  Ton  frcrc  pour  raifôn  de  la  lucceflion  d'Alixent 
}eur  mbre ,  dans  laquelle  pourtant  il  n'eft  ùit  aucune  iQciiàoa  de  ibb 
alliance  avec  le  Comte  de  Clairmont.  >  : 

:  Il  eft  marqùé  dans  le  mefine  Inventaire  qu'en  l'annéb  ittcckLtVi 
l'AbbefTe  du  monaftere  de  Comps  en  Auvergne ,  appcUé  aujourd'huy  U 
Vau-Dieu  ,  ccrrîfii  avoir  dam  Ibn  monniicre  la  donation  que  Robert 
Comte  de  Clairmont  &:  la  Comtcflè  Alix  la  femme  leur  avoient  faite  de 
trois  emines  de  froment  £c  trois  eniines  de  mixture  de  rente  (ùr  k  lèig^ 
neime  de  Saunas,  €etce  donatioii  &  ctoave  encûre  dans  les  archives  de 
Ctïtie.dibaTe.  II  en  fît  autant  pour  l'abbaye  du  BaalËâuXiT^y  txoavé  dans 
un  ancien  regiftie  du  Treior  des  chajcces  .de  France  que  cette  Comteflè 
Time  J.  «  Y 


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tfà       HISTOIRE   DE  LA  MAl^SON 

fît  encdfeune  donanon  de  quatre  (èfliers  de  bled  âe  rente  aux  iel^g^eii£k 
de  l'abbaye  de  Megcmont  en  Auvergne. 

Il  eft  encore  marauc  dam  le  mefme  Invcnuire  en  l'année  mccliv. 
Robert  Comte  de  Oaimioat*  vendit  à  Benud  Sire  de  Meccoenrle  fief 
&  hommage  qu'il eftoiz  tenu  de  luy  faire  ponrTaiiôn  de  fès  terres  Se  chaf^ 
teaux,  &  qu'if  luy  quitta  rout  le  droic  de  péage  que  luy  &  Ces  gens  lujr 
pourroicnt  devoir  allant  &  p  u! me  à  la  foire  de  Bnoude,  qui/è  rient  à  la 
fefte  de  iàince  Croix.  Mais  U  y  a  lieu  de  douter  ù  çcù,  \c  Comte  Dauphia 
ou  le  Comte  d'Auvergne  qui  fil  cetteceifion.  Tan  &  Faime  èftant  en  ce 
temps  là  appeliez  du  nom  de  Robert.  Ce  qui  petic  porter  à  croire  que 
c'eft  le  Comte  Dauphin  cft  qne  «et  -aâe  &  œmyt  pomy  les  ôtrei  dci 
Dauphins. 

Le  inclme  Inventaire  nous  anprend  que  Robert  Comte  de  Ciairmont 
Dauphin  d'Auvergne  fit  un  concilie  en  l'année  m ccl  xx 

tmmt fAi7-     Il  y  a  au  Trefor  de  Turcnne  une  letre  de  Robert  Comte  de  CSaîrmont 

à  Alphonfc  Comte  de  Poidicrs  date'e  de  la  vcilk  de  faint  Hilairc  MCCXLVl. 
touchant  la  mouvance  de  la  rcrrc  de  Montaigu,  qui  c£t  dans  la  Comté 
&dans  la  mouvance  du  Dauphin  d  Auvergne. 

Mnifftct.  ■  •  Le  Comte  Daoplrin  fit £m teftament la  vdlle  de  Paiqoes  MCCizfi. 

par  lequel  il  inâîtua  (on  héritier  univer(ièl  Robert  ioB  fis  aifné,  &  fit  des 
ot^Mi  dt  legs  à  les  autres  enfans.  Déclara  qu'il  vouloit  cflre  enterré  en  l'abbaye 

Saî"***'"  ^àint  André,  où  cftoit  la  lepulturr  des  Comtes  de  Ciairmont.  Outre  cela 
ilfitplufieurslcgs  pieux.  Ordonna  qu  on  rit  des  reibcutions  confiderablcs 
anx  balntans  de  quelques  pacrnflês  d'Anver^e  qu  il  nomme,  Vm  fis 
exécuteurs  teftamentaires Guy  delaTour Evefquede  Ciairmont,  Aynard 
Abbé  d'Efbreule  ,  Hugues  de  Dore  Abbé  d'YfToire ,  &:  Guil! ^umc  Comptor 
fèigneur  d'Apchon.  Et  peu  après  i!  crmhrma  du  confentcmcnt  dc iês en- 

AiwMf/.»?»-  £uïs  le  partage  de  [es  hkas  qu  il  avoïc  tait  encr  eux. 

Sa  mort  en  marquée  au  dixiefine  joor  du  mois  d'Avxil  mCclii.  dam 
robituaire  de  l'abbaye  lâînt  André  imprimé  par  le  R.  P.  Labbe.  Mais 
ccft  une  erreur,  eftant  évident  qu'il  y  fiur  MCCtxii.  attendu  que  ce 
Comte  Robert  fie  ion  celbmenc  la  veille  de  Pafques  mcC].X2i. 

ErfMU  di  Rokert  L  Comte  dtCUirmxit,  Ddttfhm  Auvergne, 
&  et  Alix  eU  Ftntadoter  fa  femmé* 

ROBERT  II.  Comte  de  Clair  m  ont,  qui  aura  ion  chapitre. 
HuGU£s  Dauphin,  auquel  Ion  pere  légua  dans  ion  tefU-. 
wi^rt^^^g^  les  chafteaux  <le  Leothoin,  de  (âint  Ilpife,  &  de  Vieille Brioade 
avec  toutes  leurs  appartenances,  &  les  terres  qu  il  lv  oit  engagées,  après 
que  les  dettes  auroicnr  rfté  payées.  Dans  rinvcnr^iire  des  Dauphins  d'Au- 
vergne il  ell  fait  mention  de  certaines  Ictres  par  Iclquelles  le  Prcvoft  & 
le  Chapitre  de  Brioudc  reccurent  cet  Hugues  Dauphin  à  foy  &  hommage 
de  ce  qui  luy  eflcir  efcheu  en  partage  avec  Robert  Comte  de  Ciairmont 
£>n  fi'cre  des  iùcceflîons  de  leur  pere  &  mcre  en  ce  qui  elloit  du  fief  du 
Gha|NCce.  £t  il  7  a  dans  le  pcac  Cartolaire  de  Bnoude  un  ôtic  de  Tan 


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lyAUVERGNE:  LIV,  II.  171 

iiCCLXViii.  qui  nous  apprend  «{a^iitgues  avoic  abandonne  à  deux 

bourc;cois  de  Brioude  la  joiiifî^mce  pour  quatre  ans  des  revenus  du  challtcaii 

de  iàmt  Upilc  pour  le  payement  de  certaine  iommr  qu'ik  luv  avoicnc 

preftcc.  Ce  fut  par  fon  cncrcmifè  &  par  ion  moyen  t^uc  taiLin  ccrrainei 

les  differens  qui  eftoienc  encre*  Margueôee  veuve  .d'Hugues  kigncur  de 

ChaHus  Lambroa  comme  tutrice  de  (es  enfàns  &  Anuuiiy  de  Cnaûus  fik 

dudit  Hugues  du  premier  lift.  Dans  l'Invenrairc  cire  au  commencement 

tic  cet  arciclc  il  eu  marqué  que  Hugues  Dauphin  icigncur  i\c  Lcorhoin 

dclailia  en  l'année  MCCLXXXiv.  à  Bcatrix  de  Lande  veuve  de  Icu  Tone, 

c'eftàdireAnioine,  feigneurde  Mayrouiiela  jufticede  la  terre  de  Lande 

juiques  à  (oixance  fois.  Et  moyenant  ce  Beatrix  reconnut  tenir  de  luy  la 

ville  &  chaftcUenic  de  Lande  à  caufè  de  Ion  chailcau  de  Lcotlioin.  En 

î'anne'e  mcccv.  il  y  eut  un  accord  entre  luy  &  EfVienne  d'Auzon  pour 

la  jultice  de  Lande.  Il  fît  (on  teilamcnc  le  Mercredy  après  la  quinzaine 

fâinc  Jacques  &  Gâat  Philippe  m cclxz.  dans  lequel  u  ùiftttua  Roben 

Con  ftere  fi»  héritier  univeiièt.  A  quoy  il  eftoit  tenu  par  le  tcftamenc  de 

ion  pere ,  comme  il  le  reconnut  luy  mefme  en  laruic'c  m  ce i  x  y  i v.  y 

ayant  dans  l'Inventaire  que  je  vieKs  de  citer  des  Ictrcs  dcccrre  année  là 

par  leCquellcs  il  reconnoit  que  combien  que  Robert  Ion  pcrc  luy  eut 

dekûiS  la  terre  -de  ùam  Germain  Lambfcui  8c  autrtt ,  c'eftoit  neanonoins 

à  cotadidon  quapres  fon  decez  elles  retourneioienc  à  Roberc  fi»n  fiere 

Comte  dcClairmont.  Il  mourut  le  xx.  Ocl-nbre  m  ce  C  i  x.  &  fiit  enterre 

en  l'abbaye  iàint  André.  Apres  ion  decez  ia  mepce  Mahaulc  Dame  d'Ap-  A«MHt^ln. 

chon  prétendit  qu'il  elloit  nioit  *if  intefitu. 

M ATH B  Daufh  I N  B marîéeà  Geraudde Roullîlbnfèigneur d'Anjo,  rmmttMt' 
grande  &  illuftrc  maifbn  en  Dauphinc,  tombée  enfin  dans  la  maifijn  de 
LoUis  de  Bourbon  Admirai  de  France  ,  &  puis  en  celle  de  Tournon. 
Mathe  &  fon  mary  cftoicnt  morts  avant  l'an  m  ce  l  x  1 1.  aux  enfàns  de 
laquelle  le  Comte  ion  pere  légua  la  dot  qu'il  luy  avoit  conftituée  en  la 
marianc.  Il  provint  de  km  ibariage  avec  Geraud  un  fils  appcllé  Guignes 
fegneor  d'Anjo  &c  de  Maymont  en  l'année  mCCLXxix.  lequel  fut 
marié  avec  Yfelt  fîllc  d'Agnon  III.  du  nom  (eigncur  d'Oliergucs  "v  de 
Maymont,  &c  iut  pere  d'autre  Geraud  de  RouiuUoa  ieigneux  d'Anjo  en 
l'année  mcccxvi.  -  ,         '    '  , 

Alix  DADTHiMKniiriéeàBiibche'IV. (èigneutdèMondx>iflkr 
avant  l'année  m  cet  x  1 1.  comme  il  paroit  par  le  teftament  de  (on  pere. 
M.  Juftel  a  creu  qu'elle  eftoit  fille  du  Comte  Guillaume.  Maïs  ce  lefta» 
ment  fait  foy  du  contraire.  Elle  mourut  ians  lignée.  ' 

Alix  Dauphinb  religieufe  en  l'abbaye  de  Lefclache  en  Auvergne,  ,,^^^,1^ 
à  laquelle  (on  pere  légua 'dut  livres  de  peiukm  viagère  cn  argent,  dix 
lèfiiers  de  fiomenc,  fie  trois  muids  de  Vin  par. 


Tom  lé  *         y  ij 


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I 


iT»      HISTOIRE  D£  LAMAISON 


Hffhrt  IL  Comte  Je  Qanrmmn,  DoHfU»  dJmtergu» 
CHAPITRE  IV, 

UOYQUE  noos  ayons  remarqué  cj 
defliis  qu'on  a  mis  mal  à  propos  la  n^ort 
de  ion  pere  en  l'année  mcclii.  dans 
l'Obimaire  de  £ûiK  André,  laquelle  doit 
eftre  necdEdmiient  mifc  dix  ans  plus  bas, 
nous  ne  pouvons  pas  douter  qu'il  ne  foit 
mort  peu  de  temps  après  avoir  fait  Ion 
teftamenc  &  le  panage  de  fes  biens,  puiil 
que  nous  voyons  dans  nb  dtre  qui  eà'  aa 
Trclôr  des  chartes  de  France  que  Robert  E, 
ion  fils  en  qualité  de  Comte  dcClairmont 
9mm$t.\7s.  recoonut  par  aâe  pallé  le  Mercredy  après  la  laine  Martin  dhyver  mcclxii. 
iju'U  cenoic  en  fier  franc  d'Alphonie  Comce  dé  Poiâiers  &  de  Touloulê, 
«Hunicl  le  Roy  laint  Louis  (on  fiere  avoic  dcMiné  k  terre  d'Auvergne, 
tiu'U  tenoit,  dis-je,  d'Alphonie  les  chafteaux  de  VodâMe,  de  Breone, 
■de  Saurias ,  de  Rochefort ,  de  Croc ,  &  leurs  appartenances ,  &  encore 
les  ficB  qui  eftoient  tenus  d^  luy  par  le  Seigneur  de  la  Tour  &  par  fon 
firere  Bertrand ,  le  fief  que  cenoient  de  luy  les  héritiers  de  Geraud  de 
KoulfiQan  Se  de  Madié  Dauphine  £i  fanmefitor  deceOtenie,  Salures 
plus  à  plein  énoncez  dans  oec  aâe. 

Il  avoir  du  vivant  de  lôn  pere  confirmé  en  l'année  mccxlvii.  les 
donations  que  (on  pere  &  ù.  merc  avoicnt  faites  à  l'Eglilê  d'Orcival. 

Il  y  a  au  Trcfor  de  Turenne  des  letres  de  Bernard  de  Ventadour  Archi- 
diacre de  limoges  ^  de  Beniaid  fegneor  de  la  Tour  VIL  du  nom  con- 
tenant la  tranfadion  paflHe  par  leur  moyen  en  l'année'  MCCLXIV.  encre 
Robert  Comte  de  Cl  ai  rmonr  &:  Paucoo  de  Montgaicoatoudianc  quelques 
contcltations  qui  citoient  entr  eux. 

En  l'année  mcclxxix.  le  Comte  Robert  ayant  remonilré  au  Roy 
la  grande  incommodicé  que  fes  fiijeâs  de  la  chaftellenie  de  Chaveroclw 
xecevoknc  de  ce  qu'une  panye  de  ceœ  chattcWcnie  efloît  du  reflbn  du 


>innf.«7}. 


fnwvMf  174, 


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D*  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  1  V.  H.  171 

^ailly  èc  Beny,  6c  l'autre  partye  da  rdlôrt  du  Bailly  d'Auvergne ,  (à 
Majcfté  y  avant  cfgard  ordonna  que  les  gens  demeurans  en  ladite  chafiel» 
Jenie  ne  rcflbmroienc  dorefenavanc  ^a'au  Bailliage  d'Auvergne. 

Robert  H.  e^)Ott&  Mahank  d'AWttette  fide  ae  Guillaame  X.  Comte 
-d'Auvergne  &  d  Alix  de  Brabant}  laqueSemounu  lexz.  Aouft  liCCLSÉZX. 
&  fut  enterrée  en  l'abbaye  iàim  André. 

Il  fit  Ion  teftament  le  Lundy  après  la  Touflàins  mcclxxxt.  par  A«MM^K7l^ 
k(|ucl  U  inibrua  ion  héritier  univeriel  Koberc  ion  fils,  donna  à  Guillaume 
qui  eftoit  d'Hghic ,  le  chafteau  de  Chamaliere  à  la  charge  de  reverfî<m 
à  l'aifiië  après  u  mort ,  à  Goy  ibnautre  fils  Chevalier  de  l'Ordre  du  Temple 
cem  Tok  de  levenu,  à  £1  fiUe  Mahaulc  cent  livres  de  rente  &  la  foraine  de 
mil  livres  une  fois  payée  pour  la  marier ,  à  Ci  fille  Alix  religieufe  à  Fontet 
vrauld  vingt  cinq  livres  de  peniion  annuele  pendant  fa  vie.  Fait  plufieurs 
le^  pieux.  U  mourut  le  xx.  Mars  c&fiiivaitt,  '&^iut  enterré  à  iâint  André 

£f^ans  dt  Robert  II.  Comte  de  Clairmont,  Dauphin  £ Atévtr^j^ 
&  de  Mahault  djiuvtrffiejà  femme 

RObyk^  m.  Coifrï  CiAiiLiiciDirT^qtuâati'iôiicWpim  rnMnvxïVi 
Go ILLAUME  Dauphin  Doyen  de  Chamaliere ,  Chanoine 
de  Clairmont,  Archidiacre  de  Tournay ,  &  Prevoft  de  Brioude.  Il  eftoit 
deja  d'Eglile  en  l'année  mcclxxxi.  loriquc  fon  pere  fit  Ton  teftament, 
par  lequel  il  luy  légua  le  chafteau  de  Chamaliere  &  les  revenus  &  droits 
qu'il  avoit  dans  le  Nhrefnais  &  Chanonac>  4k  la  charge  de  revérfioÉi  à 
raifnc  après  Çx  mort.  En  l'année  MCCL'xxxv.  }«ni*  de  Lardéirol  &  twmtiâ»^ 
Dalmacic  fa  mcre  luy  firent  donation  de  tous  les  droits  par  eux  prétendus  VSm^ 
aux  héritages  à  eux  advenus  par  le  trerpas  de  Jean  de  Meillau  &  Dalmacie 
là  femme  pere  &  mere  de  la  ûÛiis  Dalmacie ,  &  par  le  rrelpas  de  Pierre 
^  Gerand  de  Meillau  ^  $ceee&.  Et  en  l'aimée  uccxci.  Dalmas  de 
Meillau  luy  vendit  pour  le  prix  de  neuf  mil  livres  le  chafteau  de  Meillau 
&  lès  appartenances.  Ce  qui  le  rendit  entièrement  fcigncur  du  lieu  de 
Meillau.  Il  elloit  pourlors  Doyen  de  Chamaliere.  En  l'année  mccxcii. 
il  iè  fit  un  partage  entre  luy  &  Robert  (aa.  (tac  ,  &  par  ce  partage  il 
Iny  elcheuc  les  chafteamc  de  Montrognon^  tl^hamaliere  ^  Chancnac,  avec 
l'hoftel  de  (àim  Ignac,  &  tous  les  droits  &  rentes  que  leur  pere  avoir  en 
la  cite  de  Clairmont ,  enfèmble  cent  (bixante  livres  de  rente  durant  fa  vie 
à  prendre  iùr  le  chafteau  de  Vodable  &  en  la  Comté  de  Nivemois.  £a 
l'année  Mccxctv.  Geraud  Vinzelle^iès  frères  luy  donnerenc  tous  les 
droits  &  «mSHoos  qu'ils  pouvoient  avoir  en  la  ville  de  MeiOaii,  en  rhoftd 
de  Langlade ,  &  en  tous  les  biens  qui  fiirent  à  Jean ,  Pierre,  &  Geraud 
de  Meillau,  &  à  Dalmacie  &  Gaillarde  femme  de  McfTirc  Dalmas.  Le 
decez  de  Guillaume  Dauphin  Archidiacre  de  Tournay  eft  marque  au  xxv  u 
Juillet  Mccc II.  dans  l'Obieu^e de £dnc  André  lez  Clairmont,  &  Robert  IIL 
Ibn  fiere  6ic  mention  de  luy  comme  mort  dansiÔD  tcftament  pafle  le  »MiMW|u|og|- 
Dimanche  d'après  la  làimLauieas  dek  meime  aiiade.  D'ottil eftayiîS  de 

Y 19 


174      HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

conclurre  que  c'efl:  fur  de  faux  mémoires  que  M.  Juftel  a  avancé  qu'A 
cftoic  mort  en  l'anjiéc  Mccxcv. 

GoY  Dauphin  Chevalier  du  Temple.  Il  cft  certain  que  fou*  le 
règne  de  Philippe  le  Bel  il  j  avoic  en  Fiance  deux  Sekneun  de  gcande 
qualité  appeliez  Guy  Dauphin,  l'un  fils  d'Humbert  de  UToor  Dauphin 
de  Viennois,  &  l'autre  fils  cîc  Roben  II.  Comte  Dauphin  d'Auvergne. 
joa.vaun.iib.  U  ellaufli  ccrtain  quc  l'un  dts  dcux  fùt  Chcvalicr  du  Temple.  JeanVillani, 
•**    audcur  du  cemp ^  qui  ne  le  nomrne  pas  par  fon  nom  de  baptefîne ,  die 
^.  dtuic^^  ce  fur  le  ievct  du  Dauphin  de  Viennois.  Mais  Jàtnc  Antonin  Atche< 
t-i-'h    '  vdque  de  Florence ,  quoy  qu'il  air  ordinairement  accoullumé  de  copier 
Villani,  ne  l'a  pas  voulu  faire  icy,  &  s'eft  contente  de  l'appcller  frerc 
Dauphin ,  fans  s''cxplicjuer  lur  fa  maifon.  M.  Du  Chefiie  n'a  pas  ofé  affurer 
qu'il  ait  eile  de  celle  des  Dauplûns  de  Viennois,  quoy  qu'il  fçeut  (ans 
doine  bien  ce  que  Villani  en  avoir  dbit ,  &  a  lènlemenr  dk  que  quelques 
uns  croyent  que  ce  fut  Guy  fils  d'Humbert  de  la  Tour.  Er  c'ell  cette  opi- 
nion que  M.  Dupuy  a  (îiivie  dans  l'hiftoire  de  la  condamnation  des  Tem- 
phers.  Elle  cft  pourtant  fauflc.  Car  bien  loin  qu'il  y  ait  quelque  preuve 
que  Guy  frère  du  Dauphin  de  Viennois  ait  eÛé  ChevaUer  du  Temple,  il 
poreoit  la  qualité  de  Baron  de  Montauban  6c  eflioit  libre  de  ù.  perfonneen  . 
l'année  mcccviii.  precif^ment  dans  le  temps  que  celuy  d'Auvergne 
cftoit  en  prifonà  Paris  en  qualité  de  Chevalier  du  Temple,  comme  nous 
l'avons  marque  cy  defîùs  page  iti.  en  la  querelle  du  Sei!';ncur  de  laine 
Verain.  D  ailleurs  Guy  frerc  du  Dauphin  de  Viennois  vivoïc  encore  en 
thM  AclT"  ^*^°^  Mcccxv  t.  comme  le  prouve  l'hommage  qui  luy  fur  rendu  le 
«£r«.l.^•lt.  troifiefine  May  de  cette  année  par  Guillaume  Auger  (èigneurd'Oze.  C'e/l 
donc  de  Guy  Dauphin  frère  du  Comte  Dauphin  d'Auvergne  qu'il  faut 
entendre  ce  que  les  Hillonensde  ce  tempsli  difcnt  du  mauvais  traitement 
Élit  à  Dauphin  Chevahcr  du  Temple.  Il  fut  nus  dans  cet  Ordre  par  Ion 
pere  en  un  aage  fort  tendre ,  n'ayant  qu'onze  ans ,  &  eftoit  Chevalier 
AiMMrt.tTT.  avant  l'an  mcclxxxi.  lorlque  Ion  pere  fit  fon  teftament ,  dans  lequel 
il  fxit  mention  de  fon  fils  Guy  Chevalier  du  Temple.  Dans  le  grand, 
malheur  qui  arriva  aux  Templiers  fous  le  ponnhcat  du  Pape  Clément  V. 
Guy  fut  arrellé  à  Pans  en  l'annœ  m  c  C  c  v  1 1.  par  ordre  du  Roy  Philippe 
k  Bel ,  interrogé  lur  isdcs  &  articles,  mené  ddà  à  Lyon  vers  le  Pape ,  & 
en  Inice  à  Poidtiers  ,  où  il  reconnut  en  prelènce  du  Pape  &:  du  Roy ,  qui 
hiy  promit  de  luy  lauver  la  vie ,  qu'il  avoît  dit  vérité  dans  fon  premier 
interrogatoire,  dans  lequel  il  avoit  confefle  que  les  vilains  cas  qu'on  im- 
pofoit  aux  TerapUcrs  cftoiçnt  v&ntables.  Mais  il  s  en  dcfdit  depuis  en 
l'année  m CCCxill.. devant  les  Légats  du  Pape,  &dit,  (ûivanr  que  le 
rapporte  le  continuateur  de  Nàngis,  qu'il  avoir  depofo  fiiuflèment  contre 
fon  Oixlre,  lequel  eftoir  très  fàint,  qu'il  le  defclifoic  de  ce  qu'il  avoit  dic 
à  Poidiers,  &  que  ce  qu'il  en  avoit  fait  avoic  efté  a  la  folliciration  du  Pape 
&  du  Roy ,  qu'il  eiloic  preil  de  mourir  pour  foullcnir  cette  vérité.  AuiU 
iîit  il  bniflé  à  petit  (Isa  le  mefinr  jour  qu'il  aVotc  tenu  ce  dilcours ,  c'eft  à 
dire  le  xiti.  Mars ,  en  l'ifle  du  Palais  à  Paris v&  foulfrit  ce  rude  fupplice 
avec  une  confiance  admirable  qui  eftoro»  «Mis  les  afliftans,  lesquels  le 


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D'AU  VER  G  NE.  LlV>  IL    :  575 

«egaidoiem:  comme  un  maityi-.  Son  rbrps  Se  £9  oil&mens,  que  |eaA 

Vuîani  honore  du  nom  ttcfàintes  reliques,  furent  ramafïcz  devoitcmcnt, 
^mme  dit  (âint  Antonin,  par  de  bons  rclîgieas  &  mis  en  terre  Cùnte,  ■ 
Cette  exécution  ayant  efté  nite<fans  letcnfnMre  de  l'Abbe'  de  faine  Ger. 
main  des  prez ,  où  il  a\  oit  toute  juftice  haute  &  bafTe,  û  -i'ek  plaignijC 
comme  d'une  entrepnfe  fâitc  far  Ces  droits  &  (ùr  (a  jurifHidion.  EtJe  Rojr 
reconnotflànt  que  u  plainte  cftoit  jufle ,  luy  fit  expédier  des  letres  par 
leiquelles  il  déclara  que  Coa  mtendon  n'dtoïc  pouit  &  qu'il  ne  vouloic 
pas  que  ce  qui  avoic  e&é  fiûc  en  cecte  occaAon  luy  portât  aucun  preju- 
oioe  pou  le  preiènt  ny  pour  l'avenir.  Ces  lenes  umt  du  nun*  de  Mars 
MCC^Ziii.  peu  de  temps  après  l'exécution.  Il  y  .a'iiett  de  cfMrt  <pie 
Guy  cftoit  Commandeur  d'Aquitaine.  Car  il  cft  certain  que  des  trois 
arrellez  avec  le  grand  Maiftrè  de  1  Ordre ,  du  nombre  defqucls  eftoit 
QfSf  Dauphin ,  il  y  en  avoic  nn  qui  efloîc  Commandeur  d'Aquitaine ,  fie 
un  aiicre'Coaimandeiir  de  Normandie.  De  ces  quatre  il  y  en  eut  deux, 
c'eft  à  dire  ceux  qui  ne  fè  défirent  pas,  lefqueîs  furent  mis  en  prifbn 
perpctuclc.  Les  deux  autres ,  qui  fê  deldirent ,  c'cû  à  dire  le  grand  Maiftre 
Guy  Dauphin ,  furent  bruÛcz  à  petit  feu.  Le  continuateur  de  Nangis 
appelle  cet  autre  Commandeur  de  Normandie.  Mats  il  y  a  lieu  de  ibup* 
^ooDst  que  c  eft^  une  fince  du  copifte ,  lequel  à  mis  Commandeur  dé . 
Nonnandie  «a  liai  de  Commandeur  d'Aquitaine^  y'a^rambien  plus  d'ap. 
parence  c[ue  Guy  cftoit  Commandeur  d'Aquitaine  que  de  Normandie. 
Car  afTurcrocnt  il  eftoit  Commandeur  de  l'une  ou  de  Vautre  de  ces  deux 
provinces.  M«s  ce  qui  eicdaiiciè  entiercjitiqtt  ice  £ùt  ôc  le  ntcc  hors  de 
<k>ute,  c'eft  ce  qu'on  lit  dans  une  ancienne  chronique  de  Tours  de  ce  AmwiAto. 
temps  là  MS.  dans  laquelle  il  ell  marqué  que  parmy  les  Templiers  bruflez 
à  Paris  cftoit  le  Commandeur  d'Aquitaine.  Car  l'autre  Commandeur  ne 
fut  pas  brudc' ,  mais  mis  en  priibn  perpetuele.  Un  autre  continuateur  de 
Nangis  remarque  que  Guy  eftok  k  fecoodc  péifiMine  de  l'Ordre  après  le 
grandi  Maiftre. 

Mar  AW LT  D  au  p  h  l  n  e.  Elle  n'cftoit  pas  encore  mariée  en  l'année  JJJT"'*** 
M  CCI- XXXI.  îorfcjuc  (on  perc  fît  Ton  teftamcnt,  &:  ne  la  fijt  que  fepc 
ans  après.  Le  contrat  de  ion  mariage  avec  Guillaume  Comptor  fils  d'autre 
Guillaume  Comptor  fè^eur  ë' Apcncm  Ëft  du  Lundy  avant  »  ûintB vnabé 
MCCtxzxvill.  '&  la  renonciation  de  Mahault  à  la  fiicceflimk  de 
(espère  &  mère  moyenant  la  doc  à  elle  conftituéc  eft  du  Mercrcdy  après 
la  lainr  Barnabé.  Au  mois  fûivant,  le  Samcdy  fcfte  de  fàint  Allyre,  elle 
confirma  tout  ce  qui  avoiteûé  Eau  ôc  convenu  iùr  ce  flije<^.  Par  confèquenc 
il  y  aune  erreur  confidence  dans  l'Inventaire  des  Iknphins  d'Au. 
verdie, ou  Dauphine  eft  ap|>eUée  femme  du  Seignenrd'Apchon  en  l'année 
MCCLXxxii.  c'eft  a  dire  fîx  ans  auparavant  la  paftàtion  de  ion 
cdntraâ  de  mariage.  Cependant  malgré  fa  renonciation  elle  &  ion  mary  PngmfMt^ 
prétendirent  après  la  inon  d'Hugues  Dauphin  leur  oncle  arrivée  en  l'année 
M  G  G  Cl  X.  que  (à  fuccefTion  devoit  cfhre  prcagce  aviec'  eux,  eflant  moit , 
comme  ils  ledjiôîeu ,  A  hmfUt,  Sur  cette  cooKftatiofi  le  Roy  Philippe 
le  Bel  commit  \  du  con&ntemenc  des  partyes  )  Robert  VIL  Comte  d'Au* 


v;$      HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

vcrgnc  &  de  Boulogne  pou  r  régler  kors  iiâcrens.  Le  Comte  K<hd!t  $m 
de  Mahaulc  faifant  (on  rcftament  en  l'année  m  c  c  c  1 1.  fubilinia  à  (es  en- 
fans  fa  faur  Dauphine  &  les  enfàns^à  la  charge  de  percer,  le  nom  ôc 
armes  des  Dauphins  d'Auvergne.  £]k'«Aaçcai»fCiiivanteeii  ce  temps 
^  Ibn  mary  auffi.  •  ' 

Jeanne  Daophin^  Je  mecrouve  bien  empeiché  au  {ùjeâ:  de 
cette  Dame  &  de  (on  mary.  Car  premièrement  elle  ne  (è  tro  ive  nomm  c 
en  aucun  des  titres  domeftiques  où  il  icmble  qu'elle  dcvrou  eltre  nommée, 
c'efl  à  dire ,  ny  dans  leteAuooitdefbn  père ,  ny  dans  ceiuy  de  Roben  UL 
Ibn  frère,  qui  (ùbftinië  là  ^isiir  Makault  à  Tes  enfans,  s'ds  VeimeQt  à 
décéder  (ans  lignée.  Ce  qm  devroit  ,  ce  fembie,  excKirre  cette  Jeanne 
du  nombre  des  enfans  de  Robert  II.  Dauphin  d'Auvergne.  Mais  d'un 

r.  A  #./*fiai  ^^^^  ^^^^  que  Pierre  de  fàint  JuUen,  qui  me  paroiil  avoir  ellé 

M'i*  pleinement  inftnik  de  la  ^neak^ie  de  la  maifim  de  Rochebaroa 
M^mmA  ^  Maiconnois,  quoyque  M.  le.Laboufenr.'Prevoft  de  llfle-Bafbe  k 

•îî^tr***  «raiâede  vinonnairc,  dit  que  les  Seigneurs  de  Rochebaron  en  Mafconnois 
delcendoient  d'une  maifbn  de  ce  nom  en  Au\'crgne  &  que  Bryen  de 
A.ochebaroa  mary  de  Dame  Jeanne  iccur  de  Meihre ,  Robert  Dauphin 
d'Aiiveigne  eAcoc  ffls  de  jean  de  Rochebaron  Comte  èe  Forer.  Xjr  |e 

Awwt^»t4.  trouve  qu'en  ce  mefine  temps  il  y  avoir  un  Gmce  de  Forez  appellé  Jean 
ic  un  Briand  (èigneur  de  la  Roche  en  Auvergne.  Ce  qui  me  fàiloic  penlèr 

3ue  peutcftre  ce  Comte  s'appelloit  de  Rochebaron,  non  pas  à  caufe  au'il 
efccndoit  de  la  maiibn  de  Rochebaron ,  mais  parce  qu'ayant  eipouic  en 
premières  nbpces  da  vivaficdéicinpere  l'iràitiefede  lÀniailcmde  R.odhe- 
baroii  en  Auvergne,  ûfcêt  appetler  de  Rochebaron  du  vivant  .de  fi» 
pere  pour  ïc  difting^uer ,  comme  il  eft  arrivé  aflez  Ibuvcnt  dans  les  grandes 
'  '  maifôns  que  les  enfans  ont  pris  le  nom  des  terres  qui  leur  avoient  efté 
portées  en  mariage  par  leurs  femmes.  Mais  je  trouve  tant  d'emba; as  dans 
cÎRie  coojcânre  que  je  n'olè  pas  m'y  arreAer  davapcage. 


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D'AU  VERGN^,  Ltv.  IL 


"77 


Kohert  II L  Comte  de  Claimont,  Dauphin  d'Auver^. 
CHAPITRE  V. 

£  Prince  {ùcceda  à  (bh  pcre  Roben  II.  à 
la  fil  du  mois  dè  Man  klCcLZZZii» 
Vivant  k  teaniete  de  éoinptier  il'atijoiir»> 

d'huy. 

Au  mois  d'Aoull  enfuivant  il  confimiâ 
aux  iiabicans  de  la.  ville  de  Solignac  en  la 
chafldlenie  de  VodaUe  les  privilège  U 
Ifbciteâ:  à  eiuc  donné»  par  Robert  fimperc 
au  mois  d'Avril  M  c  c  L  X  X 1 1. 

Il  avoit  cfpouic  du  vivant  de  fon  père 

^   ■  en  lanncc  mcclxxix.  Alixcnt de Mer- 

cneur  fiUe  de  fieraud  VI.  Sire  de  Merctietir  &  deSeatrix  de  Botttboa  fiUe 
d'Aidumband  Vni.  du  nom  (èigneur  de  Bourbon  &  deBeatiixdeMon»- 
luçon ,  (à  parente  au  cinquiefine  degré.  Elle  avoir  efté  premicremenr  ac- 
cordée en  Tannée  m  c  c  l  v  1 1.  avec  Poncet  fils  d'Eracle  de  Mondaur ,  _ 
&:enMCCLXviit.  avec  Aymar  de  Poidhers  II.  du  nom  Comte  de***"*"*''* 
Valcnanois  <c  Diois  mort  le  jour  delà  Ptontecofte  mcclzzviii.  après 
dix  ans  de  mariage.  Defixrte  queiê  voyant  encore  veuve  ^  elle  (è  remaria 
pour  la  troificfmc  fois  avec  le  Comte  Robert ,  &  fit  fon  tcftament  le 
Samedy  après  l'Odave de  la  nativité faint  Jean  BaptiAe  mcclxxxvi.  '^^h*»** 
9c  mourut  le  zv.  Juillet  eniùivant ,  comme  il  eft  maraué  dans  l'Obi* 
maire  de  ùâat  Andnf ,  où  elle  fût  enterrée,  ^ainfi  quelle  1  avoir  ordonné* 
En  l'année  MCCLXxxvtii.  par  traidc  paHc  à  âîat  Fleur  eh  Auvergne 
le  Lundy  avant  la  nativité  (aint  Jean  Baptiue  le  mariage  du  Comte  Robert  ''w*»/.  ttu 
fut  accordé  avec  Uabeau  de  Rhodcz  fille  d'Hugues  V.  Comte  de  Rhodez 
êc  de  Marqui(è  de  Banx.  Mais  ce  mariage  ne  fut  pas  accomply ,  9c  tiàbeau 
ittt  en  (ùite  mariée  à  Geo£Y>y  de  Pons  lëigneur  de  Rjbeyrac  ,  comme 
nous  le  dirons  plus  amplement  ailleurs.  De  forte  que  le  Comte  Robert  ft"«»»f.M»* 
cipoufa  l'année  fiiivanceliàbeau de  ChaÛiUoo  cnBazois  Damcdejaligny 
Tom  I,  Z 


tjî        HISTOIRE  DE  LA  MAISON 
&  de  Luzy  par  douaire  ,  nicpce  de  Guillaume  de  Chaïlilîon  Chantre  de 
l'Eglifc  d'Auxerre  &  depuis  tvefque  de  Laon,  veuve  pourlors  de  Guy  de 
i»j(i.<rcK-  Chafteauvillain ,  à  laqudle  le  Conwe  Robert  fbn  nouveau  mary  afligna 
4*.      ^  pour  fôndoâaire  miHe  livres  de  retaeù.  vie  durant  fiir  les  chaftellenîes  de 
'MHHfift. Moncrognon,Rochefbrc, Auricre ,  Croc^&rChampeix.  Ellemourut lepie» 
mier  jour  du  mois  de  Septembre  m  c  c  x  c  v  n.  aagc'e  de  trente  deux  ans 
ou  environ ,  &  fut  enterrée  en  l'abbaye  de  iaint  André.  Apres  fà  mort  la 
£;igneurie  de  Luzyrevint à  Jeandc<SafleauvillamfànfilsailSiédu premier 

AtMtt^M••1>^*^^(^^^^l^^F^'^|^  ^  deux  liâs  par  ttaiâé 

paffô  le  Lundy  après  la  ïcftc  laint  Hilaire  m  c  c  c. 

En  l'année  m  ce  x  c  1 1 1.  Jauben  de  làint  Flour  le  Cliafteau  vendit  au 
Dauphin  pluheurs  cens  ,  aiofl  qu'il  dk  marque  dans  l'Inventaire  des 
Dauphins  d'Auvergne. 

EnTannée  MCCxcvi.lezii.  Novembre ,  qui  efloît-un Dimanche, 
*^  le  Comte  Dauphin  fit  fôn  teftamenc  ,  dans  lequel  il  partagea  &s  iHens  à 
fès  enfans  ,  &  les  fublHcuâ  les  uns  aux  ancnes.  U  en  fie  cnccxe  un  autre 
en  l'année  m  c  c  c  1 1. 

Dans  l'Inventaire  des  titres  des  Dauphins  d'Auvergne  on  voit  qu'en 
Tann^  mcccv.  Bernard  Dalmas  fèigneur  d'Aubiere  promit  au  Comte 
Robert  de  luv  faire  la  ftiy  &  hommage  pourla  terre  &  feigneuric  d'Au- 
tiere ,  &  fè  chargea ,  fous  peine  de  cinquante  livres  ,  d'y  Èiirc  confêntir 
l'Eve^que  de  Clairmont ,  duquel  elle  relevoit.  Et  en  l'année  m  c  ce  x  v. 
il  reconnut  tenir  en  fief  dudit  Roben ,  à  caufè  de  fà  feigneurie  de  Monc- 
Tognon ,  le  chaftean  ,  ville ,  &  f6(Gx  d'Aubiere ,  ce  qu'il  avok  hors  defHics 
fbHez^anctenudel'Evefque.  Il  reconnut  aullî  &confeïïa  que  le  chafleau 
d'Aubiere  eftoit  rcndablc  au  fcigncur  de  Monrroî^on  à  la  mutation  du 
ièigneur  iBc  du  vaflàl ,  &  que  toutes  &  quanccs  fois  que  mutation  a  lieu , 
le  fèigneur  de  Montrognon  le  çeut  tenir  pendant  Hx  jours,  6c  aufll  le  tenir 
tu  iâniain  durant  la  guerre ,  sil  y  en  a ,  bien  entendu  neantmoins  qu'il 
ne  gallera  pas  les  biens  qui  s'y  trouveront. 

En  l'année  mcccv  iïi.  le  Comte  Dauphin  pritparty  dans  la  querelle 
qui  fùrvint  entre  Erard  lire  de  faint  Vcram  &  Oudard  de  Montaigu  , 
pour  lequel  il  fut  ,  &  fè  trouva  au  lieu  aflïgné  pour  le  combat  en  Ni. 
vcmois,  comme  nom  l'avons  dit  bien  amplement  cy  deffus  pa^éni.  en 
parlant  de  Roben  VI.  Comte  d'Auvergne  &  de  Boulogne ,  qui  s  y  trouva 
auffi ,  n'ayant  pourlors  d'autre  qualité  que  celle  du  fils  du  Comte  de  Bou- 
logne. 

En  l'année  m  c  c  c  z.  il  fût  prefènt  au  traité  d'accommodement  fùi 
pour  railôn  des  limites  de  Mauzun ,  Courpiere ,  Moncboiflîer,  Boflàncle, 
Montas  ,  Aubuflôn  ,  &  autres  lieux  encre  Arbert  AyccJin  Ève^ue  de 
Clairmont  &  Eufbiche  &  Eraclc  de  Montboilïier  enfàns  &  héritiers 
d'Euftache  fèigneur  de  Montboiflîer.  A  ce  traité  fîit  aufTi  prefent  Pierre 
de  Bertrand  abrs  Chanoine  &  Officiai  de  Clairmont ,  &  depuis  Cardinal 
Ce  traiâé  fut  confirmé  par  letres  du  Roy  Philippe  le  bel  données  le 
Matdy  après  l'O^ave  de  h  PentecoAe  mcccz.  Mquellesiê  trouvant  dam 
Je  xej^  XL YI.  de  k  Chancellerie. 


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D'  A  tJ  V.  E  R  G  N  E.  L  î  V.  IL  :  17^ 

En  l'année  mcccxvh.  Ic  Vcndredy  zptti  la  fâinc  André  il  ^nn»! rmimtAtà, 
quittance  ilc  la  fomme  de  fix  vingt  livres  qui  luy  eftoit  due  par 'Lèliis^ 
Comte  de  Nevcrs  fur  les  cens  &  rentes  de  la  Comte  <le  Ne  vers. 

Il  mouiut  le  X  XI  z.  Janvier  Mcccxxiv.&fuc  enterré  avec  Ilâlsiâitt'  mmmt-  io»> 
de  Chaftillcn  ià  fonmc  M I  abbaye  ^àim 

Enfémsàe  Kohcrt  ni.  Comte  de  Clatrmonî y  Dauphin  ^Aur^i^fpui 
&  d'jiUxent  de  Mercueuf  fa  ^rmiert femme^ 

-'i^  Obkxt Dauphin  môrt  jeuite  âtatit iâ ittere.  Te  mmVe  daûit 

l'Inventaire  des  Dauphins  d'Auvergne  <|tt*en  l'année  m  c  c  C  x  x  v. 
Uriit  donné  une  (cnicnce  arbitrale  entre  Jean  Comte  de  Clairmont  d'une 
part  &c  Hugues  Dauphin  Chanoine  de  Clairmont  foh  frerc  pour  la  fiic« 
ccflîon  de  Robert  Dauphin  leur  jfircre.  Ce  que  j'ay  de  la  peine  à  com- 
prendre, eftanc  certain  que  Kobcrc  n'efknc  en  aucune  inaiiiefe  fUMnni^ 
dam  les  teftamens  de  Tes  pere  &  mere ,  il  faut  qu'il  foit  mort  avant  eux. 
Et  on  ne  peut  pas  dire  que  c'eftoit  au  fîijedl  de  la  ïùcccnîon  de  Rôbcrc 
feigncur  de  Jaiigny ,  puiiqu'il  ciloic  encore  vivant  en  l'année  mcccxxX. 
&  laidà  des  cnbiis.  <  ' 

GuiLLAVMB  DAtitRiK  icigneur  de Montrognon ,  contre  lequel 
3  fut  donné  au  Parlement  un  arrcft  le  Vendredy  après  la  Chandeleur  ^«««wMWi 
MCC  c  I X.  à  compter  a  la  manière  d'aujourd'huy  ,  par  lequel  il  fût  con- 
damné en  cinq  cens  hvres  d'amende  envers  le  Roy  pour  quelques  deib- 
beif&nces  ^cei  an  Btilly  d'Avrei^e  &  à  les  gens. 

JsAM  CoMTB  OB  CLAiRkfONT  dit  Dauphînec,  quî  attra  fini 
cbapkre. 

D  A  u  r  H  1  N  E  nommée  dans  le  teflramcnt  de  (à  mere ,  laquelle  luy  légua 
la  iomme  de  quinze  cens  livres ,  àc  la  iubftitua  à  lès  frères.  Elle  fut  re-  frtmwt- 
Hgiedê  àrMegemooten  Auvergne ,  comme  il  éft  marqué  dans  le  ceflamen^ 
dcfim  pere. 

Enfans  dudit  Kohert  IIL  &  ^rjfléeau  àt  CkapUon 
fa  féconde  femme. 

RObbxt  Dauphin  (cigneur  de  fâint  Ilpife  &  de  Jaligny  ,  qui 
a  commencé  la  branche  des  kigncurs  de  ûimilpiiiè  &de  Combronde^. 
de  laquelle  nous  traiterons  au  livre  îuivant. 

Hugues  Dauphin  iéigneur de Çhamaliere  &  de  Champeils ,  Cha- 
noine de  ChicnMtfic  ^  &  enfin  mvofl  de  l'EgliÊdê  Bitioude,  que  le  Dauphin  amm»  h 
Xean  (on  frère  nomma  fim  exécuteur  ceOamcncatre.  H  y  a  au  Treiorde 
Turenne  un  aâe  de  l'an  mcc  c  x  ix.  c(Uitenant  aflîgnation  de  certains  iviMit^}aM 
biens  faite  par  Robert  III.  Comte  de  Clairmont  Dauphin  d'Auvergne  à 
Hugues  Ton  fils  Chanoine  de  Clairmont  pour  là  part  &  portion  de  la  fiic- 
^  ceflton  de  fime  là  mere  Ilabean  Dame  de  Jaligny  &  de  Tréteaux.  Il  fie (bn  mmiiwmi«< 
leftament  à  Çhamaliere  le  'Vendredy  après  la  fainte  LuceMCccxxxvit.*"' 
par  lequel  il  inûûua  &q  herioer  univenel  Robert  £>n  neveu ,  &  fit  divers 
Tm*  /.  Z  ij 


i8o  HISTOIRE  DE  LA  MAISON 
legs  à  (es  proches.  Dix  ans  après  il  fie  un  codicille  qui  confirma  (on  te- 
Hiament ,  excepte  en  l'ini^cucion  d'héritier  universel ,  à  cauTe  que  celuy  qu'il 
-  «voit  noiiim^  44ns  ion  -teftamenc  «ftok  decedé.  Il  îàt  fSaa.  Iwrider  uni. 
verjèl  Hugiies  Dauphin  Ton  neveu ,  &  fâk  aufO  (è«  hoinen  par  égales  poiv 
rions  fes  autres  neveux.  Il  mourut  le  x.  OAobrc  mcccxlvii.  &  fiit 
enterré  en  l'abbaye  laine  André  «  comme  il  l'avoic  ordonné  par  ion  ce- 
Hamcnt. 

IsàBBATi  Dauphins  ,  IkqneOelàii  pere  Icgii a  par  ceflamentlft 
trmmf^^  fixiinie  de  deux  mil  livresune  fois  payée,  mariée  par  concradt  paffè  le  Jeudy 

.  après  la  feftcfaint  Pierre  &  {aint  Paul  mccciv.  à  Pierre  (cigneur  de  Mon- 
taigu  fiir  Champeix.  M.  Du  Boucher  a  marc^ué  dans  les  mcmoircs  qu'elle 
navoit  que  douze  ans  ioriqu  elle  fut  mariée.  Elle  mourut  le  Teptieime 
jour  dn  mots  de  Mars  MC c  c  z X y  1 1. 

Beatrix  Dauphins  nommée  dans  Tlnventaire  des  titres del^ 
maiiôn  de  Bourbon  &  dans  un  titre  de  l'abbaye  de  Mauzac  de  l'an  mcccx. 
dans  lequel  efl:  au0i  nomme  Ion  frère  Hugues  Chanoine  de  Clairmont. 

AiiMwf704.  Elle  n'elloit  pas  mariée  lorlquc  ion  pere  ât  ion  ceiUment,  par  lequel  il 
luy  légua  vingt  livres  de  rente  pour  la  faire  religieulê. 

»immif.%n.  IsABBAu  Dauphine  religieufc  au  monailere  de  Beaumont  en 
Auvergne,  ainfî  que  l'atteflc  le  Comte  Robert  ion  pere  dans  ion  pre- 
mier teilament.  Elle  eftoir  morte  avant  qu'il  fît  le  iècond  en  l'année 
M  c  c  c  1 1.  puiiqu'il  n'y  fait  aucune  meiuioa  d'elle. 

FUs  iMtitrd  'Mit  Rottrt  III.  Déufhm  JtAmttfgu^ 

tmumt-iiy.         Obert  Dauphin,  dont  il  eit  fait  mention  dans  le  tcilament 
du  Comte  Jean,  qui  veut  qu'il  ibit  nourri  6c  entretenu  là  vie  durant 
dans  ta  maiimide  fim  heriner.  H  y  a  icy  une  &ute  d'impreffion  dans  les 
■•  '  preuves ,  laqudle  faut  coniger  te  meccre  Mtfmo  fstris  mtfiii  ftmÊdam 
au  lieu  de 


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D'  A  U  V  E  R  G  N  E.   L  l  V.  H. 


i8t 


POICTIERS. 

D'*iut  fi* 
htftni  i'tr- 
gnt,  !• 


Jean  Comte  de  Clatrmontt  Dauphin  ^  Auvergie  »  éiffeUé 
communément  'ÎDauphinet. 

CHAPITREVL 

OICY  un  nom  étranger  dans  la  mûSoù. 
des  Dauphins  d'Auvergne.  Il  f  a  apparence 

qu'il  fut  donné  à  ce  Comte  par  Jean  Comte 
de  Joi^y  fon  oncle  d'alliance ,  lequel  avoit 
^  ^  ^  ^        ^     ^        ^    cfpoulc  Marie  de  Mcrcueur  lœur  de  (a, mere, 
^■"•^K^  \  ■  y^^K-;      ^  ^  Jeanne  de  Joigny  mariée  en 

^^^5^  V/jjSK^-     raanéc  mcccxiv.  à  Charl»  de  Valo« 

Comie  d'Aki^oii  fieredtt  Roy  Pliilippe  VL 
de  ce  nom. 

Quoyque  lion  véritable  nom  fut  Jean  , 
on  rappalok  neamoioim  communâiieitc 
Dauphinet ,  parce  qu'il  cAoir  fils  dii  Dauphin  te  fon  héritier  prefômpdE 

Il  fut  marie'  en  l'annc'e  Mcccxiii.  avec  Anne  de  Poitiers  fîUe  d'Ay-  ft 
mar  III.  Comte  de  Valentinois  &  Diois  &  de  Marguerite  de  Genève.  MiÊÊkt^t»> 
Anne  ciioit  alors  veuvç  d'Henry  II.  Comte  de  Khodez.  Aymar  ion  pcre 
iof  conAinla  hmOt  mil  Hvies  en  dot ,  qu  elle  pom  A  D^hinec  avec  les 
draics  qu'elle  avoit  pour  railbn  de  Qxi  dottake  Su  la  Comté  de  Rhodez 
&  fur  les  chaftclleniesd'Entraigues  6c  de  Murs.  Surquoy  il  y  eut  en  l'année 
MCC c  X I X.  un  iT^iùé  cntr'elle  &  Renaud  de  Pons  Vicomte  de  Cariât 
petit  fils  du  Comte  de  Riiodez,  par  lequel  Renaud  chargea  de  luy 
payer  la  (omme  de  dix  mil  cinq  cens  livres  pour  &t  peecemions. 

he  Comte  Robert  donna  à  Dauphinet  fon  fils  en  contemplation  de  ce 
mariage  les  chaflellenies  de  lâint  Ilpifc ,  de  Vieille  Brioudc ,  Se  de  Leothoia, 
|»romettant  de  l'indiruer  Ibn  héritier  univerfcl  à  la  fin  de  les  jours. 

Apres  la  mort  de  Bcraud  VII.  du  nom  feigoeur  ck  Mcrcueur  &  Con> 
neflaoledeC^iampagne  arrivée ,  comme  je  le  pîenfê ,  en  l'ofinée  liCCCxxi. 
Jean  Dauphin,  qui  eftoic  fbnooufingemiaia,  prie  ia  auaiité  de  fèigneur 
4ic  Mercueur ,  comme  reprefèntant  Gl  mené ,  laquelle  eftoit  tante  du  Con- 
aeftablc.  Lajtzeure  qu'il  prie  pour  ion  ccne  qualisé  rciùice  de  1  acte  de 

Z  iij 


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l8t      H  I  S  TO  I  R  E  D  E  LA  MAISON 

preftatîon  d'hommage  qu'il  fit  au  Roy  pour  !c  chaftcau  de  Lcothoia 
en  Vannée  m  c  c  c  x  x  1 1 1.  amli  il  eft  marqué  dans  l'Inventaire  des  Dau» 
phîns  d'Auvergne.  Il  en  fera  parlé  plus  au  long  au  chapitre  fùivant. 
Il  eft  marque  dans  le  mefme  Inventaire  qu'en  l'année  ifcccxxxii. 
•  le  Q>mre  Jean  &  Anne  fa  femme  ratifièrent  U4cmation  par  eux  &teà 
Beraud  leur  fils  de  la  Comté  &  Dauphiné  d'Auverj^ne.  Et  l'année  d'iprcs 
le  Comte  donna  à  Guillaume  de  Chaflus  Ibn  coulm  le  chalteau  &  la  julticc 
de  Croc ,  l'hommage  reiêrvé.  Ce  qui  fàtconfirméen  l'année  mcccxxxvi. 

En  l'année  mcccxzxix.  Edoiiard  IIL  Roy  dAnglecerae  ellam 
venu  en  France  pour  nous  faire  la  guerre  ,  le  Roy  Philippe  de  Valcûs 
affembla  une  armée  de  cent  mil  comr>atrans ,  où  cftoicnr  avec  luy  les  Roys 
de  Bohême  ,  de  Navarre  ,  &  d'Eicoffe ,  le  Duc  de  Normandie  ion  fils ,  le 
Duc -de  Bretagne  »  le  Duc  de  Bourbon ,  le  Duc  de  Lorraine  ,  &  le  Duc 
d'Athènes ,  le  Ornite  d'Alenç<m  frère  du  Roy  ,  le  Comte  de  Flandres  , 
le  Comte  de  Haynaut ,  le  Comte  de  Blois ,  le  Comte  de  Bar ,  le  Conice 
de  Forez ,  le  Comte  d'Armagnac ,  le  Comte  Dauphin  d'Auvergne  ,  le 
Comte  de  Longueville ,  le  Comte  d'Efbmpes  ,  le  Comte  de  Boulogne , 
&  pluHeurs  mures  tant  Comtes  que  Vicomtes.  Le  lieu  où  &  devoit  donner 
la  oataillc  tant  ibuhaitée  de  p&rc  6c  d'autre,  mais  qui  fut  empdchée  par 
les  (ôllicitations  de  Robert  Roy  de  Sicile  grand  Anrologue ,  dt  appellé 
ftêiiftTt^i'i  I.  VironfofTc  par  Froifïàrt ,  &:  Buron  fofle  par  Bcllcforcft  ,  village  près  de 
îra  M^sjpkiL  Cambray.  La  bataille  ayant  cité  ainii  éludée,  le  Roy  Phi/ippe donna  congé 
9'      '   k  Mes  mâmim  ii  gens  dermes ^  ésueDmst  Comtes  f*Bârons ,  igf-  Clxvdùers, 
^  remenù  les  chefs  des  Seigneim  mnils.  emtaijèmewt,  dit  FroifEut  «  fund 
iAt/i  bien  ippireillf\ ds  lefiount  lenus  fecourir. 

En  l'année  m  c  c  c  x  r..  le  Comte  Dauphin  ic  dilpoiant  à  aller  (ervir  îc 
ifutMitu^  Roy  en  Flandres  contre  le  Roy  d  Angleterre  ,  il  fit  fbn  teftamcnc  l'on- 
xicune  jour  du  mois  de  Juin.  Apres  quoy  il  fe  mk  en  chemin  %  &  eftanc 
arrivé  en  Flandres ,  le  Roy  luy  donna  le  ï;uLivernémentde  la  ville  de  làtnc 
jrtiftrt xti.t.  Omcr  ,  où  il  (c  comporta  fl  bien  qu'il  clialTa  Jcs  Flamans  qui  pilloientla 
**^.         ville  d'Arqués  prez  làint  Omcr ,  les  François  eliant  loudaincmcnc  venus 
fur  eux  lances  DaifTées  6c  banieres  delployées  &  en  bonne  ordonnance  de 
jimfrjrfb  bataille  &  en  criant  Cl  ATRMO NT,  Claikmokt,  aô  DAt^PHiN 
fSSSlti*,    Au  V  E  R  G  N  E.  Il  y  cut  lûen  de  morts  quatre  mil  huit  eens^  &  quatre 
cens  prifonniers ,  qui  furent  amener  en  prifon  à  faint  Orner. 

Il  ell  marqué  dans  l'Inventaire  des  Dauphins  d'Auvergne  qu'en  l'année 
MCCCXLi.  Amblard  &  Albert  de  Clullus  renoncèrent  en  faveur  de  Jean 
Comte  de  Clairmonc  à  tout  le  droûft  qu'ils  pretendoient  avoir  en  la  Baron- 
nie  de  Mcrcueur  ,  9c  que  l'année  d'après  ce  Comte  âc  fon  £b  Beraud 
feigneur  de  Mcrcuctir  tranfîgcrent  avec  Eftiennc  de  Mcrcueur  pour  le 
droiét  qu'il  le  diloic  avoir  iur  les  melmes  terres  ,  &:  luy  accordcrcnr  une 
pcnfion  viagère  de  quatre  cens  livres-  Il  y  cil  aulli  marque  qu  en  l  aimée 
MCccxLiv.  Guy  de  Boulogne  Cardinal,  Jean  de  Boulogne  feigncur 
de  Montgafcon ,  &  Godefroy  de  Boulogne  frères  cédèrent  audit  Beraod 
les  droiibs  qu'ils  avoient  en  la  Icigneurie  de  Mercucur  &:  fès  apparte- 
nances &  autres  terres  tant  en  Auvergiu:  de  Champagne  qu'ailleurs  par 


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D*  A  U  V  £  R  G  N  E.  L  1  V.  II.  i% 

î'acqilifîrfon  qu'ils  en  avoicnt  faite  en  l'année  mcccxlîii.  Guy 
ièiî^ncur  de  Cliaumont  en  Mafconnois  Se  de  fa  feur  femme  d'Hu 
gues  de  Bourbon  /èigneur  de  Montmaur.  Et  en  ce  failant  Beraud  leur 
céda  le  ziv.  Dcocmbre  mccczliv.  U (êîgneiirie âe PoncgU>aud 
&  trois  mil  crois  ceniUvtes  pour  Ur^rvaleur  destents  qi»  ces  trëisikres 
îuv  ccdoienc ,  avec  cinq  cens  livres  de  rente  ou  pcnfîon  par  chafcun  an 
durant  la  vie  dudic  Seigneur  de  Chaumont,  pcnfion  laquelle  fut  depuis 
rclalciice  par  eux  en  confidcracion  du  mariage  projetté  entre  Beiaud  II. 
& Yoland de-Geneve leur niepce,  oommeiiousledirails  an  chapiioiç  VUL 
en  parlant  de  ce  mariage.  Les  titres  de  Is  ceflGoQ  du  Seigneur  de  Chaumont 
éc  de  fa  pcnfion  (ont  inferez  dans  le  counâ  de  aiariage  de  Beraod  Ih 
avec  Jeanne  c!c  Boulogne. 

jbu  l\iuucc  Mcccx  LV.  le  Roy  Philippe  de  Valois  ayant efté  intormé 
du  progrez  que  Tannée  du  Comte  d'Eroy  Anglais  fi^foic  en  Gafeognc, 
il  y  envoya  ion  fils  lean  Dac  de  Normandie  avec  une  arm^e  de  ce»t  mil 
tejîes  armées  ou  plus  ^  ainfi  que  dit  Froifïàrt,  qui  compte  1c  Daupliin  d'Att<  tt^i^^\* 
Vergne  parmy  les  Princes  &:  Seigneurs  de  marque  qm  y  eftoient ,  & 
comme  quoy  il  iuivic  avec  grand  nombre  de  Princes  ôc^rands  Seigneurs 
le  Seneicnal  de  Beaucaire  dans  rentrepriiè  qu'il  avmc  raine  d'enlever  les 
beftiaux  de  l'armée  des  Anglois  ;  ou  ce  Sene^chal  acquit  grand  honctlr, 
wmbienquily  eut  de  plus  grands  Stigneurs  affet  7?<  '/  ne  fkfl.  Il  cf}-  marqué 
dans  un  arreft  du  Parlement  du  quatrieime  Avril  m  C  C  c  x  l  v.  que  Tho- 
mas de  Montmorin  Elcayer  eftoit  allé  avec  Beraud  Dauphin  ièigneuf 
de  Merctieur  Chevalier  ez  guerres  de  Gafcognc  ôc  qu'il  elloit  parry  d' Au- 
vergne le  Mercrcdy  avant  Palquès  fleuries. 

En  l'annc'e  m  c  C  c  l.  le  Comte  Dauphin ,  comme  il  eft  marqué  en 
l'Inventaire  des  Dauphins ,  fe  démit  des  terres  de  Montrognon ,  de  Cha- 
niaiiere ,  &  de  Champeix  ez  mains  de  l'Evefque  de  CUirmont  en  faveur 
de  la  Comceflè  Anne  in  femme  pour  en  jpitir  Ùl  vie  durant.  Et  en  ear&^ 
quence  de  cette  donation  elle  en  fît  homma^  à  l'Evelque. 

Elle  fit  (on  cellamcnt  l'année  (ùivanre ,  comme  il  eft  marqué  dans  le 
mefmc  Inventaire ,  &  inititua  fon  héritier  univerlel  Amé  Dauphin  fbn  fils, 
donna  à  Beraud  de  Mercueur  (cùi  fils  aifhé  mil  livres ,  &:  pareille  fomme 
à  (koUaume  &  Maipsctiie  de  Chalmcon  enfans  dl&kcau  Dauphine  Ùl 
fille  Éllembunit  le  ZVIi.  Aoufl  delà  me(nie  année,  &  Ton  mary  le  x.  fnMwMiti 
Mars  enfiiivant,  comme  il  eft  marqué  dans  l'Obituaire  de  fàinr  André. 
Ce  qui  ne  me  paroift  pas  bien  certain ,  y  ayant  dans  l'Inventaire  un  titre 
qui  nous  apprend  qu'Anne  de  Poi(fliers  femme  du  Comte  de  Clairmonc 
nt  en  l'année  Mccctvi.  l'hommage  qudle  devoir  au  Rov  pour  les 
terres  &  chaftellenies  de  Breone  &  Saiirias.  Mais  je  croB  qu'il  y  a  fiince 
en  cet  endroit  de  r^vencaire: 


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i84     HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

,£»fans  de  Jean  Comte  de  CUirmont ,  Dauphin  ^Aunjtrgne^ 
j&  Jt Arme  de  Poi^ers  fa  femme. 


B 


Eraud  Dauphin  1      nom  ,  qui  aura  fon  chapitre. 

Ame' Dauphin  leigneur  de  Kocheforc  ,  hericier  univerfêl  de 
•y^^-  fa  mcre,  auquel  le  Comte  Jean  lôn  pcre  domu  par  teflamendeschaileU 
lenks^  MaUeficu,  Vcrdcfim,  &-SaIgues-,  de  «mcofié  de  iamctcfl  fut 
fi^nenr  des  «kaftdlenies  de  Brcone  &  de  Saunas ,  donc  il  fit  cuïmaét 
MCCCî  î.  hommaç^  au  Koy  Jean.  BcraudTT.  Dauphin  d'Auvergne  s'en 
allant  eu  Angleterre  oftage  pour  le  Roy  ,  il  fît  Gouverneur  de  les  terres 
pendant  ion  abfènce  &  pendant  tout  le  temps  au'il  devoit  tenir  oliage  en 
|ti.  Angleienre  Amé  Dauphin  Ibn  oncle.  Il  dpoiiu  en  l'année  mcccli  v. 
l£ibeau  de  la  Tour  d'Auvergne  fîUe  de  Bern-aad&^peurde  la.  Tour-IV. 
tJu  nom  &  d'Habcau  de  Levis  ,  de  laquelle  il  eut  un  fils  unique  appcllé 
Beraud  Dauphin  (cigneur  de  Rochcfort  ,  lequel ,  comme  il  eft  marqué 
en  l'Inventaire  des  Dauiphins  ,  fut  accordé  en  l'année  mccclxxiii. 
avec  Agnes  de  Bette&ye  fille  de  Pimc  de  Bcflè  leigneor  de  Belle&Te  flc 
niepce  de  Nicolas  de  BeiTe  Cardinal,  lequel  eftoic  neveu  du  Pape  Clément 
VI.  &  coufîn  germain  du  Pape  Grégoire  X  L  à  laquelle  Guillaume  de 
!»»•  Bellefàye  fbnircre  conilicua  neuf  raïUc  âorms  d'or  ,  &  Beraud  trois  cens 
livres  de  douaire  fur  la  terre  de  MciUau.  Beraud  mourut  fans  enfàns  en 
l'année  mcc  clxxxxv.  &  ù,  veuve  St  remaria  ^  à  ce  qu'on  dit ,  à 
Godard  ièigneur  de  Cbazeron.  Ce  que  j'ay  bien  de  la  peine  à  croire  , 
d'autant  plus  qu'il  confie  par  un  titre  de  l'an  mccccxv.  quieftàTuretwic 
que  la  fille  de  Pierre  de  Bellefàye  mariée  à  Oudard  s'appelloit  Margue- 
rite ,  comme  elle  efl:  auHi  appellée  dans  l'hiftotredeta  maifondes  Cha^ 
tdgners  page  m.  D'ailleurs  Beraud  fils  d'Ame  ne  fiù&nc  aucune  menrion 
de  ion  mariage  117  de  fà  fismme  dans  fi>n  cefbnKnc  fait  en  l'année 
MCCCLx  XXIII.  il  eft  à  prefîimer  ou  <j[ue  le  mariage  propolc  entre  luy 
&  Agnes  de  Bellefàye  ne  fut  pas  efTeéhie  ,  ou  que  s'il  le  fût ,  elle  mourut 
iâns  enfans  longtemps  avant  ion  mary  ,  puifqu'il  n'en  fiùt  aucune  men- 
tion  dans  fini  tefiamcnt.  Et  par  confèquent  elle  n'a  pas  peu  convcdèr  en 
fécondes  nopces  en  la  maifon  de  Chaaseroo.  kjr  je  dicay  en  pailàntque 
Marguerite  rcmmc  d'Oudard  de  Chazcron  s'appelle  Marguerite  de  Volore 
dans  le  titre  de  Turenne  que  je  viens  de  citer.  Mais  la  preuve  qu'elle  eftoic 
de  kmaiiân  de  Bellefàye  reiulte  de  ce  qu'elle  a  les  armoiries  ae  Bellefiiye 
dansfôofèau.  Ame  Dauphin  fit  fon  teihmenc  en  l'annife  mccclv.  n'ayant 
encore  aucuns  enâns  ,  &di(j)ofàdefès  biens  en  faveur  du  premier  enfant 
mafic  dont  (à  femme  accmicheroir.  Donne  à  Failnécdefès  filles  dix  mille 
florins  pour  la  marier  ,  &  veut  que  les  autres  ioienc  religiaifès.  Veut  qu'au 
de&ut  d'enfims  nèfles  Beraud  L  Dauphin  d'Auvergne  fbfi  frère  fôit^ 
herideruniverièl ,  &  à  fbn  défaut  ou  de  fès  enfans  malles,  iùbftitue  Hugues 
Dauphin  fon  autre  frère.  Beraud  fils  d'Ame  &  d'iCihcau  de  la  Tour  fit 
auflî  fon  tcftament  en  l'année  m  c  c  c  l  x  x  x  m.  &  fit  fon  héritier  uni, 
veriel  Beraud  II.  Daupliin  d'Auvergne  fôn  coufin  germain.  Ne  fait  aucune 
mention  de  £ifHiuiie. 

HuGUBI 


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D*  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  I  V.  II.  iSj 

Hugues  Dauphin  feigncur  de  Chamalierc  ,  Chanoine  de  Clair-  '«wwf  ^4>« 
monc  en  l'année  m  ccclv.  idon  la  généalogie  des  Dauphins  d'Auvcr-  . 
gîte  citée  par  M.JufteL 

IsAB£Au  Dauphime  mariée  en  l'année  mcccxxxiv.  à  Giiy.'mm«'Mir<i 
fèigneur  de  Chalencon  ,  à  laquelle  il  fut  confticuc  cenc  livres  de  rente 
fur  le  chaftcau  d'Auriere  ,  &  la  fomme  de  deux  mil  livres  en  ari^cnc  . 
comptaiic  une  fois  payée  ,  outre  celle  de  cinc^  cens  livres  que  luy  legujt 
Anne  de  Poiâiers  u  Le  Comte  letn  nomma  Guy  ion  gendre  um 
exécuteur  tcftamcntairc.  Il  engendra  Guillaume  de  Chalencon  mary  de 
Valpurge  héritière  de  la  maiiôn  de  Pohgnac.  Il  ne  paroifl:  pas  que  Guil- 
laume &  Va  [purge  ayent  eu  d'autres  enfans  que  Pierre  de  Cnalcncon 
Vicomte  de  Poiignac  ôc  Bcatrix  mariée  en  l'année  mccclxxii.  à  Agnc 
de  la  Tour  'd'Auvergne  IL  du  nom  feigneor  d'Oliergues.  ■  Pierre  fut  pere 
de  Loiiis,  autrement  die  Armand,  marié  en  l'année  mccccxix.  avec 
Ifâbeau  de  la  Tour  fille  de  Bertrand  fcigneur  de  laTour  V*do  nomfcde 
Marie  Comteflè  d'Auvergne  &  de  Boulogne, 

Marguerite  Da  uPHiNE  femme  de  Godefroy  de  Doulognc  rrMvw^|i7« 
feigncur  de  Moncgafcon.  Elle  mounic  en  l'année  m  c  ce  l  x  z  i  v.  &  fût 
enterrée  en  Tabbaye  da  Bouichec  Nous  en  avons  parlé  plus  ^niplcment 
cy  dcflùs  po^  uS.  • 


filj  naturel  de  Jean  Comte  de  Clairmont  Dauphia  d'^Hvergne. 


j 


Ean  Dauphin,  appellé  baftard  du  Comte  Jean  dans  un  arreft  du  pr*imif.  fix4 


Parlement  Se  nutritus  dans  le  teftament  de  (on  pere.  Ce  qui  nous 
apprend  qu'en  ce  temps  là  le  mot  nutritus  fignifioic  quelquefois  un  enfant 
baftard ,  de  melrne  qu'en  ce  mefmc  temps  on  le  Itrvoit  en  Bourgogne 
du  moc  demi  pour  {ignifier  on  baftaid.  Le  nioc  •mntm$  éft  employé  p.aa^m 
encore  deux  fois  pour  baftard  dans  le  teftament  du  Gonné  '^fèan^  dans 
lequel  il  fait  un  legs  à  Robert  Dauphin  baftard  de  &n  pere,  &  un  aune 
à  Imbert  baÛard  (le  Poulitiers.  -  . .  . 


Tomé  I, 


Aa 


i86       HISTOIRE  DE  LA  MAISON 


VILLEMVR. 
pmt  a»  lym 

dtrn*  ftui  tn- 
mUétdê  fjm»- 


Btrâlti  -L  d»  mm  Cùmttie  Uatrmm,  DéU^hin  étjéuivaigte,  • 
y  &  fiignmrde  Mircueiér, 

CHAPITRE. VIL 

OUS  avons  yen  au  chapitre  précèdent 

qu'après  la  mort  de  Beraud  VU.  (eignetir  de 
Mcrcueur  &  Conncftablc  de  Champagne 
decedé  iàns  enfans  le  Dauphin  Jean  ûls 
d'AlixeiicdeMetaieur,  laqueUecAontaïue 
du  Gonneftable ,  pnc  la  qualité  de  fèigneur 
de  Mercueur,  comme  reprefèntanc  (à  mère; 
Mais  dautant  que  dans  le  mefme  temps 
Jean  .Comte  de  Joigny ,  qui  cftoic  héritier 
teftamentdK  de  Betaud  ,  Ce  pretendoit 
JaufC  fèigneur  de  Mercoeor ,  &  que  Jeanne 
de  Joigny  Coratcflè  d'Alençoh  (ocur  die  ce  Comte  eut  aufli  la  pcfTeffion 
de  cette  leîgncuric ,  il  (cmble  que  nous  fômmes  forcez  de  dire  que  Beraud 
Dauphin  ne  fut  reelcment  6c  de  fait  ieigneur  de  Mercueur  qu'après  le 
decez  de  cène  FrincefTe,  qui  ne  laii&  pat  de  poAencé.  De  Ibne  que 
InccefficMi  reconnu  À  fes  héritiers  naturek,  comme  elle  laydt  ordonnd 
par  (on  teftament. 

Pour  bien  entendre  ce  fait  il  faut  premièrement  fçavoir  qu'Alixcnt  de 
Mercueur  fille  de  Beraud  VI.  du  nom  feigncur  de  Mercueur  fut  accordée 
tfu.  oa  mariée  trois  ibis,  la  première  avec  Poucet  de  Montlaur,  donc  il  ne 
paroift  point  d*eii£uu ,  wcoadenient  avec  Aymar  de  Pbiâiers  H.  du  nom 
Comte  de  Valentinois  &  Diois ,  &  enfin  avec  Robert  m.  du  nom  Dau- 
phin d'Auvergne.  Elle  eut  d'Aymar  cinq  enfans,  Guillaume  de  PoidVicrs  II. 
du  nom,  Alix  de Poidiers  femme  d'Ellienne  de  Viilâc  lèigncur  d'Arlenc, 
'  Beatrix  de  Poiâwrsinime  de  Jean  Baftet  ieigneur  de  Gruâbl,  Florie  de 
Poiâiers  mariée  à  Jean  Payen  iè^neur  de  Maa,  &  Alixent  de  Poiâicrs 
marie'e  à  Marquis  de  Canillac.  Du  mariage  d'Alixent  avec  Robert  IIL 
Dauphin  dont  nous  avons  parle  cy  deffus  page  177.  il  provint  plufieors 
enfans ,  &  cntr 'autres  Jean  pere  de  Beraud  Dauplim. 


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D'  A  U  V  E  R  G  N  E.  L IV.  1 1.  187 

Beraud  Vï.  feij^neiir  de  Mcrcucur  perc  d'AHxcnt  mari?^  avec  Beatrix 
de  Bourbon  eue  pluiieurs  enfans  nommez  cous  dans  Ion  cellamenc,  aflà- 
voir  Beraud  ièigneur  d'Uflêl  en  Bourbonuois,  qui  mourut  avanc  fon  pere, 
Odilon  iè^neur  de  Salgucs  te  de  Murs  ôc  Erevoft  de  l'Eglife  de  Brioude» 
Marie  qui  fût  mariée  avant  l'an  MCCLXxvi.à  Jean  Comte  de  loîgny , 
Beatrix  mariée  à  Armand  III.  Vicomte  de  Poiigiuc,  &  AluccOC  mariée  à 
Robert  m.  Comte  Daupiiin  d'Auvergne. 

Beraud  (cigneur  d'Uflèl  fut  accorde  en  l'année  mcclx.  avec  Jeanne 
fille  de  Gautier  fcigneur  de  Vignorry  en  Bourgogne.  Je  ne  fçay  poumnc 
pas  Cl  ce  mariage  hit  accompli.  Car  outre  que  par  un  aâe  imprimé  par 
M.  Perardil  paroift,  ce  lèmble,  que  cette  fuie  n'eftoit  pas  encore  mariée  '<»•ri^4»^ 
en  l'année  mcclx i.  je  trouve  qu'environ  ce  mefme temps  Eftienne  de 
Chalon  dit  le  fôurd  fils  de  Jean  Comte  de  Chalon  &  de  Bourgogne  cftoit  "'f^^^*^ 
marié  avec  Jeanne  fille  de  Gautier  fèigaeur  de  Vignorry ,  de  laqudle  il  itt- 
eut  une  fille  unique  appellée  Jeanne  de  Chalon  mainée  à  Guillaume  de 
Dampierre  (èïgneur  de  fâint  DL/îer  périt  fils  de  Guillaume  de  Bourbon 
Sire  de  Dampierre  6c  de  Marguerite  Comtedè  de  Flandres.  Quoy  qu'il  en 
Ibit,  le  Seigneur  d'Uflèl  fut  conjoint  par  mariage  avec  Blanche  de  Chalon 
fille  de  Jean  de  Chalon  fèigneur  de  Rochefcnrt  en  Bourgogne  &  Comte 
d'Auxerre  firere  d'Eftienne  fùmommé  le  fburd,  &  mcmrut  avant  Tannée 
MCCLXXVI.  comme  il  confie  d'un  premier  tcftamcnc  de  Beraud  VI. 
fon  pere.  Du  mariage  de  Beraud  lèigneur  d'Uilèl  ôc  de  Blanche  de  Chalon 
il  provint  un  fils  appellé  Beraud  VII.  du  nom,  lequel  fiu  fèigneur  de 
Mercueur  &  Connemble  de  Champagne,  llfiit  marié  en  Tannée  mgcxc.  ^f*^  t'^** 
à  Ifabeau  fille  de  Guy  VI.  du  nom  Comte  de  Forez  &  de  Jeanne  de  Mont- 
fbrt  Ci  femme.  Jean  Comte  de  Forez  fbn  frerc  luy  conftitua  en  dot  la 
fbmme  de  neuf  mil  livres ,  dont  il  paya  comptant  huicl  mil ,  avec  deux 
cens  cinquante  livres  de  rente  fiir  la  chaftelleoie  de  Clepieu.  Je  n'ay  pas 
trouvé  l'aâbe  de  l'afCgnatim  de  fim  doiiaire,  mais  feulement  que  Jean 
Comte  de  Joigny  héritier  tefiamentaire  de  fôn  mary ,  pour  demeurer 
quitte  envers  elle  de  fa  dot  fie  autres  choies  à  elle  accordées  par  fon  con- 
tracl  de  mariage,  luy  delaiffa  en  l'année  m  c  c  c  x  z  1 1 1.  le  chalkau  d  Uffel 
en  propre  avec  trots  cens  livres  de  rente  affiles  audit  lieu,  &  s'obligea  de 
luy  payer  la  fbznme  de  deux  mil  quatre  cens  livres  pour  une  fois ,  &  outre 
ce  une  penfion  vtagcre  de  douze  cens  livres  par  cha&un  an  pendant  le 
cours  de  (à  vie. 

On  ne  fçait  pas  preciiément  le  temps  de  la  mort  du  Conncftablc. 
.  Neantmoins  il  y  a  apparence  qu'elle  arriva  en  l'année  mcccxxl  en 
laquelle  je  trouve  que  fon  teframent  &  fbn  codicille  fiirent  publiez.  Il  ffnMHfjiii 
mourut  (ans  enfans ,  6c  fie  fbn  héritier  Jean  Comte  de  Joigny  ton  coufin, 
auquel  il  fùbflitua  fcs  enfans  mafles  les  uns  après  les  autres. 

Âpres  fà  mort  il  y  eut  différend  pour  la  iucceilion  entre  le  Comte  de 
Joigny  &  les  héritiers  prefompii^  ou  Conneflablc,aflâvotr  Jean  dit  Dau. 
phinet  fils  émancipé  du  Comte  Dauphin  d'Auvergne ,  EfHenne  de  Vif&c 
teneur  d'Arlenc  en  qualité  de  mary  d'Alix  de  Poi<Stiers  fille  d'Alixcnt  de 
Morcueur ,  ôc  les  heriliets  de  Guilkume  de  Poiâiers  IL  du  nom  feigneur 
Tome  /.  A  a  ij 


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i88       HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

de  Chaneac.  Mais  ce  différend  fût  terminé  en  l'année  m  c  c  c  x  x  i.  paf 
tranlàiîtion  emologuée  en  la  Cour  de  Parlement ,  par  laquelle  les  pre- 
tendans  à  cetce  luccelllon  quittèrent  toute  la  part  qu'ils  y  pretcndoient  au 
Conite  de  Joigny  moyenaac  douxe  cens  livres  de  rente  <|uitces  6c  franches 
Ar«inN)iMi»  xautes  dettes  en  toute  julHce  &  Icigncurie ,  qu'il  promit  de  leur  aflêoir' 
en  Auvergne  fiiivant  le  dire  de  trois  Chevaliers  à  ce  efleus  parles  parties 
au  plus  prez  que  faire  le  pourroît  de  la  terre  du  Dauplim  ôc  des  autres 
héritiers.  Ainfî  le  teftament  du  Conneilable  en  faveur  de  Ion  coudn  le 
Comte  de  Joigny  fut  c<Mifirm^. 

Voicy  comme  procède  la  proximité  de  làng  du  Conneflable  de  Cham- 
pagne &:  du  Comte  de  Joigny.  Beraud  VI.  lèigneur  de  Mercueur  eut  p!u* 
fîeurs  enfans ,  comme  je  1  ay  dcja  dit ,  &  entr  autres  Beraud  leigneur  d 
fcl  àc  Marie  femme  de  Jean  Comte  de  Joigny.  Beraud  fèigneur  d  Uflêl 
ei^endta  Beraud  VIL  Conneftable  de  Champagne  neveu  de  Marie  Corn- 
tcfe  de  Joigtnr  j  laquelle  eftoit  mere  de  Jean  Comte  de  Joigny  héritier 
du  Conneftable.  De  forte  que  le  ConncÏÏable  &:  le  Comte  de  Joigny  fôn 
héritier  eftoientcoufïm  germains.  Et  parconfequcnc  le  Conneflable  elloic 
auflî  coufîn  germain  d'ilabeau  &  de  Jeanne  de  Joigny  filles  de  Marie  de 
Mercueur.  Il  paroift  qu'il  avoit  beaucoup  d'actacheroem  pour  la  Comcefiè 
de  Joi^y  Citante  ic  pour  lès en&ns.  Car  en  l'annéeMCCCXiv.poor 
aydcr  a  marier  avantageufcmcnt  Jeanne  de  Joigny  ,  qui  fût  mariée  à 
Charles  Comte  d'Alençon  frère  du  Roy  Philippe  de  Valois ,  il  luy  donna 
par  contraâ  de  mariage  les  chafteaux  de  Salgues  &  de  Murs  6c  trois 
mit  tivres  d'annuele  &  perpctuele  rente  à  prendre  en  la  terre  qui  luy 
eftoit  efcheuc  par  la  mort  d'Odikm  de  Mercueur  fbn  oncle  Prevoft  de 
l'Eglifè  de  Brioude  ,  &  encore  autres  mil  livres  de  rente.  Defortc  qu'outre 
les  chaik-aux  de  Salgues  &  de  Murs  il  donna  à  là  coufîne  en  faveur  de 
ce  mai  lagc  quat;re  mil  livres  de  rente.  Ce  iik  ef);  prouvé  par  les  lettres 
tmmt  m-  <^ue  le  Roy  Ilùlippe  le  Bel  Gt  expédier  au  mois  d'Avril  iccc  ex  i  v.  en 
1  abbaye  royale  de  Noftre  Dame  de  lez  Pontoifè. 

Je  ne  fais  pas  de  difficulté  que  les  curieux  n'ayent  aî^eable  qu'à  l'occafîon 
d'Uabeau  de  Joigny  j'adjoufte  icy  un  fait  confiderable  dont  pas  un  hiftoricn 
ne  fait  mention.  Le  fait  efl  ta.  En  l'année  m  c  c  z  c  v.  Eric  Roy  de 
Norvège  ayant  envoyé  en  France  un  Ambaffadcur  pour  traiâer  & 
.  condurre  une  I^c  entre  ce  Roy  &  Philippe  le  Bel  Roy  de  France 
contre  l'Empereur  &  contre  le  Floy  d'Angleterre  ,  elle  fût  conclue  au 
mois  de  Juin.  Par  ce  traiâé  i'Ambaflàdeur  de  Norvège  promit  au  nom 
du  Roy  fôn  maifbe  de  fiximir  au  Roy  de  France  deux  cens  galées  & 
cent  grands  navires  équipez  d'aimes  &  de  viâuailles  avec  cinqtiante  mil 
hommes  de  guerre  pour  quatre  mois  par  chafcun  an  tant  que  la  guerre 
d'Angleterre  dureroit.  Et  le  Roy  "de  France  promit  de  payer  à  ce  Roy 
trente  mil  fterlings  à  certains  temps  y  Ipecifiez.  La  preuve  de  ce  fait 
efl  au  Treibr  des  chartes  de  France.  Penduit  qu'on  traitoic  cette  grande 
affaire ,  <m  mit  fur  le  tapis  le  mariage  dlûbeau  de  Joigny  avec  le  Duc 
SMHIHM4*-  Haïuin  ou  Aquin  frcrc  du  Roy  de  Norvège  ,  lequel  fut  au/ïî  Roy  de 
Norrege  après  la  mort  de  fba  â:ere  decedé  iàns  en^ns  mafles.  Je  ne 


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D*AUV  ERGNE.  Liv.  II.  i8f 

(çay  pas  fi  cette  alliance  a  efté  el&âuée.  Mais  il  y  a  gnnde  apparence 

3UC  non,  (bit  parcequ'Ifabcau  mourut  peuteftre  en  Ce  tempslà ,  (oit  poui* 
"autres  raifbns  à  nous  inconnues.  Ce  qu'il  y  a  de  certain  efl:  qu'il  faut 
bien  qu'elle  ioit  morte  fans  lignée,  puiiqu'il  n'cll  point  parie  d'elle  ny 
de  ceux  qui  auraient  peu  la  reprelêncer  dans  les  conceftariom  qui  fùrenc 
entre  les  proches  du  Connei^able  après  ùi  mort  et  9ftcs  celle  de  la  Qxoi 
ceflê  d'Alençon  ù.  couHne.  J'acijoultcray  icy eapaflànt  qu'après  que  le  Duc 
Aquin  fût  monte  lùr  le  throfiic,  il  elpoula  la  fille  du  Comte  de  Rupin,  Knaa.iiiiut. 
pcnlànc  trouver  un  grand  appuy  dans  cette  alliance  ,  &  qu'il  fiit  chafle 
de  ion  royaume  par  Magnus-  Roy  de  Suéde ,  qui  le  joignit  au  ûen. 

Enfin  la  C(Mnte(Iè  d'Alençon  eftanc  morte  (ans  enrans ,  comme  par 
fôn  tcftamcnt  fait  en  l'anne'e  mcccxxxvii.  elle  avoir  inftitué  tous 
ceux  &  celles  qui  dévoient  luy  lùccedcr  ,  ce  fiât  la  matière  d'un  grand 
procez  entre  les  proches  ,  qui  iê  remirent  de  leurs  differens  au 
jugement  de  Philippe  de  Melim  Eveique  de  Chaalons  Su  Marne,  de  . 
Guy  de  Boulogne  alors  (Impie  dérc  &  depuis  Cardinal ,  .&  dér  Guill 
laumc  Flote  Cnanccllicr  de  France  ;  Iclqucls  ordonnèrent  par  (êntcnce  n,jij„c.mm 
rendue  le  douzicime  jour  de  Juin  mcccxxxix.  que  les  biens  de  la, jJ^J^"*"*^ 
luccelTion  de  la  mailon  de  Mercueur  appariicndroient  à  Bcraud  fils  du 
Comte  Dauphin  ,  &  que  celuy  cy  (èroit  tenu  de  donner  à  Eftienne  de 
yU&c  &  à  tes  cohéritiers  la  cnaftellcnie  de  Murs  avec  toutes  Ces  appar. 
tcnances  &  deux  cens  livres  de  renre  fur  le  péage  de  Ciftriers.  Mais  il 
falloit  encore  contenter  le  Vicomte  de  Polignac  &z  Eftienne  de.  Mercueur 
fils  de  Guillaume  de  Mercueur  6c  de  Dauphinede  Ventadour  ,qui  avoienc 
de  juftes  prétentions  fîir  les  terres  de  la  maiiôn  de  Mercueur.  Pûur  les 
appoi&r  Berand  (t  chargea  de  payer  tous  les  ans  à  Eftienne  de  Mer- 
cueur quatre  cens  livres  de  pcnfion  viagère  pendant  f\  vie  ,  ^  Jchiifli 
au  Vicomte  de  Polignac  la  chaftellenie  d'Aubijoux.  Le  par  ce  moyen 
Beraud  devint  paifible poiTelTeur  de  la  leigneurie de  Mercueur  <Sc  des  autres 
feigncuries  appartenans  à  la  incceiCon  de  Mercueur. 

Beraud  prit  alliance  en  l'année  Mcccxxxiii.  avec  Marie  de  VA*  hmm$t^**t 
lemur  fille  de  Pierre  de  la  Vie  (eigncur  de  Villemur  &  de  Calvinct  au 
diocefe  de  faint  Flour  &  neveu  du  Pape  Jean  XXII.  qui  vivoit  encore. 
Le  contradt  de  mariage  fîit  paflc  en  Avignon ,  où  le  Pape  eftoit ,  le  x  i  v. 
Mars  par  l'entremilê  d'Aymar  de  Poiâiets  IV.  du  nom  Comte  de  Valeiu 
tbois  oncle  de  Beraud  &  par  les  foins  auffi  de  Madame  la  Dauphine^ 
qui  y  cft  nommée  ainfi  fimplcmcnt  fans  autre  exprcfîion ,  parccquc  ce 
contra<fl,  qui  n'eft  qu'un  ancien  vidimus,  n'a  pas  elle  copié  entier.  Ce 
qui  a  fait  qu'on  a  oublié  d'y  mettre  le  nom  de  cette  Dame ,  que  je 
croirois  volontiers  avoir  eflé  ^âbeau  ék  France  fille  du  Roy  Philippe  le 
Long  &  femme  de  Guignes  VI.  du  nom  Dauphin  de  Viennois.  A  ce 
contra^b  afTiftcrcnt  du  cofté  de  Beraud  ledit  Aymar  Comte  de  Valen- 
rinois  &  Madame  la  Dauphine ,  &  du  cofté  de  Marie  de  Villemur  Pierre 
de  la  Vie  fon  pcre ,  Ariuud  d'EuIc  Vicomte  de  Carmaing  ,  tous  deux 
neveus  du  Pape ,  flc.encore  Arnaud  Vicomte  de  Talard ,  qui  avoic  épaaSé 
nne  niepce  dii  P^.  Pumy  les  wifînnrns  fimc  nommez  Guichard  de 

Aa  iij 


« 

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* 


190      HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

Poiclîcrs  fils  d'Aymar  IV.  Cm  te  de  Valentinois,  Hugues  de  Tournai», 
Guillaume  Fabn ,  &  Jean  de  Cabafible  Chevaliers ,  Marquis  de  Carrcto 
&  Hug;ues  de  Cardaillac  Damoiicau  ,  &:  Jocclin  de  Caflagncs  Chanoine 

MmcidTiut  de  Narbonne  auftcur  de  U  gloiè  fur  les  txcravagantes  de  ce  Pape.  Marie 

Mo'-***^  <^  Villemiir  avoit  un  Irete  Evciqae  d' Alby  &  une  iour  appellee  I&beaa 
accordée  en  l'arme'e  MCCCZix.  avec  Muguet  de  Canuillac  (êigneur 
de  Bicule  &  de  fàint  Cirq,  qui  eft  celuy  dont  nous  venom  de  parler. 

Il  eft  marque  dans  l'inventaire  des  Dauphins  d'Auvergne  qu'en  l'année 
Mcccxxxviii.  Marie  de  la  Vie  femme  de  Beraud  renonça  en  faveur 
d'Araatid  de  la.  "Vie  fim  firexe  à  tous  les  dfoics  «pi'elle  poavoàt  prétendre 
en  lâ  (ùcceflîon  de  leur  pere  &  en  cdle  de  Jacques  de  U  Vie  leur  fi-ere 
moyenanc  la  fbmme  de  quatre  mil  livres.  Et  en  un  autre  endroit  il  cfl: 
dit  que  Jacques  Vicomte  de  Villemur  frère  de  Marie  déclara  en  l'année 
MCCcxLiii.  qu'il  vouloit  qu'au  cas  quil  vint  à  décéder  laii^  cnfans 
malles,  Becand  Danfribin  lèignear  de  Mercueur  (on  coafln  germain  fiic 
fàn  heriner ,  auquel  il  fiibftttaa  Louis  Dauphin  fim  itère. 

II  faut  qu'il  y  ait  erreur  en  cet  Inventaire.  Car  outre  que  nous  ne 
connoifïbns  pas  ce  Loiiis  Dauphin  frère  de  Beraud  1 1.  il  eft  terrain  que 
(i  Beraud  cftoiclils  de  U  (œur  de  Jacques  Vicomte  de  Villemur,  comme 
il  Teftoit, il  n'eftoic  pas  Ion  coufin,  mais  fim  neveu.  L'erreur  eft  donc 
en  ce  qu'il  y  eft  dit  que  Jacques  Vicomte  de  Villemur  eftoit  frère  dé 
Marie ,  laquelle  eftoit  fà  tante  ;  &  par  confcquent  Beraud  {èigncur  de 
Mercueur  &  Loiiis  fbn  frère  cftoient  lès  couHns  germains.  Ce  qui  icmble 
nous  devoir  obliger  à  croire  qu'il  y  a  eu  deux  Vicomtes  de  Villemur 
tout  de  fiike  de  mefine  nom  pere  &  fils.  £ttl(ê  poucroîc  bien  fidre  qu'il 
y  ft  erreur  en  la  date.  Car  il  eft  bien  vray  qu'environ  l'an  uccclzxz; 
Beraud  1 1.  avoir  un  fiîls  appelle'  Loiiis,  lequel  eftoit  par  çonfèquent  coufin 
germain  du  iccond  Jacques  de  la  Vie  Vicomte  de  Villemur. 

BMB.nwj.^  Beraud  I.  Dauphin  d'Auvergne  fut  à  Rome  au  grand  Jubilé  en  l'année 
MCCCL.  8e  les  Chanomes  de  làinc  Pierre  eurent  ordre  du  Pape  de  luy 
monftrer  le  tableau  de  la  Véronique. 

*w«w^w.  Il  fît  fon  reftament  le  xix.  Aouft  MCCCLvi.  dans  lequel  il  nomme 
par  ordre  de  naiflànce  les  enfans  qu'il  avoit  eus  de  là  femme  au  nombre 
de  huid.  £c  cependant  il  eft  dit  dans  un  regilbe  des  plaidoyries  du  Par. 
kment  de  Fan  hccczc  v.  qu'il  laiflâ  neuf  en£uis  après  luy  ,  quatre 
^rçons  &cinq  filles.De  forte  qu'il^uicadjoufter  \  ces  huiâ  encore  Robert 
ne  après  le  decez  de  fbn  pere.  Ce  qui  femblc  nous  forcer  à  croire  que 
fà  femme  eftoit  enceinte  lorfqu'il  fît  ion  ceftamenc  &  qu'elle  accoucha 
de  Robert  après  le  decez  de  fbn  mary  marqué  au  xxvii.  Aouft  mccclvi. 
dans  rObtniaire  de  fàint  Andrif.  Aulfi  eflr  il  bien  ceicain  qu'il  efloic  mort 
ayant  le  x  x  1 1.  Juin  mccclvi  i.  puifqu'il  n'intervint  en  aucune  manière 
au  traiâré  de  mariage  de  fbn  fils  Beraud  ,  qui  contra6t-e  de  Ion  chef  ,  i& 
prend  la  qualité  de  Comte  de  Clairmont  &  Dauphm  d'Auvergne. 

rr(aMfr.j4i.     A  l'efgard  de  Marie  de  Villemur  fà  femme  ,  elle  receut  en  l'année 
M  c  c  c  L  V 1 1 1.  comine  doiiairiere  les  recoiuicHilâncxs  à  elle  âstes  par 
tenandcts  du  cbaflean  4e chaftellenie  de  Ckampeilsj  qui  hiy  avoit  cflé 


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D*  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  I  V.   1 1.  i^i 

aflign^  pourfôn  douaire.  Flic  m  ou  rut  le  xxviU.  Scpceinfatre  mCCCucxxiiz^l 
&  me  eiuerrécà  iâint  Andréavec  ionmary. 

Je  trouTC  dabs  lltiveiitaire  des  Daoplîiiis  d'Auvei^ne  qu'elle  fonda  en 
l'année  mccclxxiii.  une  Vicairie  perpétuelle  en  IVibaye  de  VaL»! 

honefte  ,  aucremeni  dite  de  FcnicTs ,  à  l'autel  de  la  Magdcleinc  ,  pour  y    . . 
faire  dire  trois  Méfies  les  Lundy,  Mercredy,  &  Samcdy  de  chafquc  fèmaine- 
à  pcrpccuitc  ,  &  qu'elle  affigna  pour  cette  fondation  iix  Idticrs  de  fro- 
ment &  quarante  lôk  de  rente,  qu'elle  ptomk  daflèoir  (ùr  quelque  fond,, 
ou  de  dimner  cent  francs  d'or. 

De  tout  ce  <^ui  vient  d'cftrc  die  on  peut  ayfement  conclurre  que  Beraod: 
I.  ne  fut  marie  qu'une  fois ,  &  qu'il  n'efpoula  pas  Jeanne  de  Rouloo^nc 
comme  on  l  a  creu  jufques  à  prefent.  Ce  fut  Bcraud  li.  Ion  fils  qui  l'efjpouià^ 
Comme  novis  k  <)icom  an  cbapiiK  fiuva^ 

Etfatis  de  Btraud  I.  Comte  de  Clairmont ,  Dént^nn  Jtjiuvffvne^ 
ùrde  Méfie  de  yitiefiutr  fi  femmes  * 

BEraud  il  Comte  db  Clairmont  ,  qui  aura  ion  cha- 
pitre. '  '  • 
Hugues  Dauphin,  auquel  ton  pcre  donna  par  tcrtament  la  joiiiC  r,imMtii^ 
(ànce  du  chafleau  de  ^aint  Cirsnics  pendant  fà  vie  ,  ^  lequel  Ame  Dau- 
phin  feigneur  de  Rochefort  luoliicua  à  ies  enfans  au  défaut  de  Beraud  I. 
Dauphin  d'Auvergne  Cm  fiere.  Il  fut  entretenu  aux  dcoles  par  fon  frerc 
aifné  pendant  quatorze  ans,  ^  efitât/mt  nmpe^nm  M.  few  Kolind ,  oi^  .  ■ 
il  A  dtj pendu  chà/cun  an  deux  mil  fhua»  Ce  Jean  Roland ,  qui  efloit  Auverg* 
nar  ,  efl:  à  mon  avis  le  mefmc  oue  celuy  qui  fut  quelque  temps  après 
Chanoine  de  l'EgUle  cathédrale  de  Bourges  6c  Evelquc  d'Amiens  ,  &  qui 
refùlâ  le  chapeau  de  Cardinal  <^ue  le  Pape  Clément  VII.  luy  oiinc.  Apres  Now.d  vîm. 
qu'Hugues  Dauphin  eut  achevé  lès  eAudcs  ,  quoy  qu'il  fèmblat  que  fim  ^^1'^^*^ 
pere  l'eut  deftine'  à  l'Eglifè ,  ne  luy  donnant  que  l'urairuic  du  chafleaude 
îâint  Cirgues  ,  il  fuivit  leparry  des  armes ,  &  fc  trouva  en  plufieurs  occa-  F^ipr»  W-t, 
fions  fignalées  avec  le  Duc  de  Bcrry  &  le  Conneffable  du  Guefclin  ez  années  f/,'"  *^'  ***' 
MCCCLXViii.LXix.  &LXZI.  aiirapportde  Froiifart.  Il  accompagna 
Beraud  II.  Ton  frère  au  voys^  de  Barbarie  en  lann^  M  c  c  c  x  c. 
comme  nous  le  dirons  plus  particulièrement  au  chapitre  fuivant.  Il  efpoufà  rmmt.t*u 
avant  l'an  m  c  c  c  x  c  i  x.  Marquilc  de  Godet  fille  de  Lambert  de  Godet 
Chevalier  &  d'AUx  de  Tournon.  Marquifè  eftoit  alors  veufve  de  Jean 
d*Aigrefeaille  Chevalier  ,  &  furvefquit  à  Hugues  Dauphin  Ion  mary  mort 
en  Tannée  mccccxvi.  comme  on  le  voit  dans  an  arreft  du  Parlement. 
Il  y  a  une  cholè  très  finguhere  dans  un  arreft  de  l'an  m  c  c  c  c  1 1 1.  où  il 
eft  dit  qu'après  que  Marquife  fût  née  Lambert  (on  pere  devint  impuiïïanc  • 
par  une  opération  qu'on  luy  fit  aux  partyes  génitales  ,  prr  abfafonem fuo^ 
fmm  gem*htm  ,  &  que  fà  Iwmme  iUix  devînt  auffi  impottns  adconapiea- 
eUtm  propter  hifimitatem  mêtftâs /»ê.  Cequiefloitneantmoinsabiôhunent 
nié  pai-  Alix  ,  qui  fouftenoit  que  pendant  yingt  quatre  ans  qu'elle  avoic 
c0d  mariée  avec  Lambert  elle  en  avok  eu  plu&urs  en^ns ,  &  entr'autrei 


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19X  HISTOIRE  DE  LA  MAISON 
rrançois  de  Goder  fon  hcritiemniverfel.  Ccc  enfimt  fiic  reconnu  pour  tel. 
Er  neantmoins  par  arrclt  donné  le  neuviclnic  Février  m  C  C  c  C  J  i  i.  on 
adjugea  \  Marquifè  k  tadiaé  de  k  croifiefinc  oartye  des  biens  de  ton  pere. 
U  &UC 'qu'Hugues  Dauphin  iôir  more  (ans  enrans.  Car  je  trouve  dans  un 
*Mi»«»^j4<.  arreft  de  l'an  m  c  c  c  c  x  v  1. après  Ci  mort  Robert  Ton  frcre  Ce  porta 
pour  (on  héritier  ,  &  eut  poccz  pour  ce  fùjc<ft  avec  Marquilc  {à  veuve. 

Au  relie,  quoy que  Marquilc  ne  mcnratpas  que  là  merc  le  Touvinc  d'elle 
^knsfâ  dernière  difbbfidon ,  l'ayani:  gncvemeat  oSkaXêc  en  £wftcnantqoe 
le  fils  qu'elle  Ce  diiôic  avoir  eu  de  Lambert  lêigneur  de  Godec  (on  mary 
n'elloit  pas  fils  de  Lambert ,  elle  ne  l'oublia  pourtant  pas ,  mais  aufTi  elle 
ne  luy  nr  pas  un  legs  confîdcrablc.  Car  par  Ton  tcftamcnt  fait  à  Paris  en 
l'année  m  c  c  c  c  i  x.  le  x  x  1 1.  Janvier ,  lequel  le  trouve  dans  un  ancien 
regiftre  du  Parlement  y  elle  ne  kiy  donna  aue  k  iommede  dix  livres  pour 
couc  droiâde  fuccelTion.  Elle  déclara  par  le  mdmcceftamencqvt'cllevou- 
loit  eftrc  enterrée  dans  l'Eglifè  des  frères  Mineurs  de  Paris ,  &  qu'à  la  fin 
de  l'an  fôn  corps  fuç  porté  aux  Cordclicrs  du  Puy  pour  y  eftre  inhumée  avec 
lôn  feu  mary. 

R  o  B  E  S.T  D  AuP  RI  M ,  qui  efl:  le  pofthume  nommé  dans  leteftamiêm 
9mmf,7f9.  éé  Beraud  I.  (on  pere,  né  par  conlèquent après  le  xxv  il.  Avril  kCcclvi. 

jour  du  dccez  de  Ibn  pere ,  le  maria  en  l'année  m  c  c  c  x  c.  avec  Cathe- 
rine de  Veauce  veufve  d'Hutin  lèigncur  de  Vermeilles  en  Picardie ,  lequel' 
peut  avoir  ellé  fils  d'autre  Hudn  leigneur  de  Vermeilles  &  de  Marguerite 
de  Bourbon  fille  de  Louis  L  Doc  de  Bourbon*  H  ell  ailèz  difficile  de  mar- 
AMNPMfC  Quer  les  pere  &  merc  de  Catherine  deVeaucf.  Car  duncoflé  je  trouve 
dans  un  arrell  de  l'an  m  c  c  c  c  x  i  x.  que  Pierre 'jde  Veauce  ôc  Jeanne  de 
Varigny  (à  femme  eurent  quatre  filles  &r  entr'autrcs  une  Catherine  mariée 
à  Geomroy  de  Sully  lêigneur  de  Beaujeu  &  Phiiippic  mariée  au  Seigneur  de 
Gombronde.  Et  cependant  il  eft  dit  en  termes  fort  nets  en  un  aneft  de 
l'an  MCCccLxxxL  que  ledit  Pierre  de  Veauce  &  Jeanne  de  Vari^n^ 
là  femme  ne  laifîèrent  en  mourant  aucuns  eiifans  que  Phil^pte  mariée  a 
Beraud  Dauphin  lêigneur  de  Combronde.  Ce  qui  paroit  conrradidoire. 
Quoy  qu'il  en  foit ,  puilque  Catherine  de  Veauce  eft  appclice  femme  de 
GeoÂroy  de  Sully  dans  un  arreft  de  l'an  mccccxix.  il  faut  que  Robert 
Dauphin  Gm  mary  (bit  mort  quelque  temps  après  le  mois  de  May 
Mccccxvt.  eftant  certain  qu'il  efloic  encore  au  monde  lors  de  la  date 
des  letres  de  légitimation  de  Floridas  Dauphin  Ibn  fils  baftard.  C'eftoii 
un  homme  de  mérite  que  ce  baJtard ,  employé  au  lêrvice  du  Roy  dans 
armées  Se  prez  de  Ùl  perlônne  Ibus  le  Comte  d'Armagnac  Connellable 
t  uf'  de  France.  U  &  diftînguac  melme  au  Hege  de  k  ville  d  fkrfleur  aflîegée 
par  les  Anglois  en  l'année  m  c  CCCXV.  &  accompagna  le  Roy  à  Paris, 
oîi  il  fit  Ion  entrée  le  Vendrcdy  x  x  i  x.  Décembre  de  la  melme  année , 
.  ayant  efté  commandé  avec  fa  compagme  pour  cftre  auprez  du  Roy  pour 
la  garde  &  lêureté  de  là  perlbnne.  Il  fijt  légitimé  par  letres  du  Roy 
Charles  VI.  données  à  Paris  anmois  de  May  mccccx  v  L  &  ktlGt  une 
fille  appellëe  Ilàbeau  Dauphine  légitimité  par  letres  données  au  Mondl  lez 
Touis  au  moU  de  Janvier  mccccxi.vii.  - 

Marguerits 


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D'AUVERGNE.  L  i  v.  II.  ^9] 
Jean  Dauphin  fèieneur  de  Kocheforc  mort  fans  lignée.  Il  vivoïc  p^*>^t-  h»- 

p        '  ■  ■  ^  .  7T7» 

encore  en  1  année  m  c  c  c  lx  v  1 1. 
'Maugubrits  Dàophïms,  à  laquelle  Beraud  fcm  pefe  donna  'taM»^l<«. 

par  tcftamcnt  la  (ômmc  de  dix  mil  florins  d'or  pour  fâ  Icgirime.  M.  Dix  «,/t.*cK- 
Chcfnc  l'avoir  d'abord  donnée  pour  femme  à  Guillaume  Flore  II.  du  nom  ',1';^7,/J!iîi* 
Icigneur  de  Revcl.  Mais  il  s'eft  corrige'  dans  la  luire ,  &  a  adverty  <j^ue 
c'eftoit  Bcatrix  ià  iccur  qui  avoic  efté  mariée  à  Guillaume  Floce.         '  > 

Bbatrix  Daufbi  ns  mari^  en  premières  nopccs  au  Seigneurie  tmmrnf. 
Moncaigu.^urquoy  il  y  aquelque  difficuice',  à  cauic  que  daittllnventaire 
des  Dauphins  d'Auvergne  il  cfl  marque  qu'en  l'annce  mCccixvii. 
elle  eftoic  veuve  d'Henry  de  Moncaigu,  &  qu'en  un  autre  endroit  du 
meimc  Inventaire  elle  eft  appellée  en  l'année  m  c  c  C  l  x.  femme  de  Gilles 
J^ycelin  feignenr  de  Montaigu.  Cette  ^SaAoé  dk 

au  moyen  de  l'hiftoirc  de  Louis  III.  Duc  de  Bourboii,  où  il  eft  marqué  ntn^l'S 
que  Mcflîrc  Henry  deMonraigu  eftoit  fils  de  Gilles  Aycclin  Se  que  Melfire  BMwfwfiM 
Grition  de  Montaigu  eftoit  Ion  frère.  Or  Griffon  ellioit  fils  de  Gilles  II.  & 
frère  de  Gilles  III.  appelle'  icy  Henry.  Elle  eftoit  donc  veuve  d'Henry  de 
Moouiga  cfn  l'année  mccclvii.  aêelpou£i  en'ftfitrGuUtMtmeFldcell;  iif.jhch^ 
jUi  ncan.  fèigneur  de  Revcl  petit  fils  de  Guillaume  ilote  Chanccllicr  de 
France,  &  de  leur  mariage  nafquit  Antoine  Flote  dir  Floton  de  Revel, 
qui  fiir  marie  par  Ion  pcre  avec  Catherine  de  Coufant  fîUc  de  Guy  fèigneur 
de  Coulant  &  de  la  Perrière  fbuverain  maiftre  de  l'hoftcl  du  Roy,  qui 
cftce  qu'on  a  appelle  depuis  grand  Maiflre  de  Erance. 

.  Jeanne  D  au  p  h  i  n  e.  Je  la  trouve  nommée  patmy  le»  ènÊrns  éc  rmmt^t* 

Beraud  I.  dans  Ton  teftament  fait  en  l'annce  mccclvi.  où  i!  marqué 

qu'elle  avoir  clie  accorde'e  avec  Guillot  Comptorfilsdu  Seigneur d'Apchon. 

£t  cependant  il  paroiil  que  Jeanne  Dauphine  laur  de  Beraud  II.  fut 

mariée  en  l'année  mccclxiv.  avec  Guy  aaùement  dit  Gnyonet  de  i>»««»iM0. 

Scverac  ic^neur  &  Baron  de  Sevcrac  enRoiiergue,  neveu  d'Amaury  dë 

Severac  Marcfchal  de  France.  Ce  qui  doit  faire  pcnfèr  ou  que  fon  mariage 

avec  le  fils  du  Seigneur  d  Apchon  ne  fut  pas  eftechié,  ou  que  s'il  le  fiir, 

îl  ne  fut  pas  de  longue  durée.  Le  contrat  de  ion  mariage  avec  Guy  de 

Severac  por^  que  £m  frère  luy  conftrau  pour  h  doc  nuiâ  mil  florins 

d'or ,  &  le  Vicomte  de  Viflemur ,  qui  eftoit  ou  Gxi  oncle  ou  fin  coolia 

.germain  ,  luv  donna  encore  mille  florins.  '  .  ' 

Il  y  a  lieu  de  croire  que  Guy  de  Severac  &  Jeanne  Dauphine  (à  femme 
ne  veiquirent  pas  long  temps  enfèmble,  &  que  Jeanne  luy  iurvclqmt,  y 
ayant  |»renvë  que  Guy  de  Severac  dit  le  poffliume ,  ce  qui  marque  qu'il 
eftoit  ne'  après  la  mort  de  fim  pere ,  &  lequel  fiit  marié  avec  Alix  de 
Landorre  nlle  &:  heririere  d'Arnaud  de  Landorre ,  mourut  fans  enfàns 
maflcs.  De  lorte  que  la  mailon  de  Severac  eftant  tombée  en  quenouille , 
elle  fondit  en  celle  d'Arpajou  au  moyen  du  mariage  de  Jeanne  de  Severac 
fille  de  Gmr  de  Severac  Arnommé  le  poitimme  avee  Hugues  d'Arpajou: 

La  mailon  .de  Severac  ayant  cfté  citcinre  &;  tombée  en  celle  d'Arpajou, 
&eftant,  pour ainiî dire,  commeabandonnée  aujourd'huy ,  il  ne  fera  pas, 
à  ce  que  je  crois ,  delâgreable  aux  curieux  de  la  voir  relever  &  illuftrer 
icy  par  quelques  poinds  de  l'hiftou^c  ancienne  Pqur  ce  qui  eft  de  la 
Tmt  /.  Bb 


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194       HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

tioblefïè  &  de  l'antiquité  de  cette  maiion ,  il  ^mble  qu  elle  eft  abondamcnt 
prouvée  par  la  rcconnoiflâncc  que  Guy  lè^cur  de  Scvcrac  fit  en  1  anncc 
MCCX|.vi.i  Rajrmtflid  VIL  GomM  de  Tonkidê  f{ue  fim  chafteaude 
iSevccic.llc  Sss  autres  tenei  relevoient  du  Comte  de  Touloufe ,  &  que  £b6 
predecefïèurs  les  avoient  tenues  des  Comre^  de  Touloufe  prcdeccfTcurs 
oe  Raymond  ex  Mtiqno  0-  temto  tempore  cujus  non  extat  memoria.  L'an- 
cienneté de  cette  maifon  cft  encore  plus  amplement  prouvée  par  le 
<^voCf,(|^oignagc  de  Geol&o^  Prieur  de.  l'abbaye  de  V^o»  en  limoufin, 
nous  apprend  que  Guy  de  Sevemc  efijoui^  une  filre  de  Gilbert  Comce 
de  Millau  y  c'cft  à  cfire  fille  du  fameux  Gilbert  devenu  Comte  de  Pro\'encc 
par  Ion  mariage  avec  Gerberge  henciere  de  la  mailon  de  Provence,  ht 

2uoyque  la  femme  du  Seigneur  de  Scvcrac  ne  fut  pas  fille  de  la  Comtcflc 
ePravenoc,  mais  d'tm  piemief  inarû^  deGittieitCQnnaâ^avsuiccia'ft 
id^oilficrhecittere  de  Provence ,  il  cftoit  neancmoins  allié  des  Roys  d'Ar- 
ragon  Comtes  de  Barcclonne  &  de  Provence  iilùs  de  Giîbcrr  6:  de  Ger- 
berge ,  Raymond  Berenger  Comte  de  Barcclonne  ayant  cipi  ulc  en  l\innce 
M  c  X 1 1.  Doulce  de  Provence  Iccur  de  la  Dame  de  Scvcrac.  il  ne  tauc 
donc  pu-  s'efboner  fi  la  niaifbii  de  Scvcrac  cftant  fi  proche  alliée  He 
cdie  <ies  Comtes  de  Provence  ,  un  Guy  iè^eur  de  Severàc  &  trouve 
1M.M1C   avoir  efté  tué  auprez  de  Moncpeflier  le  jour  de  Pafques  mclxxxi. 

«fiant  en  la  compagnie  de  Raymond  Berenger  Comce  &  Marquis  de 
Provence  fils  de  la  Comteflê  Doulce.  > 
le  n'ay  pas  affes  de  titres  pour  £ùre  vc^  que  Guy  de  Sevenc  gendk» 
Dàuplun  d'Auvergne  defcendoit  de  ces  anciens  Seigneurs  de  Scvcrac. 
Mais  le  nom  de  la  terre  &  le  nom  de  Guy  afîeélé  dans  la  &mille  le 
prouvent  aflcz.  Car  bicntoft  après  la  mort  de  Guy  de  Severac  tué  avec  le 
Comte  de  Provence  nous  trouvons  une  Dame  appellée  Hcliz  tilic  dt  Guy 
feigneur  de  Sereracmariéeà  Raymond  III.  Vicomte  de  Tiirennc  ^  laquelle 
cAoicapparemmenc  fille  unique  &  heriticFe  de  Guy  feigneur  de  Severac, 
comme  M.  Juftcl  le  dit ,  pullqu'clle  porta  en  dot  la  fcigneurie  de  Severac 
u^.  itTm-  en  la  maifon  des  Vicomtes  de  Turennc,  le  Vicomte  Ravmond  (on  marv 


en  ayant  tait  en  l'année  m  c  c  x  i.  l'hommage  à  Pierre  Roy  d  Arragoa 
en  qualité  de  mteiir  de  Raymond  Berenger  Comte  de  Provence  (on 
Hi(t  Aib%.  neveu»  Cependant  je  vois  dans  riûflmre  des  Albigeois  du  Morne  des 
«^«•-      Vaux  de  Cemay  que  trois  ans  après  la  prcflation  de  cet  hommage  il  y 
avoir  un  feigneur  de  Severac  ,  lequel  fè  laifïà  adieirer  dans  fôn  chafleau 
Simon  Comte  de  Montfi^rt.  i.t  en  i  année  mccxliv.  Raymond  VII. 
mt^i'  '  Comte  de  Touloulè  ayant  firâ  des  Chevaliers  à  la  Pencecoftc ,  Guy  de 
Severac  fut  du  nombre.  Il  efl  encore  fàic  mention  de  luy  dans  un  titre 
de  !'an  vcrxi  îx.  qui  eft  au  Trefor  des  chartes  de  France.  Ce  qui 
ïïi  oblige  de  croire  ou  que  la  Vicomrefle  de  Turennc  nVlloir  p^îs  Dame 
de  Severac  en  ion  entier,  ou  qu'eltant  niiiiec  long  temps  avant  i  année 
MCC  X I.  elle  avdt  un  fils  appellé  Guy ,  auc^uel  on  donna  le  chaAeaa 
,<8e  lèîgaeurie  de  Severac ,  ayant  pcuteffa-c  cflc  convenu  lors  du  mariage 
que  cette  fcigneurie  {croit  donnée  à  l'un  des  cnfans  de  Raymond  & 
■d'Hcliz  à  la  cnarge  de  porter  le  nom  (ï^  ai  mci  île  Severac.  Quovc|u'il 
en  ioity  yoicy  ce  que  je  trouve  par  ocrci  dam  le  ixecic  iuivanc.  Je  trouve 


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D*A  U  V  E  R  G  N  E.   L-  î  V.  II.  t^f 
premîerenieiic  un  Guy  de  Scverac  inari^  à  Gaillarde  de  Bourniquci ,  j>crc 
de  Guy  &  de  Deodac  &  de  Ricfutde  ifemme  de  Raymonc^  I.  Âi  riom 
(cigncur  d'Eftain ,  laquelle  tcfta  le  Lundy  avant  lafeftcde  la  Magdclede 
M c ce  XXI.  &  nomma  execureur?  de  fon  teftament  (on  frerc  Dcodat 
&  Ion  mary.  Guy  1 1.  mort  environ  l'^in  m  c  c c  x  x,  marie  à  Bcarnx  de 
Beziets  ne  laiflâ  que  deux  filles ,  Richarde  mariée  à  Pierre  des  Caies,  & 
Saurine ,  aufquelles  Deodac  leur  <Midè  enleva  la.  lè^^ieurie  de  S^eraC| 
pcutcftre  à  caufc  que  félon  la  conftume  ofiiéc  en  ce  temps  là  en  plufiout»  . 
endroids  du  royaume  les  femmes  ne  pouvoient  pas  (iiccedcr  aux  Baronnics 
tant  qu'il  y  avoit  des  maflcs.  Deodat  fùft  marié  avec  Jeanne  de  Narbonne,  '*« 
& 'mourut  avant  l'an  mcccxli.  laiiTant  plufieurs  cnfans ,  aflavoir  Guy  IH.         .  - 
fcigneur  de  Scverac ,  Aniaury ,  qui  fut  Mardcbad  de-  Fràncé ^'  Dc^xln'-f  mmmr- 
qui  fut  d'Egliiè  ,  Aizias  ouElisear,  &  une  fille  appellee  Gaillaï-de  comme 
la  grande  mere ,  mariée  à  Bertrand  de  Montaut.  Guy  f  II.  mort  en  l'anne'c 
MCCCXLViii,  avoit  elpoulë  Dauphinc  de  Canillac  focur  de  R  an- ond  Nctead  vr(« 
de  Canillac  Cardinal  &  tante  de  Gucrine  de  Canillac  femme  de  Cuiliaumc  »V/',o,o?'' 
Roger  Comte,  dé  Beaiifert;  II  en  eut  un  fits  appelle  Guy  ou  Guyonnec, 
mary  de  Jeanne  Dauplme^  <]ui  eft  celuy  qui  a  donné  lieu  à  cette  digreC 
iîon  ,  lequel  Froiflart  marque  avoir       nit  prilôimier  à  la  basailîe  dor^/.,, 
PoiÛiers  en  l'année  mccclvi  <Uf.ui. 

Je  ne  quittcray  pourtant  pas  ce  fujed  que  jc  ne  diic  encore  qu  outre 
Anuury  de  Séverac  Marekhal  de  France  mentionné  cy  d^îfiis  il  y  en^ 
eut  un  autre  de  méfîne  nom,  fils  d^Ëbear  &  de  Marguerite  fa  lèconde; 
femme  ,  (  comme  on  le  voit  dans  un  arreft  du  Parlement:  de  l'aii^.       m< A 
M  C  C  c  X  c  1 X.  )  eflevé  en  l'année  m  c  c  c  c  x  v  i.  à  la  dianitédc  Marclchab**'" 
de  France  malgré  là  rcdliancc  à  ne  vouiou-  pas  i accepter,  comme  il 
Texpofa  luy  meime  en  Tannée  m  c  c  c  c  ifx  t  v.  en  une  playdoirie^  Parle* 
ment  contre  Hugues  d'Arpapu,  &  ^v.i  IVlloit  en  Tannée  mccccxxiu-  H  ûMchmkt 
lorlque  les  Anglois  mirent  le  fiegc  devant  la  ville  de  Crevant.  Il  s'eftoit' '  *' 
fait  remarauer,  tout  jeune  qu'il  cltoit,  en  Tannée  m  c  c  c  x  c  v.  en  la  "f^^^*^ 
desfaite  delà  noblcflè  de  Dauphinémal  conlèillée.  Où  jc  diray  en  palïànc 
que  le  MokMde  fâhit  Denys  qui  a  eiciitriiiftofic  du  Roy  Cbaricrfixiefim^ 
dcrivain  d'ailleurs  fort  exa(Sb ,  donne  toute  la  gloire  de  cette  aâioo  à 
Aymedieii  de  Leftrac ,  fans  faire  aucune  mcnrion  d'Amaury  de  Scverac. 
Et  comme  il  n'elt  pas  à  prefumcr  qu'il  ait  lupprirac  Ion  nom  à  dcffcin, 
ny  que  Jean  Juvcnal  des  Urfins ,  qui  a  aurïi  elcnt  I  hifloire  de  ce  Roy ,  aie 
avancéun  &it  &ttx,  ilfiiutcroireque  ces  deux  excellents  hommes  eftoicnt 
les  chefs  de  cette  troupe  de  vaillants  hommes  qui  combattirem  avec  eux, 
qu'ils  agirent  de  concert ,  comme  ils  le  dévoient  par  beaucoup  deraifons, 
&  qu'Aymedieu  elianc  plus  aagé  &c  ayant  plus  H'cypcrience  qu'Amaury, 
U  fut  le  principal  auclcur  de  cette  desfaite.  Jc  i  ay  nommé  Aymedieu, 
parce  quil  eft  ainll  appellé  par  le  Moine  de  fâint  Dcnys,  &  non  pas 
Arnaud ,  comme  M  l'Abbé  Le  Laboureur  l'a  traduit.  u  ttumm 

CAtHERiNE  Dauphine.  Son  petc  avoir  ordonne'  dans  fon  tcfla- 
ment  qu'on  lafairoit  religicufc,  &  luy  avoit  lei^ue  pour  cet  efted:  loixancc 
livres  de  penfion  viagcrc.hiic  tut  ncantmoins  mancc  en  l'année  mccclxv  i.  ^«««M^» 
TiMtS.  Bbij 


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196        HISTOIRE  DE   LA  MAISON 

avec  Marquis  de  Bcaufort  fcigncur  de  Canillac  &  Vicomte  de  la  Moche. 

Le  Dauphin  lôafrerela^cofmttiiaendociêfciiiilflor^ 

3u'il  avoit  en  Auvergne  dans  les  cKaftellcnics  Ôc  mandemensdeLaiieeac, 
e  la  Moche ,  &  d'Aubuflon ,  qu'il  promit  luy  faire  valoir  quarante  Rvres 
par  chafcun  an  ;  &  le  Seic;neur  de  CanilUc  luy  afllgna  pour  Ton  doiiaire 
trois  cens  livres  de  revenu  iur  ion  chalrcau  de  la  Roche  ou  lur  celuy  de 
MoDBoaau  «hoix  de  Cachenoe.  Marquis  eftoic  fik  de  Guinamne  C^e 
de  BeM&R  fi«ce  du  Fïpe  demeK  VI. 

Blanche  Dauphine  femme  de  Gucrin  III.  (èigncur  d"  A  pchier 
tnitvtif.  j<i.  fîls  Je  Guerin  II.  &  de  Marie  de  Beauforc  rtlle  de  Guillaume  Roj^cr  IL 
/»i.4^«*#/Tj.  du  nom  Comte  de  Beauforc,  appellée  Jeanne  dans  un  ancien  regilbe  des 
pUyddbies  du  PftriciBMto,fcGiiecm]L  eftoit  fib  deGuenn  L  ûrnonimé 
le  Gtand  &  <lliàbeaii  de  Polignac.  Guerin  III.  &  Blanche  Dauphine 
engendrèrent  Guerin  le  quart ,  ainfi  ap^îcllé  dans  le  regiftre  des  play- 
doiries  que  je  viens  de  citer ,  Claude  ,  Loiiis ,  &  Beraud ,  lequel  donna 
en  l'année  mccgciv.  à  Beraud  Dauphin  fcigncur  de  Mercueur  la 
part  qu'il  pouvok  avoir  en  la  &cceffioa  de  Marguerite  Dauphine  â  tante 
anctesfeu  femme  de  Godefioy  de  Boulogne.  Je  ne  dois  pas  obmeccre  icy 
que  Marie  de  Beaufbn  eut  deux  en^s  de  Guerin  II.  icigneur  d'Apcfaîer 
fon  mary  appeliez  Guerin  &  Raymond  ,  &  que  s'eftant  remariée  après 
fbn  decez  avec  Raymond  de  Nogarec  Ièù;neur  de  Cauvillbn  pecic  fils  du 
fiuneux  Guillaume  de  Nb«rec  ChancelIkT  de  Scanoï/ donc  elle  n'eue 
point  d'enfàns,  eUe  porta  ibn  nuuy  à.  &ire  donatioa  de  cous  (es  biens  à 
Raymond  fils  de  Gueiin  d'Apchiô:  ion  premier  mary  ;  quoy  fài^nc,  il 
■   conclud  par  le  mefme  SiGte  le  mariage  de  Bourguine  de  Narbonne  là 
coudne  avec  ledit  Raymond  ,  Lequel  mourut  l'onzieime  jour  du  mois 
de  Juillet  mcccczz.  n'ayant  lailllë  qu'une  fille  nommée  Blanche 
d'Apcfaîer  mariée  à  Renaud  Vicomte  de  Miirat  &  mere  de  Marguerice 
de  Murât  mariée  à  Loiiis  Louvet  Chevalier ,  qui  devint  par  là  feigneur 
de  CauvifTon.  J'ay  tiré  tous  ces  faits  des  letres  patentes  du  Roy  Charles  VI. 
de  l'année  mçcclxxix.  en  faveur  de  Raymond  de  Nogaret ,  qui  fonc 
dans  un  regiftre  de  la  Chancellerie ,  &  de  deux  a^rrefts  du  Parlement  des 
années  MCcccLi..£è  mccccliii. 


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D'A  U  VERGNE.  Llv.  IL 


nr. 

fiOUUXîNE. 
■  tfttriuU.  Am 

«M|IM.  ^«  «. 


Bttâuâ  JL  du  nom,  JUrnommé  le  Grand ,  Cvmte  de  Claifmmt^ 
J>éU^bi»  étAwœr^e ,  &  fei^Httr  h  Mervueitty 

CHAPITRE  VIIL 

I  '  £Mce,appeU^coiiiimimàMttkCbaitt 

Camus ,  fut  auflî  furnomméleGruid ,  lioft  tmmt, nti 

a  caufè  de  la  grandeur  de  fôn  corps ,  comme  [î* 
^     quelques  autres  ,  mais  à  cau{è  de  fes  gran- 
^    <iesaâioiis ,  par  klqaelles  il  fe  fit  un  (î  grand 

&  fi  bean  iiom  ,  I^oiffiit  ayam  ren&  cei^  FHi!^ 
moignagc  qttil  «fUit  un  gr^nJ  Chef.  AuiB 
cil  il  marqué  dans  un  arreft  de  l'ann^ 
Mccccxix.  qu'il  eftoic  nohiUs ,  potent ,  /MMwMn. 
^  pmims  j  ^  mMUt  ngimimx, 
4t  fm  fnfiw  éê  Àtem  éd  duvdeâm  mtlè  . 
JÀras  annui  reJMtms  habebit. 

Du  vivant  de  fon  pcre  il  eftoit  appelle  le  Seigneur  de  Mcrcueur ,  &:en 
cette  (][uaiice  U  &c  à  la  bataille  de  Poicliers ,  comme  nous  le  dirons  en  Ion 
lieu. 

Je  trouve  dans  Ffinreiicaire  des  Dauphins  <r Auvergne  que  Beftnd  Dai»* 

phin  Sire  de  Mcrcueur  fils  émancipé  de  Jean  Comte  de  Clairmont  fut 
accordé  en  l'anne'e  m  c  c  c  x  l  v  1 1  t.  avec  Yoland  de  Genève  fille  d'Amé 
Comte  de  Genève ,  qui  avoïc  ordonné  par  fon  tellamcnt  qu'elle  ieroit  reli* 
giedè.  Mais  cme  ànian<ie  ne  fè  peut  pas  entendre  de  Berand  L  attendu 
que  dez  l'an  m  c  ce  xx  x  i  ii.  il  eftok  marié  av«tf  Marie  de  Villemur, 
laquelle  luy  (ûrvefquic  longtemps  ,  n'cRant  itMïtte  qu'en  l'année 
MCCCLXXXiii.  cinquante  ans  après  fôn  mariage.  Il  faut  donc  rap- 
poner  cette  alliance  à  Beraud  II.  petit  fils  de  Jean  y  qui  vivoic  encore.  H'H  dtSêvijt 
Yoland  eflou  61Ie ,  ic  non  lôeur ,  comme  M.  Guichenon  l'a  creu  ^d'Amé 
II L  Gmce  de  Genève  it  de  Mahanlt  de  fiûulogne  ittur de  Jean  L 
Comte  d'Auvergne  &  de  Boulogne ,  de  Gnj  Cardinal  de  Boulogne ,  &  de 
Jeanne  Godeàoy  de  Boulogne,  lelqii^en  canfîderation  de  cette  alliaitco 

Bbiii 


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I 


198        HISTOIRE  DE  LA  MAISON 
quittèrent  audit  Beraud  cinq  cens  livres  de  rente  qu'il  cftoit  tenu  de  payer 
par  çhaicun  an  à  Guy  iêigneur  de  Chaumonc  en  Maiconnois  ,  enièmble 
CDUté  la  juftice ,  cens»  rentes dimts  qu'ds  avoienc  au  li^ 

w        .  ]icxe  lëz  Clairmont  }  &  Jean  Comte  de  Clairmont  donna  à  Beraud  les 
'  terres  de  Mcrcueur ,  Ardes ,  Fromental ,  &  Vodable.  Mais  ce  mariage  ne 
fût  pas  effcdué ,  Yoland  ayant  elle  mariée  à  Aymeri  V II L  Vicomte  de 
:  Naroonne.  *    .  " 

La  premier  occafion  oà  je  trouve  <]ue  ce  Seigneur  ^eft  employé  fùtà 
."la  journée  de  Poiâiers  en  Tannée  mccclvi.  où  il  fê  trouva  avec  la 

y«yj»»W.i.Nobleflè  d'Auvergne  ,  afKivoir  avec  le  Sire  de  la  Tour  ,  le  Sire  de  Cha. 

***■*"•     lencon ,  le  Sire  de  Montaigu  ,  le  Sire  de  Rochcfort ,  c  eft  à  dire ,  comme  je 
..  .    .  le  crois ,  Ame  Dauphin  fèigneur  de  Rochcfort  oncle  du  lèigncur  de  Mcr- 
cueur, le  Sire  6c  u  Chaite ,  &  le  Sire  d'Apchon. 
>  En  l'année mçccl i  x.  Robert  Canole  Capitaine  Anglois  eflant  venu 
en  Auvergne  avec  trois  mille  combattans  ,  la  Noblcflc  d'Auvergne  &:  du 
Limoufîn  avec  le  Comcc  de  Forez  s'aflembla  pour  le  combattre  ,  &  les 

rtê^mrtv*t.i.  Anglois  le  difpoferenc  aulli  au  combat.  LesSeigntwrs  de  Pr Ane*  ordonnèrent 
*^    dmt  bâtêtiies ,  4V0i f  m  tbâ/êimi  km  emq  mUê  bomms,  &  âfwat  U fn^ 
Wtttm  kâàttlle  le  Damphin  d'Auvergne  Comte  de  Clairmont ,      f  appeiktt  m 
•  ■     ■  Beraut  y  fi  détint  illecques  Che^alter  ,  ^  lei  A  bjtnniete  efurtelée  d' Auvergne 
(§y  de  Merquel.  Si  ejhit  dele^luy  Monfetgneur  Robert  Dauphin  fin  oncle  y 
le  Sire  de  Montugn ,  le  Stre  de  Chalenco» ,  le  Sire  de  Rodtefm  ,  le  Sire  de  Serig" 
ète  y  Monfeignew  Godejrcy  di  'Btf^tfftii  ^  flnfeurs  jeems  Efmjfers  |£f  Ùmo* 
fin,  de  j^rcr ,  d^  Auvergne ,  ft^  de  Kouerpu,  Mais  1»  Anglois  eftant  avertis 
■  •  •    de  la  grande  puiflancc  des  François  fc  retirèrent  pendant  la  nuit.  Jj^iumdces 
Seigneurs  d'Auvergne  l'entendirent ,  adjoute  Froiilàrt ,  ils  nmpinnf  lettré- 
VMtcbée  y  &  r  *IU  chafcun  en  fn  wAtfin, 

dSh.ttfi  âpns  tékJl  caiûon  y  fiu  tmtê  0-  fait  b  mamgt  de  »  geétii 
Çhe<valier  Mon/eigneur  Beram  Dauphin  £ Awverqne  a  la,  fille  du  gentil  Comtt 
de  Fore  fis ,  qu'il  avait  de  U  fxur  Monftigneur  jacquet  de  Bourf^on.   Ce  fut 
,  avec  Jeanne  de  Forez  fille  de  Guy  VII.  du  nom  Comte  de  Forez  &  de 
Jeanne  de  Bourbon  fille  de  Loiiis  1  Duc  de  Bourbon  6c  de  Marie  deHay> 

fMHw MCI.  Haut.  Le  contrat  de  ce  mariage  eft  du  xx 1 1.  JuiniicccLvi  i.  faire» 
prefcnce &par  la  mcJiation  du  Comte  GuydedfeRcnflàiddrFbicz  fon  frci c 
&  des  Seigneurs  d'Apchon  &  de  Chalencon  proches  parerits  de  Rcraud. 
Il  ne  provint  de  ce  mariage  qu'un  fils  mort  jeune  &  une  fille  appcllee  Anne 
Daupninc ,  qui  fut  Comteflè  de  Forez  y  puis  Compilé  de  Clairmont  &  Dau- 
phine  d'Auvergne  par  la  mort  (ans  lignée  de  la  Dauphine  Icaniie  (à  niepce 
nlle  de  Beraiid  IIL  de  ce  noin.  Jeanne  de.  Forez  deccdadans  le  diafteau 
de  fâint  Cirgues  en  Auvergne  le  x  v  1 1.  Février  m  c  c  c  l  x  i  x.  comme  il 
eft  marqué  dans  l  lnvcntaurc  des  Dauphins  d'Auvergne ,  où  il  ell  dit  qu'en 
cette  année  là  le  Prieur  de  la  Voûte  ^  le  Curé  de  laint  Cirgues  conlenti. 
rent  Se  accordèrent  que  Beraud  Dauphin  fit  traniporter  &  amener  les' 
corps  &  oflèmens  de  feue  Jeanne  de  Forez  (à  femme  &  d'un  fîen  fils  malle' 
décédez  au  chaftcau  de  lainr  Cirgues ,  (èpulturez  au  monallcre  de  la  Voûte, 
dans  le  monaltere  de  làinc  André  lez  Clairmooc  Imvanc  1  ordonoance  d 


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D*  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  I  V.  ÏT.  19? 

clcâion  de  fepulcure  &ce  par  ladicç  Damé.  De  ce  narre  il  eft  ayfc  de 
recueillir  qu'eik  nooniK  en  couchei    qu'e&e  eflniiaeooiicliéed'im  fil» 
qui  mounit  en  iDcimeKmp8qw(kincce.Noi»pai]e^^ 
«litres  mariages  de  Bmud. 

'  En  l'année  m  c  c  c  l  x.  il  fût  convenu  à  Bretigny  prez  Chartres  qu'en, 
exécution  du  crai<^é  de  paix  entre  le  Roy  Jean  &k  Roy  d'Angleterre  o»^/"/"'**»* 
donnneroit  des  pftaees  au  Roy  d'Angleterre ,  ftffinranr  pmfieurs  Princes  du  ' 
ikig  âtantrek  gna&ds  Seigneun  ,  parmy  le(miek  eft  nommai vDai^hitt  : 
d'Auvergne,  comme ileft  naarqué  dans  Waliîngham  &  Froiflàrc  6c  dans 
Jcs  Ictrcs  de  ratification  dudit  traiéVé  expédiées  par  le  Roy  Jean  données  à 
Boulogne  le  x  x  v  i.  Octobre  audit  an ,  Iciqueilcs  ont  ciïé  miks  au  jour  pa« 
k  R.  P.  Edmond  Marcene  rebgieux  Benedi<5tin.  UfittdoocenAngkcerMi 
en  ofta^  avec  ces  Princes  6c  grands  Seigneurs,    y demeunitreise  aa»,  '"'^ 
9M  il  dejptndit  bten  ciaqmante  deux  mi/rama ,  comme  il  eft  marqué cnTuvi  vinwwMOt 
rcft  cire  cy  dcflùs.  l!  cft  parlé  du  Comte  Dauphin  d'AuVergne  ,  ^ui  fi  pro 
lihtrAttaue  Ktgts  obfidem  œm/htmt  m  AmgliA ,  dans  des  letres  patentes  cxpe^ 
diécs  en  l'année  mccclx.  qui  (bat dans k  regiftre  lxxxix.  duTre^t 
«les  Ckanes.  BeUefincft ,  qui  voyoic  que  k  Dauphin'  d'Auvergne  efloirtti 
Ao^eterre  pendant  que  kt  piUanb  «m  royaume  ravageoient  (es  terres  ^fl 
creu  qu'il  y  eftoit  prilonnier.  A  la  vcrité  il  eft  marqué  dans  l'arrcftqueje 
viens  de  ater  qu'il  y  fut  rzn^onne  à  trente  ml francs ,  à  quy  il  fut  mis  à  tauft 
de  fi  Comté.  De  forte  qu'on  peut  bien  luy  appliquer  ce  que  Charles  Ber- 
nard dit  de  Loûis  IL  du  nom  Duc  de  Bourbon  gendre  de  Beraud  ,qui  fîis 
au  (Ti  l'un  des  àùag»  du  Roy  Jean  en  Angleterre ,  &:  à  fis  de^Mns  comme 
Beraud  ,  ^'id  fifjf  m        di  fin  ffêmèf  fimme*  dt  dtmm  fmr  i'mtù9 
jflegé. 

Pendant  qu'il  eftoic  en  Angleterre  en  oftage  il  efiablic  en  l'année 
M  C  C  c  L  X  V.  Aaaé  Dauphin  feigneur  de  Rcxrhcfort  fim  onck  Gouvemear 

de  fcs  terres  pendant  (oit  aUènce  fie  pendant  tout  le  temps  qu'il  devoit , 
tenir  cirage  en  Angletenc  ,  comme  il  eft  marqué  dans  l'Inventaîie  de» 
Dauphins  d'Auvergne. 

Nous  avons  remarqué  cy  deflùs  que  Jeanne  de  Forez  ù.  femme  mourut 
en  l'année  m  c  ce  l  x  1  x.  à  £unc  Cirgues  en  Auvergne  Tous  ceux  qui  fe 
Sam  nie(k£  Jonques  à  prefènt  de  parler  des  femmes  de  Beruid  ont  die 
qu'après  la  morr  de  Jeanne  de  Forez  il  convola  en  fécondes  nopces  &pric 
à  femme  Marguerite  de  Sancerre  fîlle  &  héritière  de  Jean  111.  du  nom 
Comte  de  Sancerre.  Mais  ils  (c  (ont  grandement  trompez ,  cette  Margue- 
lite  n'ayant  efté  que  là  troifiefine  (ènme.  Il  efi>odà  dônc  en  féconde* 

E Jeanne  de  Boulogne  fille  de  |ean  de  Bouu^nc  liagtÈtar  de  Mont- 
,  qui  fût  aufH  Comte  d'Auvergne  ,  laquelle  on  a  accouftumé  de 
pour  femme  à  Beraud  I.  père  de  ccluy  cy.  Mais  le  contrafb  du 
mariage  de  cette  PrincefTc  citant  du  mois  de  Juin  mccclxxi.  6c  Beraud 
L  cflanr  mort  longtemps  auparavant ,  il  eft  évident  que  ce  mariaee  ne 
peut  pas  luy  convenir  ,  &  que  par  confèquentc'eft  avcclôllfilK  qu'dk  fliC 
maricc.  1  Ik-  mourut  le  premier  jour  d'0(ftobrc  mCCClxxiïI.  fans  enfans. 
£c  c'eH  pour  cette  railbn  que  dans  unajrEcft  die  l'an  mC  C  6  Çkix.  où  k  ^^'^  ''^ 


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zoo       HISTOIRE  DE  LAMAISON 

généalogie  de  Bcraud  il.  tlt  dcduitc,  il  n'ctt  parle  que  de  deux  mariages 
contiadteÈpar  luy ,  parce  qu'on  n'y  parie  que  de  ceux  <]uiavaiaitpFO<lott' 
ées  et&xui  Cor  U-s'agi(Iôic  du  ponage  des  biens  entre  les  cnÊuis.  Ma» 

*»nN*f  j«j  f^ins  un  aune  arreft  de  l'an  mccccli.  il  cft  dit  cxprcfTcmcnt  que  cum 
tnbus  mulienbut  fùcccjfiiè  ^  ultmo  cum  quadam  Mar^attt*  de  Sacroetfift 
eju/dem  hci  Comttffa,  miurtmonuliur  copuUius  fittrit. 
■  Il-fe  Mmaria^dMicpoiirkiinjfteime  'f^^  au  mois  de  Juin  de  l'année 

rr.,if*r/t.,f.4.  M'C  c  c  L  X  X  i  Vi  ayeic  Marguerite  de  Sancerre,  laquelle  eftoit ,  au  rap- 
port  de  FroifTirc,  une  moult  ait  tant  Dame  (S^  de  grand  prudence.  Ellccftoic 
fille  de  Jean  m.  du  nom  Comre  de  SAncerre  cV  (ie  M  irr^ucrirc  Daraedc 
Mermande  en  Anjou  ,  oc  avuit  clic  mancc  auparavant,  du  vivancdefoa 
pere  y  avéc  Girard  Siré  de  Raiz  ,  qui  niounic  peu  de  temps  apre&  tatt 

M,;},  f.nt^i  d,  mariage.  Le  R.  P.  Auguftin  du  Paz  cfcrit  dans  la  généalogie  des  Barons 

»fu»i»if.i.n  j^^.^  ^  Girard  Chabor  Sirc  de  Raiz  eut  de  Philippe  Hcrti  an  !  fa  f-cmnie 
deux  cnfans ,  Girard  ,  &  Jcinne  ,  lelquels  je  rrouvc  nonm^cz  en  deux  arrefts 
du  l^aiicmcnt  de  Pans  des  amices  mccclxxx.  «Scmcccxc.  où  cette 
Jeanne  le  qualifie  Dame  de  Raiz,  comme  eftanc  lœur^  feule  herinefede 
&a  Girard  (êigneur  de  Raiz.  Le  melnie  auâeur  adjoufte  que  ce  Girard 
n'eut  poinr  d'cnfms.  Ce  qui  eft  vray.  Apres  fà  mort  Marguerite  de  San- 
cerre (  î  \  .  cipoula  Beraud  Dauphin  d'Anverj^nc  ,  &r  cni^cndra, comme 
du  rroillart ,  iuiiù  cnfans,  qui  iont  tous  nommez  dans  i  arrcit  de  mcccclix. 
donc  nousàvons  dejaparlc ,  «Scicrqueb  Qous  nommerons  adfi  àla&idece 
chapitre. 

Fn  la  melmc  anncc  \icccr  r.xiv.  aprcr;  Pafqucs  le  Duc  d'Anjou, 
wtiifm'*ri.t.  qui  le  tenoic  en  Pcrigord,  Ht  une  grande  aflèniblée  de  gens  pour  aller 
***■*"*  niirc  la  guerre  en  la  iiaute  Gakogne.  Le  Conncftabledc  France  y  elloit 
avec  ohe  très  grande  quantité  de  noblefle  de  Bretagne ,  Poidlou  ,  Anjou, 
de  Tourainc ,  de  Gakogne ,  du  Limoufin  ,  &  de  l'Auvergne  ;  parmjr 
laquelle  font  nommer,  le  Comte  Dauphin  d'Auvergne,  &:  les  Vicomtes 
de  Carraaing,  de  Villemur ,  &  de  Ta  lard,  lefqucls  je  aonune  icy  pacde 
qu'ils  eftoient  tous  proches  parens  du  Dauphm.  . 

n  «ft  marqué  dans  rinvencaire  des  Dauphins  d'Auvergne  qu'en  l'année 
MCCCL XXV I L  Geraud de  Rochefoit  & &.  femme  vendirrât  à  Beraud 
Diuphin  fèigneur  de  Mercucur  tous  les  ccns  6c  U  juftice  qa'ik  avoîenr. 
en  la  ville  de  Marcugcol  Lambron. 

En  la  melme  année ,  après  que  le  Duc  d'Anjou  Ce  fut  retire  a  Touiouie 
auprez  de  la  Ducheflê  fa,  femme ,  qui  eftoic  nonvellemenc  accouchée  d'un 
beau  fîls ,  les  Seigneurs  qui  efloienc  aufwez  de  luy  Ce  retirèrent ,  ^  h 
«mSwfiMi.».  Ma.refchd  de  Sancerre  s'en  alla  en  Auvergne  en  confinant  le  [nmtc  DA'.tphin 
*****  d'Auirr^ne  les  Barons  d' Ait^^'er^ne  qui  guerroyaient  aux  Aagluis  qui  je 
Umient  en  Limoufn  tS  en  Kouerme  jur  les  frontières  d  Auvergne,  Ce  Ma;- 
refehal  efioic  oncle  de  la  Dauphine  d'Auvergne  femme  de  Beraud. 

En  ramnée  mccc  lx  x  x  1 1.  Beraud  fut  en  Flandres  avec  le  Roy,  & 
fiit  compis  avec  Jean  de  Boulogne  dans  le  nombre  des  troupe';  qui 
dévoient  eflre  auprez  de  la  perHinne  du  Rov ,  comme  nous  Tr-i'/ons  ili.  |a 
remarque  cy  dcilus  page  146.  en  parlaiic  de  Jean  IL  de  ce  nom  Comte 
d'Auvergne.  An 


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D*  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  I  V.  n.        .  lot 

Au  recour  de  cette  expédition,  comme  les  Seigneurs  qui  avoient  (ûivy 
fe  Roy  demaiidoiencd'dtre  payez  de  ce  qui  leur  eflok  oeu  pour  les  deu 
penfès  qu'ils  y  avoieni:  Butes,  Us  fitntu  t^gne^^  die  Froil&rt  »  fkr  kmrs  rrngtMvJ.^ 
terres  &  pays  a  prendre  ce  ^ue  le  K  rf  leur  det'Oît  pour  les  fèrvices  tju'ils  luy  '^fM»*. 
A'votent  ftits  en  Flindres  ^  pour  les  ncquïtier  envers  leurs  gens,  Froiflàrt 
nomme  parmy  ces  Seigneurs  le  Comte  de  Blois ,  le  Comte  de  la  Marche, 
le  G>mte  d'JEu,  le  Comte  de£unt  Paul  ,  le  Comte  d*HarcDun,  le  Comté 
Dauphin  d'Auvergne ,  U  le  Sire  de  Cmic^. 

En  la  mcfmc  année,  comme  il  eft  marquedans  l'inventaire  des  Dauphins 
d'Auvergne  ,  Geoffroy  Sire  de  Monrmorin  vendit  à  Beraud  Dauphin 
le  chaileau  &  challeilenie  du  Bois  pour  le  pruc  de  deux  mil  anquance 
livics.  Dans  le  mc(me  inventaire  il  eft  ftic  mentioii  d'une  iêntence  de 
l'Auditeur  du  Pape  en  Avignon  ^  par  laquelle  ee  lèigneur  de  Montmoria 
efl  condamné  de  laillèr  au  Dauphin  la  poilèifioii  libre  de.  cette  chafld« 

Icnie. 

Pendant  que  le  Comte  Dauphin  eftoic  en  Flandres  avec  le  Roy ,  v.  tj  a/»»»  « 
Aymerigoc  Marche's ,  lequel  avec  fcs  compagnons  pilloic  l'Auvergne ,  fe  F^^^^îît'-i.'». 
finît  autant  par  adreflè  que  par  force  du  c^iafteau  de  Mercueur  &  le  '*^' 
mit  entre  les  mains  des  Anglois.   Ce  qui  eftant  venu  aux  oreilles  de  la 
Dauphmc,  laquelle  le  tenoit  à  Ardes,  elle  envoya  incontinent  dire  aux 
Efcuycrs  &  Chevaliers  du  pays  qu'ils  luy  viniTcnt  aydcr  à  rcconqucltcr 
fim  chafteau.  Elle  fût  promptemenc  ièrvie ,  9c  le  (lege  y  fut  mis  incoa-. 
tineat.  Neantmoins ,  comme  il  n'cfloit  pas  facile  île  le  reprendre  pair 
force,  on  mit  1  affaire  en  négociation,  &  Aymerigot  le  rendit  moyenant 
la  fomme  de  cinq  mil  livres  qu'on  luy  pava  cnm pt;int  ,  ou  bien  cinq 
mil  florins ,  comme  Froitlarc  dit  en  un  autre  endroit.  Ce  qui  prouve    va.  ». 

rie  florin  valoit  un  fianc.  £t  cependaint  je  trouve  dans  lé  conùââf  Itjwllt  *' 
mariage  du  Mareichat  de  Bouciquaut  &  d'Antoinete  de  Beaufort  '****»^"*^ 
pafle  en  l'antK'e  m  c  c  c  x  c  1 1 1.  qu'en. ce  temps  la  vii^.miUe  florins  Àe  < 
valoient  que  ieizc  mille  frincs. 

Dans  le  compte  de  Jean  Flamenc  Trelorier  des  guerres  il  eft  dit  ' 
qu'en  l'année  mccclxxxiii.  par  letres  du  Kof  données  à 
Paris  le  x  xx.  Décembre  il  fur  ordonné  au  Daiq^hin  d'Auvergne  Comte  ; 
de  Clairmonr  retenu  au  nombre  de  cent  cinquante  hommes  d'armes 
pour  Icrvir  ez  partyes  d'Auvergne      ailleurs  deux  cens  francs  d'ellat  par 
mois  outre  &  pardtiTus  les  gages  de  luy  &  dcldits  cent  cinquante  hommes. 
Et  plus  bas  il  eft  encore  marqué  qu'à  fiit  menu  au  nombre  de  qixaraâte 
Arbaleftrieirs  de  cheval  outre  &  pardcfTus  le  nombre  de  cent  cinquante 
hommes  d'armes  cydeflûs  ;  delqucls  Arbalétriers  Antoine  de  Plailancc  " 
fût  Caniraine  avec  un  Conneftable  ,  &:  il  leur  fut  ordonne  ,  nu  Capitaine 
quarante  francs,  au  Conncitable  vingt  quatre  iraiitb  ,  tx  à  cliakun  Ar- 
baleftrier  douze  francs  par  miMs. 

En  l'année  mccClxxxv.  le  Roy  Charles  VI.  s'eftaht  refoiu  de  fw^WM^». 
paHèr  en  Angleterre  avec  une  puiffante  armc'c,  il  le  rendit  en  Flandres  «'♦4i-4f. 
avec  une  partvc  de  fa  Noblcne  èc  de  les  troupes.  Il  avoit  auprès  de  luy 
k  Duc  de  iSar,  le  Duc  de  Lorrame,  k  Comte  d'Armagnac,  k  Comte 
tmt  J,      '  Ce  . 


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xox  .  HISTOIRE  DE  LA  MAISON 
de  Savoyc ,  le  Comte  Dauphin  d'Auvergne ,  le  Comte  de  Genève ,  le 
Comte  de  fiiine  Paul ,  le  Comte  d'Eu,  le  Comte  de  LongueviUe,  le  Sire 
de  Coocy ,  Meflîre  Guillauine  de  Namur ,  &  plufieius  autres  giands 
^eiVneurs  de  France.  Mais  ces  çrands  projets  &  ces  grands  prepararife 
n  aboutirent  à  rien ,  le  Roy  ayant  à  la  luggeftion  de  ceux  qui  n  avoient 
pas  efté  d'avis  de  cecce  entreprifè  donné  congé  à  lès  troupes  ians  avoir 
lien  ûk.  Ce  npA  £dcha  betuicoup  de  gens ,  &  nommemem  le  Comce 
Dauphin  d'Auvergne ,  lequel  jnia  ikritfay  parlant  à  Fraif&R,  qui  tûok 
là  prefcnt,  ^«V/  a'mh  des  fmurveances  pour  dix  mille  frimes  fmr  b^^^  m«it 
il  n  e»  *mt  pAS  mille  de  retour.  Bncores  l^ùfferent  Jès  geiu  tout  perdre. 

En  la  mcfine  aimée  lÀDuc  de  Bouii)on ,  après  avoir  pris  la  Roche  Sen- 
nadoiie  à  deux  làenës  an  de&s  de  dairmont ,  s'en  allai  Jbedes  *pmiiCmtt 
twintij^  îif  Dmfbin ,  le fiftqf*  moult grandemeut ,  dît  d'OrronvilIe,  cjT  iMin  «lU 

éUt  Puj  Naflre  Dame ,  où  il s'efloit  itHié. 
Trmvti  it  u.  En  l'annc'c  mccclxxxvii.  Beraud  Dauphin  Comte  de  Clairniont 
^f'^»  &  (èigncuf  de  Merôieur  hoir  &  coaGn  de  feu  Beraud  Dauphin  feigneur 
de  Hochefen:  vendit  à  Maorin  de  Tounel  (èigneur  d'Alegre  pour  le  pris  de 
trcHs  mil  dnq  cens  livres  la  moitié  par  indivis  de  la  terre  &  feigneuriede 
Meillau  ,  excepté  &  refervé  à  M.  le  Comte  cfdites  chofes  vendues  la  foy&  . 


epteoc  reierve  a  M.  ie<^omre  cidites  cnoles  vendues  la  roy( 
1  hommage  ,  louveraineté  &  reflbrt.  Lequel  hommage  ledit  Heur  d'Alegre 
Et  le  melme  jour  au  Comte ,  lequel  donna  wdic  iùrur  d'Alegre  la  haute. 


'^'^^  moyenne, &bailêjufticedu  lieu  de  Toond. 

L'année  d'après  le  Comte  d'Armagnac  Ce  tran^mctâ  en  Auvergne  pour 

négocier  un  traité  avec  les  bandes  de  pillards  qui  ravageoient  le  pays.  Ils 
luy  donnèrent  parole  de  vuider  entieremoit  le  royaume  moyennant  U 
Ibmme  de  deux  cens  cinquante  miUe  francs  qu  il  leur  promit.  Ce  que  les 
habitans  d'Auvergne ,  Quercv ,  6c  Limott(m  promirent  d'exécuter,  afin 
d'avoir  la  liberté  de  leurs  perfiinnes  &  de  leurs  biens.  Quand  cet  accord 
9»^(Ênv»Li.  fut  fait ,  le  Comte  d'Annigmc  ,  dit  Froifîàrt ,  pria  au  Comte  Dauphin  J'âu, 
vergae ,  qui  efiott  un  grand  Chef  ^  de  traiter  avec  Tefte  noire ,  qui  tenoit  le 
chaileau  de  Ventadcnr ,  Ac  d'aller  en  fiiice  vers  le  Roy  &  Ibn  Confcii  pour 
&re  leursbeibgnes  plus  fermement  &  authentiquement.  Le  Comce  Dan- 

{>hin  s'y  accorda ,  &  exploita  tant  par  (es  journées  qu'il  vint  à  Paris,  &de 
à  à  Roiien ,  oii  le  Roy  iê  tenoit.  FroifTart  raconte  bien  au  long  toute  la 
négociation  du  Comce  Dauphin ,  laquelle  alla  bien  ientanem  àcauièdes 
*  -dimcultez  que  le  Con&il  du  Roy  y  fàilôit. 
'  Pendant  que  le  Comte  Dauphin  cfloit  à  la  Coor,  il  apprit  quelesoom. 
pagnies  de  brigans  s'elloient  làifis  de  la  ville  de  Montrcrrana  en  Auver- 
fWjffirt  w.  j  gn^-  11  en  fut  bien  chagrin  ,  Se  partit  incontinent  de  Paris  pour  fè  rendre 
•t«^io).io4.      Auvercnc  ,  laifiânt  tout  ion  eitat  derrière  ,  &  chevaucha  luy  &  (on 
page  feulement  le  chemin  de  MouUns  en  Bourbonnois  pour  venir  en 
Auvergne  ,  te  renouvcUoit  tous  les  jouis  chevaux.  Cepoidant  les  pil. 
lards  UMndonnerent  Montièrrand  deux  jours  auparavant  que  le  Comte 
V  pcDt  arriver.  g>»ind  il  en  fceut  U  xerité,  dit  Froiflàrt ,  il  chevaxtcha  un  pen 
plus  A  jon  <^e       'Vint  à  Joint  Fomrfai»  ,&  deU  À  Moulins  en  'BoutbonnoUi 
y  iàmmvithtiudiepdi  BmtAm/kfiUt^fdâvm  efiiMiie  effrayée  4$ 


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D*  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  iV.  î  î.     *  '  •  lof 

ctttt  AVânture  ,  &  toutesfois  qumd  elle  /c^ut  qu  iU  efiMtnt  retraits^  elle  /h 
ftjoêifi  iê  «r  nptt  fin  p  iys  efioit  plus  a.j]ui  £  qui  dmuM^  '  Pât     fiy  ,  dit  U- 
Cmtt  Dii^Mi:,  Je  'voudrtfKÊ  ipk'il  m'eufi  amfié  gnuulfmenf  ti  fwin^lUfdg. 
ijui  s  en  font  partis  fitjfeat  encam  dedâ»  MmUffimuii  nd»s^  Cér-  s*Us 
paient ,  ils  y  finiraient  m&l.  ^  ■ 

,  En  1  année  m  c  c  c  l  x  x  x  j    aa  moi&.de  Juin  le  Cisinte  Dauphin  fud 
à  Riom-  en  Auve^oft  aux  nopces  jde  Jean  Duc  dé  fibtiy  de  de  Jeanne  âei  ' 
Boulogne ,  qui/irm«r  wumU  gr*nd*t  ^  coaaatt  die  ïraiflârck  Nous  eh  avons»  ■  '  • 
parle  plus  amplement  cy  deflîis  page  ip. 

A  la  fin  de  la  meltne  année  le  Roy  Charles  VI.  ellint  à  Touîcnifc  gae^cl  rr»;/«»#«<  «» 
contre  le  Duc  de  Tourainc  ibtt  iircrc  ou  il  (croit  plulloll  à  Paris  c^ç  luv^.'^'*'  *' 
La  gageure  fiit  de  cinq  mil  irancs.  Ils  pardtenc  à  la  mefine  heure  ',  lô 
Roy  avec  le  Heur  de  Garencieres ,  fit  le  Duc  avec  le  Seigneur  de  la  Vieu£. 
ville.  Le  Roy  mit  quatre  jours  &:  dcmv  pour  arriver  à  Paris ,  &  le  Duc  de 
Touraine  n'y  en  mit  que  quatre  ôc  un  tiers.  Amfî  il  <j:.iigna  la  gageure 
Cependant  le  Duc  de  Bourbon  s'en  retourna  par  ic  Puy  en  ion  pays  Se 
alla  voir ,  chemin  6i£mc.  i  Çoa  Jbeaupcre  lei  Comte  Dauphin  .d'Aùvecgnë 
&  la  Comteffe  Dauphine  &  Tes  cnfans. 

F.n  l'année  mcccxc.  le  Comte  Dauphin  voiilinr  ncrnmpagner  \trrtmmf^^> 
Duc  de  Bourbon  au  voyage  de  Rirbjiric,  il  fir  fon  ccitament,  par  lequel 
il  inftuua  Ion  heruier  univericl  Bcra.ud  ion  his,  auquel  en  cas  qu'il  mou^ 
nit  (ans  enfàtis  mafles  il  (ùbftinia  Jean  Dauphbi  iôh  lècond  Apres 
quoy  il  partit  avec  fon  frerc  Hugues  E>auphin.  Eftant  arrivez  en  Barba-  f,«/,rtW.4. 
rie  ,  le  Duc  Chef  &  louvcrain  de  ce  voyage  afliegea  la  ville  d'Afrique , 
c'cftà  dire  Tunis  ,  comme  il  ell explique  par  d'Orronville  dans  l'hiftoirede 
Louib  iil.  Duc  de  Bourbon  ,  où  U  pcnt  beaucoup  de  jgcns  de  marque  a  un 
aflâuc.  Et  enfin  on  fût  obligé  de  lever  le  fîege  9c  .de  s'en  retournier  hoiu 
teulèment.  De  quoy  les  Génois,  qui  avoient  embarque'  les  Seigneurs  de 
France  en  cette  prétendue  conquête ,  efloient  fort  defplaifànts.  D'autre 
codé  il  (c  refpandit  un  bruit  dans  l'armée  que  les  Génois  avoient  trahi  les 
'  Chre (liens  &  s'eftoient  accommodez  fecretement  avec  lesSarrafins.  Ce  que 
la  plus  grande  partye  des  Chrefticns  croyoitéedilôitainn.  HnfmnwrMwt 
Seigneurs  (st  Capitaines  le  Duc  ât  hawhon  ,  le  Comte  Dauphin  ^ànvnffU  » 
le  Sire  de  Comy ,  Me/fire  Guy  de  U  Tri  mouille  ,  Mffftre  feun  de  Vienne  ,  ■  ' 

Meffire  Philippe  Barp^voent  bien  tout  claittmtnt  comme  il  en  pfpour 
.  €t  ttaitt  itpmims  ia  ptge  fi  fondémmmt.  ■  te  Comte  Daupbin  Çt  mit  en  niji.  é,  umu 
woxx  avec  le  Duc  de  Bourbon  pour  s'en  revenir  en  I^ance.^  &  fut  avecJij^J*Mn 
luy  en  Sicile  &  à  Me(fine,  où  ils  demeurèrent  huidl jours.  Là  le  Duc  de 
Bourbon  fit  Chevalier  N4ainfi-oy  foigncur  de  Clairmont  Se  de  Mefline  j 
lequel  luy  fie  preiènt  de  deux  courfiers,  Se  un  au  Comte  Dauphin.  Apres 
quoy  ils  vinrent  à  Marlêille,  &  delàénAuve^ne.- 

Le  Comte  Dauphin  mourut  le  xzt.  Janvier ,  comme  il  eft  marqué  dans 
l'ancien Obituairc  des  RR.  PP.  Cordelicrsdc  Clairmont,  ou  le  xvi  t. 
félon  l'Obituairc  de  faint  André' ,  en  l'anne'e  m  c  c  c  x  C  i  x.  c'eft  à  dire, 
l'an  M  c  c  c  c.  félon  la  manière  de  compter  d  aujourd'huy ,  comme  il  eft 
masqué  dans  un  aneft  dii  pulemeÉt  ^  où  tl  eft  ■auiflî'diiR  ^tie  &  femme  «  1VM«M^  if^ 
ToMT  /.  Ce  ij 


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104     HISTOIRE    DE    LA.  MAISON 

c'cft  à  dire  Margucntc  de  Sanccfre  ,  avoit  le  bail  ou  la  garde  noble  de 
Ês  difans:  Elle  refta^weu^  jufques  en  Tann^  mccccv  i  ii.  qu'elle  le 
maria  pour  la  croiiîefme  fois  avec  lacques  fei^ncurdeMonthieron  Comté 
éc  MauleVrier.  Quelques  efcrivains  célèbres  ïuy  donnent  encore  un  autre 
mxrv  ,  aCivoir  Jean  dic  Lourdin  feigneur  de  Saligny  Conneftable  du 
royaume  de  Sicile.  Ce  cjue  j*ay  bien  de  la  peine  à  croire ,  parcccjue  je 
fois  dans  jun  atreft  àc  Vansiêc  ne  c  c  ex  v  1 1 1.  qu  ayant  imem^  aâioa 
'•wwf  171.  contre  le  0»nte  Etonplnn  poBr  taôibn  de  la  fucceiHion  de  cette  Dame , 
il  n'allcgiia  pas  fcs  paifVes  dotaux ,  mais  Ce  fonda  (culement  fur  ce  qu'cflant 
(on  cnufîn  au  croidclrac  degré ,  ôc  luy  ayant  rendu  plufieurs  fervices  con. 
fiderabics  ,  elle  luy  auroit  donné  pendant  ù.  vie  l'iuafruit  des  cballeauX 
ê6  chaftelleiiics  de  Sagone,  deMoBtâocoiE,  8?  cte  Vailhc,  cdèmUe  de 
la  Comté  de  Sancerre  &  du  dttfleàa  &  efaâftellenîe  de  Chaqnnon.  Or 
il  eft  certain  que  s'il  avoit  eftr  fôn  mary ,  il  auroit  parlé  autrement ,  ellanc 
d'ailleurs  homme  de  qualité  &  de  mente.  Meilleurs  de  Sainte  Marthe  ont 
remarqué  dans  la  dernière  édition  de  l'Hiftoire  ^nealogique  de  la  Moi- 
iôn  de  Fiance  que  Jacques  de  BotnfaonGbnne  de  k  Marche  Sc^c  Caftres 
«(bot  allé  en  Sicflc  elpoufer  Jeanne  IL  de  ce  nom  Reyne  de  Sicile ,  il  y 
...fut  accompagné  par  Lourdin  Sire  de  Saligny  ,  lequel  rendit  de  fi  grands 
•  (crvices  à  ce  Prince  devenu  Koy  de  Sicile  que  pour  les  reconnoifh-e  il  le 
créa  Conneftable  de  Naples  &  de  Sicile ,  &  Hiy  donna  la  principauté  de 
Tareoce  Se  trente  mil  ducats  de  rente  ,  recontioiflànt  par  ik  deckraiÛMï 
de  l'an  m  c  c  c  c  x  v.  qu'il  luy  avoit  mis  la  Couronne  fur  la  téfte. 
•    •  De  tour  ce  qui  vient  d'eftre  dit  il  eft  ayfë  de  voir  que  ceux-l.\  fcfont 

trompez  qui  ont  creu  que  Beraud  avoit  elle  le  premier  mary  de  Margue- 
rite de  Sancerre.  En  quoy  neantmoins  ils  onc  lùivy  ce  qui  le  lit  dans  un 
arxeft  del'an  mccccxxxxx.  oà  il  eft  dic  que  cette  Dame  «voit  eu 
deux  maris ,  le  premier  Beraud  Dauphin  pere  d^autre  Beraud,  &  le  fecond 
Jean  de  Momberoo. 

Srfans  de  Berdui  IL  du  mm  Càmif  de  CiatrmM ,  'Dat^hm 
£Atmtrfnt,      de  feAtme  de  Fere\  fk  première  femme. 

9MKttth97i-    1%   Nne  Dauphine  mariée  en  l'année  mccclxxi.  avec 
dirpenfe  du  Pape  Urbain  V.  à  Ardes  en  Auvergne  avec  Louis  IL 
Duc  de  Bourbon  ,  auquel  elle  porta  les  Comrez  de  Clairmont  &  de 
Forez.  Us  vdquîrent  en  une  très  eftrotie  amitié ,  comme  tefmoigne  d'Or- 
Bif.iifttH»  ronville ,  qui  marque  que  ce  Prince  aymoit  la  Duchefle  fa  femme  de  iraye 
nLunt  *)■  ^f^our.  Elle  eut  piufîeurs  encans  du  Duc  fôn  mary  ,  tous  morts  en  bas 
aage  &  lâns  lignée  ,  à  la  referve  de  Jean  L  du  nom  Duc  .de  Bourbon 
Dm  TiBMf.  &  dHàbeau  de  Bourbon  ,  laxpidle  eftoûE  encore  au  mcHidc  en  l'année 
j^!im$f.tfy  MCCCCLi.  comme  il  conile  d'un  arreft  de  cette  année  là.  Le  Duc 
mourut  à  Montluçon  k-  x  r  y.  Ao'jft  mccccx.  &  fut  porté  au  prioré 
deSouvigny  en  Bourbonois,  ou  .il  tut  enterré  avec  là  femme  dans  une 
chapelle  qu'il  y  fie  baitir.  Anne  (a  &mme  luy  fùrve^uit  long  temps , 
^Icrcniaficr,  fit  fiwL  tcAaoïent  le  xlx.;  Sepconbre  liccccx.  & 


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C?£^  'SJôrnhe^ic  a,  mu' ^aùr pcna^  <J?Ol 

On  V  CL  aujsy  e-nterT^t^-'  daru  la^Juù 

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iiiuiiinuuiUiiuuiMiiitMrinuuiiiiiuiiiiiiuiiiii<iutHiiiinnuuiuiMiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiriHiiiitiiiii(ii 


iiiiiiiTmriiiriiiiinniniiiiH«iiHtiin^mnl«nin%iii;imi:M;mi|hH 
tfcrgm^&^  ComtzJ\c  sa^ 


.Af^  âôCLiZ.  I.  dic  nom.  S<:Otcc-  — ^ 


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.  I  ■  • 


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D'  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  r  V.  I  L  -  xo^ 
encore  un  codicille  quatre -dus-  aptes ,  &  fiic  nifld  encerrée  à  Souvi^y  Hi/i  de  su- 
ave c  Ton  mary  dans  un  tombeau  eflcvt:  de  terre,  où  font  lau» iîgurcs  JÎÇf''"*' 
-ayant  les  mains  joinrc;,  comme  ils  font  repreientcz  icy.    '  *i  . 

.  On  voit  lur  ce  tombeau  une  ceuuurc  iur  kîquellc  il  eft  cfcrit  EsPBR  ancb.- 
Cdiotc  U  éev'dc  de  ce  Prince.  Un  aiiâettr  modeine  dit  qu'au  oemps  que  s» 
le  Duc  cCipoaù.  la  Princcffe  en  la  ville  d'Ardcs  il  inftîoia  auffi'  l'Ordre  J^^^'i^t 
des  Chevaliers  de  Kollrc  Dame,  dit  aurrcmcnt  du  Chardon,  compofë 
de  vingr-{ix  Chevaliers  km  reproche  &  renom  mc7.  en  noble  fie  vail- 
lance ,  Ôc  fit  iuy  6c  les  iucccllcurs  Ducs  de  Bourbon  chefs  &  iouveraio»  , 
d*iceluy.  Ils  poriùîenck  cdmare  develotirs  bien  cetefte  doublée  de  âcinr 
rouge j  brodée  d'or,  &  (ùricelle  en  mefme  broderie  cemoc  EsPBRAitCXln 
Elle  fcrmoit  à  boucle      ardillon  de  fin  or  cbarbiUonnez  &  déchiqueter 
avec  l'elmail  de  vcrd  comme  l  i  celte  d'un  chardon.  Un  autre  audVeur  r>^<^  * 
moderne  elcnt  que  ia  dcviie  de  cette  ceinture  avoii  cite  ingenieulèmenc 
itivencce ,  k  cetnniie  marquant  dans  fe»  livres  làcres  la  ferce k  valeur^ 
&  la  vertu  »  les  Princes  de  Bourbon  voulant  dire  &  peuecftre  de  là  inférer 
qu'ils  efpercMent  avec  la  valeur  fc  maintenir  dans  le  rang  Se  dans  la  dignité" 
que  ia  nature  &  la  naiffance  leur  avoient  dc^nnc' ,  &:  qu'ils  embrafleroicnt 
à  leur  tour  l'Eilac  comme  la.  ceinture  embraiic  le  corps.  En  quoy  ils  ont 
«tt  raifim,  dilènt  Meflieurs  de  Saiaie- Marthe ,  leur  eiperançe  n*ayant 
cflé  vaine  ny  fru(lrée  ,  pui£]ue  quelqttes.empe^chemens  qu'on  leur  ait 
apporte',  &  quelques  efforts  que  leurs ennemys  ayent  tenter,  enfin  Dieu 
leur  a  fait  cette  fpeciale  grâce  de  parvenir  à  la  rmjronne  de  France,  & 
de  cueiUu:  sunCi  le  fruit  de  leur  EsPERANCii  par  le  moyen  de  la 
generofîtë  du  Roy  Henry  le  Grand  i(Ei  de  cette  haute  tige.  - 

Cette  Princeflè  a  fende  à  Souvigny  deux  anniverfaires  &  une  Meflè, 
qui  Ce  célèbre  tous  les  jours  immédiatement  après  Prime  en  la  chapelbe 
vieille.  Et  pour  ce  lujecl  elle  donna  aux  Religieux  de  Souvigny  k  terre 
de  Crcilangcs  par  letrcs  du  x x 1 1 1.  Novembre  mccccxvi. 

Je  nay  pas  peu  trouver  l'année  du  decez  de  cette  Prince(Iè  ,  maiK 
feulement  <|u  elle  fiirvefi]uic  long  temps  à  (on  mary  6c  qu'elle  devine 
Dauphmc  d  Auvergne  par  la  mort  (ans  enfans  de  là  niepce  Jeanne  Dau- 
phine  Ducheflc  de  Bourbon.  Et  amH  le  Dauphmé  d'Auvergne  courba 
par  elle  en  U  mailbn  de  Bourbon ,  &  eft  enfin  encré  en  celle  de  GaftcMi 
de  France  Duc  d'Orleansaunioyen  de  (ôn^nariageavec  Marie  de  Bourbon 
Ducheflè  de  Montpender ,  donc  l'heritiere  feiie  Mademoilèllc  mourant 
làns  enfans  laifTà  par  ceiVament  à  Philippe  de  France  Duc  d'Orléans  àtn 
unique  du  Roy  Loiiis  X I V.  le  Dauphmé  d'Auver^oe. 

Enfans  de  Berau  i  IL  Comte  de  Clairmottt  &  de  J\dar^eritg 

de  Sauarre  j'a  iroijtejme  femme. 

BEraud  III.  du  nom  Comte  de  Clairmqnt,  Dauphin 
dV^tnrergne,  qui  aufa.  Ibnchapitie. 

JBAM  DaV» HIM  .  QWIt  ftvautt  £w  pCTC  ^K»  . 

C«  uj 


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%cié  .     HISTOIRE  DE  LA-  MAISON 

L  o  S  i  -S  ' p  A  u  p  ti  I N  mon  avaat  ^  pot  taris  lîgn^; 

Robert  D  avvhïk  (êigneur  de  Mercucur  &  de  VerddàsL  •  Efl 

fà  jeuncfle  il  fut  religieux  profcz  de  l'abbayc  de  la  Chaifc-Dicu  en  Au- 
vcrc;ne ,  Abbc    Yiloifc,  &  }■  veiquc  de  Charcrc^  en  î'anncc  MCrccxxxri. 
avec  faculté  de  tenir  pcrpccuclcnient  en  commcndc  i  abbaye  d  YlTbirc,' 
de  laquelle  il  eft  appëllé  àdminiftrateur  perpetûel  én  un  arrcft  de  Tan- 
M  c c  c<: X  L  I X.  En  (iiice  l'Evefchc  d'Alby  ayant  vaqu^  par  la  monde- 
Pierre  Nepvcu  decede'  à  la  fin  du  mois  de  Scptetiibre  on  au  commence-' 
mcnc  du  mois  d'Oclobrc  m  C  C  C  C  x  x  x  i  1 1.  le  chapitre  d'Alby  procéda 
a  i  clcciion  d'un  nouvel  Evefque  luivanc  les  formes  canoniques  &  le  décret 
du  Côtidile  de  Bafle,  te  cfleiic-Bciiaaid  de  CaiîUàc  Prevojl  de  l'Eglife^ 
cathédrale  d'Alby.  D'autre  part  Robert  Dauphin  Evcfque  de  CharOYS 
recommande  au  Pape  Eugène  IV,  pour  Ùl  grande  naifïànce  &  pour  Coti 
mérite  particulier  par  le  Roy  Charles  VII.  par  !c  Duc  de  Boiirbon ,  Se 
par  ic  Cotise  de  Montpcncicr ,  en  ftit  pourvcu  par  le  Pape ,  qui  prctendoic 
n'avoir  pas  les  mains  bées  par  le  décret  du  Concile  de  Bule ,  en  con- 
fcquence  de  la  rclêr\'ation  qu'il  avoit  ^ce  de  l'Eglifè  d'Alby  quand  elle 
viendroit  à  vacquer.  Ce  qui  rcndoit  ,  ce  fcmble ,  rdcLlion  de  Bernard 
nulle  à  cau(è  du  décret  irritant  accouftumé  d'cilrc  mis  dans  les  bulles 
de  refèrvc.  Cela  caulà  un  grand  procez  encre  ces  deux  perionnages, 
qui  dura  long  temps.  Bernard  s'en  aUa  à  Bafle  ,  où  (ê'ttaoit  le  Condie 
ânhreflel,  &  implora  ià  prote(nion ,  &  où  il  efloit  bien  à  prefimièr  <{a*tl 
trouveroit  de  la  faveur  après  le  décret  de  la  ftfîtnn  X 1 1.  fait  peu  de  temps 
auparavant,  par  lequel  les  reicrves  cftoicnt  abolies  &  les  élections  rcita- 
blies.  Le  Concile  Iny  donna  des  Juges ,  donc  l'Eveique  de  Lubec  fût  un. 
fis  cQofirmerènc  Coa  eleâîon  ;  &  enfin  il  y  eut  une  lènéence  donnée  en 
plein  Concile  en  fà  &veur  le  x  i  x.  Décembre  mccccxxxv.  en  vertu 
de  laquelle  il  foc  (àcré  Evefque  d'Alby  dans  l'Eglilc  des  Cordclicrs  de 
Balle  le  Dimanche  x 1 1.  Février  mccccxxxv î.  par  Marcin  Evefque 
de  Leâouie  aflîAë,  iiiîvant  la  coulhime,  d  autres  deux  Evefques ,  allàvdr 
de  celi^  de  Lauiâne ,  9c  d'un  autre  dont  le  nom  a  efté  omis  par  Ve&n- 
▼ain.  Gtia  ne  finit  pourtant  pas  le  procez ,  qliiiût  pendant  au  ParlémeAC 
de  Paris  pendant  un  fort  long  ccmps.  Bernard  y  obtint  un  arreft  avaii- 
t^eux  le  {cpticfme  jour  de  Septembre  mccccliv.  donc  Robert  Ce 
rendit  appellant.  Et  la  cauiè  ayant  enfin  efté  playd^  en  d^nitive ,  Ber- 
nard obtint  le  premià-  jour  du  mds  d'Avril  m ê-c^  c  l  x.  un  autre  arred 
confirmatif  du  {weniîer,  par  lequel  Robcirt  Dàuphin  fut  condamné  en 
l'amende  &aax  defpens.  Il  mourut  en  l'année  mcccclxi.  comme 
il  iê  reciieilie  d'un  arreft  de  cette  année  là  ,  dans  lequel  on  voit  que 
Bernard  de*  Caiîllac  Evefque  d'Alby  fie  alfigner-au  Parlement  Maiftre 
Guillaume  de  Gannay  Advocat  comme  caution  pro  dtfmBo  conjhtgmneo 
nofho  Rohmo  Delpbini.  Il  fut  enterré  en  l'Eglifê  des  Cordeliers  de  Brioude 
dans  un  magnifique  lèpulcre  contre  la  muraille  de  l'Eglife  prez  du  grand 
aùcd  du  collé  de  l'Evangile.  U      reprclcnté  dans  la  planche  cy  jointe. 
Ceux  U  &  trompent  qui  <  le  fbdt  'fflk  de  Jeanne  de  ioirz.  Il  eiin  deux 
cnûns  naturels ,  f yià  appelle  Jea»  ;  it  Ï^boss»  lUbeit;  ieiqueb  k 


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.  1 


'      D'  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  I  V.  II.  107 

Charles  VII.  légitima  par  letres  données  à  la  Guierche  en  Touraine  au 
mois  de  May  m  c  c  c  c  L  i. 

Jeanke  Dauphxnb  accordée  en  raïuiée  mcCClxxxix. *mnM(^4»4» 
avec  Randon  fils  du  Vicomte  de  Polignac.  Le  Comte  Dauphin  £>npere 
ïuy  conftitua  en  dot  la  lomme  de  huit  mil  francs  d'or.  Moycnant  quoy 
elle  renonça  à  tous  les  biens  paternels  &  maternels.  Elle  mourut  avant 
(on  pcre  uns  enfàns. 

Marib  Dauphins  mariée  en  l'année  Mcccc.à  Guillaume  de  «MMUMot. 
Vienne  (cigncur  de  ùànt  Gcor^s  fib  de  Jacqaes  de  Vienne  Se  de  Jeanne 
Dame  de  Chafteauvillain.  Son  Frère  luy  condiiua  en  dor  la  iomme  dë  huiifl 
mil  francs  d'or  avec  la  terre  de  hatty  &  les  villes  de  Chappe  &  de  Capeile  en  i«. 
Champagne.  Elle  fût  roere  de  GudllaQine  de  Vienne  (èigncur  de  fâinc  Geot- 
ges,  deâinte  Croix ,  de  Seurre ,  &  de  Montpont,  &  de  Jean  de  Vienne  Che- 
valier de  l'Ordre  de  fâint  Jean  de  Hierafàlem.  Jeneiçayfijean  de  Vienne 
qui  fut  Admirai  de  France  dans  les  commencemens  du  règne  de  Charles  VL 
&  mourut  en  l'année  mcccxcvi»  à  la  bataille  de  Nicopoli  n'eftoit  pas  «rj/iv.cw/»» 
fi-cre  de  GuiUatune  mary  de  Marie  Dauphmc ,  auffi  bien  que  le  Seigneur  ^ 
de  ûinc  Georges  tant  renommé  dans  l'hifioirede  ce  Rojr.  Car  ils  e&ienc 
tous  BonrguigDOBS  &  de  mefme  nom ,  comme  il  paroift  par  cette  hiftoire. 

MÀtiGOERiTE  Dauphine  maricc  en  l'année  mcccciv.  ^nvMwfiH' 
Jean  de  BuciL  M.  Jullcl  a  creu  quç  c'eftoit  Jean  de  Bucil  Admirai  de  "***' 
France.  Ce  qui  ne  peut  pas  eftrc,  le  Seigneur  de  Bueil  qui  a  efle  Admirai 
de  France  n  ayant  efté  eilevé  à  cette  dignité  qu'en  Tannée  M  c  ce  cl. 
J'aimerois  bien  mieux  dire  que  ce  fiit  avec  Jean  de  Bueil  Maidre  des 
Arbaleftriers  de  France  en  l'année  mcccxcvi.  dans  l'hiftoirc  du  Roy  mjidiCtmtn 
Charles  VI.  que  je  viens  de  citer.  Car  il  conlte  qu'après  la  mort  de  Jeanne  ^t'»i^t^l^ 
Dauphine  Comteflè  de  Clairmont  de  de  Sancerre  monc  en  l'année 
ucc  C  e  x  X  z  V 1.  il  fut  atlegué  au  prenez  <)tti  fut  pour  là  lùccelfion  au 
Pûlement  de  Paris  que  Mai^;uetke  Dauphine  ayant  efpoufë  Jean  Siré 
de  Bueil  pere  de  l'un  des  preccndans  à  cette  fiicceflion,  elle  avoir  renoncé 
par  fon  contraâ  de  mariage  à  la  fùccelfîon  paremele  &  marcrnele  en 
faveur  de  Beraud  Dauphin  (on  frère.  Enfin  1  affaire  ayant  eilé  jugée  en 
l'année  u  c  c  c  c  L  iv.  la  Comté  de  Sancerre  efcheut  à  leati  Sire  de  Bueii 
fils  de  Jean  SfC  de  Bueil  &  de  Marguerite  Dauphine.  Il  efl  marqué  dans 
l'Arbre  généalogique  de  la  Maifon  de  Champagne  que  de  leur  mariage 
il  provint  une  fille  appellée  Marie  de  Bucil,  laquelle  fiit  mariée  à  Baudouin 
de  Crenon ,  &  fut  mere  d'un  autre  Baudouin  de  Crenon ,  en  la  pcrionne 
duquel  finitlarace  des  Seigneurs  du  nom  de  Crenon ,  9c  d'une  fille  appellée 
Ambroiiè  mariée  à  Jean  de  Champagne  MarcTchal  de  Sicile  &  d'Anjou. 

Jacqjuette  Dauphine  AbbefTedcGinrMcnoulenBourbonnois '^'<»""^4^(». 
en  l'année  mccccxxi.  à  laquelle  il  fut  conlhrué  trot':  cens  livres  de  i^'i»an»f.»i. 
penfion  annuele  &  viagère.  Elle  cfloit  encore  au  inonde  en  Tannée 
UCCCCLL 


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W)8      HISTOIREDE   LA  MAISON 


lA  TOUK. 


CHAtmowr. 


CHAPITRE  IX. 

OUS  n'avons  pas  tant  de  chotb  à  dire  de 

ce  Seigneur  que  de  (on  pcrc ,  non  fèule^ 
ment  parce  qu'il  na  pas  vefcu  fi  long 
temps ,  mais  principalement  parce  qu'il  ne 
paroi  11  pas  qu'il  lè  iôtt^looiie  tant  de  mou- 
vement que  luy  dans  les  aflSdres  publiques. 

En  l  anne'c  m  c  c  c  c  v  1 1 1.  la  paix  entre 
les  mailbns  d'Orléans  &  de  Bourgogne 
kyant  eAé  conclue  avec  bien  de  la  peine , 

   eue  fût  juideleneimefine  joor  de  Marsen 

"fîît   iWWj    ■  ■  ,  ^iJ  rEglife cathédrale deCAartfes  en  préfence 

^  du  Rôy.  Le  Moine  de  (âint  Denys  marque  qu'on  choifit  pour  tefmoins 
de  ce  ferment  &  de  cette  acîlion  les  Comtes  d'Alcnçon,  de  Mortaing, 
d'Eu,  de  Vertus,  de  laMaichc,  de  Vcndoûne,  &  de  Dreux,  le  Comte 
Dauphin  d  -  AHvergnc ,  les  Conues  de  Tancarvillè,  de  Roucy ,  &  de  Braine, 
&  autres ,  c^ni  jurcfent  tous  de  maintenir  cette  paix. 

En  l'année  m  c  c  ce  i  x.  le  Duc  de  Bourgogne  ayant  en  con(cquence 
de  cette  paix  licentié  {es  troupes ,  celles  qu'il  avoit  tire'es  de  Savoye ,  allez 
mal  dilcipline'es ,  iè  jetterent  lur  les  terres  du  Duc  de  Bourbon  oncle  du 
Roy ,  &  principalement  fin*  la  Baronnie  de  Bèaujen  n  agueres  acquifè  par 
ce  Duc.  Cela  l'obligea  de  ramaficr  des  troupes  pour  rcpoufTcr  ces  gensJà 
par  la  force.  Il  manda  donc  le  Comte  de  Clairmont  Ion  fils ,  les  Comtes 
d'Alençon ,  de  la  Marche,  &  de  Vcndofme  ,  le  Dauphin  d'Auvergne, 
Artus  Comte  de  Richeraont  frère  du  Duc  de  Bretagne ,  Mcllirc  Jean  de 
Montaigu  grand  Maiftre  de  l'Hoftel  du  Roy ,  &  quantUé  d'antres  Seig- 
neurs de  fes  amis ,  par  le  moyen  defquels  il  de6b  &  chada  ces  coureurs 
à  n'en  entendre  plus  parler. 

Bcraud  fc  maria  en  la  melme  année  avec  Jeanne  de  la  Tour  d'Auvergne 
fille  de  Bertrand  icigneur  de  la  Tour  Y.  dunom&deMariedcBo-.dognc 

ComoefTe 


1 


.!«< 
I>7 


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-   -  D*  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  î  V.  IL  109 

Comtefll'  d'Auvergne  ôc  dc  Boulogne.  Il  iuy  lue  coniluuc  pour  coa?  tiroirs 
|«ttemek  &'inat$rnek  v^igt  &mil^^rès.  Le  CooueiDauphinliiy.airigna» 
pour  fon  doiiaire  mil  livres  6e  rente  anmlele  fiv  riôa  chafteaii  de  ChàP 

malicrc.  Ccl.i  Fur  accordé  le  xxii.  de  Juillet  m  c  c  c  c  1  x.  ez  prcfènceJ 
d'Henry  de  la  Tn-ir  I  vcitiiic  de  Cîairmotit  g;rand  oncle  de  l'accordce  , 
<le  Louis  lèigntujr  d  Apciion ,  d  HugUk. .  Diupiim  Icigncur  de  (âint  CjrgueSj 
6e  Robert  Dimphin  (êigneuf  jde  Ru  v  nés ,  &  de^Loii  is  fei^neur  d'ElborajUi;; 
tous  parents  «te-BeraudL  jl  provint  de  ce  mari^unefiUë^ippeU^.Jcaïui^a' 
de  la<j[ucllc  nous  parlerons  au  chapitre  fuivanr. 

Le  XIV.  Juilkr  M  ccccxxvi.  Beraud  (e  remaria  avec  Marguerite  ''^'^j 

11  •!         J  II  lin  iir    M  .   fil  U 

de  Chauvigny  hiie  de  Guy  deChauvigay  IL  dunomlt^igneurdeCnalreauy  ihs„m.jun 
ronx  &  ViccNBite  de  Broife  &  d'Antotnccé.de  Côu^t  la  femme ,  LK]ueIl9'' 
ciloïc  fille  de  Guillaume  fcigneur  de  Cou&ntGranLl  Maiftrc  de  France  fie 
de  Maragde  de  C'haftcauneufla  {èconde femme.  Guy  III.  du  nom  Icigncui' 
de  Chauvigny  Ion  frcre  luy  conllirua  pour  tous* droits  paternels  5c  niarer-:  j/r^'l,^ 
neis  vingt  fix  mil  efcus  d  pr  à  la  couronne.  Moyenant  (juoy  elle  renonçai  uiun  f.  i4>. 
en  iâveur  de  fim  frere  à  ^us  droits  (ùccelfi^  elcheiv  fie  à  e(cheoir ,  lèfe^ft 
vant  neantmoins  la  faculté  de  lûcceder  à  Gm  froEC  &  à  Tes  cnfans  aucn4 
qu'ils  decedartent  (ans  enfans  &:  toute  cfchoctc  légitime  collatérale, 
Beraud  luy  afTirrna  pour  fon  doiiaire  la  joiiilTance  des  terres  de  Cl^aren^ 
ton  &  de  *vlciilan,  Ôc  en  cas  <^ue  le  pays  fût  occupé  par  les  cnnemys,  I4 
jotUâânce  de  ChîUac  fie  de  lànit  Cirgues  en  Auvergne,! 

Il  ne  joûk  pas  longtemps  de  ce  mariage ,  eftant  mort  le  X  X  V 1 1 1.  joqt 
du  mcfme  mois  de  Juillet.  Apres  fon  dcccz  la  veuve  fe  remaria  à  Jean  dé  '^""'•f*'*' 
Bretagne  II.  du  nom  Comte  de  Pcnthtcvre  &;  de  Pcrigort  &  Vicomrc  de 
Limoges ,  du<^uci  elle  n' eud  non  plus  d'enfans  que  de  Beraud.  Il  mourut 
en  Tannée  mcccgliv.  fiefii femme  le xziil  Juillet mcccclxxxxi. 
ayant  fait  (on  tcftamenc  le  jour  précèdent,  par  lequel  elle  fit,  enir  antres 
chofcs  ,  divers  legs  pieux  aux  Egliles  où  Tes  maris  efloient  enterrez. 

JJn  arrert'  de  Tan  m  c  ce  c  T.  i.  rappnrre  [\;i;nv  les  preuves  nous  apprend  ''"«w^M»** 

2UC  Beraud  eiianc  au  fiege  de  Bourg  lous  le  règne  du  Roy  Charles  V  L 
t  Un  teftamenc ,  par  lequel  il  inftitua  (on  héritier  upiveriel  Jean  Duc  de 
Bourbon  fon  neveu.  Et  dautant  t:[u*il  eft  dit  dans  cet  arrefi:  que  ce  fût 
avant  la  naiflànce  de  Jeanne  Dauphine  fille  de  Beraud  &  de  Jeanne  de  la 
Tour  d'Auvergne  ,  il  faut  que  ce  loit  avant  l'annc'c  mcCCCxii.  en  laquelle 
cette  Princeflc  nalquit.  Ce  fut  donc  en  l'année  mccccv  i.  en  laquelle 
la  ville  de  Bourg  (ituëe  fiir  laGaronne  entre  Blàye'fieBourdeaux  fiita(Oe<  tf«^M^ 
gée  par  le  Duc  d'Orléans.,  Ce  teftamenc  fur  fait  en  un  temps  auquel  le 
Comte  Dauphin  n'efloit  pas  encore  marie.  Mais  après  la  nailTance  de  û 
fille  Jeanne  il  en  fit  un  aurrc  par  lequel  i!  caffa  le  premier.   Outre  que  p„^f.§94t 
Jeanne  luy  (îicccda  ab  inujiAt ,  coma^e  la  riile  unique  &  Ion  héritière  , 
£ms  aucune  diflScul^  te  fitm  aucune  oppofîiion  de  la  pan  des  Seigneurs 
de  la  maifon  de  Bourbon. 

Aprcz  le  decez  de  Beraud  ,  y  ayant  eu  conrcflarion  pour  raifon  des 
{ûccelïlons  de  Beraud  1 1.  lùrnomme  le  Grand  &:  de  Marguerite  de  San- 
cerre  là  femme  entre  Charles  Duc  de  Bourbon ,  Louis  Comte  de  Monc- 
Tûm  /.  Dd 


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ilo       HIST  OIRE  DE  LA'MAISON 

pender  ion  frère ,  liabeau  ide  Bouibon  leurtame ,  Roben Dauphin  £ve(què 
aAfiiy  ]kcquccce  Dauphine  Afabeflê  de  ûàat  Menoulx ,  Bjenrand  de  la 

Tour  VI.  du  nom  Comte  d'Auvergne  *c  de  Boulogne ,  Guillaume  de 
Vienne  firigncur  de  ùim  George ,  Jean  feîgneur  de  Bueil ,  Loiiis  de  Bueil 
(èigncur  de  Mcrmande  (on  frère  ,  Pierre  d'Amboifè  (èigneur  de  Chau- 
snonc  ôc  Agnes  de  Bueil  ià  femme ,  cette  conteftation  me  Hnie  par  une 
tculfiâioB  poifêe  peu  de  temps  après  Son  decez  tmtt  les  partyes  ;  & 
par  cette  tranfà(Stion  les  {èigneurics  provenans  de  b  fiicceflton  de  Jeanne 
Dauphine  qui  fc  rcgiflènc  par  le  Droiwl  efcric  furent  adjugc'es  au  Duc  de 
,  Bourbon  &  au  Comte  de  Monipencicr,  &  le  ncrs  de  les  autres  biens  i 
€Ux  &c  à  leur  tante  liabeau.  On  adjugea  au  Seigneur  de  iaint  George  la 
^uauielme  partye  de  laGomcé  de  Sancem,  Se  les  trois  ancres  pare  aux 
Seigneurs  de  BueilAc  de  Chaumont,  cxcep^  les  (èi^eucies  de  Sagone, 
Mcillan  ,  &:  Charenton ,  qui  furent  partage'es  elgalement  entre  les 
ïtaHwM?».  Seigneurs  de  làint  George  ,  de  Bueil ,  &  de  Chaumont.  On  donna  à 
40*.  l'Evefque  d'Alby  la  joiiiflance ,  la  vie  durant ,  de  la  Icigneune  de  Mcr- 
aiear  le  dit  chafteaa  âlc  Leochoing.  A  lefgard  du  Comte  d'Auvergne 
(êigneur  de  la  Tour ,  qui  redemandoit  la  dot  de  £i  finir  ,  les  Seigneurs 
de  fàint  George  ,  de  Bueil ,  &  de  Chaumont  furent  condamnez  à  luy 
rendre  la  (omme  de  dix  huiét  mil  livres.  On  ordonna  à  l'Abbeflê  de  fàint 
Menoulx  une  penfîon  viagère  de  crois  cens  livres  ia  vie  durant ,  payable 
par  les  Seigneurs  de  Boarkon  8e  leur  tante  Wbcm  <e  par  les  Seigneiirs 
feiilic  George  de  Bueil ,  &  de  Chaumont  ,  &  la  fomme  de  neuf  cens 
livres  pour  les  arrérages  du  paflc  payables  par  les  mefnies  Seigneurs  de 
Bourbon  &c  leur  taïue  9c  leidies  Seigneurs  de  iàint  George  ^  de  Bueil , 
ic  de  Chaumonc 

Ei^dm de Birtmd ÎILCBmte  Je  CLûmontfSf  àeSdnetrre  Daurpèim 
fjÉÊtvefffge&JeJedmge  àe  U^wriAmtergee fi femmt, 

JEankb  Comtsssb  de  Cl  a  iRMONT^Dauphined' Auvergne» 
DoCHBssx  DK  BoviLBOH^dontlIiempatléattdifpiaelliivantii 


biymzeu  by  GoOgle 


AUVERGNE,  L  l  v.  II. 


1» 


aontioii 

UONTPBM- 

CIER. 
Z>*Mar  i  mit 

fiwts  <U\}l  Wi» 

fHiiéUi  ftry  «■ 
i»nie  ,  hfTtIr  #• 
thtftm  jtMT- 


péimuCmt^  iiCUimm&deSéautrrt»  Dmifhme  iJinverg^e, 

Comuffe  d€  Mnttpateitr, 

C  H  A  P  I  T  R  E  X 

E.T  T  E  toiedlê  mfquit  en  l'aimé 
MCCCCXII.  cftam  marcjuc  dans  le  con- 
trat de  fon  mariage  paflc  le  huidicfine 
Décembre  mccccxxvi.  qu'elle  cftok  frmmtt  nn 
pourlon  aagéc  éc  quinze  ans ,  Meififciin 
de  Sainte  -  Marthe-  ayant  aufli  marqué  • 
qu "clic  cftoit  morte  en  l'année  mccccxxxvi. 
aagée  de  vingt  cinq  ans.  J'ay  trouve  dans 
les  mémoires  de  Jean  du  Luguec  Advocac 
à  Aurillac  qu'après  lamondelbn  pere'elle 
&C  en  la  garde  dç  Robert  Dauphin  Abbd 
«rVAbire  fon  oncle  paternel. 

Elle  fût  accordée  du  vivant  de  Bcraud  1 1 1.  (on  pore  avec  Loîiis  de  Bour.- 
bon  premier  «h  nom  Comte  de  Montpencier.  Et  après  le  decez  de  foa 
Dere  ,  qm  Inrvinc  bientofi:  après  ,  le  contrad  de  mariage  flic  pa(S  le 
liuidiefme  Decembcje  MCCCCXXVI.  &  elle  fut  mariée  deui  ans  aqwes  avec  J^^J^ 
difpenfc  du  Pape. 

Enl'annce  mccccxxxi.  TAbbedè  deMegemont  en  Auvergne  recon- 
nut par  aAe'pnblic  que  (ôn  abbaye  avoit  m  fendée  anciennement  par 
le  Comte  de  dairmont  Dauphin  a  Auvergne,  &  qu'elle  eftoit  delà  garde 
ipedale  'dudit  Seigneur  avec  tout  (on  temporel  edant  dans  ta  Comte'  & 
chaftcllenie  dudit  Seigneur  ,  qu'elle  reconnut  aufli  devoir  eftrc  tenu  de 
luy  en  fief  comme  fondateur  &  gardien.  C'eft  ce  que  j  'ay  apris  de  l  ui. 
ventabe  des  Dauphins  d' Auvergne. 

La  Princeflè  mourut  \  Ardes en  Auvergne,  (êjour  ordinaire  des  Dau- 
phins ,  le  XXVI.  May  mccccxxxvi.  où  elle  fit  Ion  tcll.iment  le  rrmtu  tâ§, 
vingtiefme  jour  du  mefmc  mois  ,  par  lequel  clic  légua  au  Prince  fon  *'** 
mary  l'uTufiruit  de  toutes  les  terres  ôc  fcigncurics  pendant  fa  vie.  hx.  par 
Tmt  l*  Dd  ij  . 


ixtt    HIST.  DE  LA  MAISON  D'AUVERGNE.  LlV.  H. 

le  mcfme  tcftamcnt  elle  légua  à  l'abbaye  fàint  André  lez  Clairraont  iîx 
vingt  livres  de  rente.  Je  n'ay  pas  trouve  le  lieu  où  clic  a  cfté  enterrée. 
Mais  ayant  fàk  cote  fbtulatioa  dam  le  temps  qu'elle  le  voyoic  moiirir^ 

•  cette  âd>baye  eftanc  te  lieu  ordinaire  où  les  Dauphins  d'Auvergne 
avoient  leurs  (èpultures ,  comme  elle  le  dit  dans  ion  ceftament ,  il  y  a 
grande  apparence  que  (on  corps  y  fut  porté  &  enterre?.  Elle  mourut 
lans  enfans  ,  6c  ià  tante  Anne  Dauphine  fille  de  fieraud  1 1.  luy  iucceda 
en  les  terres  &  ièieneucies  de  la  racceflum  dès  Dauphins  d'Auveraie. 
Et  par  can&quent  le  Sieur  Charles  Bernard  s'eft  grandement  melpris 

•  lorfqu'il  a  elcrit  dans  la  genealpgie  de  la  maifon  de  Bourbon  que  la 
Dauphine  Jeanne  fut  merc  de  Jean  I.  du  nom  Duc  de  Bourbon  ,  de 
Loiiisde  Bourbon  mort  iàns  avoir  elle  marie ,  dliàbeau,  qui  fut  religieufè 
à  PoifTy  ,  &  de  Gacheiine  morte  en  jeunelfe. 

On  prétendit  après  lôn  decez  que  la  doottion  derulùinntdelësbîens 
qu'elle  avoir  faite  en  faveur  de  fon  mary  cftoit  nulle ,  premièrement  à 
CcUifc  qu'elle  n'cftoit  pas  en  (on  bon  fens  lor(qu'ellc  la  fit ,  &  en  fécond  lieu 
parce  que  par  la  coufVume  d'Auvergne ,  où  clic  eftoit  malade  &  où  cette  •  , 
aonittion  fût  (àice ,  le  mary  ne  pouvott  rien  donner  à  la  femme  ,  ny  la 
femme  au  mary ,  non  pas  mefmc  l'ufijfniit  des  biens  qu'on  delaiiÉitc  par 
la  mort.  A  la  vérité  cette  donation  cH  compofée  de  telle  forte  qu'il  paroift 
évidemment  quelle  fut  faire  à  la  fuggeftion&  par  l'importunitc  des  oflî- 

.  ciers  &  domemques  du  Comte  fon  maiy.  D'ailleurs  les  tormaiitez  de 
droiâ  n'y  furent  guère  bien  ^dées.  Auffin'euft  elle  pas  lieu,  (î  ce  n'eft 
àl'efgarddes  fèioieuties  qui  eUoientfltu^es  dans  les  pays  de  Droiâ  elcrit, 

,  &  le  Dauphine  d'Auvergne  revint  à  fà  tante  Anne  Dauphine  femme  de 
Louis  II  Ducde3ouibon  ,ainiî  que  nous  ravomdejareiiurq|iécydcl&is 
page  105. 

Apres  la  more  de  la  Dauphine  Jeanne,  le  Prince  ion  mary  efpouiâcn 
fccondes  nopces  Gabricle  de  la  Tour  d' Auvergne  fî"-  -^^  ocrtrand  Id^- 
neurde  la  Tour  V  I.  du  nom  Comte  d'Auvergne  &  de  Boulogne, COmmc 
nous  le  dirons  plus  amplement  au  livre  quatrieime. 


Diyiiizeu  by  GoOglc 


HISTOIRE 

GENEALOGIQUE 

DE  LA  MAISON 

DAUVERGNE. 

LIVRE  TROISIESME 

ÛMWuint  Us  StigÊturt  dt  fmm  Upfi  &  if  CwiAnnde  dtfm 
iVm  MCXX3CX1V.  f^fyufs  tm  fsmUe  M0CCC3CXXIX. 


Les  armoiries  des  Seigneurs  de  fâint  llpifè  &  de  Combronde  çiloienc 
d'or  au  Dauphin  paCné  d'azur ,  au  bailon  de  gueules. 

£t  les  Seigneurs  de  Jaligny  leurs  puifnez  portoient  de  mefme ,  &  pour 
diifefence,  le  bafton  brifé  en  chef  d'un  cicuilbn  d'argenc. 


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TABLE  GENEALOGiaUE 

DES  SEIGNEURS  DE  SAINT  ILPISE 

ET  DE  GOMBRONDE. 
Bernard  Comte  d'Auvergne  &-de  Bonig^a» ,  Acquis  âc  Nevcrs* 

lîicaipttc  Coate  Gaetin  CoOm  7lM^''^^uaiioâmKé^At'  Ave  AUielè.  AdcHBdCi^Afftadï.  CBnwilc] 
étllatab        i^nptvDacd'Aqi^aiM.   «cigne  ,Diicd*Aq«n>ine.  1  g»  «  Carca^Tona 

CoitkwBClLCaBKcrf'Aa'  Acftcd  U.  Ccwnte  d'An-    Bcinaid  1.  Comte  iTAamgae — WiiStait, 
ytifptt  Doe  d'Aqafaaiw.  velg/M,  Dm  d'Aquiiawe.  | 


AfindanC.  El-fturge  \   i  j.l  i  ;c- A  i  .v-t  J  :  v,Li,lj,:h:       Bctr-arH    II.  t--..lr.    \:;irMii   1,;    La    Toua  o'Auvit^Ht. 

   .— ^ 

Altigttde. — Robert  I.  Vicomie  d'AoTcigne.    Euftotge.   Maiftojriigf  4ca  VlCO  HTM  »■  TxitBIt  <iiiy;,  ' 


■         ■  «Il  IV  *,  • 


RaMbcnc— GaitUoBB  i  V.  Cmdcc  d'Annn*»-  KaHm  m.  VkMned'An»  Gaj  V^oiie  11  (On  Cdote  Beniiad 
j  yica^Cay  fi»  fiw.  ^  i#ge  iBflW       l^p»te.    .  Vicsaccu, 

XTmcngaidr— Robeii-fktOBani  d'AoTciKM.   Goillauinc.    Efti«aae  Biwl^e  d'AitMigae. 

d-Atl-  .   1  ■  —  ■  s 

I-.nr,;jlde  mariée  ï  EuHtS  C-O.liicdt:  J^!  I         C  -   V    l    .n.r  ,l '.'.n   [  r  j  iC.  —  Phllippic  He 


ffeiMlfit  Ohm  4t  tacbon»  tiaikluUBC..  £ilieaiic  tegoa.   Vmtt.  Hoben  IL  comte  d'Aavcrgnc. — Judith  de  Mc^odt  ' 


Kflfacrt  III.  Comte  d*Aitrctgtic.  N.  mcre  de  GuiUwnc  Cmik  dé  Pkj.  <8»iWiiiic  VIII.  Coatt  é'Amtoffit, 


CuUUanK  VII,  Comte  d'Auvetgoe. — Jeaime  de  Calabre. 


■Utit*^  BcMud  rrrj^neiir  dr.  Mrrcuear.    Datiphio  Comte  de  Oaicmoct.-^.  Comteflic  de  MoacTefCand. 

 •   «kA.^  i 

Guillaame  Comte  de  Ciaitmooc,       H  oiaiièe  1  Bernard  V.  Oauphioe. 
Daophim    a'A«T*A«lli,       Tet^neur  de  la  Tout. 


âS*  le  Vtaildou._ll.obct(  1.  Comte  de  CUmM»   CtthCtÏM  OHiUc  àdichatd  de BrMjn  . 

I  Dauphin  d'Aurergoer  fdc  d*laibttt  di  B«a«jc«  Ooancllabfe de  tSmte, 

dUU  ttligieDic.   Mathe  ntaciée  à  Ge-    Alix  matiie  i  Eaflacbe    M^oet  dMtt  fiuw  lignée.  JUbcit  II.  Dlopààr'Mekfeah  ^Ao» 

nud  de  ReuHillon.    feigneui  de  MontboilTicr.  dTAewtgpiC,  |  vergne. 


irabeiti  de — RnUri  111.  DJu^h  a    Guiluiinie  moti    Guy  Ctievalict  Mabaiilc  inariéc  à  GutI-     Jziaue  &mnic  de  Brood  Aiiz 

Chaihtlon.  |  it' A    :  .    r  lani  lignée.  du  Temple.  taumc  (ëigneut  d'Apchon.     de  Ruchcbaron 

Robcn  Dauphin  L  du  i.  j:  ,:.  ,i>ciit  Hc  a  nc  lljiiiti'ni  miiic  deux  Huguei    Dauphin      Iljbtju  Irnimt  de 

ioia.  Seiircmiete  fenunc  lut  Almoux  lic  Comb:o<ui<:.  lA  lecoodc  Prcvoft  de  Biioudc.      Pierre  Iciguckir de 
UalteBdt  ClwMle  Peirori.  Momaigu. 

EnfMj  a'AImntx  J*  Ctmh'mttU.  MifMt^tfiihMtdiClMfitlli  ftrrtH. 


Cubctinc  dn— Robert  Oiupoici  il. da    Louiie  inatiie  irabcaap  HlMM**  IC^IKOr  Guichaid  Dauphin — Ifabciail 

Xeifioei.      I  nom  rcii;tK<ii  de  làioi   i  Roben  de        &    C  idigimlct.  de  JaUcur*  Grand  Maifttc  de»  1  StaoUÊ, 

I  IlfileAcdeCombroade.    ChaOnl.  Maure,  i  .....  l 

*  ^A^"  '  ■-■  ■   ^ 

K  Dm-  .  ««idiatd  Robeic  Daitpbia  III.— iMoeoifc  d  Auroaw. 
Ciattw.  mnfhia.  du .  n^oifii^iHat  de  i 


..      V..  —   -™.,-»--..  —  Guiebard  Dauphin  Grand—iÉnot  de 

fUn  db  Ciattei.  Oinfhia.  dBM)C%|MWdei  Mai  Rte  de  France .  Goo- 


vttaeiu  èa  IMUf  hbi. 


lUMWI  d'Afeiioa.— Beraod  Dauphin  I.  du  nom  (dgeait  de 

I  Uni  nptle  St  de  Combrooiie. 


Pbllippie  dc-~Bciau><  Dj'.i)^hii  II.  Rnbcrr  Diuphm  fcig.  MM|MiiK OBBoiliM neàte  Ftincoirc  Omhiae  mariée  A 
^«w**»       1     '^"">-  ('"'^ii  i^  à  fijeiud  de  Uffaa.  MitN  de  ldte«« 


Betead  Dwrimi  |||.  dn  Manche  Dauphine  mante  jcan 
■■•«  ■Bltao»  ygeéi;  de  l'Erpinaflè  feignenr  de  Changjr. 


Akumcicde— Waod  I  V,  im^ïiân  fekeeot  d^Aatoioete  de  Poligpac. 
Chjietoo.     I  CoinbtHdr. 

iodife  Cwifbine.  Franfoire  DeephiMM—Gay  d'Amboirc  feigafet  de  lUtti. 

Cathetioc  d'AnbMicBMuiiei  frascou  de 
li  Twc  IL  AiM  Viaen»  *  TiuMK. 


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HISTOIRE 

bo  £  N  E  A  L  O  G  Î  A  U^l' 

D E  LA  MAISON 

D  AUVERGNE. 

*  ■      •  _ 

L  1  V  R  E    T  R  O  I  S  I  E  S  M  E. 

"OtfS  wooA icniarqo^  ef  «ieâùs à  k  j^s^ 
179.  que  Robert  III.  Comte  de  Clairmont 

&  Dauphin  d'Auvergne  eut  pluficurs  enfans 
d'Ifabeau  de  ChaflSon  Dame  de  Jaliany 
(à  féconde  femme  ,  &  entr'aiicpcs  Robert 
Dauphin  feigneur  de  fiùf»  Hpife»  Ce  fut 
luy  qui  commença  hiitaildie  des  Seignetut 
de  la  maifon  d'Auvergne  connus  ious  ce 
nom ,  branche  à  la  vérité  de  peu  de  durée, 

  mais  qui  a  cfté  féconde  enevcnemens  lingiir 

nMtr^  v..(n-.:  :  ..fWO  ■  Uien  de  en  grailds  pevioiiaiges-j  lefquels  & 
font  rendus  recommaiiclâUes  par  leurs  grandes  zQxaàs  Jk  par  kstovicei 
«pikedc  cenditt  à  iDoi  ^oyt^ fis  à  cec  sSat  4aM  4e»: waps  cprrmcmem 

r  •  ■ 


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lié        HISTOIRE  DE  LA  MAISON 
diflSciles ,  comme  cftoit  le  règne  du  Roy  Charles  VL  (bus  lequel  ils  onc 
vcfcu.  On  verta  Ut  pj:cu\Fc  de  ce  cpe  <latis.la  &à»  4c  cet  ou- 

ynge.  Unie  fii&.d%j{fl^^fc4^  générale,    ;     .  y  V 


CHASTti; 

LI  rz«.R.o«i. 


■■»  .1 


^^tf/ï  Daufhitt  L  du  mm  feigne  ur  de  faint  llpkp,  de JaU^jt 

&  de  Tréteaux. 

^'    C  H  A  Iftfl  T  R  %    PiR  E  i^I  eI^I. 

PRES  la  mort  de  fou  perc  arrivée  en 
l'année  MCC«ait  itw^  il  eue  différend  avec 
fott-frete  Jean  Comte  de^diàrmont  pour 
la  part  qui  luy  dcvoit  appartenir  dans  les 
biens  paternels  ,  les  m.xrerncls  avant  cfté 
partagez  entre  les  eufiins  d  llabeau  la  mere 
apre^  iati  cfeccS;,  doncTufbfiâk  deniéQ]|^ 
neantmoiiis  au  Comte  Robert ,  attendu 
bas  aagc  de  les  cnFans.  F.nfîn  (ou  frère 
Jean  promic  Je  luv  al'.i^ncr  quatre  cens 

 [  ■  ri  ~7 —  livres  de  rente  dans  la  chajfte^enie  de  laine 

npiiè,  qui  luy  cflak  aveiiDS  de  par  fim  père.  Mds  ne  l'ayant  pa&encofe 
£ut  au  coounehcemènr  île  Tannée  m  c  c  clc  x  y  1 1  l  .I^pjj^j^e  J^t  aJO^asIr 
an  Parlement  pour  (è  voir  condamner  à  exécuter  les  con^BMis  accordées 
encr'eux.  Il  eue  en  iôn.parngc  ksieigocuries  4ç  iaif  i^^ji^.lj^de  J^lig»}  , 

«cde  Trakeaux.  ,  :|'v-ii  ' 

-  H  fèé  naaiié  deux.  &is ,  pt«tnièreménc  av^  mm 
Combronde ,  laquelle'  je  trouve  dans  les  .mémoires  de  M.  Du 
avoir  efté  fille  dEftiémie  d'Apchon  feigneur  de  CombrcMule  ,  |n 
fécondes  nopces  avec  Ifàbcau  de  Chaftel  lé  Perron  fille  d'Hui^ues  leipiçur 
de  Challei  le  Perron  6c  de  b  Fcné  Chaudcfon  en  Nivcmois,  alors, -vowc 
d'Hemy  de  Chaftilloit  fib  de  (^»td  de^affilton  {ligneur.de  la  Rolie 
de  Milay  en  Nivernois^  mere  de  Maiiiî  de  Chaftillon  femme  deTcaîi 
de  Chaiteauvillain  feigneur  de  Luzy  &  de  Jeiihrie  de  ChaJlillon  autfp^ 
ment  dite  Jeanone.jiuiiée  à  {^iit;l^di«^g;!)QULdP  MQitfbfikc-  Ce  fcdpnd 

*  mariage 


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D'AUVERGNE*  Liv.  lit  117 

inarù^  ée  Robert  Oaophm  fi»  ctkbré  aa  Iko  du  Pny  du  fbi 
joUgny  le  Jeudy  d'après  k  6âe  £dnt  Urbain ,  c*eft  ■  dife>  le  premier 

jour  du  mois  de  Juin  Mcccxxrx. 

Il  cft  dit  expreflement  >!r<ns  les  conventions  de  ce  manaçequ'iiiè  Virole 
fl  1  Ëgiiie  y  coD&iXioiz  ^  ji  ad  hoc  conjenjem  Eccle/ia  ficrù/anSA  ,  parceque  '  ^ 
Robeh  &  lâbeaii  eAc^ent  pwcms  an  qnairiefine  degré.  £c  pour  obccnit 
{>lits  facilement  la  dirpenfe  on  alWlmqne  leurs  terres  eftant  voifihes,  il 
y  a%'oic  eu  plufieurs  difTcrcns  entre  leurs  maifons  5c  des  liaines  qui  paroifl  rriMw^Mi 
{ôienc  irréconciliables  y  qu'on  apprehendoïc  que  ces  inimitiez  ne  concis 
nuajflènc,  &  que  pour  ces  caules  on  demandoic  au  Pape  la  diipeniè  pour 
£ùre  ce  mariage.  Ils  s*adrellèrenc  donc  an  Pape  Jean  XX IL  lequel 
commit  Arnaud  Roger  de  Comminge£ve(quedeClaimiontpoarîn£>rmer 
de  leur  parenté  &  de  la  vericc  des  faits  alléguez  dans  la  fùppliqae.  Il 
provint  de  ce  mariage  deux  enfans  dont  il  fera  parlé  cy  après. 
•  Robert  Dauphin  mourut  le  x  i  x.  Odobrc  Mcccxxx,&ftit  enterré 
en  rdïbaye  de  £dnt  André  lex  dairmonc ,  ainfi  qu*il  cft  marqué  dans 
i'Obituaire  de  cette  abbaye. 

Apres  fa  mort  il  y  eut  contcftation  entre  fcs  enfans  &:  Ifàbeau  (a  féconde  rrmmf.4W 
femme  au  lujedt  de  les  conventions  matrimoniales  ,  laquelle  fut  ter* 
minée  par  une  craniadion  paiicc  encre  les  parcyes  le  Vendredy  après  la 
Nativicé  ùâm  lean  Baptiftc  mccCscxxi.  par  laquelle  les  terres  de 
Jali||ny  &  de  Tréteaux  demeurèrent  à  Ilàbeau  ôc  à  les  cnfàns  à  perpc*  . 
cuite  ,  &  le  scStc  des  biens  du  defiim  à  ion'fils  Robert  né  du  premier 
M.  ' 

liabeau  ù.  veuve  ic  maria  pour  la  troilielnie  fois  avec  Guy  de  Bourbon  PMww/f  4i*ï 
Sire  de  Clacy ,  appelle  feigneur  de  la  Ferté  Chauderon  à  caulè  d'elle  en 
nn  arreft  du  xxz.  Avril  mcccxlv.  &  nommé  avec  elle  l'année  fui. 
vanrc  dans  la  procuration  qu'ils  pafTèrent  le  Lundy  avant  la  faint  Simon 
&:  f  iinc  Jude  pour  fiirc  m  Roy  la  foy  &'  Iiommaç^e  pour  le  chafteau 
de  Montpencier  avec  ic5  appartenances  &c  dcpcndanecs.  Il  iuc  pere  de 
Geraud  de  Bourbon  &de  Guillaume  de  Bourbon ,  lequel  je  trouve  avoir 
cAe'  Chambellan  dn  Roy  en  Tannée  m  c  c  CL  z  z  î  v. 

liâbeau  eibit  encore  vivante  en  l'année  mgcclv. 

Etrfans  de  Kobart  DoMolm  7.  i»  nom  feigneur  de  fetint  Ilfife  >  de 
Jali^j ,  0    'Tmeaux ,  &  ^Jlmtitx  de  ConArotfde 
fk  pnnten  fijimte. 

ROBERT  Dauphin  lî.  du  nom ,  qui  aura  lôn chapitre. 
Louise  Dauphin£  (laquelle  M.  Jullel  a  partagée  en  deux, 
quov  quil  paroiflê  par  Tafieft  de  kcccclix»  que  ce  n'efloic  qu'une  tmvut.^s** 
meune  perionne  )  fut  mariée  deux  fins..  Tune  du  vivant  de  (on  pere , 
comme  il  eft  marque  dans  cet  arreft  ,  &  l'autre  après  fon  decez  avec 
Pierre  de  Maumont.  En  quoy  je  crois  qu'il  y  a  erreur  de  fait.  Car  outre 
que  fon  pere  luy  donna  par  teftamenc  cent  livres  de  rente  annucle  ic 
pcrpecuele.  &  la  foniftie  de  millivics  une  fois  payable  pour  la  marier ,  ce 
Tarn  I,  £e' 


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tiS     HISTOIKE  DE  LA  MAISON 

^ui  nuurque  quelleneflbit  ras  mariée lorfque  Ton  perc  6t  (on  teftamcnt  ^ 
9c  qu'à  eft  dit  dans  cé  mefmc  arreft  qu'après  le  decez  de  ion  pere  elle 
fût  mariée  par  (on  frère  avec  Pierre  de  Maumonc,  il  eft  marqué  dans 
des  anciens  mémoires  que  j'ay  de  la  gcnealc^e  des  Seigneurs  ae  Coin> 
hroaàc,  lefquels  QxSL  à(Sa  men  «irconftanaeK  fùm  ârr  croire  qu*ik 
£mic  bons,  u  eft  dk  ,  dis  je ,  dans  ces  anciens  mémoires  qu'elle  fiit 
l^remierement  mariée  par  Robert  le  Sage  (on  frère  avec  Pierre  de  Mau- 
inont  Chevalier  (êigneur  de  Chafteauneuf  &  de  Toumoillc ,  &  qu'en 
faveur  de  ce  mariage  Robert  le  Sage  luy  conâitua  deux  cens  livres  de 
tente  amuiele  &  perpecuele  avec  le  chaflean  de  Mirebeta.  De  iôite  cpie 
£in  fecond  mary  fiic ,  comme  il  eft  die  dam  les  mèmoim  que  je  viens 
-de  dter,  Robert  de  Chaflus  feigneur  d'Entraigues,  avec  leauelelle  eftoit 
encore  vivante  en  l'année  mccclxxix.  ainfî  qu'il  eft  marque 
dans  l'inventaire  des  Dauphins  d'Auvergne.  Il  provint  de  ce  fécond 
mariage  un  fils  appellé  Robeic  eomme  ton  pere ,  A:  une  fille  appellée 
tu^dr'u"'*  Marie.  Ce  Robert,  appellé  Roben  de  Gains  dans  l'ancienne  Chronique 
sf4-        de  Flandres  Se  Capitaine  des  gens  du  Duc  de  Bourbon  en  l'année 
^iio. ti4.   MCCCLXXxii.  en  la  guerre  de  Flandres,  eft  (ans  doute  le  mcHTic 
Kifi.  àtctm-  que  celuy  qui  elpouia  Jeanne  de  Tanlay  de  la  mailon  de  Counenay 
*^hviS'  veuve  «fe  Omllaume  de  Bld^  mé  en  farniée  Mcccxcvt.  àla  batailfe 
de  Nicopolis.  Marie  fut  femme  d'Efticnne  Aubert  neveu  du  Pape 
Innocent  VI.  defiitmerede  Gilberton  &  Gilbert  Aubert  &  de  Catherine 
Aubert  femme  de  Randon  feigneur  de  Joycufc.  J'advertiray  icy  le  Icftcur 
Note idvius que  lorfque  je  fis  imprimer  les  Vies  des  Papes  d'Avignon,  comme  je 
^^1^***°'  n'avois  pas  encove  veu  Tarreft  du  Parlement  de  l'an  Mcccci.it, 
«apporte  par  M.  luftel,  mais  feulement  l'édition  qu'il  en  a  donnée,  qiù 
eft  très  faurive ,  je  donnay  à  Eftienne  Aubert  deux  en£ms  appeliez  Guil- 
fMMw^4•t■  laumc  &  Gilbert,  lefquels  neanrmoins  font  nommez  Gilbertin  ou  Gil- 
berton  &  Gilbert  dans  l'original  de  cet  arreft  &  dans  un  autre  arreft 
donné  en  I  année  MCCCCLVI.  au  mois  de  Juillet.  Au  mefine  endroit 
où  cette  eneur  fiu  commise  j'en  commis  une  antre  par  mefgarde ,  ayant 
dit  que  Catherine  de  Chazeron  mere  de  Jacques  Aubert  avoir  cfté  mariée 
«HMw^4>(•  à  Randon  Vicomte  de  Joyeufe.  Il  faut  corriger  cela,  &  dire  que  Catherine 
Aubert  iœur  de  Jacques  fut  mariée  à  ce  Seigneur. 

Ibabbau  Dauphins  religieufè  à  Megemont  en  Auvergne. 
f*mmt.4»    Maokb  D  A  u p  H I  n b  ,  nommée  Mokcc  en  ttu  titre  de  l'année 
MCCCLxxvi.  où  elle  eft  appellée  magi$£  mhititâns  tf  religàmh  dominn 
Elle  eftoic  pourlors  AbbefTe  de  Bkfle,  &  avait  efté  auparavant  leligieuiè 
à  Megemont  avec  fà  foeur. 

Erfdos  dmdk  Rffhrt  &  it/ftham  ât  Chafd  le  Perro» 
fs  ficonde  fimme. 

trittyot-M^.  T  T  U  G  o  E  S  Da  u  p  H  I  n  ,  héritier  d'Hugues  Dauphin  Prevoft  de 
X  X  ^^g^^  Brîoudc  fbn  oncle  ,  eftoit  feigneur  de  Jaligny  &  de 
Tréteaux.  U  fin  à  Rome  au  giand  Jubilé  en  l'année  m  c  c  c  l.  &  fin 


• 

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D'A  U  V  E  R  G  N  E.    L  i  v.  III.  119 

tué  à  la  bataille  de  Poidicrs  en  l'aoncc  mccclvi.  commcj  je  i'ay 
trouvé  diUiS.  quelques  andeaa  mémoires ,  dans  lefqaels  il  eftatiHî  sharqu^ 

part  la  BMomypjffrJft  Fctté  CSkÊUéiaBfA 
Guicmar^lDau&hin  GramlMaiftre  des  Ârbalefincpv'k*!^ 
ama.  (on  chapitre  aptes  la  pollericé  de  ion  6xit.tà£aL  .  *     :  L'^'    r ' 


:  I    '.  : 


1; 


.  1* 


Dmiflm  IL  dm  mm  (aguwr  if  fmit  îlftfe  ^  it 


'  .1  •  tji'^ 


C  HA  PITRE 


1  fc 


£  Sdgneur  fitraamroé:  It'  Sage  fticccdà  % 
iba  pcBC/eii  l'ann^  ucccxxz.  Eftanfc 

bien  jeune  il  fut  fous  la  tutele  d'Amé  Daur 
phin  lèigneur  de  Rochefort  Ion  coufin  ger-  ^.T 
main,  comme  il  paroiil  par  la  quicxancc 
i  filiaOé  qu'il  luydoDiii  cii:! année  mCèglÛ} 
mendonoiée  «m  llnvcflcatie  des-  Danphiiii 
■d'Auvergne. 

J'av  crouvé  dans  un  arrcft  du  Parlement  ^'«»w»f4»i* 
I  \  de  l'an  m  c  c  c  x  l  li.i.  que  Catherine  des  .  ■ 

Genuid  des  Boiitieres  eftoic  â'ïèaune.  Ce  qui  femblcroit  direqa'ellèeftojc 
fille  unique.  E:  cependant  il  y  a  un  arrcft  du  moh  d'Avril  MCCCXXiiT. 
qui  nous  apprend  que  Geraud  avoit  elté  marié  deux  fois  ,  &  que  de  ion 
premier  mariage  il  eut  une  fille  mariée  à  Plocon  de  Rbche-Basoai.  £llè 
s'appcUoù  Maiicibille ,  camffle  il  eft  maKpitf-daas  quelques  andémciaes 
du  Trcfof  des  chartes  de  Turenne,  .6tt  il  eft  auHî  marqué  qu'elle  eftoic 
petite  fille  de  Pierre  Maurice  foigneur  de  Roche  Savinc  ,  &  fut  mariée 
en  l'année  mcccxvii.  à  Ploton  de  Roche  Baron  Icigncur  de  tl'^'^l'"i^^ 
Archer.Geraud  fon  pereeftoitdejamort  en  l'année  MCCcxxiiuenlaqucUc  * •^/o7. 
£t  (ècoade  feltame  sotcnta-procà  att  Satiemem  contré  la  Dame  de  Roche- 
Baron  pour  raifim  de  k  jucccltîon  de  Geraud.  Catherine  &■  fiHe  cflaic 
alïurcmenr  bien  jeune  alors ,  &  ne  fut  mariée  de  longtemps  après.  Robert 
Dauphin  elloit  auijî  bien  jeune  en  l'anncc  mcc  cx?lx.  lors  du  decez 
Tome  J,  '   '  Ec  ij 


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itô       HISTOIRE  DE  LA  MAISON 
^eiàapsm»  Au  rdlcjc'eft  au  jnoyea  cki  mariage  da  Cathertac  cju&k 

UfAacicCoÊBà^rîiaée^  J  xvHk  preuve «iiie  KMifml'ÊOÊi  ^wéàuit 
ftipitfur  proprieciîi^  Se  pomCMr  >  4c  ^i^Me  iÊtÊixkx  ioaffj^nipi  Ikn 

la  maifon  de  Combfonde,       '  '  1  .  ■  :r. 

Je  ne  (jjay  (i  Jean  des  Boiflîeres  Abbé  de  Clairvaux  ôc  de  Cifteaux  , 
qui  fût  fait  Cardinarêâ  Tannée  mcclxxVS i^U  fipc  Greeou-e  XL 
appelle  communément  le  Cardinal  d'Auvergne ,  n'a  pas  e^  de  kourfine 
maifim  de  laipi^  cflok  ifliië  la  Dame  de  O»nbronde.  Le  temps  &  le 
nom  y  conviennent. 

Robert  le  Sage  mourut  le  x x  i v.  Avril  mcccxlvii.  Scfa  femme 
hij  GuveCc^uit  quelques  années  ,  y  ayant  au  Parlement  un  arreft  du  xvii. 
Avril  MCCCL.  oà  elle  eft  appéUée  Dame  de  Combronde  «e  veuve  de 
Roberr  Dauphin. 

Enfatti  de  Robert  Dauphin  IL  du  nom  feigneur  de  faim  lîpifi  dt 
Ccmbronde  &  àe  Cathertnt  des  Botjfteres  fa  femme.  , 

EOb  BiiT  IIL  cil  le  fid ,  qn»  aura  (on  chapitre. 
Guillaume  D  AuPHiNdit  Guillot  ,auifiit  d'Eglifc ,  &  fut 
^    jr  ulufrudhjairé  de  Benaffac  ,  qu'il  vendit  en  l'année  mccclxii, 
à  Imbaud  du  Peicbin.  Mais  Beraud  Dauphin  L  du  nom  fils  &  héritier  de 
Hcëai  IIL  prtteMdk  'ipr  GdîlbHiie  n'dhnr  qu'uibfiaâuaiEe  de  cette 
fùjgaiwàt  ,  il  n'avoit  pas  peu  la  vendre  ^  &  intenta  pour  cek  un  ptoces 
d'Imbarud  du  Pe(chin ,  6c  le  gdgna  en  laiifi&'  Mtt 


V«MM>f  4/0. 


ms*.  héritiers  d'Imbarud  du  Peichin ,  6c  le  gdgna  en  laâfieé  MCCCuczzix. 
frumtMs^  par  un  arreft  donné  le  x  x  x.  Aoaft. 

GuiCHAXD  DAorMiN,  appelle  connn  germain  de  Guichar  d  Dau- 
phin Gland  Maiftfe  de  France  dons  lldAtoire  MS.  du  R07  Charles  VL 
fl  eftok  un-  des  urincipoui  du  Codèil  de  Jean  Duc  de  Berry  ,  comme 
nous  le  voyons  dans  ccrtc  mefmc  hiftoirc ,  où  il  eft  dit  que  ce  Duc  s'cftant 
m-^.iich»rU,  déclare  contre  le  Roy  en  haine  du  Duc  de  Bourgogne  en  l'année 
L»kJ>f,mr  f'.  M  c  c  c  c  x  1 1.  il  confia  la  garde  du  chaileau  de  Fontenay  i  um  -vAilUne 
•ko. to^    gpa^  ^fommf  RttkmdeF9Êt0Méj^ ,     Mmit fait/irmm  à  M*^GmA»à 
*S>àÊfkm  erÀmrciergiu  Je  n'y  Utffcr  intrer  peffomm  fut  fa,  pimijpon  fdo* 
ordre  exprès  dt  f*  part.  Il  avoit  de  mefmc  rtiis  dans  le  chaftcau  de  San* 
cerrc  un  Capitaine  affide.  £t  dautant  que  la  gafrnifbn  de  cette  plac'e  ; 
,         kqueQe  iarvoit  de  raraite  aui  enncmys  du.  Roy ,  qui  couroient  delà  ]ni- 
ques  il  k  Charité  inr  Loire  ^  i  Nevets ,  4t  fioMknt  de  oeMâiielfli  pri^ 
fes  iûr  les  gent  éa.  Roy  ^  le  Grànd  yiaiHkcc  k  (èmc  delôh  fçavoir  faire  & 
de  fôn  crédit  auprez  de  fon  coUfîn  pour  le  faire  rentrer  en  (on  devoir  eA 
rendant  cette  place  au  Roy.  La  choie  reùflit  lieureuiemenr.  Car  unt 
partyc  de  la  gamiiôn  en  elbnt  iôrtie  pour  allor  dcmncv  du  fecours  aux 
fctM  du  Doc  <{ui  «floMnc  à  Booifget ,     k  Rdf  av«jri»j»  leiîege,  A 
unettnarepartye  tenant  la  campagne  pour  la  eèntinuadon  de  leurs  cour- 
ordinaires, le  Capiraine  du  chafteau  ,  aucjud  Guichard coufîn  du  Grand 
avofc  ordonné  de  le  remettre  au  Ko^,  prit    bien  ion  temps  qu'U 


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D*  A  U  Y  E  R  G  N  E.  L  i  v.  III. 

y  rcccuc  les  troupes  du  Roy  incondnenc  >P|n  cpc  ces  deux  baa^  dif 
ioldats  en  furent  (orties.  Au  refte ,  je  fois  oblige'  d  advertir  icy  pour  preuve  '  ' 
que  ce  Gukhard  eftoic  fils  de  Koberc  IL  dunomidgneur  (kCofnorondo 
qo'cAcafe  qiie  M.  k  Labonroir  ,  qui  a  tadmt  tn  Vrmfok  YhiSknt  du 
Roy  Charles  Y I.     l'a  donnée  au  puUkr ,  ne  l'appelle  que  lùnpleiiMrill 
cou  fin  du  Grand  Maiilre ,  Tmiginal  Latin  dit  qu'il  eftok  lôii  coufinjgen 
main  ,  con/inji^HtHeuj  gtrtnamis,  J'adjoufto'ay  encore  que  Jean  Jovenal  des 
Urfîns  dam  l'hiAoire  de  ce  Kçy  ,  qui  n  eft  à  poprement  parler  qaiiii 
abrégé  de€elle<b  MoiM^inttOenys^iie  park  paèdvieiTioeqw 
Grand  Mai^be  te  Sm  «ou£a  iwJircnr  en  cette  occauon  ,  s'cftaiii  «oa.  h-."'^  ch„i„ 
tenté  de  dire  que  ceux  de  Smctrre  ^      il  y  ofvtit  font  tiUt      Aûfi^l  j 
Ahamdonnerent  û  nj'tUe       s'en  Allèrent  k  Bourses ,     aux  qut  efloient  dtdttns 
le  cbâftel  par  certaine  cotnpefieu»  ie  rtudaent  au  ii,qf,  Maa  Engncrran  de  u,Mfi,^rt  «A 
Mdnftrelet,  oui  appelle  Darcneorcetiefhce  UvUUîtltéa^ld»  /aim''^*'' 
Ce/itre ,  n'oublie  pas  de  dae^joc  ceêx  ftt kt  iôiBfc Jc.finif haedi  DMfèift 
^'clle  fut  ceaditô  au  Roy*  ■ 


AUROUZE. 
huéun  éê 


Rohm  DaujUa  III.  du  nom  feipjcur  dt  Jàint  ïl^ifc  &  de 

Comhronae. 

CHAPITRE    1 1  L 

N  a  remarqué  il  y  a  longtemps  anrecbcM^ 
coup  <le  nri&n  que  U»  tnfyu  ne  n^ènu 

blent  pas  tousjours  à  leurs  pères  &  que  bien 
fouvcnt  les  dcfccndcnts  degcncrent  de  la 
vertu  de  leurs  ancepxes.  Nous  en  avons 
un  grand  exemple,  da»  k  maifbn  royale 
au  temps  de  ce  Dauphin.  Ec  il  en  fournit 
luy  meunc  un  autre.  Car  au  lieu  que  fon 
pcre  mérita  le  fiimom  de  Sage  ,  celuy  cy 
fut  au  contraire  appelle  Robcn  le  foL 
rlr  Noos  ne  ^vons  pas  les  xailinlS  qui  onfc 
obligé  les  gens  de  (bn  temps  \  luy  donner  ce  iùmom.  Il  me  icmble  pour* 
lànE  qu'il  neft,p«s  biea.dimate  de  dcftotnrir  la  ià^vve  de  fon  maUicuc. 

£c  iij 


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itz      H  l  s  T  O  I  RE  D  E  L  A  M  A  I  s  O  N 

fl  arriva  eii  l'aTince  mc  c  c  lx  i.  que  Lantaud  Baron  de  Solignac  e/lanc 
^l^*'Hi7-  mon ,  il  y  eut  procez  pour  la  Baronmc  de  Solignac  entre  Armand  Vicomte 
de  Polignac  Ion  gendre  mary  de  Margaerice  de  Solignac  &  A{tnan4 
logneiir  de  k  Roue  iiU  de  Bertcand  de  Solignac  oocte-  dft  Maraieme. 
Ce  dernier  attira  à  Ton  parnr  Jtolim  Dmpbta&igneor  de  ûii»  iÇjlè  fim 
neveu  ^  lequel  fc  Jeclara  u  ouvertement  de  avec  tant  de  précipitation 
enneray  du  Vicomte  que  quoy qu'il  ne  fùH  pas  parcye  principale ,  il  luy 
eniroya  Un  cartel  de  defly.  Les  deux  partys  firent  ania$*  de  troupes  &  & 
firent  la  guerre  bien  ^euièineiit;  &  à  bon  é&ienc  On,  crMica  cec  arme- 
*  -  ment  de  Robert  Dauphin  de  crinœ  de  leze  tnajeft^    d?  deibbl^iflâipce , 
parce  cju'il  avoir  cftc  fait  contre  les  ordonn  mccs  royaux  tant  ancidim^ 
comme  nouvelles ,  par  ieiquelles  ti  eflott  très  ejiprejpmeae  defftHdu,  aiitfi 
tqae  le  dit  le  Roy  Charlies  V.  dans  les  Jecrea  .de.  remilBoii  <^u'il  accdrda 
Mit"  »7    au  mois  de  Janvier  mccclxvl  à  Humbert.  de  Befl&oympnt  frère  de 
tlu^''**'  Bullugncnville  &  à  (es  ccunplices  ^  que  mis  des  hommes  fiiux  ^ /ubftts  du 
R  >y  fins  fin  efpeciaU  licence  tu  fijfent  fuerre  t m  contre  [^um ,  mejfinement 
9nMv,if.4}t  au  temj?s  des  guerres  dt  fr  Mafefié.  Outre  cet  ordre  public  &  gênerai  , 
qui  ne  pouvoir  pas  eftre  înconnn  aRobett  Dauphin ,  il  iuy  avait  efté'finc 
diefenfè  par  le  Senefchal  de  Beaucaire  qu'il  ne  Ht  plus  la  guerre  audit 
Vicomte  &  ceflàt  d'iceUe,  &  mefineil  avait  refùleà  ce  Scneichal  rentrée 
en  (on  chafteau  de  (àint  Hpiiè. 

Mais  cette  deiobeïilance,  quand  bien  ce  lèroit  un  crime  de  leze  ma- 
jeft^,  ce  que  ù.  veuve  nia  aptes  là  mort ,  n'emporcoit  pas  la  conûcanon 
de  corps  &  àe  biens  ^  d'autant  plus  qu'il  ell  certain  qu'il  obéît  bientoft 
après  ,  ayant  conduit  {es  croupes^  pour  ne  les  laiffcr  pas  inutiles  ,  en  Lan< 
guedoc  ,  où  il  les  offrit  aux  gens  du  Roy  ;  lelquels  les  refiifcrent ,  man- 
que ,  comme  ils  luy  dirent ,  de  fond  pour  les  entretenir ,  &  luy  donnèrent 
un  uufinnduk  pour  aller  avec  ces  mefines  troupes  en  Avignon  au  (cr- 
vioe  de  l'Eglitè.  Il  fiit  les  of&ir  au  Pape  Innocent  VL  qui  les  retint  à  (on 
fcrvicc  ,  en  ayant  grand  bcloin  pour  repouflcr  les  infùltes  de  certains  bri- 
gands c]u!  s'cftoient  (àifis  de  la  ville  du  Pont  (àint  Efprit  (m  le  Rhofiie , 
d'où  lis  incommodoieût  beaucoup  k  Cour  de  Rome.  Juiqucs  i^ilnyavoit 
point  de  fiuM  qui  peut  luy  attirer  avec  raiibn  le  inrnom  de  fbi  £nvoicy 
«pparament  U  ventdJc  origine. 

Dins  le  mefine  xempc  que  le  Vicomte  de  Polignac  &  Armand  de  la 
f»Mwfk44i.  Roiic  fe  fâiToient  k  guerre  ,  le  nommé  Jean  Gouge  habitant  de  Sens  fè 
porta  à  un  (I  ^and  exccz  de  folie  &  de  ccmehtc'  qu'il  olà  bien  fè  faire 
jtfoclamer  R6y  de  France  &  &re  fen  lieutenant  gênerai  par  coik  le 
royaume  un  GendJhemine  Anglois  nommé  Jean  de  Vemay.  Ce  ^èy 
ims^jinake  £mi  Licutoiant  aufll  £4  <)ue  luy  ayant  fait  quelque  amas 
de  gens  armez ,  comme  il  n'eftoit  pas  malay^e  d'en  faire  en  ce  temps  là, 
fc  transportèrent  en  Provence ,  où  Jean  Gouge  fut  apgrchendé  &  mi?,  en 
prilôn  par  le  Seoclchal  de  Provence,  Ôc,fàa  Lieutôiâttt  aflicgc  dans  le 
ueu  de  Coddet  prez  de  la  ville  d'Avignon,  dont  il  s'eftoit  lâify,  &  fait 
prifbnnier  par  les  gens  du  Roy.  Dans  le  mefme  temps  Robert  Dauphin 
ayant  iîirk  fin  du  mois  de  Mars  HCQ<ih%h..2^ V^-^^^^^ 


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D' A  U  V  E  R  G  N  E.  L  I  V.  III. 
pour  aller  joindre  (es  troupes  &  les  mener  au  Pape  ,  il  fût  arrcft^  pét 
les  gens  du  Roy  dcz  qu'il  fut  arrive  à  Villeneuve ,  &  de  là  conduir  dans 
les  priions  du  Roy.  Tous  ces  faits  font  attcltez  par  le  Pape  Innocent  V 1. 
dans  les  lecres  qn'il  tSeàfk  pourlon  att  Roy  Jean  &  à  Loiiis  Roy  de 
'  Skde.  On  pourroic  pcwdttfc  croue  que  la  Qffiden  du  Roy  l'arreftectot 
fat  lavis  qu'on  leur  donna  que  (bus  prétexte  de  vouloir  mener  Ces  troupe*  W 
Pape ,  il  les  vouloit  donner  au  brave  Roy  Jean  Gouge  &:  à  fon  Lieutenant) 
Je  ne  voudrois  pourtant  pas  dire  que  le  Seigneur  de  Combrondc  ic  jetra 
£:^eroent  dans  ce  paity,  mais  bien  qu'Imband  du  Pelchin  favory  du  Duc  p,^, 
de  Berry ,  <pii  avok  un  grand  pouvoir  fiir  l'e^MÏt  de  (on  mailfav»  4*^**»- 
qui  a\'oic  gRuode  envib  de  qmlques  unes  des  terres  de  Robert,  fit  courir 
ce  bruit,  quoyque  6iux  ,  pour  le  faire  une  ouverture  a  en  demander  la 
confifcation  y  laquelle  il  obtmtpar  le  grand  crédit  qu'il  avoit  à  la  Cour, 
&  le  fit  enfin  deuifl&r  par  &  veuve  Ifes  ièigneuries  de  Combronde  &  de 
Teillede  ^  moyenant  quoy  luy  promit  die  luy  faire  avoir  la  joiiiflàuice 
paifiUe  de  k$  ancres  nens.  Car  il  paroifl  par  les  diverfès  pièces  impri* 
mées  parmy  les  preuves  qu'on  fit  beaucoup  de  chofes  bien  irregulieres 
en  cette  ai^e.  11  y  avoit  meiine  une  cnole  favorable  pour  Robert, 
qu'il  avoit  ce(fif  de  nire  ki|piefre  an  Vicomte  de  Pobgnac  6c  avoit  efté 
ofiiir  iès  troupes  aux  Officiers  du  Roy  en  Langiiedoc.  Qg'^  ce 
donc  qui  a  peu  obliger  le  Roy  à  rcfûicr  cette  grâce  au  Pape  i  Je  n'y 
vois  autre  cnofê  que  l'avidité  &  l'autîlorité  d'Imbaud ,  qui  mit  rout  en 
CEUvrc  pour  delpoiiiller  le  Semeur  de  Combrondc  &  ion  héritier  6c 
imagina  le  prétexte  de  k  jonakm  des  troupes  de  Robert  à  celles  du 
£u]X  Roy  Jean  pour  venir  à  bout  de  fon  encrepiiiè  &  alTouvir  £i  ft^teé. 
Cette  ccmjeâure  a  beaucot^  de  Mandement  dans  les  pièces  imjmmées 
parmy  les  preuves. 

On  mena  le  prifbnnier  a  Sounueres ,  &  de  la  a  Nilmes.  On  indruific  ffMW(fw44*t 
fon  procez.  Mais  il  mourut  en  piifim  à  Nifines  auparavant  qu'il  fut  jugé , 
comme  il  eft  nuurqué  dans  un  ancien  regiftre  des  phydoiries  du  Parler 
ment  &  <kns  un  ancttn  regiftre  de  la  Chancellerie,  duquel  on  recueille 
qu'il  mourut  avant  le  mois  de  Juillet  de  la  mefme  année,  (ans  qu'il  y  prtmvut,^ 
ait  jamais  eu  aucune  ientence  contre  luy.  Ce  nonobftant  lès  biens  furent  ***• 
confifipiez ,  &  en  (ûite  donnez  par  le  Roy  &  par  le  Duc  de  Berry  Lieu- 
tenant gênerai  du  Roy  à  Imbaud  du  Pe(chln ,  à  Henry  de  Monta^  firerc 
de  Gilles  Aycelin  Chancellier  de  France  ,  à  Robert  de  la  Rochette ,  & 
à  Geoffroy  de  GermoUes  Gentilhomme  du  Mafconnois.  Ce  qui  monftre 

Sue  les  biens  de  ce  Seigneur  eltoient  confidcrablcs ,  puiiqu'on  y  crouvoic 
equoy  gratifier  plufieurs  |)er(ônnes  de  confideration. 

11  eftoit  fi>rt  blcheux  a  Françoiiê  d'Aurouze  &.  veuve  de  &  voir  fMMM^«4>: 
dei^miiiUée  elle  &  ion  fils  des  biens  de  Ql  maifbn  Se  de  voir  que  les  Ictres 
royaux  par  IciqucUes  le  Roy  Jean  l'avoir  reftablic  elle  &  ion  fils  dans  la 
poilellion  des  biens  de  feu  ion  mary  luy  eftoicnt  devenues  mutiles  par  le 
^rand  crédit  qu'Imbaud  avoir  à  la  Cour.  Enfin  elle  Ait  obligée  de  céder  p,MM</.44i 
a  la  force  de  de  s'accommoder  avec  luy.  Il  fiit  donc  pa0e  entr'elle  8c 
Imbaud  une  tnudàâion  en  Tannée  mccclztl  par  laquelle  eUe  luy 


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114  ■    HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

abandonna  les  fcigncuries  de  Combrondc  &  de  Teillcdc ,  &  il  luy  bailla 
en  efchange  le  chafteau  ou  forterelle  de  faint  Baufile  ,  &  les  lieux  de 
Builèroles  &  de  Villeneuve  l'Abbe' ,  enfemble  les  revenus  donc  il  jouillbic 
dans  le  lieu  «lu  Breuil  auprès  de  Nonete^  fie  û  chargea  de  la  fiiwe  joOir 
>twMwM45.  paUïblemeiK  des  tenres  qui  avoîetic  efté  confifi^u^es  Cur  Ton  mary.  Les 
incdiatcurs  de  cet  accomodemenr  fîirenr  Tean  de  Mello  Evefque  de 
Clairmonc,  Guy  (èigneur  de  la  Tour,  Gibault  de  Mello  fèigncur  d  EH. 
poiflc,  Armand  (èigncur  dcLangeac,  Bcrcrand  fcigneur  de  Scnetcrrc, 
Bernacd  de  ta  Tour  Priew  de  Souvieny ,  qui  fût  quelques  années  après 
Evelque  Duc  de  Langres  ,  Arinana  de  Lani:c.ic  Se  Jean  de  Sengers 
Chanoines  de  Brioude ,  Pierre  Rerrin  Bajde  de  iaincllpîfè,  rous  parents 
&  amys  de  Bcraud  Dauphui  iils  de  Kobeix  \c  €b\  ti  de  Françoiiè 
d'Aurouze. 

Mais  après  la  mon  dlmband  arrivée  au  mois  de  Février  iiccctxxvii. 
rnÉnuput,  comme  il  eft  marqué  dans  un  regiftrc  des  plaidoiries  du  Parlement ,  ou 

bien  en  l'année  m  C  C  c  l  x  x  i  v.  en  laquelle  je  trouve  deux  arrefts  donnez 
au  (u)ecl:  du  proccz  qui  clloir  cnrrc  la  vcuv£  tutrice  de  fcs  cnfxns  Se  Beraud 
Dauphin  pour  ration  des  chalitaux  de  Combronde ,  de  Teillede  ,  ôc  de 
Beneilâc ,  Beraud  prétendit  que  l'eichai^  hk  avec'  Imbaud  avoir  efté  fak 
par  la  grande  mStonté  qu'il  avoir  auprez  du  Duc  de  Berry  ,  lequel  il 
gouvcrnoit ,  &  en  demanda  1 1  cifTition.  De  la  part  de  la  veuve  d'Imbaud 
ôc  de  les  cnfans  ,  comme  il  cit  dit  dans  le  rcgilbe  des  plaidoiries ,  il  hit 
fr«MiM/.44».  expoie  au  mois  de  Mars  mccclxxvii.  que  le  perc  de  Beraud  Dau- 
phin eut  moule  à  fiure  &  mourut  en  prifôn  ,  que  lès  terres  furent  don. 
nées  par  le  Roy  &  par  le  DttC  de  Berry  ,  que  depuis  par  l'ayde  &  pour- 
chas  d'Imbaud  elles  mrcnt  recouvrées ,  qu'elles  cftoicnt  en  mauvais  eftar, 
qu'il  prelVa  de  grandes  iommcs  pour  acquitter  (a  femme  &  les  enfans  ôc 
mettre  leurs  terres  en  eitat ,  6c  que  depuis  par  le  confcil  ôc  conièntement 
des  amys  de  Beraud  &  de  •&  mere  il  iùt  nit  échange  avec  Imbaud  de 
terres  plus  profitables:  Cette  a&ire  dura  IcM^^emps.  Mais  enfin  il  y  eut  ' 
arreft  le  x  x  x.  Aouft  mccclxxxîx.  par  lequel  Beraud  Dauphin  fut 
maintenu  dans  la  poflcfhon  des  leigneuries  de  Combronde  &  de  Tcillede. 
Au  relie  ,  j'ay  recueilly  tous  ces  faits  des  anciens  regillrcs  du  Parlement 
de  Paris  Se  des  reg^ftres  de  U  Chancellerie  qui  fent  au  Trefi>f  des  char- 
tes de  France. 

Je  ne  veux  pas  quitter  cette  matière  fans  faire  faire  reflexion  au  lc<flcur 
for  la  bizarrerie  de  la  fortune.  On  peut  aflbrer  que  le  Vicomte  de  Polignac 
avoit  tort , puilqu'il  fut  condamné  par  arrell  du  xxv ii.  Juillet  mccclxxx. 
à  rendre  au  Seigneur  de  la  Roiie  la  terre  &  feigncurie  qui  fbrmolt  la 
conteftation.  Le  Seigneur  de  la  Roue  avoit  aulH  tort  de  vouloir  fc  faire 
faire  juftice  par  la  vnve  des  armes  ,  puifque  cela  eftoit  G  exprcfTcment 
défendu  par  les  ordonnances  royaux.  Mais  ilyeftoit,  celèmble,  poufle 

f>ar  l'injultice  du  Vicomte.  Pour  en  avoir  plus  facilement  raiion  il  implora 
e  lècours  du  Seigneur  de  Combronde  fi>n  neveu.  Et  celuy  cy ,  à  regarder 
Amplement  YviG^  pratiqué  parmy  lanoblel&  &  Jes  gens  de  guerre» 
pyincipaiement  en  ces  cemps  u,  ne  pouvoir  pas  Jay  refufer  fixn  kcours. 

Encore 


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D'AUVERGNE.   LlV,  IIL   *  ttf 

Encore  y  a  il  cette  circonAancé  &vânble  au  Seigneur  <ie  Combronde.^ 
qti'ilquitta  la  partye ,  mena  Ces  rroupcs  Ctl  Languedoc ,  3c  les  offrit  aut 
^cns  du  Roy.  Ce  C[ui  purgcoit  le  crime  de  leze  majcilc  &  de  dcrobe  jf- 
iance.  Il  fat  eàtàn  mieux  purge  par  là  mort ,  tous  crimes ,  excepte  ccluy 
de  leze  majcfle'  au  premiér  <ihef ,  eftant  purge'  pair  Ja  moit  de  iaccufif.^ 
fi  elle  hiy  {ùrvient  avant  ip'HiSàt  cRà  jugé  Or  Robert  Dauplun  (eignetti* 
de  Combronde  mourut  peu  de  temps  après  avoir  cftc  conduit  dans  les 
^é£ons  de  Nilmjcs  ,  &  il  n'y  a  jamais  eu  de  ièncence  contre  luv.  Il  fàic 
poonant  leièul  mal  traité.  Car  les  biens  du  Vicomce  ny  ceux  du  So^ucur; 
dé  la  Xooe  ,  aui  eftoicok  Us  partyes  principales  ,  tua  dirent  ny  fains  ny 
canÊR^pia  iicie  Roy  leur  accorda  favorablement  des  Ictres  de  remiflÙM!,.- 
au  lieu  que  ceux  de  Robert  furent  d'abord  (àifis  &  confî(c]uez  (ans  aucuri 
jugement  précèdent  ôc  donnez  à  Imbaud  du  Pefcbin  &  autres.  Il  fut 
encore  (î  maibeureux  qu'aydnt  cAé  of&irfes  troupes  aux  ge|is  du  Roy, 
îlsnemlttrâ)t|as:les  i«iev«k^  au  kot  oiieceUet  du  Vicomte  dc^lignac^ 
£iKiit  Kceiiès  de  ànpioyées  par  le  Marefchal  d' AndendiaiL  Mais  la  po^ 
rite  ,  qui  ne  prend  autre  intercft  aux  cbofes  pafïees  que  celuy  de  la  rai- 
ion  &  de  la  juilice  >  a  fl  bien  reconnu  i  mjuliice  du  mauvais  traiccment 
fait  à  1  héritier  de  Robert  qu'au  bout  d'un  proccz  de  quatorze  ans  le  Par- 
lement le  maiflidllt  par  iwamftcomtadi^  la  poOTeflion  dci  fêigne«i-  : 
lies  de  Combronœ  &  de  Teilledc  ,  dont  il  avoit  eflé  def[>ouil!e  par  le' 
crédit  qu'Itnbau d  avoit  cu,  lia.  .Cour  du  Duc  de  Bcny.  Grande  leçoa  aiut  i 

favoris  des  Princes. 

f  rançoile  d' Aurouze  eiloit  fille  unique  6c  héritière  de  Bertrand  de  Roche- 
fort  II,  du  nom  &  de  Oamel&beav  appdlée  de  Raàdon  dans  les  andent  : 
mémoires  que  j'ay  de  lamaiion  de  Combronde ,  &  de  Rambufe  dans  un 
licgiftrc  des  plaidoiries  du  Parlement.  Elle  efloir  née  fous  une  malheu-  rmmtf^^U 
reufc  conftcllation.  Car  ourre  le  trouble  qu'elle  (î^iifïrit  dans  la  joiii(I:ince 
des  biens  de  Ion  mary  après  ion  dccez  ,  elle  fut  aulii  fort  troublée  dans 
la  joiiiilânce  des  biens  ae  (a  mailôn  à  eUe  advenus  en  vertu  de  la  iîib- 
âinidoa  ordonnée  en  fà  faveur  par  le  tefbmcnt  de  fon  grand  pere.  Pour 
bien  entendre  ce  fait  il  faut  fçavoir  que  Bertrand  I.  de  ce  nom  fci^r^neur 
de  Rochcfort ,  de  Mo)n*ic  ,  d'Auroii?e  ,  FaH  il ,  Porrhac  ,  &:  de  Clergul, 
lez  Brioude  fon  aycul  eut  pluiicutb  cnlajis  de  ia  Dame  de  Sailhens  la  femme, 
aflàvoir  Bertrand  H.'  pere  de  françdiè ,  Bernard- Chanoine  de  l'Eglife  de 
Brioude ,  lequel  s'c Ha nt  en  fuite  marié  fut  f>cre  de  Beraud  &de  Dauphine 
de  Rochcfort  ,  PuTicet  Evelque  de  laint  Flour  ,  ôc  RaufTct  mort  fins 
enfans.  Bertrand  1.  faiiant  ion  reflarr.cnt  inllitua  Icritr  PciTrand  fon  lîls 
ailné  ion  héritier  univerfel ,  iic  au  eas  qu  li  vint  a  dcccdcr  laiis  iaillcr  des 
enfâns  malles  ,  luy  fùbftiata  (es  fteres  lun  après  l'antre  par  ordric de nai& 
fàncc  ,  &  au  dernier  mooifint  'lans  en&ns  malles  la  Hlle  aifnée  de  SsSk 
fils  ailhe- ,  c'eft  à  dire  Françoifè  fille  unique  de  foiu^ir  fils.  Apre";  la  mort 
de  Bertrand  II.  dccedc  fans  cnf.ius  mafles  fon  frrrc  le  Chanoine  ic  inn  en. 
poflèflion  des  terres  &c  fcigncui  ics  de  la  niaiion  d  Aurouzc ,  ôc  fe  maria,  il 
filt  pere  de  Beraud.  Beraud  efpou(à ,  ainfi  qu'il  eft  ntaroué  dans  les  anciens 
mémoires  de  la  maifbn  de  Combronde ,  Catheiine  a  Apchon ,  appeUée 
Tome  J*  Fr 


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%té     HISTOIRE   DE   LA  MAISON 

Margucriie  d'Apchier  dans  im  arrcft  de  l'an  mc  c  c  x  c  v.  &  Marguerite 
de  Pechicr  ddns  les  rcgiftrcs  des  plaidoiries.  Beraud  mourur  fans  enfans, 
laiflà  l'ufàfnnc  de  Ça  serre  de  Sailhcm  à;  ik  femme  pcndaac  le  cours  <k  iz 
vie ,  &  6t  ion  heiineriiMmfel  Poniccc-  Gm  onde ,  auqad^il  fiibffiaia  Boa* 

<^e  la  fiîbfliiiuiiicii  <lcs  biens  de  lanisi- 
lon  de  ILochefort  &  d' Aurouze  ayans  efté  ourerce  en  ùcvcur  de  Francoifè 
ii'Auroiize  par  la  mort  de  Poncct ,  elle  s'en  mk  en  poflênîon.  îl  (cmblmc 
que  la  fùbftiiQcioii  e&uxc  (î  biea  marquée  en  ik  £a.vcur  ,  elle  n'y  devois 
pas  trouver  de  difllicalii^.  Ceoendamc  tUe  y  £àt  àmibUe  Mr  ks  eii&ni.de 
Douphine  Ikcoufîne  mari^  a»  Robert  &xguaà  ét  Breul ,  asnc  lefqnel» 
elle  pafTa  une cran(àâion  le  x x 1 1.  Novembre iicccxcvii l aivan» 
de  laquelle  les  biens  de  la  maifoa  d'Auron^e  furent  cfgalemcnt  partaç^ez 
cntr'elle  de  fcs  coufins ,  à  la  charge  neancmoms  que  &.leur  ligne  venoïc 
à  manquer  ,  les  biens  <uii  leur  fareni:  dMndonaez  par  cette  traniââioii 
itviendràent  à  Françoife  «c  anx  .fiem.  Ma»-  doocant  que  Françoife  ,  i 
laqitdle 'Cette  fucceflïon  appartenok  toute  entière,  avoir  eùé  lefcc  en  oc 
partage  ,  après  (on  decez  Beraud  Dauphin  I.  du  nom  fcigneur  de  (àint 
Ilpife  6c  de  Combronde  ion  fils  6c  ion  hentier  univerièl  intenta  procez 
Ml  Parlement  pour  £dre  cal&r  cène  tran&âien.  Ce  procez  dura,  long- 
temps. Mais  enfin  la  Hgne  de  Danphioe  Dame  da  Breuil  eâsuu  iiiaiu|ii^ 
la  moee&oa  des  biais  de  la  maifbn  d' Aurouze  revint  à  Beraud  Dauphia 
I V.  du  nom  (èigiienr  de  Combronde  cmniiie  U  pins  pfbcbe  6c  balub.  à> 
iùcccder. 

L'cnchaifnemeiic  des  attires  de  Robert  &  de  £l  femme  ne  m'ayaitr  pas 
permis  d'înterrompte  le  ffldemon  diicoors  pour  prier  de  fe8aâsoiis,jeme 
lêns  obligé  de  revenir  fur  mes  pas  &;  de  dûs  q«'eiiJ*«iiwe  MCCCLXI. 

Robert  Canole  Capitaine  Anglois  cftant  entré  en  Berry  avec  trois  mil 
hommes  dans  le  dcflcm  de  venu-  en  Auvergne  &  de  là  en  Avignon  vers 
le  Pape  &  les  Cardinaux  pour  avoir  de  leurs  flodns,  comme  rArchiprel^re 
de  Pcrigord  en  avcHt  eu,  les  gentilshommes  d^Auvergne  Se  de  Linioti(îii- 
&  le  Comte  de  Forez  avec  lès  gens  s'eftanc  a|^>rochez  des  Anglois  pour 
les  combattre ,  les  Seigneurs  de  France  ordonnèrent  deux  batailles,  chaC 
cune  de  cinq  mil  hommes.  Beraud  1 1.  Dauphin  d'Auvergne  eue  le  com- 
mandement de  la  première  bataille  y  6c  tfiok  dtîe^Ugi  MonftignemKtAen 

im|Sm  «Al.  ^^u^i»  fi»  MdSr ,  die  Froifiàn.  H  eft  bien  difficile  d'adjuAcr  ce  diiconrs 
avec  la  geneakigie  desDanpbins,  C  l'on  vent  prendreles  termes  de  FroiC 
farr  à  la  letre.  Car  en  ce  temps  là  il  n'y  avoir  aucun  Robert  Dauphin 
oncle  de  Beraud.  Son  plus  proche  parent  du  nom  eftoit  Robert  111. 
ièigneur  de  làint  Ilpile  &  de  Combronde ,  homme  de  lèrvice ,  comme 

rnmvf^4h  le  Roy  Châties  Y.  en  fend  lefinoignage.  Ceft  donc  de  luy  qu'd  fiuic 
entendre  ce  que  Froif&rc  dit  de  fonde  de  Beraud,  quoy  qu'il  ne  fur 
ny  (on  oncle  ny  iôa  cooiiii  gennaio ,  nais  fculcmciu  coulîn  remud  de 
germauu 


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D'AUVERGNE.  Liv.  IIL 


117 


SrfMis  de  RêhiTt  DéUtfUm  IIL      umt  feimettr  de  Comhwde 
fir  de  'Ffémfwfi  £^Awr9u%e  fa  fimme. 


B 


EiiAUD  DAurHiH  L  du  nom,  qui  juin  (on  chapkrt. 


APCROM. 
fkun  ihifi 


Bermtd  l^aufhm  /.  à»  mm  feigntur  de  [aint  Jlftfi  &  de 

Cofrmûnde.  • 

CHAPITRE.  IV. 

E  ne  trouve  autre  cho(è  de  ce  Seigneur 
fî  ccn* cft  qu'il  ^ùt  fils  de  Robert  1 1 1.  dit  le 
fol,  qu'il  efpouQ  Ifabeau  d'^pchon  ,  qu'il  r^x. 451.411. 
fie  ion  tcibincnc  au  mois  de  Septembre 
MCCCCX7.  &  mourut  en  filite  à  k  bataille 
d'Azincotirtavec  Ces  deux  en£tns,  comme 
il  eft  dit  en  un  arrcft  de  l'an  mcccclxix. 
qui  régla  les  portions  que  les  héritiers  de  Prmmf.  4t$, 
ces  Seigneurs  dévoient  avoir  en  leur  fuc- 
ceffion.  n  iè  prefèhte  neahcmoiiu  icjr  une  ' 
didUtd  Car  il  e(l  expofô  dans  un  aneft 
de  l'an  mcc  cclTi.  que  Robert  fils  de  Beraud  eftoit  mort  avant  (on  Prmmf.4ft' 
frcre  Beraud.  Ce  qui  femblc  ne  pouvoir  eftre  vray  ,  s'il  eft  vray ,  comme 
le  dic  1  autre  arrcft,  qu'ils  moururent  tous  deux  à  la  bataille  d'Azincourt. 
Mais  il  cft  ayfë  de  concilier  cette  contrariété ,  eflant  marqué  expreflë. 
ment  dans  lô  anciens  mémoires  de  la  généalogie  des  Seigneurs  de  Com- 
bronde  que  Beraud  1 1.  frère  de  Robert  furvefquit  le  Grand  Maiftrc  fbn  ft«w»^4/w 
coufin  de  deux  jours  ,  c'cft  à  dire  qu'il  ne  mourut  que  le  x  x  v  i  r. 
Odobre,  au  lieu  que  Ion  coufin  &  ion  frerc  Robert  fiurcnt  tuez  au  champ 
de  bat»lle  le  x  x  v.  comme  il  (èra  dit  plus  amplement  au  chapitre 
imvant.  Il  eft  parlé  de  luy  avec  honeur  au  lùjeâ;  de  la  prilè  de  la  Roche 
de  Vandais  dans  Froiflart,  où  ildftinalappdléiagneurde  lâim  Am^flê^jjJ^ 
au  lieu  de  laint  llpilè.  «i»"  • 

Tome  /.  Ff  ij 


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HISTOIRE  D£  LA  MAISON 


Enfans  de  Bifémi  ^Mtpbia  /.  du  nom  feimeur  de  punt  Ilpife  & 
de  CMitrwfde     et/fiheau  etJlpâtn  fi  femme*  ' 

Eraud  Dauphin  n.  <iu  nom  ,  qui  aura  Ton  chapicre. 
R.ofi£RT  Dauphin  icigncur  <ie  Challus.  La  preuve  en  eil 
;  un  anden  Fegiftre  dc^  playdoirics  <iu  Parlemcnc ,  où  il  eft  imarqué 
fMMWMi'*^  vii^ddSne  Avni  mcccczzxiz.  que  Bersuid  I.  fît  fon  teftamcnt 
au  mois  de  Septembre  mccccxv.  &  laiïïa  au  moins  deux  fils  ,  à  l'un 
dcfquels  nomme  Bcraud  il  donna  Conibronde  ,  ôc  Chaflus  à  l'autre.  Ce 
pourroic  bien  eilre  Chatlus  les  Boillicrcs ,  terre  c|ui  eftoit  tombée  dans 
u  tnailbn  de  Combronde  par  lemaiù^de  Catherine  des  Bdffieresavec 
Robert  1 1.  die  le  Sage ,  cooiine  nous  l'avons  dit  cy  defliis  page  iio.  Ce 
i'«jtfWW.4.  Robert  lèigncur  de  Cliaflus  mourut  à  la  bataille  crAzincourr  fans  enfàns. 
***'^'**''***'     Marguerite  Dauphinf.  mance ,  comme  il  elt  dit  dans  l'arreft 
de  l'année  mcccclxix.  que  ;e  viens  d'alléguer,  en  l'année  mcccciv. 
frmmt.  4f%  à  Edottard  de  Lavieu  Teigneurde  Fongeroles,  à  laquelle  ton  ocre  donna 
en docla  fônune  de  trois  mil  francs  d'or ,  moyennant  laquelle  die  rauMiça 
à  toutes  (ucceflions  dircdes  &  collatérales.  M.  JuHel  a  remarqué  que  cet 
Edoiiard  eft  appcUé  dans  quelques  mémoires  feigneur  de  Foucherolcs, 
&  en  d  autres  kigneur  deCaauco ,  qu'il  eibme  neantmoins  eilre  la  mciîne 
petibnne  nomnitt  unfî  diver icment  à  eaufe  des  divetfês  lèigneuries  qu'd 
pof&dott.  Il  a  eu  raifim  de  dire  que  c  eftoic  une  meihie  pmonne.  Mais 
n  a  efté  trompé  par  ceux  qui  luy  ont  fourni  ces  mémoires.  Car  il  ne 
faut  pas  lire  deCaaiaco  ,  mais  de  La^iaco,  qui  eft  Lavieu.  Il  provint  de 
ce  mariage  trois  enfans  nommez  dans  cet  arrcil,  aiTavoir  Jacques,  Jean, 
6c  Anne  de  Lavieu.  Anne  fût  rnari^  avanc Tan  itcccczxzv*  à 
Jacques  de  Chabancs  ièigneur  de  la  Paliilè  Gnmd  Maiftre  de .  France 
&  Gouverneur  de  Guyenne  mort  le  vingtiefine  Octobre  MCCcCLtii. 
&  enterré  avec  Anne  de  Lavieu  (a  femme  en  la  chapelle  du  chafteau 
r/îî^"'*.^     ^  Paliflc.  M.  Le  Laboureur  Prcvoft  de  l'Iûe-Barbc  y  adj|ouftc  Alix  de 
^•l't'lis^  Lavieu  mariée  à  Année  de  Talara  ftigneur  de'Cbalmaiel.  Man  il  n'en 
-eft  pas  fait  mention  dans  r;^'reft,  dans  lequel  néammoins  fimc  nommez 
cous  les  enfàns  d'Edouard  de  Lavieu. 

Françoifc  Dauphinc  mariée  à  Pierre  feigneur  de  Bcllenavc  en  Auvergne, 
.  comme  jc  l  ay  trouvé  en  quelques  mcmou-cs.  Car  je  n'en  ay  pas  de  prcuvi? 
wirtainc.  TouKsfeis  j'ay  creu  que  je  ne  devoir  pas  robmççtre. 


;  ■  > 


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D*  A  U  V  E  R  G  N  E.  Liv.  III. 


%i9 


VBAUCB. 

D'ttfimt  fitd 


Beraud  Dàtufbm  II»  du  nom  feigneur  de  féànt  Ilfifi  &  de 

Combronde, 

CHAPITRE  V. 

HILIPPIE  de  Veauce,  avec  laquelle 
ce  Seigneur  fut  marié  du  vivant  de  loti 

pere ,  eftoic  fille  unique  de  Pierre  die  le 
Borgne  fcigneur  du  Chartclar  &  de  Jeanne  rnmmtAtf» 
de  Varigny  ,  comme  il  efl:  porte  dans  un 
arreft de  l'an mcccclxxxi.  Et cepen-  fr$»vnf.4j%. 
dant  je  trouVe  dàiu  UA  ftrtteft  de  l'an  ■ 
Mccccx:ix.  que  Flene  de  Veauce  6c 
Jeanne  de  Varigny  curent  quatre  filles  , 
aiïâvoir  Ilabeau   mariée  à  Chatard  de 
Rochedagoux  ,  Philippie  mariée  à  Bcraud 
Dauphin ,  Catherine  ftmme  de  Geoffroy  de  Sully  teigneur  de  Beaujeu , 
&  Jeanne  mari^   finiMt  du  Puy  ,  laquelle  elloit  deja  veitve  dft  eh 
l'année  m  c  c c  c  x  x  i  t  i.  comiiie  il  eft  marqué  dans  tth  andeli  t^^fltt 
des  playdoirics  du  Parlcmenr. 

Philippie  avoit  elté  mariée  auparavant  avec  Guillaume  de  Vendac ,  &  4<t. 
fût  mère  d' AUz  de  Vendac  femme  d' Agnec  de  la  Tour  d'Auvergne  IIL 
du  nom  iogneur  d'Oliergues ,  comme  nous  le  dirons  en  (on  lieu. 

La  guerre  ayant  cftc  dcclarcc  en  l'année  mccccxv.  contre  les  Anglois, 
ainfî  que  nous  le  déduirons  plus  particulièrement  au  chapitre  IX.  en  par- 
lant de  Guichard  Dauphm  Grand  Maillrc  de  France  ,  Bcraud  I.  fie  les 
en£uis  Beraud  II.  fie  Robert  mirent  en  eilat  d'aller  ièrvir  le  Roy  en  rrmv*,f.t,x. 
cette  guerre  ,  &  eftant  panis  de  leur  challeau  de  Combnmde  ,  qui  eft 
auprez  de  Riom  ,  le  Samcdy  cinquiefmc  jour  d'Odlobre  avec  leurs  gens, 
allèrent  coucher  à  trois  lieues  &  demie  delà  au  Chaftelar,  paficrent  la  rivière 
de  Loire  iur  le  pont  de  Gergcau  ,  &  arrriverent  le  Veiidredy  x  v  ii  i. 
du  mefine  mois  en  un  lieu  prez  de  Chartres  oà  Ton  difeit  qu'efldt  laplus 
belle  &  la  plus  grande  grange  de  la  Beauflè  appartenant  à  l'Evefque  de 
Chartres ,  laquelle  fiit  bruflée.  Ils  paflèient  le  lendemain  au  pont  de  Ver* 

Ffiij 


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zjo       HISTOIRE   DE  LA  MAISON 

non  fur  Seine  ,  logèrent  à  Eftrepagny ,  &  palTcrcnt  la  rivière  de  Somnic 
au  ponc  de  Corbie  le  Lundy  au  loir  x  x  i.  Odobre  ,  &  joignirenc  le 
Mardy  enfûivanc  le  Seigneur  d'Albrec  Conneftable  de  France ,  Se  en  fiiite 
les  troines  du  Duc  de  Bourbon ,  avec  le(c|uelles  ds  &  rendirent  le  xxv. 
auprez  de  Guicbard  leur  coufin  au  cam^  d  Azincourt  dans  la  Comté  de 
S.  Paul.  Ce  fût  ce  jour- là  que  fût  donnée  la  dcfàftreulc  bataille  appclléc 
d'Azmcourt ,  dans  laquelle  le  Grand  Maiftre,  quicomnundoic  une  parcye 
del  'avantgarde  avec  le  Conneflàble,'Beraud  Dauphin,  &fi>n  fils  Robert 
fiirem  niez ,  &  Beraud  III.  blefTc'  à  mort  &  But  pnibnnier  par  un  Anglois. 

AiHWMf*'  QUI  le  mena  à  Mai(bncelles  prez  de  Boulogne ,  où  il  mourut  de  fcs  blell 
(ures  le  Dimanche  x  x  v  1 1.  Odobre ,  &  fut  enterré  dans  le  cimetière 
de  ce  lieu.  J'ay  trouvé  couc  ce  deAail  dans  les  anciens  mémoires  de  la 
mailon  des  Seigneurs  4le  Cbmbronde. 

La  nouvelle  de  la  mon  de  Beraud  IL  ayanc  efté  ponéc  en  Auvergne, 
Pliilq>pie  de  Veauce  là  femme  eue  le  bail  ou  garde  noble  de  Tes  cnfans , 
&  en  cette  qualité'  playda  en  l'année  m  c  C  C  C  x  i  x.  contre  Jeanne  de 

B».d*ciuf-  Rcvcl  femme  de  Jacques  de  ChallUlon  ièigneur  de  Dampierre  Grand 
''x****  Pannecier  de  France.  .11  naroift  par  un  arreftde  Tan  mcccclz.  qu'elle 
morte.  Attfli  M.  Jnttela  il  marqué  £l more  en  Tamiée  iiccccxLViii. 

jEafims  de  Beraud  Dauphin  //.  du  nom  fetgneurde  faint  Il^fè  &it 
ConArondc  &  de  Philip  fie  de  Feauce  fi  fimme, 

BEraud  DAOPHiir  III.  ilu  nom,  qui  aura  Icn  chapitre 
Blanchb  Dauphin  e,  appellée  Jeanne  en  plufîeurs  arreds  du 
Parlement  ,  fût  mariée  en  l'année  mccccxxv.  à  Jean  de  Lefpinaflè 
•{èigneur  de  Changy  &  de  Maulcvrier ,  duquel  elle  eut  entr'autrcs  enfans 
4in  fils  appellé  Beraud  ,  qui  fut  à  caulè  d'elle  feigneur  de  iàinc  Ilpifè  &  de 
Gombrooile  »  &  prie  le  iumom  de  Dauphin ,  comme  nous  le  mioas  att 
chapitre  VIL  où  il  iêra  ccaicé  de  Beraud  (on  fils.  Elle  cefta  en  l'année 
M  c  c  ccLV  I.  eftaac  à  Combroode^  &  ordonna  qu'on reormtà  iàinc 
%>^e.  .  .    .  . 


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D'AUVERGNE,  L  i  v.  HL 


Berand  Dauphin  JJL  du  nom  fiipuw  de  fiùnt  Jlfifi 

&  de  Cmhrottdi, 

C  H.A  PITRE  VI. 

ERAUD  eftoic  bien  jeune  lorfqae  (bit 
père  mouiot:  Car  il  navoic  couc  au  plus 
que  quatre  ou  cinq  ans.  Son  pere  l'inflitiia 
par  fon  teftament  fbn  héritier  univcrfel  en  r^'W^  wli 
tous  Tes  ciiailcaux ,  chaftellenies ,  terres  , 
ju(Hccs,  Ae  antres  biens  meubles  fie  minieu. 
bles ,  droits  &  aâ:ions ,  dettes ,  noms ,  ficle 
chargea  de  la  pourfijire  des  proccz  meus 
&  pendents  à  caufedcs  terres  de  Jaligny, 
Sailhens ,  &  Mainfac ,  d'acquicer  (ès  dettes, 
fie  de  payer  ce  qui  eAoic  deu  Dourlcs  fcMi* 
dadoos  pieufès  que  luy,  (on  pere,  fie  fim  ayeule  Françoife  d'Aurouze 
aroient  faites  en  plufîeurs  Ëgh^ès. 

Dans  un  ancien  regillre  des  playdoiries  du  Parlement  il  cft  marqué  'nwwiHiii 
au  XX.  Avril  mccccxxxix.  qu'il  mourut  jeune  à  Lyon  àc  qu'il 
donna  la  terre  de  (àmt  llpiiê  à  Philippie  de  Veauee  fit  mcre.  Gela  arriva  • 
en  Tannée  mccccxxzvi.  comme  il  e(l  marqué  dans  les  anciens 
mémoires  de  la  généalogie  des  Seigneurs  de  Comoronde ,  où  U  eft  dic 
qu'il  mourut  iàns  enfans.  il  fut  enterré  aux  Çordcliers  de  Bxioude  ea 
Auvergne. 

Enfiiy  finklrbtaocheaifiiéedesSe^neiindefiincI^ilê  fie  de  Conu 
broodeiflùe  dehniaUôa  des  I)aiiphias  dAuimpie. 


I 


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HISTOIRE  DE  LA  MAISON 


CBAZEaOM. 
Ofmftmt  m» 

d'ittur. 

POLIGNAC. 

i*  gtnUt 
éà  ÛJÊ  tiÊÊÊ^ 


4J7. 


Bcféud  Daufhin  IV.  du  nom  feiffieur  de  Combronde. 
CHAPITREVIL 

PRES  la  more  iàns  enfam  de  Bcraud 
Dauphin  III.  de  ce  nom  &  ùsast  Blanche 
recueillie  (à  (ucceflion  &  la  tranfiiift  à 
Bcraud  de  Lefpinafle  fon  fils,  qui  fut  à 
caufc  d'elle  fcigncur  de  faint  Ilpile  &:  de 
Combronde ,  &  prit  le  (urnom  de  Daupiua 
«n  ctmlèqttcnce  de  la donàtion  qve (àmefe 
luy  fît  des  terres  de  Combrofuie&dePRMl- 
fie  à  la  charge  de  poncr  le  nom  &  armes 
<le  la  maifon  des  Dauphins  d'Auvergne. 
Auparavant  de  pa/Ter  outre  je  crois  qu'il 
eit  a  propos  de  dire  quelque  efaofè  ae  la  maifim  de  Leipins^ ,  laquelle 
edoit  aucresfois  illulh-e  en  Auvergne  auparâvanc  qu'elle  fbndit  en  celle 
de  la  Fayerte.  Philiberr  de LefpinafTc  Chevalier,  homme  de  grande  con- 
flderation  en  fon  temps,  ^)^^c\\é  grant  Cotifeiller  du  Rrjy  de  France  Charles 
le  ^«/«r  par  frère  Jean  de  Lagogue,  0-  mtabiits  reputAtionis  en 

tmarreftderanM'CCCXCVï.  tumne  au  fiijeâ  du  proccz  qui  eiloit  peft-< 
dent  au  Parlement  pour  railbn  de  la  tene-  de  la  Qeete  ou  Clayete  dam* 
le  Mafconnois ,  fiit  marié  deux  fois.  Sa  première  femme  fut  Guilicmcte 
de  Vaux ,  de  laquelle  il  eut  Jeanne  dite  autrement  Jeannete  mariée  pre- 
mièrement à  Jean  de  Chantcmerle  en  l'aimée  mcccxlvi.  &  en  lùite 
à  Beitrand'de  Senecerre  en  rannée  mccclxt.  defquels  UGc  -Armand 
de  Seneterre ,  Marguerite  mariéeà  Jean  de  Mcllo ,  &  Odetc  mariée  à  Jean 
de  Lelpinailc  (cigneur  de  Changy  &  de  Maulcvncr  Ibn  coufîn  au  cin- 
quienne  degré.  Celuy  cy  laifla  un  fils  unique  appelle  Jean  de  Lelpinafle 
feigncur  de  Maulevrier ,  dont  nous  allons  parler.  La  Iccondc  femme  de 
Hi/t.  i4  9mj  Plultbert  de  Lefinnaflè  Bit  Omftance  de  la  Tour  d'Auvergne  fille ,  ainfi 
ThtLJji^,  que  je  le  dis  ailleurs»  de  Bertrand  fêigneur  de  la  Tour  d'Auvergne  I V. 
ou  nom,  laquelle  iènouve  nommée  veuve  de  luy  en  un  anrefl  de  l'année 

MCGCXCIV. 


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D'AUVERGNE.  L  IV»  IIL  '15, 

MCCCxctvflI  efl:  nomme  en  l'année  MtCCLlx.  pafmy  les  p\ui 
grands  Seigneurs  qui  elloicnc  pourlors  à  Dijon  avcc  U  R,eyilC  Jcaime  fie 
Philippe  Duc  de  Bourgogne  Ion  tils. 

Jean  de  hdfin»&  Sk  d'autre  leaà  de  d'Odete  de  Le(f»naife  elpouÊi 
le  XXIX.  May  if  CCCCxx  v.  Blanche  Dauphine  fille  de  BeraudDau* 
phin  II.  du  nom  fcigncur  de  faint  Ilpifc  Se  Je  Combronde ,  aage'c  de  quinze 
ans  ,  veuve  en  l'année  mcccc  l  m.  comnic  on  le  voit  en  un  arreil;  du 
Parlement  de  cette  année  là.  Us  eurent  pluiieurs  enfans^  ailàvoir  Beraud 
feigneur  de  Combronde ,  François  Chevalier  de  Rhodes,  Robert  Prieur 
de  Toifày  &  après  Abbé 'de  iainc  Germain  des  Prcz  à  Paris,  ElHenne 
fcigncur  de  Chang)'  Se  de  Maulevrier,  Pierre  Abbé  d'HfbreuUe,  Mar- 
guerite Abbeile  de  Cuffer ,  Carhennc  femme  de  Philibert  de  la  Roche, 
Philippie  femme  de  Piiililjeri  ou  Charles  de  Montmorin,  &  une  autre 
lillc  appellée  Loâîiè.  Efiienne  fèîgneor  de  Changy  êc  de  Mankvricr  Gt 
ccoiiva  avec  le  Seigneur  de  Combronde  Coa  freit  à  la  bataille  dobn^ 
prez  de  Chaikau  Chinon  en  r.uinée  m  c  c  c  c  l  x  x  v.  Il  y,  a  grande 
apparence  que  Philippe  de  Lcipinailc  (eigneur  de  Maulevrier ,  qui  {è 
crouva  en  l'année  m  d  x  v  1.  au  mariage  de  Catherine  d' Amboiîè  petite 
fiUe  de  Beraud  IV.  avec  François  de  la  Tour  IL  du  taota  Vicomte  de 
Turennc ,  elloit  fils  d'Eflienne  &  neveu  de  Beraud» 

Ikrraud  Dauphin  I V.  du  nom  ,  ducjuel  nous  rrai(ftons  icy ,  ftir  marie 
deux  fois.  Sa  première  femme  tut  Antoinct?  de  Chazeron  Hlle  de  Jean 
ièigneur  de  Chareron  &  de  Catherine  d  Apchicr ,  &  pctKc  fille  d'Oudard 
4e  Chacerea&de  Ma^uerite  de  Belle&ye  niepcedu  Pape  Clément  VI» 
&  coufîne  germaine  du  Pape  Grégoire  XI.  ainfi  que  nous  l'avons  die 
plus  particulicremenr  cy  dcfTus  page  184.  en  parlant  des  enfans  de  Jean 
Comte  de  Clairmont  Dauphin  d'Auvergne.  Rcrnufl  eiir  de  cette  Antoinete 
une  fille  appellcc  Loùile,  de  laquelle  il  cit  lau  ruention  en  un  arrell  du 
Parlement  de  l'an  1484.  où  die  eft  appelléc  ^lu  prmufeviu  de  Beraud. 
Sa  (èconde  femme  fut  Antoinete  de  Polignac  fille  de  Guillaume  1 1.  die 
Armand  Vicoïnte  de  Polignac ,  de  laquelle  il  curunefîllcappellée  Prançoilè 
mariée  à  Guy  d'Amboife  (ci^rncur  de  Ra^'cl  pcrc  de  Catherine  d'Am- 
boifc  qui  elpoufà  l'an  mdxvi.  trançoii  de  la  I  our  il.  uu  nom  Vicomte  de 
Turenne,  comme  nous  le  dirons  plus  particulièrement  en  (bfi  lieu. 

C'eftoit  un  vaillant  Chevalier  6z  bien  entendu  au  fait  de  la  guêtre  qtœ 
ce  Beraud.  Ce  qui  porta  le  Roy  Loiiis  X  î.  de  luy  donner  le  comman- 
dement de  l  armée  qu'il  envoya  en  l'année  mcccclxxv.  en  Bourgogne  tmmf^fy 
contre  Charles  Duc  de  Bourgogne  ,  qui  faiioit  commettre  par  fès  gens 
beaucoup  de  ravages  &  pillenes  dans  les  terres  du  Roy  lôus  le  comman- 
dement d'AntCMne  de  Luxembourg  Comte  de  Rouflî  fôn  Marcfchal  6c 
Capitaine  gênerai  de  fbn  armée.  Car  c'eft  ainfi  qu'j!  cfl:  appelle  dans 
l'arrell  du  Parlement  dont  nous  allons  parler.  Mevcr  &  Heurcr  dilènc 
que  l'armée  du  Roy  cftoit  commandée  par  le  balbrd  de  Bourbon ,  qui 
avoir  e(poufê  une  fille  baftatde  du  Roy ,  c  eft  à  dire  par  Louis  de  Bourbon 
Comte  de  RoulTillon.  Belleforeft  au  contraire ,  Paradin  ,  &  GoUuc 
difenr  que  les  Bourguignons  fiircm  deifàits  par  le  Duc  de  Bourbon.  Mats  , 
Tome  /.  ^% 


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HIST  OlKE  DE  LA  MAISON 

les  regiftres  du  Parlement  de  Paris ,  aulquek  oacft  ffadjouficr  plus 
éc  foy  qu'?i  ces  efcrivains ,  ne  font  aucune  mention  en  cette  occaùoa 
du  Duc  de  Bourbon  ,  ny  du  baflard  de  Bourbon,  Un  arreft  de  l'année 
M  c  c  c  c  X  c  i  X.  qui  nous  apprend  ce  fait  porte  en  termes  exprcz  que 
ffmçuf  *fhie  Ro]r  t0$i  ifm  ejurâtiâ  in patriéBmrffimUe dtfimSm»  BihUdu»  Déuilfim$ 
la  ÂMMMr  égmum  ââmuLum  ftrenuum  Militent  dc  ex  nobiBènt  eUm  pê- 
rtmtihui  onum  pr^fecerxt.  Il  donna  bataille  aux  Bourguignons  lexxi. 
Juin  en  un  lieu  appelle  dans  l'arrcft  Mons  Kuillonis^  d'autres  dttcnc  auprès 
de  Chaftcl  -  Cmnon ,  Paradin  en  un  lieu  nommé  Gy  prez  de  Chafteau- 
Guyon  ,  Nicole  Gilles  le  Pierre  de  faim  Julien  à  Gray ,  où  Tarmée  du 
Bourguignon  fut  entièrement  desfaite ,  le  Mareichal  de  Bourgogne ,  qui 
fe  vouloit  fuiver  à  la  faveur  des  bois ,  fait  pnTf>nnier  par  Guy  de  San- 
devillc  ,  qui  !c  vendit  au  Dauphin  pour  la  lomme  de  mil  efcus  d  or.  Or 
il  arriva  que  eoinmc  le  Dauphin  l'euft  fait  conduire  en  ion  challcau  de 
Cd<1^  en  Auvergne  ,  le  Duc  de  Bourbon  Coonefiable  de  France  ,  qui' 
vouloit  avoir  (à  part  de  la  rançon ,  l'envoya  prendre  là ,  &  le  fit  amener 
à  Moulins  en  Bourbonnois  ,  oii  il  fut  détenu  pendant  quelque  temps. 
Mais  le  Rov ,  qui  eiloit  à  Tours,  1  ayant  redemandé,  &  ayant  donne  au 
Seigneur  de  Combronde  (  c'eft  ainfi  que  Paradin  appelle  Beraud  Dau- 
phin )  vingt  deux  mfl  elcus  d'or  pour  le  ravoir ,  il  luy  fiit  amené,  &  (îir 
détenu  ioi^  temps  en  diverses  priions  du  royaume ,  en  attendant  qu'il 
payât  les  quarante  mil  efcus  de  rançon  aufqucls  le  Roy  l'avoit  condamné. 
Enfin  il  fut  remis  en  liberté  en  conlequence  d  un  traicté  fait  avec  Philippe 
de  Crevecaur  Chevalier  feigneur  d'Efguerdes ,  auquel  le  Roy  l'avoit 
donné,  par  lequel  il  promit  de  payer  tous  les  ans  audit  de  Crevecoeur 
pendant  £i  vie  douze  cens  livres  de  penHon  annuele  &  viagère.  Ce  qin 
rut  rcclement  exécuté.  Il  ne  faut  pas  obmettre  de  remarquer  icy  qu'après 
cetrc  dcfroute  dc  l'armée  du  Duc  de  Bourgogne  il  fut  conclu  une  trefve 
de  neut  ans  entre  le  Roy  &  luy.  Le  traidé  de  cette  trefve ,  qui  clt  rapponé 
dans  les  Mémoires  d'Olivier  de  la  Marche,  eftdu  xiit.  Septembre 
Mccc  CLXXV.  trois  mois  ou  environ  après  la  defroute.  Ce  poinâ 
d'hiflnîrr  ,  peu  marqué  par  les  hiftoricns  ,  cft  aflêz  confîder^le  pour 
mériter  1  cfrlaircifîèment  que  nous  luy  avons  donné. 

]  adjouileray  icy  en  paflànt  que  ce  Philippe  de  Crevccoajr  Marefchal 
de  France  eft  enterré  à  Boulogne  fiir  la  mer  en  TEglifède  Noftre  Dame, 
H,^  rf.  jiM-  en  laquelle  il  a  foodé  quatre  lampes  fort  pesantes  ,  qui  y  ont  tousjours 
jjZnwfVd-  refté  julques  à  ce  que  les  Anglois  mirent  le  fîege  devant  Calais  en  l'année 
m^t^  M  D  X  L  I  V.*  comme  les  billoriens  de  Noftre  Dame  de  Boulogne  le 
remarquent. 

Bbraud  Dauphik  eftoitencotevivantenrannéeMCccctxxzi. 
au  mois  d'Oûnbre  date  des  lettres  du  Roy  pour  l'eftabltllèment  de  quatre 
foires  par  an  au  lieu  de  Jaligny. 


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D*AUVERQNE.  Liv.  III. 


Enfiuis  de  Beraud  Dauphin  ly.du  nom  feigneur  de  Combronde  & 
£Jmoinete  de  Chaperon  fa  ^emarg  fmmt. 


L 


FRANÇOISE  Dauphins  inariée  à  Guy  d'AinlxMièifiigiiair  de 


O&ISB  Davphinb. 
Ei^âns  de  Beraud  IV.  &  £Ant<dnete  de  PoUffiac, 


SANCERR.E. 
2>«  Chtmftptê 


tROLOIS. 


Cmchard  Dauphin  I.  du  nom  fiiffteur  de  Jali^y ,  de  Tréteaux,  ♦ 
&  de  la  Fer  té  Chauderon ,  Chambellan  du  Roy  Charles  V. 
Grand  Maifire  des  Arbalepriers  de  France,  Gouverneur  du  Roj 
Charles  V L 

CHAPITRE  VIII. 

A  N  s  la  décadence  de  la  maifbn  des  Dau-  H\^Ma^u* 
phins  d'Auvergne ,  qui  cAnt  an  penchant  LwJ^  ff 
de  Êy^^etiee ,  dk  eue  le  bonheur  de  pro- 
duire  de  grands  per(onnages  Comme  elle 
approchoit  de  (à  fin.  Nous  avons  veu  la 
preuve  de  ce  que  je  viens  de  dire  en  la 
perfonne  de  Benuidll.  Dauphin  d'Auvergne 
&  en  celle  de  Becsud  I V.  teigneur  de  Com- 
bronde ,  quojr  Kp'il  ne  fût  du  iàng  des 

  Dauphins  que  par  fà  merc.  En  voicy  deux, 

 *  ,pcrc  &  fils  ,  Icfijucls,  quojr  qu'iflùs  iculc- 

ine&c  des  cadets ,  firent  beaucoup  elclacer  leur  mérite  tous  le  reene  du 
Roy  Charles  V.  &  fous  celuy  de  Cbarl»  VL  Ion  fils.  Cuichard  I.  du 
nom ,  appelle  vaillant  homme  &  Seigneur  de  grand  mérite  par  l'auâcur 
de  l'hiftoire  du  Roy  Charles  {ùoeûnc,  eftok  .fils  de  Robert  Dauphin  L' 
'    Tme  /.  '       Gg  ij  .^i* 


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HISTOIRE  DE  LA  MAISON 
du  nom  fèigneur  de  faim  Ilpifc  &  J'ifibeau  de  Charte!  le  Perron.  Il  prit 
r4*7  d'abortl  k  party  de  l'Eglife,  y  avant  Trelorde  Tali^rrni'  deux  titres  de 
l'année  mCCCxlvi.  où  il  prend  la  quaiitc  de  Clerc,  laquelle  luy  eft 
qifflî  donnée  par  Kâbeau  de  Chotmés  (à  tnarrine  femme  de  Guillaume 
fêigneur  de  Momaigu  le  Blain  ,  laquelle  Imf  Se  donarion  de  quelques 
maifôns  &:  de  quelques  biens.  En  ce  tcnip<^  l'î  il  falloir  crtar  de  demeurer 
dans  l'eftat  ecclel^artique.  La  preuve  en  elt  Wx&c  de  donation 
il  fit  cette  meiine  année  a  ion  frcrc  Hugonin ,  dans,  lequel  il  le  refcrve 
pour  &s  lu^iBi  !«  femnie  de  trenice  livres  par  an  ju(qut$  à  «e  qu'il  auro|è 
un  (ièmblable  ou  plus  grand  revenu  en  bénéfices.  Il  cliangea  ]ieiJitmoa$ 
d'avis.  Car  en  l'année  mc ce lv.  il  prenoic  la  qualice  d'Elcuyer.  C'cft 
ainfi  qu'il  clî:  appelle  dans  l'adte  de  donation  mutuele  que  fa  mcrc  ?:  îuv 
Ce  firent  de  leurs  meubles  au  plus  vivant  le  Vendredy  après  la  teiie  de 
la  Magdelene  M  c  c  c  L  V. 

Il  y  a  dans  le  regillre  x  c  v  1 1.  de  la.  dnnceUcrie  des  Ictres  du  Roy 
Charles  V,  données  au  mois  de  Décembre  m  c  c  c  i  x  v  i.  dans  lefquelles 
!  il  eft  dit  que  fà  Majcfte'  ayanc  depuis  la  Magdelene  dernière  paflce  ordonné 

fbn  ame  &  féal  Chambellan  Guichard  Dauphin  Chevalier  leigucur  de 
Jaligny  &  de  la  Ferté  Chauderon  pour  aller  ez  partves  de  Toulouiê  & 
y  mener  certaine  quantité  de  gens  d'armes,  ledit  CKevaHer  ,  qutavoic 
partye  de  (on  harnois  en  (on  fort  chafteau  de  la  Ferté  Chauderon  ,  y 
pafTa  pour  .u-îicmincr  Ion  voyage. 

J'ay  trouve  dans  une  généalogie  M  S.  de  la  mailôn  de  Challel  le  Perron 

Sue  Jean  dit  Lonrdin  lagneur  de  Saligny ,  qui  eft  .enterré  en  l'abbayç 
e  Septfons ,  le  fît  Ton  exécuteur  teftamentaire  AT  tuteur  de  Ê$  eoÊtiis  lé 
Samcdy  avant  la  faint  Mathieu  mccClxxiii. 

Il  fût  marié  deux  fois.  Sa  première  femme  fut  Ilàbcau  de  Sancerrc 
fille  de  Loiiis  II.  du  nom  Comte  de  Sancerre  &  de  BcacriK  de  Koucy 
Gi  femme.  Et  c'eft  pour  cétte  raifen  que  dans  le  ceftament  du  Ccmneftable 
de  Sancerre  Guichard  eA  appellé  Coa  feere  y  parce  qu'il  avoic  efpodSS 
fcL  foLur.  Il  efpoufà  cette  Dame  après  la  mort  de  Pierre  de  Graçay 
♦  *  •         Ion  premier  mary  arrivée  en  l'année  m  c  c  c  L  x  v.  ou  peu  auparavanr  ; 

de  uqacUe  il  eue  Guichard  Dauphin  IL  du  noqi,  duquel  ilièra  traidé 
«a  çhttpince  fei^ltaïK.  Apres  la  «non  «l'Màbeau  Ae  Sancerre  iidvehttïs  avant 
2^*^*"/-  l'an  »4'C  c  c  L  X  ^  V.  il  «onvok  «en  Acfelidcs  nopce»  Se  e(poufe  Marguerite 
st,      '  de  Frolois  i(£ic  :d'mi  puifrté  de  la  ma^on  de  Bourgogne,  veuve  de  deux 
«•lu  iHf*"  niaris ,  adâvoir  de  Simon  de  Chafteauvillain  Icigncur  de  Baye  decedé 
fins  «rfkns  ^ant  Tan  m <: ce  lui.  4c  de  Jean  Icigneur  de  ChailiUon 
«nfiaaois ,4V0c lequel  tefevivvit eH^Fannée  m cc<: lx v l  Ac  efioît  m^tt 
avant  r^n  m  q^cvxkt,  Hîmmt  '4l«ontte  par  divers  arrëfts  du  Parle» 
ment  de  Paris. 

ft<M«M/.4<».  £1,  iannée  M'CCCi.qKX  x  i.  Guichard  &  (à  femme  Marguerite  de 
FroloB  voyant  qu'il  n'y  avMC  aucuns-enfàns  de  leur  nutiage  ny  eiperance 
4en  iwoir ,  fe  ;fii«iit  Viin  il  tltwlre-4<i»Bacioii  iBUtueîé  de  tous  iSéwès 
meilblei  icitca^aïKt ,  en  quoy  qu'ils  pcuflcnt  conifîfter,  <(ue  le  fiirvivant 
•^agneroic  en  pttjpce  pour      & -pour  les  tiens.  '  ËUe  àHourut  chargée 


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D'  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  l  v.  III.        '  1)7 

d'une  grande  vieillcfTe ,  comme  le  dit  M.  Du  Chcfne ,  avant  l'an  mcccxcv. 
y  ayant  un  arrell  du  Parlement  de  cette  année  dans  lequel  il  eft  parle 
îi'elle  comme  morte.  li  cft  dit  dans  un  rcgiftre  des  playdoiries  du  Par- 
lemenc  que  Jacques  de  Vienne  Chevalier  (è^neur  ae  Longvy  fiic  fim 
héritier. 

Guichard  le  rendit  fi  recommandabic  fous  le  règne ilu  Roy  Charles  V. 
que  ce  lage  Prince  le  fit  Gouverneur  du  Roy  Charles  VI.  lors  Dauphin  ♦**• 
éc  de  Ces  autres  enfans.  Je  trouve  qu'il  eiloit  Elchançon  de  France  dans  yf  %^^[*l^ 
le  commencement  dn  règne  de  Charles  VL  &  il  le  fiit  jufques  en  l'année  ^ 
MCCCLxxjcii.  quilntt&cGraodMaiftredcs AibaleAtiers. 

En  l'anne'c  M  c  c  c  x  c  i  x.  la  pcfte  ravi^eaac  le  royaume  de  France ,  ^^ul^'H!" 
&  principalement  la  ville  de  Paris ,  qui  fiit ,  poar  ainfi  dire  ,  abandonnée, 
le  Roy  &  tous  les  grands  Seigneurs  en  partirent  &  ic  retirèrent  en  Nor- 
mandie.. Tay  trouvé  dans  une  ancienne  chronique  de  Normandie  la  lifte  'x^m<'' 
des  Princes  &  grands  Seigneurs  qui  fbivircnc  le  Roy  en  ce  voyage ,  parmy 
lefquels  eft  nomme'  Guy  Dauphin  par  erreur  du  copifte  au  lieu  de  Gui-  . 
chard  ,  eftant  bien  à  prclumcr  que  Guichard  ,  lequel  eftoit  un  des  pre- 
miers Officiers  de  la  Couronne  &  une  des  jM-incipaiesL  personnes  de  la  Cour , 
ne  manqua  pas  de  iùivre  le  Roy  en  cette  occaiîon.  Cette  contdion  eft 
«['autant  plus  neceiEkire  qu'il  n'y  avait  poorlon  à  laCoiiraitcunrSdgpeur 
4lppellé  Guy  Dauphin. 

En  l'année  mccccii.  le  Marclchal  de  France  &  le  Grand  Maiftre 
des  Arbalelbriers  aflèmblcrcnt  par  ordre  du  Roy  douze  mil  combattans 


«A 


êc  furent  en  Angleterre  pour  jecourîr  le  Prince  de  Galles  contre  le  Kcf 
iôii  pere.  Ils  n'y  firent  pourtant  autre  chofc  digne  de  remarque  û  ce  n'en 
qu'ifs  ruinèrent  tout  le  pays  par  où  ils  partcrent  ,  &  obligèrent  le  Roy 
d'Angleterre  de  quitter  le  champ  de  bataille  au  Prince  /on  iils  &  de  ic 
retirer  à  Winceflre. 

J'ay  ven  dans  un  renflie  de  la  ChanirdQerie  des  iem  du  Roy  ^lar-  ntmmt^w 

les  V I.  par  Iciquellcs  il  permit  en  l'année  m  c  c  c  c  i  u.  à  Guichard  Dau- 
phin Chevalier  Ion  Confcillcr  &  Mailbx-  de  (es  Arbalcflricrsdc  faire  clorre 
de  folîèz ,  emparer  &  fortifier  la  Mote  Buvron  fituée  en  la  terre  &:  chaftel- 
lenie  de  Boulon  en  la  Duché  d'Orleanois ,  en  laqudlc  Moce  y  avoit  eucy  de- 
vant fiMiciieifedc(chcMg,oùlies ptgdeceftiiCTfeMrneurs<fc Bodbttibiilfliîent.i  •«  • 
habiter.  Il  y  avait  longtemps  que  Guichard  Famiifllcqiiil& ,  -al  ayant 
prcftc  l'hommage  à  I^hilippe  Duc  d'Orléans  le  x  v  ï  1 1.  Mars  mccclxxi. 
ainfi  qu'on  le  trouve  dans  le  recueil  des  nobles  de  l'Orleanois  du  fieur 
le  Maire.  Ce  Duc  eftoit  fils  du  Roy  Philippe  de  Valois  ,  &  mourut  en 
Tannée  mccczc  i.  aagé  de  lv.  ans.  La  terre  de  la  Moce  appartient  ^ 
aujourd'huy  a  la  maiion  de  Vcntadour  ,  &  efloic  eicheuë  en  partagée  avec 
Bou/bn  à  Anne  de  Levis  Archevefi:|uc  de  Bourges. 

Enlamefine  année  mccccii  i.  Guichard  perdit  le  vaillant  Conneflable  H,fi.d€ch*fi,$ 
de  France  Louis  de  Sancerre  (on  beaufrere,  lequel  mourut  après  iôixante  !ui.«^.»r  f* 
ans  d'une  vie  laborieulè  toujours  employée  dans  les  iàiiguerde  la  guerre  » 
&  fut  enterré  en  l'Eglilc  de  fàinc  Dcnys  en  France  ,  comme  il  l'avoit  » ;«  <i'  chmtiu 
ibuhaité.  11  eftappeUe«M/£Mr  ^ejmM^ibi^  f.^J4'^t. 

Gg  lij 


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%i%    '  HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

Quant  au  Grand  Maiftre  des  Arbaleftricrs  (on  beaufrcre  ,  il  mourut  \ 
"/a!*^*"'"  mefme  anne'e  ,  &  eut  pour  {uccefTeur  en  fa  charge  Jean  de 

/•7i<-       Hangeft  iêigneur  de  Heuguevîlle  pourveu  par  lecres  du  v  ii.  Décembre 
audit  an.  • 

Hiit  j,  ChMfift    H  ne  paroift  pas  dans  l'hiftoire  qu'il  fè  foit  démis  de  û.  charge  en  aucun 
iliulr^  f!  temps.  Et  neantmoins  le  Moine  cie  fàint  Denys  qui  a  cfcrit  V hiftoirc  du 
Roy  Charles  VI.  &  Jean  Juvcnal  des  Urfins  marquent  que  Jean  de  Bucil 
Hifi  éUchtrUt  cùoit  MaiAre  des  Arbalcllricrs  en  l'année  mcccxcvi.  le  Vendredjr 
R.  f.  lu.        V  X I.  Oâiobre.  Cependant  je  trouve  dans  le  regiftre  clx.  de  h  Chan- 
cellerie des  Ictres  du  Roy  du  deuxiefme  Mars  de  Tannée  fuivante ,  dans 
lefquelles  le  Roy  l'appelle  noflfe»mé  f^fiéi CmtfiiUer &  CbiVéiUr  Gmicbârd 

Erfdfu  de  Cuiàunfd  Ddufhin  L  du  nom  fei^ttr  de  Jali^nj ,  de 
tréteaux ,  &  deié  Ferté  Chauderm  ,  CfMtd  M^fire  des  JrbéH 
4efiners  deFrémee,  &  ^IféAeémdeSsneem fs  fremere  femme. 

GUiCHARO  D&vphinII.  du  nom ,  donc  il  fera  parlé  au  cha. 
picie  finvanc 
Louis  DADVHxxmortjeiiiieians lignée. 

* 

Bufritt  naturel  de  Guichard  Dauphin  Grand  Maiftre 
des  Arbalepiers. 

^Laddxn  OB  J  ALI  g  NT,  auquel  &  à  fes  hoirs  defcendaittdie  fin 
j  corps  en  légitime  mariage  Guichard  II.  Grand  Maiftre  de  France,qui 
l'appelle  Ton  cher  &  amé  frère ,  donna  par  donation  entre  vifs  irrévocable 
paiOTéccnfonchalleaude  Bornés  en  Berry  le  fécond  jour  du  mois  d  Avril 
— >  MCCCCVlL  lamailônfiiRe&laviUedc  Dôme  en  Ni^ernois  avec  toute 
[afticfr  haute ,  moyenne,  &  baflê ,  avec  toutes  fès  appartenences  &  de- 
pendences ,  la  terre  qu'il  avoit  à  Beaufïàrd  lez  fàint  Pourçain ,  &  quelques 
autres  choies  mcntionnccs  dans  l'adre  de  donation  fcellces  du  feau  de  la 
Chancellerie  du  Duc  de  Bourbonnois  le  fèpdefme  jour  du  mois  de  Juin 
emmt^yuesSBOMûM.  Claii<fitr  fîic  preiènt  le  zz  v  1 1.  hlovembie  mccccv.  à 
ilnflallation  de  Guidhata  ion  oncle  en  qualité  de  Chanoine  de  l'^jKie 
cathédrale  de  Nevers  comme  Baron  de  la  Feité  Chaudcron, 


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D*  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  I  V.  1 1 1.  .ij9 


CULANT. 
-   D'tKmr  M» 

à»  mtUtu  M 


Cmchard  Dauphin  II.  du  nom  fetgneur  de  Jdifftj  &  de  U  Fcrté 
Chaudcron ,  GrAni  Mmfrt  de  Fréuue ,  &  Gomttrnew 

dn^éUÊphinf, 

CHAPITRE  IX. 

£  Grand  Maiftre  des  AibaleHrieis  eut  de 

is.  première  femme  Kàbeau  de  Sancerre 
un  fils  qui  parvint  aux  prcmicrcs  charges 
de  la  Couroime.  Auili  clioïc  il  ua  wouU 
woêMfg^totiHtmdktvâlifry  pour  n^lèrvic 
des  termes  de  Jean  le  Fevre  (êi^ar  de 
fàint  Remy  audeur  du  temps.  s.*ta9f.7ii 

V.n  l'année  mcccciii.  (clon  noftre 
manière  de  compter  le  Conneltable  de 
Sancerre  toa  oncle ,  qui  eftoit  bien  prez 
de  ù.  fin,  fit  (on  tefisuneot  le  Dimanche 
qiiatnt(mc  jour  de  l^evricr,  dans  lequel  il  ordonna  qut  U  ioHit  de  Jon  H,ftMchMi« 
w/iqut  l'efèu  de  fis  Armes  fut  offert  pur  fbn  très  cher  (é^  très        nepiem  7*'* 
Me^re  Cuicbart  Daupbim ,  auquel  il  donna  hc|:edicairement  les  terres  6c 
chaftellenies  de  Bomà  &  de  donde ,  &  la  Batohnie ,  chaftcl  >  &  chaftel- 
léniedeLiizy.  A  quoy  le  Moine  de  (àinc  Denycadjoulle  quej>our  ne  voir  nifij.ct..riu 
pas  périr  avec  luy  les  armes  de  là  mailbn ,  il  chargea  Mefiire  Guichard  î^li^tw jj* 
Dauphin  fon  neveu  de  les  cfcarteier  avec  les  fiencs ,  6c  luy  laiilà  à  cette 
condition  la  meilleure  partye  du  partage  qu'il  avoit  eu  de  la  Comte  de 
Sancerre.  Mais  û  n'eft  aucunement  parlé  de  cette  condiciojn  dans  ion 
tellament. 

Le  XXVII.  Novembre  m  c  c  c  c  v.  il  le  tranfporta  à  la  pocte  de  l'Eglifè  PmHMtf  471. 
cathédrale  de  Nevers  les  efpcrons  dorez  chauflcz,  rcfpée  ceinte.  Se  le 
faucon  (ur  le  poing  j  où  citant,  vuircnt  au  devant  de  luy  le  collcgc  de 
ladite  Eglife ,  Chanoines  &  Chapellains ,  revelhis  de  chapes ,  avec  la  croix, 
Tean  benifte,  &  les  cierges  allumez.  Et  Meflire  Vkxtt  le  Clerc  Archi- 
diacre  de  Defiife  en  ladite  £gli(è  k  prenam  piur  U  auûn,  k  mena  en  l'e^ 


140  HISTOIRE  DE  LA  MAISON 
cy  defliis  dans  l'Eglifè  jufques  devant  le  grand  autel.  Puis,  la  grand  MclTe 
ellant  dite,  le  menèrent  dans  le  Chapitre ,  où  ils  le  rcceurent  pour  leur 
confrère  &  Clianome ,  amfi  qu'd  avoic  eiic  tait  à  fis  predcceflèurs  Barons 
•cle  la  FercéChaudcron ,  après  qu'il  a»  &ic  feraient  Gi  les  £uiits  cvangâes 
9c  protefté  qu'A  ne  rcveleroit  jamais  les(ècrets  dudic  Chapitre  en  chofes 
qui  luy  pourroient  prejudicier.  Vuk  baifà  à  la  bouche  ledir  Archidiacre 
&lcs  autres  Clianoinfs  de  cer:v  i  ehlc  ,  qui  le  ramenercnc  en  luire  dans 
l'Egliie  ,  le  riieac  aikoir  au  quatnelme  ficge  du  colle  de  i  Arciiidiacre 
àe  Nercn! ,  prefents  nobles  hommes  Mel£re  Pierre  de  Veaiike ,  lean  de 
Moncagule  Belin,  JofephdeC^iitin,  CUudin  biflard  de  Jaligny  Cheva. 
liers ,  &  autres.  ♦ 

£n  l'année  m  c  c  c  c  v  i  n.  les  Liégeois  ayant  alliei^éla  ville  de  Maelhicht 
en  haine  de  ce  que  le  Duc  de  Bourgogne  &  le  Duc  uc  Brabaiit  s'efloienc 
uufHi^viL  dedatezpfoceâeorsdejean  de  Bavière  Eve^ie  de  Liège ,  que  les  Liégeois 
u^t^*»-  „f^g^  éeÛàaié  6c  enavoient  eOeu  un  autre  en  ià  place,  le  Due  de  Bour- 
HiftMchnitt  gogne  marcha  vers  cette  place  afliegce  avec  une  puifTanre  armée,  dans 
r/.  dtu.it  i^q^iqWç  il  y  avoir  un  grand  nombre  de  brave  nobleflê.  Le  Roy  ayant  elle 


PLmr  p  9  ^'•'^  envoya  Mcflîre  Guichard  Dauphin  vers  le  Duc  de  Bour- 

gogne pour  luy  faire  defenfe  fitr  eertaincs  grodês  peines  de  cmnbattie 
ks  Liégeois  ny.  d'entrer  en  leur  pays.  Mais  le  Duc  de  Bourgogne  ne 
voulut  pas  dcferer  à  cet  ordre.  Ains  au  contraire ,  après  que  MelTîrc 
Guichard  eut  lîny  ion  ambailàdc,  il  le  requit  que  comme  Ion  parent  5:: 
amy  il  luy  conièillac  Car  ce  qu'il  avoit  à  taire.  Guichard  luy  relpondic 
quil  luy  umbloit  qu'il  ne  pouvoit  pas  avec  hoi^ur  s'empe&her  de  veoir 
ks  ennemys  de  prez,  6c  s'of&ic  de  vivre  ic  mourir  avec  luy  à  i'encontre 
des  Liégeois  rebelles  ■  qui  furent  desfàics ,  y  en  ayant  eu  vin^  hui£b  mil 
de  tuez  en  cette  bataille. 

L'année  iùivanie  Amé  VIII.  Comte  de  Savoye  ayant  demande  à 
LoUis  II.'  Duc  de  Bourbon  donataire  d*£doiiard  II.  du  nom  ièigoeur  de 

Bif.dttmufi  Beau  jeu  dedeDombes  nouvellement  decedc  de  luy  faire  l'hommage  ao. 
^'*'  quel  il  eftoit  tenu  pour  les  villes  &  chaftcau  de  Beauregard ,  Lent,  Toy  fTly, 
Montmerlc,  Villcneufvc,  &  Chalamont  en  Dombcs,  ce  que  le  Duc  de 
Bourbon  refiiibic  de  faire ,  enfin  l'affaire  ayant  eilé  mile  en  negotution , 
&  ayant  e(W  âit  tme  ailêmblée  d'amys  des  partyes  à  Villars  en  BrelTe, 
où  fe  trouvèrent  pour  le  Duc  de  Bourbon  Louis  Comte  de  Veqdofine 
grand  Chambellan  de  France,  Jean  de  Moniaigu  Vidame  de  Laon  (ou- 
vcrainMaiftre  de  l'hoftel  du  Roy ,  Guichard  Dauphin  lèigneur  de  Jâligny, 
&  autres ,  il  tue  rciolu  par  forme  d'expédient  que  Jean  de  Bourbon  Comte 
de  Clairmopc  fils  aifiie  <b  Doc  &irott  l'homma^  au  Comte  de  Savcve. 
Ce  qui  fîit  ex^cé  avec  le  conlèntement  du  Duc  a  ChaflîUan  lez  Dombes 
le  XXVIII.  May  m  c  c  c  c  i  x. 

Sur  la  lin  de  la  mefinc  année  Guichard  Dauphin  fut  envoyé  par  le 
Roy  à  Amiens  au  devant  des  Ambafladcurs  d  Anglacrre,  &  y  allèrent 
avec  luy  auffî  par  ordre  du  Roy  Jean  de  Mootaigu  Archevelque  de 
Sens,  Oûllaume  de  Hgnonville  cy  devant  Fvevofl  de  ,  &  Gonder 
CA  Secrétaire  du  Roy. 

Sur 


t 

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r 


D'A  U  V  E  R  G  N  E.   L  I  v.  lîL  141 

Sur  CCS  cncrefàices  Ic  paxty  du  Duc  de  Bourgogne  ft^anc  pris  à  la  Cont 
le  dcflus  fur  les  autres  Princes  du  (àng ,  ce  Duc,  pour  fc  vanj^cr  du  frère 
de  cet  Archevefqite  Jean  de  Montaic^u  Grand  Mailhc  de  France,  qu'il  um»,dH-mL 
regardoit  comme  (on  enncmy ,  le     arrcitcr  6i  iuy  fit  couper  la  cefte  ' 
le  XV IX.  jour  du  mois  d'OAobre.  Sa  charge  fût  donmfe  t  Guicbard  mfjtchofht 
Dauphin,  qui  fuc  conftitué  &  ordonné  (buverain  maiftrc  de  l'hoAd  du 
Roy.  Ce  que  le  Bourguignon  fit,  ainfi  que  l'cfcric  Ikllcforcft,  pour  ne 
rendre  du  roue  mal  contenre  li  mailon  de  Bourbon,  à  laquelle  C'iichard 
cftoit  allie.  Car  LoUu  II.  Duc  de  Bourbon  avoïc  cïpouic  Anne  Dauphme 
proche  parente  de  GuichanL  II  y  a  plus  d'apparence  de  dire  que  le 
Bourguignon  le  ft  en  coniideradon  du  mérite  de  ce  per(bnnage  &  du 
fêrvice  qu'il  luy  rendit  en  l'affaire  de  l'Evefchc  de  Liège ,  &  aulTî  parce 
qu'il  le  traictoi:  de  parent  &  d'amy,  comme  nn;!s  venons  de  1c  m^irqucr. 

Apres  la  paix  de  Winccftre  faite  l'onncc  d  après  encre  les  Prmccs  du  umauUtwi. 
{àng  royal  on  eftablic  un  Con^  de  douze  Chevaliers ,  quatre  Evefques ,  ^'***'  **' 
te  quatre  des  Seif^ieurs  du  Parlement ,  pour  gouverner  le  Roy  &  la  Reyne 
&  tout  le  royaume ,  aftavoir  rArchcvefque  de  Rheims  ,  l'Evefque  de 
Noyon  ,  rEvefquc  de  faint  Flour  ,  l'F.veique  de  Tournav  ,  Guichard  Dau- 
phm  Grand  Mailtre  de  l'iioftcl  du  Roy,  le  Grand  Maiiirc  de  Rhodes,  n:!(d,ch.rki 
te  autres.  Le  Roy  du  confcmement  des  Ducs  de  Berry  te  de  Bourgogne  ^  1^ 
donna  aux  Seigneurs  de  ce  Confel  une  pldnc  te  entière  auâorité  Sir  fcs  '«f- 
(ùjeds  tant  en  paix  qu'en  guerre,  tant  dedans  que  dcfiors  le  royaume, 
avec  toute  juril<li(5Hon  fur  tous  les  grands  &  petits  Otliciers ,  &  particu- 
lièrement il  leur  donna  un  abfolu  pouvoir  d'initituer  &  de  dcllituer  les 
gens  des  finances.  Ceft  ainH  que  M.  Le  Laboureur  a  traduit  cet  cndrtMC 
de  rhiâoire  du  Roy  Charles  V  L  eferite  par  un  Moine  de  iàint  Den^ 
Mais  il  y  a  adjoufté  du  fien  les  grands  &  petits  Officiers ,  ce  mot  n'ellant 
point  dans  l  onginal  Latin ,  où  il  y  a  ieulement  Juper  majores  ^  minores. 

£n  l'année  m  c  c  c  c  x  i.  le  Duc  d'Orléans  s'eftanc  révolté  contre  le 
Roy  ,  Sa  Ma)efté  envoya  des  croupes  dans  rOrlcanois  (bus  le  comman-  HifJtcMn 
dément  de  Mefllre  Guichanl  Dauphin  Grand  Maiflre  de  France  pour  L4WMr  ^  ' 
arrefter  les  courfcs  des  ennemys,  Guichard  prit  d'abord  ians  refiftance  & 
iouimit  au  Roy  la  ville  de  Jargeau  ,  après  avoir  promis  le  pardon  aux 
habicans  &  de  leur  conièrver  leurs  biens. 

En  cette  mefine  année  le  Roy  l'envoya  en  Languedoc  te  en  Guyenne 
avec  lacques  lèigneur  de  Helly  Marefchal  d'Aquitaine  te  Eneu  cnan  de 
Bournonvillc  contre  le  Duc  de  Berry  ,1e  Comte  d'Armagnac,  &  le  Seigneur 
d'Albret.  Le  fcigncur  de  Helly  &  Enguerran  de  Bournonvillc  s'arrefte-  umfftUi  vd, 
rcnt  en  Poidou ,  où  ils  mirent  les  peuples  à  la  raifôn.  Mais  Guichards'en 
alla  en  Nîvemoîs  avec  le  M^flre  des  Arbalcilriers  de  France  8c  MefCre 
Jean  de  Chalon  fè^neur  d'Arlay ,  &  reduifit  en  l'obeiflànce  du  Roy  la 
ville  de  (àint  Fourgeau  appartenant  au  fils  du  Duc  de  Bar  ,  Ac  y  fut  vosSb 
garoiiôn  de  par  le  Roy. 

£n  Tannée  Mccccxti.  le  Roy  ayant  fermé fi^  de  Bourges ,  u^„ut ^ 
il  donna  le  commandement  de  l'avantgarde  de  (on  année  à  Guichard  '"f^ 
Dauphin  Grand  Maiftre  de  Ibn  hoftei  tt  à  quelques  autres  Seignairs  de 
TmiL  Hh 


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14*   '  H  I  S  T  O  I  R  E  D  E  L  A  M  A  I  S  O  N 

m^MCMti  marque.  Mais  le  Duc  crOrlcans,  contre  lequel  le  Grand  Maiftrcs'cf^oir 
^iiùv^^ie.  dcclarcf  .  dhnt  revenu  luprcz  du  Roy  ,  &  devenu  encore  plus  puiilànt 
qu  ii  I  clioit  avant  ia  révolte  ,  il  ht  d'abord  elcUtcr  Ion  indignation 
canire  ceux  oui  avoienc  tenu  le  party  du  Duc  de  Bourgogne.  Il  renvoya 
Oiicliaxd  eli  là  niaifon  ,  4k  llly  m  defenfe  de  revenir  à  la  Cour  (ans  un 
nifjtckMi.s  ordre  exprès  du  Roy«  Éclr  Comte  de  Vcndoimerfue  ÊùcGrAndMaiftre 
d'holkl  en  place. 

Il  demeura  quelque  temps  en  cet  cilat.  Mais  comme  tout  change  a  la 
Cour  t  laquelle  auroît  changé  (î  die  ne  changeolc pas ,  comme  Ta  remar. 
qiié  on  ingénieux  elcrivain  il  y  a  environ  Cent  ans  ,  Guichard  y  eflanc 
revenu  ,  il  fe  plaignit  du  mauvais  traitement  qu'on  luy  avoit  fait  ,  ôc 
dem:inda  d'eflrc  rcilabli  en  fà  charge ,  dont  il  prenoir  tousjours  la  qua- 
lité ,  y  ayant  au  Trelor  de  Jaiigny  des  Iccrcs  du  Roy  du  x  x  i  v.  May 
fmmt^y»,  MCCCcziit.  dam fefqueUcs le  Roy  l'appelle  (baverain maiftre de  (on 
hoftel  }  &  mcïme  Jean  Le  Fevre  feigncur  de  (àint  Remy  parlant  de  Gl 
mort  3.  la  bataille  d'Azincourt  l'appelle  Grand  Maiftre  de  l'hoftel  de 
France.  On  chercha  à  Inv  donner  quclqu'autre  fàrisfaébion  équivalente 
que  celle  de  luy  rendre  ia  charge  ,  qui  le  trou  voit  exercée  par  un  Prmcc 
hèmmt.47t.  du  làng  royal.  On  mic  l'af&tre  en  négociation ,  &  Gtûcliard  con/ènctc  le 
XV.  Juillet  M.CCCCXV.  qu'elle  demeurât  au  Comte  de  Yendofme  moyen- 
nant, la  recompenfc  qui  luy  fut  baillée  du  gouvernement  du  Dauphine'; 
lequel  clloic  beaucoup  plus  confiderable  en  ce  temps  là  qu'il  ne  !>iè 
aujourd'huy  ,  quoyqu'il  le  ioit  encore  beaucoup.  J'ay  trouve' dans  un  arr cil 
de  l'an  m  C  c  c  C  L  i.  que  Martin  Gouge  Evefque  de  Clairmonc  promicdetnc 
mil  livres  à  Robert  d'Angcnnes  ,  qui  eftoic  GoaTenieur  dn  Danphiné  , 
au  cas  qu'il  fe  voulut  demccrrc  de  ce  gouvernement ,  comme  il  avoit  pro- 
mis de  le  faire ,  au  proHc  de  Guichard,  mais  qu'il  ne  iàtisfic  jamais  à  cette 
condition. 

*.»Êii9f74:  £n  Tannée  mccccxiv.  après  la  paix  d'Arras  le  Roy  ayant  reicdu 
d'envoyer  une  ambaflàde  au  Duc  de  Bourgogne  pcnir  la  luy  faire  jurer,, 
il  y  envoya  Guichard  Dauphin  feigncur  de  Jaligny  ,  qui  eft  rousjours 
appelle  Grand  Maiftre  d'hoftel  de  France,  quoyque  le  Comte  de  Vcn- 
doune  eut  efté  pourveu  de  cette  charge  en  fa  place ,  &  avec  luy  un  Con- 
feiUer  du  Roy  êc  un  Secrétaire.  Ces  Ambafitdeitrs  trouvèrent  le  Ouc  en 
un  chafteau  prez  de  la  ville  de  Beaune  appelle  d'Argilly  ,  où  il  fc  diver-. 
tiiToit  à  la  chaflè  avec  la  Ducheftè  fà  femme  &  deux  de  fès  filles  avec 
leurs  Dames  &  Damoifclles.  Le  Duc  les  reccut  fort  bien ,  &r  jura  la  paix 
fur  la  vrayc  croix.  £t  ce  fait  &  accompU ,  il  s'en  alla  en  fà  grand  tente, 

ti  4  fi  tahie ,  ks  iutms  dtmc  k  U  uble  de\  cbMAêUâm;  Le  lendemain 
les  Ambadâdeurs  pciteitt  congédu  Duc  &  s'en  i*eK>HmeireBc  à  Paiis  vets 

le  Roy. 

Cependant  le  Roy  d'Angleterre  fè  prévalant  de  nos  divifîons  &c  de  nos 
malbenrs  »  aiïnok  tout  de  bon  pour  envahir  le  royaume  ions  precextedes 
.  patentions  qu'il  y  avoit ,  &  amufoit  le  Roy  Charles  VI.     les  Princes  du 
uHg  par  de  4>ecteufe$  proportions  de  .paix   de  marû^^,  É*oid>Iî»c  poot- 


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D'A  U  V  E  R  G  N  E.  L  1  V.  IIL      *  14J 

tant  pas  les  autres  moyens.  Cir  il  cfcrivir  &:  fît  dire  en  mefine  temps  aa 
*  Roy  &  aux  Seigneurs  de  ion  Conicil  par  fes  Amballadcurs  auc  û  on  ne 
luy  fàifbic  pas  jufttce  à  l'amiable  ,  il  le  la  fcroit  tàiic  par  la  force  des 
armes.  Le  Roy  luy  refpcMuIic  que  iês  menaces  ne  l'efjxxivancoîent  pas  , 
9c  eue  s'il  venoic  le  troubler  en  ion  royaume,  il  le  rroavcratt  en  eAâtde 
repoufllr  fcs  violences.  Toutes  choies  tendant  donc  à  une  guerre  ouverte 
entre  les  deux  Couronnes  ,  le  Roy  Charles  s'y  prépara  tout  de  bon  j  ôc 
ion  armée  eftanc  en  eflac  de  marcher ,  il  partie  de  Paris  avec  Ces  princi- 
paux Officiers  &  Capitaines ,  du  nombre  deiqucls  eftoic  Guichard  Dau- 
phin ,  le  fécond  jour  du  mois  de  Septembre  mcccczv.  ic  s'en  alla  H.fUtci^i» 
prendrie  à  S.  Den)  s  l'Oriflamme  pour  marque  que  k  guerre  eftoîtoaTerte  uiLm^h 
déclarée.  Apres  quoy  on  le  mit  en  marche. 

Mais  Guichard,  ainû  que  je  l'av  trouvé  dans  les  mémoires  cy  deffus  tttmiufm' 
citez  de  la  mai^  des  Seigneurs  de  Combronde ,  fit  auparavant  de  par- 
tir fimtcftament  à  Paris  pardevant  Nicolas  Porteclef  A:  £>n  compagnon 
Notaires  au  Chaftelet ,  dans  lequel  il  fît  (es  héritiers  Beraud  Dauphin  II. 
du  nom  feigneur  de  (aint  ilpiie  &  Robert  ion  frère  les  petits  neveux  illijs 
de  germain.  U  depoià  ce  teftament ,  qu'il  monibraneantmoins  avant  de 
partir  pour  l'armée  à  pluHeurs  de  lès  amys ,  leur  en  ayant  mefinc  die  U 
teneur  ,  comme  il  eil  marqué  dans  ces  mémoires  &  dans  un  arreft  du 
Parlement ,  il  le  depolà ,  dis  je ,  ez  mains  d'^Cnor  de'Culant  ^  femme  ; 
laquelle  dans  les  premiers  mouvemcns  de  ia  douleur  ,  après  avoir  appris 
la  mort  deCuicbard ,  en  dcrivit  à  Phihppie  de  Veauce  femme  de  Beraud^ 
luy  donnant  «vis  que  fixn  mary  &  fes  enfims  eftoiem  héritiers  du  Grand 
Maifice;  Pbîlippie  »  qui  penibic  plus  à  la  perce  qu'elle  venoic  de  faire  de 
lôn  mary  qu'au  bien  qui  revcnoic  à  fes  cnfms  par  la  mort  de  Guichard,  ' 
ne  fit  pas  les  réflexions  neceilàires  iur  la  nouvelle  que  .^nor  luy  avoit 
donnée  de  cette  fiicceffion ,  &  ne  penia  aucunement  \  ce  qu'il  y  avoit  à 
Êûre  pour  Taifinrer  à  &s  ennuis.  Ainfi  j£nor  eut  le  loiHr  de  pcnfer  à  co 
qu'elle  avoir  à  faire  &  prcfcranc  (on  interdU  à  celuy  des  en&ns  de 
Beraud ,  elle  lupprima  ce  teftament.  Ce  qui  caufà  un  grand  procez  entre 
les  héritiers  prefomptifs  de  Guichard  tant  du  coAe  paternel  que  du  mater- 
ncL  II  arriva  pendant  le  cours  de  ce  procez  que  Jean  Dalegay  Elcuyer, 
auquel  Guichard  avoit  commis  le  gouvernement  de  fes  terres ,  ôc  auqud 
il  avoic  confié  plufieurs  blancs  iêellez  de  fbn  (eau  &  (îgnez  de  Ùl  main  pour 
s'en  fèrvir  dans  les  occaflons ,  deceda  ayant  encore  en  (on  pouvoir  queL> 
.  ques  uns  de  ces  blancs ,  lelquels  il  recommanda  à  Louife  de  la  Porce  (à 
femme  de  defchirer.  Ce  quelle  ne  fit  pas.  Et  s'eibnc  remariée  à  Phi- 
lippe Malvoifin  Chevalier  feigneur  de  la  Bombiere ,  on  prétendit  que  (ba 
nouveau  mary  avoic  vendu  pour  trois  cens  reaux  d'or  un  de  ces  olancs 
à  Jacques  Aubert  feigneur  de  Monteil  le  dégelé  delcendu  de  Louife  Dau-  rgwcif 
phine  fille  de  Roben  Dauphin  I.  du  nom  feigneur  de  làinc  Ibile  ,  &  que  ^  **** 
Jacques  s'en  cfhw  firvi  pour  fabriquer  un  câament  en  fâ  âveur ,  dans 
leauel  Beraud  flc  Robert  ion  fivre  efloienc  nommes  comme  tefindns , 
ledit  tefhunenc  precendu  fait  à  Pcronne  le  x  v  1 1 1.  Oâobre'MCCCCZV< 
par  kqucl  Guidurd  donnoit  les  Seigneuries  de  Jaligny  &  de  Treceaim 
Tom  1.  Hh  ij 


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'*44   "HISTOIRE  DE  LA  MAISON 
audit  Jacqncs  ,  avec  (ùbftiturion  en  faveur  de  Bcraud  ôc  de  Roben.  Ce 
cju'il  y  a  de  certain  cil  que  ce  prétendu  tcllament  ne  tue  produit  que  bien 
tard ,  &  qu  il  hii  d  abord  accule  de  faux  par  la  veuve  &  par  les  cnfansde 
3efaiul  j  éc  pour  en  prouver  U  âiiflcté  ils  d^okutt  que  lors  de  la  date  de 
ce  prétendu  afluneiK  Bcraud  cAoit  en  Benry  >  qu  il  n  avoir  du  tout  peine 
cftcà  Pcronnc  pendant  ce  voyage,  qu'il  n'avoir  veu  Guichard  que  le  jour 
de  la  bataille  d'Azincourt  ,  s'cftant  rencontrez  au  camp ,  &:  que  ce  tcfta- 
mcm.  n'eftok  pas  iècllc  du  feau  dwit  Guichard  (e  lervoïc  dûjv>  les  der- 
niers cetnps  de  la  vie ,  mais  de  oeluy  dont  U  avoic  accouflximd  de  &  ièr- 
vir  lorfqu'il  eftoit  Grand  Maîâre.  Ce  qui  paroidôit  une  grande  pre- 
ibmption  de  faux.  A  quoy  on  adjouftoie  que  les  lignes  de  ce  prétendu 
teftamenr  eftoienc  fort  ferrées  ,  parceque  le  papier  manquoic  à  ceux  qui 
l'a  voient  fabrique.  Quoy  qu'il  en  Ibit ,  ceprocezdura  longtemps.  Je  ne 
içay  pas  quel  CQ  fùt  revenemeoc  le       feulement  mi'il  y  eut  un  aixeft 
de  provifîon  en  l'année  MCCCCLXL  qtû  adjugea  à  chalcime  des  parties  k 
ntamf.4u.  jouifTancc  de  la  moitié  des  cho&s  conceniieuiiès ,  làns  préjudice  de  leuts 
droits  principal. 
Lnhn  la  guerre  ellanc  bien  allumée  en  Picardie ,  £Sc  ie  Roy  d'Angleterre 
n,fiMch;u,%y  txouvanc  ÊNt  cmbarraâë ,  il  Ht  propo(èr  le  xxiv.  Oôxhce  audit  an 
^Mbtr'L]*  Mcccczv.  un  tiaicdde  paix,  offirut  de  réparer  tous  les  maux  que  £i 
/^m'ÙfIL  dcfcente  en  France  y  avoit  faits ,  pourveu  qu'on  luy  donnât  alTurancc 
d^s.Ktmjt.  de  le  laiflèr  pafler  avec  {es  troupes.  11  icmbloic  qu'il  ne  falloir  pas  rcfufcr 
CCS  otires ,  &c  les  plus  anciens  &  les  plus  renoraincz  Oificicrs  &  Capitaines, 
9e  enir'autres  Guichard  Dauphin ,  eftoicnc  d'avis  de  les  acccpner.  Mus 
l'opinion  de  ceux  qui  confideroiciit  que  l'armée  du  Roy  eftoit  quatre 
fois  plus  forte  Se  nombrcufc  que  celle  des  Anglois  ,  ^.r  qui  pour  cette 
raiffjn  eflimoient  qu'il  falloïc  les  rcjctter  &  donner  b:ir:)i!lc,  prévalut.  La 
bataille  tut  donnée  le  lendemain  à  Azincourt  ,  ou  peni  un  très  grand 
nombre  de  Seigneurs  François  de  grande  qualité ,  du  nomlHe  deSjuels 
fiic  Guichard  ,  lecpjel  navoit  point  elle  d'avis  de  halârder  la  bacùllev 
Et  ce  nonobftant  il  ayma  mieux  s'expofèr  aux  hafârds  d'une  entreprilê 
téméraire  que  de  per-ke  ix  réputation  par  une  retraite  honteufe.  1|  n'avoir 
que  cinquante  ans  loriqu  il  tut  tué. 

Le  Moine  de  ùâm  Denys  &ic  en  cet  endroit  une  réflexion ,  que  nos 
hiftoitcs  pouvoieni  bien  avoir  appris  aux  François  qu'on  s'cftoit  louvent 
repenti  d'avoir  rejette  des  conditions  juftcs  &  honelles  ,  que  la  prifc  du 
Roy  Je.in  ,  qui  elloit  arrivée  en  une  fcmblable  occafion  ,  en  elloïc  un 
exemple  allez  rcccnt ,  mais  que  la  toile  preibmption  des  uns  &  la  mau- 
vaise intention  des  autres  fit  préférer  la  guerre  à  la  paix.  H  adioulle  un 
peuplus  bas  une  autre  réflexion ,  que  cette  guerre  ne  pouvoir  eflrc  qu'heu. 
rcufement  termine'e  ,  G  nns  'z^ens  n'cuflènt  &it  trop  peu  d'cflat  des  forces 
de  l'ennemy ,  &  s'ils  euilent  voulu  acquiclcer  aux  avis  des  plus  anciens  Se 
plus  expérimentez  Cl^valiers.  .  • 

4  Jean  le  Fcvrc  feigneur  de  iàini  Remy ,  qui  eftoit  en  Vatmêe  des  Anglois, 
a  marqué  dans  (on  hiAoire  du  R07  Charles  VL  une  grande  quantité  des 
Seigneurs  de  marque  François  qui  fiirent  tuez  à  cette  bataUe.  Je  ne  l^ 


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D'A  U  V  E  R  G  N  E.  Li  v.  III.  14^ 

nommcray  pas  rous.  Mais  je  crois  neanrmoins  qu'il  t-ft  à  propos  de  &iré 
icy  mention  tles  perfonncs  les  plus  con/)dcrab!cs  y  pcrtiucnc  la  vie.' 
Le  Seigneur  de  iaint  Rcray  nomiuc  en  premier  lieu  Mcilire  Cliaries  d'Al* 
bret  Conaeflable  de  lîranoe  ,  &  en  mce  JAe&te  Jacques  de  ChalUSdit 
^èigneur  de  Dampicrrc  Admirai  de  France  ,  le  Seigneur  de  RAmbures 
Maillrc  des  Arbalclèricrs  ,  Mefîîrc  Guichard  Dauphin  Grand  Maiftrcde  - 
l'holtel  de  France  ,  Antoine  Duc  de  Brabant  frcrc  au  Duc  jcjn  Jl-  îkiur* 

§;ognc  ,  le  Duc  Edoiiard  de  Bar ,  le  Duc  d'Aicnçoa,  k  Comte  i^iiiiippo  ' 
e  Nevers  ficre  au  Diic  de  Bourgc^c ,  Mel&e  Robert  de  Btt.Cofmb 
de  Marie ,  le  Comte  de  Vaudcmont ,  le  Comte  de  Blammont;,']éCof|iMi 
de  Grandprc  ,  le  Coratc  de  Rouf^  ,  le  Comte  de  FaukenJxrgue ,  Meù 
iîrc  Loiiis  de  Bourbon  fils  du  Sci^^neur  de  Preaux,  âc  autres  grands  Seij^- 
neurs  en  erand  nombre.  Il  nomme  auifi  pacmy  ces  lUuibes  morts  le 
Seigneur  ûc  là  Tour ,  c'èft  à  dire  Agne  de  ut  Tour  IIL  du  lUMh  fê^neut 
d'Oliergucs ,  comme  nous  l'expliqueroas  plus.paitieulierement  au  da^ 
pirre  V.  du  dernier  livre  de  cette  hiftoire. 

Qiioy  qu'il  Toit  certain  que  le  Roy  d'Angleterre  fur  viifloricux  en  ccrre 
occasion  ,  laquelle  ell  miie  au  nombre  des  plus  nialhcureufcs  journées 
que  nous  ayons  eues  en  France,  il  y  perdit  audi  beaucoup  de  gens,  (on 
bagj^  luy  &t  enlevé ,  comme  les  nilloriens  mefme  d'Angleterre  le 
reconnoifTenr  ,  &  les  coffres  où  cftoicnt  enfermez  Tes  orncmcns  Ces 
joyaux  les  plus  précieux.  Ce  qui  marque  bien  que  la  vidoire  ne  fur  pas 
fi  entière  qu  on  le  pourroit  penler.  Car  j'ay  trouve  dans  un  ancien  caycr 
elcrit  en  ce  temps  là  contenant  une  relatbn  de  ce  qui  s'efloit  paiTé  au 
ibjeâ  de  la  prifbn  des  Seigneurs  de  Gaucotin  &  d'Eftouteville  faits  pii, 
fonniers  du  Rov  d'Anirletcrre  en  l'année  m  ccc  cxv.  lorfqu'ils  luv  rcn- 
dirent  k  ville  d'Harflcur ,  qu'il  avoir  amegée,  que  le  Seigneur  de  Gaucourt 
ayant  obtenu  de  luy  la  permiilîon  de  retourner  en  France  pour  pour- 
chailêr  &  délivrance  6c  celle  des  autres  prifooniers  François ,  le  Roy 
luy  dit  entr  autres  chofès  qu'il  avoir  perdu  pluiteurs  de  (es  joyaux  à  la 
bataille  d'Azincourr ,  &  que  s'il  pouvoir  trouver  manière  de  les  recou- 
vrer, il  le  reconnoillroit  grandement  au  fait  de  la  délivrance  des  ]>ri(on- 
niers  François.  Que  ledit  de  Gaucourt  eiiant  de  retour  en  France  tic 
dilimice  de  recouvrer  lelHits  joyaux  ,  qui  eftoient  déjà  di^ierièz  en 
pluueuts  mains ,  &  fit  tant  qu'il  mit  en  (cureté  de  recouvrer  la  Couronne 
du  Roy  d'Ani^lcrcrrc ,  qui  efloit  en  fes  coffres ,  &•  une  croix  d'or  &:  de 
pierreries  bien  riche  ,  en  laquelle  il  y  avoi:  de  la  vra\  c  croix  de  demy 

ficd  de  long  &  la  croiiure  de  melure  de  plus  d  un  grand  pouce  de  large, 
habillement  dcouoy  on  facrott  le  Roy  d'Angleterre  ,  &  plufieurs 
autres  chofès  qu'il  avoir  grand  defir  de  recouvrer  ,  &  qu'il  recouvra 
encore  les  icaux  de  la  Chanccllenc.  Toutes  lefquelles  chofes  luy  furent 
rendues  à  Londres  par  ledit  Seigneur  de  Gaucourt.  Ce  fait,  oublié  jul(^ucs 
à  prcfënt  dans  l'hiftoire ,  mchcc  bien  d  y  avoir  place. 

Guichard  Dauphin  avdt  e(poule  i£nor  de  Culant  fille  d'Eudes  iêigneur  «mm  f 
de  Culant  en  Berry ,  laquelle  elloit  auparavant  veuve  de  Philippe  de  la 
Trimoûille  feigneur  de  Footmorand^  de  laquelle  il  ne  laiffa  point  d'en. 

Hliiij 


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i4«    HIST.  DELA  MAISON  D'AUVERGNE.  Iiv.  111. 

Éuis.  Elle  mftima  fon  heririer  univerfcl  Loiiis  de  Culant  Admirai  de 
France  fon  coufln  ifTu  de  germain.  Cet  Admirai  eut  un  neveu  appelle 
Philippe  de  Calant,  Icqucrfuc  Marefchal  de  France.  Au  relie  la  mere 
d'JBsux  Ue  s'appdiloic  pas  de  Jbinville ,  comme  IVfenveiic  les  genealo» 
giftes.  Un  ancien  rcgiftre  des  playdoiries  du  Parlement  noas  apprend 
v^.ittbjf'  qu'elle  s'appelloit  Marguerite  de  Jauville.  Mais  je  crois  qu'il  y  a  faute 
■fijI^iî^T*"  &  qu'il  faut  du-e  Jonvelle.  Voicy  comme  la  généalogie  de  cette  Dame 
u»«r  déduite  dans  ce  rcgilbe.  Ramnols  de  Culant  feigneur  de  Culant , 
de-ChaAeaoneuf  fiirCher ,  de  Ramefen,  &  Sait  fiic  pere  de  Jeati  & 
Agnes  de  Culant ,  laquelle  fût  mariée  à  Guy  lèigneur  de  la  Rocliefî»- 
caud,  dont  iflît  Aymery  feigneur  de  la  Rochcfoucaud  maric^  à  Rogettc 
de  GrcUy  fccur  du  Comte  de  Foix ,  &  de  ce  dernier  mariage  eft  iflu 
Guv  de  la  Rochcfoucaud.  Jean  de  Culanc  fils  de  Ramnols  eue  plulîeturs 
cnnns,  aeencr'atures  un  nommé  Eudes  marié  à  Aforgoërice de  Jauville, 
<ieoc  i&  JEsux  mariée  à  Ouiclîanl  Dauphin. 


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HISTOIRE 

GENEALOGIQUE 

DE  LA  MAISON 

DA  U  VERGNE. 

LIVRE    QJJ  A  TRIESM  E. 

CèmetMiÊf  Ut  SeiffUMrt  de  U  Toêit  ttjùtver^e  fuijhez,  des  Comtet 
iJmifrgu  &  Ducs  de  Gttfeaaedeptiis  iU»  DCCCCXX  vin. 

jiifipies  m  tâa  MDI. 


Les  premières  armoiries  des  Seigneurs  de  la  Tour  d'Auvergne  eftoientde 
gueules  à  la  cour  d'argent.  Depuis  ils  pomicac  de  France 
à  la  nar  aargenE. 


TABLE  GENEALOGiaUE 

DES  SEIGNEURS 
DF  T  A  TOUR  D  ATTVERGNE. 

Bernard  Comte  d'Auvergne  &  de  Bourges ,  Marquis  de  Nevers. 


•Racnlpht CoMtc  Gucrin  Çoniie  d'An-  Gmlla«r"^  I- Coiinc  J  Au-  Ate  Abbcffe.  AAriinAr — krtrri  I.  CetrntfAr  Roar- 
dcMalton.  Tcffipe.  Pue  J'Aquiiainc.    Tctgnc  ,  U  icd  Agii^ca  ncl  f  g»  »t  de  ÇatcatfoiaK. 


Gml.auinc  11  Comte  d'An-    Atiicd  11.  <  oinic  d'Au-    Bernard  1.  Comte  d'Amti^nt,— -BliU'cnde. 
k  ireiRne ,  Duc  d'Aquitaige.    Tcrfiot,  Due  tl'AgU'iiioe.  '         \  |  ~ 

■•*•  /-  ■  \ 

Enneige  VicojiKcd'AuTergnc.    GuilUane.    Bernard  II.— —BenbcUc. 

t  —   . 

Gnfberge  fiUedeBeti — Gikaod  d'Auvircmi.  faraoïniiii  de  la  Tour,  Eltienoe., 
loQ  Vicomte  de  VieDoe-  |  Vicomte  de  Viraoe,  otorc  «nviion  l'an  994. 


r  -■  1 — ■  ^—  ■ — ••Ky^"-    ;  :  \ 

Bcrmî>i  .cij^ncui  de    Ijcnion  \"tcoiv.cc  J- Vici  iic  ,  Ji-.qutl  lo:if  ijui  es  S:i4nci.irs  de  N.  <-iuL[uel   Umi  UIun  les  îicigncuts    N.    icir-rrc    <lc  Pjlnua 

LA    Toi-î^   llX"    i>  '!  n  [  R  Ç; '-I  1' 1  N  devciiLi:i  en  .mtc  LiJ^if  hms  i<c  VieniKiit,  Ac  t*  TguR  jouvcu'iu  de  Ifalilît    Icij^nennl;  Bjifir.  mcrc  rfc 

du  iinm.  don:  Ir  jfi  lici  tuc  H  w  M  »  i  «  i'  D  i  la  Touk  I  I  d;i  nom,  d^-  Miltji.  Guilbjn.e    EvelgLie  de 

I  qui  do'-iu  I;  U.iupl'-i  c  j  lj  CouMinr.c  d;  Irjiice.  Cmrnjor.i  ca  loffl 


Ceriud  feiguear  de  U  Tour  1  I.  du  Dom.      Bcnard.     B.-tctaol  Molite  il  SaucilUngct.     Elbcnne  Prieur  de  Saucillanges. 


£cri:ji.i  ic:t'i:cut  de   1.  a   T  o  c  h  1  V.  rfu  nom.        Ucriiand,       Cilil'aumc.      l'eniellc.  Bctrjid  Viccmtc  de  Conibcru  en  ml. 


Mathelinc  fille  de  Bcrnatd— BciitAnd  lci;',.wuc  de  t.  a  Toti  a  1.  du  nnin  ,  Icg  icl  ivtc  fi.p  trere  GuilUiiine,  nicu  de  fic'^»  Gjilljiimf. 
Aibon  Vicorotede  Bei:ei>.  |  ht  homTijy  il.;  la  !e:te  de  ta  Tout  1  I  .A.bl>e  i-.c  Cluiii  y  ,  &  fm^i  l'jbbiye  dé  U  Viyn%. 


Jiid:th  de  — B:i;:j:iJ  IfiiT:  ;  r -Il  i.>  Tni  n  II.  Guillguii  t  appelle  '*''^''f/'" C  jiilijnic  Uojen  be.mrd  ic^nciu  de— .N.fillede  DauphiaCom» 
îrîTTcJcûT  I  d'.i  r^im  ,  U-L-|i.cn;  :  ci-  I  .ui.tcc  1 1 1 1.    «iai.s  L]iianL\e:i  [i::c  de  l'E^lrie    «ir  No'  rc  DaiTL-  "ÏTu     la    T  q  u  a  V.  tlu    te  de  CiaumQr.t  &  de 

illu  des  l)JCi  d' Ai.iu.tjiMC  a»;  CIUi;:i)r  en  1191.  en 


tiiijmnn:e  a:i  R'i'.  y  li:        Au,;ijtlc    <3:hrdr jle  de  C  U:  riroiii  ,  î',  ç.     Pm t  j  CLii  i:iOric  &;    i.i.i:ii74ui  leimilveî.j    G,  LoiuLcil 
puui  Ic^  te:^e,   ifUrict  ,   hjoat-    voft  i!e  l'E^liledc  Er;oiidr/-]i:e    (  hiLtir  de  Biioti-    l'h.  n'.ii'iape    de    U  fettand. 
fcyioux  ,  &:  le  Ri  y  Uirn  I..1UH  ancl:c  1. U7c  Tour  i  i'Aboé  Hë 


Philippe  A  acuité. 


Bernard  ff's^mtti  de  i.  * 

Tou»  VI 

du  00m  ,  fait  Cheviller  en  Ii44-  P*'- 

— Alaiie  iz  Touloufe,  autrement  dite  Teanne,  lïlte  de 

Rjvinon:!  V  I  1.  C  uituc  de 

Tt>'.]oj.e  lun 

bca.it'rcrc  ,  mot:  en  :i/J.  e.i  la  itiic 

H.iymoiid  VI. C  omic  JcTouIoiilc  Si  de  U  Rc)  dc  ]«annc 

laiLie  ,  uù  .1  ivjît  .i-yy 

le  Roy  'l  u: 

Lu.i.j  ci:  114S. 

Il  .\i:5le;errc  veuve  dr  Guillaume  II.  Roy  dcSitilt, 

'  [  '  '  — — — s—  —  ^  -K 

Yolaad  — Ern  <id  '.eii;ni:a7  de  l  a  T  i..  "  a  VI  I   d,i  no.ii ,    U.icia^id  Ctuii.>î  le    pjupii.nc  nuiice  a    Gi:IUtde  inji're  M.iiuueriie(Da- 

I  qui  t  Jt  ju  ficv;c  de  Tui;n  ivcc  le  Ruy  S.  Louis  en    de  Clair moni.niort   f.blei  V|  Vicon-.tc    j  l'  u  ne  Vicomie  ncc  j  Cjcimade 

I  ii7r..  &■  y  m'oUtil'.  le  1 4   Aa.Ttt  cn  litl.  de  Vciii.iiiciU r,  de  Murât.  Kothe;oit. 


Lui-iLhing  tnAi-ce  eu  ji[cn:rrcs  r.npres  -i  Rjy;AUkl  Gl.l!ji{:'c  rnatige  à  BertiJiid  Ic.y-i.cu: 
d'A.ibullu:!  le'gre.ir  de'j  Porn;  ,  &  en  lecoi-dcs aopce»    l'inné  Mjui  ce  (i'"  '  '  ' 

i  A)tnci/  I  1!"  !ei'4neui  ;'.L-  U  Roclieloueauil.  neut  de  Racl  e  Siv 


L  A    T  0  11  a    I  1  I  d.l 

anciens  Comtei  du  Vellay. 

i.Licn  .  mort  en  1 1 

Hr:t:aiil  de  L  A  Tôii  a.  Dauphiiie  mariée  \  A^Ji.e  lioyer.  de  Ca-  fr.HlIiiiine  (.iianoinc  de  Ijcrnard  ici,;iiear  de  la  Tob«  V  1 1 1.— Beatiix  3e 
ti^c   de»   -S  1 1  û  H  t  ti  a  »    Ciuiguet  tciRiieur  de    tciiuc  .  t'iieut  de"    Kcitus .       CU  .'.niout  ,    ou  nom  ,  ::ioit  en  ift  f.  '  ~  ' 

bTo  li  a  r  o  b  a  ».  la  Roe  be  en  Renier.    Cterpy  tt  de  Bort.    Ac  de  Brloudc 


Rhodei. 


de  Mirrpoix. 

du  uuiîi  ,  nn!iti:ic   o''ai;c  poai  le  Roy 

Jean  piitoimicr  en  Anglerenc. 

A)  cclia  de  Mii-Ttai^l^u.         à  .^iioip,  J'.^uiil.'âc.     Guy  Coiîiptot  <ei^- 

rieu>  il  Apclioti. 


Ifabeaa  ma- 

Cooftance  ma  • 

Heory  Ercf- 

Bernard  Evcf- 

Berirand  tvtC- 

Jean  Car- 

Gudiiuire marié 

Guy 

dit  Giiyot  l'eij;-- 

~Maihe  de  Beau- 

liée  à  Auiè 

née  a  LOUU  de 

que  de  LUit* 

qucdc  uiigre*. 

quc  de  'Ioul  & 

dinal  cnorc 

a  Jlcl  z  n-.ejice  d4 

iieui 

<JC   LA  lOUt, 

tort  Icetir  d  j  Pape 

Uiutlc. 

mont. 

du  puy. 

en  IJ7  4. 

Vi?<  l^.tiiieiit  VI. 

mor 

en  M7f. 

Greno'.ie  X  I. 

TtimotuUc. 

1  A     1  n  L  R    VI  1.  du 

1,1111:  Con  t.-  .l' Auvergne 

 1  T  " 

de  bJUK  ^llC. 

Maiie  Comtefle  d'Au  Bertiand  l'cigncur  de    Guyoc  Ai-kc  &:  Cliauojùe    Lud-ie  nuiiee  à  Pom  je    Con-tautc  maiic:  a  riul  bcir  cz  Lt^p.naiTc. 

vei^re  fi  de  ÎMiulog  ic.  |  LA  'l  uLR  V  dii  nom,    de  Clairmoat.  Monilaac. 

tcuifc  iTiaiice  j  Claude  de  Mo:i:aij'^i!  leijTiTiir    1  abeaa  nia  liée  à  Louis    ^ea.-inc  ir.at-re  i     Bertrand  ffîgneur  de    t>    Tulk    VI  — Taequeitt  ia 
de  Cn.ieii'^»  leul  icitam  <'g  la  li^i.c  maicaline    Vicomte  de  rolii^rjc.       lin  an  I  II  I.Daj-    d.i  ix?m  Comte  ii'Auvcii;uc  &.  àc  boi.iJ»i^iie.  1  re.ëhiâT 
dca  aïKicii»  Dccs  de  Enji^nere.  phiu  li' A.i  »  e  rjr.ne.  j 

'   -  ■  ■  ■      ■     —   —         -  '        '        >,A^'  '  \ 

Loiiïlëdcla — Bentaid    icjunir    ie    Godefroy  (iâ»neur de  Moor-    liabeaii      rTurice    en     prcmicrç.t    Gabriele  mariàe    Loiiife  ma-    BU;;chc  Ab— 

lialcrin  .  ayeul  J'Aime  de  fâ    nopcrs  à  G.iiila.ime  de    Krctapnc    à  Li  ii  n  tie  Bj  ir-    tiee  a  Jean    belle  de  Cul— 
Tc'ur  maricc  a  h:ai.ç  jis  If7    Comre  de  Fcntbievfe,&  e:i  '.econdei    iy.Mi   Comte   de     de  C;cquy.  Icc. 
VicLuiitr  de  Tiuennë.  iK'pe;3  à  Amaarl  Ainariinn  d'Albici.    M:  nrpei.eier. 

1.:  iii'.e  n-.jT^i.'  a  Claude    Anne  mariée  j  Alc»ai«tif    Jcjjure  n^arite  à  Aytaai    ttai:.;j..c  marec  à  Gii.icn    J  eau  te  igneui  de  i»  ToSR  III —Jeanne  de 
lei^i.cus  de  CuucIkj.        Stuart  Duc  d'Aibaoie.        de  l'oittiet»  UiEaeuraë    de  Ciiaharct  GiaiuI  Se  lei-    da  r.nvn  Comte  d'Auvergne  &  |  BooiboQ 
—    I  laini  v.ii:ër  cba!  de  G.iycnrir,  de  Boulogne  ,  mort  en  i/oi.  |  VendoGne. 

Jeaa  Sioaii  Dac  d'AlbaDie.— -Auie  de  la  T  o  «  r  Cotoiclic  d"Auy«rgttc      '  Maedelencdc  la  T  oc  r  marièTî^Tauicnide 
moite  làni  eafaat.  Mcdicit  Duc  d'Urbia  neveu  du  pape  Léon  X. 

I    —     --«.A^  ~  » 

Catherioe  de  Mrdic's  Dame  de  ta  TobRi  Cmielie  d'Au- 
vergne te  de  Bi.uki;ne  ,  niar  èe  à  Henry  11.  Roy  de  fiaiicc, 
motte  cil  !{»«■  I 


Via,  eu:'.  II.  R";  'i'^  Duc    Cbaile»  I  X.     Hcor  fit  1  Roy  de    Fran^ci»  Duc  d'Ao-  Elifabcth  Reyoe  Cla.ide  Diichefle   .VUriT.etne  Rcyne  de 

ftLicc  &  d'L:c>itlc-    d'Uil;aj;l.    Roy  dc  Fiaocc.    >iai  ce  &.  .li:  l'oaloii^nej    |ou  ai  d  Aicn(O0.      d'EipJi;iie,   '       cic  Loxia-iic.  I  rau'ce ,  I iu  heile  oe 

çomic  g  Auvergne.  Valoi»  .  comtdle 

4  Aureiitiit. 


HISTOIRE 

GENEALOGIQUE 

DE  LA  MAISON 

D  AUVERGNE. 

LIVRE    QJJ  A  T  R  I  E  S  M  E. 

PRES  avoir  eHabli  l'ûriginc  8c  h  &iie 
des  Comtes  &  des  Dauphins  d'Auvergne 
iflîis  d'Acfred  I.  Comte  de  Bourges  ôc  de 
Carcaflbnne  &  d'Adelinde  iôeur  de  Gud'> 
laume  le  Pieux  Dnc  d'Aquicaine  As  Comce 
d'Auvergne  ,  il  ne  nous  refte  plus  pour 

t.   achever  l'hiftoire  généalogique  de  la  mai- 
.    (on  d'Auvergne  que  de  parier  de  la  branche 
-1    quiportelelurnom  de  LA  Tour,  la  (cule 
^  aujourd'huy  quî^ftfte  de  ce  grand  corps. 
On  verra  dans  f iiiAoire  dt  en  c  branche 
comment  les  Seigneurs  de  la  Tour  d'Auvergne  ont  tousjours  cilé  de  grands 
Sçigneurs ,  que  leurs  âlliaoccs  ont  cLïé  cousiours  grandes j  &  qu'il  y  a  eu 
Tami.  U 


HISTOIRE  DE    LA  MAISON 


xlans  cette  maiTon  nombre  de  pcrfoniuges  ç^ui  fe  {ont  en  cous  les  temps 
diltii^uez  par  leur  mérite  &  par  les  l^vijces  qu'ik  ont  rendus  à  nos  Kcy» 
9c  àl%ftaL  Ceft  ce  q«e  lujitt  venpQs  doof  Jbr.iîiite  ouvrage. 


I  • 
!  t 


.4 


3  Gn^/.7î 
CHAPITRE 


PREMIER. 


.47f.47«. 


E  R  N  A  R  D  Comte  d  Auvergne  fils  d'Ac- 
fredi.  &  d  Adcimdç  cil  lans  doute  l'audlepr 
la  branche  de  krToor/le  omimeScê 
neantmoins  l'hiUoire  de  cette  biaache  par 
Geraud  fon  peut  fils ,  parce  que  c'eft  le 
premier  qu  on  trouve  avoir  porte  le  fiir- 
nom  de  la  Tour.U  y  apluùeurs  anciens  titres 
qui  le  luy  donnent  dez  l'an  licéccxxzvir. 
tirez  des  Cartutaircs  de  l'Eglife  de  Bribudè 
&  du  monalkre  de  Saucilianges.  Il  e(pou(à 
Gaufl-'cn.rc  fille  de  Berilon  Vicomte  de 
..  .  Vienne ,  comme  nous  le  dirons  plus  bas,  &  il  en  eut  un  Hls  appelFé 
Bernard  19144e  <bn  ayeul  &  fini  iniâyeiil.'  Les  €aic|ildiffe^4e.Brioiide 
&  de  Saucilianges  font  &y  qu'il  fie  du  bien  à  ces  /àints  lieux  tant  pour 
rijuj-j  17"  le  fCpos  de  fcai  amc  que  de  celle  de  fa  femme  Gaurt^crgc  ,  de  Bernard 
&  Bçrth<;ldc  Tes  pere  &  merc  ,  du  Comte  Bernard  ion  ayeul  &  de 
femme  Blui'cnde,  d^  Ciuillaunie  R  &  Acfred  II.  Ducs  d'Aquitaine,  & 
4le  tout  Tes  parents  91  amys  vlvaim  iBç  défunts.  Enfin  il  (è  vendit  Moine 
à  SmoUanges  eavireii  l'an  occccxciv.  &  7  mourut  le  xzxv. 
Novembre. 

On  ne  trouve  aucun  titre  en  Auvergne  qui  fafle  mention  d'autres 
fMMi»/-4*i  enfain  ck  Geraïud  de  U  Tour  que  de  Bçrnara  ,  dont  il  cft  parlé  dans 
àiait  tims  de  Saucilianges ,  dans  Içfq^eU  Bernard  de  la  Tpur  fè  dit  fils 
.de  Gcra«d  de  la  Toqr.  A  dic  Gaufoerge.  Ce  qui  prouve  bien  qu'il  eftoit 
fils  <k  Ççrtttd ,  mais  nort  pas  que  Geraud.  ait  eu  d'autres  cnfans ,  ny  quels 
MKvi*fW  ils  eftoicnt.  Mais  après  que  M.  Owncr  nous  a  appris  que  Geraud  de  U 
Tour  ugçdç  k  iwpibn  4«  la  Toïw.4^;Pw  e<^^^i^^pb»I¥i  çit^ie^raciiuieqjç 

A-.-.":' 


D'  A  U  V  E  R  G  N  E.  L  î  V.  ÎV.  z;i 

ccluy  qui  clï  aucVcurde  celle  de  la  Tour  d'Auvergne,  ce  qu'il  prouve  par 
un  ancien  titre  de  l'Egliie  de  Vienne  qui  eft  du  commencement  de  l 'on- 
ziefine  ficelé  environ  deax  ans  après  h  mort  de  Geraud  de  la  Tour, 
comme  nous  le  dirons  dans  la  (ùite  ,  on  doit  adjoufler  au  nombre  des 
enfant  de  Geraud  de  la  Tour  Bcrilon  auârcur  Je  la  branche  desSeigneurs 
de  la  Tour  du  Pin.  Et  par  ce  moyen  on  prouve  facilement  la  vérité  de 
ce  que  Jean  le  Lièvre  a  avancé  dans  ion  hiftoire  de  Vienne  page  46.  que 
les  Dauphins  de  Viennois  &  les  Comces  d'Auvergne  ont  la  memie  ori- 
gine. A  onoycn  doic  encore  adioufter  que  M.  Roben  en  (à  Gaule  <?aliMCiiit 
Chreltienne  impnmce  en  1  année  mdcxxvi.  dit  que  plulteurs  Dau-fbH?. 
phins  de  Viennois  font  illui  de  la  maiion  jde  la  Tour  d'Auvergne.  Ce 
qui  juftifîe  la  delcence  des  Seigneurs  de  la  Tour  du  Pin  de  la  maifbn  de 
la  Tour  d'Auvergne  ,  qu'on  ne  peut  pas  déformais  nier  eAre  la  iôuche 
d'où  cft  (bnie  celle  de  U  Tour  du  Pm.  M.  l'Abbé  Muratori  nous  en  a 
donné  depuis  quelques  années  une  preuve  inconteftablc  dans  le  (ccond 
tome  de  les  Ancedotes  ,  où  il  a  imprime  1  hiitoirc  de  ce  qui  le  paflâ  à 
Milan  iefms  l'an  m  c  ce  v  11.  julques  en  l'année  ucccxni.  compoi^e 
par  Jean  de  Cermenaté  Milanois  auâeur  concemjporain  ,  lequel  cicrit  joann.dccn. 
que  le  Dauphin  de  Viennois  ,  qui  eftoit  pourlors  en  Italie  à  la  luicc  de 
l'Empereur  ,  fc  difbit  forri  de  la  mcfme  maifon  que  les  T  u  r  r,  i  a  n  i  ou 
Signori  delU  Torre  de  Miian ,  lefqucls  eftoient  en  ces  itmps  là  ièigneurs 
imiverains  de  l'Eftat  de  Milan.  Cmei^umtn ,  die  il ,  ntagno  equitimDâl- 
phtin  de  yianx  Juhfidio  fttti  ,  ipù  tadem  qua,  TurrUni  fitrpe  ortum  fi  fire~ 
but  (gf-f.  Cette  vérité  cft  encore  atreftc'e  par  George  Merula ,  qui  efcri- 
voit  l'hiftoire  des  Vicomtes  de  Milan  il  y  a  plus  de  deux  cens  ans  ;  dans 
laquelle  il  marque  expreflcment  que  Guy  de  la  Tour ,  qui  a  eftc  le  der- 
nier (èigneor  de  Milan  du  nom  de  la  Tour ,  ayant  efié  informé  que  le 
fîls  du  Dauphin  de  Viennois  ,  qui  fe  vantoit  d'elbe  ion  paient ,  avoir  à 
{à  foldc  des  troupes  confîJeraWts ,  il  l'attira  à  fon  parry  pour  fc  fortifier 
contre  les  eiincmvs.  Ver  ea  tenrporn  ,  dit  il ,  hubchj.t  conduclitias  utervus 
alur  Cuido  Déifiai  Gdità  filius  j  qui  TurrUnum  genus  fi  contiugerejtUiubtte. 
BmK  tum  cogmtâomt  opimotu ,  ttm  etiàm  qtièd  dix  impi^er  &  militaris  nego- 
rit  non  itvprudens  dicehatttr  ipalh^ptaih  fvocat.  Tnftan  Cilcho ,  qui  a  ciuho  ib. 
elcrit  rhiftuire  de  Milan  peu  de  tcmp-;  après  Merula,  dit  la  mcfme  choie. 

U  eft  donc  bien  prouvé  que  les  Tu  r  r  i  a  n  i  de  Milan  ciloienr  efti- 
mcz  eftre  iffus  d'une  maifon  de  la  Tour  en  France.  Mais  parce  qu'il  cft 
notoire  que  les  derniers  Dauphins  de  Viennois  deicëndoienc  d'un  cadet 
4c  la  Tour  du  Pinson  pourtoitpen(èr,me(me  avec  beaucoup  de  raifon, 
que  les  Torriani  dcfccndoient  precifemcnt  des  Seigneurs  delà  Tour  du 
Pin,&  non  des  Seigneurs  de  la  Tour  d  Auvergne,  ôc  qu'amhles  Seigneurs 
de  la  Tour  d'Auvergne  ne  peuvent  pas  s'ayder  de  cette  preuve  pour  faire 
voir  que  les  Dauphins  de  Viennois  deicendent  originairement  de  leur 
maiion.  Ce  raifonacment  {croit  bon  ,  fi  l'aveu  du  Dauphin  &  le  teC 
moignagc  de  Merula  excluoient  la  maifbn  de  la  Tour  d'Auvcrc^nc  d'cftre 
du  lang  des  Dauphins  de  Viennois.  Mais  ils  ne  le  font  pas  ,  ôc  le  paf- 
(âgc  de  Jean  de  Cermenaté ,  aufli  bien  que  ccluy  de  Merula ,  a  befbin 
Tm$L  li  ij 


41 


J[M.Ant.Caflî- 
tamcai  ut  An» 
tiq.  MedioL 

p.  60. 

Tu  IV  X 

lacrzp.  ilf. 

atto.  ».  f.9f. 

leo.  loi.  ut. 


t|t     *HISTOIRE  DE  LA  MAISON 

•âe  quelque  cxplicanon.  Car  oiKre<que l'on  {çaicceitainemeiixdcpartKies 
«depuis  Tan  Mcc.  les  noms  des  Sei^neiirs  de  la  Tour  du  Pbsi  &  de  leurs 

«erirans  ,  parmy  Icfqucis  ny  parmy  leurs  anccftres  on  ne  trouve  aucun  des 
noms  que  portoienc  les  Turriani  qui  Ce  (ont  les  premiers  rendus  mailhxs 
de  l'Euat  de  Milan  ,  la  difTcrence  {êule  <jui  le  rencontre  dans  les  armoi- 
fies  de  ces  ma^ns  £ûc  voir  que  les  TwmMi  pienoienc  leur  origine  de 
plus  loing ,  Se  que  par  com&quenc  ils  delcendoient  diredbement  des  Seig- 
•jicurs  de  la  Tour  d'Auvergne  audteurs  de  la  branche  de  laquelle  clloicnt 
auflî  iflus  les  derniers  Dauphins  de  Viennois^  eftanc  certain  que  les  TurrUm 
neportoienc  pas  lesarmoiries  des  Seigneurs  de  la  Tour  du  Pin,  mais  preciic- 
ittenc  cdlé$  des  Seigneurs  de  la  Tour  d'Auvergne;  La  preuve  en  en  daire 
êc  certaine.  Les  anciennes  anooiiks  des  Seigneurs  de  la  Tour  d'Au. 
vergne  (ont  une  tour  à  trois  créneaux  ,  deux  fcneflrcs  ,  &  une  porte  ;  à 
quoy  ils  adjoufterent  les  fleurs  de  lys  ious  le  règne  du  Roy  Philippe 
Auguile.  Les  anciennes  armoiries  des  Seigeurs  dtiU  Ton*  de  Milan  iont 
de  meftne  une  tour  à  trois  créneaux  ,  deux  ftnellres ,  &  une  porte , 
pour  brifime  deux  (ceptres  en  fiutoir  ,  au  bout  dcfquels  il  y  a  une  fleur 
de  lys ,  comme  {I  par  cette  bniurc  ils  euilcnt  voulu  laiûèr  à  la  poAeriié 
une  marque  etcmele  de  leur  origine. 


Mais  pour  faire  voir  encore  plus  clairement  ,  mcfmc  j>ar  les  armoi- 
ries, que  les  Seigneurs  de  la  Tour  du  Pin  deicendent  des  Seigneurs  de  la 
Tour  d'Auvergne  ,  on  doit  (è  (êrvir  du  teftament  d'Arbert  de  la  Tour 
Awnwf 477<  lê^eur  de  la  Tour  du  Pin&it  en  Auvergne  (ôus  le  feau  du  Comte  d'An. 

vcrgnc  environ  l'an  mcxc.  où  l'on  voit  dans  le  (eau  de  ce  Seigneur  , 
qui  y  cft  encore  ,  quoyque  callc  en  plulicurs  endroits  ,  les  relies  d'une 
tour  cnueremcnt  lèmblable  à  celle  des  Seigneurs  de  la  Tour  d'Auvergne. 
Ce  qui  ne  contribue  pas  peu  a  confirmer  que  les  Seigneurs  de  la  Tour 
du  Pin  de&endent  de  ceux  de  la  Tour  d'^ivergne  ,  puilqu'ils  en  por. 
toient  les  armoiries  pleines  jufques  au  temps  de  cet  Aroert  \  fous  le  fils 


duquel  on  les  trouve  aucunement  chanc;c'cs ,  y  ayant  un  avant  mur  adjouftc, 
t\f  .\i,%.  lins  doute  par  manière  de  bniurc  &  marque  de  puilnc,  comme  M.  Julèel  l'a 
remarqué  ^  ayant  neantmoins  retenu  les  trais  créneaux  fie  la  porte,  quoy- 
qu'un  peu  reculée  jufiju'à  l'avant  mur,  comme  à  l'empreinte  YÀust^ 


Digitizcd  bv  Ci(K^Qle 


D*  AUVERGNE.  Liv.  IV.  ijj 

Ce  qui  a  cftc  aulli  pratiqué  par  Guigucs  Dauphin  de  Viennois  dans  ce 
iêau  ,  imprimé  par  M.  Julbl ,  tel  qu'il  eft  icy  rcprdfènié. . 


Ce  teftamcnt  d'Arbert  eft  confcrve'  en  original  au  Trefor  des  chartes 
de  France  parmy  les  titres  de  la  mailon  de  la  Tour  d'Auvergne ,  grande 
pre(bmpcion  qu'Arberc  en  eftoic.  Car  à  quoy  bon  le  mettre  parmy  les 
titres  de  cette  maifim,  s'il  n'en  eftoic  pas  ?  Aufli  y  a  il  un  dtre  de  Tan 
Mcxcix.  imprimé  par  M.  Du  Ciiefiie,  dent  ror^al  cf^  au  Trcfor  p,ww^7•. 
de  Turcnnc ,  où  cet  Arbcrt  fè  trouve  nommé  parmy  la  noblcflc  d'Au- 
vergne avec  Guichard  de  Beaujeu  (èigneur  de  Montpcncicr.  Et  dans  un 
autre  titre  original  de  l'abbaye  du  Boufchet  en  Auvergne  Ton  fîls  Arberc  ertmi*>t.  tj. 
cft  aufll  nommé  en  l'année  mcczzi.  parmy  la  nobleffe  d'Auvergne. 

A  ces  pfeuvcs  on  peut  6c  <n  dcm  adjouder  que  la  Dauphins  de 
Viennois ,  comme  iflus  des  Seigneurs  de  la  Tour  d'Auvergne ,  pofTcdoicnt 
pludcurs  terres